MORE COMFORT IS ONTHE WAY.
CÔTED’IVOIRE
LEGRAND TOURNANT
Findestensionspolitiques,réorganisation del’exécutif,relanceéconomique...Dix-huitmois aprèslaréélectiond’AlassaneOuattara, lepaysestaujourd’huiconfronté àde nouveauxdéfis, dansuncontextedélicat.Saura-t-illesrelever ? SPÉCIAL32 PAGES
WITH AFRICA FOR AFRICA
MOBILITY
HEALTHCARE
CO NSUMER INFRASTRUCTURE
Avecunchifre d’afairesde6,9milliardsd’euros,unaccès à47des54pays d’Afriqueetprèsde21000 collaborateurs, legroupeCFAO,CorporationFor Africa&Overseas, contribueà lacroissanceducontinent,à sonindustrialisationetàl’émergence delaclassemoyenne,ens’appuyantsurses connaissances terrainetsurlessavoir-fairelocaux. Partenairedegrandes marquesmondiales,leGroupeintervientsurtoutelachaînede valeur–importation,production,distribution–selonlesmeilleurs standardsinternationaux
L’édito Mar waneBen Yahmed
peut changer l’Afrique de l’Ouest
Transformationlocalequasi inexistante, tropfaible créationde valeurajoutée, etdoncd’emplois,industrialisationbalbutiante… Richede ses matières premières, qu’elle exporte à l’étatbrutun peu partoutsurlaplanète, l’Afrique est régulièrement accusée de se contenterduminimumsyndical. PourquoilaGuinée s’évertue-telle à vendre sa bauxite aulieu del’aluminiumqu’elle pourrait produireà partirdeceminerai ? PourquoileGabonexporte -t-il son boisetnonles meubles avec lequelils sontfabriqués enChineetqu’il est contraint d’importer ? PourquoileNigeria achète-t-ill’essencedontil a besoinalors qu’il est un géant pétrolier ? La réponse est aussi simplequedésespérante : parce qu’ils n’ontpasles moyensde faire autrement ! Le problème numéro unducontinent,c’est l’énergie Sanselle, pointde salut. Pasd’usines,pasd’industries, pasdetransformation locale,
pasd’agriculture moderne, etc. Avec, c’est uneautre Afriquequi se dessinerait.Etc’est loind’être uneutopie, carles ressources sont immenses : notre continent, c’est plusde10 térawatts (TW) de solaire, 350gigawatts (GW) d’hydroélectricité, 110 GW d’éolien, 15 GW de géothermie… Sansparlerdes hydrocarbures, toujours indispensablesà la productiond’électricité.
Prenonsunexempleconcret : grâceaugaz,dontil va devenir producteurd’iciquelques mois, le Sénégal pourraitbienchanger
dedimension économique. Dans des proportionsqui n’ontrien à voir avec les seules recettes directes qui viendront alimenter les caisses del’État,etdonc son budget. Ce gaz peutêtre un véritable game changer, comme disentles Anglo -Saxons, à conditionde voirgrand. L’Afrique del’Ouest toutentière devrait d’ailleurs enprofiter. L’ambition duPaysdela terangadedevenir lehubdetransformationminière dela régiongrâce à ses importants gisements gaziers pourrait être unlevierdedéveloppement socio -économique sans précédentsurlecontinent. Au-delàdela rente d’exportationdeminerais stratégiques etd’hydrocarbures, les pays africains devraient résolument s’inscrire danslachaînede valeurindustrielle mondialeen tirantprofitdes opportunités qu’offre laZlecaf(Zonedelibreéchange continentaleafricaine) parlacréationd’unnouveau marchéintégré intermédiaire.
Le problème numéro undu continent, c’est l’énergie. Sans elle, pointdesalut.
Pourquoilegazsénégalais
La transformation des ressources minières sur le sol africain est plusquejamais d’actualité dansuncontexte de tensions géopolitiques oùles cartes sont rebattues enmatière d’approvisionnementengaz naturel pourl’Europe etenfertilisants pourl’Afrique. Enoutre, l’Afriquedel’Ouesta undouble atout : lacomplémentarité des ressources de son sous-sol (gaz sénégalais,bauxite guinéenne oufer sierra-léonais)et sa proximité avec l’Europe.
par jourdegaznaturel, soit au totalprès de 161,7 millions de m3 par jour. Appliqué à la transformation des autres minerais(fer, or, phosphates, zircon…),lademandeénergétique pourla valorisationdes ressources naturelles serait forte, maisl’Afrique esten mesure dela satisfaire avec plusde13 000milliardsde m3 de réserves prouvées degaz naturel.
Humour etsagesse
Pour réfléchirousourire, chaquemois, notre sélectiondescitationsles plusmarquantes, les plus intelligentesoules plusdrôles.
M.B.Y.
Revenons à labauxite produite enGuinée : elle est vendueau port de Conakry 30 dollars la tonne, alors qu’elle vaut400 dollars la tonnetransformée enalumine et 3 000dollars la tonneen aluminium. Une multiplication par100de sa valeurajoutée grâce à unprocessusindustriel qui n’a riende sorcier, pour peu quel’ondispose d’électricité.
Ainsi,au-delàdela rente financière, latransformation delabauxite enaluminiumsur place permettrait d’augmenter lademandeengaznatureleten électricité, ce qui aurait pour effetde valoriserles réserves engazdel’Afriqueetainsi contribuer à l’essor économiqueducontinent.Pourune transformation de87 millions de tonnes debauxite jusqu’à l’aluminium, onaurait besoin d’environ38centralesà cycle combinéaugaz(CCGT) de 1 GW consommantchacuneen moyenne4,2 millionsde m3
En somme, cegaz permettra laproductiond’électricité, doncl’industrialisation,donc latransformationlocale, le développementd’uneagriculture moinsarchaïque, mécanisée etaux meilleurs rendements (cequi rendra possiblelaproductiondece qui est aujourd’huiimporté), laproductiond’engrais (la productiondel’urée, synthétisée à partirdel’ammoniac etdudioxydedecarbone, est pratiquement toujours associée à celledugaznaturel),etc. C’est uncercle vertueuxinouïqui pourraitprofiterauplusgrand nombre, encréantles emplois quiabsorberontlamasse de nouveauxarrivants dans tous les secteurs del’économie Eten permettant à l’Étatdeconsacrer ses nouvelles ressourcesà l’essentiel : libérerles laisséspour-compte du carcandela pauvreté dontils sontprisonniers,investirmassivement dansl’éducationetla santé.
Gérée avec ambitionet unevision stratégiquelaplus large possible, cette manne, d’après certainsexperts comme Mamadou FallKane, le secrétaire adjointdu Comité d’orientation stratégiquedu pétroleetdugaz sénégalais(COS Petrogaz), peut être un véritable catalyseur. Et multiplier partroislePIBdupays endix ans !À condition denepas commettre les mêmes erreurs quelaplupart des producteurs africainshistoriques d’hydrocarbures (Nigeria,Angola,Algérie, Tchad, Gabon, Congo, Guinée équatoriale, etc.)
Onnous demande d’aimer oude détester tel ou tel payset tel ou tel peuple. Maisnous sommes quelques-uns à tropbiensentir nos ressemblances avec tousles hommespouraccepter ce choix AlbertCamus
Ona toujours tort d’essayer d’avoir raisondevantdes gens quiont touteslesbonnes raisonsdecroire qu’ils n’ont pas tort
Raymond Devos RobertLouisStevensonCelasemble toujoursimpossible, jusqu’à ce qu’on le fasse NelsonMandela
Confucius
Aujourd’hui,les gens connaissentleprixde toutetla valeurderien.
Oscar Wilde
Gérée avec ambition, cette manne pourrait multiplierpar troislePIBdupays endixans !
Nejuge pas la journée en fonctionde la récolte dusoir, mais d’après les graines que tu as semées.
Lorsqu’on se cogne la tête contreun pot etqueça sonne creux, ce n’estpas forcément le pot qui est vide.
Deshautset desbas
lamortduroiAbdallah,en2015, àécarterleprince MohammedBen Nayefdel’ordre desuccessionau profitde MohammedBenSalman.Il active sesréseaux,particulièrement influentsàWashington,etlaisse courirdesbruits surl’homosexualité supposéedupremier,trait rédhibitoirepourdirigerle«royaumedes deuxlieux saints».LorsqueMBS estnomméprincehéritier,en2017, chacun s’accordedonc àvoirenMBZ sonvéritablementor.
Et,defait,l’Émiratientraîne sonvoisindansun blocuscontre leQatar,provoquantlaplusgrave crisediplomatique entre Étatsdu ConseildecoopérationduGolfe. AbouDhabi,devenuelacapitaledes contre-révolutionnaires de tous poils dumondearabe, accuseDohad’avoir encouragéles Printempsarabes et lesFrèresmusulmans, bêtesnoires deMBZ.
Quatreannées durant,leQataret ses voisins se livrent àuneguerre parprocuration,tantsurle terrain militaire(enLibye)quediplomatique(enAfrique)etmédiatique (en Occident).Chaque fois selon lamêmeconfiguration,quece soit enLibye,auSoudanouenÉgypte :
journalisteJamalKhashoggi,juge quelacriseavecleQatar n’aquetrop duré.
Spectaculairevolte-face Contrel’avisdeMBZ ,ildécidede mettreenscèneuneréconciliation engrande pompeà Al-Ula,enArabie saoudite, àlaquelle sontconviés touslesresponsablesdes États ayantprispartaublocuscontrele Qatar.Vexéde se voirainsiforcerla main,MBZenvoie MohammedBen RachidAl Maktoum,levice-présidentdesÉmiratsarabes uniset émirde Dubaï,apposersasignature surledocumentquiprévoitla reprisedes relations avec Doha. Serviceminimum.
Alorsquel’Arabie saoudite et le Qatarannoncent àqui veutl’entendrequ’ils sont(re)devenusles meilleursamisdumonde,MBZ est quelque peutenu àl’écart de cette fête desvoisins.Surleplan économique,leroyaume s’emploiedepuis 2021 àsaperlesfondementsdela puissanceémiratie.Enjuillet,Riyad aparexempleannoncéquelesbiens produitsdansleszonesfranches dela péninsuleouliésàIsraëlne bénéficieraientplusdel’accordsur latarificationdouanièreentreles paysdu Conseildecoopérationdu Golfe(CCG).Des restrictionsqui s’étendent auxentreprises dont moinsde25%delamain-d’œuvre estlocale.
MartinBakole
Originaire duKasaï-Central,en RDCongo,filsetfrèredeboxeur, il aintégré le top10mondialdes poidslourds, à28ans
Dohafinancelescourants révolutionnaires prochesdes islamistes quandAbouDhabiappuiedes régimesmilitaires autoritaires.
Maisdel’ambition àl’hybris,il n’y aqu’unpas,etil semblequeMBZ l’aitfranchi. Loind’êtreunsimple affidédecedernier,MohammedBen Salman se révèlecapabledemener sa propreréflexion stratégique.Au débutde2021,leprincehéritier saoudien,qui n’yagagnéqu’une mauvaisepublicité,notamment durantl’affairedel’assassinatdu
MBZ ena pris sonparti et adécidé d’opérerunespectaculairevolte-face vis-à-visdela Turquie,enrecevant avec tousleshonneursleprésident turc, Recep TayyipErdogan,en février.Lesofficielsdesdeuxpays ontmêmesignéunelettred’intentionportantsurlacoopération dedéfense.Unealerterougepour l’Arabie saoudite, quientendêtrele seulparrain sécuritairerégionaldes petits États du Golfe
Ces nouvellesalliancesinternationales,notamment avec l’État hébreu, permettront-ellesà MBZde se passerduparapluiesaoudienet decontinueràmenersabarquede façonautonome ?Princehéritier, MBZ amontré un caractère de fonceur. Président,ildevra se faire funambule.
JihâdGillon
JoeBiden l’achoisie comme nouvelleporte-parolede la Maison-Blanche.C’estlapremière foisque ce poste–trèsexposé–estattribuéà une femmenoire.
MohamedAbdullahiMohamed Battu parHassan Cheikh Mohamoudlorsdelaprésidentielledu15mai, «Farmajo»a échoué àsefaireréélireà la tête delaSomalie.
M’jidElGuerrab
Condamné àunandeprison pour «violences volontaires»,le député sortantde la9e circonscriptiondesFrançaisdel’étranger arenoncé àsereprésenter
Princehéritier, MBZ a fait montre d’un caractèrede fonceur.Président, ildevrasefaire funambule.
Plusde 240
10choses àsavoirsur…
Lloyd Austin
Cegénéralquatreétoilesestlepremier Africain-Américainsecrétaire àlaDéfense Et,illepromet,ilneserapasledernier.
1 Pionnier
LloydAustin estnéen1953dans l’Alabama,cinqans après que leprésidentTruman avaitsigné undécretabolissantla ségrégationauseindel’armée.Diplômé de West Point,il aété lepremier Africain-Américain àcommander unedivisiond’infanterieaucombat et àdiriger, entre2013et2016, le Commandementcentraldesarmées américaines(Centcom). Depuis que JoeBidenl'achoisicomme secrétaire àlaDéfense,ila promis defaireuneplaceauxminorités etde s’assurerqu’ilne seraitpas ledernierAfricain-Américainà occuperce poste.
2 Militairedecarrière
Il afait toutesacarrièresous les drapeaux,jusqu’en2016. Sanomination àlaDéfense aété perçuecomme allant àl’encontredelapromesse dunouveau président deconfierle contrôledel’armée àuncivil.
3 Éducation catholique
Élevéparunemèredévote, il a un tempsenvisagéd’intégrerNotre Dame(Indiana),laprincipale universitéderecherchecatholique dupays. C’estlorsd’officesreligieux célébrés en Irak, où ilcommandait lesforces américaines,qu’il afaitla connaissancede BeauBiden,lefils (aujourd’huidécédé)del’actuel président.
4 Proche de Biden
Il alargement bénéficiédusoutien desprincipauxalliésdeJoe Biden dansl’armée,et en particulierde celuidu généralStanley McChrystal, ex-chefdu Joint SpecialOperations Command (JSOC).Ilpartageen grandepartielavisiondumondedu
présidentBiden,notamment son scepticisme àl’égarddes interventions américaines au Moyen- Orient, sa foienladiplomatieet sondésir de reconstruireles alliances,mises à malsousTrump.
5 Discrétionet compétence
Il estautant renommé pour sa discrétionque pour sa compétence, cequilui vautlesurnomde «général Silence».Endépitdelaforte polarisationdelavie politiqueaméricaine, sa nomination aété approuvéeau Sénatpar 93voixcontre2.
6 ContreDaesh
Il asuperviséles campagnescontre l’ÉtatislamiqueenIraketenSyrie. Il avaitdéjàl’expériencedu terrain irakien :en2003,ilavaitétél’un deceuxqui avaientdirigél’assaut contre Bagdad.Il yest revenu pour prendrelecommandementdes forcesaméricaines etdelacoalition, de septembre2010àdécembre2011.
7 Favorable àSissi
Au Centcom,ila plusieurs fo défendul’Égypte,ce« parten stratégique »,alorsque Wash envisageaitdeconditionner unepartiede sonaidemilita (1,3milliarddedollars par an respectdes droits humains.
8 Dronesau Sahel
Àlafinde2021, il ainformé ParisqueWashingtoncontinuerait àfournirdesdrones dessatellitesàl’Afriquepou luttercontre lesjihadistes, etcebienquelesÉtats-Unis considèrent quel’interventionfrançaiseesttropaxée surl’aspectmilitaire.
9 Face àlaRussie
Àlami-mai2022,s’entretenant avec SergueïChoïgou,sonhomologue russe,pourlapremièrefoisdepuis ledébutdelaguerreenUkraine, il ademandé uncessez-le-feu «immédiat».Ilestime quececonflit peutêtrel’occasionde s’assurerque la Russiene sera plusenmesure d’envahirunjourl’undeses voisins.
10
Liaisonsdangereuses
Après avoir quitté l’armée, il asiégé auxconseilsd’administrationde Nucor,leplusgrandproducteur d’acieraméricain,etde Raytheon Technologies,unmastodonte de l’industriedeladéfense, gagnantdes millionsdedollarsenstock-options. Il aété l’undesassociésdufonds d’investissementPineIsland Capital auxcôtésd’AntonyBlinken, avant quecedernierdevienne secrétaire d’État.
