LE BON PASTEUR
REGARDER VERS L’OUEST RÉSOUDRE LE PROBLÈME DES PRIMES DE L’ONTARIO PAR ANDREW SHEPHERD
L
a nouvelle selon laquelle les taux d’assurance automobile en Ontario augmentent de 11% est certainement intimidante pour les conducteurs de la province - l’Ontario se vante déjà d’avoir les deuxièmes taux les plus élevés du pays. Peut-être qu’une solution peut être trouvée en regardant vers l’Ouest? Les provinces canadiennes à assurance publique adoptent des normes «universelles» de réparation des collisions, couvrant la formation, l’équipement et les opérations commerciales. Les objectifs de cette approche au Manitoba, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique (prochainement) sont avant tout la sécurité des consommateurs - l’incroyable accélération de la technologie des véhicules, y compris les systèmes ADAS, exige un niveau plus élevé de capacité des ateliers et une vérification indépendante de cette capacité. Mais il ne fait aucun doute que ces gouvernements provinciaux sont très attentifs à la limitation des primes d’assurance. Comme le notait récemment une publication nationale de l’industrie, «l’ICBC, qui a perdu près de 2,5 milliards de dollars au cours des deux dernières années, en grande partie à cause de l’augmentation des coûts des sinistres et des frais juridiques, affirme que des économies seront réalisées grâce à l’amélioration des performances ainsi qu’à un traitement plus rapide des sinistres, à des cycles de réparation plus courts et à une plus grande autonomie des fournisseurs les plus performants». Une nouvelle étude menée par des chercheurs de Temple et des universités de l’Alabama et du Wisconsin lie la hausse des primes à des facteurs tels que le coût de réparation des véhicules plus perfectionnés plutôt qu’à l’augmentation des bénéfices des assureurs automobiles. Alors pourquoi l’Ontario ne suit-il pas le mouvement ? Le précédent gouvernement libéral avait promis de réduire les taux d’assurance automobile de 15% en moyenne d’ici août 2015. Cependant, la date limite a été dépassée et les taux ont
continué à augmenter pour les conducteurs. L’actuel gouvernement conservateur a dévoilé un plan de grande envergure pour tenter de faire baisser les prix avec peu ou pas d’effet à ce jour, et en fait, comme ci-dessus, les tarifs d’assurance sont en hausse. L’Autorité de réglementation des services financiers de l’Ontario (FSRA) a annoncé en octobre de l’année dernière qu’elle avait autorisé les compagnies d’assurance de la province à augmenter à nouveau leurs tarifs, marquant ainsi le huitième trimestre consécutif où les compagnies d’assurance ont reçu le feu vert pour facturer davantage les assurances en Ontario. L’Ontario n’a pas envie d’une augmentation de la bureaucratie réglementaire centralisée - Dieu nous en préserve, un ministère de la réparation des collisions! Il est clair qu’un modèle d’autorégulation du secteur est la solution. À quoi cela pourrait-il ressembler? Quels aspects des modèles de l’Ouest canadien pourraient être adoptés? - Il ne faudrait pas exiger de tous les ateliers qu’ils soient capables d’effectuer toutes les réparations - l’Ontario pourrait établir une norme minimale d’équipement à deux ou trois niveaux couvrant les collisions esthétiques, légères et graves. Dans le même temps, les assureurs doivent être tenus de vérifier que l’atelier qui effectue les travaux est capable de les mener à bien de manière sûre et efficace. Les réparateurs auraient alors le choix du montant de l’investissement en équipement à effectuer. - D’autre part, tous les ateliers devraient avoir une compréhension approfondie des techniques de réparation et de leurs implications pour la sécurité des conducteurs - tous devraient être tenus d’être reconnus I-CAR Gold Class, car c’est la norme de compétence en Amérique du Nord. Là encore, pour la plupart des ateliers, cette proposition n’est pas onéreuse. -Tous les ateliers devraient être tenus d’adopter des pratiques commerciales de base se conformer aux normes de santé et de sécurité, embaucher des ouvriers qualifiés, mettre en place
des programmes de retour d’information pour les clients, etc. En termes d’administration, tous les partenaires devraient rechercher l’approche la plus efficace et la moins intrusive possible. En termes d’administration, tous les partenaires devraient rechercher l’approche la plus efficace et la moins intrusive possible. Cette approche sera probablement dotée d’une structure de surveillance multipartite (comprenant les ministères concernés et les représentants de l’industrie) et devrait utiliser les systèmes de vérification et d’administration existants pilotés par l’industrie. Dans cet espace, il y a un nombre croissant de participants, y compris des programmes propriétaires de constructeurs de véhicules, des programmes tiers basés sur l’équipement d’origine et le programme canadien d’accréditation de l’industrie des collisions (CCIAP) de l’AIA Canada. Il est certainement possible de synchroniser tous ces programmes dans le cadre d’une nouvelle approche provinciale - par exemple, en créditant les ateliers qui appartiennent à un ou plusieurs programmes et qui sont soumis à des vérifications de n’importe quelle source. Cette approche s’appuie sur l’infrastructure existante et suit l’exemple de l’industrie qui s’efforce d’améliorer les performances et la sécurité. Si le gouvernement de l’Ontario est à la recherche d’une approche efficace pour accroître la sécurité des conducteurs et réduire les coûts de réparation des collisions, l’autorégulation de l’industrie semble être une solution immédiate et disponible.
Andrew Shepherd est le directeur exécutif de I-CARCanada, une organisation à but non lucratif qui offre une formation en réparation de collision et une éducation permanente. Il peut être contacté à l’adresse andrew. shepherd@aiacanada.com.
MAI 2020 COLLISION QUÉBEC
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