N° 97 - MARS-AVRIL 2022 - 7 €
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SEMIS DE PRINTEMPS
Économies d’azote, d’eau, de carburant… la nouvelle donne de 2022 nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali
PULVÉRISATION
Une aubaine pour l’agriculture ? Cap sur la précision
POMMES DE TERRE
Les leviers contre le mildiou
ISSN 2112-6690
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
L A S O L U T I O N D E P U L V É R I S A T I O N U LT R A L O C A L I S É E
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ÉDITO
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
Le grand chamboule-tout
N
e vous l’avais-je pas indiqué dans le précédent numéro ? Quoi de plus incertain que le prix des productions agricoles à la moisson suivante ? Se projeter si loin n’est même pas nécessaire : bien malin celui qui saurait prédire de quoi demain sera fait. Difficile, en effet, de ne pas évoquer la guerre en Ukraine et ses conséquences. Prix des matières premières, de l’énergie, des produits agricoles, de l’engrais… tout explose. À tel niveau que l’industrie des agroéquipements s’en trouve une nouvelle fois perturbée, entre retards de livraison et difficultés d’approvisionnement. Le contexte actuel est un exemple de l’adaptabilité dont doivent faire preuve les agriculteurs. En dépit des conflits qui ont cours dans le monde, ils s’efforcent coûte que coûte de produire de la nourriture pour alimenter la population et ne pas ajouter des famines aux difficultés actuelles. Avec le printemps, le retour du travail au champ dicte son rythme et ses priorités. Chacun affine sa stratégie en matière d’interventions, de programmes fongicides et de fertilisation. Les leviers sont multiples et, il faut le dire, plutôt synonymes d’un équilibre précaire déstabilisé dès qu’un paramètre évolue. D’où la nécessité de sans cesse se réinventer. Sans oublier que le métier a aussi besoin de redorer son blason auprès du grand public. L’équation est complexe, même si les nouvelles technologies sont vouées à favoriser la réactivité, faciliter le travail et donc sécuriser la production. Outils numériques, stations météo, OAD, etc. sont ainsi devenus indispensables pour aider à détecter les maladies et prévoir les risques. Combattre les attaques coûte souvent très cher, alors mieux vaut avoir des atouts en mains. Prenons l’exemple du mildiou qui, s’il n’est pas maîtrisé, peut détruire 100 % de la récolte. Des solutions existent bien mais, finalement, quoi de mieux que l’expérience et le partage pour lutter et s’épauler ? C’est pourquoi Terre-net Le Magazine met en exergue un jeu de clefs afin de vous aider à y voir clair et surtout, à prendre les décisions les plus adaptées à votre exploitation. Bonne lecture ! Sébastien Duquef
Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT 1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 97 – Mars-avril 2022 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Antoine Humeau/ Adobe Stock/Arvalis-Institut du végétal Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t Éthique1
Éthique2
Remise des certificats d'envois postaux
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Annonceurs & Agences
Lecteurs
MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 3
SOMMAIRE
N° 97 - MARS-AVRIL 2022 - 7 €
Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr
SEMIS DE PRINTEMPS
Économies d’azote, d’eau, de carburant… la nouvelle donne de 2022
N° 97 Mars-avril 2022
REPÈRES
t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
PULVÉRISATION
6 Bon à savoir 8 Agenda 9A doptez la réalité augmentée !
Mode d’emploi
10 D écryptage : la transition énergétique
P. 9 Adoptez la réalité augmentée !
POMMES DE TERRE
Les leviers contre le mildiou
Mode d’emploi
ISSN 2112-6690
Une aubaine pour l’agriculture ? Cap sur la précision
12
10
est-elle une aubaine pour l’agriculture ? ANTOINE HUMEAU
TENEZ-VOUS PRÊT
12 A ides pour investir, stockage,
concertations… les mesures du Varenne de l’eau 14 L es 6 conseils de Vincent Tomis pour préserver la qualité du sol 16 TEMPS FORT
16
Pulvérisation : cap sur la précision ADOBE STOCK
22 É conomies d’azote, d’eau, de carburant :
la nouvelle donne des semis 2022
PARTAGE D’EXPÉRIENCE 32 TEMPS FORT
Pommes de terre : différents leviers pour limiter l’impact du mildiou 38 E ssai : le semoir Chrono 512 de Maschio Gaspardo
ADOBE STOCK
DOSSIER
22
BRÈVES DES CHAMPS
ANNONCES D'OCCASION
50 S élections de matériels
de seconde main
Est joint à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Duraplas.
4/
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
48
MASCHIO GASPARDO
38 ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL
32
DLV
du sol et de semis s’adapte à l’évolution des pratiques 42 L es premiers rayons de soleil signent le retour au champ ! 43 Shopping 44 P rêts à donner la clef de vos champs aux coopératives agricoles ? 45 É clairage : la loi Sempastous, urgente pour orienter les terres vers les jeunes 46 9 3,8 % des conducteurs d’engins agricoles ne bouclent pas leur ceinture 47 Vu sur le Web 48 F arm Machine 2022 : innovations, productivité, confort… même par temps de pandémie, elles en ont sous le pied !
FDCUMA 640
40 E n photos : le matériel de travail
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REPÈRES Bon à savoir
Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr
FNEDT
La saison des travaux dans les champs va commencer et « le prix du GNR est à 200 % de plus que l’année dernière », déplore Gérard Napias, président de la Fédération nationale des entrepreneurs de travaux agricoles (FNEDT). Face à la flambée des cours du pétrole, l’organisation a alerté le 9 mars sur la forte hausse des charges et la menace qui pèse sur les entrepreneurs s’ils ne parviennent pas à répercuter correctement ces variations sur leurs factures. « À noter aussi que le secteur a connu, l’année dernière, des ruptures d’approvisionnement dans les chaînes logistiques des constructeurs, ajoute Guillaume Le Gonidec, chargé des travaux agricoles à la Fédération. Le plan France relance a néanmoins permis à certains industriels de l’agroéquipement de renforcer leur marge. » Entre 2021 et 2022, la hausse des prix s’observe sur tous les postes : + 17 % à l’achat de la machine agricole, + 5 % sur les tarifs des primes d’assurance, + 4,5 % sur la main-d’œuvre, + 5 % sur l’entretien et les réparations, + 22 % sur les pneumatiques… Avant la guerre en Ukraine, les carburants et lubrifiants avaient déjà progressé de 60 % à mi-février, par rapport à un prix moyen
ADOBE STOCK
Flambée du pétrole et rupture d’approvisionnement menacent la saison
de 70 centimes le litre de GNR. « Finalement, aujourd’hui, on est à + 170 % », indique Guillaume Le Gonidec.
MOTORISATION
ADOBE STOCK
LES ÉNERGIES ALTERNATIVES AU SECOURS D’UN AVENIR PLUS VERT Face aux limites et au coût du tout-pétrole, les principaux tractoristes se penchent de plus en plus vers les solutions alternatives. Après avoir dévoilé son tracteur électrique e-100 en 2017, Fendt se tourne dorénavant vers l’hydrogène pour motoriser les modèles de plus forte puissance. JCB et de New Holland, quant à eux, ont respectivement choisi l’hydrogène et le méthane. JCB avait présenté ses engins à hydrogène lors de la Cop 26 à Glasgow, fin 2021. Le Britannique investit 100 M£ dans le développement de moteurs à hydrogène ; 150 ingénieurs y travaillent quotidiennement et ont pour objectif de commercialiser les premières unités dès la fin 2022.
ENVIRONNEMENT
Julien Denormandie appelle à « investir dans des crédits carbone agricoles français » XAVIER REMONGIN/AGRICULTURE.GOUV.FR
Pour atteindre l’objectif européen de la neutralité carbone en 2050, la France veut amplifier le stockage agricole du carbone et invite les acteurs publics et privés à investir dans les crédits carbone agricoles nationaux. Le gouvernement estime que la demande mondiale pourrait être multipliée par 15 d’ici 2030, et par 100 d’ici 2050, mais déplore que « seul 1,5 % des crédits mondiaux » soit aujourd’hui générés sur le territoire européen. La marge de croissance se situe dans le secteur agricole, qui représente actuellement moins de 0,1 % des crédits carbone mondiaux. 6/
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
420 000 t
L’Égypte a acheté 420 000 t de blé pour livraison en mars. Le Gasc, organisme national d’achat de céréales, a retenu des blés d’origine ukrainienne, roumaine et russe. Le prix moyen est de 348,94 $/t C&F, contre 361,27 $/t lors du dernier appel d’offres. Sur cet appel d’offres, la France était compétitive en base FOB (prix de la marchandise, sans le coût du transport ni les assurances et les taxes d’exportation), a relevé le cabinet Agritel. Mais elle a été pénalisée par le différentiel des coûts de fret avec les pays de la mer Noire.
REPÈRES Bon à savoir
AGENDA
BETTERAVES SUCRIÈRES
10 au 12 juin
ADOBE STOCK
Toute la filière mobilisée pour trouver des alternatives aux NNI Toutes les pistes sont étudiées, tant à l’échelle de la parcelle que du paysage ou de la filière, et plus d’une vingtaine de projets ont été retenus pour une étude approfondie visant à trouver des alternatives aux NNI. La résistance variétale représente beaucoup d’espoir. En 2024, les variétés disponibles seront plus tolérantes à la jaunisse, mais cela ne sera pas suffisant. C’est pourquoi une approche multi-leviers est nécessaire. Parmi celles testées, il y a l’association de plantes (avoine, orge, fenugrec, vesce, féverole et pois) avec la betterave. Objectif : limiter l’infestation de pucerons et les pertes de rendement associées à la jaunisse. La majorité des essais fait ressortir la diminution significative des populations de pucerons grâce à l’avoine. La baisse des symptômes de jaunisse et la perte de rendement associée à la concurrence avec les plantes compagnes varient selon les situations.
