Industrie du Maroc Magazine N˚44

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design Le design industriel et l’intégration du Maroc à l’économie globale P.50-51

TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBILE la nouvelle vitrine d’une dynamique industrielle !

L’intelligence économique au cœur des débats au Forum EMI-Entreprises

P.52-68

Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

P.72-73

N° 44 Mars 2019 - Prix Maroc 120 DH

3è ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE

R&D ET INNOVATION OÙ EN EST LE MAROC ?

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29-30 AVRIL 2019

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ORGANISE LA 3ème ÉDITION DE LA RENCONTRE D’AFFAIRES MAROCAINE POUR L’INDUSTRIE, L’INVESTISSEMENT ET L’INNOVATION

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fonzid@mcamorocco.ma (212) 5 38 01 32 50 / (212) 5 38 01 32 51 N° 44 Mars 2019 INDUSTRIE DU MAROC


ÉDITO Hicham RAHIOUI

Directeur de publication redaction@industries.ma

Les « Matinées de l’Industrie » déclenchent une prise de conscience nationale sur l’importance de la R&D au Maroc !

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algré les efforts consentis, le Maroc a encore du chemin à parcourir en matière de R&D, et ce, en investissant davantage dans le capital intellectuel pour mieux accompagner sa stratégie de montée en gamme notamment dans les métiers mondiaux comme l’automobile et l’aéronautique. Mais le Royaume n’a pas toujours été bon élève en la matière. En effet, le Maroc est passé de la 3ème position des pays africains les plus innovants à… la 6ème place et la R&D n’y représente encore que 0,8% du PIB national. C’est pour cela que la 3ème édition des Matinées de l’industrie a choisi de s’attaquer à cette problématique en rassemblant les points de vue d’invités de marque, spécialistes en matière de R&D et d’innovation, venus partager leur expérience et donner des recommandations à ce sujet. Ainsi parmi les principales recommandations émanant des

panélistes présents lors de cet événement, il était question d’une nécessité de changement de mentalité sur toute la chaine de valeur pour faire prospérer l’innovation en acceptant la culture de l’échec, ou encore de nous inspirer des exemples qui ont marché ailleurs, par exemple l’idée du crédit impôt qui est une réalité qui a fonctionné et qu’il faudrait introduire au Maroc. Ensuite, il faudrait sensibiliser les entreprises sur l’importance de la R&D dans l’amélioration de leur compétitivité et amener à plus de synergies entre le privé et le public dans ce sens afin de mutualiser les efforts consentis. Le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, a insufflé une note de positivisme en déclarant lors de la 3ème édition des matinées de l’industrie : « Le Royaume regorge de la compétence humaine hautement qualifiée dans différents domaines technologiques

et scientifiques et dispose de tous les ingrédients nécessaires pour prendre le lead au niveau africain ». En effet, tout n’est pas si sombre, puisque selon une récente étude du cabinet Atradius, le Maroc figure parmi les 5 pays émergents les plus prometteurs de l’année 2019 pour peu que le Royaume favorise la mise en place d’un écosystème propice au développement de l’innovation avec un cadre fiscal plus attractif et favorable à la recherche et au développement (R&D). Et bien que les budgets alloués à la recherche demeurent très faibles au Maroc avec une appétence à l’innovation quasi absente, un écosystème dédié à la R&D et l’innovation est bel et bien en train d’émerger. Si ce dernier n’est toujours pas mature, il n’en demeure pas moins qu’une vision novatrice commence à se dessiner doucement et on l’espère… sûrement !

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sommai re Actu -ABB Formula E fête son premier anniversaire à Marrakech -Rabat accueille ASEC EXP0 -Palmeraie Immobilier lance Palmeraie 4.0 -Mme EL BADRI DG adjointe à Colorado !

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3E ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE POUR UNE INNOVATION ET R&D ORIENTÉES MARCHÉ AU MAROC 10 «Les Matinées de l’Industrie» : Appel à la création d’un marché marocain de transfert de technologie! 12 INTERVENTION DE MOULAY HAFID ELALAMY, MINISTRE DE L’INDUSTRIE MAROCAINE AUTOUR DE L’INNOVATION ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ORIENTÉES MARCHÉ PENDANT LA 3ÈME ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE ORGANISÉE PAR INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE 14 PANEL 1 : L’innovation, R&D orientées vers les nouveaux métiers mondiaux du Maroc, exemple par le concret des : énergies renouvelables, minier, Métallurgique, aéronautique, chimie et parachimie... 16 PANEL 2 : Comment créer un marché marocain de transfert des technologies à travers la collaboration des instances de recherche, des acteurs étatiques et économiques. (Financement, plateforme, cadre juridique et environnement économique…) 20 RECOMMANDATIONS 26 Innovation et R&D Où en est le Maroc ? 28 la fédération des industries métallurgiques et mécanique COUP D’ENVOI DES écosysèmes imm 36

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Khalil LEBRIGUI

DÉPARTEMENT COMMERCIAL ET MARKETING Directeur commercial et marketing Akram ESSABBAHI

Responsable communication

Rida BEN SOULTANE Mustapha RAKIB Achraf BARBARA

Logistique

Impression Bahi print

Sochepress

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Dépôt légal 2013 PE 0109 ISSN  : 2351-7905 Dossier Presse

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1, 7éme étage, Apt 19, Angle Rue Al Aarar et Avenue Lalla Yacout Casablanca - Maroc .

Aut. 2013 N°32

Adresse

i ntelligence économique

H IGH-TECH

IDM BUSINESS TV

Distribution

publi réDACTIONNEL

au cœur des débats au Forum EMI-Entreprises

Infographie

Youssef BERRAK

Amine RAZZOUK Abdelaziz CHELHI Fatima SAIGHE

MARC NASSI F

Colorado, le spécialiste marocain de la peinture poursuit son développement !

Rédaction

Sarah MAACHE Asmae BOUKHEMS Samia ROCHDI Sahade sy ISMAILA

Abdelaaziz RAHIOUI

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Mohamed LACHAM

DIRECTEUR GENERAL DU GROUPE RENAULT MAROc

Omar ZEROUALI

Responsable système d’information

Saad AIOUCH E

président de l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile.

Rédacteur en chef

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TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE

Président de la commission partenariat, JV et promotion à l’international administrateur de l’écosystème pièce de rechange et trésorier général de l’AMICA

Directrice administrative et financière

Nour El Houda AZENCOD

design

La vitrine d’une nouvelle dynamique industrielle !

Hicham RAHIOUI

Nadia AYAD

LES MATINEES DE L’INDUSTRIE

Le design industriel et l’intégration du Maroc à l’économie globale

Directeur Général et de publication

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Tél : 05 22 26 04 51 Fax : 05 22 27 07 75 Email : contact@industries.ma


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actu

Formule E

ABB Formula E fête son premier anniversaire à Marrakech

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BB a inauguré sa collaboration pionnière avec la série de courses tout-électrique, lors de la deuxième manche de la Saison 4 du Championnat ABB FIA de Formule E en janvier 2018 Avec ABB en tant que partenaire principal, la Formule E ne cesse de se renforcer. Après une première course réussie de la Saison 5, le championnat revient à Marrakech pour une deuxième manche, dans un parcours de course semi-permanent: le Circuit Automobile International Moulay El Hassan. Cette piste de 2,99 kilomètres, nommée d’après le Prince héritier du Maroc, est inhabituelle car elle est construite en partie sur un circuit permanent et en partie sur des routes entourant le quartier des hôtels de Marrakech. Cette combinaison représente un défi varié aussi pour les équipes que pour les pilotes, car les 12 virages du circuit offrent un large éventail de styles de virages, du Virage 1 rapide – un endroit

idéal pour dépasser – à l’épingle du Virage 10. Cette année a consacré la toute nouvelle voiture Gen2, neuf constructeurs mondiaux, une nouvelle équipe, deux nouveaux pilotes et des courses dans trois nouveaux sites. L’ambassadeur d’ABB, Sébastien Buemi, qui a couru cette année pour l’écurie Nissan e.dams, a cherché à défendre son solide palmarès à Marrakech. Il a remporté la course inaugurale de la Saison 3 du championnat et a terminé deuxième l’année dernière, après avoir mené tôt dans la course. « C’est formidable de courir à nouveau à Marrakech alors qu’ABB fête son premier anniversaire en tant que partenaire principal du championnat. Le circuit de Marrakech est un bon circuit pour moi, car j’y ai eu de la réussite – j’ai gagné il y a deux ans, l’an dernier, j’ai terminé deuxième, j’ai donc hâte de revenir. L’asphalte est très lisse, donc la configuration de la voiture est très similaire à celle d’une piste normale. »

La deuxième manche du championnat a offert aux équipes et aux pilotes une autre chance de se familiariser avec leurs voitures de course Gen2. Les machines sont complètement nouvelles pour cette saison et disposent d’une batterie beaucoup plus puissante, d’un dispositif de protection de la tête en forme de halo et d’innovations telles que le « Mode attaque » (Attack Mode). Cette fonctionnalité permet aux conducteurs d’augmenter la quantité d’énergie disponible, augmentant ainsi leur vitesse mais réduisant la durée de vie de leur batterie.

Sécurité

Rabat accueille ASEC EXP0

L

’African Security Exhibition & Conference (ASEC EXPO), premier salon africain 100% technologique dédié à la sécurité et à la sûreté s’est tenu mardi 19 février à Rabat. Le salon a été marqué par la présence de délégations sécuritaires marocaines ainsi que des 6 N° 44 Mars 2019

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représentants de pays africains. Sous le thème « Des solutions technologiques de sécurité pour le développement humain en Africain», ASEC EXPO a pu réunir près de 50 exposants internationaux et nationaux, ainsi que des associations et fédérations

professionnelles dans le secteur de la sécurité. Ainsi, des experts en sécurité, professionnels et opérateurs économiques ont participé à cette première messe 100 % technologique, plateforme de partage d’expériences et de solutions à la pointe de la technologie. ASEC EXPO a également été une occasion d’échanges à travers des conférences et ateliers traitant de la sécurité sous ses différents paramètres, animés par des consultants et spécialistes de renommée internationale dans les différents segments de la sécurité (Electronique, cyber sécurité, gestion des feux, sécurité du territoire, ….). À travers le salon ASEC EXPO, le Maroc offre également aux pays d’Afrique son expérience et met à leur service une plateforme technologique de premier ordre à même d’aider à la pérennisation de leur développement.


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actu

Hôtellerie

Palmeraie Immobilier lance Palmeraie 4.0

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l s’agit d’un programme de digitalisation de l’expérience client nommé « Palmeraie 4.0 » qui est déployé à l’occasion du lancement des trois nouveaux projets : La Colline de l’Océan à Casablanca, Les Jardins de la Palmeraie III à Marrakech et Ghandouri Vista à Tanger. Le programme Palmeraie 4.0 se décline à travers quatre réalisations clés : Personnalisation des finitions avec My Palm Home : Le client peut personnaliser ses finitions et choisir la qualité des matériaux avec une immersion 3D pour naviguer à l’intérieur des espaces. L’acquéreur peut aussi choisir ses ambiances et ses couleurs en fonction de son goût et de son budget grâce à des simulations en temps réel. Un showroom Phygital : Palmeraie Immobilier met en place un showroom phygital qui intègre les services d’un point de vente physique avec les possibilités du monde digital. Objectif : permettre aux résidents de vivre une expérience unique en s’appuyant sur l’outil de personnalisation des biens, avec une zone d’exposition des matériaux et une

zone d’incubation et d’innovation dans les designs d’intérieur. Palm Work : Avec cette application les clients de Palmeraie Immobilier sont informés en temps réel de l’avancement des travaux. Un portail avec accès unique permet d’avoir une visibilité sur la progression des travaux, des encaissements et des échéanciers et toutes autres sortes d’informations liées à l’évolution de leurs acquisitions. Palm’s Friends : Il s’agit d’une carte de fidélité offerte aux clients de Palmeraie immobilier qui feront désormais partie de la communauté Palm’s Friends. Cette carte permet de bénéficier de remises

sur les produits et services du groupe Palmeraie (Résidence touristique, restaurant, Waky, Golf, SPA…). Elle comprend également un programme de cumul des points de fidélité à chaque consommation. Ces points pouvant être convertis en achat à n’importe quel moment et point de vente du groupe. Le projet de digitalisation de Palmeraie Immobilier touche l’ensemble de l’organisation de Palmeraie Développement dont les processus se numérisent en vue d’assurer un pilotage intégré sur toute la chaîne de valeur de l’immobilier. Objectif : S’affirmer en tant que leader de l’immobilier du futur.

Nomination

Mme EL BADRI DG adjointe à Colorado !

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aima El BADRI vient d’être nommée directrice générale adjointe chargée du pôle industriel et technique à Colorado. Naima EL BADRI était depuis 2014 Directrice Industrielle. Elle a piloté, plusieurs projets d’envergure en l’occurrence la refonte complète du site de production de Ain Sébaâ et la construction du nouveau site de Dar Bouaâza. Elle a entamé sa carrière chez COLORADO en 1998 au sein de la Direction Technique et a occupé depuis, plusieurs postes de responsabilité. Madame Naima EL BADRI est diplômée de l’École Mohammedia des Ingénieurs.

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

La 3é ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE POUR UNE INNOVATION ET R&D ORIENTÉES MARCHÉ AU MAROC

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

La troisième édition des matinées de l’industrie qui s’est tenue le 31 janvier 2019 à l’hôtel Grand Mogador a encore une fois de plus battu des records d’affluence. Cet événement a réuni des experts de renom à l’échelle internationale ainsi que des experts marocains, des entreprises, présidents de fédérations et d’associations, des industriels, et d’éminents chercheurs. Ce symposium de grand acabit a été la tribune parfaite pour mettre en lumière l’enjeu crucial que représente l’innovation pour le Maroc et par conséquent en faire un projet national. Dossier réalisé par Sarah MAACHE

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LES MATIN MATINEES éES DE L’INDUSTRIE

«Les Matinées de l’Industrie» : Appel à la création d’un marché marocain de transfert de technologie ! Suite au franc succès de sa deuxième édition, Industrie du Maroc Magazine a organisé la troisième édition de son événement trimestriel les «Matinées de l’industrie», le 31 janvier à Casablanca. Placée sous le thème de l’innovation et R&D orientées marché, cette édition a encore une fois grandement éveillé l’intérêt général et a réuni 15 speakers, 20 partenaires et près de 1000 participants.

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ussi, la 3ème édition des «Matinées de l’Industrie» a eu pour enjeux crucial d’initier à la création du premier marché de transfert de technologies marocain. Et ce à travers une plateforme exceptionnelle de débats et de réflexions autour de la nécessité de l’interaction primordiale entre les acteurs spécialisés dans la recherche, l’innovation et les entreprises du Royaume. L’ambition primordiale de l’Industrie du Maroc étant de susciter une synergie entre les chercheurs des universités, les instituts et le monde de l’entreprise, puis d’initier à la création du premier marché de transfert de technologie marocain. Ainsi le choix de cette thématique a été éloquemment justifié par le président fondateur d’Industricom Group, Hicham Rahioui Idrissi qui a souligné: « la thématique choisie pour 12 N° 44 Mars 2019

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cet événement est l’innovation et la R&D orientées marché qui vise à initier le débat autour de la nécessité de créer un marché marocain de transfert des technologies. Un marché qui va driver le développement du tissu industriel et économique.» Partant d’un constat clair, Hicham Rahioui Idrissi a indiqué que «notre Royaume regorge d’une compétence humaine hautement qualifiée dans différents domaines technologiques et scientifiques et dispose de tous les ingrédients nécessaires pour prendre le lead au niveau africain». Et d’illustrer son propos par des exemples concrets: «Je vous cite le cas concret de l’UIR, première Université en Afrique en termes de brevets déposés avec plus de 300 brevets et plus d’une vingtaine d’innovations valorisées et transférées vers des entreprises. Ou encore l’exemple de la licence pour la commercialisation

des Chauffes-eaux Solaires Low-cost, cédée à la société KAUSER-ECO mais aussi par le biais de collaboration avec des multinationales comme PSA à travers le PSA Open LAB.» Le président fondateur d’Industricom Group a également relevé l’exemple de MASCIR qui a développé des kits de diagnostic moléculaire, servant à détecter de nombreuses pathologies prédominantes au Maroc et en Afrique telles que le cancer et les maladies infectieuses (Cancer du sein, tuberculose, hépatite C…). Ensuite, la cérémonie d’ouverture s’est poursuivie par le discours de Moulay Hafid Elalmy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie Numérique, qui n’a pas manqué d’insister sur l’importance de la recherche et l’innovation dans le domaine de l’industrie.


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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

INTERVENTION DE MOULAY HAFID ELALAMY, MINISTRE DE L’INDUSTRIE MAROCAINE, AUTOUR DE L’INNOVATION ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ORIENTÉES MARCHÉ PENDANT LA 3ÈME ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE ORGANISÉE PAR INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINE

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entrant d’emblée dans le vif du sujet, le ministre a commencé son discours par donner un chiffre: «Le Maroc a investi 14 milliards de DHS, soit 0,8% du PIB marocain, et dont 73% le sont par le secteur public. Le Maroc est classé 3e pour ce qui est de la recherche et développement , donc on peut dire que cela est satisfaisant ou presque.» Ce qui d’après lui est encore loin de la moyenne mondiale en la matière. Moulay Hafid Elalamy a tout de même nuancé son propos en estimant la moyenne mondiale en la matière et qui 14 N° 44 Mars 2019

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est de 2,3%, du PIB selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ce qui équivaut à presque trois fois ce que le royaume investi dans la recherche et donc le ministre a parlé d’une «marge de progression importante» pour le Maroc. Continuant son discours, le ministre a évoqué avec fierté l’exemple d’organismes marocaines qui brillent en matière de R&D à l’instar de MASCIR: « En 2007, il y a eu la création de MASCIR, un centre de recherche extrêmement important dans notre pays. MASCIR

regroupe 120 chercheurs, 178 brevets de recherche enregistrés et plus de 500 articles publié. » Et de continuer : «J’étais agréablement surpris en visitant MASCIR de découvrir que nos chercheurs font de la recherche y compris pour de grands industriels mondiaux , par exemple le japonais SUMITOMO. Connaissant SUMITOMO du côté industriel automobile, c’est une fierté personnelle que je partage avec vous à chaque fois.» Le ministre a poursuivi son discours par des illustrations de réalisations de L’État


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE pour accompagner le déploiement de la recherche au Maroc et a donné l’exemple des cités d’innovation : «Nous avons créé des cités d’innovations qui sont au nombre de 5 à ce jour : Marrakech, Fès, Rabat, Settat et Agadir . Ces cités d’innovation permettent à l’innovation d’émerger de la TPE jusqu’aux plus grandes entreprises. » En outre, Moulay Hafid Elalamy a relevé les efforts consentis par le ministère en matière de soutien financier accordé aux centres techniques et industriels appelés « CTI », mais également en ce qui est de la promotion de clusters sectoriels de l’innovation qui sont 11 à être opérationnels aujourd’hui. Dans son élan, le ministre n’a pas manqué de lancer un appel au secteur privé pour prendre part au processus d’accélération du développement de ce secteur :« 2Comme je vous l’ai expliqué, l’État investit presque les ¾ dans la

recherche et développement dans notre pays et ce n’est pas tenable à long terme. Donc nous attendons à ce que le secteur privé s’y intéresse davantage parce que la compétition mondiale est et sera de plus en plus forte et effroyable. Et seules des industries avec une forte innovation pourrons survivre dans le futur. » Par ailleurs, le ministre a insisté sur l’importance de la formation comme un élément fondamentale pour le développement du secteur de la recherche et de l’innovation. Pour lui, il faudrait aller vers des modèles de formation alternée qui permettrait de bien connaitre l’évolution du terrain. Il a déclaré à ce sujet : «Nous n’en faisons pas assez puisque ce sont des programmes quasi-inexistants au Maroc en termes de formation. A titre d’exemple, les Allemands l’ont intégré fortement et la France est en train de revenir à cette démarche. Nous devons

aussi former nos ressources humaines à l’intérêt de l’innovation et de la recherche et développement.» Le ministre a également recommandé d’être pratique en sachant exactement quels sont les besoins et à partir de là mettre en place des formations qui y correspondent : «Au niveau du ministère et dans le cadre du plan d’accélération industrielle nous avons recensé par fédérations et par entreprises les besoins en formation sur les 5 prochaines années», a indiqué le ministre. Le ministre a terminé son allocution par une note positive : «Il faut que l’on soit optimistes, vigilants , ouverts et intégrés à cette mondialisation que nous appelons tous de nos vœux. En tout cas, bravo pour ce qui est accompli en termes d’innovation au Maroc. Nous sommes très fiers de ce que nos opérateurs font et nous restons attentifs à ce qui se passe dans le monde.»

