Paperjam octobre 2022

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NUMÉRO 227 OCTOBRE 2022 Business zu Lëtzebuerg 5 453000 074017 10 5€ Michel Reckinger, les épaules solides

OCTOBRE 2022 3 Directrice Publishing House BÉRENGÈRE BEFFORT Édito #Énergie

La flambée des prix a révélé qu’il y a tout un marché à réinventer et à surveiller comme

Mi-septembre, lors d’une soirée entre finan ciers et clients aisés de la Place, quelques invités osaient un bon mot : « L’inflation, c’est comme le dentifrice. Une fois sorti du tube, difficile de le faire re-rentrer. » L’ambiance ce soir-là n’était pas à la fête, le Premier ministre ayant présenté les récentes prévi sions économiques du Statec. Dans un scénario estimé ni trop pessimiste, ni trop optimiste, l’inflation devrait atteindre 6,6 % en 2022 et 2023. Ce qui, dans le modèle luxembourgeois, signifierait trois nouvelles tranches indiciaires, plus celle reportée au printemps, donc 10 % de hausse cumulée des salaires d’ici à octobre 2023. De quoi couper l’appétit à plus d’un chef d’entreprise et entrepreneur.

Lesousgouvernementhautetension

Ce combat contre les poussées inflation nistes va durer plusieurs mois. L’initiative du gouvernement visant à réunir à nouveau les partenaires sociaux autour de la table de la tripartite en septembre n’est que le début d’une longue bataille économique et sociale. Car le joug moscovite sur les livraisons de gaz à l’UE n’a pas seulement accéléré les réflexions sur le fait de consommer moins d’énergie. Le « Zesumme spueren –zesummen halen » du gouvernement, qui prône la sobriété énergétique pour réduire la consommation de gaz de 15 %, est un élément parmi de nombreuses interventions à opérer. Les risques sont multiformes et quasiment tous exogènes.

le lait sur le feu. À la fois pour compenser les pertes pour les ménages, et ainsi éviter une crise de la consommation, mais aussi pour maîtriser les coûts des entreprises et éviter une crise de la production côté employeur. Car le stress test s’étend au fonctionnement de l’économie en général. Les entreprises suffoquent et se consument entre autres face aux problèmes d’approvi sionnement, à la rareté des matières premières et aux prix vertigineux des maté riaux (+93 % sur le bois, +86 % sur le blé...). Leurs réserves financières sont par ailleurs limitées, après deux années de crise sanitaire. Pour éviter un embrasement social et éco nomique ces prochains mois, le gouvernement ne pourra pas utiliser le même logiciel que pour la crise du Covid. La solidarité de chacun est nécessaire, mais c’est toute la puissance de l’action politique qui doit endiguer une hyperinflation. Il faut combattre la menace d’une destruction massive du pouvoir d’achat et des capacités de production. Le gouvernement est obligé d’avancer à tâtons pour arbitrer entre des tarifs réglementés et des subventions directes, tout en prenant garde de limiter des effets d’auto-allumage de l’inflation. La situation fluctue au jour le jour. Le dernier mot de l’histoire n’est pas dit. Pour le gou vernement, c’est un état de vigilance totale et permanente jusqu’aux élections législatives d’octobre 2023.

Rdv dans le Shopping Center de 10h à 19h Plus d’infos 30 SEPT 08 OCT AU Le Éditionimmobiliersalon2022

OCTOBRE 2022 5 Conversations 26 MICHEL RECKINGER « L’indexation des salaires n’est pas le remède à la crise » 34 NICOLAS SCHMIT « On est dans un monde de brutes, on l’avait oublié » 44 MARC GIORGETTI « J’essaie toujours de penser cinq ans en avance » 50 JUAN SANTIAGO « Les entreprises ‘zombies’ sont un danger » 58 NANCY THOMAS « La durabilité apporte de la richesse » 60 NETTY THINES « L’exubérance sera de plus en plus mal vue » 64 DÉCRYPTAGE L’impôt foncier fait sa révolution 72 PAUL SCHOCKMEL « Il y a peu de voitures dans lesquelles nous ne sommes pas » 76 HENRY HASSID « Je veux le plus beau restaurant du pays »WolffGuyPhotos p.  58 Nancy Thomas (IMS) évoque les Sustainability Awards, coorganisés avec Maison Moderne. p.  34 Commissaire européen, Nicolas Schmit décrypte la situation sociale en Europe. Seules l’union et la solidarité aideront à amortir les chocs des crises. Ristretto 10 #POLITIQUE 12 MAX HAHN « L’heure n’est pas à une politique d’austérité » 14 #ENTREPRISES 16 DIANA SENANAYAKE « Ne pas uniformiser, mais consolider » 18 #PLACEFINANCIÈRE 20 MICHAEL BURCH « La banque privée n’échappe pas au digital » Data Dada 24 ENSEIGNEMENT Où vont se former les étudiants ? Octobre 2022

vous avez de la personnalité

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124

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25

94 REPRÉSENTANTS Trois associations emblématiques 96 PROMOTION

90 VOCABULAIRE place financière ? INTERVIEW GUY HOFFMANN la Champions League centres financiers » DE LA PLACE chantiers Business Club MA MAISON MON ARGENT MON STYLE MA COLLECTION MA RECETTE MON MENTAL liste lieux LÉON GLODEN MARIE-JOSÉE JACOBS BORGWARNER up to engineer LES LABORATOIRES RÉUNIS ans d’innovation de prévention médicale place financière un rôle prospérité nomlà

130

Dans

78

breux acteurs sont

56 SPUERKEESS Une solution complète pour financer ses projets 70 SOLUDEC S’adapter pour évoluer 80 EDITUS Les enjeux du référencement local au Luxembourg p.  100 À la rencontre de 10 des plus importants DRH du Luxembourg. p.  130 Jessika Rauch nous livre les secrets de sa recette de courgettes caramélisées aux amandes. p.  82 La

des

88 ÉCHANGES AVEC LE MINISTÈRE

OCTOBRE 2022 7 Octobre 2022 82 Enjeux Secteur financier Les voix et les voies de la Place 84 CARTOGRAPHIE DU TISSU ASSOCIATIF DE LA PLACE Une représentation décryptée

Radiographie

Le ministère s’efforce d’être un ‘first mover’ »

alternatifsculturels Débat public 08

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6

Advertoriaux 22

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PROFIL LFF LPEAL3AAlfiAcaABBLHCPF LFMA Lafo ALPP Alrim ICMA Alco patronaleSphèrepublic-privépubliqueSphèreInitiativesprivéeSphèreprivéeMembres

prioritaires 100 Portfolio Ces chercheurs de talents 114

86 EN CHIFFRES d’un poids lourd de l’économie

DES FINANCES

128

92

132

136 La

pour en assurer la promotion et le développement. WolffGuyetGambaRomainPhotos LES VOIX ET LES VOIES DE LA PLACE « «

Débat public

À tous ces problèmes s’ajoute une pénurie aiguë de médecins et d’infirmiers. Et pour cause : la politique dirigiste que le LSAP prône depuis de longues années va à l’encontre de l’attractivité du secteur. Le corset rigide de la médecine prescrite par l’État étouffe la créativité dont les médecins ont besoin pour suivre les progrès de la médecine moderne. Une fois de plus, les patients sont les grands perdants.

Léon Gloden est député-bourgmestre de Grevenmacher et vice-président du groupe parlementaire du CSV à la Chambre.

Photo ROMAIN GAMBA

Le Luxembourg se vante souvent de sa bonne prise en charge médicale. À première vue, ce constat n’est pas faux. Mais un deuxième regard révèle une vraie panoplie de lacunes et d’insuffisances. En réalité, la prise en charge s’avère plutôt cahoteuse, ceci en raison d’une politique de santé étatique et dirigiste. Les exemples sont nombreux : annoncé dans le programme de coalition de 2018, le virage ambulatoire reste embryonnaire. Ce n’est qu’en mai que la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), confrontée à la réalité du terrain, a enfin présenté, notamment sous la pression du CSV, un projet de loi. Certes, les textes contiennent certaines ouvertures, telles les IRM supplémentaires ou encore la possibilité d’établir des associations médicales.

Nous avons besoin d’une prise en charge équilibrée. D’un côté, les hôpitaux qui s’occupent des cas aigus, et de l’autre, des centres médicaux libéraux qui peuvent ainsi soulager le secteur hospitalier. Depuis des années, le CSV pointe du doigt les innombrables insuffisances de la prise en charge médicale : des délais d’attente inacceptables dans le domaine de l’imagerie médicale, un hôpital pour enfants et des pédiatres qui ont atteint leurs limites depuis des années, une maternité à Ettelbruck qui doit fermer temporairement ses portes faute de médecins de garde, une psychiatrie qui ne peut plus faire face à l’augmentation des besoins. Et cette liste est loin d’être exhaustive !

L’avenir appartient donc, entre autres, à des centres médicaux équipés, peut être, de rayons X, scanners et IRM. Le Centre médical Potaschberg, pour lequel je me suis fortement engagé dans ma commune de Grevenmacher, peut servir d’exemple.

Léon Gloden Député CSV et bourgmestre de Grevenmacher

Par contre, tous ceux qui ont misé sur des changements fondamentaux restent, une fois de plus, sur leur faim. Le gouvernement refuse de repenser sa politique de santé : les soins resteront axés sur les hôpitaux, bien que la réalité ait démontré maintes fois qu’une médecine exclusivement centralisée ne répond plus aux besoins des gens. Les citoyens veulent une bonne prise en charge, une prise en charge rapide et de proximité.

8 OCTOBRE 2022

10 OCTOBRE 2022 Sélectionné par IOANNA SCHIMIZZI

6 PRAGMATIQUE

#Politique

ZormanMatic(archives),GambaRomainPhotos

Infrabel, gestionnaire du réseau ferroviaire belge, a inauguré, à Arlon, un tronçon réélectrifié de 66 km sur la ligne Bruxelles-Namur-Luxembourg, fin août, en présence notamment de François Bausch (déi Gréng), vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité. INNOVATEUR

« Je ne vais pas partir dans la surenchère, nous sommes tous les deux là pour prouver qu’il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre les partis de gouvernement. »

2

« Je vous donne rendez-vous début avril afin de tirer le bilan. Et si nous ne sommes pas à 15 % d’économie, vous pourrez me ‘déchirer’ dans vos articles. »

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn (LSAP), s’est exprimé, début septembre, sur les sanctions envers la Russie. D’après lui, à long terme, la Russie sera la plus affectée, mais il ne faut pas en arriver à détruire son économie.

1 CONFIANT

4 MENEUR

« Le gouvernement [français] nous annonce qu’il souhaite permettre d’amplifier le recours au télétravail en simplifiant les démarches pour les entreprises luxembourgeoises par la mise en place d’un acompte prélevé directement par la Direction générale des finances publiques. »

Le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), lors d’une conférence de presse qu’il tenait le 2 septembre avec le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (déi Gréng), a recadré le parti déi Gréng, auteur de propositions d’aide face à la hausse des prix de l’énergie deux jours plus tôt, rappelant qu’il ne fallait pas interférer avec la tripartite.

Ristretto

Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (déi Gréng), a présenté, le 8 septembre, aux côtés des ministres Taina Bofferding (LSAP) et Lex Delles (DP), la campagne nationale visant à réduire la consommation d’énergie.

Objectif : baisser de 15 % la demande de gaz naturel. Et ce sur base volontaire… pour l’instant. ÉMU 5 AMBITIEUX

La France réfléchirait à permettre à ses frontaliers de télétravailler en illimité, en échange d’une compensation fiscale du Luxembourg, d’après un communiqué de trois élus lorrains de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale ayant échangé avec le ministère de l’Économie français.

« Ils ne sont pas responsables de tout ce que fait Poutine. C’est une dictature, en Russie, et je pense qu’on ne peut pas condamner ou punir le peuple russe parce qu’il n’a pas les moyens de s’exprimer contre cette politique d’agression. »

3

« Maintenant que les tensions sont identiques, pourquoi ne pas prolonger des trains vers Stockem, au-delà d’Arlon ? »

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Interview JULIEN CARETTE Photo ROMAIN GAMBA

L’environnement passe, si l’on vous suit, au second plan ?

[Il rigole.] Non, je n’y ai encore jamais songé. Chaque matin, je suis content d’être premier échevin de la commune de Dippach et député. Ma tâche n’est pas encore terminée à ce niveau-là. On verra ce que l’avenir me réserve…

Ce dernier devra plancher sur la réforme de ce système des retraites qu’on nous annonce depuis des années ?

Être rapporteur du budget est souvent l’apanage de personnalités ambitieuses. En vous rasant le matin, vous vous rêvez un jour à la place de Premier ministre ?

Comme je le disais, à court terme, ce dernier ne posera pas de souci. Et compte tenu des crises qui nous touchent, l’important sera sans doute ailleurs. Mais tout le monde doit rester conscient qu’il faudra bien le réformer à un moment donné.

Au même titre que la digitalisation, cela reste une thématique essentielle. Ce sont nos défis pour le futur. Mais lorsque l’on échange avec la population, avec les entreprises, on se rend compte que le plus important à leurs yeux, à l’heure actuelle, est lié à leur portefeuille, au pouvoir d’achat. Ou, pour les sociétés, à la compétitivité.

Je note aussi que le Programme de stabilité et de croissance 2022, présenté en avril par la ministre des Finances, Yuriko Backes, évoque un ratio qui resterait aux environs des 26 %. Et les prévisions pour les pro chaines années se situent toujours en dessous des 30 %…

« L’heure n’est pas à une politique d’austérité »

Non. L’actuelle crise énergétique montre bien à quel point nous devons encore renfor cer nos efforts environnementaux, réussir à devenir plus indépendants. Je suis pour aider la population afin de compenser la hausse des prix de l’énergie, mais le faire au détriment des investissements environnementaux serait la pire des choses !

Qu’est-ce qui caractérisera le budget 2023 ?

Dans l’un de ses derniers rapports, l’Inspection générale de la sécurité sociale a fixé à l’horizon 2027 la période où notre système des pensions dépensera, sur une année, davantage que les cotisations engran gées. Mais elle a aussi précisé que le système actuel pourra fonctionner jusqu’en 2048, grâce aux réserves. Le Conseil économique et social a été mandaté pour analyser la situation. Ce sera un dossier à tenir à l’œil pour le prochain gouvernement.

Le modèle luxembourgeois des pensions est-il tenable alors qu’il y a un risque de récession en 2023 ?

Imaginez-vous le DP gouverner avec une autre majorité gouvernementale que celle en place depuis deux législatures ?

Comment finance-t-on une politique aussi ambitieuse quand on sort d’une crise du Covid qui a laissé un vide de 3,2 milliards et que chaque tripartite débouche sur un paquet de mesures se chiffrant en centaines de millions ?

Si les électeurs nous renouvellent leur confiance, il faudra voir ce que nous pourrons construire sans avoir à renier nos idées. On a bien vu, lors des derniers scrutins, qu’instaurer une coalition était de plus en plus compliqué… Après, il y a des formations avec lesquelles il serait très improbable qu’un parti démocratique se mette à table. Je pense à l’ADR ou à déi Lénk…

Le pays va donc continuer à s’endetter. Or, on prédit souvent que si le ratio dette publique / PIB venait à dépasser les 30 %, le AAA, dont on sait qu’il est essentiel au Luxembourg, pourrait être remis en question. Comment le conserver à terme ?

Il faut rappeler qu’il n’y a pas de lien absolu entre ces 30 % et l’obtention du AAA. Ces 30 % sont plutôt un engagement du gouvernement envers lui-même.

Malgré les multiples crises, il faut continuer à investir. Quitte à s’endetter, selon Max Hahn.

Cela coule de source. Il sera marqué par les différentes crises qui nous touchent : sanitaire et énergétique.

Comme je viens de le dire, nous vivons une période de multiples crises importantes. L’heure n’est pas à une politique d’austérité et de réduction des investissements dans des secteurs comme l’environnement, l’énergie, mais aussi le logement. Quitte, peut-être, à nous endetter un peu. Investir aujourd’hui sera dans l’intérêt des prochaines générations.

Vice-président du DP et premier échevin de la commune de Dippach, Max Hahn sera le rapporteur du projet de budget 2023, la loi dont on dit qu’elle est la plus importante de l’année.

12 OCTOBRE 2022 Ristretto #Politique

Et la crise environnementale ?

Le Range Rover Evoque Hybride Électrique, avec son autonomie électrique pouvant atteindre 62 km (WLTP), est la preuve que vous n‘avez plus à choisir entre style et efficience. 1,4landroverluxembourg.luL/100KM–CO2:33 G/KM (WLTP) Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule. Informations environnementales [AR 19/03/04] : landrover.be. Donnons priorité à la sécurité. Le modèle présenté est équipé d’options et d’accessoires. COMPACT. RECHARGEABLE.URBAIN.RANGEROVEREVOQUE

5 PRAGMATIQUE

Sandrine Pingeon, des Paniers de Sandrine.

4 PRÉVENANT

« C’est une marque qui va continuer de se développer dans les prochaines années et nous avons besoin d’un écrin spécifique et exceptionnel. »

Interrogé sur l’utilité d’une compagnie aérienne nationale pour le Luxembourg, Paul Chiambaretto, professeur à la Montpellier Business School et directeur de la chaire Pégase, dédiée à l’économie du transport aérien, a rassuré sur l’avenir de Luxair.

6 RASSURÉ

(archives)WolffGuy(archives),GambaRomainPhotos 14 OCTOBRE 2022 Sélectionné par JEREMY ZABATTA Ristretto #Entreprises

2

« Beaucoup étaient à la recherche de bonnes affaires, notamment à cause de l’inflation. Les gens sont aussi contents de venir pour l’animation, la convivialité. La restauration a bien marché aussi. »

Anne Darin, directrice de l’UCVL, dressant un bilan positif de la braderie en ville haute.

« Après les sangliers et le Covid en 2020, la pluie en 2021 et maintenant la sécheresse, chaque année réserve son lot d’ennuis. »

« Il faut arrêter le stock picking et avoir une stratégie sur le long terme. Mon horizon est le long et le très long terme… Ou bien, si vous voulez vraiment ressentir l’adrénaline de l’action, investissez 20 % dans les actions et 80 % dans les ETF. »

1 SATISFAITE

Grégory Guilmin, qui vient de publier Bien débuter en bourse, nouvelle étape de son écosystème d’éducation à la finance.

« Grâce aux liens avec Encevo, nous savons ce qui se passe derrière les bornes de recharge que nous installons. »

Laurent Saeul, CEO de Minusines, grossiste en matériel électrique.

3 PERSÉVÉRANTE

PÉDAGOGUE

« Ces dernières années, dès qu’une compagnie aérienne nationale disparaissait, elle était à nouveau créée, apurée de ses dettes ou avec de nouveaux investisseurs. »

Arnaud Voisin, directeur de Renault Luxembourg, expliquant la décision d’ouvrir un point de vente dédié à Alpine chez Gridx, projet du groupe Félix Giorgetti.

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En effet, c’est un vrai sujet, qui s’est accentué après le Covid. Du point de vue de la flexibilité, IQ-EQ s’est adapté à cette façon de travailler. Le quota du groupe est de 50 % de télétravail. Au Luxembourg, cette flexibilité respecte la limite imposée par les règles fiscales de chaque pays de résidence.

Comment allez-vous gérer de front des missions parfois très différentes ?

Interview AURÉLIE BOOB Photo MATIC ZORMAN

Quels seront vos dossiers prioritaires ?

Vous venez de passer quatre  années à Singapour.

Après 10 ans en Asie et 15 ans au uxembourg, l’Europe reste ma maison, la région où j’ai grandi, où j’ai démarré ma carrière professionnelle… Mon retour relève d’abord d’un choix personnel, que le Covid a accéléré. La trajectoire exceptionnelle d’IQ-EQ et la stratégie qui m’ont été présentées m’ont convaincue sur le plan professionnel.

Pour le Luxembourg et pour la région, la priorité, c’est de renforcer les relations avec nos clients corporate et de développer notre clientèle institutionnelle. La croissance des fonds au Luxembourg accompagne cette priorité. Ensuite, c’est de créer plus de passerelles sur les sujets qui intéressent ces deux types de clientèle, en termes d’outils et de services, et tout en restant dans la conformité réglementaire.

Vous avez été nommée directrice à une double échelle : localement et en région Europe continentale (cinq pays). S’agit-il d’une création de poste ?

C’est-à-dire ?

Pouvez-vous donner un exemple ?

[Elle sourit.] Effectivement, on m’a contactée lorsque j’étais CEO chez BNP Paribas Securities Services à Singapour. Je connaissais bien IQ-EQ et le réseau des entreprises à valeur ajoutée au Luxembourg et en Asie pour avoir travaillé 25 ans dans le secteur financier. IQ-EQ a connu une croissance exceptionnelle par rapport à d’autres concurrents. C’est une opportunité et une proposition de valeur que je ne pouvais pas refuser.

Pourquoi revenir maintenant ?

Pour moi, Luxembourg a toujours été une place finan cière très attractive pour toute personne qui a des ambitions de carrière ici et à l’international. La diffé rence que je constate en 25 ans, c’est que la Place a renforcé cette attractivité, d’une manière différente.

Non, je crois que la croissance s’est produite par acquisition d’activités relativement similaires. Nous voulons identifier les zones synergiques ou complémentaires. Il faut rester prudent et fidèle au besoin de chaque marché et de chaque client. L’objectif n’est pas d’uniformiser, mais de consolider.

Le Luxembourg reste le berceau des activités du groupe et une place financière de premier ordre au niveau mondial. En cela, notre stratégie porte encore sur le développement de l’activité ici. Pour le rôle régional, l’objectif est de créer une zone dans laquelle il existera des passerelles et des solutions intégrées à proposer à tous les clients de la région. La stratégie du groupe est de maintenir une croissance organique comme non organique.

« Ne pas uniformiser, mais consolider »

Des plateformes, produits et expertises développés, par exemple, en France et au Luxembourg pourraient

16 OCTOBRE 2022 Ristretto #Entreprises

Auparavant, les talents étaient en majorité transfron taliers. Aujourd’hui, chaque entreprise a des collabo rateurs issus de pays très éloignés. Chez IQ-EQ Luxembourg, nous avons 35 nationalités différentes. Cette diversité montre bien la renommée et l’attracti vité de la Place.

Oui, le fait d’avoir deux casquettes pour un seul poste est une création de poste chez IQ-EQ. Je n’ai donc pas de prédécesseur.

Y a-t-il des disparités de croissance dans les bureaux du groupe situés dans la région Europe continentale ?

Le télétravail va-t-il changer les critères d’attractivité chez les candidats ?

apporter une valeur aux Pays-Bas ou à Chypre. C’est plus une manière de décloisonner nos compétences.

Mark Pesco, group CEO, a affirmé que seuls les meilleurs pouvaient prétendre à la double fonction que vous allez occuper. Comment vous a-t-il approchée ?

Luxembourg reste-t-il, selon vous, une Place active pour les candidats étrangers ?

Diana Senanayake a été nommée, début août, à la fois CEO régionale pour l’Europe continentale et managing director Luxembourg chez IQ-EQ. Une double mission inédite et un retour aux sources.

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Alors que les banques centrales agissent de concert pour juguler l’inflation avec la seule arme disponible – la remontée des taux d’intérêt –, les analystes s’inquiètent pour les risques sur la croissance. Pascal Blanqué, président de l’Amundi Institute, estimait, le 1er septembre, que les banquiers centraux sauront s’arrêter à temps.

1 NOSTALGIQUE

« À mon avis, les banquiers centraux hésiteront à infliger trop de douleur à l’économie.»

« Un dirigeant de société de gestion passe énormément de temps sur des sujets réglementaires. »

À l’occasion de l’annonce de la nouvelle gouvernance de Banque de Luxembourg Investments le 1er septembre, qui voit l’actuel directeur général et CEO Guy Wagner passer la main pour se concentrer sur son cœur de métier – la gestion d’actifs –, Pierre Ahlborn, administrateur délégué de la Banque de Luxembourg, en a profité pour revenir sur sa marotte, le tsunami réglementaire qui touche la place financière.

6 COMBATIVE

« La corruption sera le prochain sujet réglementaire.  »

3 CONQUÉRANT

ZormanMaticBiewer,Léo(archives),HanrionJanPhotos 18 OCTOBRE 2022 Sélectionné par MARC FASSONE Ristretto #PlaceFinancière

2

« La banque est financièrement en bonne santé, et il n’y a aucune inquiétude à avoir concernant sa capacité à servir ses clients.  »

À la surprise générale, le 5 septembre, Pascal Saint-Amans, le Monsieur Fiscalité de l’OCDE, a annoncé son départ de l’organisation sur son compte LinkedIn en invoquant la fin d’un cycle. RASSURANT

4 PÉDAGOGUE

Sandra Birtel a créé l’association LutCor pour aider les professionnels des secteurs public et privé à instaurer un véritable management de la lutte anticorruption.

5 FATALISTE

Romain Swertvaeger, partner et nouveau fintech leader chez EY Luxembourg.

Après l’annonce attendue de son autoliquidation, Fortuna Banque insiste, le 8 août, par la voix de son COO, Jean-Louis Camuzat, sur le fait que la fin des activités se fera en bon ordre.

« Je me sens privilégié d’avoir servi cette organisation unique et ses membres pendant tant d’années. J’ai eu la chance incroyable de me trouver à l’endroit le plus passionnant pour assister et faciliter les changements fondamentaux et uniques en leur genre du système fiscal international. »

« Le positionnement du Luxembourg sur les agents de transfert et le settlement était une excellente initiative, car il existe peu d’acteurs de ce type ailleurs en Europe.  »

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Les règles de protection des consommateurs peuvent ne pas s’appliquer aux actifs numériques.

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CEO d’ING Luxembourg depuis le 1er juillet 2022, Michael Burch compte mettre ses expériences internationales au profit du marché local.

Faisant partie d’un groupe, nous ne devons donc pas développer toutes les solutions. Nous profitons de l’expérience déjà présente ailleurs. Il faut juste l’adapter aux besoins locaux. Ainsi, nous économisons les coûts et restons compétitifs.

« La banque privée n’échappe pas au digital »

Quand vous parlez de « superior client experience », cela concerne-t-il aussi le private banking ? Cela concerne à la fois le retail et le private banking Avec les changements apportés par les nouvelles géné rations, même le private banking n’échappe plus au digital. Aura t on un jour un service entièrement digital sans interaction humaine ? Je ne le pense pas. Je suis convaincu que les différents canaux vont fonctionner de façon parallèle, notamment en matière d’accès aux services et aux informa tions sur les produits.

Vous avez succédé à Colette Dierick au poste de CEO d’ING Luxembourg. Quel héritage vous a-t-elle laissé ?

20 OCTOBRE 2022 Ristretto #PlaceFinancière

La finance durable gagne du terrain rapidement sur la Place. Quelles sont vos ambitions en la matière ? Nous venons de créer un sustainablity committee et avons justement recruté un responsable de la durabilité qui me rapportera directement. Ce n’est pas uniquement un enjeu pour le groupe, mais aussi un sujet primordial à mes yeux.

Colette Dierick a passé 35 années au sein de la banque. Pendant tout ce temps, elle a œuvré au développement d’une banque reconnue sur le marché et énormément appréciée de ses clients. J’ai pu compter sur son sou tien, qui a assuré une transition optimale. Ce fut aussi l’occasion de prendre connaissance de la situation de l’entreprise. Les employés sont motivés et réalisent un travail remarquable, dans un véri table esprit d’entreprise.

La situation n’est pas différente pour nous que pour les autres banques de la Place. Nous avons par exemple du mal à trouver des candidats avec des compétences spécifiques, car il en manque sur le marché. C’est tout particu lièrement le cas dans les domaines du risque, de la conformité et du digital.

Au cours de vos expériences profession nelles passées, vous avez voyagé pour différentes sociétés en Europe. Pourquoi avez-vous choisi de poser à présent vos valises au Luxembourg ?

Sur quels dossiers prioritaires allez-vous travailler ? Le groupe vient de redéfinir sa stratégie, accentuant la place du client au cœur du service. C’est ce que nous appelons la superior client experience. L’ESG et le digital en constituent les points d’orgue. Nous avons également de nombreux défis réglementaires, à l’instar des autres banques de la Place.

La révolution digitale a débuté il y a une vingtaine d’années. Chaque année, il faut tout de même réaliser des investissements dans ce domaine pour amé liorer l’expérience utilisateur, et simplifier les processus pour des raisons réglementaires.

Michael Burch estime que venir de l’extérieur est un réel avantage.

Comment cela s’intègre-t-il avec la stratégie du groupe ING ?

C’est justement pour moi un avantage que de venir de l’extérieur avec mes expériences passées, de comparer avec ce qui existe déjà chez ING pour ensuite envisager le dévelop pement de nouvelles idées pour ING Luxem bourg. Le but est aussi d’identifier les capacités que nous pouvons apporter aux autres entités du groupe.

D’une part, ING est un groupe bancaire international. D’autre part, le Luxembourg est réputé au niveau européen pour ses banques privées et bénéficie d’une part impor tante de clients étrangers.

Interview BENOÎT THEUNISSEN

Est-ce lié au fait que le Luxembourg peine à trouver des talents ? Quelle est la situation pour ING Luxembourg ?

Que pensez-vous pouvoir apporter au marché local ?

93 % des clients d’ING utilisent le mobile de façon régulière. Est-ce un chiffre amené à augmenter ?

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“No two days in my 18 years with the company have been the same.”

How has the company helped you grow?

The management is also keen on providing training and ensuring that teams have the right tools to get their jobs done in the latest and most efficient way. The company continues to invest in its infrastructure and employees as part of its and their overall well-being.

I joined Delphi in 2004 as a systems engineer for Embedded Systems following my Master’s degree in Electrical and Electronics Engineering from the Institut National des Sciences Appliquées de Lyon.

and enhance clean propulsion and efficient technology solutions for light-, mediumand heavy-duty vehicles as well as off-highway applications. The positions we are looking to fill to help us build the future include electrical engineers, systems, software and hardware architects, software development engi neers and cybersecurity engineers at all levels of seniority.

“ We want waysworkbeemployeesourtoproudoftheirandtheinwhichtheycontributetooursuccess.”

At its core, the company is constantly striving to improve. In that regard, the management culture is supportive and flexible. When it comes to trying out something new, the management promotes a sense of nurturing. I have always felt that I can count on being kindly coached as I am encouraged to grow beyond my limitations into newer comfort zones.

What is your history with the company?

“BorgWarnerisacompanyofinnovatorsandindependentthinkers.”

Do it! You will be joining a well-established global company that is solving real-world climate/ mobility problems in the most intelligent way possible. The work will be interesting, and your colleagues will mentor you along the way. It has worked out really well for me, and the time has gone by really quickly.

I increasingly took on more responsible roles as they arose, and by 2018, I was Lead System Architect and Technical Project Leader.

Today, as Global Head of Hardware Architects and Engineering Group Manager for Hardware Architects in Luxembourg, I lead a local team on project work and work with a global team on coming up with next-generation design processes.Forme, no two days in my 18 years with the company have been the same. Challenges emerge and there is always a call to come up with creative solutions in response. Thankfully, my colleagues are inspiring and collaborative, and there is always a lot to learn.

What advice would you offer an engineer about joining BorgWarner?

Join us and help the world move in a clean and energy efficient way.

BorgWarner is a company of innovators and independent thinkers. It brings together talented employees, meaningful work and amazing technology in a unique environment. When BorgWarner, in January 2020, announced its acquisition of Delphi Technologies for $3.3 billion, it became clear that the company wanted to establish , which was already focused on improving vehicle mobility, as a R&D centre to meet future automotive needs.

As such, we have created 40 positions to innovate

Car manufacturers are more climate-conscious than ever and are looking for clean and energy-efficient mobility solutions. At the Bascharage BorgWarner R&D centre, in line with our vision and our quest to anticipate and meet market needs, we are looking for bright, innovative and creative engineers who are sensitive to the green approach and who will help us realise our vision of a clean, energyefficient world.

What will attract engineers to join BorgWarner?

BorgWarner’s roots go back to 1880. Operating from its HQ in Auburn Hills, Michigan, it has manufacturing facilities and technical centres in 93 locations in 22 countries and employs around 49,000 people. It is one of the world’s 25 largest automotive suppliers and the global leader in providing clean and efficient technology solutions for combustion, hybrid and electric vehicles (EVs).

Elodie Gonzalez HR Manager

3 QUESTIONS TO FELIX MANDOUX Engineering Group Manager for Hardware Architects

We strive to offer a great work environment. Our teams need to be connected, trustworthy, motivated and responsible people who want to make a difference. We want our employees to be proud of their work and the ways in which they contribute to our When,success.comes to working in Luxembourg, there are many advantages. The Grand Duchy is well connected, with a highly skilled, multilingual workforce drawn from many nations. The Bascharage premise, being close to the Belgian and French borders, is easy to access. Luxembourg also has a vibrant public and private sector R&D and innovation culture.

Frederic Baron Site Manager

What are intentionsBorgWarner’sinLuxembourg?FREDERICBARON

OCTOBRE 2022 23 BRAND VOICE

ELODIE GONZALEZ Our goal has always been to attract the best people and keep them happy. We actively promote and nurture a diverse and inclusive environment. In addition, we honour integrity, strive for excellence, commit to responsibility for our communities and the environment, and build on the power of collaboration.

Data Dada #Enseignement

IRLANDE14815 FRANCE 2.453 7.520

Depuis 2013, et notamment un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, la législation luxembourgeoise relative aux aides financières pour les études supérieures a été étendue aux étudiants non-résidents sous certaines conditions. Désormais, avoir un parent ayant été affilié dix ans à la CCSS peut suffire pour obtenir cette aide

Avis aux employeurs, voici où retrouver les futurs talents.

En nombreNon-résidentsRésidentsd’étudiants

Auteur JULIEN CARETTE

(plus d’infos sur guichet.lu).

ROYAUME-UNI1.268116 PAYS-BAS 1.403 PORTUGAL231435400 ESPAGNE24337 SUISSE39541 LUXEMBOURG 3.989BELGIQUE421 3.497 4.714 ALLEMAGNE 4.776 1.398 ITALIE15321 AUTRICHE1.23237 ÉTATS-UNIS14013CANADA13545 Pour les résidents et les non-résidents Source Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 24

Où vont se former les étudiants ?

Lors de l’année académique 2020-2021, l’État a versé des bourses pour un montant de 142,6 millions d’euros et aider des étudiants toujours plus nombreux à financer leurs études supérieures au Luxembourg et bien au-delà.

En 2020-2021, un montant de 142,6 millions d’euros a été versé sous forme de bourses aux résidents (105,9) et non-résidents (36,7). Soit une augmentation de 30 % en cinq ans.

Source Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 20182014 2015 2017 20192016 2020 Évolution du nombre d’étudiants ayant obtenu une aide financière 8420 6 10 Résidents Non-résidents En milliers d’étudiants - année scolaire 2020 / 2021 Les domaines d’études 292531PARIS 165124LILLE 15403MUNICH133175SARREBRUCK 38214KAISERSLAUTERN15239FRIBOURG 39173HEIDELBERG35150BONN25142KARLSRUHEFRANCFORT7028 6350MAYENCE 427683TRÈVES 3446THIONVILLEMETZ1712.534 1.649708LIÈGE 6141.261BRUXELLESLOUVAIN-LA-NEUVE381897 2.029318NANCY342475STRASBOURGAIX-EN-PROVENCE8114 4629MARSEILLE 10333REIMS 2033LONGWY73467AIX-LA-CHAPELLE3838TOULOUSE32155MONTPELLIER12479LYONCOLOGNE52284 36388BERLIN 2395DÜSSELDORF 2192HAMBURG 712233NAMUR 185331ARLONBASTOGNE2064026043LIBRAMONT 158146VIRTON En05101520253035 milliers d’étudiants 25.594 26.156 27.49428.39029.49930.80833.589 DroitMédecineÉducationIngénierieÉconomie FRANCE ALLEMAGNE BELGIQUE Total Non-résidentsRésidentsd’étudiants OCTOBRE 2022 25

« L’indexationdessalairesn’estpasleremèdeàlacrise » Photo GUY WOLFF Interview THIERRY LABRO et NICOLAS LÉONARD 26 OCTOBRE 2022 Conversation

OCTOBRE 2022 27

Pour Michel Reckinger, au Luxembourg, on attend trop souvent d’avoir le nez contre le mur pour enfin agir.

Michel Reckinger

Président de l’UEL, Michel Reckinger a les épaules solides et le cuir épais. Une chance pour lui, car, au cours des prochaines semaines, entre négociations sociales et gestion de(s) crise(s), il sera sur tous les fronts pour défendre les entreprises et les salariés.

Est-ce qu’une des clés n’est pas que l’interlo cuteur politique oublie l’année électorale ? [Il sourit.] Je serais un peu dupe d’espérer cela. On sait très bien qu’il y aura les élections et que tout le monde doit se positionner. Les pro chaines discussions seront donc très politiques. Qui a quels intérêts, et qui a des intérêts com muns, voilà le nœud du problème. Mais le temps presse, et plus les élections approchent, plus la situation deviendra compliquée. Je ne vois en tout cas pas comment on peut s’en sortir si cer tains gardent les mêmes lignes rouges qu’au printemps dernier, notamment l’OGBL, qui ne voulait déjà pas du premier accord. Le scénario le plus optimiste – et que je ne vois pas arriver –est qu’il n’y ait pas de nouvelle indexation cette année-ci. On avait clairement défini cette notion de 12 mois entre les deux.

Plusieurs mandats Depuis 1995, il est membre du comité de la Fédération des installateurs en équipements sanitaires et climatiques (Fiesc), devenue la Fédération du génie technique (FGT). En janvier 2021, il est élu président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), et, en juillet 2021, il devient vice président de la Fédération des artisans.

Ingénieur et gestionnaire Diplômé en tant qu’ingénieur en mécanique, il a fait ses études à l’EPF de Zurich. Il dispose aussi d’un diplôme en gestion d’entreprise.

Cette dégradation de la situation vous met dans une meilleure position pour négocier, à l’avenir, notamment avec les syndicats ?

L’OGBL sans doute plus que les autres ?

Je n’ai pas parlé avec eux. Mais on devine les choses. Le gouvernement veut agir pour les ménages. Avant une année électorale, une rapide indexation des salaires est évidemment la mesure la plus facile et la plus populaire à mettre en place.

Est-ce qu’on se souviendra qu’on est tous dans le même bateau, qu’il faut préserver le modèle luxembourgeois, les emplois luxembourgeois, et qu’il faut sortir de ces crises de la meilleure façon possible – aussi bien les entreprises que les ménages ? Je ne sais pas quoi dire, quoi proposer. Moi qui aime aller discuter de manière pragmatique, en ayant des solutions, je ne vois pas. Les ménages subissent des hausses de prix inimaginables. Mais les entreprises ne peuvent pas tout compenser.

Je crois que tout autre scénario s’articulera autour d’une indexation déclenchée cette année-ci, et de plusieurs autres l’an prochain, en plus de celle qui a été reportée. L’OGBL va dire : « Faisons-le ! » Mais, depuis octobre 2021, il y a eu six augmentations des salaires de 2,5 %, soit 15 %. Il faut que quelqu’un m’explique comment une économie peut survivre dans ce contexte. C’est juste impossible.

BIO EXPRESS

Pour les entreprises, c’est inimaginable ?

Quels sont les autres scénarios ?

les augmentations, beaucoup plus graves que voici six mois. Du coup, le gouvernement se voit dans l’obligation de faire quelque chose.

« Je ne comprends pas pourquoi les syndicats ne descendent pas dans la rue contre l’indexation. »

Le patronat comprend cette nécessité d’agir ?

Comment expliquer ces discussions autour de « bons » chiffres qui devraient être une base officielle ?

