COLLECTION VILLES D’AVENIR VOLUME 11 | NUMÉRO 1
ÉDITION SPÉCIALE À CONSERVER
MUNICIPALITÉS DYNAMIQUES
BIENVENUE DANS L'ÈRE POST-PANDÉMIE
PP 41614528
On bâtit à la hauteur de l’avenir. Des projets immobiliers qui soutiennent notre économie et qui enrichissent nos communautés, c’est ce qu’on met en chantier. Avec des partenaires leaders dans leur secteur, on participe financièrement et stratégiquement à la réalisation d’un développement urbain durable et responsable. fondsimmobilierftq.com
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Partenaires : Devimco Immobilier et Fondaction
MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF
ÉDITEUR Jacques Boisvert RÉDACTEUR EN CHEF René Vézina RÉDACTION Gilbert Leduc, Pierre Théroux et René Vézina
PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign PHOTOGRAPHE Denis Bernier ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE © iStock par pishit PUBLICITÉ Claire Boisvert Conseillère publicitaire Souk Vongphakdy Directeur des ventes internes Montréal 450 670-7770 ADMINISTRATION Edith Lajoie Directrice des opérations et de l’expérience client
ÇA SE PRÉSENTE MIEUX…
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel
René Vézina
Le Québec au grand complet est en mode relance. Les municipalités sont au cœur de l’action même si les efforts qu’elles déploient et les responsabilités qu’on leur délègue ne s’accompagnent pas toujours des transferts d’argent qu’elles seraient en droit d’attendre. Ce vieux débat finira bien par se régler tôt ou tard.
COMPTABILITÉ Catherine Faucher Johanne Viens Philippe Bérubé CPA
Le présent numéro du magazine Le Québec économique met plutôt l’accent sur de grands enjeux toujours actuels, même en temps de pandémie.
ENVOI DE POSTE – PUBLICATIONS Convention no PP 41614528
L’épineuse question du transport régional serait en train de se dénouer, du moins peut-on l’espérer. Vous en trouverez quelques indications dans les pages qui suivent. En même temps, il faut réussir à attirer et à retenir des gens ; c’est là un enjeu incontournable qui excède le contexte de la pandémie, et nous l’abordons sous divers angles.
ADRESSE DE RETOUR 70, rue De La Barre, bureau 120 Longueuil QC J4K 5J3 ABONNEMENTS Fatima Reynel Gracia abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Le Québec économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité.
Le magazine Villes d’avenir, édition Le Québec économique est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 70, rue De La Barre, bureau 120 Longueuil QC J4K 5J3 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca
Des villes et des régions ont redressé la tête alors qu’on les pensait condamnées. Comment y sont-elles parvenues ? Vous en saurez davantage en lisant leur histoire. Puis demeure le débat sur l’avenir des centres-villes, mis à mal par les confinements répétés et, surtout, par le télétravail. Cette tendance est-elle inéluctable ? Ce qui s’impose tout autant en ces temps hors de l’ordinaire, c’est la déter mination dont doivent faire preuve des élus partout dans la province malgré les attaques insensées que permet l’anonymat des réseaux sociaux. Mais où irons-nous si personne ne se présente à la barre des villes, se demande la présidente de l’Union des municipalités du Québec ? Ce numéro se veut ouvert et attentif aux grands thèmes qui définissent notre économie en 2021. Nous sommes heureux d’y faire écho et tout aussi heureux que vous preniez la peine de nous accompagner. Bonne lecture !
www.jbcmedia.ca Nous reconnaissons l’appui financier du Gouvernement du Canada
René Vézina Rédacteur en chef
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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SOMMAIRE : : ÉDITION 2021
3 MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF 5 MOT DE LA PRÉSIDENTE DE L'UMQ 7 LES CENTRES-VILLES Les centres-villes au cœur de la contre-offensive 9 TRANSPORT RÉGIONAL Le legs de la pandémie Pourquoi pas une stratégie de transport régional ? 16 MISER SUR L’EXPORTATION La prospérité du Québec passe par ses entrepreneurs exportateurs
PARTENAIRES D’AFFAIRES ET DE VIE DOSSIER PROMOTIONNEL
36 LAVAL Capitale des opportunités
18 RÉGIONS On recherche des citoyens et des entreprises ! 24 REDRESSEMENT SPECTACULAIRE Une nouvelle énergie anime Shawinigan
38 SAINT-AMABLE Le retour de la pomme de terre
29 PARTIR DE LOIN ET RÉUSSIR La renaissance de Thetford Mines
40 SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU Devenir le nouveau Burlington du Québec
31 GASPÉSIE La Gaspésie redevient en vogue bien au-delà du tourisme
42 MRC NICOLET-YAMASKA Se développer dans le respect de son ADN
53 ENTREVUE – SUZANNE ROY Il faut affirmer le rôle essentiel des élus en démocratie, dit Suzanne Roy
44 GASPÉ Un appel aux investisseurs pour soutenir la croissance 46 SHERBROOKE Imaginer Sherbrooke autrement 48 REPENTIGNY Le pari réussi de la technologie 50 LÉVIS La ville où il fait bon vivre 52 GATINEAU Terreau fertile pour les entreprises en cybersécurité
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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
MOT DE LA PRÉSIDENTE DE L'UMQ
LES GOUVERNEMENTS DE PROXIMITÉ EN ACTION POUR LA RELANCE DE NOS RÉGIONS !
D
epuis plus d’un an, la crise de la COVID-19 a eu des impacts considérables sur l’économie des régions. Les municipalités ont rapidement agi pour soutenir leurs communautés ainsi que leurs entreprises locales afin de les aider à traverser cette tempête historique.
VILLE DE SAINTE-JULIE
Dès le jour 1 de l’état d’urgence sanitaire, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a été à pied d’œuvre pour accompagner ses membres sur le terrain et porter leurs préoccupations auprès des autorités. L’UMQ a par ailleurs lancé, en mai 2020, l’ambitieux Plan de relance économique municipal proposant une trentaine de mesures ciblées en matière de développement durable, d’infra structures, de vitalité des municipalités et des régions et de soutien aux commerces et aux entreprises. Alors que la campagne de vaccination au Québec se poursuit et que le pire semble derrière nous, il s’avère essentiel de préparer une relance économique qui soit sécuritaire et durable, au profit de toutes les régions du Québec. Pour ce faire, il est impératif de stimuler la vitalité de nos centre-villes et de nos artères commerciales, durement éprouvés même avant la pandémie en raison de la croissance de l’offre de commerce en ligne, en valorisant notamment l’achat local. Il faut aussi continuer d’appuyer l’innovation et le virage numérique de nos entreprises et d’investir dans ce secteur. Enfin, il importe d’accélérer les investissements pour accroître l’accès à Internet haute vitesse en région. C’est une priorité. Pour tous ces chantiers, le milieu municipal sera au rendez-vous et travaillera en étroite collaboration avec les autres paliers de gouvernement et les partenaires socioéconomiques afin de mettre en place des solutions adaptées aux besoins et aux réalités de chaque territoire. Le présent numéro du magazine Le Québec économique propose un survol des principaux défis et enjeux auxquels font face les municipalités de toutes tailles, partout au Québec, pour relancer l’économie, ainsi que des pistes d’action et des initiatives qui inspireront certainement plusieurs personnes élues. Bonne lecture !
Suzanne Roy Présidente de l’UMQ Mairesse de Sainte-Julie
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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VILLE DE SAINT-EUSTACHE
LES CENTRES-VILLES
LES CENTRES-VILLES AU CŒUR DE LA CONTRE-OFFENSIVE PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
La pandémie a malmené les centres-villes. La relance peut et doit passer par leur revitalisation.
L
a COVID-19 n’a pas touché que les gens. Elle a aussi brutalement affecté les milieux de vie, notamment les centres-villes. Les commerces ont beau avoir obtenu de l’aide des gouvernements, plusieurs n’ont pu résister à la vague et ont dû fermer leurs portes. Dans bien des municipalités, on a craint en outre de devoir composer avec une économie commerciale mise à mal même après le retour graduel à une certaine normalité. Par surcroît, le commerce en ligne s’est imposé, lui qui demeure dominé par les géants internationaux comme Amazon, souvent au détriment des commerces locaux moins bien organisés. « Mais ce n’est pas irréversible, dit Denis Martin, maire de la ville de Deux-Montagnes depuis 2013 et président de la Commission sur le développement économique de l’Union des municipalités du Québec. Il y aura toujours une clientèle désireuse de retrouver ses magasins, et les chiffres le montrent. Il faut miser là-dessus et la ramener chez nous. »
VILLE DE DEUX-MONTAGNES
DENIS MARTIN Maire de Deux-Montagnes LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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Crédit photos © Dany Vachon
LES CENTRES-VILLES
ISTOCK PAR STURTI
Lévis, ville #1 au Québec pour sa vitalité économique (2021)
#
1 pour la croissance de sa
richesse foncière uniformisée (2020) > 72,2 % entre 2010 et 2019 #
1 pour le revenu médian
de sa population active (2021) > 53 495 $ (25-64 ans) #
1 pour sa croissance
démographique (2021)
> 22,6 % d’augmentation en 20 ans Parmi les villes de 100 000 habitants et plus
Un sondage présenté l’automne dernier par l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal montre que les Québécois demeurent attachés à l’achat local. En pleine pandémie, pas moins de 86 % des répondants ont déclaré être solidaires avec le principe de l’achat local. Ces bonnes intentions peuvent-elles toutefois survivre à la réalité quotidienne ? « Oui, si nous nous en donnons la chance », répond simplement Denis Martin. Selon lui, et d’autres partagent son opinion, il faudra cependant repenser les réglementations et offrir en même temps une meilleure expérience aux consommateurs, au-delà du confort du maga sinage devant un ordinateur, sans oublier le plaisir de manger à l’extérieur. « Pensez aux terrasses et à l’aménagement général de nos rues, rappelle M. Martin. Les gens vont encore aimer se retrouver ensemble. Il faut leur montrer la différence avec le magasinage en ligne. » Pourquoi cette reconsolidation des commerces locaux est-elle si importante ? « Ils contribuent à la vie de nos villes, estime Denis Martin, au sentiment d’appartenance de nos gens, et ils servent de lieu de rassemblement. C’est dans notre ADN. Les centres-villes vont y contribuer dans tout le Québec. » Comme maire d’une ville de banlieue proche de Montréal, il affronte lui-même un autre défi. L’essentiel des revenus de Deux-Montagnes provient des taxes foncières résidentielles, dans une proportion de 90 % par rapport à quelque 70 % pour l’ensemble du Québec. Les commerces de proximité demeurent importants, mais l’attrait de la grande ville ne facilite pas le développement d’un centre-ville, sans compter l’arrivée prochaine du Réseau express métropolitain, prévue pour 2023, qui va simplifier les déplacements vers Montréal.
courantlevis.com Sources : Institut de la statistique du Québec, 2021, Ministère de Affaires municipales et de l’habitation, 2020
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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
Mais l’élu croit à l’identité de sa ville, qui n’est pas la seule à devoir séduire au-delà des grands centres : « Nous devons nous mettre en valeur, parler de la qualité de vie, des modes actifs de transport moins dépendants de la voiture, miser sur les commerces de proximité. C’est le cas un peu partout au Québec. Rien n’est impossible quand on décide d’agir. »
TRANSPORT RÉGIONAL
CHRISTIAN LEDUC
GARE DE VIA RAIL À SENNETERRE
LE LEGS DE LA PANDÉMIE
POURQUOI PAS UNE STRATÉGIE DE TRANSPORT RÉGIONAL ? PAR GILBERT LEDUC, JOURNALISTE
La pandémie a exacerbé l’isolement des régions du Québec. Les consignes visant à restreindre les déplacements des personnes aux quatre coins de la province ont contribué à cette claustration quasi générale.
P
endant plusieurs semaines, les avions ont cessé de voler au-dessus des chefs-lieux régionaux. Les transporteurs interurbains Intercar et Keolis ont été forcés de suspendre temporairement plusieurs liaisons vers les régions les plus éloignées en raison de la baisse catastrophique de l’achalandage. De son côté, Via Rail a réduit à une seule navette par semaine son service entre Jonquière et Senneterre. Il a fallu des interventions d’urgence de Québec et d’Ottawa pour ramener un brin de normalité dans
un contexte sociosanitaire tout à fait anormal, notamment avec la reprise graduelle des liaisons aériennes et du transport interurbain par autobus. Ottawa a annoncé du soutien financier pour Air Canada, en l’obligeant par ailleurs à rétablir ses liaisons régionales, mais le problème demeure entier. Les régions sont chroniquement mal desservies, et lorsque le service existe, les coûts s’avèrent souvent prohibitifs pour les clients. LA RÉALITÉ DES RÉGIONS Parler de l’enclavement de la Gaspésie, de la Côte-Nord, de l’Abitibi-Témiscamingue et d’autres régions éloignées des grandes agglomérations urbaines n’a rien de bien nouveau. Ce sujet revient fréquemment dans l’actualité. LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRANSPORT RÉGIONAL
MUNICIPALITÉ DES ÎLES-DE-LA MADELEINE
VILLE DE SENNETERRE
JONATHAN LAPIERRE Maire des Îles-de-la Madeleine
JEAN-MAURICE MATTE Maire de Senneterre
Pour le maire de la municipalité des Îles-de-la Madeleine, Jonathan Lapierre, la pandémie a exposé au grand jour le problème de « l’absence totale de vision du dévelop pement du transport régional » au Québec. « Personne ne se questionne sur les façons de maintenir des services de transport en commun à Montréal, Québec ou Gatineau. Au contraire, on se demande comment on va les dévelop per, avec de nouvelles lignes de métro ou un tramway, dit-il. Et pendant ce temps, le reste du Québec peine à trouver des moyens de transport efficaces qui permettent de relier les régions entre elles. »
ou terrestre. Il faut profiter de la pandémie afin de revoir les modèles d’affaires avec les gouvernements et les partenaires privés pour se doter d’une vision, d’une stratégie et y injecter les fonds nécessaires. » En outre, M. Lapierre croit que la relance de l’économie, après le douloureux épisode de la COVID-19, ne devrait pas se limiter aux investissements dans le béton, mais aussi assurer la pérennité du transport régional.