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

PANEL 1 : L’innovation, R&D orientées vers les nouveaux métiers mondiaux du Maroc, exemple par le concret des : énergies renouvelables, minier, Métallurgique, aéronautique, chimie et parachimie...

Nawal ZINE, DGA stratégie et finances MANAGEM

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’activité minière fait face à plusieurs défis à l’instar d’une forte volatilité des cours, des ressources minérales de plus en plus rares et difficiles à explorer, des mines plus profondes qui nécessitent des coûts d’exploitation plus élevés… Face à tous ces défis, l’innovation n’est pas un luxe mais plutôt une obligation pour assurer la pérennité de l’activité minière. S’agissant du groupe Managem, celui-ci a adopté 16 N° 44 Mars 2019

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cette stratégie de développement depuis la création du pôle «mines» et c’est grâce à cela que le groupe existe depuis maintenant 90 ans, parce que chaque jour nous avons sommes obligés d’innover. À cette occasion je tiens à rendre hommage à nos ressources humaines qui ont toujours cru à cet état d’esprit d’innovation qui distingue notre entreprise. La stratégie de Managem se base sur 3 niveaux d’ambition: un premier niveau en matière d’innovation qui cible l’excellence opérationnelle. D’ailleurs dans ce sens, nous avons créé le premier laboratoire de recherche privée au Maroc, équipé par des technologies de pointe et qui est dirigé par des compétences marocaines. Le deuxième niveau d’ambition de Managem consiste en l’innovation progressive qui cible l’utilisation des nouvelles technologies sur toute la chaine de valeur, en partant de l’exploration jusqu’au développement minier. Enfin, le troisième niveau d’ambition de Managem consiste en

l’innovation transformationnelle, qui se traduit par l’obligation de s’adapter au marché. En ceci, Managem est également pionner puisque le groupe a développé un brevet pour la production de cathodes de cobalt qui sont maintenant utilisés dans l’aéronautique, les voitures électriques... Ce brevet est le premier brevet d’origine africaine et est reconnu à l’échelle mondiale. Parmi les réalisations en matière d’innovation transformationnelle, il y a la découverte de nouveaux procédés de traitement qui nous permettent de valoriser des minerais qui n’ont pas été rentables par le passé à l’instar de l’oxyde de cuivre par exemple. Ceci nous a valu de ré-ouvrir d’anciennes mines de cuivre. Par ailleurs, nous avons investi en matière de R&D en économie circulaire et nous avons procédé à la construction d’usines industrielles.


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Hicham Lahlou, Membre du bureau de l’organisation mondiale du Design

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e trouve qu’il n’est pas normal qu’on ne parle pas de design lorsqu’on parle d’industrie ou d’innovation. Nombreux sont ceux qui pensent que le design signifie le meuble, la décoration ou l’artisanat revisité. Mais ce n’est pas seulement cela. C’est un domaine qui à la base vient du design industriel et qui aujourd’hui sert la croissance économique dans plusieurs pays. Dans ce sens, il y a un pays qui me tient à cœur, c’est la Corée du Sud, qui ne dispose d’aucune ressource naturelle, mais qui dispose de la richesse humaine. Dans ce cadre, je voudrais parler d’éducation dans la mesure où aucune université publique ou privée au Maroc ne dispense de diplôme supérieur en design. Ceci est complètement aberrant, alors que le design est le moteur de l’innovation. Il faut donc se poser la question sur l’éducation qui est la base de tout et savoir comment des

pays, comme la Corée du Sud, ont réussi dans l’innovation avec des marques mondialement connues à l’instar de Samsung, Kia, Hyundai… Devenir une puissance industrielle mondiale reconnue passe nécessairement par l’éducation. Par conséquent, il faut s’inspirer de ces pays qui ont intégré le design dans leur éducation et se poser la question de savoir pourquoi nos formations n’incluent pas de spécialités dans le domaine du design. Dernièrement, le cabinet Mckinsey a publié un rapport qui révèle en chiffres l’utilité du design. Aujourd’hui, il existe au Maroc des entreprises utilisatrices de design en termes de système de management, et ce, de la prise de décision au niveau du CEO jusqu’à tous les autres départements. Parmi ces entreprises utilisatrices de design qui ont compris comment celui-ci peut les aider à mieux

se positionner et devenir plus fortes, on retrouve Afriquia, l’une des premières entreprises marocaines à utiliser le design pour définir sa politique de marque, créer des services, mais aussi Attijarawafa bank, BMCE Bank, inwi… Internationalement, nous avons l’exemple d’Ikea qui a démocratisé le design et a permis à n’importe quelle classe sociale dans le monde d’utiliser ses produits. Cette année, pour son 75e anniversaire, Ikea va sortir simultanément dans le monde, des collections signées par des designers africains. Ceci démontre bien toute l’importance de la créativité africaine pour innover, positionner de nouveaux produits et séduire de nouveaux consommateurs. Un autre exemple est celui du géant américain Apple dont le vice-président est un désigner qui définit les politiques d’innovation.

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INDUSTRIE DU MAROC


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Hicham Bouzekri, Directeur R&D et intégration industrielle de MASEN

I

l existe une idée courante selon laquelle c’est au secteur privé d’investir dans la R&D, or un retour d’expérience à travers le monde démontre que c’est l’Etat qui est l’initiateur dans ce sens. Par exemple en Chine, c’est l’interventionnisme de l’Etat qui a permis de faire émerger une industrie innovante. Donc ne dédouanons pas l’Etat de son rôle en transférant le fardeau vers les industriels qui ont des capacités limitées d’investissement. Si on demande aux investisseurs privés de soutenir l’innovation, il est d’abord du rôle de l’Etat de donner l’exemple. à travers les grands projets transformationnels et structurants, que ce soit dans le transport, les énergies renouvelables…où la composante R&D est souvent absente. Aujourd’hui, l’Etat admet que le niveau de formation n’est pas à la hauteur attendue et donc met à la disposition des investisseurs un accompagnement pour une formation complémentaire sur les profils qui manquent. Qu’est ce qui nous empêcherait alors de mettre également une enveloppe pour la R&D ? D’autres pays ont une politique volontariste en matière de R&D comme la Turquie où la moitié du coût de l’ingénieur est pris en charge pas l‘Etat. Par conséquent, nous devons avoir une

réelle volonté politique et une facture à faire payer par le contribuable parce que nous avons besoin de transformer l’industrie marocaine d’une industrie de sous-traitance en majorité, à une industrie propriétaire et exportatrice de technologies. L’Etat réalise un certain nombre d’investissements mais il y a toute la partie marché de la R&D qui pose problème. Lors de mon passage chez MASCIR, je peux dire que nous avions eu tus beaucoup de mal à convaincre une entreprise marocaine à mettre un chèque pour faire de la R&D. L’industrie marocaine aujourd’hui ne voit pas encore le lien direct entre profitabilité et investissement en R&D. Sans une intervention de l’Etat pour débloquer cet élément, je ne pense pas que l’on puisse y arriver. On peut avoir des « success strories » mais on reste loin de l’élan national qui est nécessaire pour ramener cette R&D à un niveau plus compétitif. Par ailleurs, il y a des initiatives comme celle de la CCG qui commence à investir pour accompagner des entreprises innovantes que je salue. Il s’agit de 50 milliards de dollars de prêt accordé par la Banque Mondiale, mais les entreprises ont beaucoup de mal à décrocher un premier marché ou se faire payer dans les temps. Donc aujourd’hui, il y a une responsabilité nationale

A

mondiale de panneaux solaire. Le choix d’Almaden était d’aller vers quelque chose de très avant-gardiste membre du bureau de l’organisation mondiale du Design, ste dès sa création en 2017, en l’occurrence la technologie du verreverre. Aujourd’hui, nous disposons d’une usine qui produit des panneaux de haute qualité que nous allons utiliser pour nos propres parcs d’abord, en choisissant une énergie qui dure plus longtemps pour réduire le coût de rendement du projet et la facture énergétique.

lmaden représente un investisseur américain qui a fait le pas d’investir au Maroc et plus précisément à Al Hoceima en y construisant une unité de panneaux solaires qui est la plus grande en Afrique aujourd’hui. Actuellement, l’industrie solaire dans le monde représente 500 gigawatts de panneaux solaires, soit la capacité totale de production d’électricité mondiale, tout secteur confondu. Les 10 premières entreprises qui produisent le plus de panneaux solaires sont chinoises, à hauteur de 70% de production 18 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

partagée où chacun doit assumer ses responsabilités. Je préconise que chaque patron d’entreprise marocaine, au lieu de lancer des appels d’offres, adopte une approche volontariste pour accompagner une ou quelques stratups marocaines innovantes. En rejoignant Masen, j’ai été agréablement surpris de voir que la composante R&D a été « built in » dès le départ. C’est-à-dire que dans le grand projet de développement des énergies renouvelables, il y a une contribution pour la R&D. Dans le complexe NOOR Ouarzazate qui est le plus grand du monde et qui englobe 3000 hectares de centrales solaires avec 580 MW, des industries marocaines ont innové pour pouvoir y contribuer. Ainsi, près de 200 hectares sont consacrés à des projets marocains innovants. L’approche Masen est de co-investir et d’assurer un transfert de savoir-faire. En effet, il existe un dynamisme du côté des PME et une lenteur de la part des grandes institutions de l’état et donc on s’appuie sur ce dynamisme pour accompagner les industries marocaines et leur permettre de devenir des acteurs propriétaires, développeurs de ces technologies, chose qui aujourd’hui fait encore défaut.

Karim Zahmoul, CEO Almaden


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Karim Cheikh, Président du GIMAS

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ans son discours, le ministre de l’Industrie et du Commerce et a précisé que la R&D au Maroc ne représente que 0.8% du PIB. Mais nous allons mettre cela sur le fait que ces dernières années, nous avons beaucoup travaillés sur la mise en place du système productif dans les différents métiers mondiaux du Maroc. Aujourd’hui, nos écosystèmes commencent à gagner en maturité et donc il serait temps d’attaquer la partie R&D et innovation dans nos secteurs. Comment ? En se dotant d’une stratégie nationale consacrée à la R&D où chaque secteur doit avoir une vision claire du chemin à parcourir. Mais également en sachant, en termes de prospective, quelles technologies prioritaires nous devons cibler. En ce qui concerne le centre de recherche auquel j’appartiens, au départ nous faisons de la recherche transférable au secteur industriel. Aujourd’hui, la tendance consiste à faire de la recherche partenariale entre l’état et l’industriel. Pour l’aéronautique, les projets en termes de recherches et développement sont très nombreux, à l’instar de la réduction de pollution, mise au point d’avions légers et moins consommateur de kérosène, avec des compostes plus légers et plus électriques. Pour ce faire, il faut développer des procédés de fabrication innovants. Donc au GIMAS, nous avons créé un cluster depuis plus d’un an qui se veut comme une plateforme d’échange entre les industriels, les universités et écoles d’ingénieurs, ainsi que les centres de recherche. Dans ce cadre, nous travaillons sur plusieurs thématiques à savoir l’usine du futur, les matériaux intelligents, l’usine connectée...

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ujourd’hui, notre secteur est un secteur où l’innovation est une tradition. Quand on dit innover, c’est devenir intéressant en termes de prix et ce, en réduisant nos coûts. Ceci est de l’innovation en soi. Nous sommes également innovants en termes de construction et en termes de méthodologies. On peut même dire qu’en ce qui concerne notre secteur, nous sommes à des années lumières devant l’Asie. Je prends l’exemple du domaine des fertilisants, en citant le cas de l’acide sulfurique ; dans ce sens, il existe 3 technologies mondiales de base où la partie innovation est marocaine par excellence : Aujourd’hui, il n’y a pas

Abed CHAGAR, Directeur général COLORADO

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olorado est une société florissante qui réalise actuellement plus de 500 millions de Dh. L’origine de ce développement repose sur deux piliers : la R&D et le marketing, dont le vecteur commun est l’innovation. Dans ce sens, nous avons a été novateurs comme entreprise industrielle et dans notre façon de déployer le marketing sur tous ses aspects. En ce qui est de la R&D, cette dernière est pour nous une nécessité dans le sens où nous n’en ne faisons pas pour le paraitre ou juste pour suivre la tendance. Actuellement, nous comptons plus 500 collaborateurs et nous disposons de 18 permanents dans nos laboratoires, bien que nous soyons une petite société. Dans ce sens, nous répondant à deux types de besoins : soit on répond à des besoins marché pour mettre au point des produits adaptés, soit pour s’adapter à des évolutions technologiques ou réglementaires. Ainsi, nous lançons depuis 20 ans chaque année au minimum 4 ou 5 nouveaux produits sur le marché marocain et nous faisons beaucoup mieux que des concurrents internationaux basés au Maroc qui eux lancent au maximum un nouveau produit tous les 3 ans. C’est pour vous dire l’importance de la démarche d’innovation qui nous guide. Sur les 3 dernières années, nous avons lancé une trentaine de produits qui ont représentés 10% du CA de 2018. Encore mieux : 35% du CA de 2018 est réalisé par les produits qui ont été lancés sur les 10 dernières années. Enfin, cela fait 4 ans que nous avons créé des peintures fonctionnelles, c’est à dire des peintures qui répondent à des besoins à l’instar de peinture anti-allergie, anti-humidité… Et qui sont certifiées par des laboratoires européens.

mieux que les Marocains pour construire des unités d’acide sulfurique à travers le monde. Dans notre secteur, les gens de la R&D viennent avec un concept qu’il faut traduire dans la réalité à travers une grande innovation et du purs savoir-faire. Pour nous, l’innovation orientée marché consiste à créer la demande et non pas seulement créer l’offre. Nous devons aussi donner aux jeunes le climat favorable pour qu’il puisse développer leurs idées, créer et innover et c’est ensuite à nous d’exécuter. Si on attend que le marché demande, ca sera déjà trop tard. Il faut donc savoir anticiper et créer l’offre, pour ainsi se placer en tant que leader et non pas en tant que suiveur.

Tarik Aitri, Président de la FIMME N°44 Mars 2019 19

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

PANEL 2 : Comment créer un marché marocain de transfert

destechnologies à travers la collaboration des instances de recherche, des acteurs étatiques et économiques. (Financement, plateforme, cadre juridique et environnement économique…)

Ilhem KERDOUDI, Directrice générale Maroc Numeric Cluster

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aroc Numeric Cluster est une association publique-privée ayant plus de 8 ans d’existence et qui a été créée suite à une initiative du ministère de l’Industrie. Nous sommes un cluster qui réunit des entreprises de différentes tailles, des grandes entreprises, des PME mais aussi des startups et nous avons des universités et des centres de recherche comme Mascir ou R&D Maroc. Nous 20 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

avons comme principales missions de diffuser la culture de l’innovation digitale au Maroc et de créer de vrais projets entre les acteurs de notre écosystème. Pour donner un exemple, nous avons mené un projet collaboratif avec la fondation Mascir, une stratup marocaine spécialisée dans le Big Data et l’Ecole centrale. C’est un exemple d’un projet initié par Maroc Numeric Cluster qui est là pour créer des ponts entre ces différents acteurs et favoriser l’innovation. Maintenant pour répondre à la question, pourquoi innover ? Je voudrais illustrer la réponse à cette question par l’exemple de Kodak, qui est un industriel ayant été leader de son marché et qui a innové mais qui n’a pas sur-anticipé les usages de ses clients. C’est ce qui a fait que l’entreprise a disparu après 130 ans d’existence. Il y a aussi d’autres, par exemple une société de jeux qui a récemment développé le jeu «Fortnite» et qui a plus de 200 millions de joueurs. La petite société qui en est à l’origine est aujourd’hui valorisée

en Bourse à 15 milliards de dollars. C’est pour dire à quel point l’innovation peut vous propulser vers les plus hauts niveaux. Pour innover, je pense qu’il y a d’abord l’outil de la sensibilisation et c’est ce que nous sommes en train de faire avec les entreprises en les poussant à faire plus d’innovation et à accueillir les travaux des universités marocaines. Nous avons aussi d’autres outils à l’instar de Futur.e.s in Africa, qui est un événement majeur organisé annuellement par Maroc Numeric cluster en partenariat avec Cap Digital et les régions de Casablanca et Ile-deFrance. Par ailleurs, nous travaillons sur plusieurs études pour aider les écosystèmes à apprendre à collaborer ensemble en levant un certain nombre de barrières et en faisant comprendre aux entreprises qu’il y a de l’innovation dans nos universités et en les connectant aux projets qui marchent. Enfin, il y a tout un autre nombre de plateformes sur lesquelles nous sommes en train de travailler dans ce sens.