On ne peut plus évoquer le fait de conserver intact le pouvoir d’achat. On n’en est plus à ce stade, mais bien au-delà. On ne peut plus non plus promettre aux gens que tout restera comme

Une entreprise de 111 ans Michel Reckinger a intégré l’entreprise familiale Reckinger Alfred SA en 1993, puis en est devenu le directeur en 2001. Spécialisée en chauffage, sanitaire, ventilation et climatisation, elle a été fondée en 1911.

Inflation, hausse des prix des matières premières et des taux bancaires, difficultés de recrutement… tout cela, en plus de tensions au niveau social. Qu’est-ce qui vous préoccupe et vous occupe le plus, ces dernières semaines ?

28 OCTOBRE 2022

La préparation des discussions, notamment via la tripartite, sans aucun doute. Nous passons beaucoup de temps à récolter les chiffres qui doivent appuyer nos positions. Avec cela, on espère trouver des solutions aux difficultés qui se succèdent. Sans avoir encore ensuite des commentaires sur l’interprétation de ceux-ci.

On voit très bien que les syndicats mettent tout en œuvre, en effet, pour obtenir cela.

Voici quelques mois, décision a été prise de reporter l’indexation attendue en juillet 2022 à avril 2023. Heureusement qu’on l’a fait, car, grâce à cela, la situation est moins pire pour les entreprises que si nous avions dû assumer cette indexation ! Mais on voit clairement ce qui va arriver avec l’augmentation des taux d’intérêt : pression sur les prix, moins de chiffre d’affaires, donc moins de bénéfices et moins d’impôts. Il va falloir une sérieuse discussion autour de cela. Honnêtement, aujourd’hui, je ne sais pas encore où tout cela va nous mener.

Conversation Michel Reckinger

Cette interview a été réalisée le lundi 12 septembre 2022, quelques jours avant les dernières réunions bilatérales entre les partenaires sociaux et le gouvernement, et en amont des négociations en tripartite.

De votre point de vue, les chiffres vous ont donné raison, et vos prédictions d’évolution de la situation socioéconomique se sont révélées exactes. Ce qui signifie que… Nous maintenons que nous avons un accord suite à une analyse qui a été menée en son temps, et que cette analyse n’est pas différente aujourd’hui. Même si c’est bien le scénario le plus défavorable de tous qui s’est réalisé, et qu’il faut évidemment en tenir compte.

La première chose sera, une nouvelle fois, de voir si on a une compréhension identique des chiffres. S’il y avait déjà de l’inflation et que l’on voyait des prix grimper avec inquiétude, les difficultés des ménages sont maintenant différentes. Ils sont frappés de plein fouet par

Oui, évidemment. Mais au cours des réunions bipartites, nous avons rappelé que nous sommes tous dans le même bateau : les entreprises ont les mêmes problèmes que les ménages. Elles ressentent aussi de plein fouet la hausse des prix de l’énergie, subissent également l’infla tion. Je ne peux pas imaginer que le chemine ment qui a été défini auparavant varie maintenant, alors que la situation s’est encore dégradée, et qu’on fasse payer aux entreprises du pays, par des indexations supplémentaires en rafales, les conséquences d’une guerre en Europe, d’une guerre de l’énergie, de problèmes d’approvisionnement en matières premières et de l’inflation.

Ce n’est pas tant le fait d’obtenir de « bons » chiffres qui pose problème, mais plutôt leur interprétation. Lors de la dernière tripartite, au printemps, malgré ce qui a été dit, nous étions dans le bon, car notre vision des choses a été confirmée ensuite. Nous étions même plus pessimistes que le Statec, car l’entreprise ressent le marché beaucoup plus finement. À sa décharge, on ne voyait encore que le spectre de la guerre en Ukraine, pas son impact.

Vous sentez que c’est le scénario qui se dessine ?

Si les syndicats et les politiques s’entendent, le patronat va être fortement isolé ?

C’est la réalité qu’il faut exposer aux Luxembourgeois, aux résidents, aux frontaliers ?

Les talents ! Faire que les entreprises puissent disposer des talents dont elles ont besoin main tenant et dans les années à venir. Quand je parle de talents, je parle de la formation, ini tiale et continue, de l’Uni, de l’artisanat… Com ment trouver des talents à l’extérieur du pays ?

On avance souvent que les Verts sont actuel lement dans une position difficile. Je n’en suis pas si sûr, car, quel autre message avoir que celui de Claude Turmes, qui demande d’éco nomiser 15 % de consommation, de sortir de la dépendance au gaz et d’accélérer sur les énergies alternatives ? Je vois mal les autres dire autre chose. Je pense que le LSAP a plus de difficultés à se démarquer, même si déi Gréng est plus concentré sur le volet environ nement que sur le volet social.

On peut très bien imaginer une aide directe de 1.000 euros pour ceux qui gagnent moins d’une fois et demie le salaire social minimum ? Ce serait en effet une possibilité. Une indexa tion ne peut en tout cas pas être la solution, elle n’est pas le remède à la crise. Elle n’aide pas assez les plus faibles et donne beaucoup à ceux qui n’en ont pas besoin. Plus antisocial que l’indexation, je ne peux imaginer ! Je ne comprends pas pourquoi les syndicats ne des cendent pas dans la rue contre l’indexation. Il n’y a pas plus injuste !

Est-ce que vous avez le sentiment que les entreprises ont puisé dans leurs réserves et qu’elles commencent à ne plus en avoir ? Effectivement, il y a un risque qu’elles n’aient plus les mêmes trésoreries pour faire face à la crise énergétique. Si le gouvernement fait quelque chose pour les particuliers, il devra automatiquement aider les PME et faire les bons choix.

c’était avant. Il faut avoir le courage d’avouer qu’on fera tout pour qu’à la sortie de cette crise, tout le monde aille le mieux possible. J’espère que les politiques et les syndicats auront le même langage que nous.

Depuis le début de l’année, on affirme, souvent en off, que l’automne sera sanglant parce que les entreprises vont devoir rembourser les aides Covid… Les demandes de remboursement ont été envoyées il y a plus d’un an, et les entreprises ont pu négocier des allongements ou des modi fications. Cette hausse des faillites, relative ment limitée, est due aux aides étatiques. L’UEL a toujours dit qu’il fallait aider là où c’était important d’aider. Mais il faut des limites dans le temps et dans l’envergure.

Il va continuer sa politique entamée sous son ancienne présidente, qui a dit que ce parti n’est pas le parti des entreprises, mais du citoyen. Ils ont pris un virage qu’ils doivent assumer.

Cette coalition a pris l’habitude des marqueurs sociaux : cannabis, transports publics gratuits, etc.

3,57 6,15 6,80 6,76 6,99 6,89 8,72 7,02 6,92 6,56 6,78 5,02

PRÉVISIONS

C’est quoi, faire les bons choix ? Pour les salaires, on a eu un accord qui prévoit une indexation tous les 12 mois, et on peut la supporter. C’est un bon choix. Pour l’énergie, il faut trouver les moyens à mettre en œuvre pour que tous puissent également supporter les hausses des prix. Il y a 100.000 possibilités, pas 10, pas deux. Il faut se poser une série de questions : Que peut faire une entreprise ? Que veut-on ? Qui doit-on aider ? Au cours de la dernière tri partite, on voulait aider ceux qui étaient le plus vulnérables. Gardons cela en tête, définissons cette vulnérabilité et le montant. Que doit-on faire pour que celui qui gagne le salaire social minimum puisse survivre ? Et pour aider ceux qui se trouvent dans la classe moyenne ?

C’est rarement le cas…

Et le DP ?

Quels sont les autres sujets qui vous inquiètent ?

Quels sont les secteurs d’activité qui risquent le plus de dégâts suite à la crise des énergies ?

30 OCTOBRE 2022 Conversation Michel Reckinger StatecSource TAUX D’INFLATION ANNUEL ET CONTRIBUTIONS Selon le Statec (août 2022) Produits pétroliers (en points de %) Inflation sous-jacente (en points de %) IPCN (Var. ann. en %) 1002468 03/202201/2022 05/2022 07/2022 09/2022 11/202201/202303/202305/2023 07/202309/2023 11/2023

en évidence son positionnement. Comment analysez-vous les choses ?

Le secteur alimentaire, qui utilise le gaz comme source de production, l’horeca, une nouvelle fois, et l’hôtellerie, car l’hôtelier ne peut pas jouer facilement sur les températures et les gains d’énergie. Toutes les activités en lien avec une chaîne du froid sont aussi concernées. Ceux qui avaient les meilleurs contrats jusqu’ici vont arriver au terme de ceux-ci, en fin d’année, et ils vont subir un gros choc. La Chambre de commerce a reçu une facture de 500.000 euros d’électricité, ces dernières années, et elle va passer à 5 millions ! Fois 10, parce qu’ils avaient un super contrat à long terme.

Chaque parti de la coalition va être tenté de profiter du moment pour mettre

On l’entend en France, on l’entend en Alle magne, on l’entend en Belgique, mais pas tel lement au Luxembourg. Le Premier ministre passe son temps à dire que le Luxembourg va bien et qu’on va préserver le pouvoir d’achat. Début août, quand il nous a invités aux bipar tites, il voulait se donner le temps d’avoir une bonne vue de la situation pour engager une tripartite qu’il voulait courte et avec un résul tat. La hausse de l’énergie est venue imposer une urgence de plus. Tout le monde s’est posi tionné sur ce point, sauf – une nouvelle fois – le Luxembourg. Je suppose que le Premier ministre va être tenté de tout amalgamer pour sortir une seule grande solution all-in.

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Pourquoi cela n’avance pas ?

Je délègue. L’entreprise ne vit que par ses sala riés. Et nous avons une équipe formidable, qui fait partie de la famille. Je le dis comme ça parce que je le vois comme ça. Je vois plus souvent mes équipes que mon épouse et mes enfants.

Le premier fait les mêmes études que moi, d’ingénieur en mécanique. Ma fille suit aussi un cursus d’ingénieur, et le troisième va pas ser son bac. Les trois sont clairement capables de le faire. Et j’ai bon espoir qu’un des trois le fasse.

riser » est trop financier. Ce n’est pas qu’une question de salaire. J’ai perdu, voici peu, un de mes collaborateurs, qui est allé dans une commune où il gagne 1.500 euros de moins, mais il y a les jours de congé, de récupéra tion… Finalement, 1.500 euros, cela ne com pensait pas les autres avantages.

À un moment donné, personne n’a demandé, ni Santer ni Werner, aux électeurs de se pro noncer pour engager la responsabilité de l’État

800 32 OCTOBRE 2022

Y a-t-il une réflexion en cours sur ces sujets, car il semblerait qu’on en entende parler depuis des lustres ?

« Le Premier ministre passe son temps à dire que le Luxembourg va bien et qu’on va préserver le pouvoir d’achat. »

Malgré le contexte actuel difficile, quelles sont les raisons d’espérer ?

Trouver un plombier ou un chauffagiste à moins de 150 kilomètres, c’est terminé… Oui, c’est clair. La Grande Région est épuisée. Les formations deviennent de moins en moins performantes parce que l’État français a pro bablement remarqué que former des plombiers pour qu’ils aillent travailler au Luxembourg ne lui servait à rien.

Non, mais j’ai une responsabilité envers l’en treprise, son histoire, son futur, mais aussi envers les salariés. Mes enfants ont la même vision.

Vous êtes d’accord avec le CEO de Luxair quand il dit constater que le Luxembourg a perdu de son attractivité ?

Ou est-ce qu’on a de simples gérants de rente ?

L’État a besoin des gens, de main-d’œuvre, de 1.000 policiers, de 1.500 fonctionnaires à tel endroit, de 100 à tel autre… D’une manière générale, on a un problème de valorisation du secteur privé par rapport au secteur public. On a construit, ces dernières années, des piscines, des centres culturels. Maintenant, on construit des centres techniques partout, et ils vont nous prendre nos électriciens, nos mécaniciens… Les bourgmestres seront contents de recruter des gens qu’ils connaissent – c’est bon lors des élections – et qui ont été bien formés. L’arti sanat est d’autant plus en difficulté, car nos métiers sont peu télétravaillables, alors qu’on ne parle plus que de cela.

Le télétravail, c’est clair, ça nous pose un pro blème. Mais il n’y a pas que cela. Il faut plus valoriser l’artisanat, même si le verbe « valo

L’optimiste ne dirait pas ça… On a parié sur trois ou six mois de guerre. Aujourd’hui, je me dis qu’on y verra plus clair dans six mois ou un an, sinon je ne sais pas comment on pourra s’en sortir.

Comment faites-vous pour gérer vos journées, entre vos obligations en lien avec votre entreprise et celles de l’UEL ?

L’UEL avait sorti sa calculette après l’indexation des salaires d’octobre 2021. Soit 800 millions, dont la moitié à la charge du secteur privé.

Le télétravail, c’est un problème pour votre secteur ?

Conversation Michel Reckinger

Le maire de Metz, François Grosdidier, a pourtant plaidé pour que les formations en matière de santé soient doublées afin de satisfaire la demande des deux côtés de la frontière…

Les inquiétudes montent, et le moral des patrons baisse. Il faut espérer que l’inflation s’arrête et que la guerre finisse. Ce sont les 111 ans de mon entreprise qui me donnent la conviction qu’il faut garder le long terme en vue. Nous sommes dans une mauvaise passe. Cela devien dra peut-être plus difficile, mais qui dit crise, dit sortie de crise.

dans la création de SES. La transition de l’in dustrie lourde vers l’industrie bancaire n’a pas non plus été décidée par des électeurs. Il faut avoir une vision et décider.

Comment faites-vous pour recruter ?

Sa ville vit avec ces salariés. Aujourd’hui, les banques luxembourgeoises perdent du person nel parce que les françaises permettent trois à quatre jours de télétravail. Aller un ou deux jours de Metz à Paris en TGV est plus facile que de mettre deux ou trois heures par jour pour venir au Luxembourg. De plus, la différence de salaire s’est réduite. Malheureusement, on ne voit pas le gouvernement dans une dynamique pour proposer des solutions.

Est-ce que ce n’est pas un danger pour l’entreprise de croire que, parce qu’on a toujours été là, on sera toujours là ?

Vous avez de nouvelles stratégies ?

Il faut faire en sorte qu’on en soit sûr ! C’est une invitation à faire quelque chose, pas à rester dans son fauteuil en attendant l’année suivante.

Il faut faire venir les talents ici et faire en sorte qu’ils restent. Il faut que les entreprises viennent ici et faire en sorte qu’elles restent. Il faut faire travailler les entreprises d’ici pour qu’elles restent !

Il y a aussi le débat de la rémunération, car, si on veut Haaland au Luxembourg pour jouer dans la Champions League, il faut ouvrir à nouveau cette discussion.

Comme les fait-on venir ? Comment fait-on pour les loger ? Comment peut-on enfin dyna miser le logement, qui reste une catastrophe ?

On engage de la rue, des personnes non qua lifiées, et nous les formons dans l’académie Reckinger. Elles apprennent sur le tas, en six mois, un an, deux ans… et on leur fait passer un diplôme d’aptitude professionnelle. Elles sont libérées un jour par semaine pour se for mer. C’est un investissement sur l’humain, et ça fonctionne bien.

Comme souvent en politique, les choses ne se déclenchent que quand on a le nez contre le mur. On avait les 10 dernières années pour anticiper les problèmes en lien avec l’énergie, et nous n’avons rien fait. Avec les talents, nous allons voir des entreprises quitter le Luxem bourg parce qu’elles n’y trouvent plus de per sonnel. On pourra toujours dire  « on vous l’avait dit », mais c’est aujourd’hui qu’il faut réagir.

L’État est aussi, parfois, un concurrent sur le marché de l’emploi ?

La famille, votre grand-père et votre père, c’est une pression sur les épaules ?

Dont un qui vous succédera, un jour ?

Est-ce qu’on a, parmi les élus, les mêmes vision naires que ceux qui ont donné naissance à SES ? Ou qui ont construit la place financière ?

Nicolas européendeachèveraSchmitsonmandatcommissaireen2024.

Là aussi, l’Europe doit faire preuve à la fois de solidarité, d’innovation et d’action rapide et dans l’urgence, parce que nous n’avons pas des mois ou des années pour prendre une décision.

sein des pays. Les Russes essaient d’influen cer les élections politiques en utilisant le malaise social, la peur, les divisions. Tout cela est devenu une arme dans les mains de Poutine.

« On est dans un monde de brutes, on l’avait oublié »

La Commission passe d’une crise à l’autre… On ne l’a pas choisi, mais oui, la Commission a été confrontée, juste quelques mois après son entrée en fonction, à la pandémie de Covid-19.

Alors même que nous faisions déjà face à une crise longue et structurelle qui est celle du cli mat, il ne faut pas croire que cette dernière a disparu. Se posait déjà cette question d’une crise sociale, de l’augmentation des inégalités, de la précarité. Est ensuite apparu le Covid-19.

Il faut aussi garder la cohésion des Vingt-Sept, et c’est effectivement un travail difficile, mais on doit montrer que l’Europe apporte les bonnes

Alorsréponses.quenous étions dans une sorte d’il lusion de paix, de tranquillité, où tout le monde commerçait avec tout le monde et tout le monde était gentil et sympathique, on se rend compte, comme l’a dit un ami démocrate italien, que

Est-ce à l’Europe d’agir ? L’Europe ne peut pas résoudre seule ce pro blème. Je vois que certains pays ont mis en œuvre – ou l’envisagent – des paquets pour amortir ces chocs. C’est le cas en Allemagne, en France. Le grand problème, c’est que tous les États ne sont pas égaux pour amortir ces chocs. Dans le cadre du Covid-19, nous avions mis en place le plan de relance Next Genera tion UE, dont le montant était de 750 milliards d’euros (adopté le 21 juillet 2020 par les VingtSept, ndlr). On revient un peu dans une situa tion analogue, certains pays peuvent mieux aider leurs entreprises ou leurs citoyens que d’autres, pour des raisons budgétaires évidentes. Donc se pose de nouveau la question d’un ins trument de solidarité européen pour qu’il y ait

Il mène une sorte de guerre hybride contre les Européens principalement, et c’est un élé ment sur lequel il faut agir. Donc, le social, ce n’est pas juste aider les plus démunis, essayer de garder une cohésion sociale. C’est aussi se défendre, parce qu’effectivement, la crise sociale pourrait affaiblir les États européens, avoir des incidences politiques qui pourraient jouer dans l’intérêt des Russes. Donc je pense que ce sera un des éléments les plus cruciaux dans les mois à venir.

À présent, on se trouve dans une situation encore totalement nouvelle, qui est une guerre majeure sur le continent européen, avec des consé quences économiques et sociales considérables.

un peu plus d’équilibre. Ce sera un débat que l’on aura dans les prochains mois...

Craignez-vous une crise sociale ? Oui, je la crains, et il faut l’éviter par tous les moyens, parce que nous ne sommes pas uni quement dans une crise énergétique et d’in flation, nous sommes dans un cas de guerre. Nous sommes déjà en partie dans une écono mie de guerre, parce que ce conflit a une influence considérable sur beaucoup de sec teurs, notamment à cause du manque d’ap provisionnement de certaines denrées, de l’interruption de chaînes de valeur et du prix de l’énergie. Et celui qui est de l’autre côté, Poutine, joue aussi sur la crise sociale, sur la division entre Européens et sur la division au

Tout d’abord, tous les pays sont frappés par cette crise, tous sans exception. Le grand enjeu, c’est de trouver des solutions pour amortir les chocs. Il y a notamment un choc économique pour des secteurs qui ont beaucoup de difficul tés à gérer ces prix de l’énergie qui sont hors marché. Il y a également un impact social, qui est considérable avec l’envolée des factures énergétiques, mais pas uniquement. Les prix de l’alimentation augmentent aussi, donc cela pèse sur les budgets familiaux, surtout des plus modestes, mais aussi de la classe moyenne. L’Europe doit tout mettre en œuvre pour que les États essaient de tempérer, d’amortir ces chocs. Nous avons déjà fait un certain nombre de propositions. On va soumettre maintenant des réformes des marchés énergétiques pour agir sur cette flambée, notamment des prix de l’électricité (voir encadré sur le plan énergie de l’exécutif européen, ndlr)

Photo GUY WOLFFInterview IOANNA SCHIMIZZI

Une longue carrière Nicolas Schmit était, entre 1998 et 2004, ministredepuisàreprésentantambassadeur,permanentduLuxembourgauprèsdel’UEBruxelles.MembreduLSAP1988,ilanotammentétéministredéléguéauxAffairesétrangèresetàl’Immigrationde2004à2009.Reconduitaugouvernementen2009,ilyaoccupélafonctiondeduTravailetdel’Emploijusqu’en2018.Éludéputéeuropéensuiteauxélectionsdu26mai2019,ilestcommissaireeuropéenàl’EmploietauxAffairessocialesdepuisle1erdécembre2019.

Des études françaises Nicolas Schmit est né le 10 décembre 1953 à Differdange. Il est, entre autres, diplômé d’un DEA de relations internationales obtenu à l’IEP d’Aix-en-Provence et d’un doctorat en économiques.sciences

OCTOBRE 2022 35 Conversation Nicolas Schmit

BIO EXPRESS

Aujourd’hui, l’Europe et le monde font face aux conséquences du conflit en Ukraine, et notamment à la très forte hausse des prix de l’énergie. Quelle est la stratégie de la Commission européenne ?

Commissaire européen en charge de l’emploi et des droits sociaux depuis le 1er décembre 2019, le Luxembourgeois Nicolas Schmit fait le point, quasiment trois ans après son entrée en fonction, sur la situation sociale de l’Union européenne.

Six États de l’Union européenne (Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie et Suède) ont des niveaux de salaires

La directive relative à des salaires minimaux adéquats, que vous avez portée, a été votée en plénière la semaine dernière (voir encadré). Lors de l’accord politique, trouvé début juin, entre le Conseil de l’UE et le Parlement européen, la Suède et le Danemark s’y étaient opposés. Comment l’expliquez-vous ?

Il n’y a pas de contrainte immédiate quantita tive, mais la directive contient tout de même une obligation juridique de travailler sur l’adé quation des salaires minimaux. Il y a effective ment deux critères ou indicateurs qui ne sont pas des indicateurs absolument obligatoires, mais les traités ne nous donnent pas le droit de fixer directement ou indirectement le niveau des salaires. Donc nous n’avons pas pu dire : « Dans chaque pays au moins le salaire minimum devrait être de tant .» Malgré tout, on oblige les États à vérifier, à travailler, à consulter, à avoir des instances de consultation, à étudier l’évo lution des salaires minimaux par rapport à l’évolution générale des salaires, et c’est d’ac tualité par rapport à l’évolution des prix, etc.

Pensez-vous que tous les pays, notamment la Hongrie par exemple, vont suivre la directive ?

A priori, on dirait que s’il y a de bonnes négo ciations collectives, c’est le modèle préférable. Pour certains, le salaire minimum, c’est la conven tion collective de ceux qui n’en ont pas, parce que c’est leur seule garantie d’avoir un salaire qui évolue. Et, effectivement, on peut estimer que l’établissement des salaires par convention collective correspond davantage aux réalités du terrain, par exemple pour l’industrie. Mais c’est toujours aussi une question de rapport de force entre employeurs et employés. Et ça, ça présuppose un bon dialogue social, des syndi cats assez puissants, on peut avoir des systèmes de négociation collective qui aboutissent fina lement à des salaires très bas, cela existe aussi au sein de l’Union européenne.

Pour une « vie décente » Elle invite les États membres à atteindre un niveau « adéquat » de salaire minimum, garantissant une « vie décente », et à se doter de critères clairs de progression. Le texte ne définit pas ce niveau qualifié d’« adéquat », mais appelle à s’appuyer sur des indicateurs usuels au niveau international, comme 60 % du salaire médian brut ou 50 % du salaire moyen brut.

Oui, et encore aujourd’hui j’entends quelques fois des critiques disant que nous n’avons pas créé de Smic européen. Mais comment aurionsnous pu créer cela ? Primo, les traités européens ne nous le permettent pas. Secundo, quel serait-il ? Il ne pourrait y avoir tout au plus qu’un Smic minimum, puisqu’il y a par exemple un ratio d’à peu près un à sept entre le Luxembourg et la Bulgarie (en juillet 2022, le salaire minimum dans les États membres de l’UE allait de 363 euros par mois en Bulgarie à 2.313 euros par mois au Luxembourg, selon les chiffres d’Eurostat, ndlr), donc, où se situerait le Smic européen ? Si la Bulgarie devait adopter les salaires du Luxembourg, son économie cesserait d’exister du jour au len demain.

La Suède et le Danemark ont en effet voté contre, c’était regrettable mais prévisible. La Hongrie s’est, elle, abstenue. Il y a eu un débat assez mouvementé en Suède et au Danemark, à mon avis pas toujours basé sur les faits, mais plus sur des émotions, et les deux gouverne ments ont pris cette position, tout en approu vant, au final, l’idée de meilleurs salaires. Mais ils avaient la crainte qu’une directive sur des salaires minimaux puisse un jour transformer leur propre système de marché du travail. Cette crainte n’était pas véritablement justi fiée, pour moi.

Certains voient, dans cette directive, un symbole politique plutôt qu’une mesure forte, dont la portée opérationnelle sera limitée. Que leur répondez-vous ?

UNE DIRECTIVE QUI FAIT CONSENSUS

Et les Vingt-Sept ont quasiment tous des systèmes différents, qu’ils aient un salaire mini mum statutaire ou non. Chypre est en train d’évoluer, l’Italie aussi, mais il faudra voir après les élections. La Finlande n’a pas le même sys tème que la Suède. L’Autriche a, de son côté, le niveau de couverture le plus élevé avec prati quement plus de 90 % des gens couverts par une convention collective.

Il y a toujours un côté symbolique qui n’est pas négligeable. Je pense que c’est un symbole fort pour marquer clairement que des salaires décents sont importants. C’est un peu un retournement aussi du point de vue des approches, puisqu’il y a 10-15 ans, on aurait probablement mal ima giné l’Europe préconiser une telle directive, voire promouvoir des salaires décents. À l’époque,

Certains observateurs estiment que la directive n’est pas assez contraignante. Que leur répondez-vous ?

Un signal politique fort Promesse de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la directive relative à des salaires minimaux adéquats a été adoptée en séance plénière par le Parlement européen le 14 septembre à Strasbourg.

La directive n’est quand même pas purement indicative, il y a des obligations juridiques, mais elles ne sont pas quantitatives, elles sont plutôt largement procédurales avec l’objectif de faire en sorte que les salaires minimaux soient adé quats et permettent une vie décente, et que le travail paie de manière correcte.

l’on est dans un monde de brutes, et je crois que l’on avait oublié cela, on avait fermé les yeux. Il y a un réveil maintenant, et il faut réagir, ça ne vaut pas la peine de ressasser le passé, mais il faut maintenant se tourner vers l’avenir et construire un peu une autre Europe sur les plans économique, social, géopolitique, mais aussi de la sécurité. Nous avons cru que nous pouvions bénéficier des dividendes de la paix, durablement. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Ils doivent la transposer, même s’ils se sont abs tenus, en droit national. Ils ont un salaire mini mum statutaire, contrairement à la Suède, le Danemark, l’Autriche ou l’Italie. Ils sont obligés d’appliquer une certaine méthode pour voir si le salaire minimum est adapté. Il y aura des débats avec les partenaires sociaux, puisque c’est un autre volet important de la directive. Et il ne faut pas oublier que cette directive est aussi une directive sur la négociation collective, puisqu’on pousse beaucoup dans la promotion de la négociation collective, qui est très faible dans beaucoup de pays. Elle est élevée dans des pays comme la Suède, le Danemark, ou l’Autriche. Elle a beaucoup faibli dans d’autres, comme l’Allemagne, donc nous avons intégré, dans la directive, des dispositions pour promouvoir la négociation collective.

déterminés par des négociations de branche, cette manière de faire est-elle meilleure que d’instaurer un salaire minimum national unique ?

Ursula von der Leyen

Au début des discussions autour de ce projet de directive, l’idée d’un Smic européen avait été évoquée par certains. Mais c’était finalement une formule non appropriée ?

GambaRomainPhoto« Tous les États ne sont pas égaux pour amortir les chocs des crises. » 36 OCTOBRE 2022 Conversation Nicolas Schmit

Tout d’abord, la worklife balance est dans une directive européenne qui est entrée en vigueur. Mais l’Europe n’a pas le pouvoir de fixer les

Le Luxembourg est concerné, mais d’autres pays le sont aussi. Nous sommes en train de regarder à ça. Il y a deux volets : le volet fiscal et le volet sécurité sociale. Sur ce deuxième point, nous pourrions proposer des solutions. Mais si vous créez un statut, où commence et s’arrête le transfrontalier ? Il y a des choses à clarifier, mais j’ai pris l’engagement que nous allons travailler là-dessus, et nous allons essayer de trouver des propositions sur ce sujet. Il faut davantage adapter les législations en matière sociale aux réalités du terrain, à l’interpénétration de nos économies, notam ment dans des contextes régionaux comme ceux que l’on a ici. Le volet particulier des travailleurs transfrontaliers doit être amélioré, c’est certain.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté, le 14 septembre, des mesures d’urgence pour répondre à la crise énergétique, lors de son discours sur l’état de l’Union. Elle a notamment proposé un plafonnement des superprofits, qui rapporterait 140 milliards d’euros aux États de l’UE. L’UE va engager « une réforme complète et en profondeur » de son marché de l’électricité, a-t-elle également fait savoir.

LE PLAN ÉNERGIE DE LA DesCOMMISSIONmesuresd’urgence

Comment qualifieriez-vous le management d’Ursula von der Leyen ?

C’est une ancienne collègue, puisqu’elle a été ministre fédérale du Travail en Allemagne, mais je n’ai pas à qualifier son management, chacun a son management propre, elle est la présidente et je travaille bien avec elle.

« Le volet particulier des travailleurs transfrontaliers doit être amélioré. » ShutterstockPhoto 38 OCTOBRE 2022 Conversation Nicolas Schmit

Cela pose aussi la question de la durée du travail… Absolument, il faut voir jusque quel âge nous allons et pouvons travailler. Il faut prendre en compte la pénibilité de certains emplois,

[Rires] Non, vous avez vu mon âge ? D’abord, je ne fais jamais de projections. Mais, non, je ne reviendrai pas à la politique nationale. Il y a des personnes très bien qui font ça très bien, ils n’ont plus besoin de moi.

Je trouve qu’il y a une bonne ambiance de travail, de bons échanges avec mes collègues. Il n’y a pas fondamentalement une opposi tion à faire avancer le social en Europe. Sur les grands dossiers, salaire minimum, plate formes, qui sont quand même des grands sujets, il y a eu consensus. Il n’y a pas eu d’af frontements entre commissaires, donc je me sens très à l’aise dans cette commission, y compris avec la présidente, qui a toujours soutenu les grands projets sociaux.

modèles ou la limite, nous avons une direc tive sur le temps de travail qui fixe les limites supérieures du temps de travail. On pourrait discuter un jour de savoir si elles sont encore adaptées. Moi, je considère que la semaine de 40 heures, avec le modèle assez rigide, qui date de plusieurs décennies, est très liée à l’ère industrielle, à une certaine forme de tra vail. Actuellement, nous sommes plutôt dans une situation de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, mais ça ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de nouveaux modèles, qui répondent d’ailleurs à des aspirations des nouvelles générations. Les jeunes ont une autre attente par rapport à la qualité du tra vail, de la worklife balance. Il n’y a pas que le salaire. Donc je crois que ce débat sera là, et il est déjà là. Il faut aborder cela de manière ouverte, avec les partenaires sociaux, avec des modèles qui peuvent être pilotes, selon l’entreprise, selon l’organisation salariale. Moi, en tout cas, j’encouragerai cela. On ne fera pas de directive là-dessus demain, mais il est clair que ce débat est ouvert.

Que pensez-vous de pays qui, comme le Luxembourg, indexent les salaires et les pensions sur l’inflation ? Est-ce un bon modèle ?

Si vous aviez été à la place du Premier ministre Xavier Bettel (DP), vous auriez également annoncé le report de l’indexation en mars dernier ? Je ne suis pas à sa place, donc je ne peux pas répondre.

Comment vous sentez-vous dans votre poste de commissaire européen ?

Je ne fais pas de projections.

Que pensez-vous de l’idée de créer un statut européen du frontalier ?

On reconnaît dans la directive le système d’in dexation, qui n’existe pas dans tous les pays. Chaque pays a son histoire, ses traditions, donc je ne dis pas que l’indexation est une bonne solution pour tout le monde. Mais il est clair qu’au Luxembourg, d’après ce que j’ai appris (Nicolas Schmit a notamment été ministre du Travail de 2009 à 2018 au sein du gouvernement, ndlr), c’est un élément central, notamment lors qu’il y a une poussée inflationniste comme c’est le cas aujourd’hui. Donc c’est un système qui permet de garder le niveau des salaires, mais ça pose problème justement quand il y a une accélération de l’inflation. C’est pour cela qu’il y a débat. On voit que cela oblige à débattre sur la façon dont appliquer le système en cas d’ac célération de l’inflation, mais ça ne remet pas en cause, à mon avis, l’utilité et l’attachement que le pays a pour son système.

les discours étaient plutôt : « Il faut baisser les salaires, penser à la compétitivité, etc. » Donc il y a à la fois une forte valeur symbolique poli tique, et, malgré tout, des instruments, donc il n’y a pas que du symbole, il y a aussi un suivi. Les États sont en observation, il y a un dialogue. L’idée est également de donner un instrument aux partenaires sociaux, et aux salariés, donc c’est plus que symbolique. Mais la symbolique a sa valeur.

De nombreux pays évoquent ou expérimentent des modalités de travail plus flexibles, dans le but que les salariés aient un bon équilibre entre vie profes sionnelle et vie privée, avec une semaine de quatre jours par exemple. Va-t-on vers une certaine flexibilisation du temps de travail ?

tout le monde n’est pas égal dans le travail et dans la prolongation de la vie active. Je crois que cette flexibilité du monde du travail, de l’organisation, doit être envisagée de manière beaucoup plus globale. Il y a aussi le droit à la déconnexion.

Votre mandat s’achève en 2024, peut-on vous imaginer revenir au Luxembourg ?

Réunion le 30 septembre Les ministres européens de l’Énergie se réuniront de nouveau le 30 septembre, à Bruxelles, pour examiner les mesures d’urgence proposées par européenne.la Commission

Souhaitez-vous continuer la politique européenne ?

Il est Protégez-voustemps!contrelaCOVID-19. CHAQUE DOSE COMPTE Obtenez votre prochaine dose

25 ans d’innovation et de prévention médicale

Améliorer le service aux patients afin de garantir leur santé et leur bien-être est la priorité des acteurs du secteur. Depuis de nombreuses années, les Laboratoires Réunis s’engagent à effectuer des analyses de qualité pour des résultats précis et fiables.

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Santé

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À la tête des Laboratoires Réunis, le Prof. Bernard Weber

Dès les années 2000, des biomarqueurs (caractéristiques biologiques mesurables) sont développés pour la médecine préventive (reposant sur le dépistage de maladies) et intégrative (réunissant des approches complémentaires).médicalesIls’agit

Les Laboratoires Réunis disposent d’un réseau de plus de 60 centres de prélèvements 270

« Nousdespersonnaliséepousséeinterprétationproposersouhaitonsuneetanalyses »

L’entreprise s’appuie sur 270 employés

Il y a désormais 25 ans, les Laboratoires Réunis (LR) voyaient le jour grâce à la fusion de deux laboratoires présents à « EchternachLuxembourg,etDiekirch.

LES RÉUNISLABORATOIRESENQUELQUESCHIFFRES

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MOMENTS-CLÉS DES LABORATOIRES

génétiquepharmaco

Respect de la nature et des personnes

Agir « vert » pour œuvrer pour un monde plus sain tout en respectant les patients et employés.

Prof. Bernard Weber LaboratoiresCEO Réunis

1959 médicalededuCréationlaboratoirebiologieKutter 1996 Naissance ettoiresdesparLaboratoiresdesRéunislafusiondeuxlabora-KutterLiener-Hastert 1989 Lieners-HastertduCréationlaboratoire 1997 JunglinsterprincipalduInaugurationbâtimentà 2001 préventiveenduDéveloppementpremiermarqueurmédecine 2003 génétiquesdeIntroductionmarqueurshumains 2005 Mise

Dynamisme et innovation Innover, faire progresser et moderniser les technologies dans l’industrie médicale.

Prise de responsabilité Livrer des résultats les plus précis possible dans les meilleurs délais.

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1 500 Chaque jour, 1 500 dossiers d’une quinzaine d’analyses sont traités

par exemple de l’analyse du microbiote intestinal. « Peu après, nous avons commencé à développer des analyses de géné tique prédictive incluant la pharmacogénétique afin de définir les prédispositions à des réactions secondaires ou au manque d’efficacité à des médicaments couramment prescrits : contre l’hypertension, antidépres seurs, etc. » La science et en parti culier la biologie médicale ainsi que la génétique peuvent appor ter des informations sur le patient qui ne sont pas prises en charge par les caisses de mala dies. « Il s’agit d’un sujet politique, le gouvernement entendant par exemple réserver la génétique au LNS, Laboratoire national de santé. Pour un pays de la taille du Luxembourg, nous ne partageons pas cette idée de cloisonnement. » Étant le premier laboratoire d'analyses médicales intégrale ment accrédité au Luxembourg, les Laboratoires Réunis ont mis en place les PCR multiplex détectant plusieurs germes de virus et bactéries, créant par la même occasion sa spin-off Fast Track Diagnostics. Cette technique a été utilisée dans le cadre du Large Scale testing. L’entreprise a poursuivi son essor en reprenant des activités des

LES VALEURS DES RÉUNIS :LABORATOIRES RÉUNIS en place de la

Notre objectif était de disposer d'un plateau technique central à Junglinster qui soit à la pointe du progrès. Nous voulions aussi augmenter la capacité de production pour fournir des analyses plus spécialisées grâce à de meilleurs équipements. Par des investissements, nous avons pu renforcer la biologie moléculaire et la médecine intégrative », se souvient le Prof. Bernard Weber, admi nistrateur délégué. Rapidement, LR devient le premier laboratoire à créer un réseau de prises de sang à travers le pays pour offrir un service de proximité.

Collaboration juste S’engager à traiter chaque interlocuteur (patient, partenaire et employé) de manière juste.

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Fournir des services et prestations de qualité aux patients.

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L’innovation pour améliorer le diagnostic Outre l’extension de ses services, l’entreprise s’est également développée à l’international en travaillant avec des réseaux de laboratoires et médecins étran gers partenaires afin d’améliorer le service de prise en charge des analyses de médecine préventive. Afin de répondre aux défis tech niques et scientifiques liés à la biologie médicale et continuer d’être à la pointe, l’entreprise a aussi rejoint le groupement international de laboratoires BIOGROUP. Une démarche qui lui permet d’évoluer dans un modèle plus ouvert. Un autre changement majeur concerne la digitalisation, renforcée par le Covid. D’un petit serveur, l’en treprise est passée à un départe ment informatique complet. De quoi faciliter l’envoi des résultats de manière électro nique et la création d’applica tions pour prendre rendez-vous ou accéder à ses résultats par exemple. « Notre leitmotiv reste la rapidité, la flexibilité, la qualité et l’innovation.

laboratoires extra-hospitaliers mais en lançant aussi des analyses vétérinaires et effectue les ana lyses du programme de dépistage organisé du cancer colorectal (PODCCR). « Le moment le plus intense pour nous a été le début de la pandémie avec la création du large scale testing. Ce projet ambitieux contenait toutefois des risques en raison de la pénurie de main d'œuvre qualifiée, de maté riel et de l’obligation de fournir des résultats dans des délais serrés, mais cela a été un succès.

Selon le Prof. Weber, la mixité du modèle privé/public est dans ce contexte un succès et favorise l’intérêt du patient.

2015 Reprise extra-hospitalierlaboratoireactivitésdesde des hôpitaux SchumanRobert(HRS) 42 OCTOBRE 2022 BRAND VOICE

« Les acteurs privés ont un rôle majeur à jouer. Ils donnent en effet des impulsions et dynamisent le domaine de la santé par leur capacité innovante et leur flexibilité face aux changements.