JulianPecquet, àWashington
Le jouroù…
«Onm’a volé la victoire»
Martin FayuluLe10janvier2019, àKinshasa,lecandidat attenddesheuresdurant, convaincuquelaCeni vaannoncersonélection. Maisriennesepasse comme prévu.
C’ estle10janvier2019, vers 3heures dumatin, queleprésidentdela Commissionélectorale nationale indépendante[Ceni] a annoncélesrésultatsdelaprésidentielle.Mais tout avaitdébutéplus tôt, lemercredi9 janvier àl’aube, pardes heures etdesheures d’attente.
Sansrienchanger àmes habitudes, j’avaiscommencépar fairedusport.Ilfutun tempsoùje marchaislelongdufleuve, àdeux pasdel’hôtelFadenHouse, transforméen QG de lacoalition Lamuka. Commelasituationétait tendue, on m’avaitconseilléde rester à l’intérieurdelaparcelle.Je faisais destours lelongdumurd’enceinte, durantuneheure, chaquejour
L’élection avaiteulieule 30décembre2018.J’étaisun peu fatigué :pendantlacampagne,j’avais perdu7ou8kgetj’avaislevisage très marqué.Mais je n’étaispas stressé. La villebruissait pourtantde rumeurs.Oncraignaitdesmanipulations. J’avaismalgrétoutbon espoir Des résultatsofficieuxannonçaient notrevictoire. Le 1er janvier,unprêtre
qui avaitleschiffresdelaCenco [conférenceépiscopale]nous avait proposé une réunion avec Vital Kamerhe pour ressouder Lamuka. À l’heuredite, Vital n’estpas venu. Le 3janvier,j’avaiseuune réunion avec Corneille Nangaa,leprésidentde la Ceni, Félix Tshisekedietl’ex-présidentmalienDioncoundaTraoré, chefdelamissionélectoralede l’UA.Traoréavaitdit àNangaaqu’il savaitqui avaitgagnéetque,siles résultatsannoncésn’étaientpasles bons,ilparlerait –ilnel’a finalement pasfait,et je n’aijamaiscompris pourquoil’UA s’étaitdéfilée.
ChezDenis SassouNguesso Le 4janvier,Leïla Zerrougui,la patronnedelamissiondel’ONU,m’a proposé d’organiserune rencontre avec leprésident sortant, Joseph Kabila. Le 6, j’aitraversélefleuve pouraller àBrazzavillecaron m’a fait savoirque DenisSassouNguesso voulaitme voirainsiquemes concurrentsEmmanuel Ramazani ShadaryetFélix Tshisekedi. La rencontres’est très biendéroulée. L’après-midimême,l’ambassadeur de France m’ainvitéà sa résidence.
C’estquelquechose quine s’explique pasmaisqui se ressent :onme traitait avec unedéférenceparticulière, comme lefuturprésident.
Puislesrumeursont repris.On disaitquele pouvoirtrafiquaitles résultats. La rencontreavecKabila n’ajamaiseulieu, sansquel’on m’endonnelaraison. Le 9dans l’après-midi,lasituation s’estencore tendue.J’étais àFadenHouse, dans monbureau, avec ÈveBazaïba,du MLC(de Jean-PierreBemba),Pierre Lumbi,le secrétairegénérald’Ensemble pourla République(de Moïse Katumbi)et Jean-Claude Mwalimu, mondirecteurdecabinet. La télévisionenbruitdefond,ongrignotait, ondiscutait,c’étaitlong.
Vers 1heuredumatin, Corneille Nangaa estapparu àlatélévision. J’étaisinstallé àmonbureau,le discoursdevictoireque j’avais préparéà côté demoi. Maislà, surprise! Au lieud’annoncerles résultatsdela présidentielle,Nangaa acommencépardonnerceuxdes électionsprovinciales. Je mesuisdit queça sentaitle roussi.Enfin, vers 3heures,ilaannoncélavictoirede Félix Tshisekedi. C’étaitladouche froide.Ilyaeuunsilencedemort danslebureau.Èvel’a rompu lapremière, disantqu’ilfallait continuerlecombat.
J’aiimproviséundiscoursde défaite, puis je suisallé retrouverma femmedansmonappartementde FadenHouse. Àl’aube, je suisallé à mon égliseprierDieu. Propos recueillisparAnna Sylvestre-Treiner
C’estquelque chose quine s’expliquepas maisqui se ressent : onmetraitait avec une déférenceparticulière.
Économie
Lespaysouest-africains intensifientleurs efortspour produiredavantagederizafin derépondre à lademande intérieure.Ici,dansunentrepôt delaCompagnieagricolede Saint-LouisduSénégal.
Dette Prémices d’unenouvelleère
Lagalaxiede BenedictOramah, PD G d’Afreximbank
Gestion d’actifs Finila retraite!
Cybersécurité Le rempartivoirien
Logistique Inter view deDiego Aponte, PD GdeMSC
ABIDJAN
Souverainetéalimentaire: lessolutionsdusecteurprivé
Fiscalité courageuse,investissementsdans l’énergie,financementsàun coût raisonnable…Lespatronsafricainsnemanquentpas d’idéespour remporter labatailledelaproductionetdelatransformationlocales.
Depuislacris e lié e au Co vid- 19, etmaint enant av ec laguerr e en Ukraine, uneunanimité se dégage chezles Africains: compter sur soi-mêmedansuneapproche « consommonscequenousproduisons». Convainculuiaussi,Diakarya Ouattara, lepatron de Coris Bank , financeurdu secteur agricoleburkinabè, pariesurl’essor delaproduction etdelatransformationlocales. Une (r)évolutionquidoit permettre de re le ve r undéfi pos é delongue date, aucœurdel’actualité dansun context e dedifficult és d’appr ov isionnementetd’inflationduprix des matières premières commedans lepanierdelaménagère: laconquête dela souveraineté alimentaire
Certes, des progrès ontété enregistrés ces dernières années, commeen témoignentlafilière pouletau Maroc etau Sénégal,lesefforts pourdévelopperlaculture durizauNigeria,au Ghana,au Mali,au Sénégaleten Côte d’Ivoire, lachaînede valeurdusucre
à Mauriceouencore l’industriedu poisson en Tanzanie. Maisces avancé esso ntbie n tropmode st es par rapport à lacroissance des besoinset empêchentdebriserladépendance auximportations. Le continentfait venir del’étrangerprès de 85 % de
RD Congo etdeplusde 700 millions pourle Cameroun.
sa nourriture chaqueanné e, etle s importationsalimentaires devraient représenterunefacture de 110 milliardsdedollars par an d’ici à 2025, selonla Banqueafricainededéveloppement(BAD). À titre d’exemple, on parledéjàde10milliards dedollars pourl’Algérie, de 1,5 milliard pourla
Sile s po uvoi rs public s so nten première ligne – avec notamment la définition des politiques agricoles et laconstitutionde stocksde sécurité –, le secteurprivé, quiassure lamajorité dela production, veut avoir voixau chapitre. «Ilfaudraitqu’il soitplus écouté danslamesure oùce sontles entreprises quiviventles réalités économiques locales etinternationales auquotidien. Malheureusement,ce n’est pas souventlecas»,confirme Yous sef Maïs,lepatron dugroup e sénégalaisPatisen. « Après la dernière crise de2007-2008, les gouvernements ontpromisde‘‘mettre le paquet’’surletissulocal. Maiscomme cela demande beaucoup d’efforts, on est bienvite revenuau statuquo», rappelleAlexandre Vilgrain,quivient dequitterla tête de Somdiaa (groupe Castel), leaderdelafarine etdusucre en zone Cemac Alors que l’inflation des produits alimentairesest partie pourdurer, entretenantunrisque
Alorsque laflambée desdenréesdebaseest partiepourdurer, le continent setrouveplus quejamais à untournant.
Commentl’Af rique doitreconquérir sasouveraineté
d’émeutes delafaim,lecontinent se trouve plusquejamais à un tournant. Voici, selonlemondeentrepreneurial, les clés pourbienlenégocier.
UNE FISCALITÉ RÉNOVÉE
C’est la revendicationnuméro un : adopterune fiscalitéfavorable aux producteurs etauxtransformateurs locaux etnepasenchanger ! De l’avis général,danslamajorité des pays,on en est loin. « EnAfriquedel’Ouest, les exonérations detaxes(TVA , droit dedouane)pratiquées dansles pays francophones favorisentles importationsvis-à-visdelaproductionnationale Elle s compromettentmême le s effo rt s de s pays an glophon es , NigeriaetGhana,enfaveurdel’autosuffisancealimentaire, engendrant untraficderiz venantdu Béninet dela Côte d’Ivoire vers leNigeria », so uligneGr égo ir e Ro ta- Graz iosi , spécialiste de la fiscalité et directeur du Centre d’études etde recherches surledéveloppementinternational (Cerdi).
Pourtant, il es t pos sibledefaire diffé re mment,comm e leprou ve le Sénégal.Entaxantfor tementle po uletimpor té depuis p lu sieur s années, le pays a réussi à faire émerger unefilière locale solide, marquée parl’émer ge nc e d’unchampion national, Sédima, suivideplusieurs autres acteurs,dont legroupe EDK (de DembaKâ)etl’entrepris e Gade Gui(por té e par Ma bo ubaDiagne, vice-présidentfinancedelaBIDC) « Ilne s’agitpasdedéclarerlaguerre auximportateur s mai s de ré guler le s importationsparrappor t aux industries locales afin denepasfragiliserces dernières »,plaide Youssef Omaïs,appelant à ciblerle s biens entrantenconcurrencedirecte avec laproduction locale. Autres mesures indispensables selonlui, « des droits dedouaneallégé s surle s matières premières non produites localement etuncadr e juridique éq uitable , tant pourles employés que pourles employeurs ».
Pourfonctionner à plein, cette fiscalité rénovée doitêtre régionalisée ou,aumoins,harmonisée entre voisins,afind’éviterleseffets d’aubaine. Plus facile à dire qu’à faire: alors que
la Ce de ao a fait dep uis 200 6 de s engraisun « produit stratégique sans frontières »,nombre de ses membres continuentd’appliquerdes droits de douane, entravantlecommerced’intrants indispensablesà l’augmentationdelaproductivité agricolelocale.
DE L’ÉLECTRICITÉ À REVENDRE
« Vo us po uvezmettre enœuvre la meilleur e fiscalit é qui so it, sa ns lacombiner av ec ladi sponibilit é del’éle ct ricit é, celanema rc hera pas», so ulève Alexandre Vilgrain. L’accèsà l’énergieainsique son coût demeurenten effetparmile s principaux po int s deblocag e de s projets agric o les, qu ell e que so itleur taille. En2018, uneétudedelaBAD rappelaitque 79 % de s entreprises africaines (tous secteurs confondus) avaientconnudes coupures de courant aucours de la dernière décennie, quandle coûtmoyen del’électricité po urle s usine s surlecontinent se situaitautourde 0, 20dollarle kilowattheure, soitquatre foisplus qu’ailleurs danslemonde Si, faute d’un réseaunationalfiable, nombre d’agro-industrielsontinve sti dans de s solutionsutilisantle s énergie s fo ss ile s (centrales,group es électr ogè nes),lemou ve ment ve rs le re nou ve lable es t bienenclenché Aux cô té s de s précur seur s comme la Compagniesucrière sénégalais e
solaires),l’accè sà l’électricité facilitant la mécanisation, l’irrigation, l’utilisationde te ch n ol og ie s etla transformation.
« Pourdévelopperl’agr o- industrieafricaine , lacombinaisonde politique s publique s et d’inve stissements privés est indispensable, la fourniture des bienspublics – notammentles infrastructures, l’éducation etla recherche – étantunecondition élémentai re po urencouragerle s in ve st is se ment s pri vé s », ré sume Je an-Luc Ko nan,lepr és identdu group e bancaire Co fina, qui af ai t des entrepreneurs individuelsetdes PME son cœurdecible. Autrement dit,lesefforts surl’énergiedoivent s’accompagne r depr og rè s surle s ré seauxdetranspor ts, surlalogistiqueetsurlachaînedufroid.Etainsi éviterles importantespertes post-récoltes, situéesselonles estimations entre 35 % et50 % pourles fruits et légumes,entre 15 % et 25 % pourles céréales selonlaBAD.
LIBÉRER LE FINANCEMENT
La difficultéà financerles activités agricole s es t unob st acleidentifié depuis longtemp s surlecontinent. Etle s État s– dont se ulle Ma lawi consacre régulièrement 10 % de son budget à l’agricultur e, comm e le prévoitlanormefixée par l’ Union africainedepuis 2003 – ne sontpas les uniques fautifs. « EnAfriquede l’Ouest, les crédits accordés par les banques auxPMEagroalimentaires restentinférieursà7% del’encours total. Quandelles accèdentaucrédit à court terme, les tauxd’intérêt sont supérieursà 15 % »,rappellePierre Ja cquemot,anciendiplomat e et auteurd’uneétudesur la souveraineté alimentaire publiée l’andernier.
(CSS) etle groupe ivoirienSifca, qui utilisentlabiomassepourproduire unepartiedeleurénergie, plusieurs acteurs parientsurle solaire oul’éolien,encourag és pa r labais se du coûtde s équipements. Même évolutionducôté des petits exploitants, qui bé néficientdepr og ramme s d’électrificationruraleou s’équipent eux-même s (mini-r ése aux , kit s
Celadit,le s cho sessontentrain dechanger Le s banque s commerciales,enparticulierau Maroc eten Afrique del’Ouest, ontmisau point desoffres adaptées aux acteurs agricoles, re vo ya ntle s conditionsde prêts,l’accompagnementprop osé etle s garantie s exig ée s.Enparallèle, d’autr es financeurs,dontle s banque s publique s agricoles,le s bailleurs defonds,les fondationsde multinationales etles ONG, ont
Pourdévelopperl’agroindustrie,la combinaison depolitiquespubliqueset d’investissementsprivés estindispensable.
C’estmon talent quidessine monavenir.
S’E NGAG ER plus EN FAVEUR DE LA PA RITÉ
Bolloré Transport & Logistics comptedéjà30%de femmesdansseseffectifs etaccélère aujourd’huila féminisationdesesmétiers. Enfo rmant eten accompagnant les collaboratricestoutaulongdeleur carrière nousleur offronsdesperspectives à lahauteurdeleurstalents.
renforcéleur soutienau secteur. La microfinanceetlamé sofinance se développent toutautantquele s fintechs,ces dernières réduisantle coûtdes crédits etfacilitant la vente des produits,entre autres. Un point faitconsensus : il n’existe pas de solutionmiraclemaisunepalette d’outils à actionnerenfonctiondutyp e de projetetduprofildel’entrepreneur.
Re st eà accélérersurplusieur s vo lets. « Le s po uv oir s public s et le sect eurpri vé, notammentle s banques,doiventmettre enplacedes instrument s departag e derisque s po uraccompagnerdava nta ge le s producteurs etlatransformation», avanceDiakarya Ouattara. Certains comptentaussisurl’essor deprestataires de services financiers ruraux, comme les coopérat ives decrédit, bienplacées pourdrainerl’épargne des communautés locales.Surlesujet sensibledesgaranties,unbanquier souligne l’efficacité de s disp ositifs degr oup e etde s ré cé pi ss és d’entrep ôt, quand Cé drick Montetcho, d’Oikocr ed it,insis te su rlan éc essité d’as souplir le s claus es d’appel encasd’impayé s po ur re ndr e ce s mécanisme s departage derisques plusattrayants pourle s banquiers. Dernier point,etnondes moindres:
moderniserla gestiondufoncierafin defaciliterles garanties maisaussi d’éviterles conflits.