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Abdelaziz BENJOUAD, Vice-président en charge de la Recherchedéveloppement à l’UIR

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our parler de l’UIR, le contexte de l’université en matière de R&D c’est d’abord une vision et une culture qui est répandue au niveau du top mangement jusqu’aux étudiants, doctorants en passant par les chercheurs. L’innovation est inscrite dans l’ADN de l’UIR par des faits et pas de gestes. En effet, dès la pose de la première pierre de l’Université par Sa Majesté en 2010, l’événement a été marqué par le dépôt des premiers brevets élaborés par l’UIR mais aussi par la signature des premiers contrats de R&D avec des organismes prestigieux à l’instar de l’armée américaine. Aujourd’hui, l’innovation est décrétée au niveau de

l’université parce que c’est un élément de différenciation pour notre écosystème national et c’est un engagement contractuel avec l’Etat dont l’un des piliers importants est de développer une recherche innovation utile pour le marché marocain mais également le marché africain. D’ailleurs, le slogan de notre Université s’intitule « l’Université innovante » et pour cela nous justifions de plus de 300 brevets avec une soixantaine de brevets à l’international. Mais la finalité n’est pas juste le dépôt de brevets mais de démontrer qu’au niveau de l’université marocaine, nous avons l‘expertise nécessaire pour innover. Notre objectif c’est de transformer ces brevets en produits Made in Morrocco. Pour mettre en place cet écosystème au niveau de l’UIR, nous avons dès le départ essayé d’avoir une harmonie entre la formation, la recherche et l’innovation en mettant en place des laboratoires inter -établissement qui sont à la fois alimentés par les formations de recherche, dans le numérique, énergie, aéronautique... Et en bénéficiant des partenaires académiques et industriels au niveau national et international. Puis, nous avons créé un cadre permettant à l’innovation de fonctionner à l’instar d’un TOO (bureau de transfert de technologie) qui est le premier en son genre au Maroc. Pour cela, nous avons été accompagnés par l’OMPIC qui

a mobilisé un réseau d’experts japonais, américains, européens, pour mettre en place quelques choses répondant à la spécificité marocaine. Ce bureau offre des facilités pour les chercheurs, ingénieurs, doctorants mais également pour les entreprises. Ensuite, il fallait rejoindre un réseau international de recherche, c’est pour cela que nous avons fait venir des chercheurs de l’étranger afin de bénéficier des pratiques internationales. Ceci a été traduit par des laboratoires de recherche associés avec de grands organismes à l’instar du CNRS en France et le CNRST au Maroc et nous avons des laboratoires associés qui opèrent dans des secteurs de pointe comme le Big data, l’énergie... Mais aussi des laboratoires associés à des industriels. Nous avons réussi, grâce à un réseau d’universités de la région Rabat-Salé-Kenitra, à mettre en place le pôle universitaire de la région qui nous a permis d’accrocher l’industriel PSA pour créer le premier Open Lab sur la mobilité durable au niveau de l’Afrique. Donc c’est cet écosystème qui nous permet de cultiver cette culture de l’innovation et de passer de la R&D à la phase de prototypage, parce que les entreprises ne croient qu’à ce qu’elles peuvent voir et toucher. D’ailleurs, ces entreprises peuvent venir voir ces innovations qui font l’objet de prototypage et qui sont exposées au sein de l’université. N°44 Mars 2019 21

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Hafid GRIGUER, Directeur innovation CE3M

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ujourd’hui, nous ne pouvons pas distinguer la frontière entre le digital et l’électronique, qui sont tous les deux les chevilles ouvrières pour pouvoir accompagner toute cette mutation technologique que nous connaissons en ce moment, à savoir la transition énergétique, numérique, l’industrie 4.0 plus connues comme la 4e révolution industrielle et qui ne cesse de nous surprendre jour après jour en apportant cette couche «smart» à des filières industrielles connues jadis comme des filière low tech telles que l’agriculture, les services aux citoyens ou encore la gestion des villes (Agritech, Smart cities…) Le secteur de l’électronique est un secteur très porteur au Maroc : on ambitionne de réaliser un CA à l’export de 1 milliard d’euros avec plus de 10.000 salariés entre opérateurs, techniciens et ingénieurs cadres en se basant sur des mesures incitatives du ministère de tutelle. S’agissant du cluster CE3M, il est parmi les 3 premiers clusters créés au

François BOURZEIX,

Directeur du centre Microélectronique Système Embarqués à Mascir

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ascir est une fondation de recherche ayant un statut d’association et qui a été fondée suite à une initiative du 22 N° 44 Mars 2019

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Maroc en 2011. C’est un grand cluster en matière de dimension parce que c’est une fusion entre 2 anciens clusters: le Microelectronics Cluster et le Cluster de l’électronique et mécatronique.Sur l’architecture d’organisation du Cluster, nous sommes sous forme de collèges : le collège des grandes entreprises/PME, un collège startups, un collège institutionnel et un collège universités et laboratoires de recherche. Nous pouvons parler de plus de 65 membres entre ces différents collèges. Aussi, CE3M a été créé suite à une initiative de l’Etat et une volonté industrielle de l’écosystème électronique et notre ADN consiste à accompagner la compétitivité au niveau du secteur industriel et électronique par le véhicule innovation. Nous respirons l’innovation chaque jour et c’est notre raison d’être, parce que nous ne pouvons pas parler de compétitivité sans innovation. Et donc, nous avons instauré pas mal de dispositifs et d’outils d’accompagnement de l’innovation. En effet, le premier dispositif que nous avons instauré consiste en de l’accompagnement technique et technologique de la maturation industrielle dans la mesure où nous sommes là pour promouvoir la recherche et donner un coup de main vers l’industrie et donc nous avons créé notre Tech Center avec l’aide de l’Etat. Nous parlons aussi des entreprises membres dans le sens où c’est un travail collaboratif où chaque membre a essayé d’apporter son grain au niveau de la chaine de valeurs de maturation des produits. Nous sommes également

très présents par notre plateforme de projets collaboratifs, parce que nous ne pouvons pas faire cavalier seul dans l’industrie et l’innovation, mais chacun doit apporter quelque chose de son côté. Dans ce sens, nous sommes fiers de développer un ensemble de projets collaboratifs ayant débouché sur des marques made in Morocco qui s’exportent facilement à l’international et qui sont le fruit d’un travail collaboratif entre plusieurs grandes entreprises, startups et universités. Nous suivons aussi la vague de l’innovation par des programmes d’Open Innovation parce qu’aujourd’hui, une entreprise n’a pas toujours les moyens de faire de l’innovation et doit s’appuyer sur d’autres et dans ce cas notre rôle c’est de trouver cette liaison entre une entreprise innovante, un porteur de projet, les universités... Et donc à travers des modèles adaptés au contexte marocain, nous avons réussi à développer des projets basés sur l’Open Innovation. Et nous sommes fiers de constater que des startups ont pu bénéficier de bons de commande et des entreprises ont injecté des fonds en faveur de startups. Cela reste insuffisant, mais nous sommes un modèle qu’il faudrait étudier de plus près. Et récemment, nous venons d’être labélisés par la CCG et donc nous sommes en train de compléter le schéma de valeur du transfert technologique pour apporter cette couche de financement de produits innovants. Nous sommes très fiers aujourd’hui d’avoir cette labellisation.

ministère de l’Industrie. Aujourd’hui, nous avons intégré l’écosystème de la R&D et de la création de savoir qui est en train de se mettre en place à travers l’OCP et via Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir ainsi que l’école de Khourbiga. Nous sommes 120 personnes qui travaillent dans 3 domaines d’expertise scientifique : les biotechnologies, les matériaux et nano matériaux et l’électronique et la technologie numérique. Nos secteurs d’applications sont la santé, l’agriculture, les mines, les transports et l’énergie. Depuis 10 ans, nous avons mis au point un certain nombre de réalisations et nous avons entre 100 et 200 brevets à ce jour.

L’environnement marocain de la R&D a beaucoup changé en 10 ans, c’est-àdire que lorsque nous voulons faire de l’innovation, nous arrivons à financer au moins partiellement cette innovation en particulier grâce à la mise en place d’un certain nombre d’appels à projets ainsi que l’existence d’organismes qui financent la recherche par exemple IRESEN. Par contre, cela reste encore relativement compliqué d’arriver à mettre en place des partenariats avec des industriels dans la mesure où l’industriel marocain qui a le choix entre acheter une technologie toute prête à l’étranger ou miser sur de la R&D qui prendra plus de temps pour aboutir, va préférer acheter directement. Ça, c’est l’une des


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE grandes problématiques que nous avons au sein de Mascir.Aujourd’hui, quand on arrive avec un produit marocain par exemple une nouvelle proposition de kit de diagnostic et qu’on veut le faire valider par le ministère de la Santé, c’est très compliqué parce que cela ne fait pas partie de leurs habitudes. Quand on arrive avec une proposition de produit développé au Maroc, cela demande beaucoup de temps pour être accepté. Il va donc falloir que l’état d’esprit change et il faut accepter de se dire qu’il y a des produits marocains de bonne qualité qu’il faut prendre le risque de mettre sur

le marché.Quand on fait de l’innovation, il y a toujours la partie industrialisation qui induit des frais. Et à un moment, il faudrait que l’Etat accepte de financer ces frais supplémentaires, cela peut être des frais de certification ou des frais de mise à niveau de la qualité des produits... Si l’innovation a été créée indépendamment d’un partenariat initial et qu’on veut réussir à la mettre sur le marché, il y a 2 voies possibles : soit par le biais de la mise en place d’une startup à partir de l’université ou d’un centre de recherche et là le problème c’est qu’il est très difficile de financer des startups

dans le sens où il y a très peu de business angels ou de capitaux risque prêts à investir au Maroc. La deuxième voie est qu’il y ait une société déjà existante et qui accepte d’industrialiser cette innovation, mais là encore il faut qu’un écosystème se mette en place incluant les universités et les entreprises pour qu’elles puissent partager les informations sur ces propriétés intellectuelles de manière à ce que des partenaires puissent se créer, à l’instar de Maret place où l’on puisse échanger et trouver des synergies pour que les entreposes prenne en charge l’industrialisation de cette innovation.

Larbi BENRAZZOUK, Directeur général de l’OMPIC

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ujourd’hui, ce qui est extrêmement important c’est comment une entreprise peut valoriser son capital immatériel. Ce dernier est un élément fondamental et un moteur de croissance. Donc la question est de savoir comment créer une croissance fondée sur l’innovation et développer le capital immatériel dans les entreprises et pour notre pays. S’agissant de l’OMPIC, nous faisons partie de l’OMPI qui est l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle et dont la mission principale est de promouvoir la créativité et l’innovation à des fins de développement économique, social et culturel au moyen de la protection intellectuelle. La tendance mondiale au niveau des pratiques d’innovation au sein des entreprises revêt 3 grandes évolutions : lorsque nous avons une idée pour développer un projet et générer un profit, la première tendance mondiale c’est que nous ne réfléchissons plus en termes de chaine de valeur locale mais plutôt en termes de chaine de valeur de plus en plus mondialisée. Ensuite, l’économie de possession évolue

vers une économie d’usage et c’est pour cela qu’au lieu de réfléchir produit on peut penser au service et dans ce sens il y a beaucoup d’innovation qui sont en train d’être développées. La troisième évolution majeure, c’est l’approche d’innovation au sein des entreprises. La méthode classique ou le management d’innovation consistant à faire de la R&D au sein de l’entreprise suppose de l’expertise, et on a raté beaucoup d’occasions d’innovation à cause de cela. En effet, l’innovation devient de plus en plus agile et implique de faire de l’open innovation et de créer le contact avec les centres de recherche. Au sein de l’OMPIC, le pôle de Rabat constitue 80% de dépôt de brevets et donc dans le cadre de la réflexion stratégique sur un nouveau modèle économique de notre pays, au lieu de penser usine basée sur le bas coût, il faudrait parler d’une usine de l’économie du savoir et qui peut être cristallisée autour de la région de Rabat. Tous les ingrédients pour le faire y sont présents et la chaine de valeur d’innovation que nous sommes en train de penser peut être facilement mise en place

dans cette région avec une connectivité internationale. Maintenant quand on regarde le global innovation index, on trouve que le Maroc a perdu des places. Même s’il y a des mécanismes, des initiatives et quelques réussites… mais le Maroc a perdu des places par rapport à l’innovation technologique. Comme l’avait dit le Directeur général de l’OMPI : «Si un pays ne développe pas ses capacités technologiques, il en train de mal préparer son l’avenir». Quand nous parlons d’innovation sans protection, il y a un problème. La chaine de valeur mondiale de l’automobile par exemple les grands groupes comme PSA sont en tain de protéger leur créativité, c’est dire l’importance de la protection mais aussi de la valorisation. L’OMPIC ne fait pas juste de la protection mais travaille également à comment valoriser tout ce qui est immatériel. Par rapport à cet aspect de valorisation des innovations, il y a une place à prendre et nous allons le faire. Maintenant ce qu’on oublie c’est qu’il existe des experts dans la propriété intellectuelle et des experts en matière technologique.

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Hamed DRISSI, Directeur général INSA RENNES

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ous sommes en train de vivre depuis quelques années des transformations sociétales profondes et durables qui montrent que nous sommes invités à réinventer cette relation école/ entreprise. Et cela consiste à partager une culture, se comprendre et parler la même langue que l’entreprise. Donc nous avons besoin d’enseignants-chercheurs qui accompagnent ce développement de la recherche, qu’elle soit en amont ou finalisée et ce, de l’idée jusqu’au produit. La présence d’une entreprise au sein d’une institution comme l’INSA est partout, au niveau de la gouvernance, de la recherche mais également au niveau de la formation. A titre d’exemple, ce que

N

otre vision concernant la R&D et l’innovation est une vision globale, où il y a plusieurs circuits pour réaliser des projets dans ce sens. Actuellement, nous avons une offre de garantie et de cofinancement qui couvre tout le cycle de vie de l’entreprise, de la création jusqu’à la transmission à travers des mécanismes de financement qui peuvent passer par les banques, par les sociétés de leasing et bientôt par les banques participatives, mais également par les fonds d’investissement. Le cofinancement est dédié essentiellement aux entreprises dans le cadre de projet d’investissement et l’offre de garantie couvre à la fois les besoins de fonctionnement à court terme ainsi que les besoins à moyen et long terme qui peuvent porter sur des investissements y compris les investissements immatériels. Et tous les secteurs sont éligibles, indépendamment de la taille de l’entreprise ; ou de la nature du projet. Il y a d’autres mécanises qui sont plus avantageux en termes de taux, 24 N° 44 Mars 2019

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nous avons mis en œuvre au niveau de la formation c’est de se dire que le groupe INSA en France a de belles compétences sur le plan technique mais doit se rapprocher d’une Business School pour aussi avoir une culture du marché et pouvoir promouvoir le développement de nouveaux produits. Nous avons besoin de ce mélange culturel et donc nous avons créé avec la Business Shcool de Rennes, un master conjoint autour de l’innovation et de l’entrepreneuriat. C’est un mélange de population qui constitue une richesse extraordinaire et qui permet de créer une nouvelle génération d’acteurs pour pouvoir accompagner toute cette chaine de valeurs. Ce master produit chaque année 5 à 6 entreprises en plus de différents projets et services.Sur le plan de la recherche, nous avons créé 4 laboratoires communs, INSA-entreprises autour d’objectifs très clairs et avec une négociation de la propriété intellectuelle et industrielle, outre des moyens pour pouvoir atteindre ces objectifs selon un calendrier précis. Cela marche très bien, et ce, quel que soit le domaine : deeptech, génie civil, informatique... Et nous avons aussi ajouté des Chairs internationales pour pouvoir alimenter

ces laboratoires en termes d’idées et de développement de produits. Héberger des laboratoires communs, permettre à des cadres d’entreprises d’être présents dans l’école c’est autant d’opportunités d’échange, d’interaction et de culture partagés pour aller plus loin ensemble et produire de la valeur. Les cultures marocaines et françaises sont très complémentaires, avec des chevauchements pour nourrir une base permettant d’aller un peu plus loin ensemble. Nous avons à apprendre des uns et des autres, et moi en tant que directeur général de l’INSA, je suis très ouvert pour que l’on avance sur des cas concrets d’expérimentation afin de vendre le made in France mais aussi de vendre sur un marché international le made in Morocco.Ensuite, il y a beaucoup d’entreprises pour lesquelles le Maroc constitue un espace très intéressant, à la fois sur le plan géopolitique mais aussi sur le plan des compétences. En tout cas, au sein du club partenaire entreprise INSA, il y a de nombreuses entreprises et de grands groupes internationaux qui sont très intéressés pour qu’on travaille ensemble, acteurs français et marocains, pour aller conquérir un certain nombre de marchés ensemble.

de conditions et qui ciblent des besoins très particuliers avec des engagements pouvant allant jusqu’a 10 millions de DH par opération et 20 millions de DH par entreprise. Et bientôt, il y aura une annonce concernant la refonte de l’offre de la CCG à travers à la fois l’augmentation du plafond d’engagement pour les entreprises industrielles et d’économie verte, mais également la mise en place de nouveaux mécanismes à travers notamment la dette subordonnée qui va renforcer les fonds propres. Pour la partie innovation, ce qui a été récemment mis en place c’est le fonds «Innov Invest», mais il faut dire que c’est un fonds qui, pour le moment, est dédié à tout ce qui est valorisation de l’innovation par un entrepreneuriat que ce soit à travers des subventions ou des mécanismes de financement. Dans ce sens, il y a 4 fonds qui ont été accompagnés par la CCG et qui commencent à prendre des participations, notamment dans des entreprises innovantes. Nous pouvons citer le cas d’une entreprise qui est en

Chef du Département Recherche de la CCG

Abdelmoughite ABDELMOUMEN,

train de mettre en place une technologie innovante. Par contre, nous pensons que l’offre existante n’est pas toujours suffisante dans la mesure où la R&D au sein de l’entreprise a besoin de renforcer l’offre, parce que si on demande à une entreprise de faire des investissements avec des cycles qui ne sont pas toujours prévisibles, cela peut être contraignant. Et dans ce cadre, notre vision à travers le fonds Innov Invest, c’est d’être un véhicule d’accompagnement permanent.


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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

RECOMMANDATIONS Industrie du Maroc Magazine a recueilli pour vous les principales recommandations émises par nos intervenants lors de la 3ème édition des matinées de l’industrie, en vue du développement de la recherche et l’innovation au Maroc. Aujourd’hui, le maillon faible de notre système de recherche et innovation c’est la relation entre l’université et l’entreprise. Il y a un énorme manque à gagner pour l’économie et l’industrie marocaine. Dans les pays industrialisés, l’apport de la R&D contribue jusqu’à 30% de la productivité et les entreprises qui investissent dans la recherche voient leur productivité augmenter jusqu’à 80% au niveau des USA et 50% en Europe. Actuellement, au Maroc nous disposons d’organismes de recherche et d’universités

qui justifient d’un savoir-faire unique, mais cela ne fonctionne pas vraiment parce que le rôle de l’Etat est absent pour catalyser les synergies entre l’université et l’entreprise. Cette dernière ne connait pas le potentiel scientifique et technologique dont regorge l’université. De son côté, l’université ne connait pas réellement le besoin de l’entreprise. Il y a également une absence de procédures d’une part, et d’autre part l’entreprise n’a pas les moyens d’investir dans la R&D ou n’en voit tout simplement pas l’intérêt.

Abdelaziz BENJOUAD, vice-président en charge de la Recherche-développement à l’UIR

Les clusters seuls ne peuvent pas jouer le plein rôle de structure de transfert technologique. Sur le schéma de valeur du transfert technologique, il est temps de rattraper cette latence et de créer une agence chargée du transfert technologique. Et le premier élément dans cette chaine de valeur c’est de faire une cartographie de l’offre technique et technologique que peut représenter la recherche scientifique au Maroc. Nous n’avons pas une idée claire de ce que l’université est capable, à l’exception de quelques universités privées. Ensuite, il faut faire un travail sur la protection Hafid GRIGUER intellectuelle. Dans ce sens, l’OMPIC remplit bien Directeur son rôle en insérant des points focaux au niveau innovation CE3M des universités. Puis, il s’agit de l’accompagnement juridique dans la mesure où il faut savoir quels sont les modèles que nous pouvons suivre pour réaliser un transfert technologique. Enfin, nous ne pouvons pas développer tout ceci sans financement. Nous devons nous inspirer du modèle français qui a mis en place des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) et il faut que la région joue son rôle et fasse la promotion de la recherche selon notre contexte territorial.

Quand nous faisons de la R&D c’est pour aboutir à des projets qui n’existent pas déjà, mais comme pour beaucoup de pays, on doit d’abord faire du « reverse engineering » pour ensuite pourvoir innover. L’un des problèmes du Maroc, c’est de ne pas favoriser les innovations locales. Quand la Chine a décidé de se positionner pour devenir une grande puissance, elle a été prête à acheter des produits fabriqués localement, même si ceux-ci étaient de moins bonne qualité que les autres produits sur le marché.