70 % de tous les diagnostics médicaux sont basés sur ou sont confirmés par des tests de laboratoire.

le système de santé luxembourgeois est l’un des meilleurs et le pays dispose des ressources nécessaires pour le faire évoluer. Cela, afin de répondre aux besoins actuels et futurs grâce à la mixité public/privé. Nous avons un potentiel de synergies qu’il faut davantage exploiter. » BIOLOGIE CLINIQUE,

La crise du Covid a souligné l’utilité de disposer d'acteurs privés pouvant agir avec davan tage de flexibilité et de rapidité.

La complémentarité de ces collaborations en ce qui concerne le parcours du patient est la clé de cette réussite. Tout gouvernement luxembourgeois devrait veiller au bon fonctionnement de cette complémentarité et ne pas tout miser sur le public, voire le système hospitalier. »

bonne collaboration entre ces différents acteurs tout en s’assurant que les ressources nationales soient utilisées au mieux également dans une optique financière de coûts avantages. LR a dans ce contexte pour ambition de rester un acteur investi dans ces estsanté.d’êtrepermettremique.l’offreêtreD’autrespolitiques.pistesdoiventenvisagéesafind’élargirdansl’intérêtécono­LadigitalisationdevraitauLuxembourgl’undesleadersdelaLeProf.Weberenconvaincu,«

La mixité public/privé, un atout pour le patient

Utiliser les avancées de la médecine personnalisée Forts de cette innovation, les Laboratoires Réunis souhaitent continuer à développer la méde cine intégrative. « Nous parlons de la médecine des 5 P : personna lisée, préventive, prédictive, parti cipative et de précision. Avec la digitalisation mentionnée et l’échange sécurisé de données, tout se met en place pour utiliser le plein potentiel des avancées de la médecine personnalisée mais aussi récolter et échanger des don nées afin d’aboutir à de meilleurs diagnostics et traitement person nalisé de maladies chroniques ou liées à l’âge : cancers, maladies neurodégénératives, inflamma toires et cardiovasculaires.

« Le pays dispose des public/privé »grâcesystèmeévoluerpourressourcesfaireledesantéàlamixité

2006 ISOaccréditationPremière15189 2010 infectieusesdesmoléculairededuCréationdépartementdiagnosticmaladies 2007 Prix luxembourgeois de la qualité sur la voie de l'excellence 2014 Ouverture BelgiquelaboratoireAcquisitionAllemagnelaboratoired'unend'unen 2018 vétérinaireduOuverturelaboratoire MOMENTS-CLÉS DES LABORATOIRES RÉUNIS 20212020LST COVID-19 2022 Service de prises de sang « bookpick’n’go ! » dans les stations drive-in LA

Il faut disposer pour cela de capacités d'innovation et de financement. C'est aussi dans ce contexte qu'il faut comprendre la tendance des fusions des laboratoires.

« La mise en place du dispositif national de dépistage à haut débit qu’est le LST est un bel exemple de la coopération entre le ministère de la Santé, le minis tère de l'enseignement supérieur et de la recherche, le Luxembourg Institute of Health (LIH), la Direction de la santé et des labo ratoires hospitaliers, publics ou privés comme les Laboratoires Réunis. L’État ne pouvant assu rer seul cette mission, la présence et l’expertise de laboratoires comme LR était cruciale. Cette collaboration efficace avec le gouvernement a en effet permis d’augmenter rapidement les capacités à fournir des tests, sauver des vies et limiter l’impact sur l’activité économique. »

« Nous faisons face à une pénurie de main d’œuvre spécialisée, à des problèmes de cybersécurité mais aussi à des défis liés à l’in flation ou encore à la pérennité du système de financement de l’assurance maladie. Nous restons toutefois optimistes. » Le Luxembourg ayant fait le choix politique d'une même médecine pour tous, il est condamné à suivre les évolutions de cette médecine et d'en faire profiter les assurés tout en assurant le financement au risque de mettre en péril ce système égalitaire.

»

UNE MÉDICALEDISCIPLINEDEPOINTE :

Pour le diagnostic et le traitement du cancer, il est même proche de 100 %.

Prof. Bernard Weber LaboratoiresCEO Réunis

Cette coopération existe notamment sur certains projets de recherche. LR est ouvert à approfondir ces collaborations. Des laboratoires privés ont notamment pris en charge l’activité extra hospitalière de certains hôpitaux. Les échanges entre secteurs sont donc là encore fréquents.

L’enjeu dans le cadre des politiques de santé est de veiller à pérenniser cette

Leur utilisation préventive, précoce et ciblée permet d'éviter des diagnostics et des traitements erronés, ce qui permet d'économiser beaucoup de souffrance et d'argent.

Les analyses de laboratoire jouent ainsi un rôle important dans les soins de santé au profit des patients.

Nous continuerons à intégrer de nouveaux biomarqueurs et de nouveaux outils informatiques pour développer des systèmes experts et proposer une interprétation beaucoup plus poussée et personnalisée des analyses et profils d’analyses. »

Il faut dire que les enjeux sont nombreux pour le secteur.

Cette nouvelle ère s’accompagnant d’énormes progrès, les Laboratoires Réunis souhaitent rester des précurseurs grâce à leur appartenance à BIOGROUP et leur réseau de distribution. Leur ambition ? Investir efforts et moyens financiers pour garantir un meilleur accès et une meilleure compréhension des analyses de médecine préventive pour les patients et médecins.

« La médecine évolue. Les praticiens doivent donc continuer à innover et à renforcer la prévention. Être à l’écoute des patients et proposer des alternatives et techniques moins invasives est également crucial. »

Marc Glodt Avocat à la cour, DSM

Pour un biologistemédecin

OCTOBRE 2022 43

Quels sont les principaux enjeux pour la santé ?

« Le défi sera de renforcer la recherche et d’en faire béné ficier le patient. L’information des praticiens et par la suite de la population doivent être intégrées dans les politiques de santé. Des moyens finan ciers seront nécessaires. »

« Il est crucial de sensibiliser le public, les professionnels et les institutions sur le besoin d’investir dans la médecine préventive. Des actions sont à mener pour allonger l’espérance de vie en bonne santé. »

Pour un patient

« Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de favoriser la bonne collaboration des acteurs publics et privés et d'utiliser au mieux les ressources nationales dans l’intérêt des patients. »

Pour en découvrir davantage, rendez-vous sur www.labo.lu

Pour un généralistemédecin

Joe Diederich Médecin généraliste Formé en environnementalemédecine

Agnès Collet Médécin LaboratoiresbiologisteRéunis

André Patient

Pour un avocat

Le projet Gridx de 42.000 m2 à Wickrange est attendu pour le quatrième trimestre de 2024.

La hausse du coût des matériaux, sans aucun doute possible. Leur prix a augmenté de 15 % en un an et ces hausses dépassent largement nos marges. Il est problématique et délicat de facturer cela à nos clients.

Né le 19 août 1961 à Luxembourg, Marc Giorgetti est diplômé en gestion d’entreprise de l’École de commerce de Paris en 1986.

BIO EXPRESS

La pénurie se fait surtout sentir dans ce que l’on appelle le « clé en main », je pense aux châssis, à l’asphalte coulé, à l’étanchéité comme le roo fing qui venait surtout d’Ukraine… Aujourd’hui, rares sont les fournisseurs ou sous-traitants qui proposent encore un prix fixe pour ces produits. Et s’ils en font un, nous avons dix jours pour y répondre. Les délais sont très courts.

L’entreprise Avec son frère aîné Paul, ils s’associent à l’entreprise familiale en 1986 et la reprennent dix ans plus tard.

Pensez-vous que des entreprises du secteur autres que Félix Giorgetti pourraient envisager des rapprochements stratégiques ou des intégrations ?

Conversation Marc Giorgetti

Le secteur de la construction est sous tension, admet Marc Giorgetti. Le gérant de l’entreprise de construction et de promotion immobilière Félix Giorgetti assure toutefois maintenir le cap en ces temps agités.

Nous avons déjà racheté Kuhn il y a 15 ans puis Julien Cajot il y a 10 ans. Plus récemment, nous avons acquis Pianon et opéré un rappro chement avec la CDCL (Félix Giorgetti dispose d’une participation de 35 %, ndlr). En deux ans, c’est déjà pas mal, puisque mes équipes ont augmenté de 550 personnes. Nous avons une option conditionnelle pour accroître notre participation dans la CDCL à la même hau teur. Ces rapprochements permettent des complémentarités, par exemple au niveau de la R&D. À Leudelange, nous allons créer une unité dédiée à la préfabrication des cages d’as censeur et des volées d’escalier. En Belgique, nous avons investi dans une machine capable de fabriquer des pans de murs en blocs préfa briqués avec la société Green Stone. Cela per met de gagner en moyenne deux mois sur la construction du gros œuvre.

La suite

Certains analystes estiment que les petits acteurs de la construction vont rapidement connaître des difficultés. Vous confirmez ? Compte tenu de la hausse des prix et de l’an xiété ambiante, le marché est en effet quelque peu en stand-by . Dans l’année à venir, les promoteurs immobiliers vont construire moins. Mais la valeur de l’immobilier ne va pas dimi nuer, l’investissement dans la brique restera une valeur sûre.

La relève se prépare : la fille de Paul Giorgetti, Maya, est impliquée dans les finances de la société. Les fils de Marc Giorgetti, Félix et Alex, y sont actifs avec un rôle de développeur pour le premier et d’entrepreneur pour le second. Sa fille Célia étudie l’hôtellerie.

L’État est notre meilleur client. Il est globale ment correct dans les délais de paiement et est un important commanditaire de chantiers.

OCTOBRE 2022 45

Un contrat signé doit être exécuté pour le prix convenu. Comment faire si, entre la signature et l’exécution, les prix se sont envolés ?

« J’essaie toujours de penser cinq ans en avance »

Félix Giorgetti va aussi construire moins ? Je rappelle souvent que, pour notre part, nous sommes avant tout des constructeurs… qui fai sons de la promotion immobilière. Si nous

Les marges sont plus confortables et nous parvenons alors en général à absorber l’aug mentation.

Au commencement

avions continué à couler uniquement du béton, nous ne gagnerions plus d’argent. Mais je n’ai pas le choix, car j’ai aussi une responsabilité sociale et je dois occuper tous mes ouvriers. Donc je construis à risque grâce à une trésore rie saine. Mais beaucoup de promoteurs sont contraints de vendre 70 % de leurs biens sur plan pour obtenir une garantie bancaire avant de démarrer un projet. Tous ceux-là sont actuel lement freinés dans leur élan entrepreneurial.

Dans le cadre d’un contrat avec l’État, le cahier des charges prévoit en général des clauses d’adaptation. Nos marges sont très faibles – de l’ordre de 3 % –, ce qui ne couvre pas la hausse des coûts.

Notre entreprise est solide et n’a pas de dettes : c’est une entreprise familiale où l’on ne distribue pas de dividendes ; l’argent reste dans la société. Mais d’autres entreprises auront des problèmes de liquidités, c’est une certitude.

Photo ROMAIN GAMBAInterview CATHERINE KURZAWA

Le contexte produit-il un effet d’aubaine et l’opportunité de mettre la main sur des entreprises du secteur qui seraient en difficulté ?

L’État luxembourgeois est donc un bon client ?

Et pour l’immobilier privé ?

Quels matériaux posent aujourd’hui le plus de difficultés en raison des prix qui fluctuent ou bien de la pénurie ?

Mais il semble que vous avez tout de même revu vos prix à la hausse… Pour les nouveaux projets dans l’immobilier privé, nous avons en effet relevé nos prix de vente des constructions futures de 15 %. Cela correspond tout simplement à l’évolution de l’indice des prix de la construction.

Après les restrictions sanitaires, le secteur de la construction est confronté à des difficultés en termes d’approvision nement, de main-d’œuvre, d’inflation des prix… Quel est le domaine qui vous pose le plus problème ?

Le groupe Félix Giorgetti figure en 5e position du classement des plus importants propriétaires de foncier constructible pour l’habitat au Luxembourg, selon les données du ministère du Logement, avec plus de 50 ha disponibles. Qu’en faites-vous ?

de nombreux propriétaires privés ne souhaitent même pas vendre leurs terrains. Pour déblo quer la situation, il faut créer un avantage, fis cal ou autre, pour motiver les propriétaires à vendre leurs terrains.

« C’est d’une monstrueusebêtiseque des gens parlent de spéculation pour les terrains. »

Quelles sont vos priorités en tant que président du Groupement des entrepreneurs ?

Avez-vous ressenti des effets de la hausse du salaire social minimum ?

Mais des voix s’élèvent pour dénoncer la spéculation foncière des entreprises de construction au Luxembourg… C’est d’une bêtise monstrueuse que des gens parlent de spéculation pour les terrains. Nous ne spéculons pas : dès que l’autorisation est reçue, nous construisons. J’ai des ouvriers à occuper, ce n’est pas un jeu.

Les syndicats en veulent toujours davantage, mais de notre côté, nous devons faire en sorte que le navire reste à flot. Les salaires dans la construction, je le répète, ne sont pas mauvais. Je ne suis pas contre l’index, mais opposé à la façon dont il est calculé. Il monte car le prix du pétrole augmente, mais si le prix du baril dimi nue, les salaires ne suivent pas le même mou vement : ils stagnent alors que les prix diminuent.

De nombreux biens sont proposés à la vente couplée à un bail emphytéotique. Cette formule a-t-elle du sens selon vous ? C’est un leurre. Je m’explique : vous achetez une maison avec votre conjoint pour 500.000 euros,

En moyenne, cela prend 10 ans, mais si le ter rain n’est pas dans le PAP, cela peut monter à 15 ans pour obtenir l’autorisation de construire. Ce sont des délais incroyablement longs. Je ne sais pas si ce sont les plus longs en Europe, mais on ne doit guère en être éloigné. Il faut aller beaucoup plus vite, simplifier les procédures.

Il faut augmenter l’offre, il faut créer davan tage de logements. Mon credo a toujours été le même : construire, construire, construire…

46 OCTOBRE 2022 Conversation Marc Giorgetti

Lorsque vous revendez vos projets après avoir gardé un terrain 10 ou 15 ans, le tarif est tout de même celui de l’année en cours, et non pas celui de 10 ou 15 ans plus tôt… Bien sûr, car nous sommes tout de même une entreprise commerciale. Mais nous avons une sensibilité à la qualité et un nom à défendre, ce qui n’est pas forcément le cas de ces nou veaux venus. Je dois admettre que nous sommes, malgré nous, entraînés dans ce mouvement de prix ascensionnels et que parfois, par la force des choses, nous subissons le jeu contre notre gré.

La priorité est de savoir comment compenser la hausse des coûts auprès de nos clients. Notre marge a déjà été affectée par les coûts supplé mentaires induits durant la pandémie. La concurrence est très grande sur les marchés publics et compte tenu du risque engagé, une

Je suis probablement le seul à l’avoir fait jusque-là, mais chacun fait ce qu’il veut. En tant que patron, je me dois d’anticiper l’avenir et j’essaie tou jours de penser cinq ans en avance. Les autres font de même de leur côté, je suppose.

Combien de temps en moyenne gardez-vous vos terrains avant de voir se concrétiser un projet ?

La convention collective du bâtiment prévoit une rémunération supérieure au salaire social minimum, ce n’est donc pas un sujet pour nous. Mes ouvriers travaillent 48 heures par semaine, ils perçoivent un supplément très intéressant à la fin du mois – 40 % des heures supplémentaires nettes d’impôts – et ne doivent alors pas travailler « à la bricole » le week-end.

La tripartite sera le théâtre de discussions qui seront âpres, notamment autour de l’index…

Les promoteurs étrangers sont de plus en plus présents au Luxembourg, notamment sur des projets fonciers majeurs : Besix, Immobel ou encore Thomas & Piron. Redoutez-vous ces concurrents ?

Pensez-vous que les candidats à l’achat d’un bien immobilier seront toujours prêts à mettre le prix pour investir au Luxembourg ?

un prix hors terrain puisque celui-ci fait l’ob jet d’un contrat de location à long terme. Après dix ans de vie commune, vous vous séparez et revendez la maison. Elle vaut alors 1 mil lion d’euros. Mais le droit de préemption limite le prix de la revente à, par exemple, 600.000 euros. Les acheteurs ne profitent donc pas de la plus-value sur leur bien immo bilier. Cela crée une distorsion : la valeur du bien a doublé de prix, mais la réglementation empêche de le revendre à ce prix.

Que faire alors pour contrer la flambée des prix ?

Je les perçois surtout comme les instigateurs d’une inflation des prix des terrains. Pour pénétrer le marché, ils se battent pour trouver du foncier constructible et ils sont prêts à mettre le prix en conséquence, et n’ont aucune gêne à le revendre plus cher. Ce n’est pas notre philosophie.

Historiquement, notre entreprise a toujours acheté des terrains, et avec le recul, il s’avère que cette stratégie a été la bonne. Tous les terrains constructibles que nous possédons sont en procédure pour obtenir une autori sation de construire. Un hectare ne représente pas forcément 10.000 m2 constructibles, c’est une nuance majeure qui, là aussi, semble échapper à certains. Les « théoriciens de l’im mobilier » parlent toujours d’hectares, mais cela n’a rien à voir. Ce qui compte, c’est la densité. L’État dispose de 2 millions de mètres carrés constructibles et n’en fait rien. Ensemble, tous les promoteurs disposent d’un stock d’environ 1 million de mètres carrés. L’État est bel et bien le premier propriétaire foncier, nous l’invitons donc à se mobiliser pour créer des logements.

L’État a commis l’erreur de rendre l’investis sement plus difficile (depuis 2021, les plafonds de déduction fiscale ont été réduits pour les investissements immobiliers, ndlr ). S’il y a moins d’attractivité, il y a moins d’investis seurs. Et s’il y a moins d’investisseurs, il y a moins de nouveaux logements. Donc ils deviennent plus rares et les prix augmentent encore. C’est incroyable, mais l’État ne semble pas avoir compris cela.

Le ministre du Logement Henri Kox (déi Gréng) a proposé quelques pistes pour sortir de la crise du logement… Oui, et le Premier ministre a confirmé l’inten tion de taxer les propriétaires fonciers, mais sans aucune précision. Nous constatons que

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Vous préférez les grues ou les bateaux ? J’adore les deux. J’aime bien la mécanique, c’est impressionnant de voir comment les grues fonctionnent. Et un bateau à voile performant, c’est un concentré de physique, de technolo gie et d’ingénierie.

Agence immobilière Giorgetti & Kuhn

L’envers du grand G

Gérant de Félix Giorgetti nous d’argent. »gagnerionsduuniquementcontinuéavionsàcoulerbéton,nousneplus

Au Luxembourg, le siège social situé à la Cloche d’Or abrite une quarantaine de sociétés derrière le grand G jaune sur losange bleu. À côté de l’entreprise de construction Félix Giorgetti, qui a réalisé en 2021 un bénéfice de 10,3 millions d’euros (contre 11,6 millions d’euros un an plus tôt), gravitent d’autres sociétés actives dans le domaine de la construction comme Feller Rock Processing (pour les machines), Green Stone (pour les éléments préfabriqués) et Skyliners (pour la location de grues).

AirporSAtCenter Luxembourg GmbH

« Si

Findel Business Center SA GR 43 Sàrl G-Finance Sàrl Japoma SA

La Conciergerie du Château est, quant à elle, dédiée à l’administration de biens immobiliers et Immofisc Sàrl aux services administratifs, selon le Registre de commerce et des sociétés. Le siège abrite aussi des dizaines d’entreprises dédiées à la location et l’exploitation des constructions du groupe, à la promotion immobi lière mais aussi des holdings.

SteppchenSA SA Trumpet SA Wickrange Messdall SA

Le groupe Félix Giorgetti emploie 2.500 salariés, intérimaires inclus, au Luxembourg et à l’étranger. Tour d’horizon d’un écosystème bien rôdé sous le G maintenant incontournable dans le pays. Écosystème Giorgetti

Homeschlach SA MP D SA MP E SA MP H SA Saxo

Que faites-vous actuellement de vos terres d’excavation ?

marge de 3 % n’est, à mon sens, pas suffisante. L’autre dossier de taille concerne les terres d’excavation et leur mise en décharge. Nous demandons à ce qu’une loi impose à chaque commune de disposer d’un site de recyclage des matériaux. Actuellement, nombreux sont les bourgmestres à estimer que ce type d’in frastructure génère des nuisances sonores et au niveau du trafic. Pourtant, les terrains vides en forme de cuvette ne manquent pas.

Le Covid a remis en avant la possible suppression du congé collectif…

Vous détenez aussi des participations dans trois constructeurs italiens et CNB Chantier naval de Bordeaux. Comment êtes-vous arrivé de la cons truction de bâtiments à celle des bateaux ? C’est ma passion. J’ai acheté un bateau, puis j’ai acheté le chantier [sourire]. À l’époque, un des chantiers italiens construisait quatre bateaux par an. L’équivalent de la SNCI locale, à Trieste, l’avait accompagné pour une reprise. Sur les onze derniers mois, nous avons vendu 68 bateaux à voile et 60 à moteur.

Capoffice SA Cello G-BuildSASàrl & Cie

G-Build Sàrl G-Field Sàrl & Cie G-Field Sàrl

Holdings & sociétés de participation

Amco Invest Sàrl Beaufort 43 Finance SCSP Beaufort 43 GP Constance Sàrl Double G SA

Pour comprendre le métier et développer ensuite l’offre d’hospitality. C’est tout sim plement de la diversification vers une nou velle branche d’activité. Nous avons pour cela le projet GridX à Wickrange et notre projet hôtelier à Kockelscheuer. Au total, nous avons prévu de développer 1.000 chambres d’hôtel et de coliving dans les dix prochaines années au Luxembourg.

À noter que depuis 2016, le groupe Félix Giorgetti est actionnaire de Concept+Partners, une société qui dispose elle aussi de bureaux dans l’immeuble du siège du constructeur. Le groupe exploite actuellement une dizaine de bars et restaurants au Luxembourg : Beim Méchel, Kin Khao City, Parc Le’h, Fabrik, Barrels, Siegfried, Bistro Lënster, Meet Point, Kin Khao, Hitch, Schräinerei.

Conversation Marc Giorgetti GambaRomainPhoto

MARC GIORGETTI

48 OCTOBRE 2022

Location et exploitation de biens immobiliers

Nous sommes obligés de les évacuer à l’étran ger. Je peux vous assurer que si nous n’avions pas ce problème de manque de décharges, nous pourrions diminuer notre flotte de camions de 30 %. Mais nous sommes contraints de générer un trafic supplémentaire, et d’après nos calculs, il émet autant de pollution que l’ensemble de la ville de Diekirch en un an.

Pourquoi avoir investi dans le secteur de la restauration, notamment via Concept+Partners ?

À l’étranger, on retrouve notam ment les entreprises Solaris Yachts, Solaris Power, Performance Boats de Marc Giorgetti. Celui ci dispose aussi d’une participation dans les Chantiers navals de Bordeaux (CNB)

Promotion immobilière Aisch Zenter SA GTK Sàrl La Languette Sàrl

Le congé collectif est la meilleure chose qui soit : tout le monde part au même moment et revient au même moment.

Les effets de la crise en Ukraine seront très durs, avertit Juan Santiago.

Les faillites d’entreprises ont diminué au cours du premier semestre de l’année. Une réalité hélas en trompe-l’œil et qui doit donc être fortement nuancée, selon Juan Santiago, authorised manager de Creditreform Luxembourg.

pour certaines étaient déjà dans une situation critique, ont largement été alimentées par des fonds publics. »

Le danger est donc réel, car insidieux. Des entreprises zombies qui continuent leur acti vité, vaille que vaille, ce sont aussi des entre prises qui, souvent, ont de lourdes difficultés de trésorerie. « Leur incapacité à honorer des créances crée donc des problèmes pour leurs débiteurs. Les entreprises zombies sont un réel danger pour celles en bonne santé  », assène Juan Santiago.Sansdoute aurait-il fallu mieux cibler les aides, choisir quelles entreprises aider et quelles entreprises abandonner à leur sort, car déjà en très grande difficulté. Un choix cruel et « évidemment politiquement très compliqué à faire, même si cela aurait été économiquement correct ». Le débat autour du « a-t-on bien fait ou pas ? » n’a en réalité pas lieu d’être. « Il n’y a que deux choix. Soit prendre une loi qui ratisse large et va englober certains qui ne le méritent pas, ou qui n’en ont pas besoin. Soit en prendre une autre plus restrictive, mais avec le risque de faire des victimes innocentes. La réalité était que nous étions face à une situation inédite et il fallait aller vite. Au final, par exemple, par

Il faut, dès lors, fortement nuancer les résul tats du premier semestre 2022. « Les chiffres bruts donnent raison aux mesures prises par les politiques : les aides étatiques ont été effi caces  », explique Juan Santiago. Mais cela tronque aussi la réalité car « ce soutien, au Luxembourg comme dans d’autres pays, main tient artificiellement en vie des sociétés qui ne survivront pas une fois que ces aides et leurs effets vont cesser. Ces entreprises ‘zombies’, qui

OCTOBRE 2022 51 Conversation Juan Santiago

« Les entreprises ‘zombies’ sont un danger »

Fondée en 1999, l'entreprise fait partie du réseau Creditreform International, qui existe pour sa part depuis 141 ans et compte 160 filiales nationales, surtout en Europe et en Asie, et et procède4,5 millionsLe groupe4.200 employés.aactuellementdeprocéduresde recouvrementen coursquotidiennementà 100.000 actualisationsde données.

2

Les Cassandre l’annoncent depuis presque deux ans. Elle resterait pour le moment en sommeil, adoucie par les aides de l’État, les garanties bancaires, aussi masquée par le pos sible mais temporaire recours au chômage partiel. Mais, en réalité, elle grossirait sans cesse, nourrie des conséquences de la crise sanitaire, de la pénurie des matériaux qui frappe de nombreux secteurs, des tensions sur le marché de l’emploi, de la révolution du télétravail, de l’inflation galopante, des aléas des marchés… L’imprévisibilité, entraînant l’incertitude, ne ferait que l’alimenter tant et plus. Inévitable, la vague des faillites s’appa rentera à un tsunami dont les dommages potentiels seront colossaux.

qui va progressivement passer le relais à Juan Santiago, authorised manager

Mais les chiffres sont là et donnent tort, pour le moment, aux oiseaux de mauvais augure. Au premier semestre 2022, 511 faillites d’entreprises ont été enregistrées. Le total le plus faible depuis 2017. Mieux encore : puisque le nombre de faillites au cours des six pre miers mois de 2021 avait été de 650, la baisse est même de 21,38 % ! La tentation est donc grande de lever les bras au ciel, d’autant que le Luxembourg se distingue plus que positi vement par rapport à la Belgique, à la France et même à Spécialiséel’Allemagne.dansle recouvrement de créances, mais aussi (et surtout) la « notation des entreprises » et leur rating de solvabilité, Creditreform agglomère une masse énorme d’informations sur l’activité économique et la santé des entreprises nationales, mais aussi au niveau européen. Incontestablement, la hausse des dossiers de recouvrement et la durée plus longue des délais de paiement indiquent « une conjoncture difficile », explique Herbert Eberhard, CEO et administrateur délégué de Creditreform Luxembourg SA,

1999

Elles sont ainsi qualifiées une fois que les difficultés de trésorerie, et donc souvent de paiement des factures, durent depuis trois ans. Combien sont-elles au Luxembourg ? De 10 à 15 %, selon les experts. Un taux qui serait en croissance. Logique : les différentes aides ont été des bouffées d’oxygène qui ont maintenu les agonisants en vie, toujours plus nombreux alors que leur fin prochaine semble néanmoins inéluctable. « En 2008, il y avait eu un effet de nettoyage du tissu entrepreneurial via la crise bancaire. Ce n’est pas le cas pour le moment », note Juan Santiago.

Photo ROMAIN GAMBAInterview NICOLAS LÉONARD

Creditreform Luxembourg offre deux services principaux : le recouvrement de créances et la notation d’entreprises quant à leur solvabilité. Mais aussi une série d’autres services en lien avec ces deux piliers de l’activité. Elle est agréée par la CSSF.

Une réalité tronquée

Aucune vague de faillites n’est perçue non plus dans les secteurs de la production, des services, de la construction ou du commerce. Les chiffres évoluent peu et sont souvent très proches de ceux de 2019. Peut-on, dès lors, espérer que le tsunami prédit ne surviendra pas ? « Nous n’avons pas de boule de cristal », dit-on chez Creditreform. Qui souligne que si les sàrl sont les plus nombreuses à subir une déconfiture tandis que les SA se comportent mieux, « il faut aussi noter que les créations de sàrl, notamment sàrl-s, sont plus nombreuses.

52 OCTOBRE 2022 Conversation Juan Santiago

« Une clé de la réussite est la bonne connaissance des risques. Mais aussi du fait que les choses peuvent se dégrader très vite. »

La construction ? La perspective est, cette fois, un peu plus optimiste. À deux conditions, souligne Juan Santiago : que les matériaux attendus arrivent enfin et que l’État continue à jouer son rôle d’important commanditaire. Le commerce suscite aussi des inquiétudes car « les problèmes structurels sont identiques à ceux de 2018 et 2019 : loyers onéreux, faible ou insuffisante adaptation à l’e-commerce alors que de nouveaux réflexes de consommation ont été pris… Ces problèmes avaient été un peu cachés par la crise sanitaire, mais maintenant ils reviennent. »

Une hausse du recouvrement de créances

« le Luxembourg n’étant pas une île ». Certes, l’Allemagne connaît une baisse des faillites de 3 % environ, « mais avec une hausse dans le sec teur de la construction, signe qu’il y a des ten sions sur les chaînes d’approvisionnement ». Par contre, « les progressions sont très fortes en Belgique (+10 %) et en France (+25 %), des pays où les aides étatiques ont cessé depuis plusieurs mois, où les remboursements de prêts ont com mencé à se faire. Le retour à la réalité est féroce, même si les taux ne sont pas encore ceux de 2019. » L’Autriche, qui a cessé ses aides plus tôt, vit une situation plus compliquée encore avec un bond de 121 % des faillites. « Il y a donc incon testablement un effet retard dont il faut tenir compte », commente Juan Santiago.

Le Registre des bénéficiaires effectifs a sans doute fait perdre de son attrait à la SA. » Quant à l’ancienneté des entreprises faillies, elle varie peu. Ce sont toujours celles qui ont cinq ans ou plus qui sont les plus touchées.

Autre feu orange qui alerte en tout cas Creditreform : depuis mars 2022, le taux des demandes de recouvrement de créances est

Si la fin des difficultés n’est pas pour demain, les analystes de Creditreform mettent en avant quelques atouts du Luxembourg, « dont la solidité de son tissu entrepreneurial ». Mais aussi la résilience dont il est capable et dont il a déjà fait preuve.

fortement majoré. À un niveau jamais connu par le passé. Le signe évident « d’une incerti tude » car « les débiteurs veulent récupérer ce qui leur est dû avant que les créanciers soient encore plus en difficulté, ou bien mis en faillite ». Cela indique aussi que « des sociétés sont en mauvaise posture financière et ne peuvent plus honorer les factures qui leur sont adressées. »

Horeca et commerce : attention danger

Le problème de ceux qui ne remarquent pas le problème Quelques bonnes pratiques doivent aussi aider à éviter le pire, c’est-à-dire cessation d’activité et faillite. Rien de mieux que l’anti

Le secteur horeca serait le meilleur baromètre du phénomène : les faillites n’ont pas vérita blement explosé, mais tout le monde ou presque s’étonne de voir autant d’établissements mettre la clé sous le paillasson ou ne pas rouvrir.

cipation, et chacun sait que l’idéal est d’aller chez son dentiste avant d’avoir mal aux dents. C’est pareil en ce qui concerne son entreprise.

« Une fois la faillite prononcée, il est trop tard. Le plus gros problème vient de ceux qui ne remarquent pas qu’ils ont un problème. Ou bien qui estiment que le problème est ponctuel alors qu’il est structurel  », développe Juan Santiago. Turnover de personnel, difficulté à recruter, paiements en retard, émissions tar dives de factures sont quelques-uns de ces signaux. « Bien entendu qu’un de ces éléments peut avoir une cause particulière. Mais notre expérience nous fait dire que quand un élément problématique est repéré dans une entreprise, il y en a trois ou quatre derrière. »

de risquer une faillite pure et simple, on préfère trouver un arrangement avec les créanciers et transiger. C’est une démarche assez intelligente », explique Juan Santiago. De plus, certains patrons qui avaient mis leur activité en veil leuse durant la crise n’ont tout simplement pas repris : « À 55 ans, ils stoppent, peu enclins à se relancer dans un nouveau challenge.  »

C’est le nombre de faillites au Luxembourg au 1er semestre 2022. Il n’y en avait jamais eu aussi peu d’enregistrées sur une période de six mois depuis 2017. On en avait compté 650 au cours du premier semestre 2021. La baisse de 21,38 % doit être fortementcependantnuancée.

Au final, y a-t-il péril ou pas ? Le Luxembourg va-t-il connaître la même hausse des faillites que certains de ses voisins ? « Les effets de la guerre en Ukraine vont être plus rudes que ceux de la crise sanitaire. Une tendance se dessine et montre que le Luxembourg ne sera pas épargné. Dans quelle proportion ? On le saura à la fin de l’année », avance avec prudence Juan Santiago.

Au cours du premier semestre de cette année, 77 faillites ont été comptabilisées dans le sec teur horeca. Il y en avait eu 73 au cours des six premiers mois de 2019. Mais les ferme tures définitives d’établissements ont été bien plus nombreuses cette année. CQFD.

rapport à l’Allemagne que je connais bien, le Luxembourg a réagi de manière parfaite avec, au final, assez peu d’abus de grande ampleur. Ce qui est pourtant un risque quand la loi a des effets très larges », commente Herbert Eberhard.

Et comme toujours, certains secteurs sont plus à risque que d’autres. Celui qui devrait le plus souffrir dans les prochains mois au Luxem bourg ? Sans surprise, Creditreform cite l’horeca. La hausse des coûts et les difficultés d’appro visionnement sont des plaies que l’inflation (et donc le fait que l’on réfléchit à deux fois avant de s’offrir un restaurant) a rendues encore plus douloureuses. « Ne minimisons pas l’impact du télétravail : certains restaurants ne sont plus complets que le soir. » Le manque de personnel, notamment de personnel qualifié, « pousse cer tains à ne plus pouvoir assumer deux services, comme avant. Ou bien à fermer plus de jours dans la semaine. »

511

Les faillites silencieuses ne comptent pas Un autre élément qui tronque l’appréciation des chiffres tient aux faillites dites silencieuses, qui sont non enregistrées et passent donc totalement sous les radars. « Le contexte est mis à profit pour cesser l’activité. Plutôt que

Mais divers signaux constituent tout de même des appels à faire preuve de prudence. Ce qui se passe dans les pays voisins en est un,

« 90% des fautes commises sont, à la base, des erreurs de management. »

Dans un monde idéal, chaque entreprise devrait analyser sa situation tous les deux ou trois ans, notamment en s’appuyant sur les compétences des conseillers de la House of

Let’s housing!talk

B30775LuxembourgR.C.S.Luxembourg,L-1930Metz,dePlace1,autonome,publicétablissementLuxembourg,l’Etat,ded’EpargneCaisseetBanque SPUERKEESS.LU/logement

nombre d’entreprises EntreprisesSàrlSAindividuelles 54 OCTOBRE 2022 Conversation Juan Santiago

« Vous n’imaginez pas le nombre d’entreprises qui n’écrivent pas de factures dans un délai rai sonnable. J’ai eu un cas avec un chantier d’un montant de plus de 15.000 euros qui n’avait toujours pas été facturé plus de trois ans après. C’était en Allemagne, et il y a eu prescription, il était trop tard pour facturer. Le patron a sim plement dit qu’il n’avait pas eu le temps d’émettre la facture. » Celui-là a sans doute pu se per mettre de badiner avec cette rentrée financière. Pour d’autres structures plus petites, cela peut être tout simplement mortel. « Je le dis souvent : pour beaucoup de petites entreprises, quand l’épouse du patron est enceinte, il n’y a plus de comptabilité durant neuf mois. Cela fait aussi sourire, mais c’est vrai, et je peux donner des dizaines d’exemples concrets. »

du risque est donc devenue vitale, mais reste encore trop souvent délaissée. « Ce qui est surtout visible dans les petites entreprises, notam ment du secteur de la construction. Le patron est sur les chantiers, avec ses ouvriers, car c’est nécessaire. La gestion du risque passe, dès lors, au second plan. Là, nous pouvons les aider – c’est l’un des métiers de Creditreform – en leur don nant des informations sur ceux avec qui ils veulent travailler, pour quel montant… Une clé de la réussite est la gestion du risque, mais aussi la conscience que les choses peuvent se dégrader très vite », explique Juan Santiago. Ce qui ne constituait pas la première des

« Dans un contexte de crise, la diversification de la production est un atout et joue un rôle important. Cela permet de réagir vite et avec à-propos. »

CreditreformSource201920192019 202020202020 202120212021 20222022202234327010 3022578 2194176 3311674

Entrepreneurship. Or, argument largement entendu, le temps fait souvent défaut pour cela. « Pourtant, c’est primordial, car on parle ici purement et simplement de l’existence d’une entreprise. C’est sérieux : derrière, il y a le risque

Il est donc logique que la future loi sur les faillites soit attendue depuis de très longues années. « Elle a été freinée par le Covid, mais je pense que le travail a repris. » Juan Santiago aimerait par exemple «  qu’elle instaure un mécanisme de réorganisation avant la faillite, comme le chapitre 11 aux USA ou ce qui se fait en Allemagne, avec une certaine pression. Tout le monde est d’accord pour estimer qu’une seconde chance doit être possible. Mais que deviennent les dettes de la première entreprise une fois la seconde lancée ? Voilà des questions qui doivent encore être examinées.

NOMBRE DE FAILLITES SELON LES FORMES JURIDIQUES DES ENTREPRISES

».

En

de devoir fermer une société. » Les chambres patronales et autres associations profession nelles multiplient pourtant les initiatives en ce sens. « C’est vrai, mais nous pouvons confir mer ce qu’elles disent souvent : on ne voit, dans leur séminaire ou formation, que ceux qui n’en ont pas besoin. Les autres ne viennent pas, mais sont ensuite étonnés que cela ne marche pas. » Le chef d’entreprise peut donc parfois aussi être son pire ennemi. « Je donne des formations dans des chambres professionnelles, à des patrons, illustre Herbert Eberhard. Je commence tou jours ces séances en rappelant deux fondamen taux, qui font rire l’assistance, mais qui sont des réalités de terrain : rédigez un contrat par écrit et émettez une facture. » Une évidence.

Une très attendue loi sur les faillites Si le chef d’entreprise a des faiblesses, il doit savoir que « 80 % des fautes qui mènent parfois à la faillite peuvent être évitées grâce à 5 ou 6 prin cipes fondamentaux de bonne gestion ». Mais aussi que « 90 % des fautes commises sont, à la base, des erreurs de management ». La gestion

forces de l’ancienne génération, « qui consi dérait que tout avait toujours été ainsi et que cela allait continuer. La nouvelle génération est plus prudente, car sans doute mieux formée sur ce plan. » Celle-là sait bien que « la perte générée par un risque mal évalué est très diffi cile à compenser via les marges de bénéfice ». Mais aussi que la faillite d’une entreprise constitue donc un péril pour les créanciers qui n’ont pas les reins solides. D’autant que récupérer ce qui est dû relève souvent du mirage, sauf à être créancier prioritaire, ce qui est rare en tant que « privé ». « Depuis que je fais ce métier, je n’ai connu, au Luxembourg, que deux ou trois cas où des créanciers ont récupéré ce qui était dû après une faillite  », concède Herbert Eberhard. C’est dire.