MONTEREN COMPÉTENCES
« L’envoi desimples SMS rappelantla périodedes semisetdudésherbagea permisd’améliorerle rendementdes champs decanne à sucre de 11,5 % au Kenya. » Avec cetexemple, legroupe nigérianDangote, actif dansleciment maisaussilesucre etquimènedes projets dansleriz, soulignel’importancedelaformation pourassurer l’essor du secteuragricole. Elle est en effetcruciale pourla bonneutilisationdes engrais,lamaîtrise des techniques d’irrigation, pourpréparerla répons e auxeffets duchangement climatique ouencorepour respecter des normes sanitaires…
Siles outils numériques facilitent ladiffusion des savoirs, mêmedans les zones reculées, etsinombre d’acte ur s africainscommeétranger s inve st is se nt po urfaire mon te r en compétenceleurs équip es, concernantle s gainsdeproductivité, le s ré sultat s demeurentglobalement timides.« Ce qu’ilfaut,ce sontdes professionnelsformés surl’ensemble
delachaîne, ingénieurs agronomes, experts en sécurité alimentaire, responsable s qualité, logisticiens », note Slim Othmani,l’ancienpatron deNCA Rouiba, à la tête du thinktankalgérien Care. Même son declochedelapart dela MarocaineSihame Benhamane, à la tête duchampion avicole ZalarHoldingetmembre de la Fé dérationinterprofe ssionnelle
Pour assurerl’essor dusecteuragricole, professionnaliserla formationsurl’ensemble delachaîneestcrucial.
du sect eur av icoleau Ma ro c. « La consolidationetlatransmissiondu savoir-faire s’effectuentévidemment eninterne, maiselle peutaussipasser parles échanges interprofessionnels,cequenousfaisonsau Maroc en recevantdes délégations venues du Sénégal,du Malietdela Côte d’Ivoire notamment. » Pourelle, laclédusuccès repose surletriptyqueinvestissement-formation-expertise.
Marchégigantesque,le secteurdelavolailleen Afriqueestlargement dominéparles importationsvenues d’EuropeetdesÉtatsUnis.Ici,dansune ferme à Maradi,dansle sudduNiger
Tribune MakhtarDiop
Directeurgénéral d’IFC,filialedelaBanquemondialedévolue ausecteurprivé
Zlecaf :lesecteurprivé
doitprendreles commandes
Ilyaunpeuplusd’un an,l’Afriquecélébraitle lancement officieldelaplus grandeuniondouanièredu monde,laZonedelibre-échange continentaleafricaine(Zlecaf), quiouvraituneèrenouvelle pour lecommercepanafricain. Mais pourtirerpleinementpartides avantages dulibre-échangeet garantirlesuccèsdelaZlecaf, il est nécessairedemobiliserle secteur privé etlesinvestissementsausein ducontinent.
Àl’heureoùles réseauxde transports et delogistique sont perturbés àtravers le mondeetoù lesguerres commercialesfontrage, comptersurle restedumonde pour lesproduitsdepremièrenécessité s’estavéré unparirisqué.L’Afrique l’aapprisàses dépens avec la pandémiede Covid-19,alorsqu’à peine13 %des Africainsdisposent d’un schéma vaccinalcompleten raison d’unedistributioninéquitabledesvaccins. Le mondele réaliseànouveau avec laguerreen Ukraineet sonimpactsurleprixdu pétroleetsurla sécuritéalimentaire. La suppressiondesobstacles aucommercetransfrontalieret lacréationdesites deproduction régionauxcapablesdeproduiredes vaccinsetd’autres biens essentiels relèventdel’urgenceprioritaire pourl’Afrique.Et,concernantces questions,d’importantsprogrès sontentraind’êtreréalisés surle continent.
Des investisseursprivéss’associenten effetaux établissements dedéveloppement pourencouragerlafabricationdevaccinsen Afrique–etpourl’Afrique.Au Rwanda,parexemple, IFCtravaille auxcôtésdugouvernement,dela fondationkENUP,deBioNTech, deplusieursinstitutionsde financementdudéveloppement etd’autrespartenaires,envuede créerdes capacités defabrication intégréesdevaccins, notamment contre le Covid-19, lepaludisme etlatuberculose.C’estégalement lecasau Sénégal,oùIFC soutient l’InstitutPasteurdeDakarafinde leverdesfinancementspourla construction d’uneunitérégionale deproduction de vaccins. Ces initiativescontribuentàrenforcer lescapacités deproduction,àdévelopper les compétences techniques et àtransmettreles meilleures pratiques,favorisantainsil’émergenced’actionssimilairesdans d’autressecteurssurlecontinent.
Évolutionspositives
Au-delàdelaproductionde vaccins,il yad’autresévolutions positives. Au coursdes deux dernières décennies,lecommerce intra-africain aprogressé,non seulementen volume,maisaussi enqualité. Lesbiens échangés sur lecontinent sontplusdiversifiéset possèdentuneplusgrande valeur ajoutée queceux échangés avec le restedumonde.LaZlecafnous
donnel’occasiond’allerencoreplus loin. Lesprogrès danslesnégociationsetlesratificationsontété rapides,etl’accordrécentsurles règlesd’origine estungrandpasen avant.
Maisl’avenirdelaZlecaf n’est pas seulemententreles mains
du secteurpublic.Pour quele libre-échange révèle sonplein potentiel,ildoit s’accompagner d’investissementsdusecteur privé afindecomblerledéficit enmatière d’infrastructures et deconnectivité, etde donner auxentreprises africaines les outilsetlesressourcesdont elles ontbesoin pourêtre compétitivessurle marché africain. En encourageantlaconcurrenceet enattirantlescapitauxprivés,les Étatspourrontdévelopperdes réseauxdetransport,élargirl’accès àinternetetprofiterdes opportunitésoffertespar la révolution numériquequi déferlesurle continent.
Le secteurprivé aégalementun rôlecentral àjouerpour insuffler
Il yaurgence àcombler le déficit continentalen matièred’infrastructures et de connectivité.
une dynamique de réformes favorables aucommerce et accélérerlamise enœuvre dela Zlecaf Commeles alliances entre les entreprises de différents pays ledémontrent, le renforcement du commercetransfrontalier, la suppressiondes barrières non tarifaires et l’harmonisationdes politiques et des réglementations transformerontlecontinent.
Tâchemonumentale
IFC,brancheduGroupe dela Banquemondialedévolueau secteurprivé,s’emploie àaider les entreprises à tirer le meilleur partidelaZlecaf Nous savons quelefinancementducommerce est essentiel pourdévelopper les échanges intra-africains : il garantiten effetaux acheteurs de recevoir leurs marchandises, etaux vendeurs de recevoir leurs paiements. Sans cela, les
exportations etimportations de biensetde services s’avèrent plus compliquées, et, pourles entreprises, ildevientplusdifficile d’innover, de créer des emplois etdecontribuer à lacroissance économique.À ce jour, nous avonsainsiengagé 17milliardsde dollars pourfaciliter les échanges transfrontaliers dansla région, et,aucours des derniers mois, nous avons affecté 2 milliards de dollars supplémentaires dans le cadre d’un nouveleffort visant à promouvoirlefinancement du commerce et à soutenir les micro, petites etmoyennes entreprises (MPME).
Malgré les progrès sensibles des dernières années, l’Afrique està lacroisée des chemins.Près d’un quart des payssignataires n’ont pasencore ratifiélaZlecaf, dontla mise enœuvre complète n’est pas prévue avant2053. Comptetenu
delatâchemonumentalequinous attend,ce n’est paslemomentde leverlepied. L’histoire récente de l’Afrique est émaillée d’accords commerciauxqui sont restés lettre
morte. Pourque, cette fois-ci,les chosessoientdifférentes etquecet accord tienne sa promesse d’ouvrir les marchés etdeconnecter 1,3 milliard de personnes vivant dansles 54paysducontinent,le secteurprivé – lepilierdel’économieafricaine – doitêtre aux commandes.
L’histoire récente de l’Afrique est émaillée d’accords commerciaux restés lettre morte.
POLITIQUEÉCONOMIQUE
DETTE
Prémices d’ unenouvelleère
Alorsquelenombredepaysafricainsexposésausurendettement a doublédepuislasurvenueduCovid-19,seulstrois d’entreeuxontopté pourune restructurationdeleurpassif.Parallèlement,lesémissions d’eurobondssesontpoursuivies.Lesigne d’unenouvellematurité?
Paris,le22mars. Le débat organi sé pa rlec abine t d’av oc at sF ranklinsur la re né go ciatio nd el a dettes ouve rain ed es pays àf aible revenu,notammentceuxd’Afrique, es ta nimé .E nt re MichelSapi ne t LionelZin so u, la di ve rgenc ed e vuesest patente. Le premier,ancien ministre françaisdel’Économieet desFinances,s’inquiètedelareprise dupaiementdu servicedeladette dan sc es pays q ui n’arr ive ntpas à so utenirleurpassif :« No usnous trou vo ns àunm omen tc ruci al,il fautprendr ed es décisions po ur éviterl’irréparable»,mar tè le-t-il. Depuislafindel’Initiative desuspension du service deladette(ISSD),en décembre2021, lesinquiétudessont montéesd’uncran. Ce dispositif,mis enplacedansl’urgenceen mai2020 afindefairefaceàlacrise du Covid19,n’a paseulesuccèsescompté. Il ac er te sa ttir éden ombreu xp ay s (unetrentaine),maisle smontants concernésn’ontpasétéàla hauteur de svolume santicip és (5millia rds dedollarsp ourle scréanciersbilatéraux).Ilen es tdemêmep our le «cadrecommun »instituéparleG20, danslafouléedel’ISSD,quivisait à aiderlespayssurendettés àrestructurerleurpassifmais n’aété sollicité quepartroisÉtats(Tchad, Zambie, Éthiopie). Faut-il yvoirlesigned’une nouvellematurité despaysafricains
dansla gestiondeleursdettessouveraines? La questiondeladettese pose-t-elleencore enAfrique ?
Spectremozambicain
Il estvraiquel’endettementdespaysà faible revenu aconsidérablementaugmentéaucours desvingtdernières années,ainsiquele relèveCatherine Bouvierd’Yvoire, directricerégionale chargée delanotationdeladettesouveraineafricaineauseindeStandard CharteredBank.Une note publiéeen décembredernierparleFMI estime quece sontdésormais60 %deces paysquicourent unrisqueélevéde surendettement –quandilsne sont pasdéjàsurendettés –, alors que seuls 30 %d’entre eux se trouvaientdans cette situationen2015. De lamême manièr e, lanatured es prêteu rs a changé. «Beaucoupplusnombreux qu’en2015, lescréanciersprivéssont désormaisaussiimportantsqueleurs pendantsmultilatérauxetbilatéraux. EtlaChine,qui,parmilesprêteurs publics, es tdevenueuncréancier majeurdel’Afrique,n’a paslesmêmes pratiquesdetransparence», avertit MichelSapin,aujourd’huiconseillerprincipalchez Franklin. Ce qui, implicitement,signifiequelerisque d’êtr ec onfron té àd es situations dedettecachée, commecefutpar exemplelecasau Mozambique, est encoreplusélevé. Il n’empêcheque «d es changement sr ema rq uabl es
so nt àn ot erco ncernan tl ’e ndette ment de sp ay senvoi eded éveloppement»,signale Ca therine Bouvierd’Yvoire. «Aucours desdix dernières années,expliquelabanquièr e, lanatured es instrument s utilisés achangé, lesdevisessesont diversifiées.Traditionnellement,les émissionsobligatairessouveraines despaysémergentsétaientlibellées endollars; aujourd’hui,cesmêmes émetteursempruntenteneuros.Les termessesontparailleursaméliorés pourcertainsÉtatssouverainsaufil deleursémissions,quece soit pour lesmargesoules maturités.Les instrumentsdecouverture(de change) sesont égalementdéveloppés.» Et deciterl’exempledu Sénégal,qui empruntait àseptansen2009,etqui émetdé sormaissurtrenteans. Ou encoreceluiduBurkina Faso,qui a continué àsortirsurlemarché régionalendépitdu changementd’administrationconsécutifauputschde janvier.À lafin defévrier,audébutde lacriseukrainienne,leNigeria arouvert lemarchédeseurobonds pour lever 1,25 milliarddedollars. L’Angola asuivi avec uneurobond se chiffrant à1,75milliard dedollars,légèrement moinssursouscritqueleprécédent. Quant àlaCôted’Ivoire, elleafinalement renoncéàunnouveleurobond, préférants’adresseraumarchérégional(comme révéléenexclusivitépar Africa Business+).
Autrenouveauténotable,les paysempruntent àlafois pourfinancerleurs besoinsdedéveloppement, maisaussi pour refinancerladette existante.Unmécanisme qui permet d’allonger lamaturitémoyennedela dette. «Siun Étatpeutemprunter à trente anssurlesmarchésdecapitaux internationaux–à l’instardece qu’ont faitcertainspaysd’Afriquesubsaharienne–,ilopèrealorsendouceurun reprofilagedesadette :ilrembourse unedetteémiseàdix,douze,quinze ans avec unedetted’unematurité detrenteans.Parcons éq uent,on assiste àuneaméliorationdes termes pourl’émetteur souverain»,explique Catherine Bouvierd’Yvoire. On voit ainsi se dessinersurlecontinenttrois catégoriesdepays: ceuxendétresse, ceux ayantaccès auxmarché sdes capitaux,etceux,enfin,quiaspirent ày aller.Lepanoramaest bienplus nuancéetmoinsrisquéqu’il n’es t souventprésenté.
Derniervestiged’unordrerévolu ?
Parailleurs,aucour sd es quinz e ansquion tp ré cédélacri se lié e au Covid-19,l es PIB en va leu rd es État sd’Afriquesubs aharienneont enregistréunecroissancecomprise entre7%et8%enmoyenne. Dans certains pays,unnouveaucalculdu PIB (rebasing ) apermisdes augmentationssp ec taculaires ,c omme au Nigeria(+90 %en2014),auGhana (+60 %en2010),auBénin(+36,4% en2020),maisaussiau Togo (+37 % en2020).Quand lePIBaugmente, il estnormalquel’endettementsuive, expliquentlesexperts.D’après Lionel Zinsou, «laprogression du stockde detteest égalementunsigne positif, etpas seulementunepathologie». Alor squel’onob servedepuisplusieur ss em ai ne su nretournement surle smarché sfinanciersinternationaux ,marquéparlahaus se de s tau xd ’i n térê t,qu is ign eled ébu t delafindel’argentquasigratuit,le cofondateurdelabanqued’affaires SouthBridgerappellececi :« En2021, l’abondancedelaliquidité au niveau international aattirésurlesmarchés desempruntsobligatairesinternationauxdenombreuxpays,aussibien d’Afriquequedel’OCDE.Defait, s’il yaune “pandémie” de progression dedette, ce n’estpas uniquementle
casenAfriquesubsaharienne. Notre continent n’estpas plusmaladeque le sp ay sdel ’O CD E! »s outien t- il. Ajoutant :« L’Unionafricaineappelle toujour sàlaréductiondeladette mais,en réalité, celle -cisepro duit touteseule, elles’exécute. Parfois, au fildescrises,ontrouveuntraitement adhoc, mais, àdirevrai,il yauntraitementcontinudeladette pourles paysmoins avancés.Ilnefautpas fairedefolklorismesurladetteafricaine! »C’est dit.
Alors,le «Cadrecommun »duG20, censéregrouper l’ensembledescréanciersenvuedetraiterl’endettement des paysendéveloppement, est-ille dernier ve stiged’unordrerévolu ? Passisûr.Certes, sa mise enœuvrese révèlecomplexe, mais,pourlespays ensituationdesurendettement,il resteleprocessusleplusadapté aux besoinsd’allègementquine peuvent êtresupportésqueparune seulecatégorie decréanciers.Ainsien est-ildu Tchad,del’Éthiopieetdela Zambie, premierpaysducontinentàavoir faitdéfaut pendantla pandémiede Covid-19.Selonle ClubdeParis,partieprenantedes discussions relatives au Tchad,le Cadrecommun adéjà produitdesrésultats: c’esteneffetla toutepremièrefoisque sont réunis autourd’unemêmetablelaChine, l’Inde,laFrance, l’Arabiesaouditeet leClubdeParis. Laportée du Cadre commun estd’autantplushistorique quePékin,contrairement àses habitudes, se trouve enpremièreligneen
tantquecoprésidentducomitémis en place pourdiscuter avec N’Djamenaet Lusaka.En Zambie,oùladette extérieureest estiméeàquelque17,3milliardsdedollars(plusd’untiersest détenuparlaChine),le sautorités espèrentqueledossierderestructuration sera boucléd’iciàlafindejuin. Demeurentnéanmoinsdeuxdifficultésmajeurespourlecadrecommun duG20.Lapremièrerésidedans sa lenteur.Enclenchéen2020danslecas
du Tchad,il n’a,près d’unanetdemi plustard, toujourspasabouti.Entretemps,l’environnementextérieur a changéaveclaremontée descours du pétrole, laquelle aappor té une nouvellemargefinancièreaupays. L’autreprincipalécueilconcernel’implicationdescréanciersprivésdans lesdiscussionsderééchelonnement. Au Tchad,lecomitéafortementincité lescréanciers privés,letrader suisse Glencoreentête, àserapprocherdes autorités locales,l’objectifétantde parvenir,pourl’ensembledeladette dupays, àuntraitement équilibréde touslesprêteurs.