Le maire en rajoute : « Puisque le gouvernement du Québec n’a aucune stratégie de transport régional, nous revivons le jour de la marmotte chaque fois qu’une crise frappe, que ce soit dans les secteurs ferroviaire, aérien, maritime
« L’occupation du territoire, c’est l’affaire de tous les Québécois et non pas seulement de ceux qui habitent dans les régions éloignées, intervient le maire de Senneterre, Jean-Maurice Matte. Le gouvernement du Québec doit assumer le leadership, et le secteur privé, lui, doit s’impliquer et non pas seulement ramasser le cash puis lever les pattes quand ça va mal. »
LE TRAVERSIER-RAIL GEORGES-ALEXANDRE-LEBEL SOCIÉTÉ DU PORT FERROVIAIRE DE BAIE-COMEAU (SOPOR) ET BOKEH35
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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRANSPORT RÉGIONAL
FCCQ
VILLE DE GASPÉ
CHARLES MILLIARD Président-directeur général Fédération des chambres de commerce du Québec
DANIEL CÔTÉ Maire de Gaspé
Les élus locaux ne sont pas seuls à monter aux barricades. « Il faut que le gouvernement soit ouvert à l’idée de faire les choses différemment, renchérit le pdg de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard. On se retrouve aujourd’hui dans une situation où les régions doivent constamment aller quêter l’aide, et où les gouvernements, eux, doivent jouer au pompier. Oui, ça peut être rentable de faire du transport régional. Mais des modèles d’affaires plus coopératifs et moins axés sur la recherche de profits à tout prix doivent être mis de l’avant. »
DANS LES AIRS En réponse à la décision prise en juin 2020 par Air Canada d’abandonner, entre autres, ses escales dans huit aéroports régionaux, dont ceux de Baie-Comeau, Gaspé, Mont-Joli et Val-d’Or, le ministre des Transports, François Bonnardel, a créé le Groupe d’intervention sur la relance des services aériens régionaux. Le rapport de cette « cellule de crise », dont le mandat est de proposer un nouveau modèle d’affaires pour tenter de résoudre les problèmes récurrents du transport aérien en région, se fait attendre. « Le transport aérien régional doit être régi », tranche le maire de Gaspé, Daniel Côté, qui est aussi le président du comité sur le transport aérien de l’Union des municipalités du Québec. « Les services doivent être disponibles là où il y a des besoins et des clients. Tous les transporteurs ont droit à leur place au soleil, mais il ne doit pas y avoir de compétition déloyale. Et le prix des billets doit être contrôlé », affirme-t-il. Même si le nombre de vols demeure peu élevé et que les passagers se pointent au compte-gouttes dans les aéroports régionaux en raison des restrictions sanitaires, des édiles commencent enfin à voir un peu de lumière au bout du tunnel. Des transporteurs régionaux se manifestent et prennent la relève d’Air Canada. Parmi eux : Pascan Aviation, Air Creebec, PAL, Air Inuit et Air Liaison.
LE PORT FERROVIAIRE DE BAIE-COMEAU 12
SOCIÉTÉ DU PORT FERROVIAIRE DE BAIE-COMEAU (SOPOR) ET BOKEH35
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
De l’avis du maire des Îles-de-la-Madeleine, des partenariats prometteurs se dessinent avec ces acteurs régionaux. « Évidemment, ils sont là pour faire des sous, mais les trans porteurs régionaux savent mieux que quiconque qu’un partenariat d’affaires, ça se bâtit en collaboration avec les communautés locales », précise Jonathan Lapierre. « À compter du 31 mai, PAL Airlines desservira notre aéroport trois fois par semaine, annonce le maire de Gaspé, Daniel Côté. C’est le troisième ou le quatrième transporteur en importance au Canada. Ces gens-là ont les reins solides. On ne peut que se réjouir du retour d’une saine compétition sur le marché avec une pression à la baisse sur le prix des billets. » Pour sortir Air Canada du pétrin, Ottawa a annoncé, à la mi-avril, un coup de pouce de 5,9 G$. Ce plan de sauvetage oblige le transporteur à reprendre une partie de son service régional. Pour ce faire, Air Canada devra conclure des ententes d’interconnexion avec des transporteurs régionaux qui assureront les liens entre les régions et les aéroports de Québec et de Montréal.
THOMAS FULCHIRON
« Chose certaine, nous ne voulons pas revoir Air Canada chez nous, fulmine le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny. Nous avons été servis de façon exécrable par ce transporteur. Sa stratégie visant à tuer la concurrence en jouant au yo-yo avec le prix des billets a fait fondre de moitié le nombre de passagers à notre aéroport. Les gens préfèrent prendre leur véhicule et rouler cinq ou huit heures vers Québec ou Montréal au lieu de payer un billet aller-retour de 800 ou 900 $ », explique-t-il en indiquant que trois transporteurs régionaux ont déjà annoncé leur intention de desservir l’aéroport de Baie-Comeau.
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TRANSPORT RÉGIONAL
SUR LES ROUTES En Abitibi-Témiscamingue, le ministère des Transports vient de créer un bureau de projet en prévision de la réfec tion et de l’amélioration de la sécurité sur la route 117, notamment par l’ajout des voies de dépassement. « Ça presse, exige le maire de Senneterre, Jean-Maurice Matte. Sur une distance de 50 km, après la municipalité de Grand-Remous, la route est dans un état tellement lamentable que vous avez juste envie de virer de bord ! » En avril, Québec annonçait un investissement de 660 M$ pour le réseau routier de la Côte-Nord. « Un sérieux rattrapage reste à faire sur la route 138 », plaide le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny. Il voit évidemment d’un bon œil l’aide de 185 M$ du fédéral pour le prolongement d’environ 80 km de la route 138 qui s’arrête actuellement à Kegaska à une quarantaine de kilomètres à l’est de Natashquan. Il est prévu que la 138 pourrait se rendre, et c’est un vieux rêve, jusqu’à la frontière du Labrador. Quant à la construction d’un pont sur la rivière Saguenay pour remplacer le service de traversiers entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine, Yves Montigny garde espoir même si le premier ministre François Legault a déjà qualifié le projet d’« irréaliste ». Par ailleurs, l’enthousiasme est grand pour le projet de train à grande fréquence de Via Rail entre Québec et Toronto. « Il y a un réel potentiel de croissance, notam ment pour les régions de la Mauricie et du Centre-duQuébec où VIA implantera de nouvelles installations », fait valoir Charles Milliard. Le dernier budget fédéral continue d’entretenir l’espoir, même s’il ne réserve cette année que quelques millions de dollars pour poursuivre l’étude du projet. ET D’AILLEURS, SUR LES RAILS À Gaspé, c’est un véritable branle-bas de combat chaque fois que LM Wind Power livre, par camion, les gigantesques pales d’éoliennes jusqu’au site de transbordement de New Richmond situé 325 km plus loin. Des routes sont bloquées. Un convoi d’escortes est appelé en renfort. L’opération impose des coûts importants à l’entreprise, qui produit 90 pales d’éoliennes par mois, indique le maire de Gaspé, Daniel Côté : « Ça serait tellement moins compliqué si le train pouvait s’arrêter chez nous. » Depuis longtemps, la région mène une bataille pour la réhabilitation du chemin de fer de la Gaspésie qui s’étend sur 325 km entre Matapédia et Gaspé. Actuellement, le transport de marchandises est possible seulement entre Matapédia et Caplan. Des travaux évalués à 280 M$ sont en cours pour la mise en service complète du chemin de fer de la Gaspésie en 2025.
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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
VILLE DE BAIE-COMEAU
YVES MONTIGNY Maire de Baie-Comeau
Mené par Innovation et Développement Manicouagan, le projet Qc Rail permettrait, selon Yves Montigny, un nouvel accès aux marchés internationaux à partir du port en eau profonde de Baie-Comeau. Ce projet est de taille. Une affaire de 1,6 G$. « Il s’agirait de relier le réseau ferroviaire actuellement en service à Dolbeau-Mistassini au terminal portuaire de Baie-Comeau. La nouvelle ligne de chemin de fer serait d’environ 370 km », indique M. Montigny en signalant que Québec et Ottawa ont accordé 15 M$ pour la réalisation d’une étude de faisabilité. Le projet ne fait pas l’unanimité. Des voix s’élèvent au Saguenay–Lac-Saint-Jean affirmant que Qc Rail grugerait des parts de marché au port de Saguenay. « Faux. Nous apportons plutôt une complémentarité à ce qui se fait là-bas », réplique le maire de Baie-Comeau, soutenant que le maritime doit être un maillon fort du transport régional. À cet égard, il signale la popularité du traversier-rail Georges-Alexandre-Lebel qui fait la navette entre Baie-Comeau et Matane. Il s’agit de la seule liaison ferrière entre les deux rives du Saint-Laurent à l’est de Québec. En outre, Yves Montigny fait une constatation : « Un jour, soit dit en passant, il faudra régler une fois pour toutes les problèmes de conception du traversier F.-A.-Gauthier qui se retrouve encore une fois sur la touche ! »
« Nous devons être la seule place au monde où il n’y a pas de chemin de fer ! », ironise le maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau. Jusqu’en 1994, le Québec Central desservait Lévis, la Beauce et la région de l’Amiante. Aujourd’hui, il n’est exploité que sur le tronçon reliant Lévis et Scott en Beauce. « Sans aucun service ferroviaire sur notre territoire, nos entreprises doivent utiliser le transport routier pour livrer leurs produits directement à leurs clients les plus près ou encore les acheminer vers un site de transbordement. La situation s’est compliquée, au cours des dernières années, en raison des restrictions environnementales imposées à l’industrie du camionnage. Des manufacturiers nous disent qu’ils ne peuvent plus soumissionner certains contrats en raison de ces restrictions. La solution, pour eux, c’est l’accessibilité à un service de transport de marchandises par train », indique M. Brousseau. Le ministère des Transports du Québec est proprié taire du chemin de fer Québec Central depuis 2007. Il s’est engagé à maintenir et à réhabiliter la voie ferrée entre Vallée-Jonction et Black Lake.
VILLE DE THETFORD MINES
La réduction des émissions de gaz à effet de serre demeure un beau principe, mais il reste encore à ajouter à l’équation l’amélioration de l’offre de transport collectif au Québec…
MARC-ALEXANDRE BROUSSEAU Maire de Thetford Mines
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MISER SUR L’EXPORTATION
LA PROSPÉRITÉ DU QUÉBEC PASSE PAR SES ENTREPRENEURS EXPORTATEURS PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
ISTOCK PAR ALVAREZ
Miser sur l’exportation est devenu un mantra pour les entreprises québécoises qui ont l’ambition de grandir, compte tenu de la taille limitée du marché national. Mais comment s’y prendre ? Avec qui faire affaire ? Comment s’assurer de bien jouer ses cartes ?
’ C
est pour répondre à ces questions, et à bien d’autres, que la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a créé, en 2015, le programme COREX, pour CORridors d’EXportation, en visant d’abord le Nord-Est américain. « Au départ, c’est clair, nous profitons de notre proxi mité avec les États-Unis qui demeurent l’un des plus importants marchés au monde, dit Charles Milliard, pdg de la FCCQ depuis janvier 2020. Mais les entrepreneurs ne sont pas toujours situés dans les grands centres ou en bordure de la frontière américaine. COREX offre à la fois de l’inspiration et des conseils pour bien comprendre les occasions d’affaires et les particularités des marchés, sans oublier les programmes de soutien qui peuvent souvent faire la différence, quel que soit l’endroit où l’on évolue. »
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LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
FCCQ
CHARLES MILLIARD Président-directeur général Fédération des chambres de commerce du Québec
UN ACCOMPAGNEMENT SOLIDE Au fil du temps, le Québec est devenu une nation exportatrice et ouverte sur le monde. Mais si les opportunités se multiplient, les règles du jeu, elles, ont tendance à se compliquer. L’Accord Canada–États-Unis– Mexique, l’ACEUM (qui a remplacé l’Accord de libre-échange nord-américain, l’ALENA), impose de nouvelles règles, comme les autres ententes commerciales signées par le Canada. Les exportateurs déjà en action le diront : ce n’est pas parce que nous pensons partager certaines valeurs avec la Nouvelle-Angleterre, par exemple, que les acheteurs là-bas nous accueillent à bras ouverts. Comme ailleurs, il faut arriver au bon moment avec le bon produit et les bons partenaires. C’est l’accompagnement que propose COREX depuis sa création, souligne Charles Milliard. Sur le site hébergé par la FCCQ, on peut visionner une centaine d’entrevues avec des gens d’affaires ou des experts qui partagent leur histoire et leurs conseils. Il est aussi possible de revoir des conférences qui ont été présentées au fil du temps dans la province, offrant des témoignages d’exportateurs et d’experts chevronnés. On peut notamment y voir et entendre les analyses de spécialistes comme Richard Ouellet, de l’Université Laval, Rafael Jacob, de l’Université du Québec à Montréal, ou Peter Hall, de EDC (Exportation et développement Canada). S’ajoutent toutes sortes d’informations sur les meilleures pratiques.
de commerce locales, mais savez-vous quoi ? En ligne, nous avons alors battu des records d’assistance. L’intérêt est indéniable. Comme société, nous n’avons d’autre choix que de foncer. » En terminant, Charles Milliard y va de son équation pour réussir : information + inspiration = succès. Rien de moins !
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Les exportateurs actuels ou en devenir ont si bien répondu que la FCCQ songe non seulement à prolonger le programme, mais aussi à l’étendre au-delà du Nord-Est américain. C’est souvent là une première étape, naturelle, et une fois l’élan pris, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. « Le principe demeure le même, dit Charles Milliard, il importe de mettre les entrepreneurs en contact avec les meilleures ressources pour les propulser. » La pandémie n’a pas paralysé les événe ments liés au programme COREX, selon le pdg de la FCCQ : « C’est vrai qu’elle nous a obligés à des conférences virtuelles, orga nisées en partenariat avec les chambres
lavaleconomique.com 450 978-5959
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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ON RECHERCHE DES CITOYENS ET DES ENTREPRISES! PAR PIERRE THÉROUX, JOURNALISTE
ISTOCK PAR LITTLEHENRABI
RÉGIONS
D’un bout à l’autre du Québec, des villes se réinventent pour inverser une tendance qui les condamnait lentement mais sûrement à dépérir.
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athieu Gibeault et Fannie Bessette, originaires respectivement de Saint-Jean-sur-Richelieu et de Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, ont eu un coup de foudre pour Saint-Donat où ils se sont rencontrés. Quelques années plus tard, ils décidaient de s’installer dans cette petite muni cipalité lanaudoise de plus de 4 000 habitants et de lancer, en 2017, la microbrasserie Brouemalt qui a pignon sur rue au cœur du centre-ville, près du lac Archambault. Ils ne sont pas les seuls à avoir quitté la région métro politaine de Montréal ou d’autres grands centres urbains, ces dernières années, pour aller voir si le gazon est plus vert ailleurs. Plus récemment, la crise du coronavirus et les effets de son confinement en ont aussi convaincu bien d’autres de fuir la grande ville.
« La pandémie nous a démontré qu’on pouvait être attrayant pour les jeunes familles. Les gens ont eu besoin d’un grand bain de nature, et les milieux urbains ont été plus sensibles à l’appel des régions », constate le maire Joé Deslauriers, qui souhaite faire 18
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MUNICIPALITÉ DE SAINT-DONAT
JOÉ DESLAURIERS Maire de Saint-Donat
connaître encore davantage Saint-Donat pour inciter des gens à y venir non seulement comme villégiateurs, mais aussi pour s’y établir et même créer des entreprises.