»

Deux éléments à ne pas négliger Alors que le terme de polycrise caractérise l’époque actuelle, Juan Santiago et Herbert Eberhard dégagent deux constantes, valables au Luxembourg, mais pas seulement. Et qui sont des éléments que les patrons ne devraient jamais négliger. En premier lieu, la diversifi cation. « Dans un contexte de crise, la diversi fication de la production est un atout et joue un rôle important. Cela permet de réagir vite et avec à-propos », confirme Juan Santiago. Toutes les entreprises ne peuvent se le per mettre, mais toutes devraient au moins y réfléchir. En second lieu, « c’est un lieu com mun, mais qui doit être répété : une entreprise qui a une base financière solide a plus de chances qu’une autre de s’en sortir. Le capital, c’est réel lement décisif. Les difficultés des sàrl-s consti tuées avec un euro de capital, et le taux de leurs faillites, le démontrent bien. » Un patron dont la sàrl va bien devrait même songer à natu rellement augmenter son capital initial de 12.500 euros. Cela rassurera sa banque « et constituera un signal extrêmement favorable envoyé vers ses fournisseurs, ce que l’on oublie souvent aussi

Cette table ronde revient sur la Global Distribution Conference organisée chaque année par l’Alfi. Un rendez-vous incontournable de la rentrée, qui permet à tous les opérateurs qui servent l’industrie des fonds de se positionner sur l’audit, le conseil, la fiscalité, la régulation, la compliance et les nouvelles technologies. Les intervenants de cette table ronde font le point sur les grands enjeux et développements de l’industrie, qui sera aux avant-postes de la lutte contre le changement climatique. Avec, en toile de fond, l’innovation et la digitalisation comme vecteurs d’adaptation et de changements nécessaires. Cette table ronde se tient en français, avec interprétation simultanée en anglais.

Tables Businessrondes

Seated Dinner Party

30.03 bankingPrivate

La mobilité évolue, et l’industrie automobile développe une offre de plus en plus complète de motorisations 100 % électriques. Paperjam s’intéresse – pour son supplément e-Drive + Mobilité et lors de cette table ronde – à cette révolution progressive des usages.

Avec 46.200 millionnaires domiciliés au Luxembourg, la banque privée est un secteur en pleine croissance. Les professionnels de la gestion et de l’optimisation du patrimoine déploient des solutions attrayantes pour servir des UHNWI et HNWI de plus en plus aguerris en matière de finance, de durabilité et de technologie. Cette table ronde permet aux gestionnaires de fortune de mettre en valeur leurs offres, et aux prestataires de services d’exposer les tendances réglementaires, technologiques et sociétales du moment. Cette table ronde se tient en français, avec interprétation simultanée en anglais.

19.10 managementAsset

TechDelano100

e-Drive Mobilité+

les journalistes de la rédaction, en lien avec le contenu des Dossiers et suppléments publiés par Paperjam et Delano, le Paperjam + Delano Business Club propose une série de tables rondes sur les enjeux business. 31.01

16.11

Avec

Saisissant les opportunités de nouvelles sources de revenus et de nouveaux modèles commerciaux, les entreprises traditionnelles s’associent à des fournisseurs de technologies. Le Tech 100 publié par Delano présente 100 influenceurs technologiques qui ont fait des vagues. De la fintech et des technologies émergentes à la transformation numérique, en passant par les télécoms, la cybersécurité et plus encore, les experts – dont les CIO de divers secteurs – sont réunis lors de cette table ronde et dîner de gala.

2023 Découvrez le programme complet

Private Banking

Contenu sponsorisé par SPUERKEESS

Moderne)(MaisonRussilloMariePhoto

Une solution complète pour financer ses projets

Fred Kutten, Deputy Head of Business Unit Private Banking à gauche et Max Glesener, conseiller Private Banking à droite.

56 OCTOBRE 2022

Les clients de banque privée souhaitent financer leurs projets sans devoir liquider leurs titres. Heureusement, des solutions de crédit existent pour les aider. Partenaire de confiance, Spuerkeess entend répondre à cette demande.

PrivateConseillerBanking

Puisque la procédure est mise en place dans le cadre de la discrétionnairegestionetque les montants sont prédéfinis, ce processus est rapide.

« Notredepour la gestionles solutionsavecserviceest d’offrirprioritéuncomplettoutesfortune »

Notre priorité est de pouvoir offrir un service complet avec toutes les solutions pour la gestion de la fortune d’un client. Une fois la simulation et le calcul du montant réalisés, nous signons le contrat et mettons l’argent à disposition.

FK : Une grande partie de nos clients vont ensuite utiliser le crédit Lombard comme source de s’inscriventet les solutionspatrimonialvers un accompagnementLa banque privéeopportunitésfeuillepourainsiinvestissements.complémentairefinancementpourleursIls peuventajouterdufinancementaugmenterleurporte-etprofiterdesdumarché.sedirigeausenslargedecréditdanscecadre.

Besoin de Envoyezpersonnalisés ?conseilsvotredemande à privatebanking@spuerkeess.lu

répondions avec rapidité et flexi bilité pour pouvoir planifier leurs projets sereinement. Lorsque le particulier se décide pour un portefeuille en gestion discré tionnaire, le conseiller lui indique le niveau de finance ment prédéfini selon le profil de risques. Ce service garantit de la transparence et de la rapidité.

Max Glesener

Dans ce contexte, comment les conseillers accompagnent-ilsclientèlecesclients ?MG :

deInvestissements/projetfinancement

Quels types de crédits proposez-vous au sein de la banque ?

LES ÉTAPES FINANCEMENTPROCESSUSDUDE

Des rendez-vous réguliers pour parler de l’évolution des titres sont organisés, en particulier pour le crédit Lombard où le financement est lié à la valeur du portefeuille.

FRED KUTTEN : Je pense qu’au sein des banques privées, le crédit est moins mis en avant que d’autres services. L’ADN de Spuerkeess est d’être un pilier de la croissance de l’économie via le financement notamment.

Spuerkeess a fait le choix de promouvoir la gestion de crédit couplée à la gestion de titres. Pour quelles raisons ?

MG : Au contraire d’un prêt hypothécaire, le crédit Lombard n’a pas de date de rembourse ment figée et peut être prolongé tant que les garanties sont en place. Il s’agit donc d’une conception individuelle. Lorsque le portefeuille prend de la valeur, le client peut intro duire une nouvelle demande afin d’augmenter le finance ment ou rembourser celui-ci si son projet s’est réalisé.

Pour tout besoin, il peut nous contacter.

FK : Nous mettons tout d’abord à disposition d’une large clientèle le crédit hypothécaire. Il sert de manière générale à l’acquisition d’un bien immobilier au Luxembourg ou dans les pays limitrophes. Dans le cas d’une résidence secondaire, nous avons également une offre de financement spécifique, qui est le crédit Lombard. Il est possible de combiner ces deux crédits afin d’acheter une résidence secondaire à l’étranger. Une partie sera alors financée en hypothécaire et l’autre partie grâce au portefeuille de titres.

FK : La spécificité de notre approche est d’allier gestion discrétionnaire et crédit Lombard. Il est important pour nos clients que nous

« L’ADN de Spuerkeess est d’être un pilier de la croissance de l’économie via le financement »

MAX GLESENER : Offrir des services notreque conseiller,offreà la gestioncomplémentairesdefortunenouslapossibilité,entantderenforcerrelationavecleclient.

Fred Kutten Deputy Head of Business Unit Private Banking

En quoi votre approche est-elle particulière ?

FK : Le principal avantage pour le client est de disposer de manière trèssolliciterutilisésmentd’un portefeuillepermanented’investisse-entitres.Cesdernierspouvantêtrecommegarantiepouruncréditmisenplaceviteetdemanièreflexible.

Suivi

Après avoir déterminé le profil de risques du client et lui avoir expliqué les solutions de placement et leurs contraintes, le conseiller réalise une simulation pour proposer la meilleure offre.

En tant que banque universelle, elle bénéficie d’une plus large capacité de financement que des acteurs de niche par exemple.

Simulation

OCTOBRE 2022 57 BRAND VOICE

Quels sont les autres avantages pour la clientèle ?

Notre leitmotiv est d’être à l’écoute du client. Par ce biais-là, nous avons découvert qu’il existait une demande et un besoin en banque privée pour ce genre de solutions. Nous faisons souvent face à des situations où un client reçoit un héritage dont le montant est considérable et hésite entre investir son argent dans la pierre ou le confier à son banquier privé dans le cadre d’une gestion discrétionnaire. Nous avons observé que lui proposer une solution permettant de combiner les deux options le soulageait. Étant le plus gros financier dans le domaine des PME locales, nous agissons de la même manière avec nos clients entrepreneurs.

MG : Il est important de savoir que le crédit Lombard est octroyé en contrepartie d’un nantissement d’actifs. Pris en gage, ces derniers sont généralement liquides (actions, obligations, etc.) et peuvent donc être achetés ou vendus facilement sur le marché. Cette liquidité garantit une bonne valeur de couverture permettant de déterminer le montant prêté. Diversifier ces actifs est également crucial.

Premier rendez-vous Cette étape initiale a pour but d’identifier les besoins et projets du client de la banque ainsi que sa situation financière actuelle et future.

Conversation 58 OCTOBRE 2022

Les Sustainability Awards, organisés par IMS et Maison Moderne, récompenseront des entreprises luxembourgeoises sur le thème du dévelop pement durable. Pour Nancy Thomas, il s’agit aussi de partager des idées.

Photo

GUY WOLFFInterview PIERRE PAILLER

« La durabilité apporte de la richesse »

« Le principe est de récompenser des pratiques pouvant être reproduites, pour que d’autres s’en emparent », explique Nancy Thomas.

Mais la plupart des entreprises n’ontelles pas besoin d’un soutien extérieur pour se débarrasser de leurs préjugés ?

L’idéal est de constituer un petit groupe, autour de personnes décisionnaires comme le

Nous nous demandons : comment cette pra tique a-t-elle été mise en place ? Quels étaient les objectifs de départ ? Quel impact cela a-t-il eu ? Était-ce innovant ? Et comment cette pratique est-elle reproductible ? Car le prin cipe est de récompenser celles pouvant être reproduites, pour que d’autres s’en emparent.

Selon quels critères déterminez-vous les lauréats ?

Les lauréats sont vraiment ceux qui ont une pratique en place, aboutie, qui ont mesuré un très bon impact et qui ont une bonne com munication. Mais cela ne veut pas dire que les autres n’ont pas eu une bonne idée.

C’est à cela que servent des réseaux comme IMS ou l’INDR. Cela permet de venir échan ger, de se confronter à d’autres personnes qui ont les mêmes problématiques et qui y réflé chissent. En participant à des groupes de tra vail, elles peuvent voir où elles en sont et venir s’approprier les idées des autres.

Il y a donc des gagnants, mais pas de perdants…

Cela ne peut être que bénéfique pour le modèle économique d’une organisation. C’est pour cela que cela doit être intégré à la stratégie globale : avec davantage de transparence, de partage d’informations, un travail différent sur les res sources humaines, de la diversité, un bon équi libre entre hommes et femmes, de nombreuses études montrent que cela provoque plus de créativité et de meilleurs résultats. La durabilité apporte de la richesse à l’organisation.

nous avons lancé le manifeste pour que les entreprises suppriment les objets en plastique à usage unique, cela pouvait paraître insigni fiant à l’échelle individuelle, mais nous arrivions à 150 tonnes de plastique à usage unique en moins chaque année. À plusieurs, cela peut donc avoir de l’effet. Mais ces petites actions au sein d’une entreprise ne conduisent jamais à quelque chose d’abouti à un niveau global.

Comment donc devenir une entreprise durable ?

Malgré tout, à mon sens, cela ne va pas assez vite. On le voit bien avec les catastrophes de l’été passé : il devrait y avoir plus de change ments, plus de solidarité, plus d’échanges, plus d’interactions entre les politiques, les entre prises et les acteurs de la société civile. Il faut tous se mettre autour de la table pour dévelop per une vision holistique et agir tous ensemble.

Directrice d’IMS depuis 2012 Elle devient, en 2012, directrice d’IMS Luxembourg, un réseau réunissant depuis 15 ans des entreprisesengagéesluxembourgeoisesenmatière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

BIO

Les Sustainability Awards organisés par IMS et Maison Moderne auront lieu le 25 Inscriptionsoctobre.surclub.paperjam.lu

De nombreux acteurs de la société civile sont très actifs sur des thématiques particu lières comme le handicap. Les entreprises peuvent se tourner vers eux et nous pouvons les aiguiller vers les bons acteurs.

Cela dit, depuis 5 ou 6 ans, de nombreuses organisations s’intéressent de manière pro fonde à ces sujets. Elles commencent à réflé chir à des changements de leur organisation et de leur modèle économique. Par ailleurs, des entreprises qui se créent ont, dès le départ, intégré ces principes de manière très intelli gente dans leur business model. Donc je vois des évolutions très positives.

Titulaire d’un master en communication de l’Iscom Paris, Nancy Thomas, née en 1981 à Nancy, a été pendant cinq ans responsable de la communication de la fédération française Envie, un réseau d’ONG dédié aux personnes sans emploi.

IMS (Inspiring More Sustainability) organise, en partenariat avec Maison Moderne, la première édition des Sustainability Awards. Le 25 octobre, quatre entreprises seront récompensées pour une pratique exemplaire qu’elles ont développée en faveur du développe ment durable dans quatre catégories : People, Planet, Prosperity et Sustainability Team. Qu’est-ce qui caractérise ces Sustainability Awards ?

OCTOBRE 2022 59

Nancy Thomas

Le coût économique d’un tel changement de l’organisation ne pourrait-il pas décou rager certaines entreprises ?

La mise en place d’une pratique vertueuse par une entreprise – fin des gobelets en plastique, installation de panneaux photovoltaïques, par exemple – suffit-elle à en faire une entreprise durable ?

Il faut une stratégie. Il ne faut pas que ce soit quelque chose « posé à côté », sur lequel seules quelques personnes vont se pencher. Cela doit être conçu de manière globale, au sein d’un modèle intégré. On s’attaque alors à de vrais changements en profondeur dans les organisations.Etcettestratégie, toute l’organisation la porte. Ce n’est pas une personne dédiée qui va avoir ses 10.000 tableaux de bord et qui va aller à la fin de l’année réclamer des chiffres aux autres. Chacun doit avoir dans ses propres objectifs quelque chose qui est lié à cette stratégie.

Ce qu’il est primordial de comprendre, c’est que nous récompensons davantage une pra tique qu’une entreprise. Nous décernons des prix, mais l’objectif derrière est bien de recen ser des pratiques et de les diffuser. Douze pratiques sont ainsi en lice, quatre sont récom pensées, mais nous allons aussi rendre compte de toutes les idées partagées via les dossiers de candidature.

La durabilité est constituée de trois piliers : l’en vironnement, le social et l’économie. Il s’agit de faire fonctionner les trois ensemble, en sym biose. Cela signifie prendre en considération tout ce qui, dans l’organisation, va toucher à l’humain et aux problématiques environne mentales, tout en ne s’interdisant pas de conti nuer à être viable économiquement.

Mais comment met-on en place une telle stratégie, concrètement ?

La sustainability, ou la durabilité, est un concept dont on entend de plus en plus parler. Il n’est pas pour autant devenu plus clair pour le grand public. Pouvez-vous nous l’expliquer ?

Par rapport à certains pays d’Europe, comme les pays scandinaves, la Suède, la Norvège, le Danemark, beaucoup de choses peuvent encore être faites. On peut aussi citer la France, qui a adopté une loi dès 2006 concernant le repor ting en matière de développement durable –certaines législations ont poussé les entreprises à s’engager depuis plus longtemps qu’au Luxembourg –, donc cela crée un décalage.

C’est bien de faire des petites actions, car cha cune d’entre elles compte. Si nous regardons quelques années en arrière, il y avait tellement peu de choses mises en place que même ces petites actions étaient une victoire. Pour garder cet exemple des gobelets en plastique, quand

Le Luxembourg est-il vertueux en termes de développement durable ?

responsable des ressources humaines ou le directeur de l’organisation. Il faut les mettre autour de la table et qu’ils réfléchissent ensemble.

DédiéeEXPRESSausocial

Le point de départ est de faire l’inventaire de ce qui est déjà fait, parce qu’il n’y a aucune organisation qui n’a jamais rien fait sur ces sujets-là. Il faut donc recenser l’existant et voir d’où l’organisation part. Et en mettant aussi plusieurs cerveaux autour de la table, je ne peux pas croire qu’il n’y ait aucune organisa tion qui ne trouve pas de bonnes idées pour mettre des actions concrètes en place.

Cela demande par ailleurs à ce que l’orga nisation soit plus transparente, qu’elle accepte que des idées remontent de la base, donc des modèles un peu différents. Or, toutes les orga nisations ne sont pas encore prêtes pour ces changements.

à

qu’ils

[les]

Pour Netty Thines, le rôle des agences de communication est de conseiller et sensibiliser clients leur responsabilité sociale au travers de l’événement organisent

».

«

OCTOBRE 2022 61 Conversation Netty Thines

Netty Thines est membre du conseil d’administration de 27Names, de la MarkCom (l’association des agencesconseils en marketing et communication) et de la LEA (Luxembourg Event Association). Elle est secrétaire et membre du conseil d’administration de l’association Femmes pionnières du Luxembourg.

Netty Thines est née le 20 juillet 1964 à Clervaux. Ella a obtenu une licence de journalisme et communication à l’Université libre de Bruxelles.

Quelles tendances en matière d’organisation d’événements observez-vous ?

Quid des effets de l’inflation ?

En tant que chef d’entreprise, je m’inquiète de l’indexation des salaires dans la mesure où nous devons la répercuter d’une manière ou d’une autre sur nos clients. Nous consta tons également une hausse des prix de tous nos fournisseurs. L’inflation joue aussi sur la

Il est au beau fixe ! Nous avons recruté trois nouveaux collaborateurs, nous développons fortement nos activités de vidéo et de content management. Nous constatons que les gens ont à nouveau besoin de se rencontrer. Même si la période des confinements et des restric tions sanitaires a accéléré l’usage des outils digitaux pour différents types d’événements, l’être humain a besoin de relations sociales interpersonnelles « en direct ».

C’est très varié. Certains clients restent pru dents et misent sur la simplicité. D’autres veulent se faire plaisir pour remercier leurs salariés et leurs clients. Cela dit, le tempérament local et le contexte économique général feront que l’exubérance sera de plus en plus mal vue. Je vois mal les clients jeter l’argent par les fenêtres dans les années à venir.

Alors que le contexte sanitaire permet à nouveau d’organiser des événements physiques, quel est le baromètre de votre agence ?

30 ans après sa création, quel est le fil rouge du développement de Mediation ?

Depuis 30 ans, Mediation suit l’évolution de l’économie du pays au travers des actions de communication de ses clients. Pour sa propriétaire et administratrice déléguée, Netty Thines, la maximisation de l’impact et la simplicité seront déterminantes pour les prochaines décennies.

ristes – locaux et étrangers – qui veulent découvrir le pays d’une façon ludique.

Photo GUY WOLFFInterview THIERRY RAIZER

Création d’entreprise

Est-il cependant possible de disposer d’une forme de prévisibilité dans ce contexte mouvant, entre accalmie pandémique et guerre en Ukraine, synonyme de complications économiques ?

Notre agenda est bien rempli jusqu’au mois d’octobre et les premiers projets pour 2023 commencent à nous parvenir.

prise de décision de nos clients, tous ne sont pas à même de supporter les hausses de coûts.

Nous avons fait appel au régime de chômage partiel uniquement pour les quatre premiers mois de la pandémie. Ensuite, nous sommes très reconnaissants d’avoir pu bénéficier des aides Covid mises en place par le gouverne ment. Cette période nous a aussi permis de prendre du recul, d’imaginer de nouveaux produits et services, de nous former, d’accen tuer notre digitalisation. C’est d’ailleurs durant cette même période que nous avons produit l’application Luxilux à destination des tou

Beaucoup d’employeurs éprouvent des difficultés à recruter, en particulier des profils qualifiés et expérimentés. Vivez-vous cela également ?

De quelles compétences est dotée votre agence qui emploie une dizaine de collaborateurs ?

Comment avez-vous vécu la période des confinements et, plus largement, de la crise du Covid-19 ?

BIO EXPRESS Formation

Notre idée originelle n’était pas d’être une agence centrée uniquement sur l’événemen tiel, ce que nous ne sommes toujours pas par ailleurs. Les événements représentent un sup port de communication phare pour nos clients et sont notre cœur de métier, mais nous avons une approche à 360 degrés, au départ de la volonté qui a toujours été la nôtre de proposer des supports de communication personnalisés et interactifs. Ce qui était relativement rare en 1991. C’est un savoir-faire pour construire des relations fortes et toucher les cinq sens des publics cibles des événements, de l’invitation à l’expérience vécue sur le site et la commu nication après l’événement.

Nous devons en effet composer avec cette problématique, surtout pour recruter des per sonnes qui parlent luxembourgeois. À défaut de trouver de nouvelles recrues, nous devons miser sur la formation qui peut représenter un levier important pour la mise à jour des compétences des personnels expérimentés et un acquis de base pour les juniors. Je pense notamment aux sessions proposées sous l’égide de la MarkCom par la Luxembourg Adverti sing & Media Academy afin de donner les clés de base pour la compréhension du pay sage local.

En 1991, elle fonde Mediation, après avoir travaillé pour des entreprises et institutions à Bruxelles et Luxembourg, dont Luxair.

« L’exubérance sera de plus en plus mal vue »

Associations

COCA-COLA

Le 5 décembre 2007, inauguration des installations de l’Institut de formation sectoriel du bâtiment (IFSB) à Bettembourg.

Le conseil en communication est-il reconnu à sa juste valeur ?

30 ANS D’ÉVÉNEMENTS

La sobriété induite par le changement clima tique est donc bien à l’agenda du secteur… Si l’être humain a besoin de s’ancrer, de retrou ver des formes de contact interpersonnelles après la pandémie, nous devons aussi valoriser davantage la simplicité dans toutes les facettes d’un événement.

Parvenez-vous d’ores et déjà à concevoir des événements en effectuant des choix locaux ou régionaux ?

Nous arrivons à trouver un nombre important de fournisseurs sur place et dans un rayon de deux à trois heures de route. Encore faut-il que les fournisseurs en question aient eux-mêmes recours à des produits fabriqués localement ou en Europe. La pandémie nous a montré que nombre de produits provenaient de Chine. Notre rôle, dans ce contexte, est de conseiller et de sensibiliser nos clients à leur responsabi lité sociale au travers de leur événement.

MediationPhotos

reste beaucoup de choses à apprendre et de réflexes à mettre en place, comme la consom mation locale ou régionale pour le catering, modifier le choix de certaines boissons, pro poser moins de viande, réutiliser l’existant, recou rir aux transports en commun pour se rendre sur le site de l’événement, choisir des presta taires locaux… avec comme objectif de réduire le CO2 sur toute la chaîne de valeur d’un évé nement. La mesure du bilan carbone – que nous effectuons à la demande – doit aussi permettre à des entreprises de faire des choix en toute conscience. L’évolution de la réglementation va de toute façon dans ce sens.

Notre fil rouge est toujours de penser public cible et retour sur investissement pour nos clients, qu’il s’agisse évidemment de commu nication externe ou de communication interne. Ces projets requièrent à la fois une bonne connais sance des audiences et du marché, un excellent réseau, des compétences en marketing, en design, en copywriting et en organisation d’évé nements, bien entendu.

Les 100 ans de la filiale luxembourgeoise de Siemens, célébrés le 22 septembre 2010 à la Halle des Soufflantes à Esch-Belval, en présence notamment du Grand-Duc héritier et du Premier ministre de l’époque, Jean-Claude Juncker (CSV).

Goodyear célébrait ses 50 ans en 1999, en présence du Grand-Duc Jean.

Nous nous y intéressons, mais j’ai du mal, à ce stade, à m’imaginer qu’une vie parallèle suffi samment tangible, et qui aurait le même impact qu’un événement physique, puisse être créée.

Depuis 30 ans, vous bénéficiez d’une belle fenêtre d’observation sur l’évolution d’un pays qui a su faire perdurer sa bonne santé économique. Comment percevezvous cette success-story ?

IFSB

62 OCTOBRE 2022

Car l’importance de l’événement dans la vie d’une entreprise a aussi évolué depuis 30 ans…

Peut-on réellement aboutir à des green events ?

Il l’est de plus en plus et je crois que, même si certaines entreprises disposent d’un départe ment Communication et/ou Événements fourni, le besoin d’un consultant externe demeure d’actualité. Nous sommes un « sparring-partner » qui peut leur permettre d’aller plus loin, avec agilité et efficience.

L’impact est inscrit en lettres capitales dans votre ADN. Que recouvre, dans votre cas, cette notion d’impact ? Pour créer de l’impact, il est primordial de com prendre les besoins du client, de se mettre à sa place, de procéder à une analyse rigoureuse afin de formuler les propositions le plus adé quates. Les départements Communication et Événements des entreprises se sont développés et professionnalisés en 30 ans, mais le rôle d’une agence demeure précieux dans la mesure où nous pouvons intervenir avec un certain recul par rapport à nos interlocuteurs qui sont sou vent aux prises avec un agenda chargé et enfer més dans le giron de leur métier.

SIEMENS

Le lancement de Coca-Cola en version light, en 1992.

Pourquoi pas ? J’aime l’aventure, la variété, apprendre de nouvelles choses. La prise de direction de l’entreprise et sa reprise ensuite en tant qu’unique actionnaire se sont effec tuées par hasard. Mais je ne le regrette abso lument pas !

Et si c’était à refaire aujourd’hui ? Quand on est passionné(e), lorsqu’on poursuit une ambition, on finit toujours par trouver sa place. Cela nécessite un certain effort, d’inves tir de l’énergie et du temps, de s’entourer des bonnes personnes, de constituer un réseau… mais on met toutes les chances de son côté pour y arriver ! Et cela fait 30 ans que ça dure…

Nous vivons encore sur une île, en quelque sorte, et je me demande parfois pour combien de temps. Nous allons probablement encore réus sir à nous réinventer pour faire perdurer cette success-story remarquable, même si nous voyons poindre des phénomènes ou des signaux inquié tants comme les « working poor » qui n’arrivent pas à financer leur logement. Comment conti nuer à attirer des salariés au Luxembourg ? Qui peut encore se permettre d’y vivre ? Quel sera l’impact du télétravail sur l’attractivité du pays ? Dans ce contexte, le secteur événementiel a de nombreux défis devant lui.

Des événements dans le metaverse, vous vous y préparez ?

Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu.

Chaque projet est différent, entre un lance ment de produit et la célébration d’un anni versaire d’entreprise. Les dirigeants ont compris qu’il ne suffisait plus de proposer un buffet copieux et une animation pour avoir de l’impact. L’expérience sortant de l’ordinaire et le contenu doivent primer. Il reste toutefois une certaine culture de la discrétion sur le retour sur investissement tangible d’un évé nement bien que, paradoxalement, celui-ci représente un certain budget. On retrouve là toute la discrétion luxembourgeoise…

Conversation Netty Thines

GOODYEAR

Cet enjeu essentiel et incontournable nous tient à cœur. Il faut malheureusement procéder par étape. Mais il ne faut pas tarder non plus. Il

Retour en images sur quelques événements qui ont marqué la vie de l’agence de communication Mediation.

Avec le recul, auriez-vous pu mener une carrière sans être entrepreneuse ?

Pour relever ces défis, les « Hackathoniens   ont reçu le soutien d’une équipe de coachs issus du monde de l’assu rance et des startups. Ils ont, entre autres, pu profiter de l’expérience et des conseils avisés d’une série de mentors spécialement sélectionnés par la House of Startups.

Le 13 septembre dernier, Foyer organisait son « Hackathon 100 ans » dans les locaux de la House of Startups. Un évé nement qui a rassemblé plus de 70 personnes autour d’un thème cher à l’assurance, mais qui touche également cha cun au quotidien : la prévention. L’occasion pour Foyer de réaffirmer sa stratégie d’innovation dans un format qu’elle connaît bien, mais dans un nouveau lieu et avec des par ticipants inédits.

Hackathon 100 ans Foyer x House of Startups

Les participants et coachs du Hackathon 100 ans Foyer à la House of Startups.

Après une dizaine d’heures de travail intense et pas sionnant, les équipes ont présenté leurs idées devant un public captivé et un jury averti, présidé par Pierre Grame gna, très familier du monde de l’innovation luxembour geois, et constitué par ailleurs de Marc Lauer (CEO du Groupe Foyer), Patrick Siebenaler (Président de l’Associa tion des Agents professionnels de Foyer) et Thierry Flies (CEO de Schroeder et Associés). Après une délibération dif ficile, tant l’originalité des idées présentées était au ren dez-vous, le jury a décerné le premier prix à l’équipe des « Itinérants » pour leur concept de « Blue Truck ». De son côté, le public présent en nombre dans le cadre stimulant du Big Bang, l’espace événementiel de la House of Startups, a primé l’idée « My Safe Place » portée par l’équipe des « Big Five ». Les deux équipes gagnantes se sont vu remettre leur prix des mains du Président du jury, Pierre Gramegna, accompagné par Marc Lauer.

PUBLIREPORTAGE

Pour la première fois, les équipes, au nombre de dix, étaient composées non seulement d’employés et agents du Groupe Foyer, mais également de clients et de jeunes gens de 15 à 21 ans. Dans l’environnement ludique, jovial et connecté de la House of Startups, celles-ci ont manié créativité, anticipa tion et collaboration pour trouver des solutions innovantes, destinées à prévenir les risques de tous les jours.

EN SAVOIR PLUS MARC HOTTON Innovation Coordination Officer, T.Foyer+352 437 43 marc.hotton@foyer.lu3024

A l’occasion de son centenaire, Foyer a organisé son traditionnel Hackathon annuel en partenariat avec la House of Startups, sur le thème « Réinventer la prévention, aujourd’hui et demain ».

CréditsFoyeretLCGDP Logo

Taina dediscoursoctobre.projetprésenteraita annoncéBofferdingqu’ellesondeloidébutAvantlesurl'étatlaNation.

« Avant, il y avait un manque de volonté et sur tout de courage politique pour lancer une telle révision. Ce n’est plus le cas aujourd’hui », jus tifie Taina Bofferding, dont le ministère pro gresse dans ce dossier en étroite collaboration avec ceux des Finances et du Logement. « L’im pôt foncier est une matière complexe, qui a nécessité une grande période de préparation. Notamment parce que nous avons l’ambition de publier une loi apportant une certaine garan tie sur le plan juridique. »

Le gouvernement est donc désormais dans l’ac tion. Ce que tend d’ailleurs à prouver ce projet de loi sur l’impôt foncier. Mais que contien dra-t-il exactement ? Selon les dires de la ministre LSAP, il inclura deux volets : tout d’abord, un impôt foncier communal qui sera une version revue et corrigée de ce que l’on appelle aujourd’hui simplement l’« impôt foncier ». Ensuite, un impôt foncier national (dont l’appellation définitive n’était pas encore actée fin août), qui, lui, n’exis tait pas jusque-là et s’apparente à une taxe nou velle sur la spéculation foncière. Pour comprendre l’évolution qu’engendrera cette version 2.0 de l’impôt foncier, il faut, dans un premier temps, avoir en tête le mode de calcul actuel de celui-ci. Soit une double multiplication : la valeur uni taire de votre bien immobilier (attribuée par l’Administration des contributions directes) étant multipliée par un « taux assiette » (déter miné par la nature du bien immobilier et sa

Ce qui ne devrait pas empêcher certains pro priétaires fonciers ou promoteurs, une fois la loi passée, de tout de même risquer une action devant les tribunaux. Cela afin de tenter de contrecarrer une réforme qui tend à « rendre la spéculation foncière moins attirante », selon les mots de la ministre. « Il n’est pas possible de vivre dans une société où, d’un côté, des tra vailleurs actifs ne peuvent pas obtenir un loge ment, tandis que de l’autre, des personnes s’enrichissent en faisant de la rétention de ter rains. Ce que nous allons présenter va impli quer un changement de paradigme. Actuellement, posséder une parcelle constructible au Luxem bourg ne vous oblige pas à construire sur celle-ci. Cela va changer. Désormais, soit vous construi sez, soit vous devrez payer une taxe sur la spé culation. Ce sera un vrai pas en avant. Même s’il ne faut pas croire non plus que cette réforme va tout résoudre d’un coup de baguette magique,

Photo GUY WOLFFAuteur JULIEN CARETTE

La réforme de l’impôt foncier, très attendue, pointe à l’horizon, considérée comme un élément-clé pour tenter de résoudre la crise du logement. La ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, évoque ses principales lignes de force.

comme certains peuvent l’imaginer… » Une réforme qui n’est d’ailleurs qu’un élément dans un arsenal législatif de plus en plus fourni pour lutter contre la rétention foncière. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil à un autre projet de loi, celui dit « Baulandvertrag », qui comprend notamment le remembrement ministériel, cet instrument contraignant qui permettra au ministre de l’Intérieur d’échan ger des terrains, de manière à remodeler le parcellaire existant, au cas où une partie des propriétaires marqueraient leur désaccord face à un projet de construction. « Le logement est la problématique n° 1 au Luxembourg. Il est donc normal que l’État ait l’ambition d’appor ter une réponse à la hauteur , confie Taina Bofferding. Je vous avoue en avoir un peu marre d’entendre des discours politiques évoquant cette problématique, sans que de véritables mesures contraignantes soient prises ! Il y a un temps pour discuter et un temps pour agir… »

Un nouveau calcul, une nouvelle taxe

LEL’AUTRE« BAULANDVERTRAG »,PROJETDELOI

À côté de la réforme de l’impôt foncier, un autre projet de loi, dit « Baulandvertrag » (en français, « contrat administratif d’aménagement »), s’attelle à endiguer la spéculation foncière. Il comprend trois mesures : le « Baulandvertrag », qui prévoit un temps défini (sous peine de sanction) pour la viabilisation et la construction d’un terrain, mais aussi une procédure allégée pour la modification d’un plan d’aménagement général (PAG) et le remembrement ministériel (voir le texte ci contre). En février dernier, le Conseil d’État a émis une petite trentaine d’oppositions formelles à son encontre. Depuis, le texte a été amendé et il attend désormais l’avis complémentaire de la même instance pour avancer dans le processus législatif.

OCTOBRE 2022 65 Décryptage Fiscalité

« Le gouvernement prévoit de déposer un projet de loi sur la réforme de l’impôt foncier au cours des 12 prochains mois », annonçait Xavier Bettel (DP), le Premier ministre, le 12 octobre 2021, lors de son discours sur l’état de la Nation pro noncé à la Chambre. Près d’un an plus tard, le délai devrait être tenu, sa présentation étant annoncée par Taina Bofferding (LSAP), la ministre de l’Intérieur, pour « la rentrée politique ». Début octobre donc, avant le prochain Lag vun der Natioun. Ce qui permettra de concrétiser une ambition déjà énoncée voici plus de quatre ans dans l’accord de coalition du gouvernement Bettel II. Prélevé par les communes et s’exerçant pour « toutes les propriétés bâties ou non bâties des personnes morales et physiques, indépendam ment de leur capacité contributive, de l’utilisation qui est faite de ces propriétés ou des moyens de financement utilisés pour les acquérir », cet impôt foncier est considéré comme un élément-clé pour lutter contre la crise du logement que connaît le Luxembourg. Ainsi, le FMI (Fonds monétaire international) et l’OCDE (Organisa tion de coopération et de développement éco nomiques) avaient déjà préconisé une telle réforme par le passé, afin de combattre la spéculation foncière, la pénurie de biens et une inflation assez folle des prix de l’immobilier (+10 % en 2019, +14,5 % en 2020 et +13,9 % en 2021). C’est dire si cette refonte de la loi est attendue…

L’impôt foncier fait sa révolution

Un changement de paradigme

Les communes : le courage et la fourchette

« Personne n’a réellement le courage d’être le premier à faire passer ses taux à un nettementniveausupérieur. »

Selon les dernières données Ce qui Très loin derrière la France, le leader en la matière.

Ces valeurs unitaires modernisées devraient être supérieures aux standards actuels, une réé valuation annuelle – en fonction des modifi cations apportées aux plans d’aménagement généraux (PAG) – étant aussi prévue. Des PAG qui sont cruciaux dans cette réforme. Car, désor mais, la valeur unitaire ne sera plus déterminée par des montants datant de 1941, mais bien en fonction du potentiel constructible d’une par celle et de la localisation de celle-ci. Avoir des PAG communaux à jour est donc un prérequis à cette réforme. « C’est l’une des raisons majeures qui m’ont poussée à refuser, en 2019, de reporter une nouvelle fois le délai pour faire aboutir la refonte des PAG, glisse la ministre. Cette der nière datait quand même d’une loi de 2004. On ne peut pas dire que les communes n’ont pas eu le temps de se mettre en conformité (100 com munes sur 102 le sont désormais, ndlr)… »

situation). Ce total étant ensuite, à son tour, multiplié par un taux fixé par la commune sur laquelle est situé le terrain.

autorité communale possédant l’autonomie de fixer comme bon lui semble ses différents taux liés à cet impôt, elle pourrait donc choi sir unilatéralement d’augmenter ceux-ci et, du même coup, ses recettes.

TAINA BOFFERDING, MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

valeur unitaire modernisée de chaque bien immobilier. Un modèle que l’on retrouvera, dans quelques mois, dans toutes les com munes du pays, grâce à un outil informatique en cours d’élaboration.

« L’ambition de cette réforme n’est pas de remplir les poches des communes et de l’État. L’objectif politique, à savoir la mobilisation des terrains à bâtir, prévaut. »

« C’est vrai. Mais personne n’a réellement le courage d’être le premier à faire passer ses taux à un niveau nettement supérieur », reconnaît Emile Eicher (CSV), président du Syvicol, le syndicat des villes et communes. Ce dernier a déjà pu s’entretenir avec la ministre de l’In térieur sur ce projet de loi. « Et je pense que la nouvelle législation peut changer les choses, ajoute-t-il. Elle apportera un cadre plus précis, qui, à mon sens, poussera les communes à aller chercher des recettes fiscales supplémentaires. » Le bourgmestre de Clervaux semble y croire. D’ailleurs, le Syvicol a proposé à Taina Bofferding d’instaurer dans le projet de loi une « fourchette » définissant un taux communal minimum et un taux maximum que chaque commune devra respecter. À l’image de ce qui est déjà en vigueur au niveau de l’impôt commercial communal (ICC). « Cela éviterait d’avoir de trop grands écarts entre

Un groupe de travail interministériel ras semblant aussi le ministère du Logement et celui des Finances, puis une intervention du Liser (l’institut de recherche socio-écono mique) pour la base scientifique, a permis de mettre en place un modèle d’évaluation de la

d’Eurostat – l’organe chargé de l’information statistique au sein de l’Union européenne – datant de décembre 2021, les recettes luxembourgeoises liées à l’impôt foncier (39 millions d’euros, pour l’année 2020) sont inférieures à 0,1 % de son PIB.

Une formule qui possède une faiblesse majeure : la valeur unitaire étant aujourd’hui toujours fixée d’après un relevé des biens évalués au 1er janvier… 1941. Autrement dit, chaque nouvelle construction est encore évaluée en fonction de ce qu’elle aurait rapporté en termes de loyer au cours de la Seconde Guerre mondiale, ce mon tant étant ensuite simplement indexé en euros. Ce qui ne reflète donc aucunement la valeur actuelle d’un bien au Luxembourg. « C’est un vrai anachronisme », lance la ministre Boffer ding, qui avance donc dans cette réforme une nouvelle formule de calcul « plus équitable, trans parente et compréhensible » de l’impôt foncier communal. À savoir une simple multiplication entre une valeur unitaire « modernisée » et le taux communal. Exit donc un taux assiette qui sera désormais intégré dans la valeur unitaire.