François BOURZEIX Directeur du centre Microélectronique Système Embarqués à Mascir

Larbi BENRAZZOUK Directeur général de l’OMPIC Pour rester positifs, nous pouvons dire que notre pays aura un futur avec de l’innovation technologique mais en prenant en compte tous les aspects immatériels en termes de designs, de valorisation de la marque... Si on prend l’exemple d’un pays à revenu intermédiaire similaire au Maroc, la Malaisie, celui-ci est classé 36e alors que le Maroc est à la 76e place en termes d’innovation. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce pays a mis en place une politique volontariste de l’Etat, de la R&d et de l’innovation orientée marché. Dans ce sens, les SATT pourraient être un mécanisme extraordinaire de transfert de technologie et que nous sommes en train d’explorer. Avant même 26 N° 44 Mars 2019

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de faire la recherche, il est question de connaitre les technologies existantes. Ainsi, nous avons entamé une réflexion stratégique avec Mascir pour collaborer ensemble et pour pouvoir créer ce trait d’union avec les industriels. Donc, le premier élément est de faire de la veille technologique pour le compte des centres de recherche, les universités et les entreprises. Quand on parle d’entreprise, on parle d’écosystèmes et donc il faut savoir quel cahier de charges est formulé par les politiques pour pouvoir orienter les recherches vers une technologie en particulier. Il faut également faire de l’apprentissage technologique à l’instar de ce qu’a fait la Chine par exemple.


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Nous devons changer de paradigme en commençant par avoir des industriels qui seraient les pilotes de l’investissement public et intégrer la R&D dans les grands chantiers du Royaume. Il faut également un changement de mentalité sur toute la chaine de valeur pour faire prospérer l’innovation en acceptant la culture de l’échec. Nous sommes encore à un bas pourcentage du potentiel de R&d que pourrait réaliser Hicham Bouzekri le pays. Directeur R&D et intégration industrielle de MASEN L’innovation orientée marché consiste à créer la demande et non pas seulement créer l’offre. Nous devons aussi donner aux jeunes le climat favorable pour qu’il puisse développer leurs idées, créer et innover et c’est ensuite à nous d’exécuter. Si on attend que le marché demande, ca sera déjà trop tard. Il faut donc savoir anticiper et créer l’offre, pour ainsi se placer en tant que leader et non pas en tant que suiveur.

En termes d’innovation ce qui a changé la donne et ce qui peut assurer la pérennité de tous les secteurs et en particulier le secteur minier, c’est d’utiliser l innovation transformationnelle pour inverser la chaine de valeur. Au lieu de partir des produits et de chercher les marchés pour les écouler, il faudrait être orientés marché, voir les marchés porteurs dans le futur et de développer de nouveaux procédés pour permettre et après réorienter l’exploration pour la recherche de cette matière première. Nawal Zine DGA stratégie et finances MANAGEM

Tarik Atri, Président de la FIMME

Il y a bel et bien un mouvement d’innovation qui commence et il nous faut maintenir la cadence. Malheureusement, la passerelle entre le monde académique et le monde industriel, se fait progressivement. Aujourd’hui, nous avons le plan d’accélération industriel et il serait bénéfique de mettre en place un plan d’accélération de l’innovation et de la recherche. J’appelle à la création de 10 centres comme MASCIR. KaRIM Cheikh Président du GIMAS

Nous devons nous inspirer des exemples qui ont marché ailleurs, par exemple l’idée du crédit impôt est une réalité qui a marché partout et qu’il faudrait introduire au Maroc Abed CHAGAR Directeur général COLORADO Pour notre secteur qui est celui de la chimieparachimie, nous avons un réel besoin en termes de chercheurs parce que la R&D chez nous consiste en de la chimie de formulation où il y a un réel besoin. Les recherches doctorales au Maroc sont plutôt documentaires et il y a très peu de recherche appliquée. Comme l’a précédemment proposé Monsieur le ministre de l’Industrie, la formation alternée est une bonne solution dans ce sens. D’ailleurs, Colorado

s’est adressée à des écoles d’ingénieurs pour leur proposer d’intégrer dans leur cycle de formation des spécialités de chimie parce qu’il y a un vrai besoin de préparer des ingénieurs par le biais de l’alternance qui est le meilleur tremplin vers le marché de l’emploi. Nous devons également nous inspirer des exemples qui ont marchés ailleurs, par exemple l’idée du crédit impôt est une réalité qui a marché partout et qu’il

faudrait introduire au Maroc. En France par exemple, pour 30% des investissements dans la R&D, les salaires des doctorants en recherche sont remboursés. Il faut aussi oser créer une agence nationale qui agit au nom de l’Etat, à l’instar de la l’agence nationale de valorisation de la recherche (ANVAR) en France et qui pilote les programmes d’accompagnement et rend un bilan des investissements en R&D.

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Innovation et R&D Où en est le Maroc ? Au Maroc, le budget alloué à la recherche et développement demeure encore très faible avec seulement 0,8% du PIB, ce qui le classe 3e en Afrique derrière l’Afrique du Sud et l’Egypte. Pourtant, ce ne sont pas les chercheurs qui manquent… Avec 35.000 chercheurs, le Maroc est le pays africain qui en compte le plus. Pourquoi ?

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

E

n matière de R&D et innovation au Maroc, les indicateurs sont au rouge. En effet, une récente étude de l’indice d’innovation montre que le Royaume a dégringolé de 4 places par rapport à l’année passée et se retrouve au 76e rang sur les 126 pays étudiés. Historiquement, 95% des connaissances étaient produites par les pays développés en 1990, mais peu à peu la donne a changé avec la montée en puissance des pays émergents à l’instar de l’Asie et du Brésil. Actuellement, dans le monde, onze entreprises chinoises ont été classées parmi les 100 premières entreprises mondiales en termes d’investissements totaux dans la recherche et le développement (R&D) selon un rapport de la Commission européenne. Parmi ces sociétés, 778 sont originaires des ÉtatsUnis, 577 de l’Union européenne, 438 de Chine et 339 du Japon. En tête de liste, on retrouve Samsung (Corée du Sud) avec 13,44 milliards d’euros, ensuite Alphabet (États-Unis) avec 13,39 milliards d’euros et Volkswagen (Allemagne) avec 13,14 milliards d’euros. Pour ce qui est du Maroc, le pays demeure à la traine accusant des barrières d’ordre culturelle, financière, une faible

participation du secteur privé dans la recherche avec très peu d’initiatives publiques/privées, des formations insuffisantes et des ressources humaines peu qualifiées. Dans ce sens, le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a déclaré lors de la 8e édition du Colloque X-Maroc: «Les budgets alloués à la recherche ne sont pourtant pas consommés dans leur intégralité par les chercheurs à cause de la lenteur et de la complexité des procédures d’engagement des subventions, ainsi que de la rigidité des procédures liées aux appels d’offres». Pour sa part, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a appelé le secteur privé à s’intéresser davantage à la recherche appliquée. Il a déclaré à l’occasion des Matinées de l’Industrie : «Le Royaume regorge de compétences humaines hautement qualifiées dans les différents domaines technologiques et scientifiques et dispose de tous les ingrédients nécessaires pour prendre le lead au niveau africain». N°44 Mars 2019 29

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Les principaux acteurs de l’innovation, et de la R&D au Maroc L’Institut royal des études stratégiques (IRES) Depuis sa création jusqu’à fin 2015, l’IRES a pu mettre à son actif des réalisations, lui ayant conféré une certaine notoriété. Il a élaboré 102 rapports dont 24 rapports généraux et à caractère institutionnel, 69 rapports thématiques et 9 rapports liés à l’activité IRES. Forum et a organisé deux conférences internationales sur le changement climatique et les villes du futur ainsi que plus de 190 séminaires sur des thématiques variées. En plus de ses ressources internes, l’IRES a mobilisé environ 193 chercheurs associés et une soixantaine de doctorants. Ainsi, la réflexion stratégique menée par l’IRES a pour but de comprendre les évolutions du contexte mondial, régional et national, d’anticiper les risques, mais aussi les leviers que ces évolutions recèlent pour le Maroc et de proposer des politiques publiques innovantes, adaptées à ces enjeux. En résumé, l’IRES a trois vocations : IRES Think tank pour réaliser l’étude des questions stratégiques à forte incidence sur le devenir du pays. IRES veille pour le suivi et l’analyse des tendances du contexte national, régional et international et enfin l’IRES Forum qui est un centre de débats et de réflexion; Dissémination de la réflexion stratégique. Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) Plusieurs missions ont été assignées au CNCPRST par son Dahir de création (loi n°1.76.503 du 5 chaâbane 1396, 5 août 1976). La mission de coordination et de planification de la recherche relève du gouvernement. Le suivi et l’exécution des décisions et orientations gouvernementales dans le cadre de ce Comité relèvent de l’autorité gouvernementale chargée de la recherche ; le CNRST sous la tutelle de ce département œuvre comme un opérateur structurant et un prestataire de services et contribue à assurer la mise en œuvre et le suivi des recommandations du Comité. Ainsi depuis sa création, plusieurs actions ont été entreprises par ce centre. Il s’agit notamment de programmes de recherche financés par les fonds publics et gérés par le CNRST : 30 N° 44 Mars 2019

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PARS, PROTARS I, PROTARS II, PROTARS III, PPR... De même, la mise en place de structures de mutualisation des moyens et l’accès à l’information scientifique et technique illustrent l’effort consenti par l’Etat pour le développement de la recherche scientifique au Maroc. Récemment, le CNRST s’est doté d’un Datacenter universitaire, le premier à l’échelle nationale destiné à offrir aux établissements de l’enseignement des capacités de calcul et de stockage de haute performance. Il s’agit d’un Datacenter «High-Performance Computing» (HPC), qui héberge plusieurs applications scientifiques relatives aux différents domaines et disciplines de recherche. Les universités

L’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech : Celle-ci est arrivée en tête des universités marocaines, du Maghreb et de l’Afrique francophone dans le classement mondial «Times Higher Education 2019». C’est grâce à la recherche scientifique, une des ossatures sur lesquelles repose le modèle innovant de l’enseignement que l’Université Cadi Ayyad est mise en position de leader national et régional. Dans ce cadre, l’Université vient de créer le Centre africain des solutions innovantes et durables ACISS (African Center for Innovative Sustainable Solutions) dont la vocation est de former, transférer et partager les connaissances, et de promouvoir des solutions et pratiques innovantes afin de relever les défis de développement durable au Maroc et en Afrique. L’Université Cadi Ayyad a ainsi accumulé plusieurs distinctions qui couronnent les efforts consentis spécialement dans les domaines de la recherche scientifique et de l’innovation pédagogique. L’Université internationale de Rabat (UIR) : Les activités de recherche de l’UIR s’inscrivent dans un cadre économique et social national mené par des chercheurs marocains de haut niveau, originaires d’universités ou de centres

de recherches prestigieux. L’UIR vise une reconnaissance et une visibilité internationale par la publication des travaux de recherche, le dépôt de brevets, le transfert de technologie vers les industriels, l’organisation de manifestations internationales, la mise en place de contrats nationaux et internationaux. À ce jour, les solutions innovantes résultant des activités de RDI menées par les chercheurs et par les étudiants, positionne l’UIR en tant que leader africain en termes de dépôt de brevets avec plus de 300 brevets déposés; dont près de 60 à l’international. En outre, l’UIR a créé le premier TTO (Transfer Technology Office) au Maroc. L’Université compte également plus de 500 publications, dont plus de 400 indexées dans les bases de données comme «Web of sciences et Scopus». L’Université Ibn Tofaïl : La stratégie de l’Université Ibn Tofail pour la promotion et la structuration de la recherche est fondée sur le réseautage des structures de recherche dans le cadre de projets pluridisciplinaires et la mutualisation des moyens et des équipements afin de regrouper les potentialités, éviter l’éparpillement des efforts et la dispersion des ressources. Ainsi, celle-ci a procédé au regroupement de ses 53 laboratoires dans 9 pôles de recherche et ceci en fonction des compétences des laboratoires et des besoins socio-économiques régionales et nationales. Ces pôles de recherche se représentent comme un espace organisé, réuni des compétences, pour pouvoir booster la recherche scientifique. Récemment, l’Université s’est engagée à mettre en place un dispositif d’accompagnement d’employabilité des jeunes en collaboration avec les partenaires académiques locaux et le groupe automobile PSA. Cette convention concerne plusieurs axes à savoir, l’information et l’orientation des étudiants sur les métiers du Groupe PSA au Maroc, la formation et l’insertion des jeunes, en plus des échanges avec le corps professoral de l’Université.


dossi er

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

MASCIR : UN PILIER DE LA R&D MADE IN MOROCCO

I

nstitution à but non lucratif, la Fondation MAScIR a pour principal objectif de promouvoir et de développer, au Maroc, des pôles de recherche et de développement technologique dans les domaines des matériaux et nanomatériaux, de la

biotechnologie, de la microélectronique et qui répondent aux besoins du marché. Actuellement, MAScIR compte plus de 600 publications dans des revues de renommée internationale, plus de 160 brevets déposés au niveau national dont 27 à l’international, 25 projets de R&D

(recherche et développement) financés à travers des appels à projets nationaux et 7 projets R&D financés dans le cadre d’appels à projets internationaux. Sans oublier les projets réalisés pour le compte de ses clients et partenaires.

Exemples de projets développés par les chercheurs de MAScIR « Les Kits de diagnostic » Dr Abdeladim Moumen « La problématique que nous essayons de résoudre au sein du centre de biotechnologie médicale, c’est de développer des kits de diagnostic médical pour remplacer les kits importés à un prix très coûteux. Nous travaillons plus particulièrement sur le développement des tests pour le diagnostic moléculaire de plusieurs maladies prédominantes au Maroc, à savoir le cancer et d’autres maladies infectieuses. À ce jour, nous avons finalisé le développement des tests pour détecter le cancer de sein, la leucémie, le cancer de la prostate, l’hépatite C, la tuberculose et nous travaillons sur d’autres maladies à l’instar de l’hépatite B ou le VIH. Ce qui nous intéresse, ce sont les tests moléculaires et les tests rapides qui sont utiliséspour le screening total de la population. Notre cheminement

commence au laboratoire où on développe la technologie ensuite il s’agit de faire valider ces tests de façon clinique. Cette validation se fait au Maroc avec les CHU mais aussi avec des laboratoires spécialisés dans l’analyse médicale, comme l’institut pasteur, l’institut d’hygiène de Rabat et d’autres laboratoires privés. Aujourd’hui, deux de nos tests sont développés et validés cliniquement. Le premier test est celui de l’hépatite C, pour ce qui est de sa quantification et du suivi du traitement. Ce dernier a été intégralement développé au Maroc et a été validé par l’institut pasteur de Casablanca. Quant au deuxième test, c’est celui du cancer du sein permettant d’identifier le type de cancer et le traitement approprié. Ces deux tests sont complètement matures et prêts à être commercialisés.

« Lab On Card » El Mostafa Ressami, Chef de projet « Lab On Card est une innovation issue d’une collaboration entre le centre biotechnologie médicale et le centre microélectronique. Il s’agit d’un dispositif pour le diagnostic de la tuberculose ayant la particularité d’être rapide et facile d’usage. Ce test se base sur la biotechnologie moléculaire, à travers un crachat et donne des réponses en une heure maximum. Il y a lieu de rappeler que la tuberculose est une maladie 32 N° 44 Mars 2019

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répandue au Maroc avec 30.000 cas détectés chaque année. Donc nous avons mis au point ce dispositif composé d’un kit de diagnostic et d’un petit appareil électronique, portatif pour permettre de faire des campagnes de diagnostic là où la population est dense et éviter aux gens le déplacement. Cette technologie nous a valu une participation au CES Las Vegas 2018 où le Maroc a participé pour la première fois. »

Cependant, MAScIR ne vise pas la commercialisation de ces tests directement et c’est pour cela que nous avons créé la startup « Moldiag», créée en 2016 et qui a pour but de fabriquer et commercialiser ces tests dans le cadre de la valorisation de la recherche menée au sein de MAScIR. Mais avant, nous devons avoir les autorisations nécessaires. C’est dans cet objectif que nous travaillons avec des industriels, surtout dans l’industrie pharmaceutique, qui pourraient nous aider à pénétrer le marché marocain rapidement mais aussi le marché africain que nous visons et qui a des besoins similaires à notre marché. Nous estimons que nos produits seront disponibles sur le marché d’ici la fin de l’année 2019. »


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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE « Le système de recueil de données trafic à base de traitement d’images »

Omar Bourja, Chef de projet « Il s’agit d’un logiciel développé pour les Autoroutes du Maroc dans le cadre d’une collaboration. Ce système est constitué d’une unité de traitement et d’une caméra. Cette solution a été développée pour remplacer les boucles magnétiques, actuellement installées au niveau des autoroutes. Elle permet de réaliser le comptage des véhicules, les classer et mesurer la vitesse moyenne. Ces informations sont ensuite

C

eci n’est qu’un bref aperçu des projets développés par MAScIR qui, en seulement dix années d’existence, a réussi à se positionner comme un acteur incontournable

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envoyées instantanément vers le centre de gestion de ADM via la fibre optique. Nos algorithmes sont développés à base d’intelligence artificielle pour tout ce qui est détection et classification des véhicules. In fine, cette solution permet de fluidifier la circulation et de détecter des situations d’embouteillages mais aussi d’alléger l’infrastructure pour tout ce qui est travaux de maintenance.»

dans la recherche appliquée et l’innovation au service des entreprises au Maroc. À côté de cela, la fondation œuvre dans plusieurs autres secteurs à l’instar de l’agriculture, des énergies

renouvelables en passant par l’industrie, l’eau, l’environnement, la santé jusqu’à l’électronique.


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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

La Fédération des industries métallurgiques et mécanique

COUP D’ENVOI DES écosysèmes imm Les “Matinées de l’Industrie” ont fini en beauté avec l’événement de la Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Electromécaniques (FIMME) qui a procédé au lancement officiel des quatre écosystèmes de l’industrie métallurgique et ce dans le cadre du démarrage de la mise en oeuvre du contrat de performanceEcosystème des Industries Métallurgiques et Mécaniques (IMM).

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

C

ette rencontre a eu pour objectif d’informer les entreprises et acteurs du secteur de la métallurgie sur les nouvelles mesures qui seront mises en place en faveur de l’émergence et de l’industrialisation des écosystèmes IMM au Maroc, mais aussi de lancer un appel à manifestation d’intérêts en vue d’identifier les entreprises souhaitant bénéficier des outils d’accompagnement prévus dans le cadre du contrat de performance. Ainsi, le contrat de performance – Ecosystèmes IMM, signé avec le Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle, concerne les secteurs suivants : – Valorisation des métaux – Nouveaux métiers

– Travail des matériaux – Industrie navale Et préconise un package d’actions et de mesures qui permettront de booster le développement de ces écosystèmes, notamment à travers l’appui aux entreprises, l’investissement, le renforcement de capacités, l’accès au foncier, l’amélioration du cadre réglementaire et l’export de l’expertise marocaine vers de nouveaux marchés à fort potentiel. La mise en place du contrat de performance-Ecosystèmes IMM permettra de renforcer le positionnement du Maroc comme hub régional dans l’industrie des IMM, notamment à travers la création de nouvelles unités industrielles dans le domaine de la valorisation des métaux et le montage des bicyclettes

et des tracteurs, de créer plus de 13 340 emplois additionnels et de former plus de 10 000 profils spécialisés dans les métiers des IMM. Pour rappel, la Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Electromécaniques (FIMME) a été créée en 1951 et œuvre pour la promotion et le développement des IMME, secteur résolument stratégique pour l’avenir et considéré, à juste titre, comme une force économique majeure. La FIMME sert ses adhérents, défend leurs intérêts, contribue dans l’évolution constructive des réglementations et promeut le secteur dans sa globalité. Parallèlement à ses missions traditionnelles, la Fédération a en effet l’ambition de jouer un rôle prépondérant et se veut être un moteur puissant et dynamique pour la croissance industrielle. N°44 Mars 2019 37

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LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

Abdelaziz Benjouad vice-président en charge de la Recherche-développement à l’UIR

L’UIR, une Université au service de la R&D et l’innovation au Maroc !