Terres en fête à Tilloy-lès-Mofflaines (62) https://terres-en-fete.com
15 et 16 juin
Salon Lin’Ovation à Crosville-la-Vieille (27) www.lin-ovation.com
17 au 19 juin
Journées nationales de l’agriculture dans toute la France https://journeesagriculture.fr
28 juin au 1er juillet
Plant BioProtech 2022 à Reims (51) https://plant-bioprotech-2022. b2match.io
7 et 8 septembre
Innov-agri Sud-Ouest à Ondes (31) www.innovagri.com
6 au 10 novembre
Sima au parc des expositions de Paris Nord-Villepinte (93) www.simaonline.com
LA CITATION
Le conflit ukrainien que nous sommes en train de vivre ne sera pas sans conséquences sur le monde agricole et les filières qui sont les vôtres. Nous sommes en train de bâtir un plan de résilience pour sécuriser nos intrants, bâtir un bouclier en termes de coût et apporter des réponses dans la durée, car je vous le dis, cette guerre durera et les crises qui y sont liées aussi. EMMANUEL MACRON, président de la République, lors de sa visite au Salon de l’agriculture, le 26 février
PULVÉRISATEURS
FENDT CESSE DE COMMERCIALISER SES MODÈLES TRAÎNÉS
FENDT
Fin février, Fendt a annoncé l’arrêt de la production des pulvérisateurs traînés de la gamme Rogator 300. Le Bavarois se concentre désormais sur le marché des automoteurs, en clair sur les Rogator 600 et 900. Conforme avec la stratégie « Farmer First » du groupe Agco, la marque se focalise sur le matériel plutôt destiné aux entrepreneurs agricoles. « Pour continuer d’offrir aux agriculteurs des solutions adaptées à leurs besoins, nous avons décidé d’arrêter la production des Fendt Rogator 300 dès le deuxième trimestre 2022 », précise Christoph Gröblinghoff, président du conseil d’administration de Fendt. 8/
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
UKRAINE
L’Ukraine ayant dû suspendre ses exportations maritimes de céréales après que l’invasion russe a provoqué la fermeture des ports, les chemins de fer publics nationaux se sont déclarés prêts à organiser l’exportation d’urgence de produits agricoles. L’opérateur ferroviaire Ukrzaliznytsia a indiqué le 6 mars qu’il travaillait sur la livraison de grain à la frontière des pays voisins, d’où il sera ensuite livré aux ports et centres logistiques des autres pays européens. Le site d’informations ferroviaires Ukraine Rail Monitoring précise que 150 wagons pourraient ainsi arriver chaque jour en Roumanie, 45 en Pologne, 17 en Hongrie et 60 en Slovaquie, avec jusqu’à 70 t de céréales chargées dans chaque wagon.
LEMKEN
LE RAIL VIENT AU SECOURS DES EXPORTS DE CÉRÉALES
LEMKEN
Une charrue qui aide à stocker du carbone dans le sol
PIXABAY
La charrue proposée par Lemken est conçue pour réduire le compactage, améliorer la fertilité du sol et augmenter les rendements. Les corps de l’outil travaillent à des profondeurs alternées, ce qui crée des canaux dans un sillon sur deux, lesquels sont riches en humus. Développé en collaboration avec le centre Leibniz, l’équipement permet aussi aux racines de se développer dans des niveaux plus profonds du sol pour accéder plus facilement à l’eau et aux nutriments. Les premiers essais réalisés soulignent que plus de la moitié de l’humus introduit est retenue pour assurer le stockage à long terme du CO2 dans le sol. Les hausses de rendement peuvent atteindre 5 %, et ce dès la première année.
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Le Magazine / 9
Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr
REPÈRES Décryptage
ANTOINE HUMEAU
S’ils génèrent moins de revenus que la méthanisation, les panneaux photovoltaïques présentent l’avantage de nécessiter peu de maintenance et d’entretien.
ÉNERGIES RENOUVELABLES
La transition énergétique est-elle une aubaine pour l’agriculture ? Que ce soit avec le photovoltaïque, la méthanisation, les agrocarburants ou encore via valorisation des haies, l’agriculture compte bien jouer un rôle dans la transition énergétique. Et la flambée actuelle des prix de l’énergie pourrait être un atout.
20
% de la production d’énergies renouvelables provient de l’agriculture, selon les chiffres établis par l’Agence de l’environnement (Ademe) en 2017. Une part « qui pourrait doubler » table Olivier D auger, administrateur de la FNSEA en charge des questions climatiques et énergétiques. Pas moins de 50 000 fermes produiraient des énergies renouvelables, en France.
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Installer des panneaux photovoltaïques Le solaire est sans doute l’énergie la plus simple à produire. 11 000 fermes 10 /
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
ont déjà installé des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments. Les tarifs de rachat ont chuté au fil des ans, passant de plusieurs dizaines de centimes du kilowattheure (kWh) à 9,7 centimes (puis 4 centimes au-delà de 1 000 h/an). Le coût des panneaux ayant lui aussi chuté, la rentabilité reste sensiblement la même, avec un rendement entre 5 et 6 % par an. « C’est une hérésie de ne pas utiliser le toit des bâtiments pour y mettre davantage de panneaux ! » s’insurge Emmanuel Lachaize, exploitant à Brion, dans le Maine-et-Loire. Il en a installé 800 m², soit 170 kWc. L’un des avantages
de la technologie est son faible coût de fonctionnement.
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Des méthaniseurs pour du gaz et/ou de l’électricité La situation est tout autre côté méthanisation. La France compte aujourd’hui à peine 700 méthaniseurs agricoles, même si le ministère de l’Agriculture en voulait 1 000 en 2020. Certaines unités ont connu des déboires techniques, voire des accidents, d’autres ont été très mal accueillies par les riverains. Et puis le tarif de rachat du biométhane,
autour de 90 €/MWh, a progressivement diminué de 10 à 15 % entre 2019 et 2022. Les dix premières années, la quasi-totalité des structures installées étaient en cogénération. C’est-à-dire que le gaz produit alimentait un énorme moteur entraînant une génératrice électrique. La chaleur n’était pas toujours valorisée. Depuis peu, les « trois quarts des projets sont prévus en injection directe », constate Olivier Dauger. Dans ce cas, le gaz produit par l’installation est aussitôt injecté dans le réseau. Cette méthode offre moins de perte d’énergie et des coûts d’investissement et de fonctionnement plus restreints. L’exploitation d’Emmanuel Lachaize a accueilli un méthaniseur l’an dernier. Celui-ci assure désormais 40 % du chiffre d’affaires. « C’était un projet d’installation », raconte l’agriculteur. Il a permis l’arrivée d’un quatrième associé sur la ferme.
CE QU’ILS EN PENSENT
FGR
Jacques-Pierre Quaak, éleveur de vaches allaitantes à Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne)
L’exploitation de Jacques-Pierre Quaak est la première à s’être dotée d’un méthaniseur en injection, à une époque où la valorisation était toujours en cogénération. C’était en 2013, après « sept ans de lobbying politique pour pouvoir développer la valorisation de la métha en injection », explique-t-il. L’installation, d’une taille de 140 Nm3/h, produit pour les besoins de 2 000 foyers environ. L’exploitation compte aussi 1 800 m2 de panneaux photovoltaïques. Pour elle qui produit de la viande bovine (limousine) et des cultures de vente, l’objectif était de diversifier les revenus et maîtriser les coûts de production. « C’est un vrai troisième pilier pour les rentrées d’argent », commente l’éleveur, sans vouloir détailler. La production d’énergie, sur ce site, mobilise 1,5 actif à plein temps sur l’année.
Jean-Marc Onno, éleveur à Moustoir-Remungol (Morbihan)
« La méthanisation, c’est un revenu régulier et des économies d’engrais »
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Produire des agrocarburants Qu’il s’agisse de micro-méthanisation ou de grosses unités collectives, gare aux abus, qui pourraient conduire la méthanisation à sa perte. Avec les effluents d’élevage, des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) sont utilisées dans les rations. Celles-ci sont produites pour leur fort pouvoir méthanogène. Parfois, des déchets de cultures alimentaires peuvent être valorisés, mais attention aux dérapages. « La fédération est en train de revoir le décret qui précise la définition d’une Cive », indique Olivier Dauger. Dans
DR
Il était parmi les premiers à investir dans un méthaniseur, en 2010. Aujourd’hui, il produit entre 3,5 et 4 millions de kWh/an, en cogénération. Jean-Marc Onno a aussi 1 000 m2 de panneaux photovoltaïques. « Ma commune de 650 habitants est autonome en énergie verte grâce à mon méthaniseur et trois installations photovoltaïques à côté », se félicite cet éleveur de porcs. La production d’énergie représente sur son exploitation le travail d’un actif à plein temps, et un revenu complémentaire. « Dans un milieu où les prix sont fluctuants, c’est la garantie d’un revenu régulier, argumente-t-il. Cela génère aussi des économies d’électricité et d’engrais chimiques, environ 50 t par an. » Mais l’émergence de gros projets fragiliserait la filière. « Les déchets d’industrie deviennent payants et je risque de devoir me mettre à implanter du maïs pour l’incorporer », s’alarme l’éleveur.
le contexte actuel de guerre en Ukraine, les « énergiculteurs » pourraient avoir de quoi se frotter les mains. « Le prix du gaz fossile a flambé, celui du gaz méthanier américain est le même, alors la nécessité de produire du gaz vert est une réalité très forte », s’enflamme le céréalier de l’Aisne.
ANTOINE HUMEAU
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À Brion (Maine-et-Loire), sur l’exploitation d’Emmanuel Lachaize, la production d’énergie représente 40 % du chiffre d’affaires.
« On a fait du lobbying, pour développer la valorisation de la méthanisation en injection »
La biomasse, source de diversification C’est sans doute pour la même raison que les agrocarburants, autre forme de valorisation de la biomasse, ont le vent en poupe. Le litre d’E85 est à peine à 1 € à la pompe, et nombre de collectivités territoriales subventionnent l’installation de boîtiers de conversion sur les véhicules. La production d’éthanol « permet à l’industrie betteravière de diversifier ses débouchés », soutient Olivier Dauger.
Quant au diester, il « réduit notre dépendance au tourteau de colza ». Au risque de contribuer au renchérissement de l’aliment pour bétail. La « bioéconomie », en tout cas, semble avoir de l’avenir : bioplastiques, dentifrices, matériaux verts en tous genres… la FNSEA y croit. « Il faudra produire plus de biomasse, développer les rotations de trois cultures en deux ans, couvrir les sols, et faire attention à ce qu’il y ait un équilibre des usages », prévient Carole Lejeune, chargée de mission climat énergie à la FNSEA. Plus discrètement, la biomasse peut aussi être valorisée grâce aux haies, mais ce n’est guère rentable pour l’instant. Alors on compte plutôt sur un système d’aides publiques ou de paiements pour services environnementaux (PSE). Objectif modeste : maintenir les linéaires existants. ■ MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 11
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr
ADOBE STOCK
Le projet de la retenue collinaire Piton Marcelin, située dans les hauts de la Plaine des Cafres, sur l’île de la Réunion, vise à répondre aux besoins en eau de l’agriculture. À terme, il s’agit d’irriguer 600 ha.
GESTION DE L’EAU
Aides pour investir, stockage, concertations : les mesures du Varenne de l’eau Le gouvernement a rendu ses conclusions du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique. Après huit mois d’échanges et de réflexions, Jean Castex a promis aux agriculteurs français de subventionner des équipements permettant de consommer moins d’eau, et de faciliter les projets de stockage.