SourceEurostatMalteLuxembourgAutricheRép.tchèqueEstonieChypreBulgarieLituanie IrlandeAllemagneHongrieSlovaquieSlovénieRoumanie Croatie SuèdeLettoniePortugalFinlandePays-BasPologne Moyenne EU-27 EspagneBelgique ItalieDanemark Grèce France 3210 0 3 2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,5 0,5 0,7 0,7 0,8 0,8 0,8 0,9 1,1 1,2 1,3 1,5 2,6 66 OCTOBRE 2022 Décryptage Fiscalité

EMILE PRÉSIDENTEICHER,DU SYVICOL

situe le Luxembourg en avant-dernière position au niveau de l’UE.

Si cette réforme est un projet de loi national, l’impôt foncier est bien une recette commu nale, comme indiqué ci-dessus. Dans la mou ture actuelle, comme dans celle prévue dans le futur projet de loi, les communes ont un rôle crucial à jouer. Un rôle dans lequel elles n’ont guère brillé ces dernières années. Car si « les recettes de l’impôt foncier ne représentent aujourd’hui, en moyenne, que 1,5 % des recettes ordinaires des communes (contre 5,5 % en 1970) » –comme l’indique le Conseil économique et social (CES) dans son Analyse des données fis cales au Luxembourg pour l’exercice 2021 –, c’est en grande partie de leur faute. Chaque

L’IMPÔT FONCIER AU SEIN DE L’UNION EUROPÉENNE

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est vrai que taxer la population n’est pas très populaire politiquement… », tacle, au passage, la n° 1 du ministère de l’Intérieur.

Si les recettes liées à l’impôt foncier ont augmenté sur les 50 dernières années au Luxembourg, paradoxalement, sa part dans les recettes fiscales totales a, elle, largement diminué. Impôt foncier au Luxembourg Part de l’impôt dans les recettes fiscales StatecSource0 1970 1980 1990 2000 2010 2020 0,8 %0,4 %1,2 %1,6 %403020100 4,9 40,71,63 % 0,2 % 68 OCTOBRE 2022 Décryptage Fiscalité

La crainte de Taina Bofferding est com préhensible quand on sait qu’une « taxe com munale spécifique d’inoccupation et de non-affectation à la construction de certains immeubles » existe déjà dans l’arsenal légis latif et que, dans les faits, « elle n’est que très peu utilisée par les élus communaux », selon la ministre. Alors que son application aurait pu, de longue date, aider à contrer la spécu lation et la concentration foncières. « Mais il

« Il ne faut pas croire non plus que cette réforme va tout résoudre d’un coup de baguette magique, comme peuventcertainsl’imaginer. »

ÉVOLUTION

« Mais notre but n’est pas d’arriver à un tel niveau. Je le répète, notre objectif est différent », tempérait la ministre, qui n’avait alors pas encore de projections à fournir sur les mon tants supplémentaires que pourrait engendrer sa réforme. Au grand dam des communes, qui verraient d’un bon œil l’arrivée d’une manne financièreD’ailleurs,supplémentaire.leseulgrand point de diver gence entre le gouvernement et le Syvicol dans ce dossier touche aux finances. En effet, dans le projet de loi tel qu’il était ficelé fin août, si les recettes de l’impôt foncier com munal étaient promises aux communes, celles de l’impôt foncier national – correspondant donc à cette fameuse nouvelle taxe sur la spé culation – devaient aboutir dans les caisses

De son côté, la ministre préfère, elle, insis ter sur le fait que « l’ambition de cette réforme n’est pas de remplir les poches des communes et de l’État. L’objectif politique, à savoir la mobilisation des terrains à bâtir, prévaut. »

En attendant, il est prévu que l’impôt fon cier national se base sur le même mode de calcul que sa version communale, tout en étant, lui, progressif – et voué à fortement augmenter, afin de pousser tout propriétaire récalcitrant à s’occuper de son terrain. On note aussi que les versions communale et nationale pourront être cumulées. Il faudra s’acquitter du premier pour chaque terrain constructible. Tandis que l’impôt foncier national viendra s’ajouter pour les terrains constructibles, mais non bâtis. Et cela à par tir d’un certain délai, dont la durée n’était pas encore arrêtée fin août. Cette question faisait partie des derniers arbitrages à effectuer afin de finaliser un projet de loi qui sera forcé ment scruté à la loupe.

d’êtrepeut-êtreimportantspropriétaires« Certainsrisquentsurpris… »

l’UE. Une situation qui faisait dire au Conseil économique et social, voici quelques mois, que « si l’impôt foncier luxembourgeois était augmenté afin de représenter 1,5 % du PIB, ses recettes avoisineraient les 900 millions d’eu ros ». Ce qui signifierait une augmentation de plus de 850 millions…

de l’État. Ce qui faisait grincer bien des dents et poussait même Taina Bofferding à calmer le jeu, en déclarant que «  tout n’[était] pas encore finalisé et que des discussions [devaient] encore se tenir en la matière ».

Un potentiel fiscal toujours inexploité ?

les communes et de rendre le système trop iné galitaire… », explique M. Eicher. Mais surtout de voir cette réforme de l’impôt foncier « tom ber à l’eau en raison du manque de courage des élus communaux », appuie de son côté une ministre de l’Intérieur enchantée par cette ini tiative. Cette fourchette empêcherait en effet certains élus locaux d’être tentés de compen ser une valeur unitaire révisée à la hausse en pratiquant un taux communal à la baisse. His toire de faire plaisir à leurs administrés (notons au passage que, compte tenu de la longueur du processus législatif, la mise en application de cette réforme ne surviendra pas avant les élections communales de juin 2023).

Certains lui rétorqueront qu’il ne serait pas davantage populaire de voir, suite à l’instau ration de cette réforme, une augmentation considérable de l’impôt foncier versé par ceux qui occupent leur propre logement. C’est sans doute pour cela que, dès l’accord de coalition de 2018, les partis de la majorité s’étaient enten dus pour introduire dans la nouvelle loi « une tranche exonérée sur l’impôt foncier qui grève les biens immobiliers habités par leurs proprié taires ». Un compromis qui n’empêche pas aujourd’hui des débats d’avoir lieu sur le sujet au sein du gouvernement, en raison du poten tiel financier parfois très variable des parcelles. Une situation qui fait d’ailleurs dire à Emile Eicher que « certains propriétaires importants risquent peut-être d’être surpris… ».

Pourtant, le domaine financier est un élément important entourant l’impôt foncier. On évoque ainsi souvent un potentiel de recettes fiscales inexploité à ce niveau. En 2021, les recettes liées à l’impôt foncier représentaient ainsi 40,7 millions d’euros, soit 0,20 % des recettes fiscales totales. Alors qu’en 1970, elles se situaient à 1,6 %. Autre chiffre éloquent : tou jours en 2021, ces mêmes recettes correspon daient à moins de 0,1 % du PIB du pays. Là où la moyenne européenne atteint 1,2 %, après avoir même évolué à hauteur de 1,5 % lorsque la Grande-Bretagne faisait toujours partie de

TAINA BOFFERDING, MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

EMILE EICHER, PRÉSIDENT DU SYVICOL DE L’IMPÔT FONCIER AU LUXEMBOURG

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Face aux défis comme la pénurie de matériaux, le Covid et l’inflation, flexibilité et diversité sont de mise. Entretien avec Jacques deDirecteurBrauch,généralSOLUDECS.A.

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dernières sociétés de notre taille à avoir conservé notre indépendance. Notre type de management nous a aidés à stabiliser notre chiffre et les résultats, voire les augmenter. Nous envisageons l’avenir de manière positive.

Nous avons en effet observé que, lors de périodes troubles, l’activité de l’un peut ralentir tandis que le dynamisme de l’autre peut reprendre. En pleine crise de l’inflation, les investisseurs privés semblent hésiter, inquiets pour le futur de l’économie et pour leur budget. Ils attendent, modifient et/ou annulent leurs projets. Nous sommes donc heureux de pouvoir compter sur notre activité liée aux travaux publics, notre collaboration avec les communes ou encore la SNHBM. Ces commandes ont pris en partie le relais des commandes passées.

À nos débuts, SOLUDEC travaillait essentiellement pour l’industrie avec des entreprises comme l’ARBED ou Goodyear. Au fil des décennies, nous avons diversifié notre expertise car l’économie est changeante. Nous maintenons cette approche qui nous a permis de nous adapter pour faire face aux défis rencontrés et nous veillons à élargir notre

ainsi que de la promotion immobilière. Pouvoir nous reposer sur les divers secteurs d’activité en matière de construction est une force.

Situé à Contern, BLISS (Rodolphe Mertens Architects), immeuble de bureaux mis en location, possède une surface de 5 400 m² hors sol et presque autant sous la terre.

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Construction

Au sein du secteur de la construction luxembourgeois, nous figurons parmi les

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S’adapter pour évoluer

Depuis deux ans, le marché rencontre des difficultés : Covid, pénuries et désormais inflation. Comment avez-vous vécu cette situation ? Nous sommes parvenus à maintenir notre activité. Nous sommes toujours une entreprise générale de construction, nous réalisons le gros œuvre et effectuons également du design & built

Grâce à cette diversité, vous avez donc gardé le cap et multiplié les projets. Pouvez-vous nous en présenter ? Parmi les projets pour lesquels nous agissons en tant que

promoteurs, nous pouvons tout d’abord citer BLISS à Contern. D’une surface de 5 400 m², cet immeuble de bureaux est destiné à la location. Nous avons débuté ce projet en période de Covid et sa livraison est prévue pour fin 2023.

OCTOBREd’ouvriersrateurséquipeégalements’appuiesurunede400collabo-salariésetautantsous-traitants.2022 71

Il s’agit d’une part du recrutement du personnel et d’autre part de la disponibilité des terrains. Ces deux challenges dépendent de nombreux facteurs extérieurs. Concernant les terrains, nous avons l’habitude lorsque nous achetons un terrain d’en réaliser

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le développement très rapidement. Ces parcelles sont notre matière première. Or, elles sont très chères et surtout très rares, ce qui en fait des objets de spéculation. En attirant des talents et en parvenant à trouver de nouveaux terrains, nous pourrons continuer à développer des projets innovants comme nous avons réussi à le faire jusqu’à présent. En matière de recrutement, le sujet des ouvriers est dans notre cas plus complexe que celui des employés. Trouver ces ressources indispensables pour la construction de bâtiments constitue un véritable défi. Nous sommes prêts à aider les personnes motivées en leur offrant une formation complète sur des métiers techniques : maçon, serrurier, etc.

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activité avec par exemple la création d’un bureau d’étude pour les techniques spéciales.

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2020 Il y a deux ans, la société fait le choix du Management Buy-Out.

La relocalisation de la production industrielle vers l’Europe pourrait profiter au Luxembourg, estime Paul Schockmel.

Que pourrait-on imaginer comme utilisation ?

Nous avons en effet commencé en étant le premier fournisseur à intégrer un capteur dans un siège pour détecter une présence humaine. Aujourd’hui, nous sommes toujours considérés comme les leaders de ce marché que nous avons réussi à créer. Il y a peu de voitures au monde dans lesquelles nous ne sommes pas. Mais rien n’est acquis, ce sont la remise en question permanente et la volonté d’innover sur la base de notre expérience et de notre savoir-faire qui nous permettent de rester dans la course face à de nouveaux concur rents, qu’il s’agisse de plus grands acteurs technologiques ou de clients. Chacun veut saisir une part de ce marché des capteurs, au sens large, qui promet encore une belle crois sance pour les années à venir.

Nous produisons tous les capteurs insérés dans les sièges via différentes technologies, nous fournissons aussi les capteurs pour le volant, nous avons également introduit, depuis l’année 2020, un radar intérieur automatique afin de détecter la présence d’enfants oubliés ou délaissés, qui risquent un coup de chaleur potentiellement mortel. En parallèle, nous continuons à investir dans le radar, dont le potentiel est énorme.

Entre électrification, innovation et autonomisation des véhicules, Paul Schockmel, le CEO d’IEE, entreprise leader dans le secteur de niche des capteurs, jongle avec de multiples défis depuis le siège du groupe, à Bissen.

Après une expérience chez Rotarex au sortir de ses études, il rejoint IEE en 1995. Il en devient le CEO en 2021 après y avoir occupé plusieurs fonctions dirigeantes.

même mouvement va aussi s’observer à l’in térieur, avec une combinaison de plusieurs technologies.

Notre stratégie consiste à être les premiers sur le marché avec un nouveau produit, souvent aussi avec une nouvelle technologie. Il nous arrive donc de travailler sur des probléma tiques qui ne sont même pas encore tout à fait identifiées par nos clients. C’est une approche

Êtes-vous en mesure de commercialiser tous ces éléments à votre niveau ?

Si l’on repense à notre initiative pour éviter des drames en raison d’enfants abandonnés dans des voitures, le radar pourrait nous per mettre de mesurer la respiration du bébé tan dis qu’une caméra est limitée par des facteurs visuels comme les vêtements de l’enfant ou le siège bébé qui est souvent en position inver sée. On peut donc se concentrer sur des signaux vitaux grâce à un radar. Ces caractéristiques joueront un rôle de plus en plus important également dans le domaine médical. Dans les bâtiments, il est possible d’envisager des applications de comptage et de singularisa tion des personnes. Nous avons d’ailleurs développé une solution similaire de comp tage de personnes pour la ville d’Echternach afin d’aider la municipalité dans son city mana gement. Le tout en conformité avec le RGPD puisqu’un radar n’identifie pas les personnes, il en détecte simplement le nombre.

Les racines d’IEE (International Electronics & Engineering) remontent à 1989, à Echternach, vers ce qui était alors une start-up centrée sur la niche des capteurs pour l’habitacle automobile. Comment parvenir à garder un temps d’avance dans un marché où vous avez longtemps été les seuls ?

GUY WOLFFInterview THIERRY RAIZER

Comment expliquer cet engouement ? Hormis le fait que les capteurs augmentent la sécurité passive de la voiture, la plus grande raison vient de la marche progressive et inexo rable vers la conduite autonome qui fera de la voiture un lieu de vie, et non un lieu exclu sif de conduite ou de déplacement. Avec comme conséquence un besoin accru de capteurs pour des raisons de sécurité et de confort.

Dans quels champs d’application percevez-vous ce potentiel pour le radar ? Un radar est capable de détecter des points en mouvement, mais, dans le futur, il pourra

BIO DébutEXPRESSdecarrière

produire une image à très grande distance et des mesures précises, peu importe les condi tions météorologiques. Les radars deviennent aussi très petits, très robustes. Une caméra gardera sa valeur ajoutée en matière de réso lution d’image, mais le radar va connaître sa propre révolution dans tous les secteurs, de l’automobile aux bâtiments en passant par le domaine médical.

2016.Photo

La voiture de demain sera donc une série de capteurs sur roues ?

Paul Schockmel est né à Luxembourg. Il a fait ses études de Wirtschaftsingenieur à Kaiserslautern (D).

OCTOBRE 2022 73 Conversation Paul Schockmel

À l’extérieur, la technologie est déjà plus avan cée avec des radars, des capteurs ultrasoniques, des caméras, des lidars, soit 10 à 20 capteurs en moyenne qui aident à la conduite. Ce qui n’est pas sans représenter un certain coût. Ce

« Il y a peu de voitures dans lesquelles nous ne sommes pas »

L’aventure IEE

Comment menez-vous vos activités de R&D ? Sur la base de débouchés identifiés par vos équipes ou des besoins de clients ? Voire les deux cas ?

Les associations Il fonde, en 2002, la Luxembourg Automotive Suppliers Association (Ilea) et cofonde le Luxembourg Automotive Components Cluster en 2013. Il a également été CEO de la European Association of Automotive Suppliers (Clepa) de 2014 à

Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu

UN CAMPUS EN DEVENIR…

Quels sont les enseignements à tirer de cette crise d’approvisionnement des matériaux ?

Un momentum s’était produit il y a cinq à six ans autour de la voiture autonome. Quasiment tous les constructeurs annonçaient vouloir aller dans cette direction et très rapidement. Entretemps, la situation a quelque peu changé en raison des nombreuses questions qui se sont posées au fur et à mesure des prototypes déve loppés et des tests menés. Ces questions recouvrent autant des aspects technologiques que réglementaires. En conséquence, l’itération vers la voiture 100 % autonome a été accom pagnée par une hausse des coûts résultant des réponses à apporter à ces questions, certaines restant en suspens. Mais le mouvement va se poursuivre, certes plus lentement que prévu,

Quelle place peut garder le Luxembourg dans l’évolution de votre secteur et, plus largement, de l’industrie ?

Comment appréhendez-vous la pénurie des talents qui est si souvent évoquée au Luxembourg et dans la Grande Région ?

L’électrification du parc automobile génère-t-elle de nouvelles opportunités ? Nous travaillons, par exemple, sur des cap teurs placés à l’intérieur des batteries pour mesurer la température et maîtriser le risque d’incendie. Nous fournissons aussi des ser vices pour des cartes électroniques via la société All Circuits que nous avions acquise en 2015 et dont l’usine en France (Loiret) vient d’être agrandie de 6.000 mètres carrés. Et ce pour produire des composants électroniques à des tination, notamment, des véhicules électriques.

Qu’est-ce qui vous passionne encore au quotidien ?

Nous vivons aussi ce problème, d’autant plus que le secteur automobile souffre parfois d’une relative mauvaise réputation. Cela dit, il demeure intéressant pour un ingénieur qui veut évoluer dans un environnement haute ment technologique et en pleine révolution.

stimulante, mais qui nous place en quelque sorte sous pression pour trouver la prochaine bonne idée. Or, il faut produire beaucoup d’idées pour en obtenir une qui soit viable.

La situation sanitaire autour du Covid en Chine où notre usine avait dû fermer s’est stabilisée, mais notre plus grand souci reste l’approvisionnement en composants. Sans parler de l’inflation et de l’envolée des prix d’achat des matières premières et de l’éner

Beaucoup indiquent que l’on aurait pu prévoir ce manque, même si personne ne l’a vu venir. La crise des semi-conducteurs est une crise structurelle, le secteur des semi-conducteurs ayant commencé à investir dans des technolo gies beaucoup plus avancées que celles qui sont encore demandées par le secteur automobile. C’est ce décalage qui pose problème et qui va demeurer en raison de la demande du secteur en microprocesseurs. On peut parler d’une cen taine de microprocesseurs par véhicule. J’ajoute que les capacités de production se trouvent avant tout en Asie, essentiellement à Taïwan, en Corée du Sud et au Japon… qui ne sont pas des pays à bas coût. Ce qui pose aussi la ques tion de l’indépendance industrielle de l’Europe dans laquelle il faut réinvestir.

Bien qu’annoncé en 2016 par le ministère de l’Économie, l’Automobility Campus de Bissen, avec ses 14 hectares, reste au milieu du gué. Si les deux figures de proue que sont Goodyear et IEE assurent une présence plus qu’honorable sur place, elles attendent encore l’arrivée de startup et autres entreprises propices pour former un vrai écosystème. « Le site aménagé à Bissen se prête idéalement pour tester de nouveaux concepts d’économie collaborative et de services partagés afin de les propager ultérieurement, le cas échéant, dans les futures zones d’activités économiques », déclarait le ministre de l’époque, Étienne Schneider (LSAP), lorsqu’IEE y a pris ses quartiers en 2019. Depuis lors, la nature a repris ses droits sur le terrain jouxtant le siège du géant mondial de composants.

gie. Or, nous avions conclu des contrats anté rieurs à ces phénomènes avec nos clients sur des prix fixes. Les augmentations de prix ont, dans tous les cas, du mal à passer. Nous dia loguons, nous négocions en permanence avec nos clients qui se montrent globalement com préhensifs. 80 % d’une voiture provient des fournisseurs. Les constructeurs ont donc aussi besoin que les fournisseurs survivent.

On ne peut envisager les grands défis du sec teur comme des éléments inquiétants. Mais, même s’ils sont parfois difficiles, ils sont extrê mement stimulants et passionnants. Ils nous poussent à imaginer de nouveaux produits, de nouvelles technologies. Vivre de l’intérieur la plus grande ou l’une des plus grandes trans formations du secteur automobile est exaltant et riche en nouvelles opportunités.

Absolument. Et elle repose en grande partie sur les compétences de nos collaborateurs et collaboratrices qui doivent avoir en eux cette empathie pour le client et l’intérêt pour expé rimenter, s’intéresser en permanence à de nouvelles choses.

Quels sont les éléments qui rendent votre quotidien difficile pour l’instant ?

mais il va se poursuivre. Car les avantages de la voiture autonome sont nombreux. Outre les aspects de sécurité, la mobilité va aussi pouvoir se démocratiser par la mise en place de parcs de voitures autonomes partagées, notamment dans des pays moins favorisés.

Que manque-t-il pour que la voiture autonome devienne une réalité ?

Problème : toutes les entreprises du secteur recherchent les mêmes profils, qu’il s’agisse d’ingénieurs radar, d’ingénieurs caméra, sans parler des spécialistes des softwares qui devien dront cruciaux pour l’avenir de l’automobile dans la mesure où la voiture est amenée à être mise à jour comme l’est aujourd’hui un smart phone. Des upgrades et des mises à jour qui pas seront tous par des plateformes et des logiciels.

Une culture d’entreprise qui est revendiquée ?

Pour IEE, le Luxembourg demeurera le siège du groupe ainsi que le lieu de conception de nouveaux produits et processus. Le défi res tera d’attirer les talents nécessaires, cet enjeu n’étant pas propre au Grand-Duché. La relo calisation de la production industrielle vers l’Europe pour des raisons géopolitiques va aussi probablement profiter au pays. Certes, il ne deviendra pas un centre de production en raison de sa structure de coûts, mais il pourra, en revanche, jouer une carte dans la R&D en misant sur la collaboration entre les secteurs privé et public.

. 74 OCTOBRE 2022 Conversation Paul Schockmel

« La voiture est amenée à être mise à jour comme l’est aujourd’hui un smartphone. » WolffGuyPhoto

surCOMMANDEZ-LEeshop.maisonmoderne.lu 10 € -> Actuellement en kiosque plusdepuisdeGénérateurbusinessde20ans zesumme-spueren.lu Hotline +352 247 86 902 Ech maache mat Méi Informatiounen zum Thema Energie spueren op zesumme-spueren.lu

Avec l’ouverture, fin octobre, du restaurant SixSeven sur le rooftop du Royal-Hamilius, Henry Hassid veut marquer de sa griffe la restauration luxembourgeoise.

Henry Hassid souhaite tirer avantage de la superbe vue qu’offre la terrasse du Royal-Hamilius.

Photo

« Je veux le plus beau restaurant du pays »

GUY WOLFFInterview CATHERINE KURZAWA

Conversation 76 OCTOBRE 2022

Envisagez-vous de développer d’autres activités ici ?

Le laboratoire

Non, je ne ressens aucune pression. La ville de Luxembourg s’est passée de nous pendant des années, nous ne sommes pas indispensables.

Premièrement, je pense que le restaurant béné ficie d’un emplacement unique. Ensuite, la décoration a été réalisée par le cabinet Jouin Manku, connu pour avoir décoré et agencé beaucoup de restaurants du chef Alain Ducasse. Surtout, il y a le choix d’un directeur, Thibaut Deltour, et d’un chef, Michele Tenzone, qui vont mener leur brigade de manière tout à fait efficace pour pouvoir offrir quelque chose d’exceptionnel dans l’assiette. Avec, en plus, un service irréprochable. Michele Tenzone a travaillé quelques années au Mosconi, puis à Macao, d’où il est revenu pour rejoindre le SixSeven. Il va pouvoir proposer cette double culture culinaire européenne et asiatique.

Et il n’y a aucune frustration à arriver après les autres. Cet endroit était très convoité, et des bruits ont circulé au sujet de différentes enseignes pressenties pour en prendre possession. Ce n’est, au final, pas l’enseigne la plus connue qui s’installe, mais je peux vous promettre que tout va être mis en œuvre pour en faire, je l’espère, le plus beau restaurant du Luxembourg.

Votre fils Maxime est administrateur du restaurant SixSeven ainsi que de la holding. Vous aimez travailler en famille ?

Votre parcours d’entrepreneur ne vous destinait a priori pas à la restauration… En 1984, à la sortie de mes études, j’ai repris pour un franc symbolique Aérocid, un labora toire moribond créé à la fin des années 30, spé cialisé dans le comprimé Aérocid destiné à lutter contre l’aérophagie et l’aérocolie. J’ai très vite commencé à développer des médicaments « similaires », qui sont devenus, en 1996, les médicaments génériques. Puis, j’ai transformé ce laboratoire et je l’ai recentré sur les liquides non stériles, à savoir les sirops et les bains de bouche. Aérocid est devenu H2 Pharma quand j’ai construit un nouveau site à Bois-d’Arcy.

Comment comptez-vous vous distinguer de la concurrence ?

J’aime les projets uniques, voire difficiles. Mais, en même temps, qui me permettent d’avancer dans la vie. J’ai toujours apprécié la restauration et j’ai acquis un restaurant il y a trois ans à Versailles. Le Bleue Blanche Rouge était moribond, mais affiche mainte nant presque tout le temps complet.

Ce serait présomptueux de dire qu’on va appor ter quelque chose de plus. Le plus important est de tout faire pour offrir une expérience

Qu’est-ce que votre projet peut apporter de nouveau à la scène gourmande luxembourgeoise ?

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce restaurant ?

Vous arrivez à Luxembourg-ville pour prendre les commandes du restaurant panoramique sur le rooftop du complexe Royal-Hamilius. Un projet très attendu, puisque les premières enseignes sont arrivées en 2019. Il doit y avoir pas mal de pression sur vos épaules, et une obligation de réussite immédiate...

Quel est l’investissement consenti ? Beaucoup de temps et beaucoup d’argent. Mais je ne vois pas trop l’intérêt de donner le mon tant précis, qui se chiffre à plusieurs millions.

La troisième, c’est – maintenant que je vis dans ce pays – d’écrire un nouveau chapitre de ma vie. J’y mets donc beaucoup d’énergie, beau coup d’argent, et j’espère, avec mon équipe, qu’on réussira à développer une adresse incon tournable au Luxembourg.

Ma première ambition, c’est de me faire plai sir. Ma seconde, c’est, comme déjà dit, d’en faire le plus beau restaurant du Luxembourg.

Quelle est votre ambition avec le SixSeven de Luxembourg-ville ?

Retrouvez la version in extenso de cette interview sur paperjam.lu

L’horeca

OCTOBRE 2022 77 Henry Hassid

Né en 1960 à Issy-les-Moulineaux, Henry Hassid étudie la pharmacie et rachète, en 1984, Aérocid, rebaptisé H2 Pharma en 2009.

Le cahier des charges de la Ville de Luxem bourg prévoit que les terrasses du Royal-Hamilius restent des lieux publics. Comment composer avec cette contrainte ? Effectivement, la terrasse au sixième étage sera accessible par tout le monde sous cer taines conditions prévues dans un règlement intérieur et aux heures d’ouverture des Gale ries Lafayette. Ainsi, ce ne sera pas contrai gnant de permettre à chacun de venir se pro mener et de profiter de cette vue magnifique en toute sécurité et sans être importuné.

Quand avez-vous entendu parler du rooftop du Royal-Hamilius ?

BIO EXPRESS

Il crée, en 2012, la holding Liberty Pharma – rebaptisée Liberty International. Deux autres sociétés ouvrent au Grand-Duché en 2021 : Liberty Racing et Top of Liberty.

Nous allons tout d’abord faire aboutir le projet SixSeven et, ensuite, concernant de nouveaux projets potentiels, nous aviserons. Mais rien n’est à l’ordre du jour aujourd’hui.

Vous avez néanmoins d’autres sociétés au Luxembourg, notamment Liberty Racing pour les courses automobiles…

Liberty Racing a pour but d’acheter, de vendre ou de louer tout ce qui gravite autour des sports mécaniques et des véhicules d’exception. La course automobile et les belles voitures sont deux autres de mes passions. J’espère prochai nement ouvrir un showroom pour présenter les motos et les voitures de cette société et qui sont, pour la plupart, des véhicules numérotés rarissimes en Europe.

solutions aux aberrations du bâtiment, comme les trois ascenseurs panoramiques qui montent jusqu’au sixième étage alors qu’il y en a sept, rendant l’accès impossible pour les personnes à mobilité réduite. Il a donc été nécessaire de remettre tout cela en ordre.

En mars 2021, via mon fils. Il m’en a parlé, deux heures après, je contactais les responsables de Codic. Et, le lendemain, je faisais une offre.

client différente dans un endroit exceptionnel, avec une assiette exceptionnelle et un service irréprochable. Très souvent, lorsque je suis allé au restaurant au Luxembourg, j’ai trouvé qu’il y avait un certain nombre de choses qui pou vaient être améliorées.

Le Luxembourg

De mai à décembre, il a fallu mener énormé ment d’études autour du projet parce que ce bâtiment magnifique a aussi de très grands problèmes : rien n’est droit, il n’y a pas de murs, mais seulement des baies vitrées. De plus, nous prenions la suite de l’association Manko-Co dic – restaurant qui devait s’installer voici trois ans. Nous avons été contraints de détruire 95 % des travaux menés par les précédents loca taires, tout simplement parce qu’ils avaient été très mal faits. Enfin, il a fallu trouver des

Il reprend, en 2019 ,le restaurant versaillais Bleue Blanche Rouge, puis investit deux ans plus tard dans celui du rooftop du Royal-Hamilius.

Pas spécialement, mais j’ai des rapports de res pect et d’amour avec mes trois garçons qui sont plus qu’exceptionnels. C’est un bonheur de par tager un tas de choses avec eux, que ce soit une course de karting, une négociation avec un fournisseur ou le lancement d’un restaurant.

Quelles différences identifiez-vous entre l’entrepreneuriat au Luxembourg et en France ?

Vous avez signé au printemps 2021 et entamé des travaux en décembre de la même année. Le bâtiment construit par Codic était pourtant flambant neuf. Quels sont les aménagements entrepris ?

Ce que j’aime au Luxembourg, c’est que les règles sont très carrées, on sait où on va. En France, les règles – qu’elles soient sociales, fis cales ou comptables – changent en perma nence, et cette instabilité permanente est fatigante.

Avec les élections législatives qui se profilent à l’horizon, mais également en tant que porte-parole de toutes les personnes qui vivent au ban de notre société et qui ont du mal à se faire entendre, Caritas Luxembourg a élaboré un document qui reprend toute une série de réflexions pour améliorer la situation des personnes les plus vulnérables. Les défis à relever sont nombreux.

Marie-Josée Jacobs a été députée et ministre. Elle préside la fondation Caritas Luxembourg depuis 2013. MATIC ZORMAN

La réduction de la pauvreté et des inégalités est un thème transversal. On touche, à travers lui, tous les autres problèmes. Caritas Luxembourg a constaté – et ce n’est pas une surprise – que le fossé entre riches et pauvres ne cessait de s’accentuer. Cette tendance s’est renforcée récemment avec la hausse des prix de l’énergie et la baisse du pouvoir d’achat. Le principe de l’arrosoir, si souvent appliqué pour aider les plus pauvres de notre société, doit être remplacé par davantage de mesures ciblées. Pour Caritas Luxembourg, il est vital de rétablir plus de justice sociale afin de ramener plus de cohésion au sein de notre société, mais aussi de mener des actions plus individualisées, flexibles et mieux adaptées à la réalité. L’identification d’objectifs chiffrés auxquels on souhaiterait arriver, ainsi que la création de bases de données fournissant des informations pertinentes et actualisées constituent quelques-unes des multiples

Marie-Josée Jacobs Présidente de Caritas

78 OCTOBRE 2022

réponses possibles, pour enfin mesurer les différentes facettes de la pauvreté et des inégalités, ainsi qu’assurer leur suivi stratégique. Par ailleurs, une réforme fiscale, basée sur une redistribution sociale et une indexation de toutes les allocations, et qui prenne en compte l’évolution des prix en plus de revoir à la hausse le barème d’éligibilité, fait également partie des solutions envisageables. Autre qu’un soutien plus personnalisé, la prévention est une des clés. Pour Caritas Luxembourg, personne ne devrait dormir dans la rue. Les profils à risque doivent être repérés rapidement et se voir proposer des solutions durables. Une meilleure coordination institutionnelle et interministérielle permettrait une meilleure prise en charge dans le domaine de la santé physique et mentale, ainsi que de favoriser l’accès au logement, par exemple en diversifiant l’offre de logements encadrés ou en stimulant la création de logements abordables. Enfin, il existe de nombreuses pistes pour répondre à la détresse des personnes les plus vulnérables de notre société qui, nous ne devons pas l’oublier, souffrent maintenant.

Photo

Débat public

Hugues Langlet, pourquoi le référencement local est-il si important pour les luxembourgeoises ?entreprises

Pour être visible, il ne suffit plus de communiquer via les médias traditionnels ou d’avoir un site web. Les entreprises doivent également appréhender les critères de référencement des moteurs de recherche comme Google pour être positionnées devant leurs concurrents dans les listes de résultats et atteindre leur cible. Or, cela pose une double problématique. D’un côté, le fait d’avoir des informations accessibles et toujours à jour, sur les différentes plateformes web sur lesquelles elles seront référencées. De l’autre, de jouir d’une bonne réputation en ligne. Dans le cadre de ces nouvelles exigences, Editus se positionne comme un partenaire marketing. Ren contre avec Hugues Langlet, CEO d’Editus.

nous apportons 24 fois plus de contacts qu’auparavant à nos clients ! C’est le point fort de l’entreprise.

Les enjeux Luxembourglocalréférencementduau

12 millions de mises en relation qu’Editus a apportées à ses clients en 2021.

Contenu sponsorisé par EDITUS

297 millions c’est le nombre de vues qu’Editus a générées à ses clients en 2021 grâce à son offre de visibilité.

33 000 commandes et près de 2 millions de chiffre d’affaires aux clients utilisateurs de la solution MyShop depuis 2021.

CHIFFRESENEDITUSQUELQUES

Marketing digital

Le référencement local est devenu impératif pour qu’une entreprise soit visible et apparaisse lors d’une recherche web. Editus, agence marketing certifiée Google Partner, propose son expertise à ses clients.

Aujourd’hui, une recherche

Les entreprises locales sont-elles au fait des évolutions digitales ? Quelles réponses apportez-vous à leurs besoins ? D’abord, il faut savoir qu’au Luxembourg, il y a entre 60 000 et 65 000 sociétés commerciales qui ont besoin d’entrer en relation avec leurs clients. 85 à 90 % d’entre elles ne comptent pas de département marketing ou data en leur sein. Pour cela, elles se tournent vers un outsourcing d’experts en marketing digital, comme Editus. Nous suivons de près les entreprises locales. Nous en rencontrons environ 350 par semaine et accompagnons près de 10 000 clients par an. Lorsqu’un client potentiel nous sollicite, avant toute proposition, nous réalisons un audit de sa visibilité, de son secteur d’activité et de sa zone de chalandise pour avoir le conseil le plus adapté à ses besoins. Et pour répondre à ses attentes, nous avons conçu deux offres bien distinctes en fonction du niveau de digitalisation des structures. D’un côté « Neo Agency », qui s’adresse aux entreprises plus structurées d’un point de vue marketing, mais qui ont un besoin d’optimiser leurs performances en la matière. Pour celles-ci, nous proposons un accompagnement digital marketing sur mesure et un service de data intelligence pour les aider à mieux comprendre leur marché. D’un autre « One », un accompagnement marketing digital complet, une optimisation de leur visibilité en ligne, une solution clé en main pour les entreprises qui n’ont ni le temps, ni les compétences en interne pour gérer leur aspect marketing. Nous optimisons le contenu du client et le valorisons sur Google, Editus. lu, Waze, Facebook et une dizaine d’autres plateformes. Je rappelle que les plateformes comme Google, Facebook,

sur deux sur Google concerne un produit ou un service associé à une ville ou un secteur géographique. Ce que l’on constate c’est que dans la majorité des cas, derrière ce type de requête il y a déjà une intention d’achat ou de mise en relation dont les entreprises doivent se saisir. Depuis 45 ans, Editus, avec son ancrage local fort, propose des solutions de mise en relation. Initialement à travers l’annuaire et Editus.lu puis aujourd’hui, en créant des synergies entre nos médias et les plateformes les plus utilisées du marché. C’est une des raisons qui nous a conduits à nous repositionner en 2021. Un an plus tard, nous pouvons dire que ce positionnement est réussi puisqu’il nous permet d’adresser davantage d’entreprises mais surtout nous pouvons justifier de meilleurs résultats :

Moderne)(MaisonRussilloMariePhoto BRAND VOICE 80 OCTOBRE 2022

OCTOBRE 2022 81

76 %

Aujourd’hui, vous proposez One et Neo. Demain, quelle sera la suite ?

LEETCONSOMMATIONDED’ACHATSURWEB

des internautes font confiance aux avis d’inconnus sur internet.

Instagram et leurs marketplaces génèrent aujourd’hui sept fois plus de contacts qu’un site web, ce qui est loin d’être négligeable.

L’erreur que certaines entreprises commettent, quand on aborde avec eux la question du digital, c’est de penser que le travail perdure dans le temps quand il a été £fait à un instant T.

LES HABITUDES

127 %

apporter une utilisation plus poussée des données. J’ai 30 ans d’expérience dans le marketing et je suis persuadé que, lorsqu’on parle de transformation digitale, l’avenir est l’exploitation data car toutes les entreprises en ont, notamment de la data client. Dans la majeure partie des cas, elle est exploitée de manière peu efficiente ou pas du tout. En ce sens, nous envisageons de recruter davantage d’experts en data intelligence, indispensables pour déterminer les tendances de recherches par secteur d’activité, pour mieux anticiper les besoins d’un marché et pour permettre à notre équipe marketing de proposer de nouvelles opportunités de visibilité à nos clients, ainsi que de meilleures performances. C’est notre ADN d’être au plus proche des clients. Pour le reste, nous ne baisserons pas la garde sur l’évolution des usages et des nouvelles technologies.

Pour moi, l’évolution d’Editus est de conscientiser sur l’importance de la data dans son exploitation marketing. Nous le faisons déjà actuellement avec nos clients One, dans une présentation de ce que pourrait

87 %

des internautes interrompent leur démarche d’achat si une note est inférieure à 3 sur Google.

Retrouvez les conseils marketing d’Editus sur editus-business.lu

Il faut que leurs contenus évoluent en permanence, sans quoi le référencement s’en trouvera impacté. Nous avons misé sur la formation de nos talents pour qu’ils restent à jour des évolutions digitales et cela passe notamment par la mise en place d’une Digital School au sein de laquelle nos experts les plus aguerris encadrent et transmettent à de jeunes talents leurs connaissances techniques. Ces experts assurent l’accompagnement des clients One et Neo et se montrent disponibles à tout moment pour répondre à leurs interrogations.

des consommateurs se basent sur les informations qu’ils trouvent sur le web avant d’appeler pour prendre un rendez-vous ou se rendre l’établissement.dans

Hugues Langlet, CEO d’Editus

Les clients Editus qui utilisent la solution de collecte et de gestion des avis ont augmenté en moyenne leur nombre de contacts de 127 %.

Cela a aussi dû impliquer une transformation de vos services, comment l’avez-vous opérée ? Notre équipe de conseillers marketing continue de sillonner le pays afin de rester au plus proche des besoins des entre prises. Nous avons renforcé nos équipes d’experts digitaux et amélioré notre service client qui est désormais en capacité de créer du contenu et modérer les avis de nos clients. C’est cela qui fait notre réussite.

78 %

DESMINISTÈREFINANCES

et

Les voix et les voies de la Place

Haut Comité de la financière *place (HCPF) de réflexion entre les autorités gouvernementales, administratives prudentielles, les (LFF) public privé

MembresSphèreSphèreInitiativSphèrepréoccupations.publiqueespublicprivéprivéeprivéepatronale

* Lieu

et

forLuxembourgprofessionnels.Finance **

Enjeux Secteur financier

Cartographie Associations patronales, associations professionnelles... Elles se sont multipliées depuis la création de l’ABBL, en 1939, côté associations patronales, et de la Luxembourg Financial Markets Association, en 1957, côté associations professionnelles. Charge à elles de faire remonter aux politiques leurs projets et leurs

** Partenariat

Association luxembour geoise des compliance officers (Alco)

Comment le ministère des Finances gère-t-il les relations avec les professionnels de la place financière ?

