climat désertique, où les ruisseaux froids et les cascades d’eau font place aux palmiers du désert, au soleil brûlant et à l’été éternel. Dans une interview pour le LA Times en 1950, Zeisl a écrit : « Je suis un produit du vieux monde. Je ne pourrais pas changer cela même si je le souhaitais ». Chez nous, je me souviens que mes parents accueillaient de nombreux musiciens et célébrités autrichiennes : de bons amis comme les Korngolds, les Henreids et les Premingers. Zeisl était fort mécontent de ne composer que de courtes scènes pour des films, et a donc quitté MGM et subsisté après 1945 en enseignant des étudiants en privé à la maison. Plus tard, recommandé par Igor Stravinsky, Zeisl a eu la chance d’obtenir un poste au Los Angeles City College, où il a enseigné jusqu’à sa mort prématurée en 1959. Son poste de compositeur en résidence au Brandeis Camp Institute, un camp d’été pour les étudiants et les professeurs talentueux juifs et d’âge universitaire, a représenté un « tournant » dans sa vie dans ces années d’après-guerre en ce qui concerne sa musique de chambre, en particulier sa Sonate pour violon ’Brandeis’. Inspiré par les chansons folkloriques, dansées et chantées tout au long du camp, mon père a composé certaines de ses principales pièces de musique de chambre, dont sa Sonate pour violon, intitulée « Brandeis », interprétée pour la première fois par Israel Baker et Yaltah Menuhin, ainsi que ses sonates pour alto et violoncelle. Les seconds mouvements en particulier expriment la grande tristesse ressentie par mon père à la perte de ses parents dans les camps de la mort, et sont particulièrement émouvants pour moi par leur force d’expression. Je me souviens en effet qu’il composait ces œuvres au piano et jouait les parties qu’il venait de terminer à ma mère (et à moi), et je repense souvent à ces années, et à quel point je me sens désormais privilégiée de les avoir vécues. Barbara Zeisl-Schoenberg
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