L

’Etat marocain accorde depuis une vingtaine d’années une attention particulière à la promotion de la recherche scientifique et à l’innovation. Cette volonté s’est traduite, au-delà des initiatives de structuration et d’amélioration de la gouvernance du système national de la recherche et de l’innovation (SNRI), par une augmentation non négligeable du PIB dédiée à la recherche et qui se situerait actuellement entre 0,8 et 1%. Deux éléments majeurs caractérisent notre SNRI : I) la construction de ce système résulte d’un volontarisme politique à travers la mise en place d’infrastructures spécifiques et de moyens relativement importants, II) le SNRI est foncièrement orienté ces dernières années vers l’économie de la connaissance comme vecteur transversal d’assimilation et de diffusion des nouvelles technologies et des progrès scientifiques. Le SNRI, certes en cours de consolidation et de construction, pose les jalons pour ériger, de façon dynamique et cohérente, un modèle de recherche et d’innovation, à la fois diversifié et en

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phase avec la politique industrielle et commerciale du pays. Mais il n’en demeure pas moins que ce système présente également des faiblesses et des carences latentes. Dans ce contexte global et dynamique, la recherche et l’innovation figurent comme une composante clef dans les plans d’action du ministère et des universités et l’Etat a engagé également les établissements et les universités créées dans le cadre du partenariat avec l’Etat à s’investir dans la recherchedéveloppement et l’innovation pour accompagner l’effort national dans ce domaine. L’Université internationale de Rabat, créée dans le cadre d’un partenariat avec l’Etat, a inscrit dans son ADN et dans le cadre de son engagement contractuel avec l’Etat, la recherche et l’innovation comme un axe stratégique pour accompagner le développement technologique et industriel du Maroc et son rayonnement au niveau national et international. Dès sa création en 2010, l’UIR a décrété l’innovation comme priorité, une innovation ouverte à même

d’accompagner et d’impacter le développement local et régional. Le slogan de l’UIR est l’université innovante et la vision de son top management est d’édifier une université africaine de rang mondial. L’UIR s’est engagée à mener une recherche de pointe et à déposer des brevets en vue d’en faire un véritable levier et un outil de dialogue et de liaison avec les entreprises et les industriels, avec comme objectif ultime le développement de produits «made in Morocco» et le transfert de technologie et de savoir-faire à même de contribuer à l’essor du Maroc technologique. Pour ce faire, nous avons cherché très tôt à mettre en place un écosystème favorable à la recherche appliquée, au dépôt de brevets, au partenariat avec les entreprises et aux activités de transfert de technologie. Nous avons ainsi mis en harmonie la formation, la recherche et l’innovation en décloisonnant ces composantes et en créant un continuum entre elles, notamment par la mise en place de laboratoires/ centres de recherche pluridisciplinaire inter établissements. De ce fait, le


LES MATIN éES DE L’INDUSTRIE

réseau des partenaires académiques notamment dans les domaines d’ingénierie aéronautique, automobile, énergies renouvelables, informatique, numérique… alimente les activités de recherche et vice-versa. Nous avons également mis en place un bureau de transfert de technologie (TTO) inspiré des bonnes pratiques internationales et adapté à notre contexte national. Il s’agit du premier TTO en son genre et nous nous sommes appuyés pour cela sur l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), l’Office mondial de la propriété intellectuelle (OMPI), des experts japonais et européens. Ce TTO offre toute l’assistance et l’aide pour les inventeurs : étudiants, ingénieurs, chercheurs, entreprises et ses missions sont complétées par l’incubateur d’entreprises de l’UIR labélisé par le Réseau Maroc Incubation et essaimage et qui a vocation à jouer également le rôle d’accélérateur. Nous avons également créé des laboratoires internationaux associés avec le CNRS France, le plus grand organisme de recherche européen et à l’échelle

mondiale, et le CNRST Maroc, ces laboratoires opèrent dans un cadre collaboratif sur des thématiques de pointe comme le big data et l’énergie, en plus d’un laboratoire universitéIndustrie avec le groupe automobile PSA «un OpenLabPSA@Maroc». Ce dernier regroupe notamment les universités de la région de Rabat Salé Kénitra ainsi que d’autres universités marocaines, américaines et françaises. Ces réseaux de partenaires académiques et industriels nationaux et étrangers offrent en effet un espace stimulant de recherche et d’innovation et d’immersion des chercheurs, des jeunes doctorants, des ingénieurs et des étudiants. Cet écosystème a permis à l’UIR de se positionner aujourd’hui comme leader africain en termes de dépôt de brevets avec plus de 300 brevets, dont une soixantaine à l’international. Nous avons également ouvert les portes de l’université aux entreprises et nous nous sommes inscrits avec elles dans une démarche Win Win à travers le codéveloppement de produits innovants. Aujourd’hui, nous travaillons avec

une dizaine d’entreprises dont des entreprises nationales cotées sur la place, mais également des entreprises internationales. Nous avons pu alors développer des produits innovants comme des chauffe-eau solaires, climatisation hybride, éclairage vert et intelligent, traqueurs solaires, panneaux de signalisation intelligents, PV Box, et réaliser les premiers contrats de transfert de licence de technologie. Ces réalisations ont été récompensées par des prix prestigieux comme le prix national de l’innovation, le prix de la compétitivité université entreprise, le prix national de la marque «innovation technologique». L’UIR travaille aujourd’hui la main dans la main avec les deux autres universités de la région à savoir l’UM5 et l’UIT pour faire du pôle scientifique et technologique de la région RSK un pôle d’excellence et d’innovation en capitalisant sur les partenariats stratégiques qui lient les trois universités d’une part et les trois universités avec la région d’autre part.

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RETOUR EN IMAGES SUR LA 3ÈME ÉDITION DES MATINÉES DE L’INDUSTRIE Hicham RAHIOUI, Président et Fondateur d’INDUSTRICOM GROUP

Moulay Hafid ELALAMY, Ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique

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ORGANISÉE LE 31 janvier À CASABLANCA

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Le design industriel et l’intégration du Maroc à l’économie globale Le design n’est pas seulement une profession, c’est une culture et un mode d’intervention sur la réalité. Ainsi, nous devrions être en mesure de comprendre comment notre action, individuelle et collective, peut influer sur la réalité que nous vivons. En tant que designers, nous devons assumer la responsabilité de la communauté où nous vivons. Il est de notre devoir de faire face aux défis auxquels notre société est confrontée.

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design

L

e design industriel que nous connaissons a pris forme au début du 20e siècle lorsque l’industrie des objets produits en masse a commencé à réaliser que la jonction des arts et métiers serait un moyen d’améliorer la valeur de leurs produits, rendant plus compétitive parmi leurs marchés. « Le nouvel impératif industriel » s’efforce de répondre aux questionnements sur les orientations à venir des stratégies marocaines de production et d’innovation dans un contexte marqué par une nouvelle donne industrielle mondiale. L’industrie d’aujourd’hui diffère profondément de celle d’hier dans les produits qu’elle fabrique, les procédés qu’elle utilise, les contraintes qu’elle subit ou les relations qu’elle entretient avec le secteur des services. Ce n’est pas un concept homogène et ses frontières sont de plus en plus difficiles à délimiter. L’imbrication avec le design est une des grandes mutations qui s’imposent à l’industrie. Elle est telle que l’approche statistique de l’industrie se complexifie. La classification des activités entre industries et design devient de plus en plus difficile dans certains secteurs. Le design est un outil de rupture des conditions de la concurrence. C’est l’arme de la concurrence oligopolistique. C’est pour cela que les entreprises marocaines doivent prendre conscience de l’importance des brevets comme de la propriété industrielle dans la compétition internationale, sous peine d’être hors jeu Le Maroc et les entreprises marocaines disposent aujourd’hui de réels atouts en termes de R&D et de capacité d’innovation. Reste donc à passer d’une approche défensive à une approche offensive de la propriété industrielle, afin d’utiliser tout le potentiel puissant du design pour relever les défis imposés par la mondialisation et le développement de l’économie de la connaissance. Si l’industrie marocaine souffre d’une insuffisance d’innovation, c’est à cause de son paradigme. Cela signifie qu’elle se réfère encore au modèle qui s’est mis en place en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle et qui a donné naissance à des activités économiques fondées sur l’exploitation et la transformation

de matières premières et de sources d’énergie, par l’être humain et par la machine, en vue de fabriquer des produits et de les mettre sur le marché pour qu’ils y soient consommés. Par le design, nous favorisons l’innovation dans la co-création et qui conduit à une meilleure qualité de vie grâce à des solutions (produits, services, systèmes) innovantes. Le design est l’acte de créer quelque chose de nouveau - parfois itératif, parfois innovant et, dans de rares cas, révolutionnaire. Concevoir est un acte intentionnel de créer un produit, un service ou un système qui représente un certain degré de changement. Avant tout, le design doit avoir une fonction (les productions purement esthétiques ne sont pas, à mon avis, du design ; elles le sont davantage dans le monde de l’art, ce qui est incroyable et précieux, et tous les adjectifs décrivant le pouvoir de l’art et la nécessité d’en avoir plus dans le monde). Mais l’art peut exister sans fonction alors que le design ne le peut pas. Ainsi, lorsque nous parlons de Disruptive Design, nous parlons de créer des interventions créatives délibérément perturbatrices, qui sont fonctionnellement imprégnées de l’objectif de remettre en cause le statu quo et d’apporter des changements positifs. Le design consiste donc à créer quelque chose qui ajoute ou itère à l’existant, et la perturbation consiste à créer une perturbation dans le but de modifier un système. Une fois combinées, le design disruptive consiste à créer des interventions intentionnelles dans un système préexistant avec l’objectif spécifique de tirer parti d’un résultat différent, et plus important encore, d’un résultat susceptible de créer un changement social positif. L’approche du design disruptive consiste à activer les principes de durabilité par le biais de pratiques créatives. Il utilise une série d’outils de réflexion et de réalisation que chacun peut mettre en œuvre dans des processus formulés, Exploitation minière, d’aménagement paysager ou dans la construction....; ces termes sont symboliques pour les processus que nous pouvons utiliser

pour développer une perspective tridimensionnelle afin d’explorer, de comprendre et d’intervenir dans des problèmes complexes hyper-locaux à globaux. Ce qui est le plus surprenant à propos du Disruptive Design, c’est qu’il ne se limite pas aux designers, ingénieurs, techniciens, entrepreneurs ou à toute autre profession liée inconsciemment au mot «perturbation». N’importe qui peut pratiquer le Disruptive Designe ! Voici les prérequis généraux : -Avoir le désir ardent de participer à la conception de solutions qui traitent des problèmes hyper-locaux et mondiaux qui touchent l’humanité et la durabilité des systèmes de maintien de la vie qui soutiennent la planète -Etre ouvert au partage, à l’échange et à la collaboration -Etre un pionnier prêt à échouer, à découvrir, à explorer de façon curieuse et à changer une partie essentielle de son travail dans le monde. -Voir les problèmes comme des opportunités Le changement est porteur d’opportunités. N’oublions pas que la proportion décroissante du secteur manufacturier dans notre économie est principalement attribuable aux gains d’efficacité et à la croissance relative des secteurs créatifs et des services. Le travail des designers industriels continuera d’évoluer et de s’adapter à une économie mondiale basée sur la créativité et les services. Il apparaît donc important que la formation des designers industriels soit ici conséquente et les rende plus aptes à relever les défis contemporains de la concurrence économique. Il aurait lieu de parfaire la culture entrepreneuriale et commerciale des nouveaux designers. C’est un domaine de connaissance qui pourrait être mieux desservi par nos institutions d’enseignement universitaire en design.

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TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE

TANGER

La vitrine d’une nouvelle dynamique industrielle !

Dossier réalisé par Ismaila sy sahade

Dans l’objectif de faire du Maroc une industrie émergente, le gouvernement marocain a lancé un plan d’accélération industrielle. Il est question de faire passer la part de l’industrie dans le PIB de 14% à 23% et créer 500.000 emplois. Les composantes de cette industrie en croissance, à savoir les acteurs, les free zones, et les différents organismes en charge de créer l’émulation des différents secteurs, représentent des enjeux colossaux pour le Maroc dans ce processus où la ville de Tanger se positionne comme l’une des destinations privilégiées des investisseurs nationaux et internationaux.

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ontexte général : une industrie marocaine ambitieuse ! Plusieurs études récentes indiquent que le développement d’une industrie forte et hautement compétitive offre d’importantes perspectives en matière de croissance économique, de développement d’une offre exportable à forte valeur ajoutée, de création 52 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

d’emplois, de réduction de la pauvreté ainsi qu’une allocation optimale des ressources en termes de facteur de production. De ce fait, les choix politiques des pays en voie de développement ont commencé à s’orienter de plus en plus vers le développement des secteurs industriels nationaux et l’adoption, au niveau national et régional, de plusieurs


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initiatives d’intégration dans le domaine industriel. Le Maroc s’est inscrit dans cette dynamique et cela se matérialise à travers son plan d’accélération industrielle. Aujourd’hui, le secteur de l’automobile est un témoignage patent du véritable boost insufflé par cette stratégie industrielle pilotée par le gouvernement. Ainsi lors de la 6e édition du Salon l’Automotive Meetings Tangier-

Med (AMT) qui s’est déroulé du 6 au 8 février à Tanger, le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, a fait un focus sur les performances dans le secteur de l’automobile. Il a aussi rappelé que le Royaume, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, s’impose comme pionnier africain de la construction automobile et consolide sa position de base mondiale. Il convient donc de dire que le secteur

s’est positionné comme le premier poste d’exportation du Maroc avec 44,5% des exportations industrielles, 66,5 milliards de DH de chiffres d’affaires à l’export et la plus forte création d’emplois enregistrée (85.000 nouveaux emplois). L’industrie automobile progresse donc avec célérité vers l’objectif d’atteindre plus de 100 milliards de dirhams à l’export et la production d’un million de véhicules d’ici 2025.

L’AMICA : un organisme au service du développement du secteur de l’automobile

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ondée en 1974, l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile (AMICA) accomplit la mission d’interface entre ses membres et les départements ministériels concernés par le secteur, ainsi que tout autre opérateur économique et institutionnel agissant dans les domaines liés à l’amélioration de la compétitivité, le développement de la formation,

la promotion des exportations, le transfert des technologies, l’accueil des investissements. Depuis sa création, l’AMICA a accompagné le développement du secteur automobile et sa structure a suivi les mutations de ce dernier pour représenter actuellement deux branches distinctes : la branche Industrie regroupe tous les acteurs de l’industrie automobile, depuis le

constructeur aux prestataires liés, en passant par les équipementiers rang 1ou rang N+1. La branche Construction regroupe l’ensemble des constructeurs du secteur automobile présents sur le marché marocain. Par ailleurs, il faut dire que l’AMICA dispose de quatre instances précises : la commission de travail, le Cetiev, le centre Ifmia et le CEED. N°44 Mars 2019 53

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COMMISSIONS DE TRAVAIL

CEED

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e Centre technique des industries des équipements pour véhicules (CETIEV) a deux missions principales: Accompagner les industriels dans leur développement technologique et participer à la reconnaissance internationale de la filière automobile marocaine, protéger le consommateur marocain à travers le

contrôle réglementaire des produits mis sur le marché national. Quant à «L’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile », il s’inscrit dans le cadre du Pacte national pour l’émergence industrielle (PNEI), signé sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 13/02/2009 pour répondre aux besoins

en recrutement et aux besoins en compétences des entreprises du secteur de l’automobile. Ce qui a donné naissance aux quatre Instituts de Formations aux métiers de l’industrie automobile dont un a été donné à Renault pour la gestion et les trois autres aux professionnels du secteur à travers l’AMICA.

de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy a déjà lancé dans le cadre du plan d’accélération industrielle quatre «écosystèmes» du secteur automobile dans le câblage, l’intérieur véhicule et sièges, l’emboutissage et les batteries mais aussi un plan pour encourager la naissance d’une filière «moteurs et

transmissions». Le contenu des contrats de performances signés dans ce cadre par le département d’Elalamy et l’AMICA dévoile les engagements des industriels mais aussi ceux des ministères de l’Industrie et des Finances.

•Écosystèmes :

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’AMICA est la première association à avoir signé en 2014 quatre écosystèmes avec le ministère de l’Industrie et du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. En 2016, elle a procédé à la signature du 5e écosystème, moteur et transmission. Le ministre

STRUCTURATION EN ECOSYSTEMES 1

2 Ecosystème Métal & Emboutissage

Ecosystème Câblage 3

4 Ecosystème Intérieur véhicules & Sièges

Ecosystème Moteur et Transmission

6

Ecosystème Batteries

Ecosystème S è Systèmes extérieurs

8

7

Ecosystème Ingénierie

54 N° 44 Mars 2019

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INDUSTRIE DU MAROC

Ecosystème Rechange

Ecosystème en cours de développement

É È FORD ET VOLKSWAGEN: ÉCOSYSTÈMES SPECIFIQUES AUX SOURCING EN COURS DE DISCUSSION


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE « Centre Technique des Industries des Equipements pour Véhicules » (CETIEV)

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ans l’objectif de l’amélioration de la compétitivité de l’industrie automobile au Maroc, le Ministère chargé de l’industrie, en collaboration avec l’AMICA, ont créé, en mai 2005,le CETIEV(Centre Technique des Industries des Équipements pour

Véhicules ),avec l’appui financier de l’union Européenne (Programme MEDA2). Le CETIEV a deux missions principales: 1. Accompagner les industriels dans leur développement technologique et participer à la reconnaissance

internationale de la filière automobile marocaine. 2. Protéger le consommateur marocain à travers le contrôle réglementaire des produits mis sur le marché national.

Aperçu sur la stratégie de développement de l’AMICA

Renforcer la VA de notre tissus industriel : Intégration locale en profondeur

Accompagnement pour le Développement d l’ingénierie de l’i é i i (R&D / Innovation)

secteur Automobile marocain Compétitif , Intégré, tt tif e t a ttrac Visible à l’International :

Renforcer la VA de notre tissus industriel : identifier les nouvelles ll opportunités d’investissement (ZI actuelles et futures)

« L’institut de formation aux métiers de l’industrie automobile (IFMIA) »

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a création des Instituts de formation aux métiers de l’industrie automobile s’inscrit dans le cadre du Pacte national pour l’émergence Industrielle (PNEI), signé sous la présidence effective de Sa Majesté le

Roi Mohammed VI le 13/02/2009 pour répondre aux besoins en recrutement et les besoins en compétences des entreprises du secteur Automobile. Ce qui a donnée naissance aux quatre instituts de Formations aux métiers de

l’industrie automobile dont un a été donné à Renault Pour gestion et les trois autres aux professionnels du secteur à travers l’AMICA.