90 Parlez-vous place financière ?

La place financière est la fondation sur laquelle repose la prospérité du pays et le financement de son modèle social. Fondamentale et peu reconnue. Pourtant, les professionnels se mobilisent pour préserver les intérêts de leurs professions respectives et participer à son développement et à sa pérennité. Quels sont les acteurs de la promotion et du développement de la Place ? Décryptage.

AssociationPROFILrassemblant des représentants de banques, de fonds d’investissement, de compagnies d’assurances, de prestataires de services du secteur financier, de professionnels du capitalinvestissement, d’experts-comptables,d’avocats,deréviseursd’entreprises,delaChambredecommerceduLuxembourg,delaBoursedeLuxembourgetdeClearstream.

« Dans la Champions League des centres financiers »

OCTOBRE 2022 83

etdesAssociationbanquesbanquiers,Luxembourg (ABBL)

AssociationLuxembourgforRiskManagement (Alrim)

desLuxembourgeoiseAssociationProfessionnelsduPatrimoine (ALPP)

96

Radiographie d’un poids lourd de l’économie

etdesAssociationcompagniesd’assurancesderéassurances (Aca)

94 Trois emblématiquesassociations

AssociationLuxembourgofFamilyOffices (Lafo)

Luxembourg Financial Markets Association (LFMA)

desLuxembourgeoiseAssociationComplianceOfficers (ALCO)

Interview de Guy Hoffmann, le président de Profil.

Un jargon rempli de termes techniques et réglementaires rend le secteur financier difficile d’accès pour les non-initiés. Quelques définitions devraient démystifier cette complexité apparente.92

PrivateLuxembourgEquityandVentureCapitalAssociation (LPEA)

Zoom sur la LFMA, la LSFI et l’Alrim, qui illustrent chacune la complexité propre de la Place.

Des chiffres pour illustrer le poids de l’industrie financière dans l’économie luxembourgeoise.

International Capital Market Association (ICMA)

Comment s’organise la place financière ? Voici une cartographie dynamique présentant les différents grands intervenants.86

AdministratorsLuxembourgAlternativeAssociation (L3A)

84

Les chantiers prioritaires

SOMMAIRE

Luxembourg Association for Risk Management (ALRIM)

Passage en revue des thèmes et chantiers auxquels doivent réfléchir et travailler les asso ciations patronales et profes sionnelles, ainsi que les politiques, afin de contribuer à la pérennité et au dévelop pement de la Place.

Luxembourg Association of Family Offices (LAFO)

MarketsLuxembourgFinancialAssociation (LFMA)

MarketInternationalCapitalAssociation (ICMA) desluxembourgeoiseAssociationprofessionnelsdupatrimoine (ALPP)

Une dynamiquereprésentation

88 « Le ministère s’efforce d’être un ‘first mover’ »

luxembourgeoiseAssociationdesfondsd’investissement (Alfi)

Les entreprises sont tenues d’adhérer à l’une de ces chambres, mais peuvent égale ment s’affilier à des associations patronales et à des associations professionnelles.

représentationUnedynamiqueCartographiedutissuassociatifdelaPlaceEn2021,laproductionde

Ou encore la Finance and Technology Luxembourg (l’Association professionnelle des PSF de support), la Luxembourg Asso ciation of Insurance and Reinsurance Com panies, l’Association des trésoriers d’entreprise à Luxembourg (Atel), la Luxembourg Asso ciation of Family Offices (Lafo)…

Beaucoup de ces associations sont héber gées au sein de la Maison de la Finance au Kirchberg, juste en face du bâtiment de la Chambre de commerce. De quoi faciliter les échanges d’idées. D’ailleurs, certaines peuvent être invitées dans des comités ou des groupes de travail des « grandes » associations que sont l’ABBL, l’Alfi ou l’Aca pour traiter de sujets techniques relevant de leurs compétences.

biens et services de l’économie luxembourgeoise à prix courants a atteint 265,257 milliards d’euros. Les activités financières et d’assurance ont contribué à hauteur de 134,459 milliards. Soit 46,91 % de l’activité.

Les associations patronales représentent les intérêts d’une profession et peuvent ainsi participer, en direct ou via des sous-organi sations sectorielles, aux négociations des conventions collectives de branches. Comme l’ABBL peut le faire pour la convention col lective des banques et l’Aca pour la conven tion des assurances. On en compte cinq dans le giron de la Chambre de commerce : la Fedil pour l’industrie, la CLC (Confédération luxem bourgeoise du commerce) pour le commerce, l’Horesca pour les métiers de bouche, et l’ABBL et l’Aca pour les métiers de la banque et de l’assurance. Du côté de la Chambre des métiers, on trouve la Fédération des artisans.

La place financière est un élément-clé de l’économie du pays. Comment s’organise-t-elle et comment communique-t-elle avec les autorités pour en assurer la pérennité et la promotion à l’étranger ? Voici une cartographie présentant les différents grands intervenants.

Il en existe beaucoup d’autres. Comme la Luxembourg Financial Markets Association (LFMA), la plus ancienne, créée en 1957 sous le nom de Forex Club Luxembourg ; l’Alrim, qui réunit les professionnels intéressés par la gestion des risques ; la Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association (LPEA), qui couvre le secteur du private equity  ; la Luxembourg Alternative Administrators Association (L3A), qui s’est donné pour mis sion, depuis 2004, de promouvoir les inté rêts des acteurs des services à l’industrie des fonds alternatifs, ou encore l’International Capital Market Association (ICMA), qui représente les institutions financières actives sur le marché international des capitaux dans le monde entier.

Toutes ces associations font partie de l’UEL (Union des entreprises luxembourgeoises), tout comme la Fédération des artisans. L’UEL regroupe les chambres professionnelles et les organisations d’employeurs du Luxembourg, et représente les entreprises privées à l’ex ception du secteur primaire, c’est-à-dire les entreprises dont l’activité consiste en l’ex ploitation de ressources naturelles.

Au Luxembourg, la base de la représentation des entreprises est répartie entre trois entités créées par la loi : la Chambre de commerce, qui est en charge de la représentation de toutes les entreprises de tous les secteurs économiques –à l’exception de l’artisanat et de l’agriculture, qui ont chacun leur propre chambre –, la Chambre des métiers et la Landwirtschaftskammer (LWK).

Ces associations sont là pour à la fois pro mouvoir et protéger les intérêts d’une pro fession ou d’un secteur d’activité, informer et conseiller leurs membres ou encore favo riser le networking de leurs membres.

Les associations professionnelles ne sont pas des associations patronales. À ce titre, elles ne sont pas représentées en tant que telles à la Chambre de commerce et au Conseil éco nomique et social. Dans le secteur financier, la plus connue est l’Alfi, l’Association luxem bourgeoise des fonds d’investissement. Sa taille et son importance en font l’équivalent de l’ABBL et de l’Aca. Elle a développé, au fil du temps, des événements qui sont devenus incontournables pour l’industrie, comme la conférence d’automne consacrée à la distri bution et la conférence de printemps dédiée à la gestion d’actifs.

84 OCTOBRE 2022

Associations patronales et associations professionnelles

46,91 %

Le Big 3

Troisième raison : les professionnels euxmêmes ne savent pas capter l’intérêt des poli tiques. De façon positive, un bon lobbyiste doit être en contact permanent avec tous les

Deuxième raison évoquée : les politiques ne cherchent pas le contact parce que la Place est mal-aimée. Quel intérêt à fréquenter des banquiers et des financiers qui, dans leur grande majorité, n’ont de toute façon pas le droit de vote car non-nationaux ou non-résidents ?

Mais suscite également des interrogations auprès de certains décideurs de la Place, qui se posent des questions sur ce phénomène de croissance. Chronophage, cela occupe de plus en plus de salariés avec des résultats pas for cément tangibles, selon certains commentaires. Notamment de la part de CEO de grandes ins titutions financières qui y détachent de plus en plus de monde. Selon des critiques qui reviennent souvent, il y en aurait trop et on n’y aborderait ni les sujets qui fâchent, ni les thèmes d’avenir, comme le financement de l’innova tion. On y discuterait, mais on n’y agirait pas.

« La remarquable résilience de luxembourgeoisel’économiefaceàlapandémies’expliqueengrandepartieparledynamismedenotreplacefinancière. »

Ce modèle est-il optimal ? Il y a des dou blons, cela semble évident. Et certains acteurs ont plus de poids que d’autres. Ce qui dépend pour beaucoup de l’activité déployée par leur président en exercice.

PIERRE GRAMEGNA

Le lien avec le politique Comment toutes ces associations font-elles remonter leurs préoccupations auprès du pou voir politique ? Principalement via Profil, une association qui a pour vocation, sinon de fédérer toutes les autres, d’en réunir un cer tain nombre et de porter leurs préoccupations jusqu’au ministère des Finances, histoire d’orienter la promotion de la Place dans la bonne direction. Et c’est pour valider ces stra tégies que le ministère (80 %), en partenariat avec Profil (20 %), a créé le GIR (groupement d’intérêt économique) Luxembourg for Finance qui œuvre à la promotion à l’étranger. Nicolas Mackel, son actuel directeur, insiste pourtant sur le fait que son agence n’est pas une agence de promotion, mais une agence en charge du développement commercial de la Place. Mais les frontières entre ces activités sont floues et perméables. D’ailleurs, Luxembourg for Finance était la cheville ouvrière derrière la campagne de communication pour la Place : Eis Finanzplaz. Une campagne par ailleurs à destination des résidents.

Cette expérience leur permet de faire remonter rapidement les problèmes rencontrés par les clients ou leurs demandes. Qu’ils transmettent alors au ministère ou aux régulateurs. Un lobbying efficace.

L’Alfi a, sur la Place, la réputation d’être l’association la plus professionnelle. Notamment parce qu’elle a, dans ses divers comités et groupes de travail, des personnalités « de terrain » –auditeurs, avocats, promoteurs… –, qui ont un contact direct avec le client.

AVEC ASSURANCE

BON FONDS

Mais tout ce vivier contribue à la néces saire réflexion pour anticiper ce que sera la finance de demain. Des réflexions qui se pour suivent au sein des groupes de travail de l’ABBL, de l’Alfi ou de l’Aca pour aboutir in fine aux autorités politiques et de contrôle. « S’il n’y avait pas ce tissu associatif, il manquerait vrai ment quelque chose au niveau des métiers res pectifs », entend-on du côté des associations, qui contribuent à éviter un déficit d’informa tions venant du terrain et un manque de prise de conscience des problèmes.

Bref, les associations professionnelles sont indispensables au bon fonctionnement du tout. Elles faciliteraient ainsi la vie du minis tère et des autorités de surveillance qui aiment avoir sur tous les sujets la « voix du secteur ». Un consensus que toutes ces strates filtrent et affinent.

Le ministère est également à l’origine du Haut Comité de la place financière. Un organe public-privé où sont invités des représentants des administrations – notamment l’Adminis tration des contributions directes, mais pas uniquement –, la Banque centrale du Luxem bourg et des professionnels de la finance, de l’audit et du droit. Sa vocation est de définir une stratégie pour la Place et, en tant qu’ins tance de concertation, de réfléchir à la mise en place d’un cadre réglementaire adapté. Au sein même du ministère, la direction du déve loppement et de la promotion de la place financière – présidée par Tom Théobald – fait le lien entre tous ces acteurs et centralise toutes les réflexions.

Est-ce pour autant que les professionnels de la Place ont l’oreille des politiques ? Pas sûr. Les professionnels de la finance se sentent mal-aimés et estiment avoir perdu le contact avec les politiques.

(archives)ZenariMikePhoto

Auteur MARC FASSONE

L’Aca est également très efficace en matière de lobbying. Le secteur de l’assurance au Luxembourg est double. D’un côté, on trouve les grandes firmes internationales, et de l’autre, les grandes sociétés luxembourgeoises. Des entreprises familiales où les actionnaires ont un accès privilégié aux décideurs politiques. Ce qui permet de régler pas mal de choses… Pour le reste, l’Aca a très peu de comités. Il n’y a, après tout, que deux matières à traiter : la vie et la non-vie. Des comités très techniques où l’on tombe rapidement d’accord. Les remontées se font donc aussi très vite.

La multiplication des associations profes sionnelles témoigne de la bonne santé du secteur financier.

Viennent ensuite des associations sectorielles, plus petites. Elles sont en général bien organisées, très professionnelles. Les rapports interpersonnels comptent pour beaucoup dans leur fonctionnement et l’implication de leur président est centrale. S’il est peu impliqué, l’association fonctionnera mal.

politiques – les députés d’aujourd’hui ont de fortes chances d’être les ministres de demain… –et il doit informer, expliquer les effets d’un texte sur un secteur, qu’il doit connaître sur le bout des doigts, et les conséquences poten tielles à plus ou moins long terme. Mais est-ce toujours bien fait ?

Ancien ministre des Finances, lors de la présentation du rapport d’activité 2021

OCTOBRE 2022 85

APPROCHE SECTORIELLE

Profusion nécessaire

Première raison avancée à ce phénomène de désamour : le sujet passionne peu. Prenez le Parlement européen : sur six députés luxem bourgeois, seuls trois siègent à la commission des affaires économiques et monétaires. Et tous en tant que membres suppléants… Il est vrai que dans ce Parlement, les positions politiques doivent prendre le pas sur les intérêts natio naux. Mais cela fait grincer quelques dents.

Si l’ABBL reste très influente et a également encore un peu l’oreille des politiques, sa grande taille la rend moins réactive que ses deux homologues. Elle doit s’occuper de plusieurs métiers – le retail banking, le private banking, le commercial banking, le corporate banking, la banque dépositaire –, dont les préoc cupations varient. Plus compliqué, elle doit gérer les différentes sensibilités – susceptibilités – nationales de ses membres. La recherche de l’unanimité est d’autant plus compliquée que les sujets à traiter sont sensibles, comme la lutte contre le blanchiment, par exemple. À l’ABBL, c’est donc la culture du compromis qui règne.

Origines des

étaient enregistrés dans le secteur financier au deuxième trimestre 2022, selon la Commission de surveillance du secteur financier. Il s’agit d’un record en l’espace de deux ans et demi. Au 30 juin 2022, le secteur avait d’ailleurs rattrapé tous les emplois perdus au cours de la pandémie de Covid 19. Selon le Statec, les activités financières et d’assurance représentaient 10,63 % des emplois du pays au premier trimestre 2022.

2022 CSSFSettlements,InternationalforBankSources100200300400500 France AllemagneRoyaume Uni Japon Taïwan Suisse Belgique 0 États Unis 19,7 % Royaume Uni 16,7 % Allemagne 14,6 % Suisse 13,9 % France 11 % Italie 6,3 % Belgique 4,3 % Luxembourg 4 % Danemark 2,2 % Pays Bas 2,2 % Autres 5,1 %

Au 31 juillet

86 OCTOBRE decependantdesourcesensonLenondedesétaientenAinsi,peutétaientd’unRadiographie2022poidslourddel’économieEnchiffresprésentesauLuxembourgen2021.Sicechiffreparaîtreimportant,ilconstituecependantunrecul.lenombred’établissementsdecrédits’élevaità1412017,selonlaBCE.Lamêmeannée,seulement82 banqueslégalementétabliesdanslepays,43 autresétantsuccursalesd’institutionsbancairesétrangères– dont32groupesbancaireseuropéenset11degroupesbancaireseuropéens.secteurfinancierestréputépourpoidséconomique,soit25,2 %duPIB2021.Ilestaussil’unedesprincipalesderecettesfiscalesetgénèrenombreuxemplois.Toutcelaneseraitpaspossiblesansl’apportcapitauxétrangers.EnjeuxSecteur financier Auteur BENOÎT THEUNISSEN

86 %

des promoteurs

des recettes fiscales de l’impôt sur la fortune (IF) provenaient, en 2021, des activités financières et d’assurance, selon la Chambre des députés. En effet, le secteur financier constitue l’un des premiers contributeurs aux recettes fiscales. De la sorte, l’industrie financière pesait 76 % des revenus fiscaux de l’impôt sur le revenu des collectivités (IRC) et 70 % de l’impôt commercial communal (ICC) en 2021. Il n’y a qu’au niveau de l’impôt retenu sur les traitements et salaires (RTS) que le secteur arrive en seconde place avec 22 %, juste derrière le secteur public (28 %).

d’actifs se trouvaient sous gestion des fonds domiciliés au Luxembourg au 31 juillet 2022. Depuis le début de l’année 2022, le volume d’actifs sous gestion a entamé une baisse. Alors qu’il s’élevait à 5.859,485 milliards d’euros au 31 décembre 2021, il a enregistré un recul de 8,2 % en moins d’un semestre. Cela n’empêche pas le Luxembourg de se placer en tant que deuxième plus important centre de fonds au monde, juste après les États Unis. MRD €

5.379,049

125 banques

50.811 emplois Principales expositions étrangères des banques luxembourgeoises Actif Passif au premier trimestre 2022 (en millions de dollars)

fonds domiciliés au Luxembourg

Sam MinistreTansondela Justice, ministre de la Culture •ProgrammeWelcome cocktail (18 h 30) • Conversation avec Sam Tanson (19 h 00) • Networking walking cocktail (20 h 00) Maison Moderne publiera, le 26 octobre 2022, son premier supplément Paperjam 100 Lawyers, qui mettra à l’honneur les 100 avocat(e)s incontournables du Luxembourg. A cette occasion, Nathalie Reuter sera en conversation avec Sam Tanson, ministre de la Justice. Inscription www.paperjam.lu/clubinformations :etLuxembourg-KirchbergECCL,DÉMOCRATIEAPÉROJeudiTALK ET JUSTICE AVEC SAM TANSON 27.10 Nathalie développementsDirectriceReuterdes éditoriaux, Maison Moderne

Sur le volet de promotion de la Place, le ministère des Finances explique profiter de ses échanges avec l’industrie « pour identifier de nouvelles opportunités et mettre en place des ini tiatives phares » en vue d’alimenter le dévelop pement du secteur financier. Cela se déroule essentiellement par le biais de partenariats

Dans sa mission de créer un environne ment propice à l’essor du centre financier luxembourgeois, le ministère des Finances met en lumière deux dimensions : d’une part, le cadre réglementaire et législatif et, d’autre part, la promotion et le développement de la Place. Sur le plan réglementaire, le ministère indique « s’efforcer à être un first mover dans la mise en œuvre de la législation européenne afin de permettre au centre financier de saisir de nouvelles opportunités ». Ce qui se traduit, au niveau national, par « une adaptation et une amélioration constante de la législation », en soutien tant à l’émergence de nouvelles activités qu’à l’innovation du secteur finan cier. En guise d’illustration, le ministère des Finances cite les récentes et prochaines modi fications de la législation visant à augmenter la sécurité juridique quant à l’utilisation techno logique du registre distribué – la blockchain – ou encore la modernisation de la loi sur la titrisation, ou l’introduction d’un régime de sociétés en commandite spécialisée.

60

Il l’explique pour les lecteurs de Paperjam.

Si le dialogue entre le gouvernement et le secteur financier a le mérite d’exister, il n’en reste pas moins rare d’entendre des représen tants de la Place exprimer une crainte selon laquelle ils ont perdu l’oreille des politiques. Une critique réfutée par le ministère des Finances, qui se défend : « Il existe des échanges réguliers à tous les niveaux entre le ministère et le secteur, de sorte que cette affirmation ne reflète pas les faits, et certainement pas en ce qui concerne le ministère des Finances. » La ministre des Finances, Yuriko Backes (DP), attacherait même une importance toute particulière au dialogue avec l’industrie.

Dans ses relations avec les acteurs de la Place, le ministère des Finances établit un dialogue au travers d’échanges réguliers, non seulement avec les différents organes représentatifs du secteur financier, mais aussi avec des institu tions financières individuelles. Il s’agit géné ralement de banques, de compagnies d’assurances et de fintech. «  Ce dialogue ouvert avec les professionnels du secteur financier a toujours été une force du Luxembourg », indiquent les conseillers du ministère des Finances.

« Depuis son entrée en fonction, elle a d’ailleurs accumulé les rencontres avec les associations

Le Luxembourg, en tant que centre finan cier, dépend fortement des actifs, des acteurs et des clients étrangers. Au cours de ses rencontres bilatérales avec les acteurs du sec teur financier, la ministre des Finances ne peut donc exclure cette dimension interna tionale. C’est pourquoi elle a rencontré les décideurs des institutions financières étran gères présentes sur la Place, au niveau de leur maison mère, lors de ses récents déplacements à Stockholm, à Madrid et à Londres. « Cela joue un rôle important dans notre activité de développement et de promotion de la Place », note le ministère des Finances.

professionnelles ainsi que les décideurs des institutions financières de la Place, afin d’avoir une vue complète sur les défis auxquels ils font face, les opportunités de développement et leurs activités. »

Entre réglementations et développements Pour sa part, la ministre des Finances se montre catégorique sur la nécessité des rencontres directes avec les représentants sectoriels et les institutions financières. « Le maintien d’un dialogue et d’un échange de vues réguliers avec

« Le d’êtres’efforceministèreun‘firstmover’ »ÉchangesavecleministèredesFinances

En 2021, année marquée par la pandémie de Covid et ses restrictions, dans le cadre de ses activités de promotion, le ministère des Finances a participé, en tant qu’interve nant, à plus de 60 conférences et événements en ligne, au Luxembourg et à l’étranger, y compris à de grandes conférences internationales telles que la Financial Times Global Boardroom ou l’Asian Financial Forum.

Le ministère des Finances se trouve au centre du dispositif qui œuvre au développement de la Place. Vers lui remontent les demandes du terrain, et de lui partent les impulsions pour son développement et sa promotion. Comment le ministère gère-t-il ces flux ?

88 OCTOBRE 2022

le secteur financier, tant au niveau des entre prises individuelles qu’au niveau des associa tions professionnelles, est très important pour moi », déclare-t-elle. Avant d’ajouter : « Je veux entendre directement de la part du secteur quels sont ses défis et comment nous pouvons les relever, mais aussi où se trouvent les nouvelles opportunités et comment nous pouvons les saisir ensemble. » Un dialogue qu’elle explique avoir mis en place dès le début de sa prise de fonction, tant à Luxembourg qu’au cours de ses voyages à l’étranger.

En attendant, le triple A permet au pays d’emprunter aux meilleurs taux. C’est même sa fonction première, en tant que notation, d’indiquer aux investisseurs les risques d’un investissement. Plus les risques sont faibles, plus les conditions seront favorables. Le taux moyen de la dette pondérée de l’État est de 0,82 %.

publics-privés, tels que la Lhoft (Luxembourg House of Financial Technology) ou l’Interna tional Climate Finance Accelerator.

de la place financière. Depuis fin janvier 2019, c’est Tom Théobald qui est en charge de cette fonction, ancien directeur adjoint de Luxembourg for Finance à partir de 2014 et ancien conseiller à l’ABBL pour la communication et les rela tions presse à partir de 2008. Depuis sa nomi nation au poste de directeur au ministère des Finances, Tom Théobald est resté en étroite collaboration avec Luxembourg for Finance, étant membre de son comité exécutif. De plus, la ministre des Finances peut compter sur le concours du Haut Comité de la place finan cière qui agit tel un think tank pour la conseiller dans ses choix stratégiques.

Vendre le Luxembourg à l’étranger, c’est une question d’image de marque. Et quoi de mieux pour contrebalancer le risque de réputation qui, depuis l’inscription du pays sur la liste des paradis fiscaux de l’OCDE en 2013, continue à coller à l’image du pays comme le sparadrap du capitaine

Dans son optique de développement et de pro motion de la Place, le ministère des Finances adopte une approche à la fois thématique et géographique : « Avec Luxembourg for Finance, nous définissons les priorités thématiques, telles que la finance durable, la digitalisation de la place financière ou encore les fonds alternatifs, ainsi que nos marchés cibles ». Hormis quelques marchés de prospection, l’activité de promo tion de la place financière se focalise avant tout sur des marchés bien établis avec une présence significative d’acteurs au Luxembourg. C’est par exemple le cas des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Japon, de l’Italie, de la Suisse et, depuis quelques années, de la Chine. Des marchés à fort potentiel et d’une certaine maturité sont également concernés, comme la Corée ou encore l’Inde.

Au-delà de la situation attractive du pays, le ministère des Finances prend conscience des défis pour l’avenir de la Place, qui va de

C’est la belle histoire que l’on adore en Asie, tout particulièrement en Chine, où les autorités et les professionnels locaux adorent la stabilité.

« Le maintien d’un dialogue et d’un échange de vues réguliers avec le secteur financier est très important pour moi. »

Auteurs MARC FASSONE et BENOÎT THEUNISSEN

Haddock ?Letriple A, c’est un peu la carte de visite du pays. Accordé avec constance année après année, crise après crise, par les grandes agences de notation telles que DBRS Morningstar, Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, c’est l’image de marque du pays.

Le charme discret du triple A

Le triple A, c’est tout à la fois le symbole de la stabilité politique et fiscale du pays, de la rapidité de la prise de décision. Ce « label de qualité » survivra-t-il à la visite du Gafi début novembre ? Une interrogation largement partagée.

OCTOBRE 2022 89

Le « business development » de la Place C’est en revanche via Luxembourg for Finance que le ministère des Finances conduit ses acti vités de business development de la Place. « Pré sidé par la ministre des Finances, Luxembourg for Finance est un groupement d’intérêt écono mique mis en place conjointement par l’État et Profil, qui regroupe les principales associations de la Place, ainsi que la Chambre de commerce, la Bourse ou encore Clearstream », précisent les conseillers du ministère des Finances. À la dif férence des considérations sectorielles cou vertes par les associations professionnelles telles l’ABBL, l’Aca ou l’Alfi, « la mission prin cipale de Luxembourg for Finance est le déve loppement de notre place financière dans son ensemble ». L’agence de développement de la place financière a, en effet, notamment pour mandat de rencontrer les institutions finan cières pour les encourager à s’implanter au Luxembourg. Dans le cas d’acteurs déjà présents au Luxembourg, il s’agit de les accompagner dans le développement et l’expansion de leurs activités dans le pays.

PhotoDR

YURIKO BACKES Ministre des Finances

Afin de coordonner la vision du gouverne ment, le ministère des Finances a nommé un directeur du développement et de la promotion

Des défis et des opportunités

Si l’objectif consiste à développer de nou veaux créneaux, il vise aussi à renforcer des activités existantes du secteur financier, en l’occurrence le secteur bancaire, avec en tête d’affiche les segments du corporate banking et de la banque privée, l’industrie des fonds, les activités de marchés de capitaux et le secteur de l’assurance. « Le fait qu’environ 95 entreprises du secteur financier ont choisi de délocaliser des activités au Luxembourg, voire de renforcer leurs activités existantes dans le cadre du Brexit, souligne l’attractivité du pays et son rôle en tant que centre de compé tences pour différentes activités-clés », note le ministère. À cet égard, il rappelle que le Luxembourg se place au rang de troisième place financière en ce qui concerne les acti vités internationales, selon le dernier New Financial Global Financial Centres Index . Ainsi, « notre écosystème international, notre stabilité économique, notre politique et sociale, notre triple A, notre boîte à outils de fonds et véhicules d’investissement, ainsi que nos régu lateurs, dont l’expertise est reconnue à travers le monde, constituent autant d’avantages sur lesquels le Luxembourg pourra s’appuyer pour le développement futur de sa Place ».

En plus de la responsabilité du business deve lopment de la Place, Luxembourg for Finance se charge de la communication, y compris des relations avec la presse internationale, ainsi que de l’événementiel avec, par exemple, l’orga nisation de séminaires thématiques sur des sujets-clés. Du côté du gouvernement, le minis tère des Finances met en avant « sa collabora tion étroite » avec Luxembourg for Finance. Ce qui inclut, par exemple, la définition de sa stra tégie de business development, la mise en place d’initiatives à l’instar de la Lhoft ou encore l’organisation de missions financières de Yuriko Backes à l’étranger.

pair avec l’internationalisation et la mondia lisation des marchés financiers : « Nous consta tons une tendance inquiétante au protectionnisme et à la démondialisation. Plus que jamais, il est important que le Luxembourg continue à défendre un cadre réglementaire européen qui prenne en considération les réalités des services financiers transfrontaliers ainsi qu’un marché unique européen qui reste ouvert au reste du monde. » Une internationalisation qui pousse également à « une concurrence accrue » pour l’accès aux talents, faisant l’objet d’échanges réguliers entre le ministère et les acteurs locaux. « Luxembourg for Finance vient d’ailleurs de lancer une nouvelle campagne à l’international, intitulée Working and Living in Luxembourg. » Mais s’il y a des défis, il y a aussi des oppor tunités de nouveaux positionnements, à l’instar de la digitalisation du secteur financer ou de l’accès, ainsi que de la gestion des données sur la durabilité. Des thèmes déjà fortement présents dans les activités du secteur financier du pays.

OPCVM

Shadow banking

Par opposition au secteur réglementé, le shadow banking constitue l’univers des acteurs qui distribuent des produits financiers sans obligation d’agrément. Ne bénéficiant d’aucune protection, les investisseurs doivent dès lors redoubler de vigilance. Malgré une appellation anxiogène, le shadow banking est complémentaire au secteur réglementé et contribue également au financement de l’économie.

S’inscrivant dans le domaine de la finance durable, les investissements ESG incluent l’ensemble des produits de placement basés sur l’évaluation de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). De plus en plus encadrés par des règles spécifiques, ces critères ont pour but de lutter contre le greenwashing et de faciliter la transition écologique de l’économie.

Dès 2010, les États Unis ont instauré un système d’échange automatique d’informations fiscales avec les gouvernements du monde entier. Intitulé « Foreign Account Tax Compliance Act » (Fatca), il vise à lutter contre la fraude fiscale. En 2014, les pays de l’OCDE se sont inspirés du Fatca pour établir le CRS, pour common reporting standard, dont l’objectif est l’échange d’informations sur les contribuables étrangers.

Entité surveillée

Fatca / CRS

Société de gestion Le Luxembourg abrite plus de 5,3 milliards d’euros d’actifs sous gestion avec les fonds d’investissement qui y sont domiciliés. Les questions administratives, juridiques, de conformité et de gestion des risques des fonds sont traitées sous la coupole d’une société de gestion, communément appelée « ManCo », pour management company

Regulatory compliance

Due diligence

Le KYC, pour know your customer, consiste en l’identification de la clientèle par les entités surveillées. Cela s’opère dans le cadre des règles liées à l’anti blanchiment de capitaux, communément connues sous le terme « AML », pour anti-money laundering

Parlez­vousplacefinancière ?Vocabulaire

KYC / AML

Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) sont des fonds d’investissement qui investissent l’épargne de leurs investisseurs sur les marchés financiers. Fortement encadrés, ils doivent recevoir un agrément et publier leurs objectifs dans une série de communications. Il s’agit du type de fonds le plus présent au Luxembourg.

324 8657910

Investir nécessite un minimum de compréhension du jargon. Pour les non initiés, quelques définitions devraient démystifier cette complexité apparente.

1

Auteur BENOÎT THEUNISSEN

Au Luxembourg, les entités surveillées sont les acteurs de la Place qui se trouvent sous la supervision de la CSSF. Ces institutions financières font l’objet d’une série d’obligations réglementaires. En sa qualité de régulateur et d’autorité de contrôle, la CSSF accorde les licences et veille au respect des règles sectorielles.

Fonds d’investissement spécialisé À la différence des OPCVM, seuls des investisseurs avertis, dits institutionnels ou professionnels, peuvent souscrire des parts dans des fonds d’investissement spécialisés (FIS). Soumis à une réglementation plus souple, ils se spécialisent dans des secteurs de niche tels l’immobilier, les hedge funds ou le capital risque.

Enjeux Secteur financier 90 OCTOBRE 2022

Se traduisant littéralement par « diligence raisonnable », la due diligence est une pratique de recherche et d’authentification des informations nécessaires en amont d’une transaction. Elle permet de réduire la matérialisation des risques. La forme et le degré d’une due diligence dépendent de la nature de la transaction. Elle est généralement de mise lors de fusions acquisitions, l’embauche d’un employé clé ou une souscription de capital.

Investissements ESG

Pour maintenir leur agrément, les entités surveillées doivent démontrer une constante conformité avec les réglementations sectorielles. Soucieuses du risque d’amende et de réputation en cas d’infraction, elles se dotent d’une fonction de regulatory compliance qui veille en interne au respect des normes.

The Paperjam + Delano Business Club turns 15 Wednesday 14.06.2023 SAVE THE DATE #DeclutterMyAgenda To take part in the action, register here

Cela veut-il dire que des lobbyistes pour raient être recrutés dans un avenir proche ? Nous disposons de l’organisation et de la gou vernance nécessaires pour assurer une bonne représentation là où il nous en faut. La façon dont nous sommes organisés aujourd’hui est adéquate. Nos organisations membres regorgent des compétences nécessaires, mais pour beau coup de sujets, nous ne parvenons pas encore à toujours mettre nos efforts suffisamment en commun. Il ne faut donc pas nécessaire ment augmenter les recrutements, mais mieux se coordonner.

« Dans

92 OCTOBRE 2022

Dans quelle direction voyez-vous évoluer la Place dans le futur ?

Quand vous évoquez d’autres parties prenantes, vous pensez sûrement aux organisations internationales, telles que la Commission européenne ? Oui. Par exemple, l’ABBL et l’Alfi partagent un bureau à Bruxelles pour assurer ensemble un

lobbying au plus près des décideurs européens. Nous sommes d’ailleurs occupés à élargir ce cercle de coopération à l’Aca. Il est très impor tant de ne pas tirer de tous les canons de calibre moyen, mais bien d’un seul canon solide.

Il est important de garder des associations par métier. Il y a toujours des spécificités juridiques qui font que, par exemple, l’Alfi a des problèmes que l’ABBL n’a pas, et vice versa. Toutefois, les associations de la Place ont aussi des problé matiques communes. Le risque est justement de perdre un peu de force de frappe en travail lant trop individuellement. Nous risquerions aussi de manquer d’écoute de la part du gou vernement et d’autres parties prenantes. Avec Profil, mon objectif est de trouver le dénomi nateur commun aux problématiques de cha cune des associations. Il y a clairement la question de la compétitivité de la Place et le défi de trouver les nouveaux talents. On devine de suite qu’il est plus intelligent de travailler ensemble plutôt que chacun dans son coin.

desChampionslaLeaguecentresfinanciers »Interview

Absolument. Voilà pourquoi, à mon avis, il est essentiel de maintenir une spécificité métier car chacune a son canal de lobbying au niveau européen. C’est en effet, avant tout, au niveau national que nous pouvons synchroniser nos forces au mieux.

Le principal dossier qui devrait nous préoccu per concerne la perte de vitesse et de compéti tivité du Luxembourg en tant que place financière. Il n’y a plus autant de particuliers qui souhaitent investir au Luxembourg qu’il y a 10 ou 15 ans. Nous devons analyser la situation et rectifier le tir. Ce constat touche à des sujets qui sont régu lièrement débattus au Luxembourg, comme les taux d’imposition des entreprises qui sont supé rieurs à la moyenne européenne. Les taxes s’in tègrent pleinement à la compétitivité de la Place. Il en va de même pour les difficultés du Luxem bourg à trouver du personnel qualifié. Nous parlons toujours de talents, mais nous cherchons aussi des gens qui savent travailler. Si les entre prises ne trouvent plus le personnel pour se développer, elles vont quitter le pays. Un autre point touche à la réglementation. Nous avons un très haut niveau de réglementation, avec toujours de nouvelles couches réglementaires qui s’ajoutent. Il faudrait voir à quel point nous ne sommes pas trop ambitieux au niveau de la réglementation.

Pour Guy Hoffmann, président de la Fédération des professionnels du secteur financier (Profil) en charge de la promotion de ce secteur, les différentes industries de la Place devraient intensifier leurs efforts communs de lobbying. Une approche par métier reste par contre indispensable pour les enjeux propres à chaque secteur.

Quelle est la mission de Profil, notamment dans le domaine du lobbying ? L’association avait initialement été créée pour regrouper l’ensemble des acteurs du secteur financier luxembourgeois au sein d’une même structure. L’idée était alors de s’associer avec l’État pour fonder le partenariat public-privé qui financera plus tard Luxembourg for Finance. À l’heure actuelle, c’est cette dernière qui cen tralise les efforts de lobbying des différentes associations professionnelles du secteur finan cier. Jusqu’à présent, Profil a donc tiré avantage de sa participation à Luxembourg for Finance pour communiquer ses idées. C’est par exemple le cas lors des missions économiques. J’ai vou lu changer cela lorsque je suis devenu président de Profil. Constatant que nous disposions d’un formidable réservoir d’expertises, j’étais convain cu que nous pourrions en tirer avantage pour travailler sur les enjeux qui concernent le Luxem bourg, qui joue dans la Champions League des centres financiers. Ce n’est que depuis 2021 que Profil s’est orientée dans cette direction.

Quels sont, à vos yeux, les principaux dossiers de la Place à mettre en avant, en matière de lobbying ?

Du fait du statut de ses membres, Profil ne répondrait-elle pas à la critique

qu’il existe trop d’associations professionnelles sur la Place ?

Si chaque association de la Place fait de même via des vecteurs de lobbying différents, l’intention d’harmoniser les efforts ne risque-t-elle pas d’être plus facile au niveau national et plus complexe à l’international ?

L’ABBL est représentée à Bruxelles via l’European Banking Federation (EBF).

Les activités de Profil se résument encore essentiellement à l’heure actuelle à être représentée au sein du conseil d’administration de Luxem bourg for Finance, l’agence de développement de la Place. « Par ce biais, nous pouvons donner nos impulsions pour tout ce qui touche la promotion financière du Luxembourg. »

Président, Fédération des professionnels du secteur financier (Profil)

Le constat est tout à fait correct. Parmi les 50.000 personnes qui travaillent dans le sec teur, peu sont Luxembourgeois. Force est de constater qu’en termes d’électorat, le secteur financier ne représente pas une force très impor tante. Je crois qu’il y aura toujours une forme d’ambiguïté. Le secteur financier est important pour l’économie, représentant presque 40 % des recettes de l’État et 30 % du PIB, alors que ces mêmes pourcentages ne valent pas pour l’électorat. Les politiciens ont donc peut-être trop tendance à ne penser qu’au seul électorat. Mais, comme je l’ai dit, il y a quelques personnes au gouvernement qui savent bien que, sans le secteur financier, il n’y aurait pas grand-chose dans les budgets de l’État ou, en tout cas, pas grand-chose pour mener notre politique sociale actuelle. La question n’est pas tellement que le monde politique tombe soudainement amou reux des banquiers ou des assureurs, mais qu’il reste à leur écoute. C’est d’ailleurs un tel état d’esprit qui a contribué au développement de la Place dans les années 70. Il y avait une curio sité, un professionnalisme et un pragmatisme, aussi bien du côté politique que de l’industrie, pour trouver en commun des solutions.

Il est extrêmement important de prendre des mesures, à l’instar de ce que nous avons fait dans les fonds d’investissement et dans la banque privée dans les années 80 et 90. C’est à ces moments-là que le Luxembourg est devenu une référence dans ces deux domaines. Aujourd’hui, je pense que la finance durable pourrait deve nir la troisième vague sur laquelle le Luxem bourg pourrait se positionner. Nous avons le capital, les dépôts et beaucoup d’actifs.

Quels enjeux percevez-vous pour le développement futur de la Place ?