Autreécueilmajeur : l’implicationdes créanciers privés danslesdiscussions derééchelonnement.
Co mmel’explique Ca therine Bouvierd’Yvoire, « leprincipe de comparabilité detraitement (traitement équilibré)fait peurauxcréanciers privés,enparticulierauxbanques commerciales,qui redoutentd’être pris dansde s re structurationsdedette
deconser ver intac t leuraccè sà ce typedefinancement.D’autres pays émergents d’Afriquesubsaharienne ayantparticip éà l’ISSD, commela Côte d’Ivoire etle Sénégal,ontbien pris soind’indiquerexplicitement auxprêteurs privé s etauxagence s denotation quel’initiative ne serait pasétendueauxcréanciers privé s. « Quand Moody’s etles autres agences denotationontcomprisqueces pays ne voulaientparlerqu’avec les créanciers bilatéraux, elles ontfaitmachine arrière etont ôté leur “surveillance”. »
Créeruncerclevertueux
avec, potentiellement, unallègement du principal ouune réduction du taux d’intérêt. Cela pourraitles pousserà cesserleurs prêts. Car leur vocation est deprêterdansdes conditionsde risquecalculé.» Raison pourlaquelle certains payscomme le Kenya ont préféré nepasparticiper à l’ISSDafin
Ce tr aitementparticulierdont bénéficientles prêteurs privés n’est pas sa nssusciterde s critiques, puisqu’ilentraînedefaitune sorte de « subvention » deleurdette par le s autres bailleur s defonds. Ma is peut-être s’est-ilaussiimposé parce que l’émission répétéed’eurobonds oblig e finalementle s éc onomie s africainesà davantage d’orthodoxie
budgétaire? Afindeconser ver leur accè s auxmarché s obligatair es internationaux, les administrations ducontinent sont incitéesà adopter une bonne gestion,créantainsiun cercle vertueux. Commelerappelle LionelZinsou,enjuin 2015, lors de son accè sà laprimature du Bénin, l’e ss entieldeladette dupaysétait exigible à unan. « C’étai t extr êmementdangereu x! Etpuis , en quelques années, on est passé deun anàtrente ans. Nous avons effectué untravailincroyable pourcréer une signature surles marchés internationaux»,justifie-t-il.Ilfautdire que, « dé so rmais,grâce à laqualit é de leurcréditetdeleurs performances macr oé conomiques,ce s pays arriventsurles marchés decapitaux internationaux , oùle s somme s qui leur sontprop osées leur offrentde nouvelle s perspectives »,complète Ca therine Bo uv ierd’Yvo ir e. Plu s que st ion,encons éq uenc e, de se couperdeces marchés.
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Benedict Oramah
ChantredelaZlecaf,il a faitdelabanquequ’il préside, Afreximbank,lebrasfinancierduprojet. Ets’appuie,pourmener à biensamission,sur despersonnalitésfavorables à l’intégrationdu marchécontinental.
Depuis mars 2018etla signature à Kigalide l’accord delibre-échange intra-africain,quia précédé lelancement– troisans plus tard– dela Zonedelibreéchange continentaleafricaine (Zlecaf), la Banqueafricained’import-export (Afreximbank)a su se positionneraucentre dudispositif
Etceauxcôtés del’Unionafricaine, qui porte leprojetd’un pointdevue politique, la Banqueen étantle bras financier. L’institution financière multilatérale implantée au Caire, dirigée par Benedict Oramah depuis 2015, est notamment chargée dela mise enœuvre duprojetdesystème panafricaindepaiement etde règlement(PAP SS),attendu pour
résoudre les difficultés liées à la convertibilité multidevises Figure deproued’Afreximbanketfervent défenseurdel’intégrationdu marchécontinental,leNigérian est devenul’undes visages delaZlecaf, son principalpromoteur Tour d’horizondes personnalités sur lesquelles il s’appuie pouraccomplir cette mission.
#TEAMAFREXIMBANK
L’ancienprésidentd’Afreximbank(2005-2015), JeanLouisEkra(1), a contribué à l’ascensiond’Oramah au seindelabanque. Ill’accompagneaujourd’huisur lathématiquedulibre-échange entantqueprésident adjointdu Conseilconsultatifdela Foire commerciale intra-africaine, IATF2023 (Intra-AfricanTrade Fair),qui se tiendraen Côte d’Ivoire l’année prochaine
GeorgeElombi(2), levice-présidentexécutifde labanque, dontilpilote les questionsjuridiques etde gouvernance, est unfidèleduNigérian. Ce docteuren droitdiplômédela Universityof London est unspécialiste delaquestiondes barrières douanières.
Également vice-président exécutif, lebanquier égyptien AmrKamel(3), chargé dubusiness developmentetdu corporate banking, està l’originede plusieurs accords –dontuncontrat departage de risques pour100millionsdedollars signé avec CDC Group – qui sécurisent l’action portée parOramah.
Enfin,laNigériane Kanayo Awani (4), anciennede Citigroup,a progresséà Afreximbankparallèlementà son compatriote, devenuprésidenten2015. Un anplus tard,elle est nomméedirectricede ladivisionIntraAfricanTradeInitiative de l’institution.
AFREXIMB ANK ERIC LARRA YA DIEU/AFRICA CEO FO RUM/J.AL’INTELLIGENTSIA
Endehorsd’Afreximbank, BenedictOramah asutisser un réseau solideparmilespersonnalités économiques africaines de premierplan.On yretrouvenotamment,et pourlacauseducommerceintra-africain,l’économiste camerounaise Vera Songwe(5), secrétaireexécutive dela Commission économique pourl’Afrique.Autre prochedubanquiernigérianenlamatière, le Zambien AlbertMuchanga(6), commissairechargédudépartement duCommerceetdel’Industrie àl’Unionafricaine
LES CONSTRUCTEURS
Ils sont de toutes lessignatures –oupresque –etdetous lesséminaires sur laquestion. Dansl’orbited’Oramah, troisnoms sont directement attachésàlaZlecaf.Ils’agit d’abordduSud-Africain WamkeleMene (7), son secrétairegénéral,devenuun interlocuteur(très)fréquent duprésidentd’Afreximbank.LeNigérian Mike OgbaluIII(8), ledirecteur généraldu PAPSS, estsorti del’ombre cesderniersmois. Cetingénieurdeformation estspécialistedes fintech.Il anotammentétédirecteur générald’unefilialedu groupe Interswitchet responsabledeladivision Cartes et e-produitsàEcobank.
Enfin, Abdulrahman A. Al Hamidy(9), PDGdu Fondsmonétairearabe (FMA),quiopèreBuna, le systèmedepaiementtransfrontalieretmultidevises avec lequelle PAPSSs’est associé.
LES FACILITATEURS
Outrelacontribution financièredelaBanqueafricaine dedéveloppement(BAD) àlamiseenœuvre delaZlecaf, lecompatriote et «mentor»d’Oramah, Akinwumi Adesina(10), qui estunlobbyiste convaincudu commerceintra-africain,cherche àcapterles investissementsétrangers surlapromessedecequedoitêtreun continentaux échanges économiquesfacilités.
AutreVRPdeluxedelacausedéfenduepar Benedict Oramah,l’ancienprésidentduNigeria(1999-2007) OlusegunObasanjo(11), connu pour sonfranc-parler etlarichessedeson carnetd’adresses,qui atoujours été prochedes dirigeants de l’institutionpanafricaine.Il accompagneleprésident d’Afreximbankdansnombre d’événements d’affaires àl’international.Obasanjoest parailleursprésidentducomité consultatif dela Foire commercialeintra-africaine(IATF),dontOramah est membre.
Égalementproche duprésidentdelabanquecréée à Abuja en1993, GodwinEmefiele(12), le gouverneur dela BanquecentraleduNigeria(CBN)depuis2014et anciende Zenith Bank,est souventdesdéplacements d’Oramah,notammentvia sa casquettedeprésidentdu comitédegouvernancedu PAPSS.
Très discretquant àses liens avec lasphèrepolitique, BenedictOramahne peutcacherle soutiend’«ambassadeurs»demarqueque peuvent représenter les chefsd’État ivoirien,Alassane Ouattara,et rwandais, PaulKagame(13). Le premieraccueilleraen 2023 la prochaine Foiresurlecommerceintra-africain,dont Afreximbank estun membreactif.Et le second ahébergé lasignature del’Accord delibre-échangecontinental africain(AfCFTA)en2018.Parailleurs,le Fondspour ledéveloppementdesexportationsenAfrique(Feda) d’Afreximbank,lancéenaoût2021,est domicilié àKigali
GESTIOND’ACTIFS
Finila retraite!
Renflouésgrâceàplusieurs réformesdes régimesdepension,les fondsderetraite afchentdenouvellesambitions,tantdansleursstratégies d’investissements que dans l’extensiondelacouverturesociale destravailleurs.
Lagestationaété complexe maisla n ai ssa nce s’es t déroulé es ansdifficult é.
Àlafind’avril,le Fondsd’investissementafricain(FIA)a obtenu –commele révélait Africa Business+, lefilpremiumd’informationsexclusive sd e Jeune Afrique –s onagrément auprès delaFinancial Services Commission, régulatricefinancière de Maurice,oùile st enregistré. En préparationdepuis2016àl ’i n itiative dela Conférenceinterafricaine
delaprévoyance soc iale(Cipr es ), quirassemble les caissesderetraite de seizepaysafricains,ce fondsdoit récolteretinvestirunepartiedeleurs ré serves,dansl’ensemblede spays dela zoneet àtravers unetrès large gammed’actifs(finance,agro-industrie,télécommunications).
Le proj etparticulièrement comple xe –16p ay s, 25 institutionset 5zones monétaires –est conseillépar lecabinetFinactu,fondéetdirigépar DenisChemillier- Gendreau. «LeFIA
areçuunengagementd’investissementdeplusde50milliardsde FCFA [76millionsd’euros]etviseunobjectifde150milliardsde FCFA d’actifs sous gestion àmoyen terme pour sa premièrelevée de fonds »,expliquent ses promoteurs. Le nouveaufonds d’in ve st is se mentdoit pe rmettr e «unemeilleures écurisationetun meilleurrendement »des réserves, de so rt eàa ss urerauxcais ses de retraite« untauxd’intérêtaumoins égal au meilleur tauxdumarché»,
SIE ME NS HEALTHINEERS ENAFRIQUE: NOUVELLE AMBITION, AC CE SS TO CAR E
SiemensHealthineers,leaderdestechnologies médicales,accompagnelesprestataires desantévers des solutionsfondéessurla notiondevaleur,ensoutenantl’expansionde lamédecinedeprécision, la transformationdes parcoursdesoins,l’améliorationdel’expérience patientetladigitalisationdela santé.
Chez Siemens Healthineersnousnoussommesengagés auprèsdeplusieurspaysAfricainsafin depermettreaux populationslocalesd’avoiraccès àdessoinsmédicaux adéquatsquipermettentde diagnostiquer et traiterunevariété deproblématiquestelles quelesmaladiesinfectieuses, cardiovasculairesetoncologiques. Nosaxesdefocus: renforcer notre présenceen Afriqueenrecrutantdestalentsavecdes expertisesavérées ,l’éducationcontinueauxutilisateursou auxprestataires desantéetlacocréationavecnos partenaires stratégiques decentresd’académies de formationsadaptées auxbesoins locaux.
EricHrimech,Vice-présidentDiagnostiquede laboratoireEuropeSud-ouestetAfriquefrancophone
SIEMEN SHEALTHINEERS ET L’UNICEF
Lesdeuxentitésontnouéunpartenariatpour renforcerles systèmes desantéfragilisésparlapandémieetsensibiliserlespopulationslocalesauxproblématiquesmédicales.SiemensHealthineersapporteune contributionde 5millionsd’euros àl’UNICEFpourluttercontrelamortalitématernelle,néonataleetinfantile,etœuvrer àlasantédesenfants. Lesinfectionslesplus répandues,commeleVIHoulatuberculose, restent aujourd’huil’unedesprincipalescausesdemortalitéchez lesjeunesenfants,alorsmêmequ’ellespeuventêtreévitéesettraitées.
www.siemens-healthineers.com/fr-ma
Rencontreavec RajaaRhalimi SrDirectorChannelCommercial Excellence &Strategicpartnerships, EMEA Laborator yDiagnostics.Parlez-nous de l’histoire de Siemens Healthineers avec l’Afrique… LegroupeSiemensetmaintenantSie mensHealthineerspossèdeunelongue histoireenAfrique,elles’étalesurplusde 160ans deprésence.Cettedernières’est renforcéecesdernièresannées parlacréationde différentesentitéslégalesauMaroc,enAlgérie, enAfriqueduSudetenÉgypte,enplusd’une divisionIndirectAfricapourl’Afriquecentrale etl’Afriquedel’Ouest. L’accèsauxsoins estaucœurdenotremission.SiemensHealthineerss’engage à fournirdestechnologiesinnovantespour répondreaux différentes pathologiesquinecessentdecroître.Nousestimonsquel’accès àunsoindequalitéestundroithumain,etnousnousefforçons de rendredisponiblele diagnosticmédical àtoutelapopulation mondialeetplusparticulièrement àlapopulationafricaine…
Actuellement,Siemens Healthineers renforce sastratégiesur le Continent. Pouvez-vous nous en parler ?
AvantleCovid,nousavionsobservéunefortecroissanceduPIB associée àuneaugmentationdesdépensespubliquesconsacrées auxinfrastructuresdesanté. Acausedel’augmentationdes revenusetdel’urbanisation,onconstateaujourd’huiuneforteaugmentationdelademandedesoinsdesantéenAfrique.Deplus,la pandémie asoutenucebesoincritiquede renforcementsanitaire dansplusieurspays.SiemensHealthineersoffre unlargeportefoliodeproduitsde diagnosticdelaboratoireetpointofcare(diagnosticdélocalisé)afindesoutenirlespaysafricains àrépondre àl’accélérationdelaprévalencedeplusieursmaladiestellesque lesmaladiesinfectieuses,cardiopathie, diabète...
Quelest
leBusiness model de Siemens Healthineers en Afrique ?
Notreprésencesefaiten directdanscertainspaysetenpartenariatavecdesacteurslocaux,cequipermetunecréationde valeurimportante,uneplusforteproactivitédeserviceetuntransfertdecompétencestechniquesaux ressourcesdespays.Laforte augmentationdelademandedesoinsdesantéenAfriquedoit s’accompagnerd’investissementsimportantsenformationdes équipessanitaires.Nostechnologiesetl’expertisedenosingénieurspermettentdesoutenircebesoin.Nouspensonsquel’engagementdetoutelachaînedevaleurestessentiel,etnous sommesconvaincusde l’importancedupartenariatpublic privé(PPP).NosexpériencesenAfriquedémontrentque ces typesdepartenariatspermettentdes résultatsplus rapides,dehautequalité,etdessolutionscibléeset effectives.
www.siemens-healthineers.com/fr-ma/services/laboratory/customer-care-center
se lonlaCipr es , dontla se cr étaire exécutive est la Camerounaise Cécile Gernique Bouba Djukam.