TRAVAILLER À DISTANCE La pandémie a aussi eu comme effet d’accélérer à la vitesse grand V la transition vers le télétravail. Cette tendance, qui devrait se poursuivre malgré la levée éventuelle des restrictions sanitaires, pourrait ainsi avantager les villes plus éloignées des grands centres. « Les gens peuvent maintenant travailler de n’importe où, peu importe où ils habitent », fait valoir le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin. Comme beaucoup de travailleurs peuvent désormais profiter de l’option du télétravail, la population active pourrait ainsi ne plus être concentrée autour des grandes zones urbaines, note d’ailleurs une récente étude de l’Institut Brookfield pour l’innovation + entrepreneuriat de l’Université Ryerson, à Toronto. « À mesure que les employeurs deviennent plus à l’aise de gérer le personnel à distance, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, cela pourrait faciliter l’embauche d’employés qui vivent dans d’autres régions », indique ce rapport intitulé Que vous réserve le marché de l’emploi au Canada après la pandémie de COVID-19 ?.
VILLE DE SOREL-TRACY
SERGE PÉLOQUIN Maire de Sorel-Tracy
INVESTIR EN AGRICULTURE ... ... Pour un plan de relance économique, inspiré d’un nouveau modèle d’affaires collectif favorable à la relève agricole et du principe d’économie circulaire, pour offrir une plus grande autonomie alimentaire au Québec, des choix éco-responsables aux consommateurs, et soutenir l’achat de produits 100 % québécois. Investir dans le secteur agroalimentaire génère d’importantes retombées socio-économiques et représente un important levier de la vitalité des territoires, pour lequel Saint-Amable offre un positionnement stratégique dans la Communauté métropolitaine de Montréal, au profit de toute la province.
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RÉGIONS
La montée en flèche du prix des maisons et des logements à Montréal et dans d’autres villes pourrait aussi favoriser les déménagements à l’extérieur des grands centres urbains. Malgré l’augmentation du prix médian des maisons de 190 000 à 230 000 $ depuis quatre ans à Sorel-Tracy, « l’achat d’une première propriété pour une jeune famille est encore très abord able », souligne Serge Péloquin. Le maire précise d’ailleurs qu’il signe de plus en plus de lettres de bienvenue à l’intention de nouveaux résidents. Mais encore faut-il que les citoyens, de même que les entreprises, puissent disposer d’un accès Internet efficace pour travailler facilement en ligne. Si ce n’est pas un problème à Sorel-Tracy, il en va différemment à Saint-Donat. « Le déploiement du réseau de fibres optiques vient de commencer, mais il y a encore des secteurs plus éloignés du centre-ville qui ne sont pas desservis par l’Internet haute vitesse », indique Joé Deslauriers.
Shawinigan innove!
Daniel Côté
maire de Gaspé
Pierre Fitzgibbon
ministre de l’Innovation
Michel Angers
maire de Shawinigan
Denis Thuriot
maire de Nevers (Fr)
Finaliste pour le prix
mérite Ovation municipale Sommet international de l’innovation en villes médianes SIIViM – 2019
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LAURIE-EDWIDGE CARDINAL
JÉRÔME LANDRY Maire de Matane
ATTENTION, VIEILLISSEMENT ! Confrontées à l’important vieillissement de leur popula tion, plusieurs villes et régions québécoises doivent trouver des moyens d’attirer et retenir des citoyens ainsi que des entreprises. « La ville vieillit. Au-delà de la moitié de la population a plus de 60 ans, et il faut absolument trouver des solutions », reconnaît Joé Deslauriers, en poste depuis novembre 2013. Le maire de Matane, Jérôme Landry, s’affaire lui aussi à consolider la population de sa ville. Elle comptait 15 788 habitants en 1996 avant de glisser sous la barre des 14 000 personnes en 2017 (13 928), pour ensuite remonter et atteindre 14 224 habitants en 2019. « On n’a pas le choix de renverser la tendance si l’on veut maintenir le même niveau de services et d’activités et permettre aux entreprises de trouver la main-d’œuvre dont elles ont besoin », commente-t-il. Même son de cloche à Sorel-Tracy qui, malgré sa proxi mité avec la région métropolitaine de Montréal et le cœur économique du Québec, est également affligée par le vieillissement de sa population. « La situation a évidemment des effets sur la disponibilité de la maind’œuvre et sur notre développement économique », souligne le maire Serge Péloquin.
DES CURES DE RAJEUNISSEMENT ET D’EMBELLISSEMENT Pour remédier à la situation, des villes s’affairent notam ment à revitaliser leur centre-ville. Matane a même fait appel au réputé architecte Pierre Thibault pour dresser les grandes lignes du projet de réaménagement du cœur de cette ville située au confluent du Saint-Laurent et de la rivière Matane. « On souhaite avoir une meilleure inté gration des espaces urbains dans son milieu naturel », précise Jérôme Landry, en ajoutant que cette démarche permettra de revigorer l’artère commerciale principale de même que le bord de mer.
FIRME D'ARCHITECTES ABCP, QUÉBEC
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Or, ce problème s’étend aussi à l’ensemble de la province étant donné que 83 des 104 municipalités régionales de comté (MRC) du Québec compteront plus de 25 % de personnes âgées de 65 ans et plus en 2036, indique le Centre de recherche sur le vieillissement du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie, affilié au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.
LE PROJET DE COMPLEXE AQUATIQUE DE MATANE
Saint-Donat s’apprête aussi à rebâtir et à mettre au goût du jour son centre-ville qui avait en partie été ravagé par un incendie à l’automne 2013. L’aménagement de la Place Saint-Donat, dont la première phase des travaux a débuté l’automne dernier, prévoit notamment la construction d’une vaste place publique et un projet récréotouristique auquel doit se greffer un hôtel. Entre-temps, l’effervescence commerciale s’y poursuit puisque « la majorité des bâtiments commerciaux qui étaient à vendre, certains depuis longtemps, ont trouvé preneur », souligne le maire Deslauriers.
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RÉGIONS
Sorel-Tracy, qui compte quelque 35 000 habitants, a aussi entrepris une cure de jeunesse. « Le centre-ville, il faut non seulement l’embellir et le verdir, mais aussi l’habiter », mentionne Serge Péloquin qui se réjouit notamment du déménagement de l’entreprise Shiptrack et de sa cinquantaine de programmeurs et d’analystes au centre-ville. « C’est une excellente nouvelle pour les commerces et les restaurateurs », souligne-t-il. La ville a aussi rafraîchi les parcs situés dans ses huit quartiers. LA GRANDE SÉDUCTION Les villes et les régions misent également sur leurs atouts naturels. Il y a cinq ans, Saint-Donat devenait la première municipalité au pays à obtenir une marque de commerce, accordée par le gouvernement fédéral. En se définissant comme « Parc naturel habité », la muni cipalité aux 81 lacs située à quelque 125 km de Montréal s’engageait ainsi à demeurer un milieu de vie attrayant, accueillant et dynamique pour les entreprises, les citoyens et les visiteurs. « On n’est évidemment pas la seule région qui peut revendiquer ses grands espaces, ses lacs et ses montagnes. Mais on voulait en faire officiellement une marque pour séduire et attirer encore plus les jeunes familles et les entrepreneurs », explique Joé Deslauriers. MUNICIPALITÉ DE SAINT-DONAT
LA MUNICIPALITÉ DE SAINT-DONAT, UN PARC NATUREL HABITÉ
La population de Saint-Donat, qui était descendue sous la barre symbolique des 4 000 résidents permanents en 2015, a amorcé une remontée et devrait atteindre un nombre record de 4 300 d’ici la fin de l’année, estime le maire. La ville, qui enregistre la plus forte hausse démo graphique dans la MRC de Matawinie, a même engagé deux employés temporaires pour accélérer l’octroi de permis de construction et de rénovation.
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LA RÉSERVE MONDIALE DE LA BIOSPHÈRE DU LAC SAINT-PIERRE DE L’UNESCO ET SON ARCHIPEL COMPTANT 103 ÎLES, DANS LA RÉGION DE SOREL-TRACY 22
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VILLE DE MATANE
UNE VUE DU CIEL DE LA VILLE DE MATANE
« Le centre-ville, il faut non seulement l'embellir et le verdir, mais aussi l'habiter. » – Serge Péloquin
ou encore de l’écoconstruction. Le recyclage de la matière solide des pales d’éoliennes dans le béton est notamment à l’étude de Synergie Matanie, dont le directeur, Luc Massicotte, a fermé son entreprise de consultation de la grande région de Montréal en 2017 pour venir s’installer à Matane ! De quoi se demander maintenant : à qui le tour ?
De son côté, Matane souhaite aussi accroître sa population en misant sur une « nature vaste à l’état brut ». Dans la région de Sorel-Tracy, la Réserve mondiale de la biosphère du lac Saint-Pierre de l’UNESCO et son archipel comptant 103 îles demeurent « des secrets encore trop bien gardés qui font le plaisir des amateurs de plein air et de nautisme », rappelle Serge Péloquin, en espérant que la Réserve soit encore mieux connue et mise en valeur. L’IMPLANTATION ET LA CRÉATION D’ENTREPRISES L’avenir de toutes ces villes passe aussi par l’implantation ou la création d’entreprises. À Sorel-Tracy, le démantèlement de l’ancienne centrale thermique d’Hydro-Québec a créé une occasion de développement industriel. Sa conversion en terminal portuaire, sur un terrain de sept millions de pieds carrés acquis par la Ville, « ouvre la porte au développement d’activités économiques et à l’implantation de nouvelles entreprises », fait valoir Serge Péloquin. Saint-Donat veut aussi créer une nouvelle zone industrielle, à l’intersection des routes principales 125 et 329, près de la célèbre Boulangerie St-Donat. « La région est réputée pour la villégiature, mais il ne faut pas négliger son potentiel pour les activités industrielles en lien avec des créneaux de la région, comme la foresterie et l’agroalimentaire », affirme Joé Deslauriers. Par ailleurs, Matane travaille notamment à l’implantation d’un incubateur en économie circulaire sur le site de 42 hectares de l’ancienne cartonnerie RockTenn, inexploitée depuis 2012. Ce projet de création d’un éco système de startups, piloté par Synergie Matanie, vise le déploiement de symbioses industrielles dans les secteurs maritime, acéricole, de la tourbe, de l’agroalimentaire
Découvrir Boisbriand, c’est avoir envie d’y revenir! Véritable pôle d’attraction pour les travailleurs de la région avec ses 950 entreprises et 14 000 emplois, Boisbriand proote d’une localisation parfaite au carrefour des autoroutes 13, 15 et 640 ainsi que d’une accessibilité accrue au transport collectif. Boisbriand compte sept parcs industriels et une grande diversité de commerces. Situé au cœur de la ville, le Faubourg Boisbriand, érigé sur l’ancien site de l’usine GM, regroupe à lui seul des secteurs commercial, industriel et résidentiel. Idéal pour les jeunes familles qui optent pour un milieu de vie dynamique, Boisbriand offre de nombreux parcs et espaces verts, dont le nouveau parc des Berges, qui permettra aux citoyens d’avoir accès à la rivière des Mille Îles. Le centre de création, création auparavant l’église, ouvrira ses portes prochainement. Attendez-vous à y voir rayonner la vie culturelle!
Marlene Cordato mairesse
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REDRESSEMENT SPECTACULAIRE
UNE NOUVELLE ÉNERGIE ANIME SHAWINIGAN PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
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La ville redresse la tête en retrouvant l’élan qui a autrefois fait d’elle un modèle au pays. il y a un endroit où le passé n’est pas nécessaire ment garant de l’avenir, c’est bien Shawinigan, en Mauricie, et pour cause. La ville se trouve au cœur d’un des plus spectaculaires redressements d’une économie locale au Québec, au point où elle peut légitimement prétendre servir d’exemple. Elle revient de loin. Toutefois, il fut un temps où Shawinigan était la ville la plus prospère au Canada. Elle proposait les meilleurs salaires liés aux plus grandes entreprises. C’était l’époque où la rivière Saint-Maurice, avec l’hydroélectricité qu’elle générait, lui procurait un incomparable avantage. Les grosses usines avides d’électricité en profitaient. Il fallait alors être situé près des centrales pour avoir accès à leur énergie. Un jour, la donne a changé. On a réussi à transporter le courant sur de longues distances. Shawinigan a perdu son avantage. Les grosses usines ont fermé leurs portes les unes après les autres. La ville a lentement décliné.
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VILLE DE SHAWINIGAN
MICHEL ANGERS Maire de Shawinigan
« Nous étions moins bons que dans le reste du Québec, même moins bons qu'ailleurs en Mauricie. En d'autres mots, nous étions des derniers de classe. Mais ce n'était pas inévitable. » – Michel Angers
Vitalité économique
TERREBONNE EN TÊTE DE CLASSEMENT LUC ARVISAIS Directeur du service de développement économique Ville de Shawinigan
Et voici qu’aujourd’hui elle rebondit, animée non plus juste par le Saint-Maurice, mais aussi par la détermination de ses leaders. Michel Angers est devenu maire de Shawinigan en 2009. Il a constaté, comme d’autres, qu’on devait rebrasser les cartes au lieu de s’apitoyer sur la gloire perdue. « Il nous fallait d’abord faire le point et nous mesurer, dit-il. Nous étions moins bons que dans le reste du Québec, même moins bons qu’ailleurs en Mauricie. En d’autres mots, nous étions des derniers de classe. Mais ce n’était pas inévitable. J’ai alors entrepris de réunir tous les intervenants, les gouverne ments, le milieu des affaires, les organismes, pour élaborer une nouvelle démarche entre preneuriale. Il fallait nous mobiliser, nous n’avions plus rien à perdre. » D’autant que la population de Shawinigan vieillissait. En 2015, plus du quart de ses rési dents avait au moins 65 ans, et l’âge médian était de 53 ans. Autrement dit, les aînés demeuraient, alors que les jeunes partaient. Et même si l’on ne qualifie plus aujourd’hui de vieillards les gens de 65 ans, la ville était en train de perdre ses forces vives. « N’oubliez pas, dit le maire, à l’époque, le magazine CROC riait de Drummondville, la ville était perçue comme une moins que rien, mais elle s’est
L’économie de Terrebonne se porte très bien, alors qu’elle occupe le 2e rang du classement des villes de 100 000 habitants et plus de la récente étude sur la vitalité économique de l’Institut de la statistique du Québec. Un taux de travailleurs de 82,3 % pour les 25 à 64 ans ; Un revenu médian de 41 544 $ pour les particuliers de 19 ans et plus ; Sept parcs industriels représentant plus de 560 entreprises industrielles ; Un taux de croissance démographique de 10,7 % entre 2011 et 2020 ; Une croissance démographique projetée de 14 % d’ici 2036 ; Un des plus hauts taux de jeunes familles au Québec. Une telle croissance représente un défi de taille pour la municipalité. C’est pourquoi la Ville a récemment adopté son premier Plan stratégique, visant à encadrer le développement de la municipalité jusqu’en 2025. Ainsi, Terrebonne souhaite devenir un pôle économique régional majeur sachant favoriser les synergies locales. Ce plan d’action guidera les décisions de l’administration municipale, en tenant compte de ses enjeux et des besoins de la population.
ville.terrebonne.qc.ca
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REDRESSEMENT SPECTACULAIRE
relevée en misant sur ses forces au point de devenir un modèle au Québec, et plus personne ne s’en moque. Nous suivons le même parcours. C’est pareil pour nous. » LE VENT A FINI PAR TOURNER « Le passé électrique de Shawinigan renaît sous une autre forme, dit Luc Arvisais, directeur du service de développement économique de la ville. Ce qui devait fermer a fermé. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est ce qui ouvre ou ce qui se développe. » Il cite spontanément AddÉnergie et son usine de bornes de recharge pour véhicules électriques, HDI pour l’élec tromécanique, Synapse électronique pour les circuits électroniques… la mise en valeur de l’électricité a simple ment pris d’autres formes à Shawinigan, tout comme le secteur manufacturier qui s’est lui aussi renouvelé, comme Camso, longtemps associé à Bombardier avec ses chenilles. Et c’est sans compter le Digihub, logé dans l’ancienne usine textile de Wabasso, qui abrite et alimente les entreprises technologiques naissantes. Le modèle, salué, a été repris un peu partout au Québec. « Nous avons pris deux décisions marquantes après la fermeture de la papeterie Belgo en 2007. Il faut dire que le choc a été dur », souligne M. Arvisais. Il n’en reste que des squelettes que l’on croise en se dirigeant vers la ville en laissant l’autoroute 55, mais on devine aisément la taille imposante de cette usine autrefois symbolique de Shawinigan.