Fondée en 2000, la Fédération des professionnels du secteur financier (Profil) a pour objet la promotion de la place financière et la coordination des activités d’intérêt commun aux professionnels du secteur. Elle se compose de 12 acteurs majeurs de la Place, dont les banques, les fonds d’investissement, les assureurs, le private equity les avocats, les experts-comptables, la Chambre de commerce, la Bourse de Luxembourg et Clearstream. « Le but est de réunir autour de la table l’ensemble des représentants du secteur financier, chacun fort de ses compétences », explique son président, Guy Hoffmann.

Interview BENOÎT THEUNISSEN

Il y va aussi de l’avenir des talents dans l’industrie…

Nettement moins de jeunes sont intéressés par une carrière dans ce secteur, ce qui démontre que cette industrie ne bénéficie pas de la meil leure réputation, même au Luxembourg. Les jeunes ne se rendent pas compte qu’énormé ment de métiers financiers ont changé, néces sitant dorénavant de faire appel aux compétences de mathématiciens, de physiciens ou de déve loppeurs d’applications. C’est le cas, par exemple, des analystes ESG et des data scientists. Les nouveaux métiers sont mal connus et mal pré sentés dans les écoles. De fil en aiguille, de moins en moins de jeunes s’intéressent au sec teur financier. Voilà pourquoi il est essentiel que la finance soit enseignée et intègre ainsi le CV des jeunes.

Il est un peu triste de constater qu’une part du monde politique ne s’intéresse pas au secteur industriel le plus important du pays, ne connaît pas la matière. Ils sont prêts à prendre les mil liards d’impôts qui en découlent, mais ne s’oc cupent pas de l’industrie. Cette observation ne vaut pas pour tous. Il y a tout de même des membres du gouvernement qui connaissent très bien l’importance du secteur financier, savent le valoriser et restent à l’écoute de ses représentants. C’est peut-être une minorité, mais je dois quand même dire que je compte quelques alliés dans le gouvernement. Ils savent que, sans l’industrie financière, le Luxembourg ressemblerait davantage aux régions limi trophes du pays. Ce n’est pas parce que l’on est plus bête ou plus fainéant dans ces régions. Nous avons tout simplement la chance d’avoir un très grand secteur qui fonctionne bien et qui nous rapporte de l’argent. Tout le monde devrait en être conscient dans la sphère poli tique. Quand j’étais plus jeune, je croyais que le développement de la place financière devait provenir d’initiatives politiques. C’était une erreur. Les élus sont beaucoup trop éloignés.

Pour Guy Hoffmann, les activités de Profil devraient s’étendre au-delà de la représentation du secteur financier dans Luxembourg for Finance. Il compte profiter de son mandat à la tête de l’association pour initier une réflexion sur le lobbying de la Place.

Le désintérêt d’un pan du monde politique pour le secteur financier ne provient-il pas du fait que seule une très petite partie de la population luxembourgeoise est concernée ?

OCTOBRE 2022 93

Qu’en est-il du positionnement de la Place dans la course aux fintech ?

Nous ne sommes pas encore parvenus à trou ver notre positionnement dans ce domaine, bien qu’il y ait des tentatives d’interaction entre la Luxembourg House of Financial Technolo gy et les associations du secteur. La relation entre les anciennes et les nouvelles technolo gies laisse à désirer. L’industrie financière clas sique dépense entre 50 % et 60 % de ses capacités d’investissement à digitaliser d’an ciennes technologies. C’est sans compter qu’il faut en permanence adapter les technologies actuelles aux nombreux changements régle mentaires. Il est essentiel d’avoir un écosystème qui fonctionne bien entre les fintech, les indus tries établies – l’industrie financière et l’indus trie lourde – et le monde académique. Ces trois piliers doivent fonctionner ensemble. Nous avons déjà commencé à travailler en ce sens.

un pays qui possède un des secteurs financiers classés parmi les plus importants au monde, ce n’est pas normal. L’éducation est le carburant de l’avenir des produits financiers. Les per sonnes doivent, à un moment ou un autre, orga niser leur pension, investir dans des produits d’investissement… Or, nous constatons que beaucoup de jeunes n’ont aucune compétence en ce domaine. Cela soulève aussi le problème de la protection des investisseurs, qui ne peut se faire sans un minimum de compréhension de l’information financière.

(archives)ZenariMikePhoto

12 poids lourds de la Place

« Cela soulève aussi le problème de la pro tection des investis seurs, qui ne peut se faire sans un minimum de compréhension de l’information financière.»

Un autre constat n’est-il pas que les représentants du secteur financier ont perdu l’attention du monde politique ?

Les impulsions et les idées doivent émerger de ceux qui travaillent dans l’industrie ellemême. Cependant, si on a des idées, il faut aussi du répondant du côté politique.

GUY HOFFMANN

L’éducation financière est certainement l’enjeu prioritaire. Ce n’est peut-être pas un aspect qui nous touche aujourd’hui directement, mais qui est pourtant crucial. Le premier contact des jeunes avec la finance ne se produit que lors qu’ils arrivent sur les bancs de l’université. Les programmes académiques des écoles primaires et les lycées ne prévoient absolument aucun contenu relatif à l’éducation financière. Pour

LUC NEUBERG Président

« AccélérerLFSIla transition vers la finance durable »

Auteurs MARC FASSONE et BENOÎT THEUNISSEN

La Luxembourg Financial Markets Association est née le 5 février 1957, ce qui en fait la plus ancienne asso ciation professionnelle de la Place. Elle s’appelait alors Forex Club Luxem bourg. Vincenzo Giunta en est le président depuis février 2018. Monométier à l’origine, elle a dépassé le mar ché des devises pour devenir l’asso ciation de tous les marchés financiers. « Les défis qui se posent aux spécia listes des marchés des devises sont peu ou prou les mêmes qui se posent à l’ensemble du secteur financier. Regar dez la régulation… Devenir plus global est une évolution naturelle », explique son président. L’association collabore avec l’ABBL – « notre principal interlocu teur » – et est membre actif du groupe de travail « intermédiaires financiers ». Elle est très active dans la formation et travaille avec la House of Training et la Frankfurt School of Finance & Management pour fournir les formations les plus pertinentes possible à ses membres. La LFMA développe une politique active de promotion de la Place. Elle a lancé dans cette optique une chaîne YouTube baptisée « Spot and Forward ».

La LSFI porte une attention parti culière à son rôle de sensibilisation. Elle interagit d’ailleurs énormément avec la société civile, considérant que les consommateurs de produits financiers contribuent à accélérer la transition du secteur financier. La LSFI coopère non seulement avec les ONG, mais aussi avec les associations du secteur financier et le monde académique. « Nous avons tenu plus de 300 réunions avec ces organisations au cours de notre première année d’existence. » La démarche de la LSFI consiste à identifier les besoins du secteur financier et à informer sur les meilleures pratiques existantes. Pour ce faire, elle recense constamment les outils et standards dédiés à la finance durable, utiles à chaque type d’acteur.

L’Alrim (Association luxembourgeoise de risk management) a été créée en 1997 sous le nom de Prim (Profes sionals of Risk Management). Son objet est de promouvoir la culture du risk management. Elle s’adresse à tous les acteurs de la Place intéressés et impac tés par la gestion des risques, c’està-dire à pratiquement tous les acteurs de l’économie, et non pas uniquement les risk managers, précise Luc Neuberg, son actuel président : « La spécificité de l’association est ainsi de s’adresser à tous les acteurs de la Place, et non pas à un seul corps de métier. De plus, nous avons élargi les sujets traités, dans la mesure où les types de risques sont de plus en plus vastes et concernent également des sujets de société, tels que le risque climatique.

LFMA

L’Alrim propose aussi régulièrement des conférences et des tables rondes en partenariat avec d’autres associations comme l’Economist Club, l’IIA (Institute of Internal Auditors) ou l’Alco (Associa tion luxembourgeoise des compliance officers). L’Alrim s’investit également dans la formation et organise avec l’ILA (Institut luxembourgeois des adminis trateurs) des formations pour les admi nistrateurs. « Le risk management étant devenu clé en finance, nous devons être présents avec les autres associations pour remplir la mission de promotion de la culture de gestion des risques », conclut Luc Neuberg.

« Le risk management est devenu clé en finance »

NICOLETTA CENTOFANTI Directrice générale

2 1 94 OCTOBRE 2022

Notre conférence annuelle avec le World Economic Forum venant présenter son Global Risks Report en est un parfait exemple, puisque tous les types de risques y sont traités, et non pas uniquement les risques financiers classiques. » Outre la conférence avec le WEF, l’association organise deux autres grandes conférences annuelles, l’une avec l’Alfi et l’autre avec l’ABBL.

Fondée en janvier 2020, la LSFI (Luxem bourg Sustainable Finance Initiative) résulte d’une coopération entre le gou vernement luxembourgeois – au travers du ministère des Finances et du minis tère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable –, Luxem bourg for Finance et le Conseil supé rieur pour un développement durable. L’idée de sa création remonte à 2018 avec la publication de la feuille de route nationale en matière de finance durable. « La LSFI a pour mission de coordonner les acteurs de l’écosystème de la finance durable afin d’accompagner le secteur financier dans sa transition dans ce domaine », affirme sa directrice géné rale, Nicoletta Centofanti.

3

TroisemblématiquesassociationsReprésentants

ALRIM

Le paysage luxembourgeois des associations financières s’articule tant autour des segments industriels que des enjeux du secteur ou de ses métiers. Par leurs activités, la LFMA, la LSFI et l’Alrim illustrent chacune cette complexité propre à la Place.

La doyenne des associations

VINCENZO GIUNTA Président

ZormanMaticetGambaRomainWolff,GuyPhotos

La famille Paperjam s’agrandit surABONNEZ-VOUSwww.paperjam.lugo.maisonmoderne.com/bienvenue

« Les politiciens ne nous écoutent plus. » Une bombe, si l’on considère que le discours dominant de ces 20 dernières années a toujours consisté à dire que les politiques et les professionnels de la finance se parlaient et s’écoutaient pour conduire ensemble le navire vers le bon port. Comment, et quand ce lien s’est-il distendu, sinon rompu ? Cela semble s’être fait progressivement. Renouer les fils est maintenant aussi urgent qu’impératif.

Le chantier de la formation

Passage en revue des thèmes et chantiers auxquels doivent réfléchir et travailler les associations patronales et professionnelles, ainsi que les politiques, afin de contribuer à la pérennité, au développement et à la promotion de la Place. Certains de ces thèmes ont déjà fait l’objet d’une prise de conscience et suscité des initiatives.

Le chantier de la compétitivité Comment rendre le Luxembourg plus compétitif ? Cette thématique recouvre plusieurs domaines : l’attractivité des talents, la fiscalité, l’indexation, le coût du logement, les règles de télétravail transfrontalier, la délivrance de permis de travail hors UE et le fait que le secteur public soit le « principal concurrent » du secteur privé en matière de recrutement. Des sujets qui ne sont pas spécifiques à la Place, mais qui constituent une préoccupation récurrente chez les professionnels.

Marquer les esprits pour bien vendre la Place

Le désamour envers la Place

Le chantier de l’éducation Les initiatives en matière de formation se multiplient, donc. Pour ce qui est de l’éducation, l’offre au niveau scolaire semble insuffisante aux yeux des professionnels. Si les jeunes générations sont ciblées – par exemple, par l’ABBL, qui, avec le ministère de l’Éducation, organise chaque année la Woch vun de Suen (Semaine de l’argent) pour initier les élèves à la gestion de leur budget –, les relations entre les financiers et le corps enseignant ne seraient pas optimales…

La finance durable Le Luxembourg s’est progressivement bâti la réputation d’une Place verte, avec son Luxembourg Green Exchange en tête. Mais attention au décalage de perception qui peut exister entre le grand public et les professionnels. Pour ces derniers, le sujet est de faciliter la transition et la réorientation de l’économie. Le grand public a un « point de vue romantique de la RSE » qui risque de se heurter à quelques réalités économiques.

96 OCTOBRE 2022

Une des raisons du désamour envers la Place tiendrait aussi à une éducation financière insuffisante. Pourtant, les initiatives se multiplient. Citons la création de la Luxembourg School of Finance, ou l’ABBL Foundation et son programme visant à sensibiliser le grand public à l’éducation financière. L’Alfi pro pose, de son côté, un guide en ligne à destination des investis seurs dans les fonds, Understand Investing. Tandis que certaines associations professionnelles sectorielles mettent en place des programmes de formation. C’est le cas, par exemple, de la LFMA qui travaille en partenariat avec la House of Training, ou encore de l’Association luxembourgeoise de risk management qui organise, avec l’ILA, des formations pour les administrateurs.

Les résidents se désintéressent de la chose financière. Un sujet trop compliqué ? Est-ce un malaise face à l’argent ? Toujours est-il que le commun des mortels a de la peine à intégrer l’importance de la Place dans l’économie. Deux conséquences immédiates : les carrières dans la finance ne séduisent pas les nationaux et les résidents ; et le sujet est déserté par les politiques, faute d’intérêt des électeurs. Pour tenter de combler ce déficit, Luxembourg for Finance a lancé une grande campagne de communication, « Eis Finanzplaz ». Une initiative qui ne dispensera pas d’un travail de fond pour redorer le blason des métiers de la finance.

Auteur MARC FASSONE

Enjeux Secteur financier

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Bruxelles désertée

Marquer les esprits pour mobiliser derrière la Place

LesprioritaireschantiersPromotiondelaPlace

Retrouver l’oreille des politiques

Les règlements ont pris le pas sur les directives. C’est à Bruxelles qu’il faut faire ce lobbying avant que les textes ne soient rédigés. Les grandes associations et certains acteurs sont membres d’un lobby européen. Mais ces institutions traitent les problématiques au niveau européen. Une présence directe est indispensable pour faire valoir des intérêts particuliers. Un autre manque mis en avant : le peu de fonctionnaires luxembourgeois en poste à Bruxelles. À la Commission, on en comptait, début 2022, 104 en poste. Soit 3 de moins qu’en 2021. « Le monde politique n’a jamais compris qu’il fallait déléguer là-bas des fonctionnaires dans des domaines-clés pour l’économie luxembourgeoise.

Le triple A C’est la belle histoire, celle qui se vend le mieux à l’étranger, une constante de la communication gouvernementale. Pour autant, est-ce le label de qualité post-paradis fiscal dont rêvait Pierre Gramegna ? Réponse au moment de la visite du Gafi, début novembre.

placedeL’actualitélafinancière www.paperjam.lu Le rendez-vous de la publiéenewsletterDepuisdecommunautélaplacefinancière.juin2022,laFinanceestchaquemardi. surABONNEZ-VOUSgo.maisonmoderne.com/bienvenue

leDécouvrezprogramme 2023 Successful networking and learning since 2008 leDécouvrezprogramme 2023 Successful networking and learning since 2008

Scannez ici Shows & AwardsTalks, 24 événements Academy 207 formations, dont 100 on demand Social 70 rendez-vous Services TalentCommunication,acquisition,Matchmaking Scannez ici Shows & AwardsTalks, 24 événements Academy 207 formations, dont 100 on demand Social 70 rendez-vous Services TalentCommunication,acquisition,Matchmaking

les milliers de salariés qui font tourner les plus grandes entreprises du pays se distinguent leurs directeurs des ressources humaines. Ces femmes et ces hommes qui accompagnent les employés tout au long de leur carrière, de l’intégration aux évolutions internes. Leur mission principale, le recrutement, s’opère dans un contexte actuellement tendu puisque le Luxembourg a enregistré un record de 13.599 postes vacants en juin dernier – qui a diminué, depuis, à 13.028 en juillet. Paperjam a choisi de vous en présenter 10 parmi les plus importants du pays, selon les chiffres du Statec au 1er janvier 2022.

Portfolio 100 OCTOBRE 2022Derrière

Ces chercheurs de talents talents

Auteurs DIDIER HIÉGEL, CATHERINE KURZAWA, MATHILDE OBERT ET THIERRY RAIZER

Photos GUY WOLFF

Cela fait près de deux ans qu’Ildiko Mulley officie au sein de Deloitte Luxembourg en tant que director for talent acquisition, un poste qu’elle a appris à appréhender entre périodes de confinement et de retour en présentiel.

OCTOBRE 2022 101

« Le cœur de notre stratégie est simple : attirer les meilleurs et les plus brillants en leur offrant une expérience de travail de grande qualité assortie de rémunérations justes, tout en tenant compte au maximum de leurs divers besoins et intérêts », abonde la responsable. Le cabinet évolue aujourd’hui suivant un mode de travail flexible « qui reconnaît les besoins [des] collaborateurs ». Il a procédé, l’an dernier, à une réinitialisation des grilles de salaire pour « garantir la justice et l’équité [des] rémunérations ».

Ildiko Mulley, director for talent acquisition chez Deloitte Luxembourg

DELOITTE 2.230 prévusprèsmoAnciennetésalariésyenne :de5 ans1.000recrutementsen2023

Il dispose aussi d’une équipe d’acquisition des talents qui veille à identifier les recrues potentielles à l’aide de différents outils technologiques.

102 OCTOBRE 2022

OCTOBRE 2022 103

Quelle n’a pas été ma surprise lorsque j’ai cru reconnaître un de mes proches collaborateurs – Gerry Schintgen, responsable d’une équipe de HR business partners – comme étant le commentateur du match.

J’ai découvert par la suite que de nombreux collaborateurs de notre banque sont très impliqués, souvent à titre bénévole, dans le sport, et plus globalement dans la vie associative locale », se souvient-il.

BGL BNP PARIBAS 3.940 prévus2moAnciennetésalariésyenne :18,5 ans00recrutementsen2023

Louis de Looz-Corswarem, DRH du groupe BNP Paribas au Luxembourg et membre du comité exécutif de BGL BNP Paribas

En poste depuis novembre 2018, Louis de LoozCorswarem cite parmi ses priorités la féminisation de certains métiers, comme l’informatique ou le wealth management. Le responsable constate, comme nombre de ses homologues, une « forte tension sur le marché du travail et une transformation des attentes des candidats ». Le DRH reste aussi toujours surpris des passions ou talents cachés des employés, que l’on découvre parfois de manière fortuite. Un exemple ? « Grand amateur de football, je me suis rendu, en juin 2019, au stade Josy Barthel pour assister au match Luxembourg-Madagascar.

104 OCTOBRE 2022

« Je continue d’apprendre tous les jours », indique Karine Rollot, à la tête des ressources humaines des Hôpitaux Robert Schuman depuis 2010. Mobilité interne, formation en alternance, équipements de pointe, télétravail… l’employeur veille à maintenir son attractivité (55 % de son personnel est résident, ndlr). « Nous devons apporter des réponses sur le long terme aux attentes des nouvelles générations, à la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. » De la phase aiguë de la crise du Covid, Karine Rollot retient les notions de résilience et de solidarité. « À titre personnel, cette crise m’a appris à prendre du recul face à l’urgence. » Un moment révélateur aussi de l’importance des professionnels de la santé. « La reconnaissance est un facteur-clé pour le monde soignant.

Ne les oublions pas, la crise n’est pas terminée. »

Karine Rollot, DRH des Hôpitaux Robert Schuman

ROBERTHÔPITAUXSCHUMAN 2.390 2moAnciennetésalariésyenne :15 ans00personnesrecrutéesen2021

OCTOBRE 2022 105

« Mais pas que !, insiste celui qui est aussi en charge de l’administration, du volet juridique et des objectifs compliance et RGPD. Pour travailler dans les RH, il est nécessaire d’aimer profondément les gens. » Le dirigeant de 55 ans précise : « Nos salariés sont nos meilleurs ambassadeurs. Nous recrutons constamment à moyen ou long terme, avec l’ambition de valoriser les métiers. » À ce jour, une soixantaine de postes sont à pourvoir. « Nous cherchons des talents dans tous les domaines, de l’agent de sécurité au juriste, de l’hygiéniste à l’électromécanicien, du cuisinier au chauffeur-livreur, du deviseur à l’agent de nettoyage. »

DUSSMANN 4.420 salariés 40 % des salariés ont dépassé les deUned’ancienneté10 anssoixantainepostesàpourvoir

« Chez nous, le rêve américain existe. On peut entrer au bas de l’échelle et accéder à une fonction dirigeante. » Recruté en 1997 par Dussmann à Luxembourg, Tun Di Bari arbore fièrement les valeurs d’une entreprise au sein de laquelle il occupe les fonctions de DRH.

Tun Di Bari, chief administrative officer, head of administration, legal, compliance & HR chez Dussmann Luxembourg

Pour recruter plus de 400 personnes par an, le groupe CFL – premier employeur du pays au 1er janvier 2022 – mise sur sa stabilité, ses valeurs et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle qu’il offre. Campagnes sur la marque employeur, job dating en gare et participation à des salons : une stratégie sur laquelle travaille Yves Baden, DRH de la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois depuis mai 2015. Une anecdote marquante de sa carrière remonte à 2019, quand les ressources humaines ont formé une équipe pour leur tournoi de football interne. « Il y avait un salarié assez bon : ses collègues lui ont conseillé de faire attention et de ne pas y aller trop fort avec moi, se remémore-t-il. Un réflexe qui m’a fait sourire. On joue quand même au foot, il ne faut pas changer d’approche par rapport à moi. »

106 OCTOBRE 2022

Yves Baden, DRH des CFL

CFL 4.710 prévus420 recrutementsEnmoAnciennetésalariésyenne :12 ansvironen2023

OCTOBRE 2022 107

Je suis très contente d’avoir gardé cette proximité avec les équipes », raconte-t-elle.

Après 15 ans aux ressources humaines chez Goodyear, Yasmine Goudembourg en a pris la tête il y a 10 mois, à la suite d’un passage de trois ans et demi chez Goodyear Irlande.

Yasmine Goudembourg a vécu une prise de poste « très chargée, avec la mise en place du CovidCheck et le renouvellement de la convention collective ».

Des associés que j’avais embauchés comme apprentis ont aujourd’hui des postes de manager. Quelques-uns sont aussi venus spontanément me saluer.

Dans sa stratégie de recrutement, l’entreprise de pneumatiques met à l’honneur la variété de postes, sites et domaines permettant « des évolutions de carrière en interne ».

Yasmine Goudembourg, DRH chez Goodyear

108 OCTOBRE 2022

« Quelle joie de retrouver tant de visages connus quand je suis revenue au Luxembourg.

Pour trouver des profils techniques ou spécialisés, elle élargit ses recherches au-delà de la Grande Région.

GOODYEAR 3.490 UmoAnciennetésalariésyenne :10-15 ansnecentainederecrutementsprévusen2023(ouunecentainedepostesouverts)

PWC 3.040 stagiaires)(yvisées1.060confondus)(tousmoAnciennetécollaborateursyenne :6 ansgradesembauchesen2022comprisles

OCTOBRE 2022 109

Lieven Lambrecht, People leader chez PwC Luxembourg

Avant d’arriver au Luxembourg en 2019, Lieven Lambrecht (62 ans) a occupé durant près de 30 ans divers rôles d’envergure mondiale dans le secteur financier et technologique. Avec un turnover de 18 % en moyenne, le cabinet mise notamment sur la mobilité interne, « une multitude d’opportunités », pour retenir ses talents et atteindre les 15 % de rotation espérés. « Nous ne parvenons pas à trouver suffisamment de nouvelles recrues sur le plan local », pointe Lieven Lambrecht. Qui veut faire du positionnement de précurseur de la firme en matière d’environnement de travail un autre argument d’attractivité. Mobilité, télétravail, utilisation des outils technologiques… l’agenda du DRH est dense pour les prochains mois. « Nous allons continuer à ouvrir des bureaux satellites à proximité des frontières pour rester au plus près de nos collaborateurs. L’approche vis-à-vis du travail doit gagner en flexibilité si nous voulons assurer l’entreprise dans un contexte de pénurie de talents. »

110 OCTOBRE 2022

OCTOBRE 2022 111

Chez Servior, les salaires sont fixés par la convention collective du secteur social. Le gestionnaire de maisons de soins cherche donc d’autres moyens pour « fidéliser le personnel », avoue Corinne Theis, DRH depuis neuf ans. Comme la mobilité interne ou la flexibilité. « Nous discutons pour passer à des postes de 10 heures au lieu de 8, pour que les employés ne se déplacent plus que quatre fois par semaine. » Servior mise aussi sur sa valeur humaine. « Si nous faisons un bon exercice, nous investissons dans l’infrastructure et le personnel. » Et même si elle admet que « ce n’est pas une carte Sympass qui fait venir un salarié », la DRH cherche la « cerise sur le gâteau » en proposant différents tarifs réduits. La fidélité se transmet. « J’étais à la fête de départ d’une infirmière, qui part à la retraite. Sa fille travaille dans le même centre comme kinésithérapeute depuis un an et demi », déclare Corinne Theis, en souriant.

Corinne Theis, DRH de Servior

SERVIOR 2.160 4moAnciennetéemployésyenne :10 ans00recrutementsprévusen2023(dont20 %decréationdepostes)

Isabelle Faber, DRH de Post

Pour attirer de nouveaux talents, l’entreprise met en avant ses valeurs, les possibilités de mobilité interne et mise sur ses meilleurs ambassadeurs, ses salariés, via la communication interne. En quelques mois, la nouvelle DRH a déjà été touchée par Mustafa, un réfugié irakien venu faire un stage de six semaines.

« À la fin, tous étaient tellement contents qu’ils voulaient qu’il reste. Or, il n’y avait pas de poste ouvert. Son tuteur de stage a donc introduit une demande anticipée de départ à la retraite pour libérer le sien et faciliter l’embauche.

POST 4.540 paspourde(le7moAnciennetésalariésyenne :14,6 ans0postesouvertsnombrerecrutements2023n’estencoredéfini)

»

Isabelle Faber a pris les rênes des ressources humaines chez Post le 15 mars dernier. Une troisième casquette, en plus de la communication et de la stratégie RSE (responsabilité sociale des entreprises). « Peut-être que la DRH de demain ne sera pas DRH. Mais je prends tout cela avec humilité, c’est un métier qui ne s’improvise pas. »

112 OCTOBRE 2022

« Même si j’ai le même titre qu’il y a 19 ans, dans la pratique, je ne fais plus le même travail », confie Ann de Jonghe. La DRH a intégré Sodexo suite à une mission confiée par son précédent employeur, un cabinet de conseil en ressources humaines.

» SODEXO 2.190 prévusrecrutements18moAnciennetésalariésyenne :6 ans0à240en2023

OCTOBRE 2022 113

Ann de Jonghe, DRH de Sodexo Luxembourg

« Au fur et à mesure des recherches, j’ai été séduite par la mission, l’entreprise et ses dirigeants. J’ai décidé de postuler et j’ai décroché le poste.

Ce dernier avait été mandaté par la société pour lui dénicher son futur DRH :

« Nous devons convaincre le candidat que Sodexo lui proposera un climat de travail épanouissant pour nous rejoindre et rester. Alors qu’auparavant, c’était le candidat qui devait convaincre Sodexo. » À ses débuts voici 19 ans, la DRH gérait 550 collaborateurs, actifs surtout dans la restauration collective. Ils ont quadruplé et évoluent dans des dizaines de métiers, comme la conciergerie, les soins aux personnes âgées ou le facility management

Des rendez-vous suivis  d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

114 OCTOBRE 2022

Chers membres,

Pour la ministre de la Justice, Sam Tanson, et les 100 avocat(e)s incontournables du Luxembourg, rendez-vous est pris le 27 octobre dans l’hémicycle de l’European Convention Center, avec Nathalie Reuter et les membres du Club, pour célébrer la publication du premier Paperjam 100 Lawyers.

La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État, offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés, avec notamment 300 heures de formation dispensées sur neuf journées par les experts membres du Club.

MICHEL GREVESSE-SOVET Paperjam + Delano Business Club director PIERRE-YVES LANNEAU SAINT LÉGER Head of programming

Back to school! Les workshops, webinars et formations avancées du Club reprennent, avec une nouveauté en cette rentrée : une offre de plus de 100 formations on demand à découvrir sur notre site internet.

Learn Offrez à vos collaborateurs un programme de formation annuel.

Pour tout le secteur immobilier et ceux qui s’y intéressent : comment concilier les exigences modernes (densification, sécurité, accessibilité, efficacité énergétique…) et la préservation du patrimoine architectural luxembourgeois ? Ce sera le sujet du Breakfast Talk le 13 octobre 2022.

Inspire

Pour cette rentrée, le Paperjam + Delano Business Club se préoccupe de la situation énergétique et de ses conséquences sur les entreprises en invitant le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, la représentante de l’industrie et de l’entrepreneuriat, Michèle Detaille, et Gilles Babinet, administrateur des Voix du Nucléaire, pour un Lunch Talk avec les membres le mardi 27 septembre.

Club !auBienvenue Business Club

À vos agendas, et inscrivez-vous dès maintenant !

21

Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats, ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain.

19.000

Moderne)(MaisonRussilloMarieModerne),(MaisonKrinsEvaPhotos

Heures de formation par an  qui couvriront hard et soft skills, et qui créeront une valeur supplémentaire pour vos employés.

Vous êtes déjà membre

Engage

C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg.

Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networkings et workshops, ce sont presque 250 événements par an auxquels vous pouvez participer.

Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Club par e mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano Live et Let’s Taste. Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg !  Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements du Club.

C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam + Delano Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

Le Club en chiffres 1.300

Vous n’êtes pas encore membre

2 Sala Makumbundu (CBA)

3 Thomas Hubert (Orange Communications Luxembourg)

5 3 4

Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

5

1 Carolina Lazo (CBA)

250

4 Jean-Sébastien Berneyron (Orange Communications Luxembourg) Werner De Laet (Orange) dédiés : Delano lives et Let’s taste. événements du Club

SOCIÉTÉSPERSONNESHEURESÉVÉNEMENTS

Network Rejoignez les 1.100 sociétés membres du Paperjam + Delano Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

OCTOBRE 2022 115

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM + DELANO CLUB ?

300

Patrimoine architectural et réalités contemporaines

Business Club Octobre 2022

Jeudi 6 octobre 2022

PROGRAMME 17:45 - 22:30

116 OCTOBRE 2022 Inscrivez-vous Inscrivez-vous

pasmanquezNe

Les nommés dans cette catégorie sont… Le Gold est attribué à… Quel plaisir de célébrer la publicité, la créativité, le travail de toute une équipe, l’alchimie qui opère entre un annonceur et son agence… Vous avez envie de vivre ces moments à nouveau ? Faites une croix dans votre calendrier : les Leo Awards arrivent !

BREAKFAST TALK

Leo Awards 2022

Inscrivez-vous

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PROGRAMME 18:30 - 21:00

Pour vous

LIEU Salon Namur

Jeudi 13 octobre 2022

La nouvelle loi relative au patrimoine culturel établit l'inventaire, la protection et la mise en valeur des immeubles classés au Luxembourg. Protéger les bâtiments qui portent l’histoire du pays, c’est la promesse aux générations futures de leur offrir le souvenir du passé, pour évoluer dans un monde en pleine transformation. L’identité architecturale du Luxembourg, façonnée par l’histoire, est le cœur même de notre mémoire collective : elle est l’expression de nos valeurs, de nos traditions, de notre culture.

LIEU Tramsschapp

2022 APÉRO TALK

inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu

PROGRAMME 08:30 - 10:30

PARTENAIRES

Jeudi octobre

ministreavec100PaperjamLawyers,SamTanson,delaJustice

Maison Moderne publiera, le 26 octobre 2022, son premier supplément Paperjam 100 Lawyers, qui mettra à l’honneur les 100 avocat(e)s incontournables du Luxembourg. À cette occasion, Nathalie Reuter sera en conversation avec Sam Tanson, ministre de la Justice.

LIEU Hémicycle de l’European Convention Center Luxembourg (ECCL)

26.05 investmentsAlternative10×6

Dix CIO partagent leurs principaux challenges à relever en 2024 dans leurs secteurs respectifs : place financière, services, industrie, institutions. Seront abordés les thèmes de la cybersécurité et du cloud lors de ce 10×6 qui réunira des experts tech de grandes entreprises et institutions comme des fournisseurs.

28.02 10×6 Women on board

21.11 Generation10×6 Z

Découvrez le programme complet 10 × 6 2023 25.01 Leading10×6 challengesCIOs’ Dix CIO partagent leurs principaux challenges à relever en 2024 dans leurs secteurs respectifs : place financière, services, industrie, institutions. Seront abordés les thèmes de la cybersécurité et du cloud lors de ce 10×6 qui réunira des experts tech de grandes entreprises et institutions comme des fournisseurs. 28.02 10×6 Women on board Trois années après son premier listing « 100 femmes pour votre conseil d’administration », Paperjam en sort une nouvelle version. À la veille de la publication du magazine, la scène du 10×6 accueille 10 témoignages illustrant la diversité des parcours et des points de vue, et certainement les bénéfices apportés par la féminisation des conseils d’administration. 25.04 10×6 PME : scale me up ! Colonne vertébrale de l’économie

La gestion d’actifs alternatifs est une expertise mondialement reconnue de la place financière luxembourgeoise. Ces classes d’actifs, moins liquides que les investissements traditionnels, donnent lieu à une diversité de véhicules et de stratégies d’investissement que nous aborderons lors de ce 10×6. + Workspace

En six minutes chacun, dix experts interviennent sur scène devant un public allant jusqu’à 600 personnes. C’est le rendez-vous mensuel incontournable du business club, véritable format flagship Huit rendez-vous sont donnés pour 2023. Les présentations se font en français ou en anglais, selon la préférence de l’intervenant. Une interprétation simultanée vers l’anglais et le français est disponible. luxembourgeoise, les PME font preuve d’inventivité et de pragmatisme pour accélérer et structurer leur croissance de façon échelonnée. Innover, recruter, produire, vendre, lever des fonds : ces dirigeants cumulent les défis. Ils sont à l’honneur lors de ce 10×6.

25.04 10×6 PME : scale me up !

Problématique certainement la plus brûlante de ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs. Comment recruter ? Dans ce 10×6 et le supplément Paperjam, experts et DRH partagent notamment leurs bonnes pratiques pour attirer, chasser, sélectionner, recruter et onboarder les talents.

10 × 6 2023 25.01 Leading10×6 challengesCIOs’

De la théorie à la pratique : 10 dirigeants partageront le récit de la conception et de l’implémentation de leur stratégie d’entreprise. Industrie ou services, du business plan initial à l’exit réussi, que nous enseigne l’épreuve de la réalité ?

Trois années après son premier listing « 100 femmes pour votre conseil d’administration », Paperjam en sort une nouvelle version. À la veille de la publication du magazine, la scène du 10×6 accueille 10 témoignages illustrant la diversité des parcours et des points de vue, et certainement les bénéfices apportés par la féminisation des conseils d’administration.

20.06 Architecture10×6

24.10

21.11 Generation10×6 Z

24.10 strategiesSuccessful10×6

Dix bureaux d’architectes au Luxembourg présentent leur sélection de projets d’espace de travail. L’occasion d’appréhender, par exemple, les nouveaux usages et les innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle.

strategiesSuccessful10×6

11.07 10×6 acquisitionTalent

le programme complet

De la théorie à la pratique : 10 dirigeants partageront le récit de la conception et de l’implémentation de leur stratégie d’entreprise. Industrie ou services, du business plan initial à l’exit réussi, que nous enseigne l’épreuve de la réalité ?

20.06 Architecture10×6

La gestion d’actifs alternatifs est une expertise mondialement reconnue de la place financière luxembourgeoise. Ces classes d’actifs, moins liquides que les investissements traditionnels, donnent lieu à une diversité de véhicules et de stratégies d’investissement que nous aborderons lors de ce 10×6. + Workspace

Problématique certainement la plus brûlante de ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre touche tous les secteurs. Comment recruter ? Dans ce 10×6 et le supplément Paperjam, experts et DRH partagent notamment leurs bonnes pratiques pour attirer, chasser, sélectionner, recruter et onboarder les talents.

Découvrez

26.05 investmentsAlternative10×6

Génération la plus connectée, les zoomers (jusqu’à 27 ans aujourd’hui) succèdent aux millennials et arrivent progressivement sur le marché du travail. Que ressentent, que désirent et comment réfléchissent ces nouveaux consommateurs, ces nouveaux citoyens, employés, collègues, voire même déjà patrons ? Dix témoignages inspirants de jeunes orateurs et oratrices.

11.07 10×6 acquisitionTalent

Colonne vertébrale de l’économie luxembourgeoise, les PME font preuve d’inventivité et de pragmatisme pour accélérer et structurer leur croissance de façon échelonnée. Innover, recruter, produire, vendre, lever des fonds : ces dirigeants cumulent les défis. Ils sont à l’honneur lors de ce 10×6.

Génération la plus connectée, les zoomers (jusqu’à 27 ans aujourd’hui) succèdent aux millennials et arrivent progressivement sur le marché du travail. Que ressentent, que désirent et comment réfléchissent ces nouveaux consommateurs, ces nouveaux citoyens, employés, collègues, voire même déjà patrons ? Dix témoignages inspirants de jeunes orateurs et oratrices.

En six minutes chacun, dix experts interviennent sur scène devant un public allant jusqu’à 600 personnes. C’est le rendez-vous mensuel incontournable du business club, véritable format flagship. Huit rendez-vous sont donnés pour 2023. Les présentations se font en français ou en anglais, selon la préférence de l’intervenant. Une interprétation simultanée vers l’anglais et le français est disponible.

Dix bureaux d’architectes au Luxembourg présentent leur sélection de projets d’espace de travail. L’occasion d’appréhender, par exemple, les nouveaux usages et les innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle.

LIEU SALON NAMUR

MardiKAEMPFF-KOHLER25octobre2022

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club :

SPONSORS JLL, RAIFFEISEN

Jeudi 27 octobre 2022

LIEU SALON NAMUR

NouveauxBreakfast Membres

Why DIDs (decentralized identities) like ONCHAINID matters?

Mercredi 26 octobre 2022

Jeudi 06 octobre 2022 Leo Awards 2022

LIEU PWC – CRYSTAL PARK

HORAIRE 09:30 - 12:45

BREAKFAST TALK

HORAIRE 18:30 - 21:00

Quelle(s) énergie(s) pour nos entreprises ?

JeudiTRAMSSCHAPP13octobre2022

Mardi 8 novembre 2022

SPONSOR ING

SPONSORS INOWAI, IKO, ARENDT

SPONSOR BSP

HORAIRE 18:30 - 22:30

HORAIRE 13:30 - 14:30

LIEU THE OFFICE CITY

club.paperjam.lu

Mercredi 28 septembre 2022

HORAIRE 11:30 - 14:30

WEBINAR

HORAIRE 18:30 - 21:30

Mardi 18 octobre 2022

Advanced TrainingsDéveloppez votre stratégie commerciale

9 novembre 2022

Mercredi 28 septembre 2022

HORAIRE 08:30 - 12:00

HORAIRE 18:30 - 22:30

Mardi 27 septembre 2022

118 OCTOBRE 2022 SOLDOUT

HORAIRE 08:30 - 10:30

Journée de workshops : Octobre

LIEU SALON NAMUR

programmeLe

Business Club Septembre / Novembre 2022

completleRetrouvezprogramme

LIEU

Jeudi 20 octobre 2022

WEBINAR Parcours d’intégration : favoriser l’adaptation du nouveau collaborateur

LIEU HÉMICYCLE DE L’EUROPEAN CONVENTION CENTER LUXEMBOURG (ECCL)

LIEU MERBAG SA, LUXEMBOURG

BREAKFAST TALK Taxation des entreprises : actualités et perspectives 2023

HORAIRE 13:30 - 14:30

APÉRO TALK

Jeudi 29 septembre 2022

HORAIRE 12:00 - 14:00

Paperjam’s 2nd Real Estate Seated Dinner Party

LIEU CHAMBRE DES SALARIÉS

Delano Live + Meet the community: Why creatives are keen on blockchains and NFTs

HORAIRE 08:30 - 10:30

LIEU ZULU

MercrediING

HORAIRE 08:15 - 09:30

Paperjam 100 Lawyers, avec Sam Tanson, ministre de la Justice

EVENING TALK De la démocratie en Europe

HORAIRE 18:30 - 22:30

Patrimoine architectural et réalités contemporaines

Jeudi 06 octobre 2022 Networking Circle

LIEU PWC LUXEMBOURG

Mardi 15 novembre 2022

LIEU

HORAIRE 17:45 - 22:30 LIEU

Vendredi 21 octobre 2022 Déjeuner Carrousel

HORAIRE 09:30 - 12:45

LIEU ABBAYE DE NEUMÜNSTER

Sustainability Awards

LUNCH TALK

2023 Découvrez le programme complet

L’État-providence luxembourgeois est l’un des plus généreux au monde. Pour maintenir une qualité de vie élevée, voire continuer à moderniser la société, l’État a besoin d’un budget durable. Les investissements publics prévus pour 2023 s’élèvent à près de 3,5 milliards, et les transferts sociaux constituent 47 % du budget de l’État 2022. Comment les financer ? Une croissance forte est-elle le seul moyen, ou peut-on optimiser les rentrées fiscales ? Doit-on imposer plus le capital ou les revenus du travail ? Le ministre sortant de l’Économie s’est aussi régulièrement positionné en faveur d’une réflexion sur l’imposition de la fortune. La fiscalité écologique peut-elle tarir d’autres sources de revenus ? Impôt très performant, la taxe d’abonnement rapportée par l’industrie des fonds est-elle finalement durable ? Autant de questions qui seront abordées avec la ministre des Finances Yuriko Backes et des représentants ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, LSAP et Piraten.