Adopterunevisionlong-termiste
La créa tionduFIAdécouled’une prise deconsciencedel’impasse vers laquellenombre defondsde retraite africains se dirigeaientces dernières années.« Dansla zoneCipres, une grandepartiedes ressourcesà moyen termeet à long termedes établissements bancaires provientdes organismes deprévoyance sociale», selon le régulateurpanafricain,qui regrette qu’en dépitdece poidsles caisses de retraite« restentdes acteurs passifs » dansl’utilisation de leurs fonds.Plus grave, estimel’institution, les placements réalisés par ces structuressont, pour l’essentiel, « des dépôts à terme [et]accessoirementdes souscriptions d’obligations». Au manquedediversification s’ajoutent « des tauxde rentabilité peu rémunérateurs qui oscillent entre1% et 6% ».Pournerien arranger, les« investissements lourds » réalisés parces caisses de retraite dansle secteurimmobilier « ont occasionné des déficits quiontnotablementérodé les réserves decertaines institutions».
Le FIA pa rt icip eà la ré so lution deceproblème Le pilotage en a été confiéà l’Ivoirien YoussoufTraoréKo ua o, form é en éc onomieeten assurances en France etpass é par le Royaume-Uni, quiconseillaitle Cipr es surceprojetdepui s 2020. L’équipe de gestion seraimplantée à Abidjan. L’existencemêmedecette structure est unsigneduchemin parcouru depuisunedizained’années parles caisses de retraite africaines. Au débutdes années 2010, laplupart d’entre elles étaientgravementdéficitaire s dansla ré gion – plusieurs ledemeurent.Entr e 2005et201 1, laCNP S ivoirienne avaitaccumulé 200milliardsde F CFA dedéficit,aime à rappelerCharles Kouassi, son actuel direc teur général. À lasuite d’une réformedu régimede pensionmise enœuvre parleprésidentAlassane Ouattara(rallongementde l’âge de départà la retraite, hausse des taux decotisation…), les finances del’institution,commecelles de sa consœur dévolueau secteurpublic, la CGRAE, sontau beaufixe. La CNPS engendre chaqueannée plusde100milliardsde
F CFA d’excédents (cotisationssupérieures aux paiements de retraite)et sonportefeuillefinancierdeplusde 500milliardsde F CFAà lafinde2020. Fin2021, Charles Kouassi a annoncé l’objectifde 2 000milliards de F CFA en2030.
« Avec lepassage du déficit à l’excédent,lemétierdes caisses de retraite change »,explique DenisChemillierGendreau, dontlecabinet a conseillé plusieurs dece s institutionssurle continent. « Ilfaut se transformer, avoirune vision detrès long termeet s’assurerquele portefeuille d’actifs permette de répondre aux bes oins futursdescotisants»,complètecet expert. Selon lui, laCNP Sa suadopter cet « étatd’espritdifférent», ren-
moisde tels ré gimes. La cais se de retraite privée travailled’arrache-pied à unambitieux programmed’enrôlementau seind’un régime de pension des travailleurs non salariés (9 millionsen Côte d’Ivoire, contre environ 800000 affiliésà laCNPS). Une avancée nécessaire alors qu’à peine 13 %à 15 % dela population active en Afrique est couverte parun régimede pension, expliquait en avril Jaqueline Irving, économiste à IFC (branchede la Banquemondialedévolueau secteurprivé) durant un webinaire organisé parl’AfricaCEO Forum*. L’experte a pointé les progrès réalisés danscertains payscomme le Kenya,oùcetaux decouverture est passé de 15 %à 20 % entre 2015et2019, grâceau volontarismedes autorités,des régulateurs etdes gestionnaires defonds.
Pénuriedetitresinvestissables
forçant ses équipes, sastructure ITet surtoutenadoptant « unedémarche de gestiondes actifsetdes passifs», autrementditunpilotage stratégique, impliquant gestiondes risques etplanificationactive et long-termiste.
Aussi,laCNP S etplusieurs de ses consœur s vo nt-e lles,chaquefoi s davantage, au-delàde s inve stissement s dansle s titr es obligatair es publics. La cais se de retraite ivoiriennecontrôleprès de20 % deNSIA BanqueCI,dela Banquenationale d’investissementetdeBridge Bank,à Abidjan.Ellecontrôle également 4,7% du gestionnaire de services publics oue st-africainsEranove. Selon son DG, les revenustirés de ces investissements ont atteint 26 milliards de F CFA en2021contre1 milliard en 2012.Ilscouvrentaujourd’hui toute lamasse salariale
Cette appétence nouvelle pourl’investissementincite d’ailleurs les fonds – encourag és par c ertain s Éta ts –à développer des régimescomplémentaires de pensionsparcapitalisation. En Côte d’Ivoire, laCGRAEcommela CNPS ontlancé aucours des derniers
Ce nouvel activismeetces ambitions sont souventlimités, selon Jacqueline Irving , par le manque deproduit s d’inve stissementlocaux adapté sà leurs besoins,notammentenmatière dematurité.Une« pénurie detitres investissables» qui s’expliqueparle faitque « le s gestionnaires d’actifs approchentles fonds avec des produits prêtsà l’emploi», sansconsultationpréalable.« Surle s marché s oùles fonds de pension sontengagés demanière active avec les banquiers d’affaires locaux à un stadeprécoce du développementdes produits d’investissement, ces dernierssontsusceptibles demieux répondre aux besoins des investisseurs », a complété l’experte d’IFC.
« Oncommenceà avoirdes acteurs importants dansla gestionetl’investissementdansla région», tempère DenisChemillier- Gendreau. « Il revientauxfondsde retraite d’organiserdes appelsd’offres, demettre ces acteurs enconcurrence pourla gestiondece s re ss ources.Etde se concentrersurleurmétier pourdevenirdes investisseurs institutionnels», recommandeleprésidentdeFinactu. Resteà savoirsices messages seront entendusparles sociétés de gestion d’actifs,le s banque s d’inve st is sements et les régulateurs africains.
Letauxmoyen delapopulationactive couverteparunrégime depensionestinférieur à 15 % surle continent.
Point sc lés
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L'ESSECBusinessSchool adéveloppéune relation forte aveclecontinent àtravers notrecampusde Rabat,inauguréen2017,etnotrecommunautéde62000alumni quicontribuent àtisserdespontsentrel’Afriqueetle restedumonde.Ce faisant,notre école-mondeaux racinesfrançaises asuconfortersastatureinternationaleensynergie avecnoscampusde ParisetdeSingapour.
AvecGenerationAfrica,nousfranchissonsunenouvelleétapedenotredéveloppement aveclelancementd’unprogrammeambitieuxdotédeprofesseursetd'expertsde premierplan,d'étudesdecasetdesupportspédagogiquesspécifiques àchaquepays, quidémontrent àquelpointunebonnecompréhensionduterrain,descodesetdes pratiqueslocalesestcrucialepoursaisirtoutlepotentieldesmarchésafricainset entreprendredenouveauxprojetsporteursdeprospéritépourtous.
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AmadouAlphaSall
Administrateurgénéraldel’Institut PasteurdeDakar
Lapandémie amontréàquelpointlessystèmessanitairesdu continentétaient fragilesetdépendantsde l’extérieur.Financement, compréhensiondumarché, concertationentreÉtats…Lesdéfis restentnombreux.
JeuneAfrique :L econtinent importeenviron80% des médicamentset99 %des vaccins.En quoilapandémiedu Covid-19 a-t-elle mis en lumière lesinsuffisancesdel’industrie pharmaceutiqueenAfrique?
AmadouAlphaSall : La pandémie aamplifiéunesituationpréexistante, etmisenlumièr el ’importancede l as éc urit és anitair ed ’u np oin td e vue éc onomiq ue et so cia l .N ous av ons ét éc onfr ont és àu ne dy namique àl’é chellemondiale.Toutle mondedevait réagirrapidement. Le cô té po sitif es tquenous avonspris consciencedelanécessitédegagner enautonomiedansnotrei ndustrie pharmaceutique.Cela aété unchange mentdetaille .Ile na dé coul é, notamment,uneinitiative majeure portée parl’AfricaCDC,quiconsiste enunpartenariatautourdesvaccins, parrainéparleschefsd’États.Etplusieursprojets ontémergéautourde laproductionde vaccins.
Entrois pointsclés, quefaudrait-il àl’Afrique pourgagnerensouverainetépharmaceutique ?
Des re ss ource sh umaines,de s financement setu ne vo lont ép olitiquefor te .L es financemen ts exis te ntdéjà,maisils so ntplut ôt dirigés vers d’autressecteurs,comme lesinfrastructures oul’énergie.Ilest importantquedava ntag ed ’a rgent
soitconsacréàl’industriepharmaceutique –ilne s’agitpasforcément dedisponibilité, maissurtoutde son orientation.Jerajouteraisqu’ilfaut del’expertis etechnique.Nousproduisonsde svaccinsdepuisplusde quatr e- vingt sa ns.Danslecasde s médicaments,plusieursinstitutions enAfriquefabriquentde sg énériques. L’expertiseexiste déjà,ilfaut désormaisl’amplifier.
Ilfaudraitmobiliserdava nta ge autourde sque stionsnégligée s,qui neprésententpasforcémentunmarché porteur pourle sgrande sentrepris es pharmaceutiques. Le va ccin co n trel a fi èvredelavallé ed uR ift (FVR),par exemple, n’es tpas be aucoupdiffus é. C’es tlam êmecho se avec Ebola.Il estimportantdegarder celaen tête.
L’OMSaannoncé,en février2022, quesixpays africains –le Sénégal, l’AfriqueduSud, l’Égypte,leKenya,laTunisieet le Nigeria–bénéficieront d’un programmedefabricationde vaccins àARNmessager(ARNm). Qu’est-ceque cetransfert technologique pourraitchanger à l’avenir ?
L’ARNm,onl’avuavecleCovid 19, pe rmetdepr od uir ed es va ccins enun te mp st rè sc ourt. C’es tu ne te chnol og ieflexible. L’ idé ee st que
demain,encasd’uneautreurgence mondiale,n ou sp uissionstr ès vit e mettreaup ointunvaccin, afinque l’Afriquene se re trouve pasencore danscett es ituationoùle svacc in s so ntfabriqu és da n sd es marché s auxquelslecontinent n’apasaccès. Il s’agit po url’Afriquedegagner enautonomiedans sa capaci té à dé ve lopperde svaccinspuis àl es déployer. Aujourd’hui,chaquepays établit sa proprefeuillederoutedans cedomaine.
L’Institut Pasteurfinaliseactuellementlaconstruction d’une usinedefabricationde vaccins à Diamniadio –enassociation avec BioNTech.Quelleen est l’origine ?
L’Unionafricaineetle Sénégalont souhaitégagnerenautonomiedansla productionde vaccins. La démarche aé té accélé ré ep ar l eC ov id- 19 L’objectif estd’assurerlaproduction localede60 %des vaccinsde routine administrés enAfriqued’ici à2040.
L’ In st itutPas te urdeDakar aé té choisiparcequ’ilproduitdéjàunvaccincontrelafièvrejaunedepuisplus dequatr e- vingt sa ns. C’es tl es eul va ccinprod uitenAfrique re connu parl’OM Saun iv ea um ondial .L a nou ve lleplateforme,q uiauraune capacitéannuellede300millionsde doses,devraitdémarrer sesactivités en2022.
THÉODU COUËDIC«L’Afrique n’estautosufsante pouraucun vaccin»
Que produiracetteusine?
Noustravaillonssurtrois scénarios : unpremier,concentré sur lafabricationde vaccinscontre le Covid-19 ; un deuxième, oùnousproduirionsaussi d’autres vaccins ; etletroisième, où le s 300 millionsdedo se s se raient assignées à d’autres vaccins,comme des vaccinsde routine – la rougeole, la polio – ou de s vaccinspurement vir aux , da ns le ca s de s ép id émie s d’Ebola,parexemple. Nous sommes 1,3 milliard de personnes surlecontinent. L’objectif est purementafricain. Enfonctiondecequenousproduirons,les 300 millionsdedosesseront transportées au-delàdu Sénégaletde l’Afrique de l’Ouest.
Vouscomptezégalement mener des recherches autourde vaccins, contre lepaludismeoulatuberculose par exemple ?
Notre plateformedispose d’unpartenariat avec la société BioNTech,qui travaille sur plusieurs vaccinscontre lepaludisme, latuberculose ouleVIH. Nouscomptonstravailler ensemble surces vaccinstrès importants pour notr e continent,maisquien so nt encore au stade dela recherche
EnAfriqueduSud,unan après son ouverture, l’entreprise Aspen Pharmacare craintdéjàdedevoir fermer salignede productionde
vaccinscontre le Covid-19, faute dedemandesuffisante. Quels enseignements entirer ?
La demandedumarchédoit être be aucoupmieu x compri se. Si aujourd’hui Aspen ne vendpas,c’est qu’il y a des dons et que, par ailleurs, des commandes avaientété déjàpassées à l’exté rieur Dansunmarché mondial, sinous voulons soutenirla productionenAfrique, ilfautqu’il y ait del’incitation,del’appuietdu soutien pourque ces producteurs émergent.
Ensui te, quandnousparlonsde productionde vaccins,ce n’est pas unehis to ire dequantité maisplutôt detiming.Ilfautproduire au bon moment.Siles 140 millions dedoses d’Aspe n avaientét é disponibl es à un momentoù toutle monde avait besoinde vaccins,le stock seserait écoulé. Ilfaut avoirdes productions locales pourêtre enmesure d’activer ces capacités lorsque letiming est le plusfavorable. Ilfaut égalementqu’il y aitunedémarcheconcertée autourde ces productions pourquel’ensemble des besoinsducontinentpuissentêtre couverts.
L’Institut Pasteur de Dakar produitdéjà,etdelonguedate, des vaccinscontre lafièvre jaune. L’Afriquea-t-elleatteint l’autosuffisanceenmatière deproduction dece vaccin ?
No n,l’Afriqu e n’es t pasaut osuffisant e, lemonde n’es t pas aut os uffisant. De puisplusieur s anné es , ce va ccin es t pr od uiten quantit é tr ès limit ée , etl’ Un icef achète unmaximumdedo se s pour le s mettreà ladisp ositionde s pays dansle beso in . L’OM S etdifférent s par te naires mènent né anmoins un pr og ramme po uraugmenterle s capacit és defabr ication. Ces dernièressontdoncsuffisantes tantque lafièv re ja u ne re st e circonscrit eà l’AmériqueduSudet à l’Afrique, mais passil’épidémiedevait s’étendre.
De manière générale, il n’existe,à maconnais sa nce, aucun va ccinou médicament pourlequellecontinent africain soitautosuffisant.
Quel est le rayonnementcontinentalde l’Institut ?
Ces dixdernières années, l’Institut PasteurdeDakar a assisté une quarantainedepaysafricains,quece soit dans ledomainedes épidémies,des diagnostics,delaformation,del’évaluationde s risque s– pourlafièvre jaune, parexemple.
Au -d elàdu Sé négal,l’Institut PasteurdeDakar travaille beaucoup avec l’OMS.Par exemple, lorsquela fièvre Zika a frapp é leBrésil,nous avonsfaitpartie, dufaitdenotre expertise, des rares équipes à être déployées au Mexique etauBrésil.
« Ilfaut se concerterautour delaproduction pour couvrir l’ensembledes besoinsdu continent. »
CYBERSÉCURITÉ
Le rempartivoirien
Au tournantdesannées2010,Abidjan amisen placeunécosystèmeentièrement dévolu àlaluttecontrelesarnaquesenlignepour répondre aux tentatives d’escroquerie,toujours plusnombreusesetsophistiquées.
Quiauraitcru, au début desannées 2000,quedes group es d’adole sc ent s etde je une sa dult es de Koumassi,initié strè stôt àl’informatiqueet douéspourarnaquerdes étrangersenligne,contribueraientà lanaissanced’unhub régional affecté àlacybersécurité vingtansplustard? Et quiauraitpuprévoirqu’Abidjan seraitun jourunexemple àsuivre surce segmentdel’économienumérique ?Car,qu’onle veuilleounon,et bienquele Togo voisintente luiaussi de se positionnercomme tel,la Côte d’Ivoireest devenue,relativement à cettequestion,unpays àlapointe, sur uncontinentoùlespertesduesaux
QUENTINVELLUET
cybercrimessontestiméesà 4,2milliardsdedollars en 2021,d’après le cabinetdeconseilkényanSerianu.