L
ancé le 28 mai 2021 par le président de la République Emmanuel Macron, le Varenne agricole de l’eau et du changement climatique a été clôturé mardi 1er février 2022 par Jean Castex, Premier ministre, en présence de Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, et de Bérengère Abba, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la biodiversité. Saluant la dynamique et l’engagement des participants, le ministre de l’Agriculture a demandé au chef du gouvernement des gages pour faire de ce Varenne de l’eau « un point de non-retour », ce qui doit se traduire par des décisions effectives. Ainsi, le projet de loi sur la réforme de l’assurance climatique devait être examiné
12 /
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
la semaine suivante au Sénat, et si le gouvernement était prêt à des modifications, le Premier ministre « ne doutait pas qu’un consensus serait trouvé ». Concernant la transformation des filières pour une meilleure adaptation au changement climatique, des investissements dans les nouvelles technologies sont nécessaires. Cette conclusion du deuxième groupe de travail est partagée par Jean Castex, qui a rappelé le soutien apporté par le plan d’investissements France 2030. Le financement de la recherche et du développement sera également augmenté, entre autres « pour favoriser le développement de plantes plus résistantes à la sécheresse », a-t-il indiqué. Enfin, l’État cofinancera des initiatives locales allant dans le sens d’une plus
grande résilience de l’agriculture face au changement climatique. Renforcer le rôle des préfets Enfin, « si la ressource en eau doit être protégée, elle doit rester utilisable pour différents usages, y compris agricoles », a insisté le premier ministre, qui a annoncé un certain nombre de décisions concernant le troisième volet du Varenne, consacré à la gestion de l’eau. « Nous souhaitons une gestion la plus territorialisée possible, pour conduire les concertations indispensables. Néanmoins, celles-ci ne peuvent pas durer dix ou quinze ans », a-t-il rappelé. Or les blocages sont encore nombreux, décourageant les projets. Le gouvernement prévoit donc de renforcer le rôle des préfets dans la conception et la
mise en œuvre des concertations locales – les PTGE (projets territoriaux de gestion de l’eau) – en modifiant l’instruction de 2019, de sorte à permettre une décision de l’État lorsque la concertation n’a pas permis d’aboutir à un consensus. Jean Castex a également annoncé le lancement d’un inventaire exhaustif des ouvrages, afin de « remobiliser les volumes stockés non utilisés ». La réactivation sera entamée sur une dizaine de territoires pilotes, puis élargie. Le Premier ministre souhaite aussi « faire émerger une nouvelle génération de dispositifs de gestion de l’eau ». Il a annoncé que deux nouvelles enveloppes allaient être débloquées dès 2022 dans le cadre du plan d’investissement France 2030, d’un montant cumulé de 200 M€. Les aides doivent permettre aux agriculteurs de s’armer face au changement climatique : financement de matériels permettant d’économiser l’eau (stations météo, pilotage automatique de l’irrigation), développement de variétés résistantes à la sécheresse ou encore expérimentation
de « la récupération des pluies diluviennes hivernales et réutilisation des eaux usées ». La science et la raison au cœur des réflexions Grâce à une modification du décret de juin 2021 pour intégrer les volumes différents en période d’étiage ou en période d’excès d’eau, les préfets devraient ainsi
au cœur des réflexions ». Afin de garantir la mise en œuvre effective de ces dispositions, un délégué interministériel devrait être nommé prochainement avec la charge de les mettre en application dans les trois prochaines années. « Il nous faut concilier l’incontournable transition écologique et la non moins nécessaire création de richesse. Je ne doute pas que notre agriculture relèvera ces défis avec succès », a conclu le Premier ministre avec optimisme. Dans un communiqué, le syndicat agricole majoritaire FNSEA et son allié Jeunes agriculteurs « accueillent [...] avec satisfaction le renforcement du rôle des préfets comme recours final en cas d’impasse dans les concertations locales, limitant ainsi les interminables situations de blocage ». France nature environnement (FNE), qui représente près de 6 000 associations, avait décidé de ne pas participer à cette conclusion, y voyant une volonté de déposséder le ministère de la Transition écologique de sa compétence sur les questions liées à l’eau. ■
Faire émerger une nouvelle génération de dispositifs de gestion de l'eau pouvoir faciliter les prélèvements d’eau par les agriculteurs l’hiver. « Une fois que ces besoins [de recharge des nappes phréatiques] seront satisfaits, il serait dommage de ne pas capter l’eau excédentaire pour la stocker au moins jusqu’à l’été suivant », a affirmé Jean Castex. Sur ce sujet délicat et dans un contexte de raréfaction de la ressource, il s’agit bien, pour le gouvernement, de « remettre la science et la raison
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Par ÉLOÏSE BOONE eboone@terre-net-media.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Conseils
COMPACTION
Les 6 conseils de Vincent Tomis pour préserver la qualité du sol Terre-net et Agro-Transfert ont organisé leur webinaire sur la compaction. L’occasion pour Vincent Tomis, spécialiste en agronomie et en structure de sol, de donner quelques clefs aux agriculteurs afin de limiter l’impact de leurs engins et de préserver le potentiel de rendement.
Intervenir dans les champs quand le terrain est humide peut s’avérer très dommageable si la portance n’est pas bonne. D’où la nécessité de bien connaître ses champs pour savoir comment le sol réagit.
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Voir le replay du webinaire présenté par Vincent Tomis.
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Éviter d’intervenir en situation humide
Même si les fenêtres d’intervention (en conditions optimales) sont de plus en plus courtes, ne pas travailler en conditions humides est conseillé. Sous peine de compacter le sol. Bien connaître ses parcelles est en outre nécessaire afin de déterminer comment le terrain va réagir et quelle est sa portance.
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Maximiser la surface de contact pneu/sol
Pour limiter l’impact du matériel agricole, il ne faut pas hésiter à augmenter la surface de contact entre le pneu et le sol. Le poids de l’engin est ainsi réparti sur une plus grande surface, conséquence directe : moins de tassement en profondeur. Afin d’y parvenir, chausser les engins de pneus dits « basse pression » s’avère nécessaire. Ils sont capables de travailler en étant gonflés à seulement 0,8 bar. Pour les plus high-tech qui bénéficient du télégonflage, adapter la pression de gonflage en arrivant au champ suffit. En sortant, le tracteur regonfle à la valeur optimale pour circuler sur la route.
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Décomposer les chantiers
En surface, la compaction est liée au nombre de passages. Plus ils sont nombreux, plus le sol se retrouve tassé. Décomposer les chantiers se révèle donc préférable, dès que cela est possible. Mieux vaut passer plusieurs fois avec de faibles charges plutôt que d’atteler un maximum d’outils pour économiser des passages. En découle un tassement en profondeur moins important.
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Respecter la charge à l’essieu
La charge à l’essieu agit directement sur le tassement en profondeur. Par exemple,
dans la plupart des cas, les effets ne sont pas irréversibles. Vincent Tomis, spécialiste en agronomie et en structure de sol chez Agro-Transfert, donne des solutions pour prévenir et même effacer les dégâts, de quoi préserver la qualité de vos terres. une arracheuse automotrice dont le poids à l’essieu est de 24 t va compacter davantage qu’un ensemble tracteur+benne. Alors attention de ne pas excéder le seuil critique fixé à 17 t/essieu ! Au-delà, en sol limoneux ou humide, le tassement dépassera 30 cm.
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Recourir au CTF (controlled traffic farming)
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Travailler le sol quand les conditions sont réunies
La technique du CTF est un peu compliquée à mettre en œuvre à l’échelle d’une exploitation agricole, notamment au regard de l’investissement. Mais le principe est simple : concentrer le tassement sur une zone de la parcelle pour en réduire le pourcentage. Autrement dit, seuls les passages de roues sont tassés, car les machines circulent toujours au même endroit. Ces surfaces sont sacrifiées au profit du reste du terrain pour optimiser le potentiel de rendement.
Le travail du sol, combiné à l’action du climat et à l’activité biologique, est un levier intéressant pour rectifier les problèmes de compaction. En système labouré, le volume de sol fragmenté est important et efface rapidement le tassement superficiel (dix-huit mois environ). Le décompactage fonctionne plutôt bien, même s’il dépend davantage de l’humidité du sol au moment de l’intervention. Seule certitude, travailler un sol humide ne bénéficie pas à sa structure. Mieux vaut avoir en tête que régénérer le tassement profond prend du temps et peut s’avérer complexe. La régénération biologique par les vers de terre est efficace. Mais le parc matériels doit être adapté afin de diminuer le tassement sur le long terme. Sans oublier de moins remplir la trémie des machines de récolte et des bennes, en particulier à l’automne. ■
ADOBE STOCK
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asser le sol a pour principale conséquence d’en diminuer la qualité, et donc le potentiel agronomique. Avec l’augmentation constante du poids des machines, sans adaptations mécaniques, le tassement augmente. Cependant, ce n’est pas une fatalité,
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Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme PULVÉRISATION
Cap sur la précision
La précision accrue du matériel de pulvérisation constitue une réponse aux exigences éco-environnementales sur laquelle les constructeurs planchent, sans que cela ne nuise au débit de chantier important.
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ADOBE STOCK
Maintenant que les systèmes de stabilisation des rampes sont au point et que les largeurs de ces dernières atteignent des dimensions phénoménales, les constructeurs se concentrent sur la précision de la pulvérisation et la modulation de dose.
La stabilité : un paramètre acquis La demande du marché demeure toutefois très orientée vers le débit de chantier. Les agriculteurs, en grandes cultures, veulent
ANTOINE HUMEAU
E
t si un jour la largeur des rampes de pulvé atteignait 60, voire 80 m ? Le porte-outil de la firme allemande NeXaT, médaillé d’or au dernier Agritechnica, laisse imaginer toutes les extravagances. Le monstre de 1 100 ch fonctionne de manière autonome et accueille les outils nécessaires au travail du sol, au semis, à la pulvérisation et même à la récolte. « Avec un engin pareil, en pulvé, on pourrait s’attendre à atteindre les 80 m ! » relève Jean-Paul Daouze, expert en matériel de pulvérisation et ancien technicien de la chambre d’agriculture de la Marne. Mais les constructeurs n’en sont pas encore là. En grandes cultures, constatent les principaux d’entre eux, sur les modèles traînés, le standard devient aujourd’hui le 36 m. Actuellement, « on va à fond la caisse en 36, voire en 44 m en grandes cultures ; en France, la largeur moyenne des rampes devrait se situer autour de 30 m dans les cinq ans à venir », table Jean-Paul Daouze. Les rampes continuent de s’allonger, mais le rythme est plus modéré. Chez Amazone, « depuis des années, on plafonnait à 40 et depuis cette année, on va jusqu’à 42 m », rapporte Emmanuel Lévèque, chef de produit pulvérisateurs. Certains fabricants comme Matrot atteignent aujourd’hui les 52 m, mais « le contrôle de la stabilité des rampes reste un peu délicat, constate Jean-Paul Daouze. On atteint les limites d’un dispositif en architecture classique, on n’ira donc sans doute pas de sitôt à 60 m en croisière ».
En grandes cultures, sur les modèles traînés, le standard en matière de largeur de rampes devient le 36 m, selon le constat des principaux constructeurs.
aller toujours plus vite. Pour cela, « il faut soit utiliser deux pulvérisateurs simultanément, soit bénéficier de rampes plus larges, soit augmenter la vitesse de l’ensemble », indique Emmanuel Lévèque. Afin de rouler plus vite, la stabilité de la rampe doit être renforcée pour éviter le fouettement et les mouvements de haut en bas. Ressorts, vérins et amortisseurs tentaient de la redresser et de la stabiliser en permanence, mais à grande vitesse, il y avait un léger temps de réponse. Il y a huit ans, la technique a fait un bond en avant grâce au système Horsch qui a sensiblement amélioré la réactivité des systèmes de correction. « Au lieu de chercher à stabiliser la rampe, nous avons choisi de la guider à
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TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme
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La stabilité des rampes a nettement progressé ces dernières années. Elle permet de travailler jusqu’à 18 km/h. Un exemple, ici, avec le système de guidage actif de rampes « BoomControl Pro » de Horsch.