Les Missions •la formation avant l’embauche; •les formations qualifiantes à l’embauche; •les sessions de formation continue et de perfectionnement du personnel des entreprises du secteur de l’Industrie Automobile: •Tout autre parcours de formation dans les métiers connexes

aux métiers de l’Industrie Automobile au profit des opérateurs, des techniciens et du personnel d’encadrement intermédiaire; •les essais de laboratoire; •l’IFMIA participe, également, au développement de l’industrie automobile.

N°44 Mars 2019 55

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TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE •Evènements : L’Automotive Meetings Tangier-Med (AMT)

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vènement phare de l’industrie automobile marocaine et tribune d’opportunités et d’échange par excellence de la filière, l’Automotive Meetings Tangier-Med a pour objectif de favoriser les partenariats entre donneurs d’ordre, équipementiers et soustraitants et stimuler l’éclosion d’alliances stratégiques porteuses de progrès et de développement pour le secteur. Pour le président de l’AMICA, Mohamed Lacham, «l’AMT se positionne comme la plateforme qui enclenche cette nouvelle dynamique du secteur de l’automobile ». Cette 6e édition s’ouvre ainsi à l’heure où le secteur réalise de belles performances et concrétise de remarquables avancées. Premier poste d’exportation du Maroc avec 44,5% des exportations industrielles, 66,5 milliards de dhs de chiffres d’affaires à l’export et la plus forte création d’emplois enregistrée (85.000 nouveaux emplois), l’industrie automobile progresse avec célérité et s’achemine vers l’objectif d’atteindre plus de 100 milliards de dirhams à l’export et la production d’un million de véhicules d’ici 2025. Par ailleurs, lors de la séance

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d’ouverture, le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, a souligné que «la stabilité politique du Maroc est un atout considérable qui stimule les investissements». C’est ainsi qu’il déclare : «Il n’y pas d’investissement sans stabilité politique». Le ministre a aussi attiré l’attention des uns et des autres sur le véritable enjeu que représente la veille technologique pour le secteur de l’automobile. Pour lui, «seules l’innovation et la veille technologique peuvent permettre de se maintenir». Ce symposium a été marqué surtout par la signature de 4 conventions pour l’accompagnement en compétences des écosystèmes du secteur. Les conventions ont été signées par le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, la Directrice générale de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Loubna Tricha, le Secrétaire général du département de la formation professionnelle, Arafat Atmoun, ainsi que les Directeurs généraux de PSA Maroc, Rémi Cabon, et de Renault

Maroc, Marc Nacif, et le président de l’AMICA, Mohamed Lacham. La 1re convention conclue par PSA Maroc vise l’adaptation et le développement de la carte de formation des métiers de l’automobile pour répondre aux besoins exprimés par PSA Maroc et le secteur. Une 2e convention spécifique de partenariat signée avec le Groupe PSA porte, quant à elle, sur la mise en place d’un cursus de formation en maintenance industrielle. Elle a pour objectif le développement de l’ingénierie de formation en maintenance industrielle répondant aux besoins de PSA Maroc et du secteur. De plus, la convention de gouvernance avancée pour la gestion en Partenariat Public-Privé du Centre de formation dans les métiers de l’automobile (CFMA) Kenitra porte sur la mise en place d’un modèle de gouvernance public-privé au CFMA Kenitra intégrant les professionnels du secteur. In fine, la convention de partenariat avec le Groupe Renault aura pour objectif de renforcer les compétences dans le domaine qualité du secteur automobile en favorisant davantage le développement de l’ingénierie de formation.


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE Le centre régional de Tanger (CRI) : un acteur clé !

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e Centre régional d’investissement de la région de Tanger – TétouanAl Hoceima est formé de deux

guichets, celui d’aide aux investisseurs et celui d’aide à la création d’entreprise qui travaillent en parfaite harmonie avec

un troisième département dédié à la promotion et à la coopération.

Instrument de facilitation, le CRI accompagne l’investisseur jusqu’à l’aboutissement de son projet :

•Procure aux investisseurs toute l’information nécessaire à la concrétisation de leurs projets ; Etudie toutes les demandes d’autorisations administratives ; •Prépare les actes administratifs nécessaires à la réalisation des projets d’investissement dans les secteurs de l’industrie, de l’agro-industrie, des mines, du tourisme, de l’artisanat, de l’habitat, de l’enseignement, de la formation, de la santé et de l’énergie •Propose des solutions amiables en cas de différents entre l’administration et

S

l’investisseur ; •Etudie toutes les conventions d’investissement à conclure avec l’Etat pour les projets d’un coût supérieur à 100 Millions de Dirhams En outre, le guichet unique pour l’acte de création d’entreprise garantit une procédure facile, marquant le lancement d’un projet rentable et pérenne. Le CRI est alors un passage recommandé pour les personnes désireuses de créer leurs entreprises, ce guichet prend en charge les formalités suivantes : •Délivrance du certificat négatif

’agissant du climat des affaires et compte tenu des potentialités de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le CRI s’est engagé dans une démarche de marketing territorial qui cherche à faire de l’investissement et de la création d’entreprise un moteur de croissance économique et de création d’emplois. À cet effet, un ensemble de mesures ont été mises en œuvre afin de faciliter et encourager l’acte d’investir dans la région, notamment à travers le projet de certification qualité ISO 9001 version 2015 entamé cette année ainsi que la création du comité régional d’amélioration du climat des affaires. Afin d’améliorer les services offerts aux investisseurs et aux porteurs de projets de création d’entreprises, le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan s’est engagé dans une démarche Qualité conforme à la Norme ISO 9001 Version 2015. Grâce à ce projet, entamé en début 2016, le CRI Tanger-Tétouan sera la première administration publique marocaine ayant opté pour une certification conforme à cette norme. Cette certification permettra au CRI de :

•Inscription à la patente •Identification fiscale •Enregistrement et légalisation des statuts •Publication au B.O et dans un journal local •Immatriculation au registre du commerce •Affiliation à la CNSS •Prise en charge de la publication au Bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales •Légalisation des signatures

SATISFAIRE ET ANTICIPER LES BESOINS DE SES USAGERS PAR : •Une information claire et adaptée. •Une amélioration constante des délais de traitement des demandes. •Un confort et une propreté des espaces d’accueil et d’attente. •Le renforcement de la concertation et du dialogue entre les différentes parties prenantes. •La facilitation, standardisation et simplification des procédures administratives. FOURNIR LES RESSOURCES NECESSAIRES : •Assurer au personnel l’environnement de travail adéquat •Développer l’esprit d’équipe et encourager les prises d’initiatives constructives ; •Développer les compétences du personnel par la formation. RENFORCER LA PERFORMANCE EN TERMES DE : •Création d’entreprises. •Appui à l’investissement. •Promotion. N°44 Mars 2019 57

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ans le même ordre d’idée, et afin de donner une nouvelle impulsion à la compétitivité économique du Royaume mais aussi de garantir un cadre transparent et propice à l’investissement, le Royaume du Maroc a entrepris la mise en place d’un cadre institutionnalisé dédié, notamment par la création du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA). Cette instance, présidée par le Chef du gouvernement, a ainsi été institutionnalisée par décret et constitue une plateforme de coordination et de suivi des réformes transversales liées à l’environnement des affaires.Dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le Comité régional de l’environnement des

affaires (CREA) a tenu sa 1re réunion les 27 et 28 avril 2015 à Tanger. Les différents membres du CREA ont été invités à intégrer le groupe de travail le mieux adapté à leurs missions et compétences. Ces groupes de travail ont été regroupés en trois ateliers : atelier Administratif et Juridique, atelier Fiscal ainsi qu’un atelier Encouragement à l’Investissement. Les ateliers ainsi constitués ont débattu durant deux jours des thématiques suivantes : Energie ; Ressources Humaines et Formation, Industrie ; Transport et logistique ; Environnement; Financement ; Commerce ; Marketing Territorial, Information et statistiques et Logement.

Les discussions ont porté sur l’évaluation des procédures et méthodes de travail des différentes administrations. À cet effet, les participants ont émis des recommandations pour l’amélioration de l’intervention de chacune de ces administrations de manière à permettre l’instauration d’un environnement plus propice à l’investissement. Cette initiative, qui traduit la volonté au niveau régional d’institutionnaliser le dialogue et d’améliorer durablement la compétitivité de l’environnement des affaires au niveau local, constitue un réel message de confiance adressé à la communauté des affaires en s’inscrivant dans le cadre des orientations majeures du CNEA.

et qualifiée. Par ailleurs, 19% du volume des exportations du Maroc partent de cette région classée deuxième pôle industriel du Royaume, grâce à l’aménagement de zones industrielles aux standards internationaux, offrant une logistique performante et un accès facile aux marchés européens.

√ Une stratégie industrielle axée sur les objectifs du plan national Emergence : Le plan de développement industriel «Emergence» prévoit une stratégie industrielle fondée sur le positionnement

du Maroc sur de nouveaux créneaux porteurs, baptisés métiers mondiaux (Offshoring, Automobile, Aéronautique, Electronique, Agroalimentaire, Produits de la mer et Textile). Les objectifs de ce plan sont d’accroître le PIB de 1,6%, de permettre la création de 400.000 à 500.000 emplois directs et indirects et de réduire de 50% le déficit commercial.A la lumière des objectifs de son plan régional, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima disposera à terme de plus de 5000 ha de zones industrielles orientées vers les secteurs émergents.

dénotant le taux de chômage le plus élevé au niveau régional. De sa part la préfecture Tanger-Assilah connaît aussi un taux de chômage important. Comparativement, Chefchaouen, Ouazzane et Larache connaissent des taux de chômage de moindre ampleur. Cependant, il importe de tenir en compte le fait que les deux pôles que sont les villes de Tanger et Tétouan attirent les jeunes en quête d’un travail, de toute la région et également d’autres régions limitrophes.

Dans ce contexte, les taux faibles dans certaines localités peuvent être expliqués par le report de la pression sur les bassins d’emplois de Tanger et de Tétouan. Sur le total des actifs occupés dans le milieu urbain – soit plus de 780.000 hommes et femmes en situation d’activité professionnelle – plus de la moitié le sont dans le secteur des services et du commerce suivi par le secteur de l’industrie. (Site du Centre d’investissement de la région TangerTétouan-Al Hoceima).

Les Industries de la région

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e tissu industriel de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima connaît actuellement une forte implantation des secteurs émergents tels que : les composants automobiles et aéronautiques, les NTIC, l’agro-industrie, l’offshoring, etc. Hormis l’industrie du textile, la région s’oriente de plus en plus vers de nouvelles activités notamment la chimie, l’électronique, la maintenance industrielle et l’ingénierie, dont le développement est favorisé par la disponibilité d’une main-d’œuvre jeune

Les emplois dans la région

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a région Tanger-Tétouan-Al Hoceima se caractérise par un taux d’activité relativement important par rapport à la moyenne nationale. Elle se distingue par un taux de chômage qui se situe en dessous de la moyenne nationale. C’est ainsi que le taux d’activité dans la région a été de 51,1 % contre 47,6 % au niveau national. L’analyse par provinces/préfectures révèle des disparités locales franches. C’est ainsi que Tétouan apparaît la plus défavorisée en termes d’emplois en

La création de 3881 entreprises et approuve 184 projets d’un montant d’investissement de 8,59 Milliards DH au cours de l’année 2018

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epuis sa création, le Centre Régional d’Investissement de la Région Tanger-Tétouan Al Hoceima s’est engagé dans des actions 58 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

visant l’amélioration de l’environnement dans lequel évoluent les opérateurs économiques. L’impact de cette intervention est notable

dans bien des domaines, comme en témoignent les performances croissantes réalisées par ce Centre en matière de création d’entreprises et le


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE nombre de projets d’investissement agrées lors de l’année 2018. Approbation de 184 projets d’investissement d’un montant de 8,59 Milliards DH Le CRI a approuvé 184 projets d’un investissement global de 8,59 Milliards de DH soit une progression de 91% par rapport à l’année 2017. Les projets approuvés durant l’année 2018 permettront la création à terme de 18.592 postes d’emploi, notamment, le secteur de l’industrie qui garantit à lui seul 86% des postes prévus, suivi par le secteur du tourisme avec 5% et le BTP avec 2%. En termes de montant d’investissement, la ventilation des dossiers approuvés

met en évidence une prédominance du secteur de l’énergie qui accapare 45% du montant global d’investissement, suivi par celui de l’industrie avec 28% et du secteur touristique avec 11%. Création de 3881 entreprises soit une progression de 8% par rapport à l’année 2017 Pour ce qui est de la création d’entreprises, le CRI a instruit 3881 demandes au cours de l’année 2018 soit une croissance d’environ 8% par rapport à l’année précédente. La répartition des entreprises créées par forme juridique révèle la prédominance de la personne morale avec 66% contre 34% pour les personnes physiques. Quant au secteur d’activité, le commerce

arrive en tête avec 42%, suivi par le commerce avec 34% et BTP avec 13%. 4842 certificats négatifs accordés durant l’année 2018 S’agissant des intentions de création d’entreprises, le bilan de l’année 2018 fait état de 4842 certificats négatifs délivrés. A l’instar des années précédentes, la SARL représente la majeure partie des intentions de créations d’entreprises avec 88%, suivi des personnes physiques avec 11%. Pour ce qui est du secteur d’activité, le secteur des services arrive en tête avec 37%, suivi par le secteur du commerce avec 35%, les BTP avec 17% et l’industrie avec 7%.

Tanger : la ville des grands chantiers ! La mobilité de demain arrive dans les gares

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fficiellement lancé par Sa Majesté le Roi MohammedVI le 29 septembre 2011, ce projet a pour objectif de relier les deux grands centres économiques du pays, de répondre aux besoins de transport

en croissance constante, de libérer de la capacité de transport de fret et de contribuer au développement des zones concernées. Le développement de l’infrastructure ferroviaire découle de la politique de

grands travaux initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. C’est dans le cadre de cette politique que la ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca a été développée.

Des objectifs résolument tournés vers l’avenir •Relier les deux principaux centres économiques du pays, offrir une solution pratique et durable au besoin toujours croissant de mobilité accrue •Réunir les villes et augmenter la mobilité entre Casablanca et Tanger, réduire les temps de trajet entre les deux villes

•Libérer de l’espace pour le transport de marchandises depuis le port de Tanger Med et contribuer au développement des zones concernées •Produire un modèle de réussite viable suivant une logique intégrée qui accélérera le développement de lignes sur d’autres axes projetés dans le cadre

de la stratégie globale •Développer l’expertise nationale, promouvoir le transfert de compétences et introduire le développement d’un écosystème ferroviaire local à portée régionale

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TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE Avantages directs et indirects étendus

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e projet HSL contribue au développement durable, tout en renforçant l’expertise et la connaissance nationales des nouvelles technologies. En tant que catalyseur du changement, la LGV facilitera l’intégration régionale et internationale, facilitera les échanges Europe-Afrique et contribuera aux ambitions du secteur du tourisme. (Site de l’ONCF)

La «Cité Mohammed VI Tanger Tech»

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e projet piloté par le groupe chinois Haite et la BMCE est une collaboration qui illustre la consolidation des rapports sinomarocains. La création de la ville nouvelle «Cité Mohammed VI Tanger Tech» permettra la création de milliers de postes d’emploi, le transfert de technologies de pointe, le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale, tout en positionnant la région en plateforme économique à l’échelle continentale et internationale. 10 milliards de dollars injectés Ce projet, de grande envergure est soutenu par l’industrie de fabrication de pointe et l’industrie moderne de service. Impliquant ainsi l’installation de 200 compagnies chinoises opérant dans la fabrication automobile, l’industrie aéronautique, les pièces de rechange d’aviation, l’information électronique, les textiles, la fabrication de machines et d’autres industries. Alors, l’investissement total des entreprises dans la zone après dix ans atteindra 10 milliards de dollars. Projet à forte employabilité L’enjeu est de mettre sur pied un pôle économique capable de générer 100.000 emplois, dont un minimum de 90.000 emplois bénéficiera aux habitants de la région de Tanger. Piloté par la région Tanger-TétouanAl Hoceima, le Groupe chinois HAITE et BMCE Bank, ce projet renforce le caractère stratégique du partenariat sinomarocain. La Cité Mohammed VI Tanger Tech sera donc développée sur 2.000 hectares. Selon le plan préliminaire, 60 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

la construction sera étendue sur une période de 10 ans visant à créer une nouvelle ville intelligente internationale, intégrant l’écologie, l’habitabilité, l’industrie, la vitalité et l’innovation, avec un investissement total établi à 1 milliard de dollars. Les grands axes Le premier axe (500 ha) consiste en l’aménagement d’un espace résidentiel intelligent et d’une zone de service intégrée abritant dix secteurs d’activité (aéronautique, automobile, E-commerce, télécommunication, énergies renouvelables, transport, é l e c t ro m é n a g e r s, i n d u s t r i e pharmaceutique, production de matériaux, agro-alimentaire). Tanger se

transformera en un centre de production et de formation pour les métiers de l’aéronautique. De même pour le secteur de l’automobile, l’expérience réussie de Tanger dans ce domaine et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée alliée à une technologie et au savoir-faire chinois dans les matériaux auxiliaires bénéficieront, sans nul doute, à l’industrie automobile mondiale. Le second axe consiste en l’aménagement sur 500 hectares d’une zone franche logistique comportant plusieurs projets et ouverte sur l’Asie, l’Europe et l’Afrique. In fine le troisième axe porte sur 1.000 hectares et prévoit le développement d’une zone d’affaires qui favorisera l’installation de grandes entreprises multinationales.


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE

Tanger Med : une véritable plateforme économique ! Mission & organisation

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lignée sur les pratiques de gouvernance portuaire les plus modernes, L’Autorité portuaire de Tanger Med concentre ses missions sur la gestion et le développement •La construction et la maintenance de l’infrastructure portuaire (digues, dragage et ouvrages d’accostage) ; •Le développement des activités et des capacités du complexe portuaire; •La fonction d’autorité concédante ou Hormis le port Tanger Med Passagers, les principales activités portuaires du complexe Tanger Med sont confiées à des opérateurs privés de renommée nationale et internationale qui, dans le cadre de contrats de concession, investissent dans les superstructures et les équipements du port et fournissent des services répondant aux normes internationales de qualité, de sécurité et de sûreté. Le port Tanger Med est une plateforme portuaire plaçant le Maroc au

des infrastructures, la coordination et l’animation de la communauté portuaire et garantit la fiabilité et la performance des services assurés aux clients de la plateforme portuaire. Interlocuteur l’exploitation en direct des terminaux portuaires et des activités portant un caractère de service public ; •L’organisation et la régulation des relations et des échanges entre les acteurs de la communauté portuaire; centre de la carte du trafic maritime transcontinental. C’est une infrastructure stratégique pour un développement national et régional intégré. Au regard de ce contexte, il est apparu primordial de s’engager dans une démarche d’amélioration continue par le déploiement progressif des principes et outils de management Qualité au niveau de toutes les entités de Tanger Med Port Authority. Le port Tanger Med, est depuis décembre 2008, certifié ISO 9001

unique de l’ensemble des intervenants œuvrant au développement et à l’exploitation du complexe Tanger Med, l’Autorité portuaire de Tanger Med assure les fonctions suivantes : •La promotion du port Tanger Med dans son ensemble ; •La fonction de police portuaire à travers la capitainerie en charge de la sûreté et la sécurité du complexe.

pour le périmètre « Accueil des Navires et Services portuaires associés ». La certification a été menée conjointement par l’organisme international Bureau Veritas et l’Institut marocain de normalisation « IMANOR ». Ce certificat a été renouvelé pour un cycle de trois années allant jusqu’à 2017. En parallèle, et pour le même objectif suscité, le Port Tanger Med Passagers a mis en œuvre une Politique QSE, en phase avec la politique QSE de TMPA et la vision stratégique de TMSA. N°44 Mars 2019 61

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TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE Démarche environnementale

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epuis sa création, le port a déployé des efforts importants pour mettre en place une démarche graduelle et évolutive en développement durable qui lui permettra d’assurer sa croissance, et ce, dans le respect de l’environnement et de la communauté. Le port Tanger Med met au centre de ses préoccupations le respect de l’environnement. Pour cela, des investissements significatifs sont réalisés continuellement afin de minimiser les impacts environnementaux générés par ses différentes activités. Dans la même optique, une étude et un audit de conformité réglementaire et légale ont été réalisés en 2014, suite auxquels un ensemble d’actions d’améliorations ont été décidées et planifiées.