S’armerfaceaux «brouteurs » «LaCôted’Ivoireest lepremierpays dela sous-régionoùlehacking s’est développé. C’estlepaysdes «brouteurs»,une techniqueimportéedu Nigeria.En réponseàcela, lacybersé curit és’e st accruecomp tete nu duni ve auderisqued’arnaque s tr ès élev é» ,e xpliquel’Ivoirien LéonBrandre, PD GdeDataPrivacy Solution Expert (DPSE),uncabinet deconseilenprotectiondes données numérique sàcarac tère personnel, actifen Côte d’IvoireetenFrance.
«C’est audébutdesannées 2010que lepays acommencé às’armer réellementcontrelecybercrime»,indique po ur sa par tF rank Kié ,c om mi ssairegénéraldu Cyber AfricaForum (coorganisé parJeuneAfrique Media Group),unévénementpanafricain qui aréuniàAbidjan,audébutdemai, lafine fleurcontinentale dessecteurs publicetprivé enmatière de cybersécurité.À cetteépoque,les autorités ivoirienne scréentuneplateforme deluttecontrelacyb ercriminalité etadoptentuneloisurlaprotection desdonnéespersonnelles,largement inspirée du Règlement généraleuropéenenlamatière, mieuxconnusous l’acronyme RGPD.
LaCôted’Ivoireestlepremier paysdelasous-régionoù s’estdéveloppélehacking.BEAC BanquedesÉtats de l’AfriqueCentrale
Le4juin 2022 marquerales10ansdecréationduGroupementInterbancaireMonétiquedel’Afrique Centrale(GIMAC),dont lesiègesetrouveauxServices Centrauxdela BanquedesÉtatsdel’Afrique Centrale(BEAC), àYaoundéen Républiquedu Cameroun.
Le GIMAC,dontl’actionnairemajoritaire est laBEACavec99,2%,assurelagestiondu SystèmeMonétiqueInterbancaire(SMI)des sixpaysdela CommunautéÉconomiqueet Monétairel’Afrique Centrale(CEMAC), àsavoirle Cameroun,la Centrafrique,le Congo,le Gabon,laGuinéeEquatorialeetle Tchad.
Sousl’impulsionetlasupervisiondeMonsieurABBASMAHAMATTOLLI, Gouverneur delaBEACetPrésidentstatutaireduGIMAC, unPlan Stratégiquetriennalayantpourobjectifdedévelopperlamonétiqueintégrale aétéélaboré:lanaissancedelaplateforme GIMACPAY s’inscrit danslecadredecePlan Stratégiquetriennal. Àcejour, l’écosystème monétiqueintègre80participants,dont53 banques,10établissementsdemicrofinance, 11opérateursdetéléphoniemobileet06 agrégateursdetransfertetdepaiementdes services àvaleurajoutée,avecplusde30 millionsdeporte-monnaieélectroniques opérationnelsetplusde2,2millionsde cartesGIMACetinternationale réseau,autourd’uneinfrastructured’acceptationde 1700GuichetsAutomatiquedeBanque(GAB) et 1700 TerminauxdePaiementElectronique (TPE),devants’enrichird’uneoffredepaiementparQR Codecetteannée2022.
Parailleurs,GIMACPAY décloisonneintégralementlesservices financiersdigitaux existants danslaCEMAC.Depuis2020,toutdétenteur deporte-monnaieélectroniquepeuteffectueruntransfertvers n’importequelautre porte-monnaieélectroniquedelasous-région,indifféremmentdupays, du réseau mobileoubancaire.Ilenvademêmepour lespaiements :toutmarchand,quelquesoit
son réseaud’affiliationo sonpaysdanslaCEMAC accepte les paiements detoutporte-monnaie électroniqueGIMACPAY. L’écosystème permetégalement àchaqu porte-monnaieélect niqueconnectéetac recevoirlesfondsenvo l’étrangerhorsCEMAC.
Entermesde résultats,lemontantdes transactionstraitéesparleGIMACestpasséde7,3milliardsde FCFA en2016 à238 milliardsde FCFA en2021.Surlamême période,lenombredetransactions aégalementenregistréunfulgurantessor,passant de134000 à8,8millions.Avecl’évolution destransactionsportéesparlemobileet lestransferts,lesprojectionss’établiront à18millions àla findel’année2022,ce d’autantplusquedansunedémarched’améliorationdel’accessibilitédesesservices,le GIMACamisenœuvre,depuisavril2022, unenouvelletarificationplusattractivepour lespopulationsdelaCEMAC.
Ce succèsdeladigitalisationdespaiements portéeparleGIMACapermisdefédérer etdécloisonnerl’ensembledesacteursdu domainedanslaCEMAC(banques, microfinances,administrationsdutrésor,institutions postales,opérateursdemobilemoney,agrégateursdeservicedetransfertsetdepaiement). Commel’a résuméleGouverneurde laBanque Centrale: «toutescesinnovations initiéesparlaBanque Centraleconcourent àune inclusion financière pluseffectivede notresous-région.Elles p enconsidérationlemode fonctionnementdenosin titutions
LaBEACauservicedel’inclusion financière despopulationsdelaCEMACàtraverslamonétiqueintégrale
Pourconfirmerleurdémarche enfaveurd’une gestion souveraine de s donné es de l ’Étatetdeleur s concit oyens,le s po uvoir s public s créent, danslafoulée, uneautorité depr otec tioncha pe aut ée pa r le ré gulateurde s télécoms.Institué e paruneloiadoptée en2013, quiprévo itnotammentl’interdictionde transferts des données personnelles à des États étrangers,celle-ci est par exemple chargée d’autoriserou nonà toute nouvelle entreprise la collecte, laconservation etl’exploitationdes donnéespersonnelles des utilisateurs surle territoire ivoirien.Enfin, sur le volet sécuritaire, unedirectiondela police scientifiquespécialisée dans les cybercrimes est créée en2011. Elle est aujourd’huidirigée parlecolonel Guelpétchin Ou attara,ingénieur électroniquedeformation rompuau codeinformatiqueet à l’intelligence artificielle.
Hackeursreconvertis
Cet élan politique n’a pas manquéde favoriserl’éclosiond’un écosystème d’acteurs dela cybersécurité constitué de jeunes entrepreneurs Ces derniers comptentbien s’imposer commela référenceenmatière deprévention des cybercrimesàtravers un continent relativementépargné, comparé à l’Amériqueou à l’Asie. Outre DPSE, l’ontrouve ainsià Abidjan lecabinet Diamond Security Consulting , qui rayonneau-delàdela Côte d’Ivoire (Tog o, Ma li,Niger, Indonésieou encore Burkina Faso). L’entreprise a ét é cr éée en 2 01 2p ar La ïcana Coulibaly, un hackeur repenti. « Un jour, je suisallétrop loin,racontet-il.Alors que j’étaisautravail, j’ai remarquéunevulnérabilité sur lesite d’uneentreprise tierceetaidécidéde le “défacer ” [pirater etmodifierun site web avec unmessage précis] », explique-t-il,précisantqu’il a toujours hacképar curiosité etnon pour des motivations malveillantes. Prisla main dans le sac par son employeur, qui a finiparle remercier, l’entrepreneur a parlasuite choisi demettre ses compétences au servicedu renforcementdes systèmes defuturs clients. Aujourd’hui, sa société travaille pour degrandsnomsdelabanque, de l’assuranceoudes télécoms,et s’ouvre actuellementauxfintech.
À l’instardeplusieurs autres société s sp écialis ée s,comme Camenki, d’Ismaël Zakiou New DigitalAfrica (ex-NSIA Te chnologies),d’Ang e KacouDiagou,Diamond Se curity Consultingpropose à lafois del’auditdevulnérabilité etducon se il, ainsiquedel’accompagnementetde laformationà la cybersécurité auprès d’institutionsetd’entreprises privées.
Bienqu’ilparticip e defait à ré duir e ladépendancedela Cô te d’Ivoir e auxac te ur s internationaux , cet écosystème – quicompte aussi ses organes de représentation, commel’Asso ciationde s corr espo ndant s ivo iriens à laprotec tio n de s donné es à carac tère pe rs onnel(AICDP),pr és idé e parAnnick Imboua-Niava , avoc ate au se indu cabinet IKT Law Firm – attire aussi le s ac te ur s extérieurs. « Le dy namisme économique va de pair avec celuidu secteurdela cybersécurité,
Cybastion, une so ciété de cybers écurit é fondé e auxÉtat s- Un ispar le Ca merounai s Thierr y Wa ndji, indique vo uloir dévelop pe r l’assuranc e cy be rséc urit éà Abidja n: « Quandonprotège unecompagnie, on sa itquelerisque zé ro n’exis te pas.Orcerisque ré siduel re pr ése nte de s dépens es no n préparée s quenous pouvonsassurerde sorteà couvrirles coûts liésà la gestionet à la sortiedecris e ainsi qu’à l’instaurationde bonne s pratique s pourle futur», remarquecetancienspécialiste des fusions-acquisitions,formé en FranceetauxÉtats-Unis.
Harmoniserleslégislations
carchacuna besoinde se protéger », confirme po ur sa par t Emmanuel Cheriet,dir ec te ur gé néralOrang e Cyberdefens e enAfrique, qui n’exclutpasd’implanterun jo urune filialesubsaharienne à Abidjan.
Lo rs duCy be r Africa Fo rum, Ju lien Je an,PD G d’At henaGlobal Serv ices,distribu te urexclusifen FranceetAfriquefrancophonede s so lutionsdusp éc ialis te sl ovaque Ese t (52 6 millionsdedollar s de chiffre d’affaires),étaitluiaussiprésent pour avancersurl’implantation à Abidjand’unefuture succur sa le de son group e. « Nous to uchonsle Sé négalvianotre implantationau Ma ro c. Abidjannous pe rmettrait d’allerplusausud», souffle ledirigeantfrançais.
Deso n cô té, Andr é Bi yo ng ve ut profiterdelamaturi té dumarché ivo irien po ur te st erdenouve lle s off re s. Le vic e- pr és identde
Des vo ixdemeurentnéanmoins sc eptique s quant à lamaturité du sect euren Cô te d’Ivoir e. Premie r concernéentant quevictimed’attaque s devenue s quotidiennes, Tolla Je an Konan,direc teur ré gionald’Ecobankchargé dela gestion delaliquidité pourle s entrepris es dela zo ne Ue moa,déplor e par exempl e unmanqued’ac te ur s locaux .« Be aucoupd’entrepri ses dela cybersécurité n’ontpasencore comprisles enjeuxdes autres industries. No us av on s beso inde sp écialisation», ré clame-t-il.Encor e faudrait-ilquele s pr o fe ss ionnel s reconnaissenteux-même s l’importanced’uneprotection renforcée de leurs système s informatique s etde leurs données.
Malgré ces acquis,bienduchemin re steà parcourirtantbrouteur s et hackeur s continuentdeprospérer, se lonl’ex-ministr e du Nu mérique Roger Adom,qui estimaitenfévrier queduran t ce s cinqdernièr es anné es la cy be rc riminalit é av ait coûté 25 milliardsde F CFA (38millionsd’eur os )à la Cô te d’Ivoir e. Parailleurs,cepaysd’Afriquede l’Oues t nefigur e to ujour s passur la – cour te – lis te de s paysaf ricains ayantratifiéla Co nv ention de Ma lab o surla cy be rséc urit é et laprotec tionde s donné es à caractère pers onnel,adoptée en2014,et quiviseà renforceretàharmoniser le s législationsactuelle s de s État s membr es del’ Un ionafricaineet de s Co mmunaut és éc onomique s ré gional es (CER)dansledomain e dunumérique.
Au coursdescinq dernièresannées, lacybercriminalité a coûté à laCôted’Ivoire 25milliards de F CFA.
DE LA CRÉATION ÀNOS JOURS.
La Caisse Nationaled’AssuranceMaladie etde GarantieSociale (CNAMGS) estunorganisme de prévoyancesociale. Elle s’inscrit dans le cadredelaréformedusystèmeG abonaisde protection socialeinitiée parleGouvernement, envuede répondre au problème de la couverture du risque maladie desGabonai s. Elle est crééeen2007, parl’ordonnancen°002/ PR/2007du4janvier2007instituantunrégime obligatoire d’assurance maladieetdegarantie sociale en République Gabonaise.
En mettantenplace le régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale pour accompagner la populationGabonaisedans sesdépensesde santé, le Gabon aréalisé une avancéemajeure en matièredecouverture maladie universelle.
Ainsi,placée sous la tutelle du Mini stèredela Santéetdes Affaires Sociales, la CNAMGS a pour missions de:
g Garantirlacouverturemaladie à l’ensemble de la populationGabonaise;
g Assurerleservice desprestations familialesaux Gabonais EconomiquementFaibles(GEF);
g Distribuerdesaidessocialesde toutenature.
Fort decetteambitionet en raison de l’ampleur de la tâche, le Gouvernementa décidé de prendreenchargeprogressivement lespopulationsdanslecalendrierci-dessous:
g 2009 :prise enchargedesGabonais économiquement faibles (GEF);
g 2011 :prise en charge desagents publics ;
g 2014 :prise enchargedessalariésdu secteur privé 15ansaprès sacréation,laCNAMGSestaujourd’huiprésente surl’ensemble du territoire,
15ANS
AU SERVICE DU PROGRÈS ET DE LA SOLIDARITÉ
avecuntauxde couverture de la populationde 74%. Au lancement, la Caisse était présente dans 4provinces sur9, elleestaujourd’huiimplantéedanstoutlepays. Par ailleurs, la CNAMGSest enpartenariatavec451 professionnelsdesanté agréés,soit18,5%deplus qu’en2016. Parmices structuresagrééeson dénombre,165 cliniqueset centresmédicauxprivés ainsique126 hôpitauxet centres médicaux publics
FOCUS2020-2022
Acôté de cetteévolution,en ce quic oncernele domainede la couverturemaladie, la CNAMGS aréalisé un bond dans la distribution desaidessocialesdetoutenature auxGabonais Economiquement Faibles Ainsi, depuislalevéedesmesuresdelutte contrelaCovid-19, la CNAMGSvientenappui auxfamillesqui ontété frappéesparlaprécarité durant la pandémie.LaCaisse aaussiorienté sonaction en direction de la scolarisation desenfants vivant avec unhandicap, dans le butdefaciliter leur insertion socialeetleur intégrationdanslecursusscolaire traditionnel Cetteaction aimpacté plusde700jeunes (dont500 enfants) àLibreville et àl’intérieur du pays
Avec la mise en œuvredes ProjetsPrioritaires, le projet Solidarité CNAMGS aété déployésur le terrainet aapporté uneaideauxpersonnes du troisième âge. De même,cetteactiona permislamise en placed’uncentred’accueil doté d’unemédiathèque au bénéfice de cette population.Deplus, s’inscrivant dans la vision du Chef de l’Etatqui ainstituélagratuitédela priseenchargedes femmesenceintes,la CNAMGS ainitiéles campagnesdepromotion et de sensibilisation de celles-ci.
Ilconvientdesoulignerque leseffortsconsentisparlaCNAMGS sont le fruitdutravailréalisé au quotidienparprèsde730 collaborateurs en postesurl’ensemble du territoire auservice desassurés. Conscientede leur importance, la
DirectionGénérale ainitiéune politiquede valorisationdeleurstatutenmettant en place le Comité de Sécurité et de SantéauTravail (CSST).D’autresavancées significativesont étéenregistréesaubénéficedessalariésnotamment, la revalorisationdelarécompenseà la médaille dutravail.
Dans le butd’offrirlemeilleur service auxassurés, la CNAMGS anouédes partenariats avec lesprestatairesde santé pour réduirelenombre d’évacuationssanitaires, favoriseruntransfert de compétencesentrelesspécialistesetles médecins locauxmaisaussi permettreaux patientsdebénéficierdes traitements dans leur environnementde vie.
Symboledelasolidariténationale,proclaméeet voulueparles plushautesautoritésdupays, la CNAMGS s’est vueconfierlagestiondudon personnelduPrésidentde la République,Chef de l’Etat,de2,1milliardsdeFrancsCFA,pour venirenaideauxpopulationsfragilisées parles mesuresde luttecontrelapropa gationde la Covid-19 dans le pays.Pendant si xmois,les GEFont été,dece fait,soignésgratuitement. Ainsi,629.192 GEFontbénéficié de cettemesurepour un coût deprès de3 milliardsde Francs CFA, et la quotepartverséepar la CNAMGS aété de l’ordre de 9milliardsde FCFA,soitunesomme totale de12 milliardsde Francs CFA.