Le grand débat des candidats têtes de liste

Fiscalité et finances publiques : qui doit payer l’addition ?

avec Yuriko Backes Ministre des Finances (DP)

2023 Découvrez le programme complet 14.03

Paperjam rassemble les candidats têtes de liste, notamment des partis représentés au Parlement, dont le Premier ministre Xavier Bettel (DP).

Des prix immobiliers en croissance vertigineuse (+100 % en 10 ans sur les maisons, et même 153 % pour les appartements), une offre à développer (2.000 logements manquent à l’appel chaque année) et des pressions énormes côté demande (avec un vif accroissement continu de la population active) sont autant d’indicateurs qui témoignent des challenges relatifs à la politique du logement. Assurer un accès au logement, que ce soit en location ou en propriété, et ce à des prix abordables pour le plus grand nombre, relève en premier lieu d’une question d’équité sociale. Par ailleurs, l’accès au logement est essentiel pour le recrutement de main-d’œuvre pour les entreprises et la croissance du pays. Depuis l’automne 2021, Paperjam propose, avec des experts et représentants des marchés privés et publics, de nombreuses solutions. Quelles sont ainsi les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la législature 2023-2028 ? Henri Kox, ministre du Logement, débattra avec les ténors thématiques des partis ADR, CSV, déi Lénk, DP, LSAP et Piraten.

Le grand débat des candidats têtes de liste

Cinq tables rondes politiques auront lieu en 2023, dont quatre sur les élections législatives d’octobre 2023 et une sur les élections communales du 11 juin 2023. Ces tables rondes ont lieu en français, un service d’interprétation vers l’anglais est disponible. Économie

avec Xavier Bettel Premier ministre (DP)

Finances

Grand débat

avec Henri Kox Ministre du Logement (déi Gréng)

Des prix immobiliers en croissance vertigineuse (+100 % en 10 ans sur les maisons, et même 153 % pour les appartements), une offre à développer (2.000 logements manquent à l’appel chaque année) et des pressions énormes côté demande (avec un vif accroissement continu de la population active) sont autant d’indicateurs qui témoignent des challenges relatifs à la politique du logement. Assurer un accès au logement, que ce soit en location ou en propriété, et ce à des prix abordables pour le plus grand nombre, relève en premier lieu d’une question d’équité sociale. Par ailleurs, l’accès au logement est essentiel pour le recrutement de main-d’œuvre pour les entreprises et la croissance du pays. Depuis l’automne 2021, Paperjam propose, avec des experts et représentants des marchés privés et publics, de nombreuses solutions. Quelles sont ainsi les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la législature 2023-2028 ? Henri Kox, ministre du Logement, débattra avec les ténors thématiques des partis ADR, CSV, déi Lénk, DP, LSAP et Piraten.

avec Franz Fayot Ministre de l’Économie (LSAP)

Compétitivité développementet durable : Quelles entreprises pour le Luxembourg ?

En vue des élections législatives, Paperjam rassemble autour d’un débat les candidats têtes de liste visant la fonction de Premier ministre. Développement durable, accès au logement, réforme de l’imposition, organisation du travail et croissance économique sont quelques-uns des grands marqueurs pour poursuivre l’évolution du Luxembourg et le bien-être de ses plus de 650.000 habitants. Dans un système politique habitué aux compromis, aux coalitions, la capacité du Premier ministre à fédérer les forces politiques du pays devrait rester essentielle. Où se trouve le point d’équilibre entre consensus et capacité d’action au service du pays ? Focus sur les Spëtzekandidaten, avec leurs convictions, caractères et volontés. Paperjam rassemble les candidats têtes de liste, notamment des partis représentés au Parlement, dont le Premier ministre Xavier Bettel (DP).

Crise du logement : Quelles actions concrètes dès demain ?

27.06

Logement

Alors que le Luxembourg continue à vivre grâce à sa place financière, les gouvernements successifs essaient de diversifier l’économie. On pense notamment à la logistique (Jeannot Krecké), aux space resources (Étienne Schneider), ou encore à l’économie circulaire (Franz Fayot). On se souvient bien entendu des dossiers Fage et Google. Quelles entreprises veut le Luxembourg ? Quelles entreprises faut-il absolument garder ? Lesquelles faut-il attirer ? Sur quels critères faut-il sélectionner les entreprises qui composeront le paysage économique de demain ? Quel devrait être leur impact ? Au niveau de la création d’emplois, des revenus pour l’État (fiscalité, sécurité sociale...), de l’écologie (vers le net zero, biodiversité) et des besoins en énergie, de création ou d’enrichissement d’écosystèmes stratégiques, ou encore de plus-value pour le Luxembourg. Le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP) sera sur scène avec des représentants des partis ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, DP et Piraten pour répondre à ces questions de la rédaction de Paperjam

avec Backes Ministre (DP)

avec Henri Kox Ministre du Logement (déi Gréng)

19.09

2023Législativesrondes

Cinq tables rondes politiques auront lieu en 2023, dont quatre sur les élections législatives d’octobre 2023 et une sur les élections communales du 11 juin 2023. Ces tables rondes ont lieu en français, un service d’interprétation vers l’anglais est disponible.

En vue des élections législatives, Paperjam rassemble autour d’un débat les candidats têtes de liste visant la fonction de Premier ministre. Développement durable, accès au logement, réforme de l’imposition, organisation du travail et croissance économique sont quelques-uns des grands marqueurs pour poursuivre l’évolution du Luxembourg et le bien-être de ses plus de 650.000 habitants. Dans un système politique habitué aux compromis, aux coalitions, la capacité du Premier ministre à fédérer les forces politiques du pays devrait rester essentielle. Où se trouve le point d’équilibre entre consensus et capacité d’action au service du pays ?

des Finances

28.03

Focus sur les Spëtzekandidaten, avec leurs convictions, caractères et volontés.

Crise du logement : Quelles actions concrètes dès demain ?

Alors que le Luxembourg continue à vivre grâce à sa place financière, les gouvernements successifs essaient de diversifier l’économie. On pense notamment à la logistique (Jeannot Krecké), aux space resources (Étienne Schneider), ou encore à l’économie circulaire (Franz Fayot). On se souvient bien entendu des dossiers Fage et Google. Quelles entreprises veut le Luxembourg ? Quelles entreprises faut-il absolument garder ? Lesquelles faut-il attirer ? Sur quels critères faut-il sélectionner les entreprises qui composeront le paysage économique de demain ? Quel devrait être leur impact ? Au niveau de la création d’emplois, des revenus pour l’État (fiscalité, sécurité sociale...), de l’écologie (vers le net zero, biodiversité) et des besoins en énergie, de création ou d’enrichissement d’écosystèmes stratégiques, ou encore de plus-value pour le Luxembourg. Le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP) sera sur scène avec des représentants des partis ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, DP et Piraten pour répondre à ces questions de la rédaction de Paperjam

Tables

Compétitivité développementet durable : Quelles entreprises pour le Luxembourg ?

19.09

avec Xavier Bettel Premier ministre (DP)

Fiscalité et finances publiques : qui doit payer l’addition ?

Tables 2023Législativesrondes

27.06

14.03

Yuriko

Grand débat

28.03

avec Franz Fayot Ministre de l’Économie (LSAP)

Finances

Économie

Logement

L’État-providence luxembourgeois est l’un des plus généreux au monde. Pour maintenir une qualité de vie élevée, voire continuer à moderniser la société, l’État a besoin d’un budget durable. Les investissements publics prévus pour 2023 s’élèvent à près de 3,5 milliards, et les transferts sociaux constituent 47 % du budget de l’État 2022. Comment les financer ? Une croissance forte est-elle le seul moyen, ou peut-on optimiser les rentrées fiscales ? Doit-on imposer plus le capital ou les revenus du travail ? Le ministre sortant de l’Économie s’est aussi régulièrement positionné en faveur d’une réflexion sur l’imposition de la fortune. La fiscalité écologique peut-elle tarir d’autres sources de revenus ? Impôt très performant, la taxe d’abonnement rapportée par l’industrie des fonds est-elle finalement durable ? Autant de questions qui seront abordées avec la ministre des Finances Yuriko Backes et des représentants ADR, CSV, déi Gréng, déi Lénk, LSAP et Piraten.

Flashback

1  2  3  4  5  6  8  7

11 Johan De Breucker (ING)

4 Livia-Ida Giordano-Doret (Remax Forum)

3 Nathalie Reuter (Maison Moderne)

7 Magalie Lysiak (Administration de la gestion de l’eau, ministère de l’Environnement, du Climat et du DD)

13 Nicolas Genon

Vos événements

8 Sandy Wewer (Foyer)

La crise du logement est un sujet phare du Luxembourg. C’est pourquoi Nathalie Reuter a reçu Henri Kox (déi Gréng), ministre du Logement, et Antoine Paccoud, chercheur en géographie sociale au Liser, afin d’échanger sur la stratégie pour mobiliser les terrains constructibles, le remembrement ministériel et la réforme de l’aide au logement. Nous remercions encore IKO pour son soutien lors de cet événement.Côténetworking, nos membres ont pu développer de nouvelles opportunités de business lors de nos deux derniers déjeuners carrousel au sein des restaurants Le Sud et Bivius.

6 Brigitte Czoske (Kaufhold & Reveillaud Avocats)

10 Pierre Schell (RH Lab.)

14 Ludwy Monfort

9 Margaux Toussaint (RH Lab.)

15 Eric Lux

Nous tenons à remercier nos sponsors ING et Foyer pour leur soutien, ainsi qu’Enovos et notre partenaire Zulu.

Plus de photos sur paperjam.lu

11  12  9  10  13  14  15

Moderne)(MaisonRussilloMarieModerne),(MaisonKrinsEvaCrédits OCTOBRE 2022 121

14 juillet a vu le retour de l’Ultimate Luxembourg Quiz lors du Delano Live, à l’occasion de la sortie du nouveau Delano Expat Guide. Cet événement, au format spécial, a vu s’affronter deux équipes composées de Bárbara Daroca (ING) et Louis Wright (Calastone) face à Tom Clarke (Ara City Radio) et Alex McKell (artiste mural). Et ce sont ces derniers qui ont gagné de peu ce fameux concours.

12 Bárbara Daroca (ING)

Retour en images sur les événements du LeClub.jeudi

2 Henri Kox (ministre du Logement)

5 Alain Noullet (Initium Corporate Services)

1 Antoine Paccoud (Liser)

CHEZ LES

a acheté la demeureendes brasseursmaisonFunck,à Neudorf,1986.AvecsafemmeTilly Jung,il a transformécetted’exception.CettebâtissemajestueuseestsituéeàNeudorf,làoùsetenaientautrefoislesbrasseriesFunck.En1986,lephotographeRomainUrhausen(dontlesœuvresétaientexposéesauxRencontresd’Arlescetété)quittelesuddelaFranceetrachètecettemaisonquidatede1867,alorsqu’elleestentrèsmauvaisétat.Aprèslestravaux,ilyahabitéjusqu’àsondécès

32 1

à l’été 2021 avec Tilly Jung, qui est aujourd’hui encore la maîtresse des lieux. Une maison qu’il a entièrement remodelée, transformée et aménagée avec des idées avant-gardistes, comme l’in troduction de studios destinés à la location. Car en plus d’être photographe et designer, Romain Urhausen a aussi été entrepreneur.Del’époque des brasseurs, il reste entre autres un beau plafond à caissons, ou un vitrail au thème brassicole dans l’escalier. Aujourd’hui encore, l’empreinte de Romain Urhausen est partout : dans les meubles qu’il a dessinés, les œuvres qu’il a réalisées…

Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF maison

122 OCTOBRE 2022 Ma

Romain Urhausen

2 Tilly Jung, devant un autoportrait de son mari.

3 Dans le on retrouvesalon,leplafondhistoriqueetplusieursmeublesdesigndesannées 1970et1980,dontcertainsd’Urhausen.

5 À l’arrière de la maison, une cour arborée donne accès à une ancienne étable transformée en maison d’invités qui a vu passer, en plus de la famille, John Malkovich et William Hurt.

URHAUSEN OCTOBRE 2022 123 4 5

1 Partout dans la maison, on trouve des œuvres d’art, que ce soit celles d’Urhausen ou d’autres artistes.

4 Cette pièce située dans la véranda est celle où le photographe travaillait et rangeait ses archives.

Je pense à une phrase que m’a inculquée ma mère : mieux vaut vivre dans l’être que dans le paraître, mieux vaut profiter que posséder.

Quel est votre dernier achat coup de cœur ?

En 2010, j’ai mis toutes mes économies dans la création de ma société. Je me souviens avoir beaucoup mouillé ma chemise pour en arriver là. Les six pre mières années suivant la création, je travaillais en moyenne 80 heures par semaine, et j’ai pris au total sept semaines de congé.

Son dernier achat coup de cœur : un barbecue de type Kamado.

Je dépense de l’argent dans des voyages en Tanzanie, aux Philippines, à Bali, en Thaïlande, à Hong Kong, au Mexique, aux États-Unis, en Corse, ou encore en Italie. Ce sont des moments de découverte et de partage avec ma famille, ma compagne et mes amis. J’aime aussi les plaisirs simples, comme une balade en forêt, mais aussi les moments d’adrénaline, comme un saut en parachute ou un tour en eFoil (une planche de surf avec un moteur électrique qui permet de voler sur l’eau, ndlr).

Le sens du travail, des affaires, mais aussi des loisirs... le CEO et fondateur d’Advisory Key, Bruno Van de Vloet, profite de la vie, mais garde les pieds sur terre.

Qu’est-ce que les voyages vous apportent ?

Ce sont des moments de décou verte, d’échange et de fun passés avec ceux qui me sont chers. Profiter de l’instant présent m’importe.

Un barbecue (de type Kamado, ndlr) qui a coûté environ 1.200 euros. Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je me suis dit qu’avec les moments de convi vialité entre amis et avec la famille, il sera largement renta bilisé [sourire].

Vous souvenez-vous de votre premier salaire et de ce que vous en avez fait ?

Je me souviens de jobs étu diants dans l’administration en Belgique, mais aussi en tant que serveur ou gardien de par king. Je gagnais environ 1.250 euros, ce qui me permettait de partir en vacances dans le Sud

Profiter, plutôt qu’accumuler

Comment cela se concrétise-t-il pour vous ?

L’amour, la santé et la sincérité.

Il faut bien s’entourer, et puis, il n’y a pas de secret : il faut travailler dur, et il faut investir dans de bons projets.

124 OCTOBRE 2022 Mon argent

Quel est le plus mauvais inves tissement que vous ayez fait ?

Vous avez parfois pris des risques ?

Une devise ou un principe concernant l’argent ?

de la France. Lorsque j’ai commencé à travailler au Luxembourg, mes premiers salaires m’ont permis de con crétiser l’achat d’une voiture.

Un vélo de course acheté à l’époque où je travaillais à Paris. Jusque-là, je me déplaçais avec un vieux vélo, et j’ai craqué pour un vélo de course qui me servait à aller de mon appartement jusque chez un client. Sauf qu’au bout de trois semaines, on me l’a volé, donc cet investissement ne m’a pas profité longtemps [sourire].

Qu’est-ce que l’argent ne peut acheter ?

Je l’ai fait avec plaisir, mais cela a constitué beaucoup de sacrifices. Toutefois, je pense que le meilleur investissement n’est pas le mien : c’est celui de mes parents, qui ont financé les six années d’études qui m’ont permis d’être là où j’en suis aujourd’hui. Je suis heureux de leur renvoyer l’ascenseur en les invitant à voyager avec moi.

Interview CATHERINE KURZAWA Photo ROMAIN GAMBA

Selon vous, pour devenir riche, il faut…

J’en déduis que vous êtes plus cigale que fourmi… Cigale, oui, parce que je profite beaucoup, et je peux me satisfaire de peu pour en profiter. Je préfère dépenser mon argent pour vivre des expériences superbes tout au long de mon séjour. Mais j’épargne, non pas dans une optique d’éviter de dépenser, mais plutôt dans celle d’assurer une sécurité. Récemment, j’ai fait l’acquisition d’une jolie villa qui, en quelque sorte, m’apporte une « sécurité financière ». Mais je vous avoue que mon premier objectif est d’y accueillir mes amis et ma famille pour partager des moments de convivialité.

and

The the heart of Tuesday at

¼Briefings at 6:45 a.m. 11:45 a.m.

The Delano offering is expanding!

Weekend Saturday at 9

Luxembourg’s financial centre ¼Every

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the Breakfast & Noon Briefings

Finance

"10 Things To Do" ¼Every

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Quel accessoire est votre atout choc pour toutes vos tenues ?

Votre no go absolu pour cette rentrée ? Pourquoi ?

Pourquoi avoir choisi cette tendance de la rentrée en particulier ?

Alexandre Mithouard Cofondateur, Goosty Luxembourg

Je m’habille de manière à toujours être prêt à pitcher mes projets de start-up. Business casual, sans conteste. Pour renvoyer une image à la fois décontractée et sérieuse.

Ma ceinture Hermès réversible noire et brune avec la boucle Jumbo, ça passe avec tout, un costume comme un jeans. Classe, discret.

Quel est votre rapport à la mode au quotidien ?

Le bob. No comment Plutôt me mouiller les cheveux que de porter un bob !

Quel a été votre dernier achat mode significatif ?

Qu’est-ce qui l’a provoqué ?

Une veste en cuir Yves Saint Laurent. Une pièce incontour nable et intemporelle qui me donne en plus un look de grea ser, c’est fun ! Parfait pour sortir avec mes amis, notamment au Boos, mon repère de cet été…

Je commencerais avec le magasin De Fursac pour enchaî ner avec une petite halte par le corner Weston des Galeries Lafayette afin de prendre la paire qui va avec !

Il y a Elvis qui a fait un carton au cinéma. Super film, qui donne envie d’acheter une belle veste en cuir. Pour faire un beau comeback en cette rentrée, comme lui en 1968.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ?

Tendances de rentrée

126 OCTOBRE 2022

Comment définiriez-vous votre relation avec la mode ?

Lissie Goldbach Investment Funds lawyer, senior associate, AKD Benelux Lawyers

Votre no go absolu pour cette rentrée ? Quelle en est la raison ?

Interview FABIEN RODRIGUES

Mon style

Qu’est-ce qui l’a rendu possible ?

Quel a été votre dernier achat mode important ?

OCTOBRE 2022 127

Pour moi, c’est un moyen – parmi tant d’autres – de m’exprimer et de me définir, tout comme avec les mots.

Si les montres comptent, je dirais une magnifique montre Chopard avec des petits diamants qui dansent sur le cadran et que j’avais toujours voulue. Mon cher et tendre me l’a achetée pour mon dernier anniversaire.

Alexandre Mithouard et Lissie Goldbach ont été photographiés au Kirchberg.

Photos GUY WOLFF

Pourquoi avez-vous choisi cette tendance particulière pour cette nouvelle saison ?

Il y a aujourd’hui bien moins de codes vestimentaires définis, ce dont je me réjouis. Mais il y a des limites. Si, pour sortir en ville, on commence à s’habiller de la même manière que sur le canapé devant la télévision, il y a un problème… Cela dépend aussi bien sûr de la profession. En tant qu’avocate, lorsque je suis au bureau, j’aime m’en tenir à une certaine formalité et à un style que les clients peuvent attendre de ma position.

J’aime la combinaison de couleurs vives, naturelles et de motifs classiques pour l’automne et l’hiver.

Photo GUY WOLFF

« ultime.

La créatrice Laurie Lamborelle a la mode dans le sang. Pour autant, son vestiaire est réduit, choisi avec précaution et porté jusqu’à l’usure

Auteur CÉLINE COUBRAY

Ma garde-robe est très restreinte, introduit Laurie Lamborelle. J’ai quelques pièces qui me sont chères et que je combine entre elles, selon mon humeur. » Elle veille à ne pas trop avoir de vête ments, car quand son armoire se remplit trop, elle n’arrive plus à donner de la valeur à ses vête ments et ne les porte pas aussi souvent qu’elle le voudrait. De même, elle préfère n’avoir que quelques pièces qu’elle a précisé ment choisies, que ce soit pour la qualité de la coupe, le choix du tissu ou le confort qu’elles procurent. « Il s’agit de pièces de stylistes dont j’apprécie le travail, comme Haider Ackermann, Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Olivier Theyskens, Phoebe Philo ou encore Raf Simons. Ce sont des stylistes qui sont individua listes, qui ont leur propre univers et qui tracent leur chemin de manière conséquente. Ce sont des habits que je mets depuis des années et dont je ne me lasse pas. » Si elle a beaucoup de pièces noires, intemporelles, elle a aussi ouvert son vestiaire à la couleur. Elle aime avoir un côté élégant, mais avec du contraste, comme une veste de créateur portée avec un jean déchiré. Cela passe aussi par les matières, du mat avec du brillant par exemple. « J’aime les vête ments basiques, comme un jean, une blouse blanche... Ce sont des pièces que l’on peut mettre avec tout et qui restent toujours modernes. » Elle accorde aussi de l’importance au choix de ses chaussures, « qui ajoutent une touche supplémentaire d’élégance ».

Ma collection

128 OCTOBRE 2022

Simple et élégant

Laurie Lamborelle a un vestiaire restreint, choisiavecgrandsoin.

OCTOBRE 2022 129

700 g de courgettes 5fraîchescuillères à soupe d’huile d’olive 3 gousses d’ail

Pour

Au bout de 5 à 10 minutes, lorsqu’une partie des cour gettes commence à bien être caramélisée, mettez le couvercle et réduisez le feu. Poursuivez la cuisson pendant quelques minutes, en remuant régulièrement et en ajoutant un peu d’eau lorsque les courgettes commencent à coller au fond de la poêle.

Salez et poivrez les courgettes lorsque leur texture compotée vous convient. Parsemez de menthe ciselée, de zestes de citron et d’amandes juste avant de servir

Un piment frais haché ou bien une pincée de piment séché en poudre Une poignée de menthe fraîche Le zeste d’un demi2citroncuillères à soupe d’amandes effilées Fleur de sel et poivre

Dans une poêle à fond épais, faites chauffer l’huile d’olive à feu moyen – j’aime utiliser une huile des Pouilles, person nellement – et ajoutez-y l’ail et les courgettes sans couvrir. Incorporez ensuite le piment et faites cuire le tout à feu doux à moyen, en remuant de temps en temps pour que les courgettes brunissent et caramélisent lentement…

Courgettes caramélisées aux amandes

POUR LE VIN

recette 130 OCTOBRE 2022

Tout d’abord, découpez les courgettes en deux, puis en lamelles fines dans le sens de la longueur grâce à une mandoline. Si vous avez la chance d’en avoir en prove nance directe d’un superbe potager comme celui de ma maman, c’est encore mieux ! Hachez l’ail menu et ciselez la menthe grossièrement.

Auteur FABIEN RODRIGUES Photos ROMAIN GAMBA

Si la gestion de la etladepourn’enJessikadede Capitaleenmentl’occupeEsch2022cationcommunipourévidembeaucoupcetteannéela culture,Rauchoubliepasautantdeuxsespassions :gastronomielacuisine.

Cuisson :Préparation :4 personnes20 mn15 mn

Ma

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Là, pas le choix ! Pour la santé de mon bébé, j’ai dû arrêter. Au début, c’était une vraie frustration. Cela m’a rendue triste, et la cigarette me manquait beau coup. Du coup, après la nais sance, même si j’allaitais encore, j’ai recommencé à fumer. Un petit peu au début, une ou deux cigarettes par jour, puis, progressivement, je suis revenue au même niveau qu’avant… »

La dernière cigaretteelletombeenceintedesonpremierenfant.«

Mouna Khechimi a décidé d’arrêter de fumer. Une décision pour laquelle elle s’est fait étéPourtant,estelle,c’estdepartiecommesonnesdutionfumeurs.28 %Aujourd’hui,accompagner.auLuxembourg,desrésidentssontdesMalgrélasensibilisaaccrueetleprixélevétabac,plusde147.500 perseconsidèrentencoredesfumeurs.MounaKhechimifaisaitdecegroupeilyamoinsdeuxans.Maismaintenant,del’histoireanciennepouretlapagedelacigarettedéfinitivementtournée.lecheminn’apassifacile.«

J’ai commencé à fumer, comme beaucoup de personnes, quand j’étais adoles cente, par rébellion », explique la jeune femme, assise à une ter rasse, devant un café, mais sans

Quelques années après, Mouna attend son second enfant et décide aussi d’arrêter de fumer pendant la grossesse.

D’une cigarette de temps en temps, la consommation augmente, surtout pendant les sorties entre copines et à l’occa sion des fêtes. « Je ne bois pas d’alcool, donc, pour moi, la ciga rette n’est pas liée à la consom mation d’alcool, mais je pouvais quand même fumer 10 cigarettes en l’espace d’une même soirée », explique-t-elle. Une consomma tion qui n’est pas freinée par son environnement direct, puisqu’à l’époque, Mouna Khechimi vit en Tunisie, et l’interdiction de

fumer est beaucoup plus souple et permissive.

Mon mental 132 OCTOBRE 2022

« Ce deuxième arrêt a été plus facile, en fait. Je savais que

Mouna Khechimi est etlibéréeaujourd’huidelacigarette,fièredel’être.

aucune cigarette à proximité.

« En fumant, je pensais être ‘grande’, un brin rebelle, car, dans ma famille, la cigarette n’est pas dans nos habitudes. »

De la fête au stress du travail Puis, avec l’entrée dans le monde du travail et le stress qu’il crée en elle, la cigarette vient plus facilement pendant la journée. « J’ai été auditeur, et on pouvait être amené à faire des journées très longues et chargées. La cigarette devenait alors pour moi comme un booster, un élément qui m’aidait à tenir dans la durée. » Si Mouna n’a jamais été une « grosse » fumeuse, elle déclare con sommer tout de même sept à huit cigarettes par jour. Puis, quelque temps après,

j’avais déjà réussi une première fois à arrêter, et ce second sevrage a été moins pénible. » Mais pour compenser, elle gri gnote quand même beaucoup, et, ne faisant pas beaucoup de sport à cause de sa grossesse, elle prend du poids.

Et après la naissance, patatras ! Elle retombe dans ses travers. « Mais cette fois-ci, j’avais honte de moi. Je ne vou lais absolument pas que ma fille aînée voie que je fume. Pour elle, je n’étais pas une maman fumeuse. Du coup, je fumais en cachette, et quand elle me demandait où j’étais pendant ces quelques minutes que je prenais pour aller fumer dehors, je lui mentais. Cela ne me convenait pas du tout. Par ailleurs, je ne voulais pas me sentir illégitime plus tard, quand mes enfants seraient grands, et que je leur conseillerais de ne pas fumer. »

« Arrêterdefumer,c’estcommeunmarathon. »

me sentir aidée et entourée. Je pouvais parler de mes difficul tés, des obstacles que je rencon trais. Je pouvais aussi l’appeler en dehors des rendez-vous pla nifiés si je sentais que j’en avais besoin. Cela m’a été d’une grande aide », assure la jeune femme. Elle a aussi demandé à son entourage de ne plus fumer devant elle. « Malheureusement, mon mari est aussi fumeur. Je lui ai donc demandé de ne plus fumer devant moi, de ne pas laisser traîner ses paquets de cigarettes. » Désormais, Mouna ne se considère plus du tout comme une fumeuse. Quand elle voit d’autres personnes fumer, cela ne lui donne plus envie, mais lui inspire au contraire de la pitié pour celles et ceux qui sont malheureuse ment encore esclaves de ce produit

« J’ai écouté de nombreux pod casts sur ce sujet afin d’anticiper au maximum cette épreuve et de prendre tous les conseils possibles. C’est comme cela que j’ai appris qu’arrêter de fumer, c’est comme un marathon : ça se prépare bien en amont. » Une fois préparée, elle décide un jour que ce paquet sera son dernier. « C’est à ce moment-là que j’ai appelé la Fondation Cancer et leur service Ma vie sans tabac. J’ai très rapidement été recontactée, et j’ai pu m’entretenir avec une psychologue. »

La première étape a été de faire le diagnostic de sa consommation de tabac, de discuter de ses habitudes de consommation. Par chance, Mouna n’est pas une grosse fumeuse. Ce sera donc surtout une question de volonté et de ténacité, plus que de dépen dance physique. Elle n’aura pas besoin, par ailleurs, de prendre des produits de substitution pour la nicotine, comme des gommes à mâcher ou des patchs. Un planning de rendezvous est fixé pour le suivi et l’accompagnement. « Cela a été très important pour moi de

Se faire accompagner Du coup, elle décide de changer cette situation et d’arrêter définitivement de fumer. Pour cela, elle choisit dans un premier temps de bien se préparer à cette étape impor tante, et qu’elle sait difficile.

OCTOBREnocif.2022 133

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EckerSergeetGirtgenRomainGamba,RomainPhotos 6

23, GRAND-RUE À VIANDEN, WWW.ANCIENCINEMA.LU

C’est à Vianden, dans une rue typique de ce village pittoresque, que Maciej Karczewski et son épouse ont ouvert, en 2008, l’Ancien Cinéma. D’origine polonaise, ce couple est venu s’installer au Luxembourg et a avant tout voulu créer un lieu dans lequel il se sent L’ambiancebien.

Fondation Valentiny

136 OCTOBRE 2022

Ancien Cinéma

WWW.FERROFORUM.LU

Moins connus que les grandes institutions nationales, ces lieux culturels sont pourtant actifs et animent avec dynamisme la vie culturelle au Luxembourg. Auteur CÉLINE COUBRAY lieuxalternatifsculturels

Fondation Valentiny

34, ROUTE DU VIN À REMERSCHEN, WWW.VALENTINY-FOUNDATION.COM

La liste

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2

Créée pour préserver et promouvoir le patrimoine culturel, industriel et artisanal et le savoir-faire autour du fer et de l’acier, l’association sans but lucratif FerroForum est installée dans l’atelier central de l’ancienne usine sidérurgique de l’Arbed Esch-Schifflange, tiers-lieu situé sur le Metzeschmelz. Ses activités font partie actuellement du programme d’Esch2022, mais ont pour objectif de s’inscrire audelà de l’événement, sur le long terme.

Ancien Cinéma

1

Metzeschmelz

Le bâtiment, conçu par François Valentiny sur les vestiges de l’école du village, abrite à la fois une exposition permanente présentant des œuvres graphiques et en volume de l’architecte (maquettes, sculptures) et des expositions temporaires. Des artistes invités présentent leurs œuvres récentes, qu’il est aussi possible d’acheter. Des marchés créatifs sont également régulièrement organisés. En plus des expositions, le public est régulièrement invité à participer à des concerts ou des conférences, dont certaines sur l’architecture. En parallèle de ces activités, la fondation œuvre à soutenir les jeunes dans leur apprentissage. Un partenariat est conclu en particulier avec l’Université du Luxembourg pour que les étudiants du master d’architecture puissent profiter pleinement de ce lieu unique au Grand-Duché.

est en effet décontractée dans la salle remplie de meubles chinés. On peut y savourer un délicieux café ou quelques plats faits maison. Ce lieu atypique est en fait l’ancien cinéma du village, en inactivité depuis les années 1970, mais dont il reste des fauteuils en velours rouge. Depuis, en plus d’être un lieu de convivialité, la vie culturelle y a retrouvé toute sa vitalité. L’activité cinématogra phique a repris, la salle accueillant au jourd’hui régulièrement des projections, notamment dans le cadre du festival CinEast ou du programme Cineclub de Caramba. Le couple organise également des concerts – de jazz principalement –, des expositions, des soirées littéraires… La culture polonaise et des pays de l’Est y est toujours bienvenue, sans jamais exclure la possibilité d’une collaboration avec les artistes du Grand-Duché ou d’ailleurs.

Longtemps laissée de côté, la culture ouvrière et industrielle dans le sud du pays connaît actuellement un nouvel intérêt.

Créée en 2014 sur la seule volonté et initiative de l’architecte François Valentiny et de son cercle proche (membres de sa famille, partenaires du bureau), la Fondation Valentiny a aujourd’hui trouvé sa place dans la vie culturelle à la Moselle.

Metzeschmelz

FerroForum permet notamment de rassembler tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la sidérurgie, qu’ils soient anciens sidérurgistes, artisans forgerons, artistes, chercheurs, historiens, amateurs… Ils collectent la documentation relative à ce sujet, organisent des ateliers et rencontres créatives et d’expérimentation, ainsi que des moments conviviaux autour de repas partagés.

Ils y travaillent la pierre, le bois, la terre, la peinture à l’huile, l’acrylique, le bronze… Des expositions de ces artistes, ainsi que d’autres artistes invités, y sont régulière ment organisées dans l’espace appelé The Piazza. Le collectif propose aussi au public de participer à des concerts, à des performances ou au Muse Sympo sium, qui se déroule tous les trois ans et rassemble pendant quelques jours une production d’œuvres sculpturales. Le collectif a également participé à Luxembourg Art Week à plusieurs reprises.

Ce collectif s’est formé en 2001 autour de six amis et artistes. Après 18 mois de travaux, ils ont transformé un ancien moulin à Koerich en un lieu regroupant des ateliers et un espace d’exposition collectif. Aujourd’hui, le concept perdure toujours et Lukas Arons, Nadine Cloos, Tom Flick, Katarzyna Kot-Bach, Patrick Meyer, Joachim van der Vlugt et Wouter van der Vlugt occupent les ateliers.

3, NEIMILLEN À KOERICH, WWW.SIXTHFLOOR.LU

Bâtiment IV

WWW.BATIMENT-4.LU

Sixthfloor

Situé sur la friche industrielle en cours de reconversion urbaine Neischmelz, à Dudelange, le bâtiment Vestiaires et Wagonnage (Vewa) est animé principale ment par le collectif d’artistes DKollektiv. Ce tiers-lieu culturel est pensé à la fois comme un lieu de mémoire de la culture industrielle du site sur lequel il se trouve et un lieu de vie où se déroulent des ateliers, des rencontres, des événements divers et variés (atelier participatif, bourse aux plantes, marché de vélos d’occasion, ateliers de sérigraphie, développement photo…). En aucun cas il ne s’agit d’une approche passéiste, mais, bien au contraire, vivante et basée sur l’idée du partage et de la transmission. Cette initiative permet également aux personnes qui fréquentent ce lieu, rénové de manière participative avec de nombreux bénévoles, de réfléchir à la question de la « cicatrice urbaine », sur la reconversion en nouveau quartier de l’ancienne friche industrielle. Un pro gramme sur cette thématique va être développé cet automne par le collectif.

OCTOBRE 2022 137

Autre tiers-lieu, mais cette fois-ci situé à Esch-sur-Alzette, le Bâtiment IV est un nouvel équipement socioculturel ouvert à tous dans le domaine du Schlassgoard. Cet espace de 3.000 m2 est mis à disposi tion par ArcelorMittal pour l’association FrEsch pour une durée de trois ans. Il accueille désormais des associations qui se sont réunies en collectif pour animer cette grande bâtisse et ses alentours au rythme de la création culturelle et de l’innovation sociale, dans une perspective de transition écologique. C’est ici qu’on trouve les équipes d’Hariko, d’ILL, de Cell et de Richtung22, complétées par d’autres porteurs de projets qui bénéficient ici d’espaces de création temporaires, à plus ou moins long terme. Ainsi, artistes professionnels ou amateurs se côtoient et profitent de locaux pour travailler sur place sur leurs nouvelles créations. Le public est invité soit à simplement découvrir ce qui se passe entre ces murs, soit à prendre part à l’une ou l’autre activité ponctuelle ou régulière (atelier, groupe de parole, performance…).

4 6

Sixthfloor

Bâtiment Vewa

Bâtiment Vewa

5 Bâtiment IV RUE DE LUXEMBOURG À ESCH-SUR-ALZETTE,

66,

WWW.VEWA.LU, WWW.DKOLLEKTIV.ORG

Président de l’UEL mais aussi directeur de la société familiale, Michel Reckinger doit se démener sur bien des fronts : dialogue social sous haute tension avec le gouvernement et les syndicats, gestion des crises de l’énergie et de l’approvisionnement en matières premières, difficultés grandissantes pour recruter des talents… En ces temps d’incertitude, il plaide, en page 26, pour l’union des forces vives du Luxembourg et insiste sur l’importance d’une vision à long terme Les talents, ce sont souvent des anciens étudiants. Mais où vont se former celles et ceux qui bénéficient d’une aide de l’État luxembourgeois ? Réponse dans notre Data Dada, en page 24 Devenu commissaire européen en septembre 2019, Nicolas Schmit dresse un premier bilan de son mandat et évoque les grands défis à venir pour l’UE. À lire en page 34 Le secteur de la construction vit également une période agitée. Marc Giorgetti le constate tous les jours et dessine, en page 44, les contours de quelques évo lutions, mais aussi des dossiers qui demandent une solution urgente Authorised manager de Creditreform Luxembourg SA, Juan Santiago est aux avant-postes pour observer la bonne santé financière des entreprises du pays. Il attire l’attention, en page 50, sur le danger que représentent les entreprises « zom bies » En page 58, Nancy Thomas, directrice d’IMS Luxembourg, lève le voile, pour sa part, sur la pre mière édition des Sustainability Awards, organisée avec Maison Moderne, qui récompensera des entreprises autour du thème du développement durable En page 64, la ministre de l’Intérieur Taina Bofferding dévoile ce qui sera sans doute un des dossiers les plus importants de son mandat en cours : la révolution de l’impôt foncier Paul Schockmel, CEO d’IEE, un symbole de l’excellence luxembourgeoise dans des domaines de pointe, jongle avec les défis. Et est certain que cela va encore durer un certain temps. À lire en page 72 Ambitieux, Henry Hassid ne se cache pas de l’être. En page 76, il confie vouloir que le SixSeven du rooftop du RoyalHamilius devienne rapidement le plus beau restaurant du pays En page 82 notre dossier Enjeux est consacré aux associa tions professionnelles et organisations qui ont pour mission de représenter la place financière et de la faire briller à l’international Le portfolio, page 100, est dédié aux chercheurs de talents, tandis qu’en page 122, les portes de la maison Urhausen se sont ouvertes.

GambaRomainetWolffGuyCrédits

Clin d’œil 138 OCTOBRE 2022

» Gilles Gerard, Luxlait

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Luxlait a choisi la Banque Raiffeisen pour financer son installation de panneaux photovoltaïques.

La Banque qui appartient à ses membres

Nous partageons les mêmes valeurs durables.

En tant que principale banque coopérative au Luxembourg, nous redonnons à ceux qui nous font confiance. Pour plus d‘informations, rendez-vous sur www.raiffeisen.lu/fr/entreprises

«

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DÉCRYPTAGE

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JUAN SANTIAGO

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SPUERKEESS

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