Jonathan Vard © 2018
Dans notre pratique courante de la montagne, nous nous mettons en perspective face à la nature. Boucler une randonnée, atteindre un sommet, exécuter et enchaîner des mouvements techniques. Nous faisons aussi équipe ou cordée. L’un n’ira nulle part sans l’autre, si bien qu’il faut savoir s’écouter, s’exprimer tout autant qu’il faudra être attentif à l’autre pour ne pas risquer l’accident. Cependant, on oublie l’inclusion, la pédagogie, la confiance. Il ne s’agit pas seulement d’emmener son pote de toujours, dans les délires les plus fous, mais d’être patient, de donner à l’autre, différent, confiance et espoirs. Apprendre de l’autre également, de ses difficultés propres, de ses expériences à lui. Montrer la voie, et laisser passer, laisser échouer, comme nous l’avons fait tant de fois. Inclure, c’est penser la différence. Quelqu’un qui ne parle pas comme nous, ne bouge pas pareil, n’a
pas les mêmes acquis, d’autres compétences qui nous sont cachées au premier abord. Ne pas juger. La nature s’offre à tous, alors nous continuerons d’initier à un regard particulier sur sa grandeur.
N’avez-vous jamais ressenti cette force immense lorsque vous revenez de montagne ? La puissance que vous avez déployée pour lutter contre la douleur et les éléments vous permet de résister aux pressions du quotidien. En travaillant avec des jeunes de tous horizons, c’est ce que nous souhaitons transmettre. Des capacités d’action, limitées aux respects de l’autre, de l’environnement, de soi.
JONATHAN VARD
In Memoriam
Jean De Lil
18/12/1959 - 23/03/2022
but de « sommiter » les 82 sommets de plus de 4000 m des Alpes. Rien que cela ! Année après année, il en a comptabilisé de plus en plus. Jusqu’à atteindre le chiffre impressionnant de 64 sommets de plus de 4000 m, gravis principalement tantôt avec sa fille Vanessa et son gendre François, tantôt avec sa compagne Marie.
Jean nous a quittés par une belle journée de mars. Une journée ensoleillée, idéale pour une sortie en falaise ou en montagne, comme il aimait.
Malgré la maladie, entre deux périodes de traitement, il a continué à alimenter son compteur. Avec le courage et la ténacité qui le caractérisaient.
Jean, pianiste de profession avec une vraie passion : la montagne. Il s’est donc, de manière naturelle, très vite affilié au Club Alpin Belge.
Malheureusement, la maladie l’a stoppé définitivement fin 2021.
Quand, pour des raisons familiales ou professionnelles, il ne pouvait pas partir dans les Alpes, il allait grimper en falaise le week-end et en salle dès que cela a été possible, début des années 90. Ensuite il n’a pas arrêté d’avoir des projets de courses et de sommets.
Jean, ton sourire, ton humour, ta joie communicative vont manquer à beaucoup de grimpeurs et montagnards belges. Tu as gravi ton ultime sommet, duquel, pour notre grande tristesse, tu ne redescendras pas. Bon Foehn à toi !
Les paysages et les différents refuges alpins n’avaient pas de secret pour lui. Il avait comme
Dômes de Miage (vue sur Bionassay et Mont Blanc) – Juillet 2008
JEAN DORSIMOND