CHANTAL TRÉPANIER Professeure Université du Québec à Trois-Rivières
Comme d’autres villes qui ont décliné en même temps que les grandes industries traditionnelles, Shawinigan a dû se réinventer et oublier les immenses cheminées qui faisaient sa renommée. « Nous devions nous diversifier dans des créneaux por teurs, dit Luc Arvisais, et entreprendre un véritable virage entrepreneurial. » La mise en place du centre d’excellence de la grande entreprise CGI a aidé à faire tourner le vent, mais ce sont d’abord des PME qui ont contribué à relancer l’économie de la ville, comme Cognibox, qui loge en plein centre-ville. « En fait, Cognibox a vécu le meilleur, le pire, et maintenant le meilleur », indique Chantal Trépanier. Professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières, elle s’est retrouvée en 1999 à la tête de l’entreprise alors connue sous le nom de SIM. Dès son origine, la PME s’est positionnée comme une plate-forme informatique pour certifier des sous-traitants auprès de grands donneurs d’ordres, comme pour des questions de santé et sécurité au travail. Vous passez à travers le tamis proposé par Cognibox ? Vous pouvez alors récolter le contrat. ADDÉNERGIE
BORNE DE RECHARGE POUR VÉHICULES ÉLECTRIQUES DE ADDÉNERGIE 26
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« Les premiers mandats nous sont venus de trois grandes entreprises implantées localement, soit Alcan, Belgo et Laurentide, rappelle Mme Trépanier. Deux papetières et une métallurgique. C’était le meilleur. Elles ont fini toutes les trois par fermer leurs portes. C’est devenu le pire pour Shawinigan, un terrible creux de vague, mais heureusement, nous avions pu, nous, diversifier nos activités. Et le tournant qui se produit maintenant permet de croire au meilleur pour la ville. »
et attentive à l’évolution de son milieu. « Nous allons aujourd’hui de plateau en plateau, dit-elle. Le Digihub a changé la donne, nous nous sommes fait reconnaître en technologies de l’information et des communications, puis est arrivée l’électrification des transports, et l’on vient de nous annoncer l’arrivée d’une usine pour fabriquer des motoneiges électriques. Je pense sincèrement que l’élan se poursuit. »
Et elle ajoute : « Comme d’autres au Québec, Shawinigan était une ville de shops. Les travailleurs qui ont perdu leur emploi étaient quand même compétents. Nous en avons recruté pour aider à la formation de nos nouveaux employés, ce qui a facilité la transition. » Cognibox compte maintenant 150 employés, quelques-uns à Montréal et Toronto, mais la plus grande partie travaille au centreville de Shawinigan. De ses bureaux situés dans la 5e rue de la Pointe, l’entreprise sert des clients un peu partout dans le monde.
PLEIN CAP SUR L’INNOVATION Pour consolider cet élan, Shawinigan entend se doter d’un autre atout : elle veut être désignée « Zone d’innovation », une nouvelle initiative du gouvernement du Québec pour accélérer le développement d’entreprises de pointe dans une optique internationale. Sur le site du ministère de l’Économie et de l’Innovation, on précise ceci : « Les zones d’innovation attireront, dans des territoires géographiques délimités, des talents, des entrepreneurs, de grands donneurs d’ordres ainsi que des chercheurs du Québec et d’ailleurs. »
Chantal Trépanier a laissé la présidence de Cognibox, mais elle est toujours l’une des associées et membre du conseil d’administration. Et surtout, elle demeure active
Ce n’est pas tant le soutien accordé éventuellement par Québec qui importe, dans ce cas, que l’attribution formelle d’un statut signalant que les ambitions d’un
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REDRESSEMENT SPECTACULAIRE
VILLE DE SHAWINIGAN
territoire sont fondées. Et à Shawinigan, on pense fermement être outillé de façon stratégique pour être reconnu comme pôle d’excellence en mobilité durable et électrique. « Le projet a été déposé au gouvernement du Québec à l’automne 2020, précise Luc Arvisais. Nous attendons la réponse. Nous nous positionnons clairement comme leaders dans l’électrification des transports. » Dans l’immédiat, il peut se réjouir de l’amélioration de la démographie de Shawinigan. En 2001, au moment de la création de la nouvelle ville (qui englobait dorénavant Grand-Mère, entre autres), la population était de quelque 52 000 habitants. En 2016, après un long déclin, elle en comptait à peine plus de 49 000. Mais depuis 2020, elle est revenue au-dessus du seuil des 50 000. La ville attire du monde. « Et les inscriptions au cégep qui avaient elles aussi baissé sont reparties à la hausse », ajoute M. Arvisais, en signalant que c’est là un élément encourageant pour les organismes et les entreprises qui auront besoin de renfort. Le maire Michel Angers y voit une preuve que les efforts portent des fruits. Il est naturellement sensible lui aussi aux enjeux démographiques et il réitère l’ouverture de sa ville aux immigrants. « Par exemple, nous avons aidé les
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musulmans de la ville à mettre en place leur mosquée, dit-il. Nous sommes accueillants envers les gens venus d’ailleurs. C’est essentiel pour nous. » Ancien syndicaliste à la CSN, alors lié à une grande entreprise, il demeure attentif aux enjeux sociaux tout en misant sur les PME de sa ville : « Au Québec, on réalise aujourd’hui que 90 % des emplois sont créés par les petites et moyennes entreprises. Nous l’avons pris, ce virage entrepreneurial, et la communauté grandit. Nous avons mobilisé les gens. Ils ont répondu. » Il voit grand pour sa ville, tout comme les anciens diri geants du siècle passé qui étaient allés jusqu’à engager l’architecte de paysage américain Frederic Law Olmsted pour en redessiner les plans. Pour mémoire, c’est lui qui a conçu les plans du parc du Mont Royal, à Montréal, et de Central Park, à New York. C’est dire à quel point on voyait grand pour Shawinigan. Aujourd’hui, Michel Angers et sa ville ne sont pas en reste. « Je nous vois comme une micro Silicon Valley, dit-il. Shawinigan est déjà le troisième pôle numérique au Québec. Ajoutez la qualité de vie que nous pouvons offrir, tout est là pour réussir. »
PARTIR DE LOIN ET RÉUSSIR
LA RENAISSANCE DE THETFORD MINES PAR PIERRE THÉROUX, JOURNALISTE
NADEAU PHOTO SOLUTION
Son nom correspond de moins en moins à sa nouvelle physionomie.
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âtie autour de l’exploitation de ses gisements d’amiante, qui ont fait les beaux jours de son économie pendant plus de 100 ans avant d’amorcer un lent déclin jusqu’à la fermeture de la dernière mine il y a une dizaine d’années, Thetford Mines offre aujourd’hui un tout autre paysage. Bien sûr, les gigantesques montagnes de résidus témoignent encore de l’histoire de cette ancienne capitale mondiale de l’amiante. Un passé qui se tourne toutefois résolument vers l’avenir, car la ville s’anime d’un nouvel esprit d’entrepreneuriat et de diversification.
« On est parti de loin, mais on a réussi à se relever », souligne Marc-Alexandre Brousseau, maire de Thetford Mines depuis 2013, après avoir été commissaire à la Société de développement économique de la région de Thetford de 2005 à 2011. « Le mérite en revient aux entrepreneurs qui se sont relevé les manches pour diversifier leurs activités ou lancer de nouvelles entreprises », s’empresse-t-il d’ajouter.
MARC-ALEXANDRE BROUSSEAU Maire de Thetford Mines
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PARTIR DE LOIN ET RÉUSSIR
Imaginez le déclin : les emplois liés à l’industrie minière ont graduellement chuté de 4 000 à 0 ! La ville a même connu un exode de sa population puisque des gens devaient partir pour trouver du travail ailleurs. Mais le nouveau dynamisme favorise aujourd’hui le retour de certains d’entre eux, et même l’arrivée de nouveaux résidents. « On voit de jeunes familles qui viennent s’installer dans la ville », se réjouit M. Brousseau, en ajoutant que le faible prix des maisons contribue également à cette nouvelle tendance. « Pour un même salaire, vous êtes beaucoup plus riche chez nous. Et comme vous ne perdez pas de temps dans le trafic, vous avez beaucoup plus de temps libre », fait-il valoir. PLACE AUX PME Des PME autrefois liées aux mines ont entrepris de diver sifier leurs activités ou leurs marchés. Marc-Alexandre Brousseau cite notamment Industries Fournier, dont les équipements industriels comme des réservoirs ou des chaudières servent aussi dans les domaines de l’hydro électricité, des alumineries ou de la manutention du grain. Le fabricant de systèmes et de produits de manutention Convoyeur Continental, fondé en 1963, sert aussi une plus grande variété d’industries, notamment les pâtes et papiers, les usines de panneaux de bois aggloméré ou encore les usines de transformation alimentaire.
De nouvelles entreprises ont également vu le jour ces dernières années. Un exemple ? Lancée en 2009 dans un sous-sol, LDetek conçoit des analyseurs de gaz utilisés entre autres par Samsung, Apple, Coca-Cola et Air Liquide dans la fabrication de leurs produits. Après avoir tenté en vain d’attirer de grandes entreprises étrangères pour combler la fermeture graduelle de son industrie minière, à la fin des années 1990, la ville a plutôt mis son énergie à faire naître des entreprises ou à aider celles qui existaient déjà à prendre de l’expansion. Les résultats sont probants : l’immense majorité (95 %) des entreprises de la région ont été mises sur pied par des entrepreneurs locaux, dans différents domaines d’activité, et elles ont créé des centaines d’emplois au cours des dernières années. Thetford Mines s’affaire même à inculquer le désir d’entreprendre dans les salles de classe. On y organise depuis plusieurs années la semaine « Le Goût d’entreprendre », une activité entrepreneuriale où les élèves du secondaire et les étudiants du cégep visitent des entreprises et parti cipent à des conférences données par des gens d’affaires. « La culture entrepreneuriale, ça doit se développer le plus tôt possible. On veut montrer aux plus jeunes que se lancer en affaires, c’est aussi un métier d’avenir », déclare Marc-Alexandre Brousseau.
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LA GASPÉSIE REDEVIENT EN VOGUE BIEN AU-DELÀ DU TOURISME PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
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Elle a toujours attiré les Québécois, mais aujourd’hui, ils sont plus nombreux à s’y installer de façon permanente, pour quelques bonnes raisons.
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ON N’AVAIT PAS VU CELA DEPUIS DES DÉCENNIES a Gaspésie attire du monde, et pas seulement l’été en pleine saison touristique. Le plus récent bulletin de l’Institut de la statistique du Québec fait état d’un solde migratoire positif – plus de gens qui arrivent que ceux qui partent – de quelque 700 personnes entre juillet 2019 et juillet 2020. Elle partage ce gain avec les îles de la Madeleine, c’est vrai. Toutefois, il s’agit du meilleur bilan depuis 2001, quand on a commencé à compiler les données. On ne peut plus parler d’exode. À QUOI PEUT-ON ATTRIBUER CETTE EMBELLIE ? « Ce n’est pas compliqué, la région se réinvente et conti nue de le faire », affirme Daniel Côté, maire de Gaspé et premier vice-président de l’Union des municipalités du Québec. « Juste pour vous donner une idée, nous sommes maintenant les mieux couverts par un service Internet haute vitesse dans tout le Québec, 98 % de nos résidents y ont accès. Moins de gens vont s’inquiéter de savoir si nous disposons de l’électricité et du téléphone, comme on nous le demandait il n’y a pas si longtemps », se réjouit le maire.
VILLE DE GASPÉ
DANIEL CÔTÉ Maire de Gaspé Premier vice-président Union des municipalités du Québec LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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GASPÉSIE
JEAN-MARIE PERREAULT Résident de Bonaventure et membre actif Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs (CCDBDC)
MAURICE QUESNEL Directeur général Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs (CCDBDC)
LA QUALITÉ DE VIE : UN ATOUT Jean-Marie Perreault le sait depuis longtemps. Il est de ces arrivants qui contribuent à fortifier l’économie de la Gaspésie, bien que dans son cas, la conversion date de plusieurs années. Montréalais d’origine, il est arrivé à Bonaventure, dans la baie des Chaleurs, il y a environ 25 ans. « Nous avons découvert l’endroit comme touristes, dit-il, ça a été un coup de cœur, ma femme et moi avons décidé que c’était l’endroit pour nous installer et faire grandir notre famille. »
pour travailler ici, et le quatrième n’attend que la fin d’un contrat pour revenir lui aussi. La qualité de vie, ça ne s’invente pas », souligne M. Perreault.