PERSPECTIVES
Ilest indéniable quelerôle jouéparla CNAMGSdans le volet socialetsanitairedes Gabonaisest àcejourprimordial.LaCaisse se positionnecomme unacteur stratégiquedu développementdupays. Pour mieuxcadrerson actionavec lesorientationsduGouvernement, dans la mise en œuvreduPland’Accélération de la Transformation (PAT), la DirectionGénérale amis enplacelesprojetsprioritaires. Ainsi, la CNAMGSentendlancerà l’horizon2023, l’opérationnalisationdu Fonds4 pour la couverture du secteur informeletdesprofessions libérales. Ce quilaferaitpasserà 95%dutaux de couverture de la population desassurés contre 74%actuellement, luipermettantainsi d’atteindre l’objectifdecouverturemaladie universelle: une CNAMGS plusprochedes populations etaucœurdu systèmedesanté du Gabon.
DONNÉESCNAMGS, ANNÉE2021
DIEGOAPONTE
Premierarmateurmondialdepuis cetteannée,MediterraneanShippingCompany a égalementannoncé, àlafindemars, avoiracquislesactifsdeBolloréAfrica Logistics.Enexclusivitépour Jeune Afrique, Diego Aponte, son PD G, revientsur l’actualitétrèschargéede l’opérateuritalo -suisse.
OLIVIERCASLIN, ENVOYÉSPÉCIAL À GENÈVEDepuisqu’il a prislasucce ss ionde so n pè re , Gianluigi,en2014, à la tête delaco m pagni e maritime Mediterranean Shipping Co mpany (M SC ),Die go Ap onte se montre économe dans ses prises de parole. L’opportunité de se rendre à Ge nèv e, po ur s’entreteni r une heure durant avec lepatron duleadermondialdutransport maritime, est donc decelles qui ne se refusent pas.D’autantque, depuisledébut del’année, l’actualité delacompagnieitalo -suisseest onne peutplus fournie. MS C,en effet, noncontent d’av oirdépas sé leda n ois Ma ersk pourdevenir officiellementenjanvier2022 le premierarmateurmondial, a égalementconfirméle31mars qu’il reprenait(sous réserve des validationsdesautorités de régulation) l’ensemblede s activitésportuaires etlogistiqu es de Bo llo ré Africa Logistics (BAL), pourunmontant de 5,7 milliardsd’euros
Son histoire avec l’Afrique est des plusriches,puisquelapremière ligne
ouverte par MSC, à lafindes années 1970, ralliaitAnversà Mogadiscioet quel’opérateur, en201 6, dou blai t laconcurrencesurlecontinent en étantlepremier à ose r mettre de s navires de 14 000 équivalents vingt pieds(EVP) po urde ss ervirlacô te ouest-africaine. Enmettantla main surle premier ré se au portuaire du continent, MS C franchitunenouvelleétape dans son développement touten re stant fidèleà une stratégiedehub port uai re qui a fait ses preuve sà Lo mé, etenconser va nt unecertaineculture du se cretqui n’a pa s emp êc hélacompagni e de s’ installe r enun pe u plusdecinquante ansau sommetdel’industrie maritime.
JeuneAfrique : Le groupe Bolloré a surpris l’ensembledusecteur enconfirmant,en octobre 2021, sa volontéde vendre ses activités africaines regroupéessous la marque BAL . Depuiscombien de temps suiviez-vouscedossier chez MSC?
Diego Aponte: Ilexiste une relationdelonguedate entre les familles Bo lloré etAponte, hi erentre mon pè re et V in c ent,parlasuite entre Cyrilleetmoi-même. Nous av ions plusieu rs foisaffirméque , siun jourles installationsdeBALétaient mis es surlemarché, nous se rion s intéresséspourles reprendre, etils le savaient.
Ce sont eux qui vousont approché à lafinde2021 ?
C’est en effetplusoumoinscequ’il s’est passé, grâce à cetterelationde longue date.
Et vous avezdoncsaisi l’opportunité qui se présentait à vous ?
Toutàfait. Notre secteur seporte actuellementtr ès bien,etgrâce à lacrois sa ncecontinuequi a été la nôtre ces dernières décennies, nous disposionsdes finances nécessaires à la réalisationd’une telleopération. Dansuncontext e d’appeld’offr es international , le s installationsde BALauraien t pu éc houe r dan s
« Nousnousinscrirons dansla continuité de ce que Bolloréa bâtienAfrique »
le port efeuilled’uncapital-investisseuroud’unfonds souverain, et je ne pense pasquecelaauraitété une bonneoption,ni pourla continuité de s activités de BALni po ur l’Afrique.
Pour 5,7 milliards d’euros, beaucoup estiment que MSCa fait une bonneopération.
J’entendsdire quenous avonstrop payé ! Je croisdemoncô té que le s deuxparties sontinfinegagnantes, autourd’unprixque j’estime très correctpourlafamille Bolloré etacceptable pournous.
L’Élyséeaurait poussé pour que CMA-CGM remportela mise, tout en voulantabsolument éviterle chinois Cosco. MSC sembledonc être lasolutiondecompromis laplussatisfaisante pour toutle monde…
No us so mme s incont es tablementunetrès bonne solution pour la France, puisquelesiè ge deBAL ainsiquel’ensemblede son personnel re stent à Pute aux , enbanlieue parisienne.À nousdemontrerque nous sommes lameilleure solution, surtout pourl’Afrique.
Qu’est-ce quia motivé MSCà réaliser cetteopération ?
L’Afrique occupe uneplaceimportante dans l’histoire de MS C. Nous sommes aujourd’hui numéro unsur lemarchéconteneuris é mondialet nous so mme s enpas se dedeveni r leadersurlecontinent avec lerachat deBAL Ce t in ve st is se mentdoit assurernotr e crois sa nce à trave rs lecontinentennous permettantde nousappuyer surdes infrastructures dequalité, capables de soutenirl’efficacité denos activités maritimes.
La pr od uctivit é de s te rminaux portuaires africains est fondamentale pourunarmateurcomme MSC. Notrecrainteétaitd’ailleursde voir partirce s installationsentr e le s mainsdequelqu’u n quiauraiteu unevisiondifférente, autourd’une stratégiedavantage axée sur laprofitabilité quesurlaproductivité. Avec cette opération, MS C confirme son intérêt pourl’Afrique, continentdu futur, dontle potentiel est immense etdontnous voulonsaccompagnerle
développement économique, démographique et socialattenduces prochaines décennies.
L’accord conclule 31 mars reste encore soumis à l’approbation d’uncertainnombre d’autorités de régulation.
Plusieur s juridictions so nten effetconcerné es , esse ntiellement enAfriqu e. Le contratderacha t d’actionsquenous avonssignédoit encore être validéparcertaines autorités delaconcurrenceenAfriquede l’Ouest etenAfriquedel’E st, ainsi qu’en AfriqueduSud.
Et avez-vous besoinderassurer les pouvoirs publics des pays concessionnaires quant à vos intentions ?
Danscertainscasdefigure, nous
Nousvoulons optimiser laproductivitédenos terminauxpourquenos naviresrestent à quai le moins longtempspossible.
avons besoin du consentement des autorités lo cales. Nous avonsdonc prévu,chezBALcommechez MSC, d’aller re ndre visite ce s prochains mois à ces différentes autorités, dans lebutd’obtenirleur aval,mais également pournousprésenteretleur expliquernotre vision. Les concessions portuaires restent stratégiques pources paysqui voientleurPNBet leurcroissance économiquepasser parleurs terminaux.Il est doncimpératifque toutlemonde soit à l’ais e avec notre arrivée etconvaincuque nous venons pourles bonnes raisons.
Que comptez-vousleurdire?
Qu e nousentendonsnousinscrire dansladroite lignedecequela famille Bolloréa bâtienAfrique, tout enexpliquantquenousne venons pas pourexercer unmonopolesurle continent. Notre groupe jouitd’une bonne réputation,etnous sommes enpasse de reprendre un portefeuille
déjàtrès bien géré que nouscomptons seulementaméliorerlàoùcela serapossible L’habitudede MSC est dedévelopper ses activités, pasdeles voir stagner.
Ce rachat s’inscrit-ildansla logique d’intégration verticale chère, cesderniers temps, aux armateurs qui investissentdans l’aérienoulalogistique terrestre?
Chacuna sa propre stratégie. La nôtr e s’appuiesurde s inve st is sements lourds pouraméliorerla productivité des terminauxetdoncde nos lignes maritimes etnonpasuniquement pourengrangerdes bénéfices. Notre activité principale reste en effetmaritime, etc’està bord de no s navires quenousdevons réaliser nos résultats financiers.Dansle contexte actueldehaus se duprix dubaril,laprod uctivité de s port s es t enco re plusimportante. No tre ambition est doncd’optimiserlaproductivité deces terminaux pourque no s navires re stentà quailemoins longtemps possible C’est lalogique industrielle d’unarmateur, pas toujours celled’unopérateur portuaire.
Comment l’intégrationdeBAL danslegroupe MSC va-t-elle se dérouler ?
No us a llonsco ntinue r de gé re r ce s installations avec la volonté de se rv iraumieuxno s client s dans toute leurdiversité, engardantBAL commeune soc iété indépendante dugroup e. No usallonsconser ve r leseffectifs ainsi quelemanagement tel qu’ilexiste aujourd’hui,cedernier devantjus terendre de s comp te sà unnouvel actionnaire qui s’appelleradorénavantAponte etnonplus Bo llor é.Un e nou ve llemarque va vo irle jo ur à cour t te rme, avec un nouve aulo go qu’il es t encore trop tôt dedivulguer. Maisnous n’avons pasl’intention d’intégrerBALdans MSC, nouscomptonsplutôt trouver lessynergiesàmettreenplace avec nosfiliales pouréviterlesdoublons etle s surinve st is se ment s surcertaines installations.
Pensez-vousdéjà à vous séparer decertainsactifsdu portefeuille deBAL ?
Non, toutnousintéresse, même
le s conce ss ionsdontle po te ntiel peut sembler limité. Nous essaierons de relancerles terminauxquifonctionnentmoinsbienenfaisant tout cequi est en notre pouvoir pour leur apporter davantage de volumes grâce à nos lignes maritimes.Endisposant d’un réseau portuaire et terrestre de premierplan à travers lecontinent, nous pourronsintensifiernotre présencemaritimeetdonc renforcer la connectivité del’Afrique avec le reste dumonde.
Êtes-vousvraimentintéressés par les concessions ferroviaires?
Nous avonsenEurop e unevraie expertis e ferroviaire de s marchandises,maispasdespassagers,nous allonsdoncdevoirtrès rapidement entrerdanslevifdusujetsurlafaçon d’améliorer les services. Maisnous entendonsle s conser ver, le s développerparl’inve st is se ment, po ur ainsidisp ose r d’unoutilefficace, susceptibled’accompagnerledéveloppementdenos activités. C’est un secteurtrès compliqué, notamment quandil n’est pasadosséà uneligne
maritime régulière. Je suis persuadé quenous pouvonsrapidementapporterdela valeurajoutée aux réseaux existants. À nousdenousappliquer à trouver les meilleures synergies pour que1+1 puissentfaire3 quandcela est possible.
Commentcomptez-vous vous organiserà Lomé, oùles deux opérateurs appartiendront à MSC?
No tr e but n’es t pasd’av oir une pos itiondominant e qui po urrait pénaliser tel ou tel ac teur. Ilexiste uneautorité portuaire dont le rôle est justementde réguleretde s’assurer que toutlemonde puisse opérer normalementdans se s bassins Le te rminal gé ré pa r BALconser ve ra son indépendance opérationnelle, avec un DG àLoméplacé sousla responsabilité de son PD Gà Puteaux , commec’estactuellementlecas. Les deuxentités n’aurontpas vo cation à se faire facemais à se compléter. Avec letransbordement,l’ampleur des volumes manutentionnés surle Lomé Container Terminal[LCT]nous
empêchede servird’autres armateurs que MSC. Ces derniers vontdoncsur le s installationsdeBAL , etil n’ya aucuneraisonquecelachange. Nous n’exercerons a ucu ne influenc e en matière de politique commercialeet detarifsnisurla gestiondu terminal pourfaire en sortequ’ilsubsiste une réelle différenciationentre les deux opérateurs portuaires.
La vente effective est annoncée pourlafindu 1er trimestre de2023. Est-celetemps nécessaire pour boucler l’ensembledudossier?
No us av onsdécid é d’accorder le temp s dontle s autorités auront besoin. Pas questiondebrusquer les cho ses, maisbiendeprendre tout le temp s néce ssaire pourconclure aumieux cette transaction. J’ai bon espoirque tout soit terminé avantla findecette année, enfonctiondes décisions prises parles autorités de régulation
Le développementdu groupe Bolloré a toujourspu s’appuyer surun réseau d’influence
uniqueà traverslecontinent. Pensez-vousaujourd’huidisposer de tels relaisenAfrique ?
La familleAponte n’est certes pas aussiconnuequelafamille Bolloré enAfrique, mais MS C es t reconnu dans lemondeentier, etdoncsur le continent,commel’un de s principauxopérateurs de réseauxintégrés detransports. Notre stratégieindustrielledoit résonner avec les attentes de s po uv oir s public s africains puisqu’elle consisteàaméliorerles infrastructures terrestres, portuaires etferroviaires. L’influence se bâtitsur laconfianceetleprofessionnalisme dontunopérateurfaitpreuve dans la gestiond’infrastructures fondamentales dansle développement économiquedes pays,etdoncducontinent. Et,dans ce sens,notre visiondevrait conco rder avec celle des au torités africaines.
Cette opération derachat est intervenue à unmomentoùBAL connaissait quelques difficultés judiciaires à Loméet à Conakry, oucontractuelles à Douala. Quelle était l’approchede MSC surces dossiersdurantlesnégociations ?
Ceso ntde s problème s hérit és d’uneautre ép oq ueetquiontété gé ré s pa r le gr oup e Bo llor é. MS C reprendungroup e très bienorganisé, selondes standardsélevés qui
TerminalInvestmentLimited (TIL) puisse rapidement reprendre la gestiondes quaisquilui revient.
Vousparliez plustôt des relations existantentre les familles Bolloré et Aponte. Est- ce que cela a jouédurantles négociations ?
Ilexis te entre no s deuxfamille s unevraie relationd’amitiéetde respect quiexpliquequeles discussions sesoientpassées de manière aussi élégante. Nous avons réalisé entrois moisuntravaild’audit,que seulela confiance réciproque a rendu possible. Le travail a ainsiétégrandement facilité, je pense pouvoirl’affirmer, du faitquelafamille Bolloré n’étaitpas prêteà vendreà n’importe qui,mais bien à celuiquigarantissaitunecontinuité dansles activités dugroupe.
De quanddate cette relation ?
Il a suffique nousnous serrionsla mainlors d’undéjeuner pourentérinerl’accord quenous venions de négocier
L’année2022 adémarré en fanfarepour MSC puisque, enplusdemettre lamainsur lepremier réseau portuaire d’Afrique, lacompagniedevenait enjanvierlepremiertransporteur deconteneurs du monde, en àpeineun peu plusdecinquante ans d’existence. Qu’est-ce que celasignifiepour MSC et son fondateur, IlCapitano ?
se ro ntencore re nforcé s pa r notre arrivée. Quant au dossier de Douala, il ya une réalité qui s’impose : celle d’av oirgagnél’appeld’offr es en 2020, alors qu’aujourd’huinousne disp osons toujours pasde s clé s du terminal. J’espère quela reprise de BAL va nousdonnerl’occasionde discuter avec les autoritésportuaires de Douala pourqu’elles honorentleur partie ducontratetque notre filiale
No s deux pè re s se connais se nt depuisplusdetrent e ansetont conser vé, durantcette période, des contac ts plusoumoins ré guliers, mais toujours constants,notamment lorsque Bolloré possédait également lacompagniemaritime Delmas. MSC est depuistrès longtemps unclient significatifde Bolloré, surles terminaux, dansletransit. Je connais d’ailleurs personnellementCyrilledepuis denombreuses années, cequinousa permisdemenerles négociationsen toute confiance, sousl’œil toutaussi confiantdeno s pè re s re sp ec tifs.