Des capacités de cuves de plus en plus importantes Gagner du temps sur le chantier, cela passe aussi par la contenance de la cuve. Là encore, les constructeurs font de la surenchère. John Deere a commercialisé l’an dernier son « plus grand pulvérisateur traîné », un modèle de 7 500 L de capacité « conçu pour répondre aux exigences des clients qui souhaitent davantage de débit de chantier et de confort au remplissage et à l’utilisation ». Chez Amazone comme chez les autres, le marché standard
Depuis mars, Horsch propose son porte-buses coudé pour orienter le jet vers les plantules dans les cultures en butte.
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La taille des cuves progresse toujours. Le R9621 de John Deere bénéficie de 6 200 L de capacité. L’an passé, la marque a même vendu un modèle de 7 500 L.
JOHN DEERE
en permanence », explique Mathieu Noroy, responsable marketing opérationnel et pulvérisation au sein de la firme bavaroise. C’est ainsi que des capteurs et des gyroscopes remontent les informations vers le parallélogramme et les vérins qui corrigent le dévers et la géométrie. Chez Amazone, sur les modèles haut de gamme, la partie ressorts et amortisseurs a été remplacée par des capteurs directement reliés aux vérins pour davantage de réactivité. C’est ce qui permet aux constructeurs de proposer des rampes stables jusqu’à 18 km/h sur leurs équipements haut de gamme. « La stabilité, c’est un paramètre acquis », résume Laurent Vigouroux, responsable pulvérisation chez John Deere.
grandes cultures se situe entre 3 000 et 6 000 L. À noter que la firme d’Osnabrück vient de rentrer deux modèles traînés de 7 600 et 8 600 L de capacité, et a déjà vendu quelques unités équipées d’une cuve de 11 200 L. Au catalogue Horsch, le modèle le plus vendu est le 5 000-L. Mais la taille maximale atteint 12 000 L sur son modèle traîné à double essieu. « Augmenter la contenance de la cuve suppose de revoir l’architecture du pulvérisateur et de ses organes de pulvérisation », met en garde Jean-Paul Daouze. Un outil de 6 000 L de capacité doit être équipé d’une rampe de grande largeur et doit par conséquent proposer un débit important. À 18 km/h avec une rampe de 36 m, l’équipement absorbe environ 50 ha à l’heure. Et qui dit gros débit de chantier, dit aussi pompe à gros débit ! Le circuit de la bouillie doit donc être dimensionné en fonction. « Mais toute la tuyauterie augmente le volume mort, c’est-à-dire le volume inutilisable », alerte l’expert. C’est la raison pour laquelle certaines
Dès lors que la technologie permettra de distinguer les adventices des plantes cultivées, la méthode fera un grand pas en avant marques comme Horsch ou John Deere ont jeté leur dévolu sur les pompes centrifuges à haut débit, dites « pompes américaines ». Elles gèrent uniquement la quantité nécessaire pour alimenter la rampe, plus de circuit de retour en cuve ! C’est autant de volume mort en moins. Afin d’accéder à cette technologie, acheter la version haut de gamme est cependant indispensable, et son coût demeure important. Pulvérisation localisée Outre le débit de chantier, la demande s’oriente vers la précision de la pulvérisation. La hauteur de rampe constitue l’un des axes de travail des firmes. En abaissant celle-ci de 80 à 50 cm au-dessus de la végétation, la dérive diminue de moitié. « Les constructeurs devraient progresser là-dessus, croit savoir Jean-Paul Daouze. Mais ils doivent intégrer le moyen d’étalonner l’amortissement de
Gérard Besnier, chargé de mission agriculture de précision à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire
« La vraie grande innovation, c’est la technologie PWM » « La technologie PWM [pulse width modulation, “modulation de largeur d’impulsion”], qui est maintenant proposée par les principaux constructeurs, permet de conserver la pression identique quelle que soit la vitesse d’avancement. Les buses s’ouvrent et se ferment à une fréquence définie, ce qui régule le débit et agit sur la taille des gouttelettes. Avec une seule buse, on peut donc faire tous les types de traitement. Quelle que soit la variation de la vitesse d’avancement, la qualité de pulvérisation est la même. Le PWM participe aussi à la modulation de dose et à la coupure de tronçons. Moduler la dose devient possible dès l’instant où l’on mixe le PWM avec la cartographie, ou via les capteurs. Et ce ne sont que les prémices de la méthode ! »
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GÉRARD BESNIER
L’AVIS DE L’EXPERT
TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme
la correction, la compensation de dévers. » Actuellement, Horsch descend à 30 cm, « c’est le leader incontesté ». Depuis quelques années, les fabricants de matériels se concentrent aussi sur la localisation. Pour les cultures en rang comme les pommes de terre ou les betteraves, un dispositif d’ouverture et de fermeture des buses fait l’affaire. Avec un écartement entre elles de 25 cm, seules celles positionnées sur le rang s’ouvrent. Horsch propose depuis le mois de mars un système de portebuses coudés, de façon à décaler le jet de 5 à 10 cm vers la gauche ou la droite. De quoi pulvériser sur le rang quand l’interrang est
de 45 cm. Dans le cas de cultures en butte, le jet est ainsi orienté directement vers la plantule. Pour la pulvérisation localisée par zones, Amazone combine la cartographie au système d’ouverture des buses avec sa technologie baptisée « AmaSelect Spot ». Le terminal découpe la parcelle en 72 tronçons de 50 cm de large. En présence de maladies ou d’adventices, la buse s’ouvre. Autre innovation : le système d’injection directe permettant de désherber plusieurs parcelles dont les flores adventices à éliminer sont différentes. Amazone est l’un des premiers constructeurs à proposer l’installation en série sur ses machines. La bouillie à
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Le DirectInject d’Amazone comporte un second circuit permettant d’ajouter un produit pur au cas par cas avec un temps de réaction mesuré d’environ 30 m. L’opérateur cible ainsi les ronds d’adventices, par exemple, et ajoute le désherbant seulement si nécessaire.
AMAZONE
Avec le DirectInject d’Amazone, désherber plusieurs parcelles d’une même culture dont les flores à traiter sont différentes est désormais possible, grâce à une petite cuve d’appoint contenant un second produit pur.
AMAZONE
Pour une pulvérisation localisée par zones, le dispositif AmaSelect Spot d’Amazone combine la cartographie à un système d’ouverture avec une buse tous les 25 cm.
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standard est stockée en cuve principale. Un second produit, pur, peut être injecté dans le circuit pour compléter l’application. Une cuve additionnelle de 50 L embarque le produit. Côté opérateur, il suffit d’activer le système en appuyant sur l’interrupteur dès qu’une zone d’adventices est repérée. « La réactivité du dispositif est grande, une trentaine de mètres suffisent », certifie Emmanuel Lévèque. Une option qui devrait être disponible d’ici un à deux ans. Détecter la végétation Le système PWM (pulse width modulation), qui se démocratise petit à petit, module la dose. « La plupart des constructeurs l’installent, désormais », précise Jean-Paul Daouze. Il s’agit de buses à pulsations électriques dont l’ouverture varie : le liquide arrive dans la rampe puis circule dans les électrovannes installées sur les porte-buses. Elles s’ouvrent et se ferment selon la fréquence donnée, 15 à 20 fois par seconde. C’est beaucoup plus précis que le système classique qui consiste à augmenter ou diminuer la pression dans le circuit de pulvérisation (voir encadré). Localiser la pulvérisation nécessite de détecter la végétation préalablement. Un drone cartographie la parcelle et l’opérateur charge les données dans le terminal Isobus du tracteur ou de l’appareil. Des capteurs embarqués sur la rampe peuvent lire en temps réel la végétation. Berthoud, Amazone et Agrifac étudient notamment la question. La méthode en est à ses débuts. « La hauteur du capteur est très importante. Pour identifier les adventices dans la culture, ce qui fonctionne le mieux à l’heure actuelle est le système fermé avec sa lumière embarquée intérieure, remarque Jean-Paul Daouze. Il faut savoir quoi chercher. Les maladies qui se présentent par foyer dans une parcelle pourront être traitées en préventif, mais impossible de le faire grâce aux capteurs fixés sur la rampe. » Pour que tout fonctionne, l’agronomie doit être associée à la technologie ! Ce qui coûte très cher. Par ailleurs, avec le capteur embarqué, impossible de prévoir la quantité de bouillie nécessaire. Sans doute faudra-t-il encore attendre quelques années avant que la technique soit adoptée. Identifier les adventices Dès lors que la technologie permettra de distinguer les adventices des plantes cultivées, la méthode fera un grand pas en avant. « Pour l’instant, c’est possible dans les cultures en rangs, tout ce qui est à côté de la ligne est considéré comme une adventice, observe Matthieu Noroy. On parvient aussi à distinguer une monocotylédone d’une dicotylédone, mais impossible de différencier le vulpin du ray-grass. » Horsch y travaille, mais « rien de concret pour le moment ». Amazone planche depuis trois ans sur une seconde génération de capteurs embarqués, en partenariat avec Bosch et X arvio. Objectif : détecter les adventices. Kuhn est également sur le coup, depuis la présentation de son concept i-spray en 2019. Des caméras hyperspectrales positionnées sur les rampes détectent les adventices. « Les ingénieurs tentent d’améliorer l’éclairage pour perfectionner la détection, détaille Luc Monville, directeur commercial de la marque. L’idée est d’augmenter le débit de chantier en remplissant moins souvent la cuve. » C’est le premier critère d’exigence des agriculteurs. ■
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DOSSIER
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Le risque plus fréquent de sécheresse, associé désormais à l’explosion des coûts de l’azote et du carburant, oblige les agriculteurs à trouver des voies d’adaptation. Pour les semis de printemps, outre le choix de la culture, l’optimisation des couverts végétaux et la simplification des interventions mécaniques constituent des pistes pour consommer moins d’intrants.
SEMIS DE PRINTEMPS
LUC TIFFAY
ÉCONOMIES D’AZOTE, D’EAU, DE CARBURANT… LA NOUVELLE DONNE DE 2022
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DOSSIER
SEMIS
Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr
FDCUMA 640
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La répartition des précipitations automnales et hivernales influence les conditions de ressuyage des sols et donc la date d’entrée dans les parcelles en sortie d’hiver. Elle impacte aussi l’état des couverts d’interculture, ayant eux-mêmes un effet sur les prélèvements d’eau dans le sol. « Nous observons des biomasses intéressantes pour les couverts ayant bénéficié de bonnes conditions de semis, déclare Thomas Roland, responsable technique agronomie et innovation à la coopérative CAPL, dans le Maine-et-Loire. Les sols étant assez secs en raison du manque de pluie, nous recommandons de ne pas tarder à les détruire pour limiter l’assèchement. » Le constat est similaire du côté de Thierry Gain, coordinateur technique national de l’Apad, situé en Vendée : « L’hiver a été peu arrosé et certains secteurs du Grand Ouest s’a ssèchent vite. Il faut rester vigilant sur l’état hydrique du sol. Il y a de grosses différences entre les couverts semés au début du mois d’octobre et ceux semés à la fin. Ces derniers ne sont pas exubérants, attendre qu’ils se développent un peu est utile. Mais si la sécheresse
Les récoltes précoces permettent d’optimiser la réussite des couverts d’interculture. Ici, état le 16 mars d’une féverole semée derrière un tournesol le 30 septembre 2021 dans les PyrénéesAtlantiques.