Déjà en affaires, il s’est vite rendu compte que les liaisons Internet s’avéraient déficientes. Prenant le taureau par les cornes, il s’est lui-même organisé pour brancher son entreprise en payant pour mieux utiliser les réseaux en place : « Je me suis alors dit, si je peux le faire, pourquoi ne pas l’offrir aux autres ? » C’est ainsi qu’est née sa firme, navigue.com, qui lui a valu en 2016 un prix des Mercuriades, le gala de la Fédération des chambres de commerce du Québec, pour l’entreprise innovante en région. Il ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a lancé il y a trois ans Solution Infomédia, qui aide les entreprises dans leurs choix technologiques. Son marché s’étend aujourd’hui au-delà de la Gaspésie. « Et savez-vous quoi ? Nous avons quatre garçons qui ont poursuivi leurs études à l’extérieur, trois sont déjà de retour 32
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Il est l’un des membres actifs de la Chambre de commerce Baie-des-Chaleurs (CCDBDC), dont Maurice Quesnel est le directeur général, lui-même arrivé de l’extérieur, dans son cas de l’Estrie, en 2008. La CCDBDC est l’une des plus étendues au Québec, couvrant quelque 200 kilomètres de Matapédia jusqu’à proximité de Port-Daniel. « Oui, dit-il, les mauvaises années sont derrière nous, les jeunes reviennent, d’autres arrivent, et la tendance s’accélère depuis trois ou quatre ans. On réalise maintenant que c’est un endroit de rêve. » Il reconnaît la contribution d’organismes comme Place aux jeunes ou Vivre en Gaspésie, qui ont aidé à répandre les bonnes nouvelles : on y trouve du travail, de bons emplois, et, en prime, une belle qualité de vie. DES EMPLOIS DE QUALITÉ Des entreprises locales sont en bonne position. À New Richmond, Rail GD rajeunit des wagons, entre autres pour le luxueux train du Mountaineer Xpress qui permet d’admirer le passage à travers les Rocheuses. D’autres se font valoir, comme CFI Métal ou Construction LFG, à Carleton-sur-Mer.
Il fut une époque pas si lointaine où la Gaspésie dépendait essentiellement de la forêt, des mines et de la pêche. Les trois industries ont décliné, mais d’autres PME prennent la relève, tant en haute technologie que dans le circuit agroalimentaire, comme la brasserie Pit Caribou, maintes fois primée, de L’Anse-à-Beaufils, près de Percé. Maurice Quesnel s’en réjouit, lui qui travaille activement à régénérer l’économie de sa grande région en la mettant en valeur. « On a fini de voir la Gaspésie comme un endroit de petites jobs ou de gens qui ne font rien », commente-t-il. Cette progression demeure à géométrie variable. Le nord de la Gaspésie en profite moins que Gaspé ou que la baie des Chaleurs. Mais la présence d’importantes industries comme LM Wind Power (450 employés) ou Groupe Oméga, qui en compte 80, sans oublier le renouveau du tourisme et la stabilisation des pêcheries, a bien servi Gaspé. LE TRANSPORT, UN ENJEU DÉTERMINANT Cette reprise de l’économie régionale s’accompagne toutefois de nouveaux enjeux. Il faut recruter des gens, les transporter et les loger. Plus d’immigrants arrivent graduellement en Gaspésie, ce qui aide à atténuer le man que de main-d’œuvre qui frappe ici comme ailleurs. Mais il faut loger ces gens qui déménagent. Qui l’aurait cru ? La Gaspésie, ou tout au moins les endroits les plus recherchés, fait à son tour face à une crise du logement.
trajet pour comprendre à quel point ce serait attirant », souligne Maurice Quesnel, en parlant du chemin de fer qui longe la baie des Chaleurs jusqu’à Gaspé.
La question du transport s’impose, puisque même Internet ne peut réduire les distances. Les annonces récentes permettent de croire à une amélioration du transport collectif, par avion, par autobus ou même par train. « Les réparations s’accélèrent, et il faut avoir fait le
La desserte est interrompue depuis 2011. Québec a consenti des fonds pour remettre en état, d’ici 2025, la voie souvent endommagée. Le travail continue. Les espoirs sont permis. « Ils le sont aussi pour la desserte aérienne », évoque le maire de Gaspé.
ISTOCK PAR PIERREDESROSIERS
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GASPÉSIE
Ce serait un renversement de situation majeur. Il y a tout juste quelques mois, l’aéroport de la ville se voyait menacé d’être complètement déserté par quelque liaison aérienne que ce soit. Air Canada venait d’annon cer mettre la hache dans ses destinations régionales, et Gaspé n’échappait pas au couperet ; on devine qu’il s’agissait là d’une stratégie pour faire davantage pression sur Ottawa afin d’obtenir de l’aide.
ÉRIC GOURDE
MAIS LA NATURE A HORREUR DU VIDE Daniel Côté a eu la confirmation que Keolis, le trans porteur par autocar, va maintenir le service, au besoin par des ententes locales. Et en quelques semaines, on a annoncé le rétablissement des liaisons aériennes avec la Gaspésie, voire mieux, et Gaspé en profitera. Le transporteur Pascan, déjà présent par une liaison avec Bonaventure et les îles de la Madeleine, va ajouter Gaspé à ses trajets au moyen d’une entente avec Air Canada, qui devait obtempérer à une demande expresse du fédéral pour avoir droit à du soutien financier. Pascan en profite pour mettre en service trois avions neufs, des SAAB de 32 passagers. En même temps, la compagnie PAL, de Terre-Neuve-et-Labrador, vient de s’entendre avec WestJet pour desservir Gaspé trois fois par semaine vers Québec et Montréal. Prix de lancement : 300 $ aller-retour. Quand on se rappelle qu’il en coûtait plus cher de se rendre à Gaspé qu’à Paris… « Les gens recommencent à croire en notre belle région, et ce n’est qu’un début, se réjouit Daniel Côté, tout se réinvente ici, le transport, oui, mais aussi l’industrie. Nous avons le vent dans les voiles, et je ne parle pas seulement du fait que c’est ici que se développe l’énergie éolienne pour le Québec ! » Compte tenu de la pandémie, les touristes seront-ils bien accueillis en Gaspésie malgré certains dérapages survenus l’été dernier ? Le maire est optimiste : « L’immense majorité des visiteurs, je dirais 99 % d’entre eux, ont été respectueux. Il y a eu des excès, ça m’a valu une allusion amusante au Bye Bye… On s’attend à une excellente année, les réservations sont en hausse pour l’hébergement, le Québec nous a attribué la gestion des droits de camping sur les plages, la Gaspésie est en affaires ! »
ISTOCK PAR PIERREDESROSIERS
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PARTENAIRES D’AFFAIRES ET DE VIE !
VILLE DE LAVAL
DOSSIER PROMOTIONNEL
Cette tribune offre une occasion intéressante à des municipalités particulièrement dynamiques de faire valoir leurs principaux atouts auprès de notre lectorat, les décideurs économiques et politiques du Québec. Le développement de tout territoire passe par une bonne santé économique et la création d’emplois, qui génèrent la richesse collective, permettant aux municipalités d’offrir des services de meilleure qualité et de planifier l’avenir avec confiance. Découvrez les forces de ces municipalités modèles.
LAVAL
SIMON BUJOLD
MRC NICOLET-YAMASKA
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU
ANDRÉ FALARDEAU
NICOLAS MITHIEUX
SAINT-AMABLE
GASPÉ
VILLE DE GATINEAU
LÉVIS
REPENTIGNY
DANIEL THIBAULT
VILLE DE REPENTIGNY
SHERBROOKE
GATINEAU LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Laval
CAPITALE DES OPPORTUNITÉS Durant la période qui a précédé la crise provoquée par la COVID-19, Laval connaissait un élan remarquable. Tous les signes vitaux de son économie pointaient dans la bonne direction : marché du travail dynamique, croissance soutenue de la richesse, permis de construction et investissements immobiliers à la hausse, tourisme sur une lancée, etc. Laval a bien sûr subi les contrecoups des règles imposées par la pandémie – personne n’y a échappé –, mais elle a su reprendre son élan, et les perspectives d’avenir sont reluisantes.
« Notre structure économique diversifiée, notre démographie et notre localisation géographique ont été nos principaux atouts au fil du temps. Ils sont la source même de notre résilience. Mais en marge de la crise, la mobilisation et l’agilité remarquables dont ont fait preuve nos partenaires privés et publics font la différence », affirme le maire de Laval, Marc Demers.
Laval traverse mieux la crise grâce à des secteurs porteurs tels le biophar maceutique, la logistique, l’agroalimentaire et les services technologiques. De plus, de grands chantiers de revitalisation prennent leur envol, notamment au centreville.
VILLE DE LAVAL
MISER SUR UNE ÉCONOMIE RÉSILIENTE Cette perspective est largement partagée par Desjardins Études économiques qui, année après année, indique que l’économie lavalloise croît à un rythme supérieur à celui de la province. Ses analyses démontrent que le produit intérieur brut de Laval a affiché l’an dernier la décroissance la plus faible comparativement aux autres régions et qu’en 2021, la ville devrait connaître la meilleure croissance économique au Québec.
MARC DEMERS Maire de Laval
Sur le plan immobilier, le secteur industriel se porte très bien. Un faible taux de vacance appelle de nouvelles constructions. Quant au secteur du bureau, il faudra bien entendu le redynamiser en tenant compte des nouvelles tendances en télétravail. Enfin, la démographie joue en faveur de Laval pour mieux affronter l’enjeu de la rareté de main-d’œuvre au cœur des préoccupations des entrepreneurs. Sa population connaît un taux de croissance parmi les plus élevés de la province. Elle est aussi plus jeune et compte sur un apport remarquable de l’immigration. « Nous misons sur des partenaires socioéconomiques engagés qui ont su élever leur jeu devant la pandémie. Les collaborations sont plus solides que jamais. En assurant la coordination des interventions, nous garantissons une plus grande cohésion au profit des entreprises et des entrepreneurs lavallois », souligne Stéphane Boyer, viceprésident du comité exécutif et responsable des dossiers économiques. 36
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SE DONNER UN PLAN DE RELANCE CONCERTÉ La contribution de ces acteurs a fait en sorte que Laval a pu, dès juillet 2020, déposer un plan de relance concerté sous le thème « Laval, capitale des opportunités ». Ce plan, doté d’une enveloppe de 20 millions de dollars, vise à accompagner et à soutenir les entrepreneurs et les entreprises dans la transition vers une économie postpandémie. Il constitue, sur un horizon de 18 à 24 mois, le premier jalon du plan stratégique 20212025 du territoire.
En matière de commerce, le Service du développement économique, par l’entre mise du Centre québécois d’innovation en com merce, a mis en place l’initiative API (Achetons plus ici ) pour épauler les commerçants dans leur virage numérique, tout en faisant rayonner les solutions québécoises. Au cœur de la Cité de la Biotech, le Centre québécois d’innovation en biotechnologie a un projet d’expansion pour accueillir encore plus de nouvelles entreprises et favoriser l’innovation dans ce domaine névralgique.
VILLE DE LAVAL
VILLE DE LAVAL
Dans cette foulée, Laval offre le nouveau Programme d’accélérateur d’opportunités. Une aide financière allant jusqu’à 100 000 $ peut être octroyée pour l’acquisition d’équipements destinés à la transformation numérique. Cette somme peut être bonifiée à hauteur de 125 000 $ si le projet comprend un volet Internet des objets. Ce programme s’ajoute aux programmes de crédit de taxes foncières reconduit et bonifié à la fin de 2020.
VILLE DE LAVAL
S’ENGAGER DANS L’ÉCONOMIE DE DEMAIN La Grande rencontre IMPACT économique qui s’est tenue le 24 septembre dernier a réuni plus de 300 participants qui ont notamment validé quatre priorités d’action : la transformation numérique, le soutien à la productivité et l‘innovation, l’accompagnement stratégique auprès des entreprises et le renforcement de l’écosystème.
STÉPHANE BOYER Vice-président du comité exécutif et responsable des dossiers économiques
LIDIA DIVRY Directrice du Service du développement économique
Le Pôle régional d’économie sociale de Laval poursuit sa mission de consolider et d’encourager l’essor du réseau des entreprises d’économie sociale du territoire à l’aide de son laboratoire et de sa génératrice d’innovation sociale. La Table de développement agroalimentaire de Laval assure le suivi de la mise en œuvre du Plan de développement de la zone agricole, notamment au regard de la mise en valeur du label Saveurs de Laval, de l’achat local et de nouveaux modèles d’affaires. Avec Symbiose Laval, la Chambre de commerce et d’industrie de Laval mène un projet d’économie circulaire dans le cadre duquel elle accompagne des entreprises dans la gestion de leurs matières résiduelles. Enfin, Tourisme Laval et Culture Laval continuent de travailler d’arrachepied pour assurer la relance de leurs secteurs respectifs. « Il y a lieu d’être fiers du travail accompli avec nos partenaires pour relancer l’économie lavalloise sur une base durable. Ce qui me réjouit le plus est la priorité que nos entreprises accordent à la transformation numérique et à la productivité. C’est là que nous pourrons élever notre jeu pour attirer et faire croître les entreprises selon une vision économique partagée, plus écologique et innovante, qui mène à une prospérité durable », conclut la directrice du Service du développement économique, Lidia Divry. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Saint-Amable
LE RETOUR DE LA POMME DE TERRE Remettre la pomme de terre de Saint-Amable dans l’assiette des Québécois : c’est l’objectif que s’est fixé cette municipalité qui, de concert avec les agriculteurs locaux, a mis sur pied un projet majeur de relance agricole estimé à 75 M$. Un projet à saveur locale et nationale !
En effet, la culture de ce légume a longtemps été le principal moteur économique de la municipalité, située en plein cœur de la Montérégie. Mais, en 2006, la découverte du nématode à kyste, un parasite dévastateur pour les plants de pommes de terre, a donné un coup dur à cette industrie, rappelle le maire. En 15 ans, le nombre d’agriculteurs y cultivant le légume est passé de 21… à 5. « L’industrie a essuyé des pertes directes de plus de 50 M$ », rappelle-t-il. Et cela, sans compter les pertes indirectes en main-d’œuvre, en équipements ou en bâtiments inutilisés, ajoute-t-il. Quinze ans plus tard, les agriculteurs ne peuvent semer que certaines variétés de pommes de terre résistantes à ce parasite, sans danger pour la santé humaine. Ils doivent aussi pratiquer la rotation des sols avec d’autres cultures, comme celle du soya ou du maïs, cinq fois moins rentables que celle de ce légume-racine, ou encore laver les produits maraîchers et les équipements agricoles qui transitent sur le territoire et vers l’extérieur. Ces contraintes occasionnent des coûts supplémentaires lors de la production, la récolte et la transformation. « Aujourd’hui, la crise n’est pas terminée, et les conséquences économiques sont lourdes, puisque ce parasite peut survivre des décennies dans la terre », explique Stéphane Williams. Le plan de relance économique permettra donc de renverser la vapeur et de valoriser l’ensemble des terres agricoles de Saint-Amable, soit plus de 3 000 acres, actuellement sous-exploitées, précise-t-il. L’UNION FAIT LA FORCE Pour redonner un second souffle à l’industrie de la pomme de terre, la Ville et les agriculteurs locaux misent donc sur la création d’une usine de transformation agro-alimentaire, dont les coûts sont évalués à 24 M$. Établie sous forme de coopérative, cette installation permettra aux producteurs et aux transformateurs agricoles d’unir leurs forces en matière de production et de commercialisation ; ils partageront équipements, expertise et main-d’œuvre, ce qui générera des économies d’échelle. 38
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VILLE DE SAINT-AMABLE
Implantation d’une usine de transformation agro-industrielle « zéro déchet » sous forme de coopérative ; augmentation de la capacité de production et de transformation de ce légume-racine ; création d’un centre de recherche appliquée sur les phytopathologies de la pomme de terre ; et valorisation de toutes les terres agricoles : misant sur le développement durable, ce projet permettra de redonner à la pomme de terre de Saint-Amable la place qui lui revient, estime son maire, Stéphane Williams.