Celalui a faitévidemmentextrêmementplaisirenmême temps que cel a nous re mplis sa itd’unefier té bien légitime.Nous avonseneffet grandid’unemanièr e fulgurant e, grâce à notre visionetautravail réalisé parnos 110 000collaborateursà travers lemonde, auxquels je dédie cette réussite.
Votre croissance a été jusqu’à présent essentiellement organique. Avec cette première opérationderachat externe, inaugurez-vousunenouvelle stratégie ?
Absolumentpas. Notre force a justementété decroître eninterne. C’est notre ADN, etnousdevonsle respecter. Maintenant,lefaitdedisposer de liquidités nou s pe rmetde ré aliser certainsinvestissements,mais toujour s corrélé sà notre industrie
MSC reprend ungroupe trèsbienorganisé,selon des standardsélevés qui serontencorerenforcés parnotrearrivée.© RENA UD VA N DER MEEREN POUR JA
LEGROUP EO MOA INAUGUR EUNH UB TECHNOLOGIQUE DE SPAIEMENT SÀL OMÉ
C’estenprésencedeMadame Rose KayiMivedor,laMinistrede laPromotiondel’Investissement,représentantMadameVictoire Dogbé,PremierMinistredu Togo,etduDirecteurGénéralduGIMAC etdereprésentantsduGIM-UEMOA,queleGroupeOMOAainauguré ofciellement,le12maidernier,safilialeOperator Payment System. Le premiercentreprivédeprocessingetdecartesen Afriquesubsaharienne estunvéritableHubtechnologique,qui ofredessolutionsdepaiement digitalescléenmain,complètesetsécurisées.
Cecentreestdotédesdernièrestechnologies etcertifications,notammentlacertificationPCI DSS,relative àlaprotectiondesdonnéesliées àlacartebancaireetrépondégalementaux exigencesréglementairesdelaBEACetdela BCEAO. Ildispose d’un niveaudenormes etde sécuritéinégalépouruncentreprivémaiségalementd’unpersonneldédiéhautementqualifié quiinclutdenombreux Togolais.
PANELS, ATELIERSETNETWORKING
La cérémoniedelancementofcielde lafilialeOperator Payment System ainclusplusieurspanels. Le premier,surle thème «L’enjeu dela démocratisation etdel’accessibilitédespaiements», acomptésurlaprésenceduProfesseurAkodah Ayewouadan,Ministre delaCommunicationetdesMédiaset Porte-paroledugouvernementtogolais.Deuxautrespanelsontétéconsacrésau «Paiementdigitalpourfaciliter l’inclusionfinancière »età«Lasécurité,lesnouveauxdéfisetenjeuxdans uncontexteenforteévolution». Plusieursateliersontétéorganisés danslebutderetracerlevéritable parcoursd’unclientd’unebanqueou d’uneinstitutiondemicrofinance(enrôlement,personnalisationdescartes,retraitavecousanscartes,alimentation wallet,dépôtd’espèceetdechèques surle GAB). Au total,plusde140personnesontparticipé àl’événement, dontlesclientsduGroupeOMOAen provenancededixpaysd’Afriquecentraleetdel’Ouest.
UNE GAMMEDESOLUTIONS
Operator Payment Systemproposeune ofre globaledeservicesetdessolutionsinnovants :
-Une ofrecomplètededigitalbankingbasée suruneapplicationmobile s’interfaçantsimplementaveclesenvironnementstechniquesexistantsgrâce àsapasserelleAPI ;
-Unesolutiondee-walletpermettantderapprocherdavantagelabanque àsesclientset d’élargirainsisabasemarchandegrâce àdes servicesdetypetransfertsd’argent,paiement defacture,retraitsanscartes,etc. ;
-Dessolutionsdigitalesdegestionetdemanagementduparcd’ATMetdeTPEafind’accroitre letauxdedisponibilitédeséquipementsetde renforcerl’imagedebanqueperformante ;
-Une ofredepersonnalisationdecartespermettantdegarantirunprixuniquepourune prestationsur-mesureavecunelivraisonsurle lieudésigné parleclient.
AU SERVICEDUDÉVELOPPEMENT
L’activitédecettefilialed’OMOAs’inscrit parfaitementdanslamiseenœuvredelastratégiede digitalisationdénommée «TogoDigital2025 », uneprioritéstratégiquedeSonExcellenceMonsieur FaureGnassingbé,président du Togo. L’objectifprincipalestdetoucherlespopulationslesplusvulnérablesetdeleurpermettre d’accéderauxmoyensdepaiement,même dansleszoneslesplusreculées.Inclurecette frangedelapopulationdanslesecteurdes servicesfinanciersformelsaméliorerait non seulementleurqualitédeviemaiscontribuerait également àrenforcerlessystèmesfinanciers eux-mêmeset àmieuxcalibrerlespolitiques gouvernementalesd’accompagnement. «Ilest prouvéquelessystèmesfinanciersinclusifs contribuentà réduirelesinégalitésderevenuset àsoutenirlacroissanceéconomique » expliqueBart Willems,DirecteurGénéraldu Groupe
et avec l’objec tifde renforcerle groupe, pasdelediluer. D’oùnotre intérêtdevantlapriva tisatio n en ItaliedelacompagnieITA Airways.
Cetteposition de leader va-t-elle vous pousser à ouvrirun peu plus les livres decomptesenmême temps que lecapitaldugroupe?
Il n’ ya pa s dechan ge ment à attendre dececôté-là. Nous avonsla chanceetleluxe d’être unecompagnieprivée, et ce n’est pasparceque nous somme s devenus numéro un quenousallonscommuniquerno s chiffre s etdévoilerno tre stratégie Nous avonstravers é de s moment s difficiles,maisnousnousen sommes toujours sortis sans avoirà faire appel auxmarchés. C’est un avantage que nousentendonsconserver.
Justement,comment avez-vous traversé la périodedu Covid-19?
Nous avons veillé à toujours assurer lacontinuité des opérations. La situationétait pourtanttrès préoccupante lors delapremière vague, en Asie, puisque, du jouraulendemain, nous enregistrionsunebaisse de 17 % denos activités cargo pendantquela partiecroisière s’effondrait. Ce qui nous a permisdenous rendre compte quequandlaChineferme ses usines il n’ya plusrienà transporter. Une
foisqu’elles ontété rouvertes,l’effet a été immédiatetmultiplicateur. Nous avonsdûfaire faceà uneexplosion delademandemondialedetransport s debiensdeconsommation. L’ensembledes armateursa doncdû se montrertrès agile etmettretoutce quiflottait à disposition. Le monde entier a alor s ré alis é l’importance du secteurmaritime dansl’économi e mondiale Per so nnenenou s connaissaitvraiment,alors queplus de 90 %du commerce international se fait par voiemaritime
Cette explosiondelademande a provoquéunehaussetrès élevée des taux defret. Est- ce selon vouslafindela « globalisation heureuse» qui, pendanttrente ans, s’est justement appuyée sur des coûtsdetransport très bas?
No usne re trou ve ro nscertainementpa s le s tarifsd’avant-pandémie, tropbasde to ute façoneten dehors de toute logique, notamment au regarddes besoinseninvestissements des armateurs. Le s fluxévoluerontun peu,maisl’Occidentne va pas se réindustrialiser. L’Europe etles États-Unisne peuventpasêtre compétitifsfaceauxproduits fabriqué s en Asie L’Afriquea certainementun rôle à jouerenlamatière si elle réussit son industrialisation,
comme je veuxlecroire. Aujourd’hui, nousfaisonsface à unengorgement de s te rminaux , notammentaux État s-Unis,amplifiédanscertains casparle manque demain-d’œuvre
leGNLsont à l’étude.
portuaire. Nosservicessontralentis, le s navires commele s conteneu rs bougentmoins vite, il enfautdonc plus, mais il n’y en a pas. Le s taux sont toujours élevés mais, à partirde 2023, beaucoupdenouvelles capacités vontentrersurlemarché
MSC doit réceptionner à lui seul plusde800000 EVP decapacités supplémentaires ces prochaines années.Enprévisionde quoi ?
De l’améliorationdecertainsde no s se rv ice s existant s etdudéveloppementdenou ve lle s lign es maritimes. Nousallons également enprofiter pour retirerno s navires le s plusâg és L’ idé e es t dedisp ose r dedava nta ge decapacités sur une flotte modernisée, notamment dansl’optiquedeladécarbonation de s navir es . La qua si-t ot alit é de s navires que nousallonsprochainement ré ceptionnerdevraient marcherauGNL [gaznaturelliquéfié]. No tre obj ec tif, c’es t zéro ém ission nett e d’ici à2 050.P our y arrive r, nouscontinuonsd’étudier d’autres carburants alternatifs,encollaboration avec le secteurénergétiqueetles autres industries.
Qui va payer les dizaines de milliards nécessaires pour décarbonerlaflotte mondiale?
Le s armateurs feront te chniquement to utlenéce ssa ir e puisque nous n’avonspasd’autre choix, mais lecoûtdece s inve stissements sera supporté par nos clients,qui,infine, les répercuterontsurles consommateurs.
Pouratteindrenotre objectifdezéro émission netted’ici à2050,d’autres carburantsalternatifs que
AVIS D’EXPERT
TaxAfricaNetwork(TAN) RogersHouse,5,PresidentJohnKennedy street,Port-Louis,Mauritius www.taxafricanetwork.com
Af ricains.
Créédébut2022, TANa étépenséetconçupour s’inscriredansla mutationdupaysageéconomique ducontinent.Ce réseau aété fondépardesprofessionnelschevronnésdelafiscalitéenl’Afrique,dotés d’unericheexpérienceen fiscalitéinternationale.Ces professionnelscomptentdes décennies d’expérience dansdescabinetsfiscauxinternationauxdepremier plan,travaillant surdesprojets et desinvestissements complexessurle continent.
Ryan Allas,PrésidentduComitéExécutifdeTAN, estime que «lesmembresdu réseau TANs’engagentà créerun réseaufiabledansdifférentspaysafricains ayantpour mandatspécifiquede fournirdessolutionspersonnalisées auxentreprisesdumondeentier».
Le réseau offredesopportunitésentermesdepartagerdesconnaissances, d’expériencesetdebonnes pratiques en matièrefiscaleainsiqu’uneplate-forme dediscussionssurdessujetsfiscauxinternationaux actuelsimpactantlecontinent.LesecrétairedeTAN, Maname Fall aainsidéclaréque «cecadre d’échanges, d’expérienceset d’opportunités d’unepart,etderéflexionetde formation d’autrepart,seracertainement uneplateforme d’innovation, d’auto-évaluationet d’excellence».
LesmembresdeTANsontconvaincusqu’entantqu’acteur de l’environnementjuridiqueetfiscal,lacontribution duTANaudéveloppementducontinentrésidedans sonsavoir-faireetsacapacité àprendreenchargedes sujetsfiscauxetjuridiquescomplexes liés àl’Afrique à travers lamiseencommundesapropriétéintellectuelle.Selonsontrésorier,OlivierRwamasirabo,« TAN estuneplateformepassionnantepourprésenternos capacitésfiscalespointues àl’échelleinternationale. Elleestdestinée àdevenirle réseaufiscalleplus robusteetfiable àtravers lecontinent»
leadsglobal.org
me.com
Ta xAfrica Ne twork(TAN)estlepremier ré seaupanafricaind’expe r tsenfiscalité néen Af riqueet déve loppépar de sManame Fall Secrétaire Sénégal SOJUFISC manamefall@ Serge MbaBekale Viceprésident Gabon LeadsGlobal serge.dimitrimb@ RyanAllas Président Mauritius Rogers Capital Tax SpecialistServices Ltd ryan.allas@ rogerscapital.mu
Post-Scriptum
Georges Dougueli
Lesmots à l’ère duboniment
Il semble quel’époque soitaux mots-valises, auxexpressions passe-partoutetauxlocutions fourre-tout.Elles fontlemieldu langage courantdecheznous. Mais, à force, on touchelefond de l’indigencelangagière. Tenez, comment appelle-t-onune jeune femmed’Afrique francophonequi faitcommercede ses charmes et l’assumecrânementsur ses comptes Facebook etInstagram ? Une « influenceuse ».
Ce douxeuphémisme est porteur d’uneinjusticed’autantpluscruelle qu’ildésigne à lafoisles« mangeuses decrottes» del’affaire DubaïPorta Pottyetles vraies influenceuses du web, ces femmes estimables qui, grâce à leurexpositionsurinternet, exercentuneinfluencesurceuxqui les suiventetoriententles décisions d’achatdeces derniers.Oh,les vraies influenceuses ont bien tenté de résister, de se protéger decet amalgamedisgracieux. Elles ont essayé, en vain,d’atteler lenom commun à unpréfixe:« sex-fluenceuse ». Fastidieux. Elles n’ontpas rencontré davantage desuccès en y accrochantuncomplément : « influenceuse du sexe » est bien trop longettropconnoté pour s’intégrer danslelangage courant.
Quelleidée ! Qui désire vraiment tracer la provenancedel’argent dépensé sanscompter par nos ambassadrices de charme? Sinous nousabonnons par dizaines de milliers à leurs pages, c’est enspectateurs d’uneviedont nous rêvons pournous-même. Ce mirage, nous leprenons tel queletlepartageons sanshésitation avec d’autres
Les influenceuses partagent l’espace public avec d’autres nouveauxacteurs quionttapé dans l’œildemafille. « Dis,papa, ça veutdire quoi lepanafricanisme ?» Évidemment,elle n’a pas cruun mot dubla-bla embarrassé que je luiai servi: cette vision sociale, économique, culturelleet politique d’émancipationdes Africainsetun mouvementvisant à les unifier Ça, c’était avant, aux temps lointains de Kwame Nkrumah etde ses semblables,ces pacifistes naïfs. Aujourd’hui, ce n’est pasceque la
gamine voitauxinfos! L’inventivité d’unenouvelle générationd’afrodescendants l’a conduite à décréter que le panafricanisme est une « urgence».Sûre qu’elle est de savoircequ’ilfautfaire pourlibérer les Noirs des chaînes mentales del’esclavage et du colonialisme. L’idéologie sous-tendun mouvement divisé en tendances concurrentes Certaines attaquent des musées pour récupérer les œuvres d’art africaines qui y sont exposées, d’autres brûlentdes billets defrancCFA ouexpulsent des journalistes quionteule malheurdeleurdéplaire.
Amalgame
Siles mots ne veulentplusrien dire, nous pouvonsnéanmoins leurfaire dire n’importe quoi Le phénomène n’a pas échappé aux politiques qui s’en sont saisis pour faire avaler toutessortes de bobards au peuple. Endémocratie oudans les régimes autoritaires, l’obsession est lamême : qui perd le contrôle de laparole perd le pouvoir. Il n’ya qu’à voirles armées de cybermilitants chargés de poster des commentaires favorables aux régimes – quitte à déformerla vérité –, touten se tenantprêtsà défendre le pouvoir quandcelui-ci est critiqué.
Peut-être qu’un jour « panafricaniste » deviendraunmot soufflet, uneinsulte, ou uneinfraction pénalefourre-tout, à l’instarde « terroriste ».Bienmalin est celui qui pourraitendonnerunedéfinitiondéfinitive. Le termedésigne indifféremmentun séparatiste anglophoneau Cameroun,un membre d’ungroupe politico-militaire au Tchad,ou,au Bénin,une candidateà laprésidencedisqualifiée. Plusc’est gros, mieuxçapasse.
Siles mots peuventdire une chose et son contraire, comment distinguerlevraidufaux ? Commentévaluerlasincérité etla bonnefoiquandnousne sommes plussûrs du sensdes mots ? Cette zonegrise est le paradisdes« serial menteurs» etautres complotistes,quiprospèrent à l’ère du boniment,cette époqueoùledébatpublicdéconsidère larationalité.
L’obsession est partout lamême : qui perd le contrôle delaparole perd le pouvoir.