En vue de corroborer et consolider ses efforts dans la préservation de l’environnement, le port Tanger Med vise l’amélioration concrète et mesurable de sa performance environnementale. Pour cela il y a eu la mise en place d’un système de management environnemental qui a été certifié ISO 14 001 en décembre 2015. Devenant ainsi le premier port marocain à être certifié ISO 14001 pour le périmètre « Accueil des Navires et Services portuaires associés ». •Collecte et traitement des déchets liquides « eaux chargées en hydrocarbures » Dans le but de se conformer aux objectifs de la politique environnementale de TMPA, et à la convention internationale MARPOL 73/78 relative à la prévention de

la pollution des mers par le déversement d’hydrocarbures et autres résidus liés à l’exploitation des navires, l’autorité portuaire de Tanger Med s’est dotée en 2014 grâce à une société spécialisée d’une installation de réception portuaire pour la collecte et le traitement des eaux chargées en hydrocarbures provenant des navires faisant escale dans le port. •Célébration de la journée mondiale de l’environnement Afin de confirmer son engagement environnemental, TMPA participe le 5 juin de chaque année à la célébration de la journée mondiale de l’environnement, et ce, en partenariat avec les concessionnaires présents sur le port.

Tanger Med, leader en Afrique

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anger Med confirme sa position dans le top 50 mondial des ports à conteneurs, dans le dernier classement de référence du « World Top Container Ports » de la revue spécialisée « Container Management » qui vient de paraitre. Il convient de rappeler qu’il existe 500 ports à conteneurs dans le monde. Le port Tanger Med 1, dont la capacité est de 3 millions de conteneurs, a traité en 2017 un volume de 3 312 409 conteneurs EVP, soit 11% de plus que sa capacité nominale. Cette performance lui a permis de gagner 6 places additionnelles en 2017, se classant ainsi à la 45èmeplace de ce classement international. A l’échelle de l’Afrique, Tanger Med se positionne comme le premier port à conteneurs sur le continent, suivi par Port Said en

Egypte à la 52e place avec 2 989 897 EVP traités, puis Durban en Afrique du Sud à la 65e place avec 2 699 978 EVP traités. Seuls les autres ports africains de Lagos au Nigeria (1 500 000 EVP) et de Mombasa au Kenya (1 189 000 EVP) intègrent ce classement mondial. Cette performance est le fruit de l’implication forte et de la synergie de l’ensemble des partenaires de Tanger Med, et plus particulièrement de : L’excellente productivité des concessionnaires APMT, Eurogate et Boluda ; La confiance continue des armateurs (Maersk Line, Hapag- Lloyd, CMA CGM, Arkas, Hamburg Sud…) ; L’engagement du personnel des Capitainerie et Pilotage du port pour l’optimisation des escales ; L’implication des Administrations et Autorités concernées et la digitalisation engagée par Tanger Med notamment

pour la réservation des créneaux d’escale conçue pour traiter les mouvements portuaires des navires. L’ouverture prochaine du port Tanger Med 2 en 2019, qui ajoutera une capacité additionnelle de traitement de 6 millions de conteneurs EVP, portera ainsi la capacité du complexe portuaire Tanger Med à 9 millions de conteneurs EVP. Cette perspective permettra de hisser Tanger Med au rang des vingt premiers ports à conteneurs à l’échelle internationale, ce qui renforcera davantage sa position comme plateforme privilégiée pour les exportations marocaines, et comme un hub de référence pour les flux logistiques mondiaux et le Global Trade.

Des acteurs clés ! Le groupe Renault

L

e Groupe Renault s’approvisionne actuellement en pièces fabriquées à partir du Royaume pour ses usines marocaines et internationales, à hauteur d’un milliard d’Euros par an avec la perspective de réaliser le double et dépasser ainsi l’objectif initialement fixé (1,5 milliard d’euros/ an), en 2023. Le taux d’intégration locale du constructeur dépasse les 50% et l’Ecosystème formé par le Groupe Renault et ses fournisseurs a réalisé un investissement de 815 millions 62 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

d’Euros qui a permis la création de près de 14.000 emplois directs et indirects dans le Royaume. « Des métiers à fort enjeux et des technologies nouvelles font leur entrée au Maroc et développent en profondeur l’intégration locale, a souligné M. Elalamy en ajoutant que l’Ecosystème réalise une forte montée en gamme des composants « made in Morocco ». En effet, les métiers de l’automobile s’enrichissent de spécialisations à forte valeur


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE

ajoutée, à l’exemple du vitrage, des jantes aluminium, des systèmes de direction et de transmission ou encore d’ingénierie métiers. D’autres acteurs sont en cours d’implantation notamment autour des technologies comme les amortisseurs, les tableaux de bord et les systèmes de navigation : un constat positif qui augmente l’attractivité de l’industrie automobile nationale.

L’Ecosystème d’envergure que déploie le Groupe Renault au Maroc ambitionne, à horizon 2023, de créer 50.000 emplois directs et indirects, permanents, qualifiés, de générer un chiffre d’affaires additionnel de 1,5 milliards d’Euros par an, issu des achats de pièces fabriquées localement et de porter le taux d’intégration locale à 65%. « Nous travaillons main dans la main

avec le gouvernement pour atteindre cet objectif commun de faire du Maroc une plateforme automobile régionale majeure. » Fabrice Cambolive, Directeur des opérations de la région Afrique, Moyen-Orient et Inde (site du Ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie Numérique)

des applications industrielles, de la technologie médicale, de l’énergie, des communications de données et de la maison. Avec 80 000 employés, dont plus de 8 000 ingénieurs, travaillant aux côtés de clients dans environ 140 pays. L’entreprise a commencé son activité au Maroc en 2011 avec un centre de distribution. En 2015, elle démarre les activités de son usine spécialisée dans

le domaine des connecteurs de câblage auto. Par contre, ce n’est qu’en 2018 que l’entreprise ouvre sa deuxième usine à Tanger : « Automotive City ». Pour rappel, Te Connectivity est une entreprise suisso-américaine spécialisée dans les solutions réseaux, dans les systèmes de télécommunications sous –marins, puis de systèmes sans fil et spécifiques.

Te Connectivity

T

E Connectivity Ltd. est un leader mondial de la technologie et de la fabrication, doté de 14 milliards de dollars, qui crée un avenir plus sûr, durable, productif et connecté. Depuis plus de 75 ans, nos solutions de connectivité et de capteurs, éprouvées dans les environnements les plus difficiles, ont permis des avancées dans les domaines du transport,

N°44 Mars 2019 63

INDUSTRIE DU MAROC


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE i ntervi ew Saad AIOUCHE Président de la commission partenariat, JV et promotion à l’international administrateur de l’écosystème pièce de rechange et trésorier général de l’AMICA

« Pour réussir il faut croire au projet et croire aux efforts à faire. Il y’a énormément d’effort à faire de la part de l’AMICA et de la part de tous les intervenants dans le métier automobile ».

I

DM : Pouvez – vous vous présenter ? Saad AIOUCHE: président de la commission partenariat, JV et promotion à l’international, administrateur de l’écosystème pièce de rechange et trésorier général de l’AMICA.

Car au niveau du tissu automobile marocain il y a certains produits qui sont déjà arrivés à maturité et d’autres qui ne le sont pas encore. C’est pour ce faire que l’AMICA œuvre en partenariat avec le ministère pour combler le besoin de chaque constructeur.

IDM : Quelle est la feuille de route de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : De prime abord, il est important de souligner que l’AMICA travaille en partenariat avec le ministère du Commerce et de l’Industrie. Partant de là , nous avons fixé ensemble des objectifs à concrétiser. Et quand je parle des objectifs, je fais allusion aux résultats escomptés du déploiement de la stratégie des écosystèmes . Que ce soit au niveau de la création d’emploi, du chiffre d’affaires ou en ce qui concerne l’intégration locale. Ainsi, l’objectif de la feuille de route c’est d’augmenter cette intégration locale en profondeur avec un taux élevé. Aussi, nous travaillons en partenariat avec PSA et Renault pour cerner leurs besoins en détail afin que l’AMICA puisse aller chercher les investisseurs dans l’objectif de venir s’installer au Maroc selon la demande ou selon le besoin réel des constructeurs d’intégrer plus de pièces localement.

IDM : Comment se porte le secteur de l’automobile au Maroc ? Saad AIOUCHE : Nous sommes en avance par rapport aux objectifs fixés pour 2020. Une avance d’à peu près an et demie. Nous sommes en train de travailler sur de nouveaux objectifs pour mieux développer la plateforme. Nous sommes donc en train de chercher des fournisseurs de rang deux pour renforcer l’écosystème et pour que la matière première soit produite et transformée localement. Donc tous les écosystèmes existants vont être revus de façon à augmenter l’intégration locale.

64 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

IDM : Quels est la place de la R&D dans la stratégie de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : Ce dossier est géré au niveau de l’AMICA par plusieurs commissions en totalité ou en partie. Je cite parmi elles celle du développement de l’investissement, ou encore le développement des compétences, la qualité et certification

–homologation et enfin celle en charge de l’intégration locale. L’AMICA a également mis en place un écosystème en cours de création : « écosystème ingénierie » qui est fortement orienté R&D. L’administrateur, pilote de cet écosystème, va travailler en partenariat avec les entreprises et ceci en étroite collaboration avec nos partenaires. On peut citer dans ce sens par exemple la convention qui a été signée entre PSA, Renault, l’AMICA et le Ministère . Elle s’inscrit dans cette perspective à savoir développer la formation des qualiticiens. L’AMICA s’est engagé pour la préparation des qualiticiens pour le compte de Renault du fait de l’absence de profils adaptés. IDM : Quelle sont les défis de l’AMICA ? Saad AIOUCHE: L’AMICA s’est engagée à créer 10 000 emplois au niveau de la région Agadir sur un délai de 3 ans (2019-2021). Il s’agit d’un grand engagement car créer 10 000 emplois impose le fait d’aller chercher les investisseurs et les orienter vers cette Zone pour qu’ils créent leurs propres entreprises et démarrent la production. Pour ceci, l’AMICA a déjà dressé la liste des profils pour d’abord assurer la formation avant que ces investisseurs arrivent. Une fois que les


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE investisseurs sont sur le marché, il leur faut un marché structuré. En somme il faut former, ramener les investisseurs et cela se fait en étroite collaboration avec le ministère de l’industrie et du commerce. IDM : Quelles sont les commissions stratégiques de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : Nous disposons de huit commissions à savoir le développement des compétences, le partenariat JV et promotion à l’international, le développement de l’investissement, la logistique, le financement, l’intégration locale, la qualité certification homologation, la sous-traitance. Pour ce qui est de la commission à ma charge, elle revêt une importance pour l’AMICA. C’est au sein de cette commission que les partenariats avec des différentes délégations étrangères sont ficelés. Nous avons signé dans ce sens des conventions avec différentes délégations. Nous demeurons toujours d’ailleurs à la recherche de partenariats, car c’est à travers ces derniers qu’on parle le même langage. Nous leur envoyons nos besoins et eux à leur niveau ils cherchent les fabricants qui peuvent répondre à nos besoins pour augmenter l’intégration locale et pour pouvoir créer de l’emploi. Par ailleurs, il faut dire que derrière la recherche des investisseurs se dissimule un grand chantier, à savoir l’organisation de salons que nous concrétisons en partenariat avec l’AMDIE et le Ministère dans la mesure où il faut montrer le bon côté du secteur ce qui stimulera les acteurs à venir investir au Maroc. Et il faut rappeler que lorsqu’on vient investir au Maroc, ce n’est pas spécialement que pour le Maroc. Il est aussi question de sourcing, en d’autres termes le fait de pouvoir exporter à l’étranger. De plus, le Maroc à signé 54 accords de libre échange dont les sociétés qui viennent investir au Maroc, que ce soit peuvent bénéficier automatiquement. De l’autre côté, il y a la promotion à l’international, c’est tout ce qui concerne l’export ou soit de faire connaître l’AMICA à l’étranger ou de participer à des salons, ou encore la création de consortium des sociétés Marocaines qui font de l’exportation. Ce consortium

chargera une personne pour faire les pays étrangers et pour présenter les entreprises. Nous aurons alors un seul interlocuteur puis on pourra faire du groupage : par exemple, quand il s’agit d’un client potentiel mais qui n’a pas une grande capacité d’importation, on peut faire un groupage entre les différents producteurs et cela contribue dans la stratégie de promotion à l’internationale.

L’AMICA s’est engagée à créer 10 000 emplois au niveau de la région Agadir sur un délai de 3 ans (20192021). Il s’agit d’un grand engagement car créer 10 000 emplois impose le fait d’aller chercher les investisseurs et les orienter vers cette Zone pour qu’ils créent leurs propres entreprises et démarrent la production. La promotion à l’internationale consiste aussi à travailler en partenariat avec le ministère qui organise beaucoup de salons à l’étranger. Il y a aussi un projet de partenariat que nous souhaitons proposer au ministère et aux universités étrangères. Actuellement sur le marché marocain, il y’a des ingénieurs de très bonne qualité mais comme la demande des constructeurs est très pointue sur un produit précis ou sur une formation précise, il faut revoir les modules pour une meilleure adéquation avec les besoins du secteur. Par conséquent, une fois que l’AMICA aura revu les modules en question, il sera proposé au Ministère pour nouer un partenariat dans ce sens. L’objectif de ce partenariat entre les universités marocaines et les universités étrangères notamment asiatiques, ou européennes, serait de proposer des formations selon un besoin du constructeur et de l’équipementier. Actuellement, nous n’arrivons pas à trouver des qualiticiens dédier à

l’automobile .Et cela peut être un module de ce master. Ce sera donc un double master .Par exemple si la personne décide de faire son double master en Corée, pendant une année au Maroc il doit apprendre le Coréen, et partir faire sa deuxième année là-bas, ce qui fait que la formation se soldera par une double diplomation. C’est un projet que nous sommes en train d’étudier pour qu’il prenne forme. Il faut dire que c’est aussi une façon de préparer le terrain avant la venue des investisseurs. Ces ingénieurs seront formés dans leurs pays et parleront aussi leurs langues (anglais,chinois,coréen, japonais…). L’enjeu est que ces ingénieurs parlent le même langage que le futur constructeur ou le futur équipementier. Et c’est un vrai challenge car il doit être validé par tous les intervenants à savoir le ministère, les universités …. IDM : Et quel est votre message aux acteurs ? Saad AIOUCHE : D’abord il faut savoir une chose, pour réussir il faut croire au projet et croire aux efforts à faire. Et il y’a énormément d’efforts à faire de la part de l’AMICA mais aussi de la part de tous les intervenants dans le métier automobile. Il y’a donc des efforts à faire en premier pour garder le leadership et pour faire encore mieux en termes de différents métiers et produits qu’on peut mettre en place sur le marché et c’est cela notre objectif. Et deuxièmement, le message que je diffuse à chaque occasion c’est qu’au niveau du Maroc nous avons un marché où il y a du sourcing mais aussi les avantages découlant des accords de libre échange signé par le Maroc. J’invite alors tous les investisseurs à se tourner vers le Maroc et à s’y intéresser de près. In fine, je voulais rappeler l’importance de la formation qui occupe une place importante dans la stratégie de l’AMICA. Pour moi, c’est la clé de la réussite. C’est pour cette raison que l’AMICA dispose de 4 centres de formation qui dispensent une formation technique et selon un besoin spécifique.

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INDUSTRIE DU MAROC


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE i ntervi ew Mohamed LACHAM Président de l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile.

«Le Maroc est devenu une plateforme internationale, c’est le leader sur le continent africain et c’est le premier secteur exportateur ».

I

DM : Comment se porte le secteur automobile ? Mohamed LACHAM : L’industrie automobile est arrivée à maturité, alors notre responsabilité c’est de la pérenniser. Ainsi, il s’agira de développer l’intégration locale et d’aller chercher des technologies qui vont permettre de fabriquer la matière première pour qu’on puisse fabriquer les composantes, les assembler et répondre aux besoins des constructeurs automobiles ou les équipementiers rang 1.

IDM : Quels sont les enjeux des conventions signées ? Mohamed LACHAM : Elles visent d’abord à former, à qualifier le personnel conformément au besoin exprimé par les constructeurs et par les équipementiers qui opèrent dans le domaine de l’industrie automobile. IDM : Quels sont les défis du secteur ? Mohamed LACHAM : Les défis sont très importants. Comme vous l’avez constaté, M. le ministre va surement définir de nouveaux objectifs à atteindre, soit en matière de chiffre d’affaires à l’export, soit en matière de taux d’intégration. Et cela représente une opportunité. C’est cette opportunité qui va permettre de pérenniser toute l’industrie automobile. 66 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

Le Maroc est devenu une plateforme internationale, c’est le leader sur le continent africain et c’est le premier secteur exportateur.

Les défis sont très importants. Comme vous l’avez constaté, M. le ministre va surement définir de nouveaux objectifs à atteindre, soit en matière de chiffre d’affaires à l’export, soit en matière de taux d’intégration. Et cela représente une opportunité. C’est cette opportunité qui va permettre de pérenniser toute l’industrie automobile.

Au niveau de l’AMICA, on a repensé toute notre structure organisationnelle, notre mode de gouvernance, nos manières de piloter les écosystèmes de telle façon à aller en profondeur au niveau de cette intégration et de développer tout ce qui est innovation, recherche et développement. Moi, j’insiste beaucoup sur l’ingénierie, l’innovation, la recherche et développement.

IDM : Quelle est la stratégie de l’AMICA? Mohamed LACHAM : Il faut dire qu’on a créé d’abord un écosystème ingénierie, innovation, recherche et développement qui va regrouper un certain nombre d’acteurs, à part la fondation MAScIR qui est composée de plusieurs docteurs, chercheurs, ingénieurs et des laboratoires de dernières technologies. Il y aura des bureaux d’études d’ingénieries, le centre CETIEV, les écoles d’ingénieurs, des professionnels du métier. Donc cet écosystème va permettre en quelque sorte de répondre favorablement au développement des écosystèmes, ce qui va bien sûr contribuer au développement de l’intégration en profondeur locale. IDM : Quel est votre message pour les différents acteurs ? Mohamed LACHAM : D’abord, il faut croire à ce secteur. Le plus difficile a été réalisé, mais il reste beaucoup de choses importantes à réaliser. C’est-à-dire développer l’ingénierie, l’innovation, la recherche et développement, puis en profondeur l’intégration locale et aller vers les technologies qui permettent de fabriquer des matières premières.