FDCUMA 640
’une exploitation à l’autre, la préparation des semis de printemps (maïs, tournesol, soja) se déroule selon des scenarii très différents, dépendants des situations pédoclimatiques et des stratégies. Les variables à prendre en compte sont la situation hydrique, les conditions de ressuyage et de réchauffement du sol, le type et l’état du couvert d’interculture précédent, le mode de destruction choisi ainsi que la stratégie de travail du sol (labour, travail superficiel, semis direct, strip-till). Fin mars, en région Nouvelle-Aquitaine, les réserves en eau étaient remplies au sud d’une ligne La Rochelle-Limoges, tandis que l’inquiétude pointait déjà au nord de cette ligne (Deux-Sèvres, Vienne, Pays de la Loire) en raison de niveaux hydriques inférieurs à la moyenne. En région Centre-Val de Loire, dans la plaine de Beauce, le déficit sur les horizons superficiels en blé d’hiver était estimé à 15 mm, selon Thierry Bordin, chargé de mission grandes cultures à la chambre d’agriculture. « Rien n’est joué, indique toutefois Laurent Fombeur, responsable du dossier irrigation à la chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine. Les réserves peuvent se recharger très vite. En 2006, les voyants étaient au rouge fin mars suite à la sécheresse de 2005 et à l’absence de pluie au printemps. Finalement, des trombes d’eau sont tombées en avril et mai, l’irrigation de printemps n’a pas été nécessaire, et l’été s’est bien déroulé. »
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La FDCuma 640 a organisé le 30 mars une démonstration de l’outil finlandais Kvick-Finn, scalpeur à dents avec rotor extirpateur. Il détruit les couverts en éliminant la terre au niveau des racines pour favoriser le dessèchement.
se poursuit, il faudra peut-être les détruire plus vite, car ils pompent l’eau à cette période. » C/N élevé : anticiper la destruction du couvert Sur les terres de la coopérative Maïsadour, dans les Landes, la réussite des couverts en sortie d’hiver était elle aussi variable et dépendante des dates de semis. « On peut avoir envie d’une semaine ou deux supplémentaires de gain de biomasse, sachant que nous recommandons une destruction du couvert au moins deux semaines avant les semis, ceux-ci s’étalant de fin mars à mi-mai », explique Adrien Chassan, responsable innovation agro-écologique chez Maïsadour.
700 000 ha
Cette moyenne de la surface française en tournesol des dernières années sera-t-elle dépassée en 2022 ? D’après un communiqué commun à la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop), l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia et l’institut technique Terres Inovia, une hausse compenserait pour partie la perte liée à la réduction voire à l’arrêt des importations dans l’Hexagone d’huile et de tourteaux de tournesol en provenance d’Ukraine. La demande en graines de tournesol s’annonce en effet très forte sur la prochaine campagne en raison de la guerre entre cette dernière et la Russie, toutes deux premiers producteurs mondiaux.
« Nous conseillons plutôt des couverts à base de dicotylédones comme la féverole, la phacélie ou les crucifères, pour permettre une destruction mécanique » DAVID TURCOT, coopérative Maïsadour
Le mode et la date de destruction dépendent du type de couvert et de son développement. Plus le rapport C/N est élevé, plus la destruction doit être anticipée, car la minéralisation est plus longue ; un broyage favorisera le processus, en particulier en cas de forte biomasse, bien que cette technique soit coûteuse en énergie. « Nous conseillons plutôt des couverts à base de dicotylédones comme la féverole, la phacélie ou les crucifères, pour permettre une destruction mécanique, ajoute David Turcot, à
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DOSSIER
CHAMBRE D’AGRICULTURE NOUVELLE-AQUITAINE
SEMIS
responsable de l’expérimentation chez Maïsadour. Mais en présence de graminées dans le couvert ou de graminées adventices, le labour ou le glyphosate sont nécessaires. Sachant que pour éviter le risque de sol creux suite au labour du couvert, un broyage est conseillé auparavant en cas de forte biomasse. » D’après une enquête réalisée en 2021 auprès d’adhérents de la coopérative, plus de la moitié des répondants auraient désormais abandonné le labour au profit du travail simplifié du sol ou, pour certains, du semis direct. En outre, plus de la moitié utiliseraient des couverts végétaux, majoritairement détruits de façon mécanique. À la FDCuma 640 (Béarn Landes Pays basque) voisine, le conseiller en agroéquipement Fabien
La méthode Merci consiste à calculer l’azote piégé et la part disponible pour la culture suivante à l’aide de prélèvements de couverts sur un mètre carré. La prise en compte de ces restitutions est particulièrement utile dans le contexte de cherté des engrais.
VRAI ou FAUX ➜ Il ne faut jamais détruire le couvert moins de quinze jours avant le semis. FAUX Si le couvert est composé en majorité de légumineuses, sa destruction peut être réalisée sept jours avant le semis, d’après Fabien Lafitte, de la FDCuma 640. Arvalis-Institut du Végétal le confirme dans l’article « Gérer avec précaution les destructions tardives » sur arvalis-infos.fr : « Allonger la période de couverture apporte une meilleure préservation des sols sensibles à la battance, l’érosion ou la reprise en masse, et une compétition plus longue sur les adventices. Des gains de rendement assez élevés ont parfois été observés avec des légumineuses seules ou associées détruites tardivement. Cependant, il convient d’être vigilant avec la réserve en eau. En cas d’arrosage insuffisant, le maintien d’un couvert au printemps peut pénaliser la levée du maïs. »
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Lafitte observe des labours directement dans le couvert si celui-ci n’est pas trop développé ou sinon, après un déchaumage avec un outil à disques. Ils sont suivis d’un passage au vibroculteur puis à la herse rotative afin de préparer le lit de semences. « En stratégie sans labour, le couvert est détruit au déchaumeur à disques, précise-t-il, suivi d’un outil à dents puis d’un ou deux passages de herse rotative. Les pratiquants du strip-till ou du semis direct restent une minorité. » Économiser des passages d’outils À la CAPL, Thomas Roland estime qu’il est préférable de « toucher le moins possible au sol », a fortiori dans le contexte de sécheresse printanière à
➜ Le semis direct ne fonctionne pas sur le tournesol. FAUX Terres Inovia indique que le tournesol est exigeant visà-vis de la structure du sol. Il ne doit pas rencontrer d’obstacle (zone tassée ou lissée) à la croissance verticale de sa racine pivot, capable d’aller chercher l’eau en profondeur. La pratique du semis direct n’est donc, a priori, pas indiquée pour le tournesol. Elle est toutefois possible en situation très bien structurée (test bêche ou pénétromètre indispensable). ➜ Il faut éviter les légumineuses dans les couverts avant soja. VRAI D’après le guide de culture de Terres Inovia, non seulement les légumineuses (vesce, trèfle, pois, féverole), mais aussi les crucifères (moutardes, radis) et les composées (tournesol, nyger) sont à éviter en interculture avant un soja en raison du risque sclérotinia. Les associations de graminées (avoine, seigle, moha, sorgho) doivent être privilégiées – bien que celles-ci soient plus difficiles à détruire mécaniquement –, et/ou la phacélie.
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DOSSIER
SEMIS Le rouleau Faca attelé à l'avant du tracteur détruit le couvert en le hachant au sol grâce aux lames.
L'AVIS DE L'AGRICULTEUR
NATHALIE TIERS
Denis Colineau, polyculteur-éleveur dans le Maine-et-Loire
DENIS COLINEAU
DENIS COLINEAU
« Avec un doublecouvert et le strip-till, j’économise 30 L/ha de carburant »
observé à la fin du mois de mars. Cela peut se faire à condition qu’il n’y ait pas de problème de structure. Rouler les semis, dans les sols non battants, constitue aussi une façon de préserver la fraîcheur. Dans la partie nord de la Nouvelle-Aquitaine, également en déficit hydrique en sortie d’hiver, Sébastien Minette, chargé de projets agronomie à la chambre d’agriculture, tient le même discours : ne pas travailler trop profondément pour garder l’humidité si la structure n’est pas dégradée, et éventuellement rouler le semis. « Les cultures de printemps ne sont pas évidentes à implanter en semis direct, en particulier le tournesol, reconnaît-il. Avant d’aller jusque-là, la première étape est d’implanter des couverts facilitant le travail du sol ensuite. Ils permettent des passages d’outils moins coûteux en carburant, voire la réduction du nombre de passages. Les agriculteurs doivent se faire la main progressivement, laisser le temps à la structure du 28 /
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
« Je cultive 30 ha de maïs fourrager, 30 ha de céréales à paille et 30 ha de prairies temporaires, et j’élève 55 vaches laitières. Après céréales, je sème un couvert anti-salissement composé d’espèces levant facilement l’été – moutarde brune, radis fourrager, sarrasin, tournesol, nyger. En général, il explose en septembre et à la fin du mois, je passe au rouleau Faca combiné au semoir direct pour implanter un second couvert composé de 80 % de féverole ou pois fourrager et de 20 % d’avoine ou seigle. Ce second couvert prépare une bonne structure pour le futur maïs et restitue une trentaine d’unités d’azote. Il contribue aussi au ressuyage du sol. Dès que ce dernier est ressuyé, je stoppe le couvert au rouleau Faca combiné au strip-till sur 8 cm de profondeur pour nettoyer la bande de semis et réchauffer le sol. En présence de graminées adventices, j’applique un glyphosate, puis mes effluents d’élevage. Je fais ensuite un second passage au strip-till à 15-20 cm de profondeur avec 30 unités d’azote avant de semer. Je sème toujours mon maïs dans la fraîcheur, vers mi-avril. Même sans pluie, il se développe sans problème jusqu’à 3-4 feuilles. Le paillage entre les rangs limite l’évaporation. Et la battance, je ne sais plus ce que c’est ! Sans irrigation, j’obtiens 12 tMS/ha. J’estime que j’économise 30 L de carburant et environ 120 €/ha dans le contexte de prix de 2021, par rapport à une préparation du sol au labour ; et sans compter le coût du double couvert d’environ 70 €/ha. »
Dans le Maine-et-Loire, Denis Colineau fait un premier passage dans ses couverts dès le sol ressuyé, combinant rouleau Faca et strip-till à 8 cm de profondeur pour nettoyer la bande de semis et réchauffer le sol.
sol d’évoluer, et obtenir des parcelles sans graminées adventices avant de passer éventuellement le cap du semis direct. » Avec son service Val’Sol, la coopérative Val de Gascogne, dans le Gers, aide les agriculteurs à évoluer dans leurs pratiques. L’usage des couverts augmente face aux problématiques d’érosion et de baisse de productivité. Ils sont reconnus également comme un moyen d’améliorer la structure des sols et d’économiser des passages d’outils, ce qui se révèle particulièrement pertinent dans un contexte de cherté du carburant. « Les trois ou quatre passages d’outils à suivre dans une préparation du sol avec labour sont remplacés par un ou deux passages superficiels directement dans le couvert, affirme Bruno Estanguet, technicien expert sols. Nous accompagnons les agriculteurs pour qu’ils emploient les outils à disposition sur leur exploitation. Après plusieurs années, quand une
Semis direct de maïs dans un couvert végétal.