STÉPHANE WILLIAMS Maire de Saint-Amable
Une première étude a aussi permis d’identifier une variété de pommes de terre, ainsi que des cultures de rotation comme la patate douce, la carotte et le navet, qui résistent au nématode et qui pourront être transformés dans cette usine. Cela fera passer la capacité de transformation locale à 60 000 tonnes par année, en plus d’aug men ter la capacité annuelle de pro duction de produits maraîchers de 300 000 à 900 000 tonnes. Toutes les parties de la pomme de terre y seront valorisées, selon « les meilleures pratiques du principe zéro déchet, ajoute Stéphane Williams. Plusieurs avenues sont considérées. Par exemple, la chair sera extraite de la pelure pour en faire des gnocchis ou des granules utilisés dans les collations, alors
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INVESTIR EN AGRICULTURE POUR RELANCER L'ÉCONOMIE DE TOUTE UNE RÉGION
que la pelure pourra servir à la fabrication d’emballages alimentaires compostables. » Il sera possible de transformer les résidus en énergie pour alimenter l’usine.
TOURNÉE VERS L’AVENIR « Ce projet, bien enraciné dans sa communauté, pourrait rayonner au-delà de Saint-Amable », explique pour sa part Jean-Pierre Bouchard, directeur général de la municipalité montérégienne. En effet, ce plan s’inscrit en droite ligne avec les objec tifs de développement du secteur bioalimentaire du Québec et de la Communauté métropolitaine de Montréal, qui vise à accroître l’autonomie alimentaire de la province, à intégrer les principes d’économie
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Ce plan concerté prévoit aussi l’implantation d’un centre de recherche appliquée aux phytopathologies de la pomme de terre et à d’autres cultures de rotation. Ainsi, les terres contaminées de Saint-Amable pourront devenir un laboratoire pour étudier le nématode à kyste. S’ajoutera à cela une mise à niveau des infrastructures incluant la construction d’une route menant à l’autoroute 30. Ce tronçon ne limitera pas seulement la circulation de camions dans la ville, mais assurera un lien plus direct vers cette voie rapide aux résidents, « en plus de consolider le positionnement stratégique de Saint-Amable dans la grande région de Montréal par rapport au marché montréalais et québécois », précise Stéphane Williams.
LA POMME DE TERRE, AU CŒUR DE LA VITALITÉ DU TERRITOIRE
circulaire, à favoriser la relève agricole grâce à un nouveau modèle d’affaires et à stimuler la diversité des cultures. Voilà une façon pour cette ville de 13 000 habitants de faire sa part, en offrant des choix écoresponsables aux consommateurs, en plus de stimuler l’achat local et de contribuer à une offre de produits 100 % québécois sur les tablettes, selon Stéphane Williams. « De plus, le secteur bioalimentaire génère de fortes retombées socioéconomiques et représente un important levier de la vitalité des territoires », ajoute le maire. En effet, les produits congelés pourraient aussi ouvrir le marché de l’exportation à Saint-Amable. Sans compter que cette formule novatrice, qui réunit producteurs et transformateurs, pourrait bien faire des petits ailleurs au Québec. Actuellement, la ville de Saint-Amable et les agriculteurs ont déjà franchi plusieurs étapes pour la réalisation du projet. À ce stade, une deuxième étude technico-économique doit être effectuée pour définir les caractéristiques optimales de rentabilité de l’usine. Une histoire à suivre ! n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Saint-Jean-sur-Richelieu
DEVENIR LE NOUVEAU BURLINGTON DU QUÉBEC
« On veut devenir le nouveau Burlington du Québec », explique le maire Alain Laplante, en référence à cette ville du Vermont réputée pour son centre-ville attractif. La rue Richelieu, principale artère commerciale de la ville, présente un nouveau visage avec son offre de commerces locaux et de niche. « On ne veut pas de grandes chaînes pour laisser la place à des boutiques spécialisées comme Chaussures Pierre Roy, qui attire une clientèle venue de partout. C’est ce qui rend un centre-ville dynamique », soutient Alain Laplante. Sans parler de ses restaurants aux cuisines diversifiées, de la présence de galeries d’art et d’une riche animation culturelle sur la nouvelle place publique. « En raison de son emplacement à proximité du canal de Chambly, notre centreville était déjà un joyau qui avait juste besoin d’être poli. Il donne maintenant une âme à la ville », affirme le maire. Le pont Gouin, qui relie le Vieux-Saint-Jean et le Vieux-Iberville, a été remplacé par un nouveau pont dont les travaux devraient être achevés en juillet. Déjà ouvert à la circulation, ce nouvel ouvrage, avec son système d’éclairage, devient une signature distinctive dans le paysage johannais. Pour attirer les touristes, Saint-Jean mise toujours sur son événement phare, l’International des montgolfières, mais sous une nouvelle forme. « Pour maximiser les retombées économiques sur l’ensemble de nos commerçants, nous voulons le décloisonner pour que des activités se déroulent tout au long de l’été sur différents sites. L’International, qui a lieu en août et attire 400 000 personnes, deviendrait l’apogée de notre saison touristique », explique Alain Laplante. POPULATION EN CROISSANCE Saint-Jean-sur-Richelieu connaît une période de prospérité économique qui se reflète sur les revenus de la Ville. En 2020, malgré la pandémie, elle a engrangé des surplus de 20 M$. Sa population est en croissance. « D’ici 2022, on devrait atteindre la barre des 100 000 habitants, se réjouit le maire. Cela a un impact positif sur les revenus fonciers. On connaît un boom immobilier qui est apparu avant la pandémie, mais qui s’est amplifié depuis. À Saint-Jean, le prix des maisons est plus abordable que sur la Rive-Sud, ce qui attire de nouveaux résidents. » Toutefois, cette croissance met de la pression sur le développement résidentiel puisque l’espace commence à se faire plus rare. Pour ne pas empiéter sur 40
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
VILLE DE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU
Saint-Jean-sur-Richelieu est une ville en transformation. Il y a quelques années, l’administration municipale a entrepris un vaste projet de revitalisation du Vieux-Saint-Jean pour offrir une cure de jeunesse à son centre-ville. Travaux d’infrastructures, construction d’un nouveau pont, place publique revampée, offre commerciale bonifiée, développement immobilier… Cet ambitieux projet de plusieurs dizaines de millions de dollars vise à faire de Saint-Jean-sur-Richelieu une destination touristique de choix.
ALAIN LAPLANTE Maire de Saint-Jean-sur-Richelieu
les terres agricoles et sur les milieux humides, la municipalité doit revoir ses façons de faire pour densifier son territoire au lieu de s’étendre. « On souhaite développer, mais de façon durable, souligne Alain Laplante. Cela nous oblige à être créatifs. » Saint-Jean doit aussi repenser le développement de ses zones industrielles. « Il nous reste des terrains pour une dizaine d’années encore, ce qui est peu. Il nous faut donc utiliser à bon escient l’espace dont on dispose », explique le maire qui mise entre autres sur le développement du site de l’aéroport.
NICOLAS MITHIEUX
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ILLUMINATION DU NOUVEAU PONT GOUIN, RELIANT LA RIVE EST ET OUEST DE LA RIVIÈRE RICHELIEU
Son but : en faire un véritable moteur économique pour la région. Pour y arriver, il souhaite éliminer deux des trois pistes pour créer une nouvelle zone industrielle.
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ATTERRISSAGE D’UNE MONTGOLFIÈRE SUR UNE TERRE AGRICOLE DU SECTEUR L’ACADIE
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VISION DURABLE Par ailleurs, l’administration municipale prévoit la mise en œuvre d’une politique de développement durable qui a fait l’objet d’une vaste consultation citoyenne. Les employés muni cipaux, les partenaires économiques, environnementaux et culturels, les entrepreneurs de même que les jeunes générations ont eu leur mot à dire. La politique, qui devrait être adoptée avant l’été, s’articule autour de cinq grands thèmes, soit la protection des milieux naturels, l’aménagement durable du territoire, l’économie circulaire, la mobilité durable et l’autonomie alimentaire.
YANNICK BESSETTE
« Les activités de l’aéroport, qui est aménagé à proximité des quartiers résidentiels, créent de la nuisance pour la population. Rationaliser les espaces nous permettrait de planifier un développement qui serait viable », soutient Alain Laplante. Sur le site de l’aéroport, la Ville exploite déjà un incubateur d’entreprises qui accueille une dizaine de jeunes pousses (start-up).
COMMERCES DE LA RUE CHAMPLAIN, DEVANT LE PARC DES ÉCLUSIERS DU VIEUX-SAINT-JEAN
Ce ne peut être que de bon augure pour l’avenir de Saint-Jean-sur-Richelieu. n
PATRICK BOUCHER
« On a été surpris par le niveau d’enthousiasme démontré par la population, raconte Alain Laplante. Les gens veulent être proactifs et innovants pour protéger l’environnement. »
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
MRC Nicolet-Yamaska
SE DÉVELOPPER DANS LE RESPECT DE SON ADN Située dans les plaines du Saint-Laurent, au cœur du Québec, Nicolet-Yamaska offre un cadre de vie enchanteur où se mêlent harmonieusement le rural et l’urbain. La MRC propose un milieu de vie des plus florissants dans le but de séduire toutes les personnes qui voient l’avenir en vert.
Alors que la municipalité régionale de comté (MRC) de Nicolet-Yamaska connaît une rapide progression sur le plan du développement économique et une croissance en population, l’Institut de la statistique du Québec la classe désormais au troisième rang des indices économiques du Centre-du-Québec. « Nous avons décidé de nous développer en respectant notre essence, souligne Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet et préfète de la MRC. Nous sommes entourés de grandes villes industrielles avec lesquelles nous nous positionnons en complémentarité plutôt qu’en compétition. »
VERS UNE TRANSITION ÉCOLOGIQUE Nicolet-Yamaska est la première MRC au Québec à se doter d’un plan de transition écologique, vaste mouvement mondial qui vise un changement des modèles économiques et sociaux pour transformer en profondeur les façons de consommer, de produire, de travailler et de vivre. Ce plan déjà bien entamé propose 40 actions échelonnées sur les prochaines années. « Nous déployons actuellement des solutions afin de répondre aux besoins de mobilité en proposant des solutions de rechange comme le transport collectif et des bornes électriques réparties dans nos 16 municipalités. S’ajoutera bientôt un réseau de vélo-stations comprenant aussi des vélos électriques en partage. Une croissance qui respecte l’essence de la région se traduisant par un développement durable et soucieux de l’environnement », souligne Mme Dubois. DES DÉMARCHES INNOVANTES POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES Au chapitre du développement économique, la MRC aide les entreprises présentes sur son territoire à connaître du succès, explique Caroline Vachon, directrice générale adjointe de la MRC. « Ce sont nos meilleurs alliés, nous les aidons à grandir en collaboration avec l’écosystème local », dit-elle. Ainsi, un service d’accompagnement pour l’intégration des technologies numériques a été mis en place avec les partenaires régionaux pour améliorer les processus de production. Pour le recrutement de la main-d’œuvre, la MRC travaille en collaboration avec ses partenaires gouvernementaux et communautaires pour que citoyens, entreprises et municipalités soient mieux préparés à accueillir les 42
LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
MRC NICOLET-YAMASKA
Michel Côté, directeur général de la MRC Nicolet-Yamaska, ajoute : « Nous offrons un cadre de vie plaisant à proximité de grands centres où s’allient la nature et ses avantages. Nous sommes un territoire d’accueil où tous peuvent s’épanouir tant dans leur carrière que dans leur milieu de vie. »
GENEVIÈVE DUBOIS Mairesse de Nicolet et préfète de la MRC
nouveaux arrivants. « Nos élus s’engagent à offrir des communautés accueillantes, et les résultats sont là », se réjouit Caroline Vachon. Nicolet-Yamaska comporte d’indéniables atouts, dont un réseau à fibre optique en voie d’être déployé sur l’ensemble du territoire. « Cela a été un travail de longue haleine. On a réussi à le faire grâce à la volonté de la MRC d’aider ses entreprises par une offre de services améliorée en matière de développement économique », souligne Claude Lefebvre, maire de Baie-du-Febvre, ajoutant que des entreprises comme Novabus
ANDRÉ FALARDEAU
BUZZ PHOTO
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PORT SAINT-FRANÇOIS, NICOLET
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LA MUNICIPALITÉ DE SAINT-LÉONARD-D’ASTON
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PONT DU RANG DE L’ÎLE, NICOLET
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LA MUNICIPALITÉ DE PIERREVILLE, SECTEUR NOTRE-DAME-DE-PIERREVILLE
Pour soutenir le commerce de détail, secteur grandement touché par la pandémie, 11 municipalités sont engagées dans une démarche de revitalisation pour animer les cœurs villageois avec des commerces qui répondront aux besoins des citoyens, des entreprises et de leurs employés. Un spécialiste a d’ailleurs été embauché à cette fin.
ANDRÉ FALARDEAU
à Saint-François-du-Lac font des investissements importants pour leur développement, et les retombées se font sentir tant auprès des commerçants et des fournisseurs locaux que par l’arrivée de nouveaux résidents.
UN DÉVELOPPEMENT ÉCOTOURISTIQUE Dans cette vision d’un cadre de vie axé sur la nature, le développement de l’écotourisme prend une place importante. « Tout le milieu s’y engage », rapporte Frédéricke Gervais, agente de promotion du territoire, énumérant les joyaux de la région comme le lac Saint-Pierre, le fleuve ainsi que les rivières Nicolet et Saint-François. La MRC travaille par ailleurs sur un grand projet porteur : le développement de l’île Moras, d’une superficie de 20 km2, actuellement propriété de la Défense nationale, pour en faire un parc écotouristique. Ce projet à moyen terme en est actuellement à l’étape de l’étude de préfaisabilité. Nicolet-Yamaska, c’est également le paradis des cyclistes. Des circuits de cyclotourisme et d’agrotourisme sont déjà en place, et d’autres figurent sur la planche à dessin. La culture n’est pas en reste. Le Théâtre Belcourt, par exemple, offre une programmation diversifiée. Notons également la présence
ANDRÉ FALARDEAU
Le virage vert des entreprises est aussi un élément majeur de la vision des élus de Nicolet-Yamaska. « Nous déployons une symbiose industrielle pour favoriser l’économie circulaire entre nos entreprises conformément à notre vision de transition écologique, nous ajoutons de nouveaux services pour les accompagner dans ce virage vert », ajoute Claude Lefebvre.
du Musée des cultures du monde et du Musée des Abénakis, classé première institution muséale autochtone du Québec. « Notre vision est celle d’une économie innovante et prospère qui repose sur la force motrice du développement collectif durable. Nous avons des atouts indéniables à offrir à des promoteurs, à des citoyens et à des immigrants qui veulent s’installer chez nous », souligne Sébastien Turgeon, conseiller en communication à la Ville de Nicolet. « Avec une multitude de petits gestes pour la mobilité, l’accompagnement aux entreprises, l’accueil des personnes immigrantes, pas à pas, nous transformons la dynamique du territoire », conclut Claude Lefebvre. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Gaspé
UN APPEL AUX INVESTISSEURS POUR SOUTENIR LA CROISSANCE Des entreprises se développent et créent des emplois, de nouveaux habitants arrivent par centaines chaque année ; Gaspé a besoin de construire des logements et d’ouvrir des places en garderies.