Leader dans la fabrication et la distribution des gaz industriels et médicaux Maghreb Oxygène vient de dévoiler sa nouvelle identité visuelle. Ce renouveau est accompagné d’une signature « votre succès, notre engagement ». Plaçant la satisfaction de nos clients au-dessus de toute autre préoccupation. Cette nouvelle identité visuelle témoigne des valeurs fondamentales : fiabilité, rigueur et engagement auprès des clients.

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01 AD 001-01-05/2017

INDUSTRIE DU MAROC


TANGER-INDUSTRIE AUTOMOBI LE i ntervi ew MARC NASSIF Directeur general du groupe renault maroc

« En 2019, nous maintenons nos efforts pour rester n°1 du marché national et satisfaire nos clients dans l’ensemble de nos pays d’exportation ».

I

DM : Quels sont les enjeux de la convention signée par le Groupe Renault lors de la 6e édition de l’AMT5 (Tanger) ? MARC NASSIF : Le Groupe Renault renforce son rôle de locomotive de la filière automobile en mettant en place avec ses partenaires une offre de formation professionnelle dans le domaine de la qualité. Cette convention s’appuie sur le partenariat du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail et l’AMICA - Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile. Cette convention s’articule autour de plusieurs volets de partenariats : la sensibilisation des formateurs de l’OFPPT par le Groupe Renault Maroc dans les domaines de qualité automobile, le développement de formation alternée dans le domaine de la qualité automobile, la réingénierie des formations des techniciens en qualité automobile de l’OFPPT, mais aussi la contribution à l’insertion des lauréats de l’OFPPT au sein du Groupe Renault à travers des stages, des séminaires qualité. IDM : Quels sont vos défis pour 2019 ? MARC NASSIF : L’année 2018 a été riche 68 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

en évènements et en réalisations pour le Groupe Renault Maroc qui continue de se positionner en tant que leader incontesté du secteur automobile. Le volume de production de nos deux usines continue à progresser, tiré par les exportations et par l’évolution du marché marocain qui fait la part belle à nos deux marques : Dacia et Renault, respectivement n°1 et n°2. En 2018, nous continuons à nous positionner comme une plateforme industrielle majeure pour le Groupe. Nos deux usines maintiennent leur tendance haussière et nous battons encore une fois nos propres records de production avec 402.150 véhicules fabriqués dans le Royaume en 2018 contre 376.284 en 2017. En 2019, nous maintenons nos efforts pour rester n°1 du marché national et satisfaire nos clients dans l’ensemble de nos pays d’exportation tout en développant des projets innovants. IDM : Quelle place occupe la mobilité durable dans la stratégie du Groupe ? MARC NASSIF : La mobilité durable est une notion pionnière développée par le Groupe Renault pour offrir une réponse globale aux besoins de mobilité du plus grand nombre. Au niveau mondial, le Groupe Renault développe sa stratégie autour de la mobilité durable pour tous. Cette stratégie s’articule autour de 3 objectifs: le véhicule électrique, l’économie circulaire et les véhicules autonomes sans chauffeur. Le Groupe

Renault considère le véhicule électrique comme la meilleure solution globale aux enjeux environnementaux et de mobilité durable pour tous. Au Maroc, le Groupe Renault était le premier constructeur à lancer le véhicule électrique, avec la commercialisation de la Twizy en 2013, suivi de la Zoe et Kangoo VE en 2015.Sur le volet environnemental, le Groupe Renault a fait le choix de l’économie circulaire, à la fois environnemental et économique. Un modèle capable de maîtriser sa consommation de matière première tout en ayant un impact positif sur les enjeux ressources, climat et qualité de l’air. Au niveau national, l’usine de Tanger est la première usine au monde à 0 rejet industriel et qui tend vers 0% d’émission de CO2. Enfin, afin de préparer un avenir meilleur, le groupe Renault souhaite renforcer sa position dans les véhicules autonomes sans chauffeur qui transformeront la mobilité urbaine de demain. C’est aussi dans ce cadre global que le Groupe s’est engagé de manière citoyenne dans la lutte contre l’insécurité routière, comme levier de la mobilité durable. Au Maroc, cet engagement se traduit dans la sensibilisation à la sécurité routière à travers le programme renommé de prévention « Tkayes » dont l’objectif est de prévenir les usagers de la route dès le plus jeune âge aux dangers de la circulation et leur inculquer une réelle éducation à la sécurité routière.


4

ème

édition des MLA pour récompenser l’excellence, l’innovation et la durabilité dans le secteur logistique

L’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) organise, en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la 4ème édition des MOROCCAN LOGISCTICS AWARDS ‘‘ MLA 2019 ’’ pour récompenser :

• Le Projet Logistique de l’année • Le Projet «Green Logistics» de l’année • Le Professionnel de l’année ( désigné par le Jury ) et pour la 1ère fois • La Start-up de l’année

Les MLA ont pour objectif de récompenser les entreprises ayant conduit des projets ou initiatives constituant un apport concret au développement de la logistique avec un focus particulier sur la promotion des bonnes pratiques logistiques, de l’excellence, de l’innovation et la durabilité dans le secteur logistique.

QUI PEUT PARTICIPER? Projet Logistique de l’année

Projet «Green Logistics» de l’année

La Start-up de l’année

Toute entreprise et institution, du secteur de l’industrie, du commerce et des services de droit marocain, porteuse d’un projet logistique déjà réalisé ou en voie d‘implémentation et suffisamment avancé pour pouvoir en évaluer les résultats.

Toute entreprise ou institution de droit marocain ayant mis en oeuvre un projet s’inscrivant dans l’un des domaines définis dans la Charte Marocaine en faveur de la Logistique Verte adoptée lors de la COP22.

Toute jeune entreprise de droit marocain, porteuse d’un projet ou d’une solution innovante dans le domaine de la logistique et de la supply chain.

JURY COMMENT PARTICIPER ?

Le jury d’évaluation des candidatures est composé de personnalités reconnues pour leur expérience et leur notoriété au sein de la communauté logistique marocaine.

Les conditions générales et les formulaires d’inscription sont à télécharger sur le site web : www.amdl.gov.ma Les dossiers de candidature sont à envoyer par courrier électronique à l’adresse : mla@amdl.gov.ma Pour toute information complémentaire :

Dates à retenir

Tél.: +212 (0) 538 00 93 36

22 mars 2019

Email : mla@amdl.gov.ma

Dead-line de dépôt de dossiers

11 avril 2019

Cérémonie de remise des prix à Casablanca ORGANISATEUR

PARTENAIRE INSTITUTIONNEL

PARTENAIRE EVENT

N°44 Mars 2019 69

INDUSTRIE DU MAROC


publi rEDACTIONNEL

Colorado, le spécialiste marocain de la peinture poursuit son développement ! Fondée en 1962, Colorado est une société industrielle marocaine spécialisée dans la fabrication et la distribution de peintures, d’enduits, de vernis, de revêtements pour l’industrie automobile, de peintures industrielles, de peintures écologiques et de peintures fonctionnelles. Introduite à la Bourse des valeurs de Casablanca en 2006, Colorado est devenu en 2007 le leader incontesté dans son domaine.

A

u fil des années, Colorado a entamé une prise d’élan considérable au dépend de ses ainés, grâce à l’attention soutenue qu’elle a accordé à ses produits, à sa politique de proximité et surtout à son penchant premier de satisfaire sa clientèle, mettant ainsi l’accent sur la Recherche et le Développement, afin d’innover et de proposer des produits divers, attrayants et originaux. Mode opératoire Colorado a réussi à atteindre ses performances principalement grâce à: •Un marketing stratégique dynamique et moderne axé sur l’innovation; •Des équipes hautement qualifiées; •Des lignes de production complètes avec des machines à la pointe des dernières technologies européennes et d’une capacité de production de 100.000 tonnes par an, couvrant largement les ambitions de développement de la société au Maroc et l’étranger ; •Des produits certifiés par des laboratoires nationaux et internationaux; •Une démarche volontaire en matière de Qualité, Sécurité et Environnement ayant abouti aux certifications ISO 9001 (Qualité), ISO 14001 (Environnement) et OHSAS 18001 (Santé et Sécurité au 70 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

travail) et plusieurs autres distinctions; De plus, en 2010, Colorado a misé sur la diversification de ses gammes de peinture et la poursuite du développement de ses activités à l’export notamment en Afrique et au Moyen Orient. Aussi, a-t-elle concrétisé un accord de partenariat stratégique avec le groupe américain VALSPAR n°5 mondial pour la commercialisation exclusive au Maroc, au Maghreb et en Afrique subsaharienne de la marque « OCTORAL» destinée à la carrosserie automobile.Ce partenariat à forte valeur et bonne profitabilité a permis de diversifier les domaines d’activités stratégiques de Colorado, tout en lui permettant de se positionner comme étant la marque de choix des professionnels de la peinture automobile. Un large éventail de peintures industrielles Continuant sur la même lancée de diversification, en 2014 Colorado s’est attaqué au marché de la peinture industrielle. Un nouveau département Industrie a été créé à cet effet avec un nouveau laboratoire R&D et des équipes techniques et commerciales dédiées. Une large gamme de peintures industrielles a été développée

couvrant différents besoins: systèmes anticorrosion avec des primaires Epoxy polyamides riches en zinc et des finitions Epoxy et Polyuréthane tous certifiés et garantis par des laboratoires spécialisés avec des durées de résistances à la corrosion allant jusqu’à 15 ans. Plusieurs autres systèmes sont aujourd’hui commercialisés à savoir: Peinture routière homologuée par la Direction des Routes, différents revêtements pour sols industriels à base d’Epoxy, des peintures alimentaires certifiées par des laboratoires européens, des peintures au four, des peintures très haute température et des vernis polyuréthanes...En plus de la qualité de ses produits prouvée, Colorado se distingue par l’accompagnement technique assuré par ses équipes pendant les différentes phases des projets industriels. En effet, nous assistons les bureaux d’études et les donneurs d’ordre lors de l’élaboration des CPS pour prescrire des systèmes adaptés et optimisés en fonction des besoins et par la présence lors des différentes phases d’application de la peinture en assistant les peintres applicateurs sur chantier pour obtenir les résultats escomptés et garantir le résultat final.


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INDUSTRIE DU MAROC


i ntelligence économique

au cœur des débats au Forum EMI-Entreprises Dans le cadre de la 25ème édition du Forum EMI-Entreprises, le premier forum de type école-entreprises du royaume, l’EMI a organisé une conférence débat sous le thème : « Intelligence économique et innovation : leviers économiques majeurs pour l’entreprise marocaine ». Dossier réalisé par Sarah MAACHE

D

e la recherche des informations jusqu’à leur interprétation et leur utilisation, l’intelligence économique constitue un atout incontournable à l’entreprise. C’est pour cela que cette édition du Forum EMIEntreprise a choisi cette thématique. Cette rencontre a été animée par une panoplie d’intervenants spécialisés, experts dans l’intelligence économique qui ont partagé leur expertise avec les étudiants. Ainsi, cette rencontre a vu la participation d’experts tels que Rachad Jebari, Expert en intelligence économique et management stratégique, Manager chez Mazars Maroc ; Louis-Marie de Courville, Consultant et rédacteur pour le Portail Africain de l’Intelligence Economique, Francois Jeanne-Beylot Expert en intelligence économique et recherche d’information , Fondateur de Troover; Omar Ezziyati, Responsable Veille stratégique, Innovation & Influence chez BMCE Bank ; Mountacir Zian, Directeur général de la CMAIS ainsi que Amine Dafir, Enseignant chercheur à l’université Hassan II de Casablanca. Le tour de table a débuté par un rappel théorique sur les fondements et la définition du concept d’intelligence économique. Ainsi, cette dernière a été définie comme étant l’ensemble 72 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC

d’activités coordonnées de collecte, de traitement d’une information utile aux acteurs économiques en vue de son exploitation. Ensuite, les intervenants ont essayé de répondre à plusieurs questionnements à savoir : pourquoi l’innovation est-elle liée à l’intelligence économique ? Est-ce que l’intelligence économique est seulement un slogan ou une vraie nécessité ? Quels bénéfices sont attendus pour l’enteprise ? En réponse à ces interrogations, les intervenants ont été unanimes à dire que l’intelligence économique est un outil indispensable pour la survie d’une entreprise, dans la mesure où le fait d’avoir une information disponible et fiable lui permet d’agir avec efficacité et efficience mais aussi de prendre la bonne décision au bon moment. L’objectif d’une entreprise étant de réaliser un profit, la veille est un outil indispensable pour guetter la concurrence, anticiper l’innovation et déceler de nouvelles occasions d’affaires. Aussi, le débat n’a pas manqué de rappeler que l’intelligence économique n’est pas une fin en soi mais un outil d’aide à la prise de décision puisque le terrain de bataille aujourd’hui est l’environnement informationnel que les acteurs doivent bien connaitre. Par ailleurs, les intervenants ont dressé

un benchmark avec les pays développés notamment les Etats-Unis où il y a une connivence entre les milieux des renseignements et du business ; mais aussi la France où les prémices de l’intelligence économique sont apparues en 1994. Puis au Maroc où l’intelligence économique a émergé un peu plu tard, en 2005 avec la première conférence sur le sujet à Tétouan. En parlant des défis qui se dressent face au continent africain en matière d’innovation, l’un des intervenants a évoqué l’un des défis majeurs pour l’Afrique et qui est de produire et de diffuser ses propres connaissances. Dans ce sens, l’intelligence économique a un rôle important à jouer pour que en sorte que le développement du continent se fasse dans les intérêts de l’Afrique afin que les entreprises viennent s’y implanter en fonction des besoins du continent et non l’inverse.Enfin, les intervenants n’ont pas manqué de nuancer la manière d’appréhender la neutralité de l’information dans la mesure où une information n’est jamais ni fausse ni vraie, mais elle n’est pas non plus vraiment neutre. Il faut donc se poser la question suivante : Quelle est l’information recherchée et qui la détient ?


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ESITH, École d’Ingénieurs d’État Publique Km 8 Route d’El Jadida, B.P. 7731 Oulfa, Laymoune, Casablanca - Maroc

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N°44 Mars 2019 73

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INDUSTRIE DU MAROC


H IGH-TECH Amazon et ses robots «collaboratifs» !

Sur une surface de 80.000 m2, dans un bruit de souffle alimenté par des kilomètres de tapis roulants, le mastodonte de Seattle - une référence dans le domaine en pleine expansion des robots capables de collaborer avec des humains - a déployé sa robotique la plus avancée. La «veste tech» portée par la jeune fille, Deasahni Bernard, 21 ans, en fait partie. Utilisée dans les entrepôts d’Amazon depuis fin 2018, elle permet de pénétrer sans danger dans la zone des voitures-robots, par exemple pour ramasser un objet tombé à terre ou examiner un robot en panne: il lui suffit d’appuyer sur un bouton et les robots s’arrêtent ou ralentissent, réajustant leur itinéraire pour éviter l’endroit où elle doit intervenir. Amazon compte plus de 25 centres ainsi automatisés. Ils lui ont permis de réduire à «moins d’une heure (des tâches) qui prenaient avant plus d’un jour» et d’économiser en surface de stockage, explique Tye Brady, patron de la technologie d’Amazon Robotics, la filiale robotique d’Amazon. Et de renforcer ainsi la position dominante dans le commerce en ligne de cette firme devenue le fournisseur quasi quotidien de millions de consommateurs à travers le monde.Pour certains, ces centres illustrent parfaitement le risque de voir les humains perdre bientôt leur emploi au profit de machines intelligentes. Mais Tye Brady défend «les formidables exemples» de collaboration humains-robots à l’oeuvre à Staten Island, centre qui tourne 22 heures sur 24 avec plus de 2.000 salariés à temps plein. Sous l’oeil réjoui de M. Brady, Deasahni Bernard, qui était caissière de supermarché avant d’entrer chez Amazon, confirme: «Je préfère nettement ça à tous les emplois que j’ai eus jusqu’ici».

USA: L’alternative high-tech au mur à la frontière mexicaine

Une alternative high-tech au mur voulu par Donald Trump ! La proposition des démocrates d’une barrière virtuelle « intelligente » pour sécuriser la frontière avec le Mexique suscite la crainte d’une surveillance compromettant le respect des libertés individuelles. Le mois dernier, les législateurs démocrates ont soutenu l’idée d’une sécurité à la frontière « importante mais intelligente » sans « les coûts associés aux barrières physiques ».Certains projets de « mur virtuel » utilisant la technologie de startup telles que Quanergy et Anduril Industries sont déjà à l’essai le long de la frontière américano-mexicaine.Ils sont basés sur des systèmes utilisant l’intelligence artificielle, des drones et d’autres outils électroniques pour remplacer le projet du président républicain d’ériger une barrière en acier ou en béton. Les avantages d’une solution hightech sont multiples: un coût bien inférieur, une mise en oeuvre plus rapide ainsi que des effets sur l’environnement moins marqués, selon ses promoteurs. Pourtant des militants s’inquiètent de l’impact d’un déploiement à grande échelle de technologies susceptibles d’atteindre les libertés individuelles. L’un des risques, soulignent-ils, est de mettre en place un profilage basé sur les origines raciales et de rassembler des données de manière abusive. Ils mettent en avant la possible utilisation d’algorithmes privilégiant par exemple « un ciblage basé sur le risque ».

Santé : Le high-tech révolutionne le secteur ! La société allemande Biotronik suit à distance 30 000 personnes en France équipées de l’un de ses stimulateurs ou défibrillateurs cardiaques connectés. Ce système automatique vérifie le bon fonctionnement de la prothèse et prévient en cas de problème. La start-up parisienne Chronolife lancera, cette année, un tee-shirt connecté qui surveille vos constantes (température, respiration, présence d’eau dans les poumons...) et, en cas de dégradation de votre état, alerte le médecin. Quant à Diabeloop, start-up de Grenoble, elle travaille à la mise sur le marché de pompes à insuline connectées pour les adultes et enfants souffrants d’un diabète de type 1. Un capteur vérifie régulièrement la glycémie du porteur (son niveau de sucre dans le sang), ce qui permet à la pompe d’injecter la bonne dose d’insuline. De quoi changer la vie de milliers de personnes. 74 N° 44 Mars 2019

INDUSTRIE DU MAROC


TOUTE NOTRE ÉNERGIE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Afriquia Gaz fournit aux entreprises marocaines des solutions énergétiques innovantes qui optimisent leur compétitivité et créent de nouvelles opportunités de développement pour l’avenir. Tout cela dans un respect de l’environnement, une hygiène et une sécurité de tous les instants qui permettent de soutenir et d’accompagner les acteurs économiques du pays. CONTACTEZ-NOUS POUR DÉCOUVRIR NOS SOLUTIONS

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N°44 Mars 2019 75

INDUSTRIE DU MAROC


INDUSTRY MEETING DAY MOROCCO

3 ÉDITION è

ORGANISE LA 3 ème ÉDITION DE LA RENCONTRE D’AFFAIRES POUR L’INDUSTRIE, L’INVESTISSEMENT ET L’INNOVATION MAROCAINE

29-30 AVRIL 2019

SOUS L’ÉGIDE DU R o y a u m e d u M a r o c Ministère de l'Industrie, de l’Investissement, du Commerce e t d e l ' Eco n o m i e N u m é r i q u e


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