« Les trois ou quatre passages d’outils dans une préparation du sol avec labour sont remplacés par un ou deux passages superficiels directement dans le couvert » BRUNO ESTANGUET, coopérative Val de Gascogne.
APAD
bonne structure est en place pour favoriser l’enracinement, le semis direct devient possible, notamment en maïs et sorgho, puis en soja voire en tournesol. » Mesurer les reliquats azotés Le technicien de Val de Gascogne considère en effet la racine pivot du tournesol « un peu fainéante ». Le risque qu’elle fourche au contact d’une zone compactée n’est pas nul ; sa capacité à aller chercher l’eau en profondeur est alors réduite et son rendement potentiellement impacté. De son côté, le soja est globalement bien adapté aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris le semis direct et le strip-till, d’après le guide de culture de Terres Inovia. Ceci en raison de la rusticité de sa plantule, de sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et de ses capacités de ramification. Le tournesol et le soja ont par ailleurs des atouts intéressants dans le contexte de l’année. Leurs besoins en eau sont plus limités que ceux du maïs, de même que leurs besoins en azote (nuls pour le soja). Plusieurs interlocuteurs recommandent d’ailleurs de mesurer les reliquats azotés afin d’affiner les apports, et de peser les couverts végétaux pour connaître les restitutions selon la méthode Merci (Méthode d’estimation et de restitution à
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DOSSIER
APAD
SEMIS
S’ils ne sont pas trop développés, les couverts peuvent être détruits par la charrue. Attention, toutefois, au risque de sol creux avec la dégradation de la matière organique. Un broyage peut être nécessaire avant labour en cas de forte biomasse.
Semis direct de maïs dans un méteil non récolté couché au rouleau Faca puis traité au glyphosate.
L'AVIS DE L'AGRICULTEUR
par les cultures intermédiaires). « Les agriculteurs croient aux restitutions, mais ne prennent pas en compte leur valeur totale, relate Sébastien Minette, créateur de la méthode. Cela leur fait peur de faire l’impasse en azote sur un tournesol s’ils mesurent une restitution de 40 unités. Nous leur conseillons donc de tester une bande témoin sans azote pour constater par eux-mêmes. » Pour l’agronome, le coût actuel de l’azote et du carburant pourrait renforcer l’intérêt pour la préparation simplifiée des sols lors des semis de printemps, voire pour le semis direct, en association avec l’adoption des couverts végétaux. « Certains agriculteurs utilisent même un double couvert, explique-t-il. Le premier est semé juste après la moisson. Le second, composé de légumineuses, est implanté à l’automne, vers mi-octobre, par exemple, pour la féverole. L’effet recherché est alors celui de l’engrais vert pour la culture suivante. Et l’effet sur la structure du sol permet d’alléger le travail lors de la préparation des semis de printemps. » ■ 30 /
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FRANÇOIS LAVIE
OVLAC
Francis Lavie, polyculteur-éleveur, président de la Cuma de Brassempouy (Landes)
« Après un couvert, le sol est plus facile à travailler »
« Sur 55 ha de SAU, je cultive 42 ha de maïs en monoculture, dont 24 ha de maïs waxy irrigué. Le reste est occupé par des prairies permanentes sur lesquelles j’élève des bovins viande. Je produis aussi des poulets St-Sever Label Rouge. En raison de la monoculture, j’ai l’obligation d’implanter des couverts végétaux. Au début, je semais de l’avoine à la volée, mais sa destruction est difficile et le glyphosate indispensable. La FDCuma a organisé des journées d’information sur les couverts destructibles mécaniquement et sur les nouveaux outils. Désormais, j’implante une féverole de bonne heure, dans l’idéal la première quinzaine d’octobre. Deux semaines avant les semis de maïs, fin mars, je la détruis au rouleau hacheur puis j’épands les effluents d’élevage ou un engrais de fond en alternance. J’utilise ensuite le déchaumeur à disques, le déchaumeur à dents, puis la herse rotative. Avec les couverts, il y a davantage d’activité dans le sol. Il est plus facile à travailler et je consomme moins de carburant. Dans certaines parcelles, je passais deux fois la herse ; ce n’est plus le cas. De plus, une féverole bien réussie peut apporter 30 unités d’azote. Toutefois, l’implantation d’un couvert a aussi un coût non négligeable en semences et matériel. Pour supprimer un passage, le rouleau peut être couplé aux disques. Je suis tenté par le semis direct pour certaines parcelles, mais il faudrait investir à plusieurs dans la Cuma, voire en inter-Cuma. »
PUBLI-INFORMATION
Innovation stress hydrique : quelles solutions pour demain ?
L’
incertitude liée aux effets du changement climatique est source d’inquiétudes chez les agriculteurs, notamment, vis-à-vis de la réserve hydrique disponible pour les cultures de printemps. Pourtant, le stress hydrique peut s’anticiper pour limiter ses effets sur les plantes et ses conséquences sur les rendements. Parmi les leviers à actionner, BEST-a s’impose comme une innovation prometteuse ayant déjà fait ses preuves. Hausse des températures moyennes, épisodes de sécheresse plus fréquents et plus intenses, modification de l’abondance et de la fréquence des précipitations sont autant d’impacts des changements climatiques qui affectent durablement les agro-systèmes. En tête des sujets de préoccupation majeurs, la question de la disponibilité de la ressource en eau pour les cultures. L’incertitude climatique comme les aléas météorologiques sont vécus pour beaucoup d’agriculteurs comme une fatalité du fait de leur manque de prévisibilité. Ajouté à cela, les effets sont variables d’une exploitation à une autre, selon le contexte pédoclimatique et la possibilité de recourir ou non à l’irrigation.
Savoir anticiper Pourtant, le stress hydrique et ses conséquences sont un sujet sur lequel il est possible de se pencher en amont de sa campagne, pour raisonner un itinéraire technique visant un maximum de résilience. En effet, des solutions existent : le choix d’une variété, plus ou moins précoce ou plus ou moins apte à résister aux coups de chauds, est le premier levier à actionner. Le décalage de la date des semis en est un autre, appelé stratégie d’esquive, car il évite la coïncidence entre les périodes sèches du cœur de l’été et les phases du cycle des cultures où elles sont le plus sensibles au manque d’eau. Soigner le désherbage limite aussi la concurrence des adventices pour l’accès à l’eau. L’irrigation, enfin, compense bien sûr le déficit hydrique mais les coûts de stockage et les conflits d’usage de la ressource ne peuvent pas en faire une solution universelle. Dans une perspective de plus long terme, réduire le travail du sol, mieux gérer les pailles et donc, plus généralement, mettre en place des techniques culturales simplifiées ou sans labour améliore la teneur
en matière organique des sols et leur capacité de rétention en eau. Diversifier les rotations, introduire des cultures intermédiaires ou des couverts associés donnent également de bons résultats sur la durée. La combinaison de ces pratiques éprouvées réduit les risques de stress hydrique en culture - sans pour autant faire des miracles.
Avec BEST-a, les plantes ont un coup d’avance En plus de ces différents leviers, l’agriculteur peut désormais compter sur le BEST-a, une innovation prometteuse entrée dans l’arsenal des moyens de lutte contre le stress hydrique. Développée par l’entreprise Elicit Plant, BEST-a est une solution composée de phytostérols, qui a obtenu son AMM en France auprès de l’Anses, pour un usage sur maïs et soja. Son action et sa rémanence (une seule pulvérisation suffit) donnent aux plantes un coup d’avance quand le soleil plombe et que l’eau se fait rare. BEST-a stimule les défenses des végétaux : présents à l’état naturel dans tous les tissus, les phytostérols sont des molécules dont les teneurs sont modifiées en fonction du stress auquel sont exposées les plantes. Ces modifications de teneurs en phytostérols entraînent une cascade de réactions physiologiques. Au contact du végétal, BEST-a procure une « sensation » de stress hydrique, qui induit une double réaction : la fermeture partielle des stomates et/ou le développement du système racinaire. Ainsi préparée, la culture maintient ses performances lorsque l’eau vient à manquer puisqu’elle perd moins d’eau par transpiration et que le système racinaire prospecte un volume de sol plus important. Levier complémentaire des solutions citées plus haut, BEST-a a démontré son efficacité à préserver les rendements et même à les améliorer, de 10 % en moyenne. Des résultats confirmés dans les essais de diverses coopératives et organismes partenaires, dont l’institut technique Terres Inovia. www.elicit-plant.com
THE GREEN YIELD
PARTAGE D'EXPÉRIENCE Cultures
NOM Par SÉBASTIENPar DUQUEF mail sduquef@terre-net-media.fr
POMMES DE TERRE
Différents leviers pour limiter l’impact du mildiou Les moyens de lutte contre le mildiou, réelle menace pour la pomme de terre, ne sont que préventifs. Mieux vaut mettre des atouts de son côté pour limiter sa propagation. Leviers agronomiques, résistances variétales, zone d’implantation, gestion des repousses… les facteurs influant sur la maladie sont nombreux.
Aussitôt que le climat est humide, l’agent pathogène se multiplie très rapidement.
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végétal, la perte de rendement peut aller jusqu’à 50 % en cas d’attaque assez précoce, voire 90 à 100 % si celle-ci a lieu avant l’initiation de la tubérisation. Les essais conduits par l’institut durant quatre ans sur trois variétés différentes ont permis de chiffrer les pertes de rendement brut. Elles sont de l’ordre de 1 à 1,2 % par jour de végétation perdu (100 % du feuillage détruit) à partir de l’initiation
ADOBE STOCK
Jusqu’à 100 % de perte de rendement Difficile de réussir à chiffrer les pertes, car le mildiou touche non seulement la production, mais aussi sa qualité. En cas d’attaque tardive, c’est d’ailleurs le critère qui va se détériorer en priorité et entraîner des pertes importantes en conservation. Résultat : surcoûts au triage et chute du prix de vente. Selon les chiffres publiés par Arvalis-Institut du
MILEOS : LIMITER LES TRAITEMENTS SANS RISQUER LA CONTAMINATION L’outil d’aide à la décision (OAD) Mileos s’appuie sur une base de données riche et fiable issue de nombreuses années d’expérimentation d’Arvalis-Institut du végétal et des services de la protection des végétaux du ministère de l’Agriculture. Il accède aux informations météorologiques proches de la parcelle ainsi qu’aux données telles que la variété implantée, la date d’observation des stades de la culture, les traitements déjà réalisés, le volume d’irrigation apporté… en clair, tous les paramètres déterminants pour estimer le risque d’apparition du mildiou. Mileos guide l’agriculteur dans son raisonnement et lui indique en temps réel, via des alertes SMS, le risque d’apparition de la maladie. L’utilisateur peut donc traiter seulement si cela est justifié. Selon les régions, les conditions climatiques de l’année et les variétés, l’utilisation de l’OAD permet de réduire de trois traitements en moyenne par an.