En chiffres, ce sont de 100 à 300 nouveaux habitants qui s’ajoutent chaque année aux 15 200 citoyens déjà établis dans la plus grande ville de la péninsule gaspésienne. Cette croissance pose d’importants défis, explique son maire. La ville a un criant besoin d’au moins 300 unités d’habitation, un chiffre qui pourrait grimper encore lorsque la firme indépendante chargée de documenter la pénurie de logements déposera son rapport. « Nous invitons les investisseurs immobiliers à regarder de notre côté, poursuit le maire. Les investissements locaux ne suffisent pas. » Comme incitatif, une loi privée de l’Assemblée nationale autorise Gaspé à accorder un congé de taxe de services et de taxe foncière pendant cinq ans à tout promoteur immobilier qui vient construire des logements sur son territoire. Du côté des garderies, 192 familles sont présentement inscrites sur la liste d’attente pour obtenir une place. « C’est énorme pour une ville de la taille de Gaspé, explique Daniel Côté. Nous travaillons avec le ministre pour augmenter l’offre en CPE, mais il y a aussi de la place pour les garderies privées. » DES INDUSTRIES EN EFFERVESCENCE Éoliennes, pêcheries, tourisme et services… Quatre industries principales tissent la vie économique de Gaspé et elles se portent plutôt bien, se réjouit le maire. Si une volonté politique a amené l’industrie éolienne en territoire gaspésien à la fin des années 1990, Gaspé est devenue un leader en la matière avec Nergica, un centre de recherche en innovation et énergies renouvelables, et LM Wind Power, qui emploie 450 personnes et exporte ses pales d'éoliennes sur les marchés internationaux. « De jeunes entrepreneurs ont profité de ces circonstances favorables pour foncer et créer des PME. Elles développent une expertise ou fabriquent des composantes d’éoliennes. L’industrie éolienne connaît une forte croissance », rapporte Daniel Côté. L’industrie de la pêche, autre secteur économique important, génère quelque 1200 emplois à Gaspé seulement. Rivière-au-Renard, capitale des pêches maritimes du Québec, est le port où il se fait le plus de débarquement en 44
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ROGER ST-LAURENT PHOTOGRAPHE
« Nous connaissons une vague de croissance inédite depuis longtemps et nous prévoyons qu’elle va se poursuivre. Nous devrions faire d’ailleurs d’importantes annonces au cours des prochains mois pour la création de centaines d’emplois dans notre ville », explique Daniel Côté, maire de Gaspé.
DANIEL CÔTÉ Maire de Gaspé
volume de produits de la mer au Québec, des crevettes, du homard, du crabe et du poisson de fond. Deux grandes entreprises de transformation de la crevette font travailler près de 500 personnes en plus des autres entreprises de transformation, de mise en marché et de services. « On ne parle pas de croissance énorme pour l’industrie de la pêche, mais plutôt d’une stabilité créatrice de richesse. Entre les crises et les soubresauts, cette industrie a trouvé son point d’équilibre avec une bonne gestion des stocks ainsi que de l’offre et de la demande pour maintenir les prix à des niveaux rentables », explique Daniel Côté.
SIMON BUJOLD
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GASPÉ RÉSOLUMENT TOURNÉE VERS LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
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L’industrie du tourisme, pour sa part, connaît une belle croissance depuis quatre ans grâce à des investissements collectifs pour moderniser les infrastructures. Gaspé a remis son centre-ville au goût du jour, notamment avec le projet majeur du Berceau du Canada, un site historique et patrimonial autour de l’arrivée de Jacques Cartier et des peuples fondateurs, sis en bordure de la baie de Gaspé. « Sur le plan touristique, la péninsule gaspésienne est un tout, aussi travaillonsnous tous ensemble pour attirer les gens chez nous et nous répartir par la suite cette clientèle touristique », dit le maire de Gaspé.
JONATHAN DESJARLAIS
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CENTRE-VILLE DE GASPÉ
PLUS IMPORTANT PORT DE PÊCHE DE LA GASPÉSIE À RIVIÈRE-AU-RENARD À GASPÉ
LES DÉFIS DU TRANSPORT Si les déplacements posent un défi pour les régions éloignées, la situation s’améliore à Gaspé, selon Daniel Côté. Du côté du transport aérien, d’abord, avec l’arrivée de deux transporteurs depuis le départ d’Air Canada, soit Pascan et Pal Airlines, une compagnie terre-neuvienne. La saine compétition qui s’installe exerce une pression à la baisse sur les prix.
JEAN-GUY BÉLIVEAU
Enfin, Gaspé étant la plus grande ville de la péninsule, les entreprises de services constituent aussi un apport économique important. Bureaux gouvernementaux, services commerciaux, services de soutien aux entreprises du secteur des éoliennes ou de la pêche, « on sent une effervescence, poursuit Daniel Côté. Malgré la pandémie, nous n’avons jamais reçu autant de demandes d’ouverture d’entreprises ».
Quant au transport ferroviaire, inexistant pour le moment à Gaspé, il pose des enjeux importants, notamment pour le transport des éoliennes, qui doivent franchir 250 km par la route 132 pour embarquer à bord de trains à New Richmond. Le maire de Gaspé se dit toutefois encouragé par le plan d’investissement du gouvernement québécois qui suit actuellement son cours. « Nous avons travaillé fort pour convaincre le gouvernement. Des investissements s’en viennent, autour de 250 millions de dollars, il faut juste être patient », conclut Daniel Côté qui espère voir un convoi entrer en gare à Gaspé en 2025. n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Sherbrooke
IMAGINER SHERBROOKE AUTREMENT L’ambition de Steve Lussier, maire de la ville de Sherbrooke depuis 2017, est bien ancrée : rendre sa ville prospère. Cet objectif est en voie de se réaliser.
Accompagné de Marie-France Delage, directrice générale adjointe, développement et partenariats pour la Ville de Sherbrooke, Steve Lussier ne tarit pas d’éloges sur sa ville, en pleine effervescence économique malgré la pandémie. « On a décidé de revitaliser le centre-ville en menant simultanément trois chantiers majeurs qui changeront son visage. L’objectif est de le dynamiser et de proposer une mixité et des milieux de vie à grandeur humaine », affirme le maire, ajoutant que sa ville est reconnue pour offrir un milieu de vie exceptionnel avec ses deux universités et ses trois collèges.
Parmi eux figure Espace Centro, point d’ancrage de la revitalisation du centre-ville de Sherbrooke. Ce projet, qui nécessitera un investissement de 81 M$ d’argent public et privé, comportera deux bâtiments. L’un, baptisé Quartier général de l’entrepreneuriat, sera notamment occupé par des organismes paramunicipaux de développement économique et comptera six étages. L’autre, de 10 étages, offrira des locaux commerciaux, des bureaux ainsi que des logements locatifs. « Avec ce projet viendront également une place publique accessible à tous, un potager urbain sur la toiture d’une des tours, un stationnement étagé offrant des bornes électriques et des stationnements pour vélos », précise Mme Delage. Le maire encourage la création de ce premier potager et espère en voir pousser plusieurs autres au cours des prochaines années afin de permettre à Sherbrooke de s’illustrer, mais surtout de devenir une référence en matière de ville verte. DES SECTEURS EN TRANSFORMATION À quelques pas d’Espace Centro, la Ville revitalisera le secteur des Grandes-Fourches Nord, au bout des rues Abénaquis et Court, et en fera ainsi un nouveau quartier. La construction d’un pont permettra aux citoyens de se réapproprier les berges de la rivière Saint-François où ils pourront profiter d’un vaste parc linéaire et de nouveaux espaces publics. Le projet sera réalisé au coût de 40 M$, dont 26 M$ proviennent du gouvernement du Québec pour la construction du nouveau pont. 46
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VILLE DE SHERBROOKE
ESPACE CENTRO Marie-France Delage explique que tous les projets de Sherbrooke sont élaborés dans une perspective de développement économique et durable, de concert avec de nombreux partenaires publics et privés.
STEVE LUSSIER Maire de Sherbrooke
Situé à l’entrée du centre-ville, le grand projet de reconfiguration de la rue Galt Ouest suit son cours. Il s’agit d’un investissement de 12,4 M$ excluant l’immeuble à logements. Au cœur du secteur, on assistera aussi à la construction de 116 logements sociaux bordés par le parc Alfred-Élie-Dufresne. Afin de respecter le plan de mobilité durable, on prévoit l’aménagement de bandes cyclables unidirectionnelles. « Le projet intègre un terre-plein central végétalisé, et un toit vert est aussi prévu sur le nouvel immeuble de l’Office municipal d’habitation », explique
le maire. Pour lui, il s’agit d’une occasion rêvée de façonner le Sherbrooke de demain. UN BEL AVENIR Selon Steve Lussier, la Ville de Sherbrooke a obtenu 670 M$ de la part de partenaires privés, créant ainsi plus de 1 000 nouveaux emplois sur son territoire en 2020.
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QUARTIER WELL SUD
QUARTIER GALT OUEST
Sherbrooke, par sa vision, est sur le point d’achever la transformation de son économie en offrant des emplois de grande qualité. Le maire espère bientôt obtenir la désignation « zone innovante », ce qui permettra à Sherbrooke de réaliser un rêve ambitieux : voir ses jeunes poursuivre leur cursus scolaire de la maternelle jusqu’à l’université, mais également s’y établir et bâtir le futur proche de la ville. n
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Repentigny
LE PARI RÉUSSI DE LA TECHNOLOGIE Au lendemain de la fermeture de l’un des plus gros employeurs de la région en 2015, la municipalité régionale de comté (MRC) de L’Assomption s’est rapidement mise à l’œuvre afin de mettre sur pied une stratégie de relance qui allait porter l’avenir de ses communautés. C’est ainsi que CieNOV a vu le jour. Bras économique de la MRC, sa mission est d'offrir aux entreprises des services concrets d’accompagnement et de financement en soutien à leur croissance. La nécessité d’une relance économique est devenue le moteur de plusieurs grands projets porteurs et avant-gardistes s’appuyant sur l’innovation, l’entrepreneuriat et la création d’emplois à valeur ajoutée.
Parmi ceux-ci, le créneau CIETECH (Centre d’intégration et d’expertise en technologies d’expérience), première initiative du genre, allait devenir un projet phare, dont l’objectif premier est de propulser l’innovation technologique et de positionner la Ville de Repentigny de façon distinctive dans le monde municipal.
« Bien avant la crise sanitaire, notre MRC envisageait son avenir économique par l’utilisation de technologies émergentes. La création de CIETECH démontre que nous avons fait preuve d’une vision audacieuse qui prend tout son sens aujourd’hui. L’un des exemples les plus éloquents est le programme d’achat local J’achète près d’ici qui, avec l’expertise de l’équipe de CIETECH, a permis de soutenir nos entreprises pendant cette période crise, mais également de sensibiliser nos citoyens à modifier leurs habitudes d’achat », souligne Chantal Deschamps, mairesse de la Ville de Repentigny et préfète de la MRC de L’Assomption.
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VILLE DE REPENTIGNY
PROPULSER LA COMMUNAUTÉ ENTREPRENEURIALE L’innovation, l’intégration des nouvelles technologies et la trans formation numérique sont des incontournables pour les entreprises de la MRC de L’Assomption qui souhaitent être partie prenante de la nouvelle économie.
CHANTAL DESCHAMPS Mairesse de Repentigny et préfète de la MRC de L’Assomption
Le CIETECH s’intéresse au monde du commerce intelligent, aux technologies expérientielles et à tout ce qui concerne le parcours de consommation du client. Il s’agit d’un lieu de rencontres, d’échanges et de prise de décisions où la collaboration agit comme vecteur dans la création et l’implantation de solutions technologiques.
s’adapter et de modifier leurs pratiques s’ils souhaitent se démarquer de la concurrence et demeurer pertinents.
Le consommateur a modifié ses habitudes d’achat au cours des dernières années, et les entreprises sont en pleine mutation. Avec des clients de plus en plus à l’aise avec les technologies et à l’affût des plus récentes avancées dans le domaine, les attentes sont élevées envers les entrepreneurs, qui n’ont d’autres choix que de
Grâce à son programme de transformation numérique, le CIETECH aide les entreprises lanaudoises à établir leurs priorités numé riques et à sélectionner les solutions tech nologiques qui leur permettront d’innover
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VILLE DE REPENTIGNY
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LA PRÉFÈTE, MME CHANTAL DESCHAMPS, ET LES ÉLUS DE LA MRC DE L’ASSOMPTION ONT RENCONTRÉ LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE ET DE L’INNOVATION, M. PIERRE FITZGIBBON, POUR PRÉSENTER LES GRANDS PROJETS DE LA RELANCE ÉCONOMIQUE (photo prise en juillet 2019). Dans l’ordre habituel : Éric Chartré, conseiller municipal de Repentigny, président de la commission Développement économique et renouveau urbain et également président de CIENOV (Corporation indépendante pour l'essor économique de la MRC de L'Assomption), Steve Plante, maire de L’Épiphanie, Sébastien Nadeau, maire de L’Assomption, Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie et de l'Innovation, Chantal Deschamps, mairesse de Repentigny et préfète de la MRC de L’Assomption, Lise Lavallée, députée provinciale de Repentigny, Georges Robinson, conseiller municipal de Repentigny, Michel Champagne, maire de SaintSulpice. Absent au moment de la photo : Normand Grenier, maire de Charlemagne.
avec agilité. Il les guide dans la mise à jour de leurs processus en leur offrant d’élargir leur réseau, de développer leurs compétences et de découvrir les innovations les plus efficaces pour leur industrie. Doter les entreprises d’outils visant à les épauler dans leur transformation numérique est essentiel, voire crucial. L’accent est mis sur l’expérience client, qui évolue en continu.
Pour ce faire, dès 2022, le CIETECH prendra de l’expansion en relocalisant ses espaces d’accueil actuels au cœur du centre-ville de Repentigny dans un nouvel immeuble hautement technologique qui permettra une cohabitation verticale de tous les acteurs innovants du développement entrepreneurial dans un environnement inspirant et moderne.