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tir de À par
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mieux maîtriser ce secteur.
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A-PDT/2022
A
ucune zone de production n’est privilégiée en matière de risque de contamination par le mildiou. La maladie est une menace sérieuse pour la culture de pommes de terre. Et particulièrement là où le climat est frais et humide. Pour y faire face, les agriculteurs multiplient les traitements en vue de limiter les dégâts, qui peuvent vite devenir importants, allant jusqu’à détruire 100 % de la récolte. Sans oublier que la contamination peut aussi toucher les tubercules durant la période de stockage. Une stratégie fongicide adaptée s’avère donc primordiale pour le producteur. Aussitôt que le climat est humide, l’agent pathogène se multiplie très rapidement. Idem lorsque l’hygrométrie et la température montent de quelques degrés : le risque décuple. À l’échelle mondiale, les études montrent que le champignon détruit 16 % de la production en moyenne. En Europe, les dépenses engendrées pour lutter contre lui sont estimées à environ 1 Md€.
Je joins mon règlement par chèque Je souhaite recevoir une facture NOM et Prénom : ___________________________________________________________________________________________________ Société :
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CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 Paris Cedex 10 01 40 22 79 85 - abo@cipmedias.com Une revue du groupe
MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine 14/03/2022 / 33
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures
L'AVIS DE L'AGRICULTEUR
Alexandre Rivenet, agriculteur et producteur de plants aux Attaques (Pas-de-Calais) LA FLANDRE
ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL
« Les outils numériques m’aident à prendre les bonnes décisions »
Le mildiou se développe très rapidement et peut causer des dégâts importants en cas de foyer non maîtrisé dans une parcelle.
En Europe, les dépenses engendrées pour lutter contre le mildiou sont estimées à environ 1 Md€ de la tubérisation. D’autre part, les taux de contamination des tubercules à la récolte oscillent entre 10 et 20 %, voire 30 les années pluvieuses en fin de cycle (août et septembre).
ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL
Quels leviers agronomiques ? Les mesures agronomiques se révèlent efficaces pour limiter l’inoculum primaire du mildiou ainsi que pour accroître l’efficacité de la protection fongicide. Les tas de déchets situés à proximité des parcelles plantées peuvent être décontaminés grâce à l’application de chaux vive. Autre solution disponible : bâcher pour neutraliser la dissémination. Enfin, le recours à un produit antigerminatif limite le nombre de repousses dans la culture suivante. De même, naturellement, que choisir de laisser le minimum de tubercules à l’arrachage.
Le mildiou se reconnaît aux larges taches brunes huileuses auréolées de vert pâle sur la face supérieure des feuilles et au duvet blanc sur leur face inférieure. Des taches qui se dessèchent ensuite en leur centre.
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Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
« Je cultive 400 ha, dont 110 en plants de pommes de terre. En 2012, après une perte en culture, je me suis intéressé aux outils numériques. En clair, à cause d’une période de sécheresse suivie d’un épisode pluvieux important sur une parcelle éloignée, j’ai perdu 20 ha de récolte. Je me suis donc lancé avec les stations météo connectées et en ai installé six réparties sur les terres de l’exploitation. Les informations mesurées alimentent l’OAD Mileos [d’Arvalis-Institut du végétal] pour la culture de pommes de terre. Des tensiomètres sont disposés dans la parcelle et leurs informations sont utiles pour son irrigation. Les sols de la région sont très hétérogènes, passant du sable à l’argile en quelques mètres. J’utilise aussi le capteur de biomasse Crop Sensor de Claas sur les céréales et j’aimerais l’employer pour piloter les applications fongicides en pommes de terre. Question bénéfices, l’intérêt est de réunir assez de données pour prendre la bonne décision au bon moment. » Travail du sol, plantation, traitements, irrigation, récolte… à chaque étape de la culture, les outils numériques permettent d’économiser du temps, et donc de l’argent. La première année, la quantité de produit a diminué de 30 %. Sur l’engrais, l’économie se situe entre 90 et 100 €, le tout avec des rendements en hausse. En outre, le numérique doit servir à attirer les jeunes sur les exploitations pour assurer la relève.
Bien gérer son itinéraire technique diminue le risque. Par exemple, implanter des plants certifiés sans mildiou et ceci, dans une zone adaptée. La butte doit être suffisamment volumineuse pour que sa protection soit efficace, l’irrigation raisonnée et la fertilisation adéquate. L’idéal est bien sûr d’opter pour une variété résistante. Protection chimique Le programme de protection phytosanitaire est essentiellement construit sur la base d’une lutte préventive. L’objectif est de protéger les pommes de terre contre le mildiou et l’alternariose durant tout le cycle de développement de la culture, de la levée jusqu’à la récolte. Au préalable, il faut cependant bien comprendre que le programme type, qui fonctionnerait sur toutes les parcelles, n’existe pas. Il faut l’adapter à la situation géographique et le faire évoluer durant le cycle. Sans oublier que les conditions climatiques pourront demander des ajustements supplémentaires. D’où la nécessité de suivre les BSV (bulletins de santé du végétal) pour adapter la cadence des applications au risque d’infestation. Une fois les tubercules en terre, l’observation des cycles du mildiou est indispensable ; c’est elle qui déclenchera le démarrage du programme. Les firmes préconisent d’entamer les traitements dès le troisième cycle de mildiou. Afin d’aider à
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures
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Moins connue que le mildiou, l’alternariose peut provoquer des pertes de rendement, notamment lorsque la maladie se manifeste de façon précoce. Au moins deux espèces du genre Alternaria peuvent affecter la pomme de terre en France : Alternaria solani et Alternaria alternata.
La résistance variétale Pour figurer au catalogue français, les variétés ont été évaluées et sont suivies dans des essais post-inscription pilotés par l’institut. Les informations récoltées sont diffusées via le catalogue variétal, et avec la filière plants de pomme de terre, elles sont régulièrement remises à jour. Le niveau de résistance de la variété doit donc retenir l’attention des producteurs et les aider à positionner leurs interventions phytosanitaires. L’idée principale étant d’économiser du produit (et du carburant) en supprimant les passages inutiles. Le caractère explosif du développement du pathogène complique la lutte une fois l’épidémie déclarée. Retarder le plus possible l’implantation du parasite dans les parcelles est donc primordial. En cas d’infection, l’objectif sera de limiter son développement pour préserver le feuillage et ainsi limiter la contamination des tubercules. D’où la nécessité d’éliminer au maximum les repousses à la saison suivante. Celles-ci favorisant la dissémination du pathogène, mieux vaut les détruire avant que les plants ne se développent. Ne pas laisser trop de tubercules au sol à la récolte, ne pas épandre de résidus de pomme de terre au printemps, préférer l’implantation des céréales en non-labour pour laisser le gel faire son travail… autant de solutions qui limiteront les repousses. Implanter en dehors des ZNT L’agriculteur doit aussi penser implantation et récolte, en évitant par exemple de cultiver trop près des zones où le traitement est difficile, voire interdit. Afin de limiter le risque de foyer dans la parcelle, celle-ci doit être protégée en intégralité ! Attention aux coins de champ, bordures de bois, de chemins, de haies, contours de pylône ou obstacle, bords de rivière et/ou de points d’eau… ne pas oublier les ZNT, obligatoires pour tous les fongicides. Seule leur largeur varie selon la spécialité (se référer à l’étiquette). 36 /
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TERRE-NET MÉDIA
les agriculteurs à bien positionner le produit, A rvalis-Institut du végétal a développé l’outil baptisé « Mileos ».
Si malgré toutes les précautions, un foyer épidémique se déclare, le producteur n’a aucun moyen de lutte curatif. Ultime recours : l’emploi d’un agent anti-sporulant en vue de réduire la quantité de spores produite et donc de limiter la casse. En présence de foyers isolés, la solution est de les détruire au plus vite. Avant d’évacuer les fanes, pensez à les mettre dans un sac en plastique pour ne pas disséminer de spores en traversant la parcelle. Même une fois défanée, la protection fongicide reste importante pour garder les tubercules sains. Bien qu’elles soient moins sporulantes, les taches de mildiou demeurent source de contamination en cas de précipitations. C’est seulement une fois la végétation entièrement détruite que la protection peut être stoppée. ■
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SEMOIR MASCHIO GASPARDO
La rapidité et la précision au rendez-vous avec le Chrono 512 Avec le retour du printemps viennent les beaux jours… et le retour des semis. L’occasion pour Christophe Houard, agriculteur à Dompierre-Becquincourt, dans la Somme, d’essayer le semoir monograine Chrono 512 du constructeur italien Maschio Gaspardo.
C
hristophe Houard, agriculteur à Dompierre-Becquincourt (Somme), cultive 180 ha sur son exploitation, en plus des 160 ha qu’il travaille à façon et sur lesquels il réalise toutes les interventions du semis à la récolte. Sans oublier les prestations de services et notamment le semis de précision en betteraves, maïs, haricots verts et colza. Tout cumulé, il implante entre 600 et 700 ha avec son semoir de précision. Autant dire que le débit de chantier constitue pour lui un critère important. Le semoir Maschio Gaspardo Chrono 512 essayé par Christophe Houard est conçu pour travailler à grande vitesse, aux environs de 14-15 km/h. Il s’a git d’un modèle monograine de précision de douze rangs transformables en huit. Avec les douze rangs, l’écartement est de 45 ou 50 cm, tandis qu’avec les huit, il peut varier entre 70 et 75 cm. Le passage d’une version à l’autre est rapide dans les deux sens, car les éléments sont fixés sur une
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Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
LE CHRONO 512 EN BREF Nombre de rangs : 12, à 45-50 cm, transformables en 8 à 70-75 cm Chariots d’éléments pour une manutention confortable lors du passage de 12 à 8 rangs Vitesse de travail : 14 km/h Réglage de la profondeur simple, grâce à la roue de profondeur Profondeur de semis : 1 à 11 cm Transport de la graine : par pression, et distribution par dépression
glissière montée sur le châssis. L’engin dispose également d’une descente de fertilisation repensée, avec un simple disque et une roue de profondeur permettant un réglage rapide et précis. Le Chrono 512 peut semer aussi bien des betteraves, du maïs, des haricots ou du tournesol, que du soja, du colza ou encore du sorgho. Une polyvalence rendue possible par l’ajustement du flux d’air de transport de la semence en fonction de la taille et du poids des graines, de la profondeur de semis et de la vitesse de travail. Le semoir est repliable en trois sections afin d’obtenir une largeur de transport inférieure à 3 m. Lors du repliage, les éléments nos 3 et 10 se relèvent automatiquement pour éviter d’entrer en contact avec les éléments centraux. Le Chrono 512 est compatible Isobus. Il rend possible la gestion de la pression de chaque élément au sol, de l’entraînement électrique ainsi que de la microgranulation. ■
MASCHIO GASPARDO
Par ÉLOÏSE BOONE eboone@terre-net-media.fr
PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai
1. L’élément semeur à entraînement électrique peut travailler jusqu’à 15 km/h avec une précision de semis maximale.
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2. La pression de l’élément sur le sol peut être réglée depuis la cabine du tracteur jusqu’à un maximum de 300 kg, ce qui permet un semis direct même sur des sols lourds. 3. La distribution est composée d’un double sélecteur réglable, d’un disque de semis en PVC et d’une coupelle rotative évitant la friction sur le disque de semis. Le corps et le couvercle sont en aluminium.