Le ministère de l’Économie et de l’Innovation a d’ailleurs confirmé l’octroi d’un mandat régional en transformation numérique au CIETECH dans le cadre du volet Soutien aux activités et aux projets structurants du Programme d’appui au développement des secteurs stratégiques et des créneaux d’excellence. Le Centre se voit ainsi confier un budget pour soutenir techniquement et financièrement les entreprises lanaudoises qui souhaitent prendre un virage numérique au cours des trois prochaines années.
Avec pour objectif de favoriser un maillage entre les acteurs clés voués à la création des technologies d’expérience client, l’édifice sera l’hôte de formateurs qui offriront des programmes d’éducation à la relève, d’acteurs de dévelop pement économique ainsi que d’entreprises technologi ques. Des espaces de cotravail, des bureaux satellites et un incubateur offriront aux entrepreneurs des occasions de réseauter avec les plus grands noms de la scène politique et économique, de s’inspirer mutuellement, de participer à des ateliers de formation, de cocréer, d’obtenir du financement et de profiter de plusieurs ressources spécialisées.
CONNECTER L’INNOVATION À L’EXPÉRIENCE CLIENT Le CIETECH accompagne également les entreprises techno logiques dont la mission est de contribuer à l’amélioration de l’expérience client. Son objectif est de générer des condi tions propices à la création de valeur en expérience client, de repousser les limites technologiques et de développer le potentiel innovant des entrepreneurs et ce, dans plus de 21 secteurs d’activités aussi variés que le tourisme, le commerce de détail ou la restauration.
Les possibilités pour les entrepreneurs sont immenses, et le CIETECH leur permet d’innover dans un cadre rassurant et efficace. C’est tous ensemble que les entrepreneurs pourront porter le changement et assurer la pérennité des entreprises actuelles et futures. n
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TRIBUNE DE MAIRES ET MAIRESSES
Lévis
LA VILLE OÙ IL FAIT BON VIVRE Rien n’arrête le développement à Lévis, pas même une pandémie ! Les projets foisonnent : nouveaux équipements culturels et récréatifs, construction d’unités d’habitation, aménagement de grands parcs urbains, réseau cyclable prolongé… Forte de sa vitalité économique, la ville se transforme pour procurer à sa population un milieu de vie déjà reconnu pour sa qualité.
Si les projets abondent, il n’est pas question pour autant de développer à tout crin. « Veiller à l’équilibre entre le développement et la qualité de vie, c’est fondamental », affirme le maire Gilles Lehouillier. Il faut dire que sa ville devient abonnée au bonheur. En 2019, parmi les grandes agglomérations du Québec, Lévis est arrivée au premier rang de l’indice du bonheur Léger. Cette année, elle a glissé en deuxième position, se retrouvant presque ex æquo avec Saguenay. Lévis fait aussi partie du peloton de tête des villes les plus sécuritaires au Canada, se classant au deuxième rang du palmarès publié par Maclean’s en 2020.
BOOM IMMOBILIER Les chiffres tendent à prouver son propos. En 2020, la Ville de Lévis a octroyé un nombre record de permis de construction pour la réalisation de 1 853 nouvelles unités d’habitation comparativement à 1 541 pour l’année 2019. La population est en forte croissance. En 2021, Lévis devrait dépasser la barre des 150 000 habitants, comparativement à un peu plus de 144 000 en 2016. Lévis profite d’une réserve foncière que bien des municipalités pourraient lui envier. Elle dispose de suffisamment d’espace pour accueillir plus de 25 000 nouvelles unités d’habitation sans empiéter sur le territoire agricole. Il y a une effervescence du côté du développement immobilier. Plusieurs projets offrent une grande diversité dans les modes d’habitation proposant des unifamiliales, des jumelés, des maisons en rangée et des copropriétés. Il y a, entre autres, le Quartier Umano, un ambitieux projet de 900 M$ qui prévoit la construction de 2 000 unités résidentielles d’ici 10 ans de même que la création d’un nouveau pôle commercial et d’affaires.
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VILLE DE LÉVIS
« Offrir une qualité de vie, c’est extrêmement important pour attirer de nouveaux résidents. Les gens veulent s’installer dans un milieu qui leur offrira de la quiétude », soutient le maire.
GILLES LEHOUILLIER Maire de Lévis
« Grâce à une gestion rigoureuse des dépenses et de la dette, on maintient une fiscalité concurrentielle. C’est un autre élément qui contribue à notre attractivité », affirme le maire Lehouillier.
Entre autres, le Parc des Chutes-de-laChaudière, situé de part et d’autre de l’autoroute 20, sera préservé à des fins de conservation et d’interprétation. Une portion de 4 % de sa superficie sera destinée à des fins récréotouristiques. « On vise la mise en valeur du fleuve et de ses affluents », souligne Gilles Lehouillier.
ENCORE PLUS D’ESPACES VERTS Alors que la population a de plus en plus envie de pratiquer des activités de plein air, Lévis investit dans ses parcs et ses espaces verts. Dans les cartons, il y a des projets de développement et d’aménagement de 10 grands parcs urbains.
Lévis est aussi un paradis pour les adeptes du vélo. Son réseau actuel de pistes cyclables compte plus de 323 km. Mentionnons seulement le Parcours des Anses, réputé
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DANIEL THIBAULT
DANIEL THIBAULT
PARC DES CHUTES-DE-LA-CHAUDIÈRE
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PARCOURS DES ANSES
PARC DE LA POINTE-DE LA MARTINIÈRE, PARC URBAIN DE 125 HECTARES (PLUS GRAND QUE LES PLAINES D'ABRAHAM)
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NOUVELLE POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE Leader en matière de protection de l’environnement, Lévis veut faire encore plus. Elle se dotera bientôt d’une politique environnementale dont la mise en œuvre s’appuiera notamment sur la participation citoyenne. « Notre population est déjà très engagée envers l’environnement, notre ville étant parmi les meilleures au Québec en ce qui a trait au recyclage et au compost », souligne Gilles Lehouillier.
DANY VACHON
comme l’une des plus belles pistes cyclables et piétonnières en Amérique, qui offre un couloir de 15 km en bordure du fleuve Saint-Laurent. Il est maintenant relié à la Cycloroute de Bellechasse grâce à une nouvelle passerelle surplombant l’autoroute 20.
OMEGACHEM, UNE DES PLUS IMPORTANTES ENTREPRISES DE RECHERCHE PAR CONTRAT AU CANADA DANS LE SECTEUR DE LA CHIMIE ORGANIQUE
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VITALITÉ ÉCONOMIQUE Grâce à son programme triennal d’investissements, qui profite d’une enveloppe de plus de 48 M$, Lévis investit aussi dans le développement de ses parcs industriels pour attirer de nouvelles entreprises œuvrant dans des secteurs d’avenir. L’Innoparc, en cours de certification comme zone d’innovation, se concentre de plus en plus sur trois créneaux à fort potentiel de croissance, soit les biotechnologies et la transformation alimentaire, les technologies industrielles et les matériaux avancés. Quant au Dataparc Lévis, en voie lui aussi d’obtenir le statut de zone d’innovation, il peut accueillir des projets d’entreprises dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée.
VILLE DE LÉVIS
Au-delà de la préservation et de la protection de l’environnement, la Ville souhaite agir en prévention, en atténuant et en évitant les sources d’impacts environnementaux, notamment en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. « Notre plan d’action proposera des solutions adaptées aux besoins et aux particularités de chacun des quartiers, précise le maire. Notre objectif ultime sera le zéro déchet. On mène d’ailleurs un projet pilote auprès de 30 familles qui visent la réduction à la source. »
« La croissance économique est le résultat d’une communauté qui se prend en main, affirme Gilles Lehouillier. Elle est aussi liée à l’optimisme de la population par rapport à l’avenir. C’est le facteur le plus porteur pour assurer une prospérité à long terme. » n LE QUÉBEC ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2021
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Gatineau
TERREAU FERTILE POUR LES ENTREPRISES EN CYBERSÉCURITÉ Depuis cinq ans, les différents acteurs de l'enseignement et des secteurs public et privé ont mis en place des initiatives qui ont permis d’accueillir, par exemple, de grandes entreprises mondiales œuvrant en cybersécurité, comme le groupe belge RHEA, et des startups innovantes, dont Becker-Carrol et Adaptiv Networks.
Quatrième grande ville au Québec, Gatineau forme avec Ottawa la cinquième agglomération en impor tance au Canada. En présence du plus gros donneur d’ordres en cybersécurité, le gouvernement fédéral, et avec la plus forte concentration de main d’œuvre technologique au pays, tous les éléments sont en place afin de bien accueillir les nouvelles entreprises en cybersécurité en sol gatinois. « Gatineau est un pôle national en cybersécurité », note Jean Lepage, directeur général d’ID Gatineau, partenaire économique de la Ville. « L’engouement est perceptible avec le démarrage de plusieurs entreprises et le développement d’infrastructures de recherche. Sur le plan de la formation, nous sommes aussi appuyés par Cilex, un catalyseur d’innovation situé à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), IN-SEC-M, la grappe nationale des entreprises en cybersécurité, et Cyber-Québec, le Centre collégial de transfert de technologie au Cégep de l’Outaouais. C’est un créneau naissant qui aura une ampleur économique d’importance au cours des prochaines années. » Les gouvernements reconnaissent que Gatineau est outillée pour permettre une telle émergence. La venue du Laboratoire d’identité numérique du Canada dans la ville a d’ailleurs été appuyée par les gouvernements ainsi 52
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JEAN LEPAGE Directeur général ID Gatineau
ISABELLE VEILLEUX Directrice du Secrétariat au développement économique à la Ville de Gatineau
que par des entreprises privées, comme Desjardins. C’est la carte maîtresse de la zone d’innovation numérique en développement, Connexité, spécialisée notamment en cybersécurité et en identité numérique. Isabelle Veilleux, directrice du Secrétariat au développement économique à la Ville de Gatineau, parle de la création d’un nouveau pôle économique triangulaire constitué du projet privé Zibi au centre-ville de Gatineau, du projet public de la Fonderie et de l’UQO, non loin de la Fonderie : « Cette zone favorisera l’émergence de nouvelles entreprises dans un milieu propice au développement. La recherche se traduira par de nouveaux investissements et par la création de milliers emplois d’avenir. » Parmi les autres attraits majeurs pour les nouvelles entreprises, Gatineau est une ville à dimension humaine possédant un cadre fiscal avantageux pour les affaires et l’innovation. De plus, les propriétés sont abordables pour les employés, et la qualité de vie y est extraordinaire avec toutes les activités de plein air à proximité. Pour en savoir plus, visitez pourquoigatineau.com. n
ENTREVUE
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
IL FAUT AFFIRMER LE RÔLE ESSENTIEL DES ÉLUS EN DÉMOCRATIE, DIT SUZANNE ROY PAR RENÉ VÉZINA, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ EN ÉCONOMIE
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La présidente de l’UMQ revient sur son dernier mandat ainsi que sur une année turbulente où l’engagement dans la vie publique n’était pas de tout repos.
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uzanne Roy est devenue une figure mar quante du monde municipal au Québec… même si elle ne l’avait pas toujours planifié. Mairesse de Sainte-Julie depuis 2005, elle a également cumulé des mandats comme
présidente de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), d’abord de 2014 à 2016, puis depuis 2019, quand elle a pris la relève d’Alexandre Cusson qui avait démissionné pour se présenter à la chefferie du Parti
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ENTREVUE
libéral du Québec. Durant ses années à la tête de l’UMQ, elle a vu le meilleur comme le pire. LE MEILLEUR Elle aura travaillé d’arrache-pied, avec ses collègues, pour que le gouvernement du Québec attribue enfin le titre de « gouvernement de proximité » aux municipalités. « On a reconnu notre rôle pour des enjeux comme la sécurité civile ou les agences de santé, dit-elle, tout en espérant que cette reconnaissance s’accompagne de meilleurs transferts financiers, et les discussions se poursuivent. » En même temps, malgré tous les tourments qu’elle continue de poser, la pandémie aura souvent permis aux citoyens de se réapproprier leur ville. « En mettant l’accent sur la proximité et sur l’importance de l’achat local, par exemple, on a aidé à développer une nouvelle fierté », note-t-elle. De même, la mairesse dit avoir constaté une plus grande détermination des
entreprises qui n’ont eu d’autre choix que de se redyna miser, selon elle, ce qui va les aider à bien se positionner pour la suite des choses. « En plus, nous avons fréquenté nos parcs, nous avons marché dans nos rues, nous avons parlé à nos voisins, nous avons redécouvert nos villes », se réjouit-elle. LE PIRE « Est-ce le fait d’être cloisonné ? La pandémie a entraîné une sorte de défoulement, souligne Suzanne Roy. Quand vous vous sentez brimé, à qui vous en prenez-vous ? À l’autorité. Et trop souvent, ce sont les personnes élues des villes qui ont hérité des remontrances des gens, quand il ne s’agissait pas carrément de menaces. » On a malheureusement vu se multiplier ce genre de dérives durant les confinements. Oui, précise-t-elle, les citoyens peuvent intervenir. C’est une règle en démocratie. Chacun peut faire valoir son opinion. « Mais on a vu beaucoup de malfaisants cachés derrière leur écran y aller d’attaques personnelles, comme si l’imputabilité avait disparu. Je ne voudrais pas que ça décourage des gens de qualité de se présenter », lance-t-elle. La présidente réaffirme aussi avec force : « Nos élus s’engagent pour le mieux-être de leurs citoyens, et il ne faudrait jamais l’oublier. » LA SUITE Elle-même, comme bien d’autres, a été l’objet d’attaques personnelles. Elle n’a pas renoncé à ses fonctions pour autant : « Si des gens prennent des charges publiques, il faut surtout éviter qu’ils finissent par s’aplatir comme des tapis pour éviter de déranger. C’est à nous de réagir contre l’intimidation. » Et elle ajoute, pour signaler que le travail commence tôt dans la vie : « On éduque maintenant les jeunes dans les écoles à dénoncer les menaces et l'intimidation dont ils seraient victimes. Ces jeunes seront plus vigilants ensuite. En attendant, je souhaite que personne de qualité n’hésite à se présenter de peur d’en souffrir. Notre démocratie en dépend. » Comment voit-elle son propre avenir ? « Je suis contente d’avoir servi les intérêts de l’UMQ pendant toutes ces années. Je pense que nous avons réalisé des gains, ne serait-ce que pour qu’on reconnaisse le rôle central des villes. Nous ne faisons pas que percevoir des taxes. Nous sommes les gardiens du respect et de la démocratie », conclut-elle.
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Carrefour du capital humain
Formation Assurances
Regroupements d’achats
Banque d’emplois
Services juridiques Fonds municipal d’action juridique Mutuelles de prévention en SST
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