PHOTOS TERRE-NET MÉDIA
4. Le réglage de la profondeur de semis est facilité grâce à un repère visuel.
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5. Le système de transport pneumatique des graines fonctionne avec un compresseur à lobes et fait varier le débit d’air en fonction des caractéristiques de la graine pour guider son déplacement le long du tube de descente. 6. Le système de fermeture du sillon utilise des roues en caoutchouc en forme de V qui garantissent la fermeture même sur un sol non travaillé.
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L'AVIS DE L'AGRICULTEUR
TERRE-NET MÉDIA
Christophe Houard, agriculteur à Dompierre-Becquincourt (Somme)
« La limite n’était pas le semoir… c’était mon tracteur ! »
Pour l’heure, Christophe Houard a semé une centaine d’hectares de betteraves à l’aide du Chrono 512 de Maschio Gaspardo. La précision et donc le respect de la densité demandée représentent les deux atouts du semoir. « Question densité, rien à redire, c’est nickel ! Je règle à 120 000 pieds/ha, j’ai 120 000 pieds/ha et pas 121 000 ! Preuve à l’appui au champ. Autre point fort : la régularité de la profondeur de semis. Une fois que l’outil est réglé pour semer à 2,5 cm de profondeur, toutes les graines sont implantées à la même distance. Ceci quel que soit le type de sol ! Bien que l’élément bénéficie de roues plombeuses en caoutchouc, le sol est bien refermé pour un contact terre-graine optimal », précise l’exploitant. Autre gros point fort : la vitesse d’exécution. « Le jour de l’essai, j’ai semé à 14 km/h. La limite n’était pas le semoir… c’était mon tracteur et son débit hydraulique. Mais avec un engin adapté, quelle que soit la vitesse, le semis reste précis », ajoute-t-il, convaincu par l’équipement. Seul bémol : le poids à vide. « Le molosse pèse 4 t, un avantage pour ceux qui souhaitent semer sans labourer. Idéalement, il faut lui mettre au moins 200 ch devant pour avoir suffisamment de puissance et un débit hydraulique assez important. C’est la condition pour ne pas dégrader la qualité du semis », indique le fermier. Et de conclure : « Reste à attendre la levée pour vérifier l’homogénéité, mais globalement, je suis satisfait ! »
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LES
- Densité de semis régulière - Régularité de la profondeur de semis quel que soit le type de sol - Rapidité d’exécution LES
- Lourdeur de l’engin, nécessitant un tracteur de gabarit important - Vidange des éléments de semis - Éléments semeurs difficilement visibles MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 39
BRÈVES DES CHAMPS En photos
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
MaterMacc : réduire de 90 €/ha le coût d’implantation avec l’UST
MONOSEM
Plus besoin de labourer ni d’affiner le sol, le soc UST génère juste un sillon de terre fine et dépose la graine au cœur pour une germination optimale. En outre, selon le fabricant, l’effet désherbant limite la propagation des adventices.
Monosem : ambiance 100 % électrique pour le ValoTerra ! MATERMACC
Le constructeur a dévoilé le dernier-né de sa gamme de semoirs monograines 100 % électrique. 56 V permettent de piloter chaque organe du ValoTerra indépendamment et augmentent la vitesse de semis de 2 km/h. Le tout sans dégrader la régularité d’implantation. Une économie de 7 % d'intrants est en outre réalisée grâce à la modulation et la coupure de tronçons.
TRAVAIL DU SOL ET SEMIS
Le matériel s’adapte à l’évolution des pratiques Si les agriculteurs se remettent régulièrement en question, le matériel doit lui aussi évoluer pour répondre sans cesse aux nouvelles exigences. Stockage de carbone, pratiques agroécologiques, débit de chantier et précision de plus en plus élevés… les constructeurs proposent toujours davantage d’innovations.
Deux types de socs facilement interchangeables sont proposés sur le décompacteur Terraland TN. L'idée est d’en faire un outil plus polyvalent, s’adaptant aux pratiques et/ou aux conditions de terrain, afin d’allonger sa période d’utilisation. 40 /
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
BEDNAR
Bednar : un décompacteur à la polyvalence dopée
Pour le Garonnais, 2022 démarre avec le lancement du robot Orio. Le petit dernier n’a rien à envier aux autres membres de la famille (Dino, Ted et Oz), il est multiculture et multitâche.
Lemken : 18 M€ dans une usine dédiée au binage
LEMKEN
Seulement trois ans après le rachat du Néerlandais Steketee, Lemken souligne sa confiance en la marque et investit 18 M€ pour construire un nouveau site de production dédié à la fabrication du matériel de binage.
Kuhn : le semoir Espro RT 12000 RC à destination de l’Europe de l’Est PÖTTINGER
12 m de large, 13 000 L de capacité de trémie (divisible en deux) et jusqu’à 20 km/h de vitesse… le semoir traîné Espro RT 12000 RC sème jusqu’à 16 ha/h en technique culturale simplifiée ou en semis direct sur les terres légères.
Pöttinger : jusqu’à 500 ch pour tout retourner grâce à la Servo T 6000
KUHN
Avec l’arrivée de la Servo T 6000, la gamme de charrues semiportées du constructeur autrichien s’adapte à la puissance et aux caractéristiques des engins actuels grâce à un châssis renforcé, des réglages simplifiés et une maintenance limitée. Résultat : débit de chantier et longévité accrus pour des tracteurs faisant jusqu’à 500 ch de puissance.
Horizon Agriculture : semer en direct grâce au modèle traîné DSX Les semoirs DSX de la jeune marque britannique arrivent en France. Modulables, précis et robustes, ils sont conçus pour travailler dans les terres difficiles anglaises. Rendez-vous chez Latitude GPS pour s’offrir cet outil de semis direct décliné en largeurs de 4 à 9 m.
LATITUDE GPS
NAÏO TECHNOLOGIES
Naïo Technologies : un robot grandes cultures baptisé « Orio »
MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 41
BRÈVES DES CHAMPS Online
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
LA REVUE DES RÉSEAUX
Les premiers rayons de soleil signent le retour au champ ! Rares sont ceux qui n’ont pas bénéficié du beau temps, début mars. L’occasion de remettre le tracteur au champ, maintenant que la terre est ressuyée. Il est temps de préparer le terrain en vue des semis de printemps. Outre la reconstitution du stock de bière, les exploitants témoignent leur solidarité envers leurs homologues ukrainiens et espèrent qu’en dépit de la guerre, ils pourront semer leur prochaine récolte.
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Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Shopping ENTRETIEN DES ACCOTEMENTS
MICHELIN
MASCHIO GASPARDO
Nouvelle génération d’épareuses chez Maschio Gaspardo Le constructeur italien présente sa gamme d’épareuses Evo au design plus moderne et dont les performances ainsi que les largeurs de travail évoluent. Maschio Gaspardo collabore avec le groupe Orsi et dévoile des machines bénéficiant de composants mécaniques
et électroniques retravaillés. Chacune peut embarquer plusieurs dimensions de groupe de fauche. L’opérateur peut opter pour la version à fléaux ou à marteaux, et installer un taille-haie, un sécateur, une lame d’élagage ou un rotor pour curer les fossés.
SEMOIR TRAÎNÉ
SPRAYBIB : LE PNEU TRÈS BASSE PRESSION SPÉCIAL AUTOMOTEUR DE PULVÉRISATION
LE TERRASEM GAGNE EN LARGEUR ET EN POLYVALENCE CHEZ PÖTTINGER
Michelin vient de dévoiler sa gamme de pneumatiques spécialement conçue pour les automoteurs de pulvérisation. Son nom : SprayBib CFO (cyclical field operation). L’objectif est clair : offrir un débit de chantier élevé, protéger davantage le sol et préserver le confort de l’opérateur. Au passage, la marque ajoute une dimension, le VF 420/90 R 34 174D/170E. Par rapport à l’ancien modèle, le fabricant promet un gain en capacité de charge de l’ordre de 14 % jusqu’à 30 km/h. La carcasse bénéficie d’une conception renforcée permettant d’atteindre jusqu’à 1,3 t de capacité de charge supplémentaire par essieu. Au champ, la faible pression allonge l’empreinte, améliorant ainsi de 20 % la capacité de traction. Par ailleurs, un indice de vitesse E fait son apparition, autorisant à rouler jusqu’à 70 km/h.
Pöttinger ajoute deux largeurs à sa gamme de semoirs Tarrasem : le V 8000 en 8 m et le V 9000 en 9 m. La nouvelle génération traînée peut être configurée sur mesure. Sa herse à disques constitue l’élément principal du travail du sol, en faisant l’outil idéal pour semer en présence de résidus importants ou dans les mulch. Deux doseurs sont installés de série et la trémie de 5 600 L de capacité permet de semer 1,5 à 420 kg/ha, le tout à 12 km/h. Le débit s’adapte directement depuis la cabine, sans quitter le siège. L’engin est capable de gérer une ou deux semences, voire un mélange des deux dans le même sillon. Ainsi que les micro-granulés ou les plantes compagnes.
PÖTTINGER
PNEUMATIQUES MICHELIN
Textos ➜ Miss Agricole 2022 : de nombreux messages à faire passer aux candidats à la présidentielle Fière de représenter l’agriculture, Marianna, Miss Agricole 2022, s'est rendue au Sia. Elle avait plein de messages à faire passer aux candidats à l’élection présidentielle et a également incité les visiteurs à venir dans les fermes pour se rendre compte de la réalité du monde agricole aujourd’hui. ➜ Demain je serai paysan : attirer l’attention sur les métiers agricoles Depuis une quinzaine d’années, l’initiative « Demain je serai paysan » de Jeunes agriculteurs vise à rassembler et professionnaliser les actions de promotion des métiers de l’agriculture, et notamment l’installation, au sein et à l’extérieur du monde agricole. Depuis un an, elle est devenue une
association pour que tous les acteurs parlent d’une même voix. ➜ Pain : la baguette à 0,29 € de Leclerc a suscité l’indignation de la filière L’AGPB, l’Association nationale de la meunerie française, la FNSEA et la Confédération nationale de la boulangerie et de la boulangerie-pâtisserie française s’indignent des dernières annonces quant au prix du pain dans les magasins Leclerc. De fait, MichelÉdouard Leclerc a annoncé le 11 janvier sur RMC que face à l’inflation potentielle des prix, ses enseignes allaient vendre des baguettes à 0,29 € maximum pendant au moins quatre mois. ➜ GNR : des exonérations fiscales pour compenser la flambée des prix Alors que la guerre en Ukraine a renforcé la
flambée des matières premières agricoles initiée en 2021, elle remet également en évidence la nécessité de produire suffisamment pour assurer la souveraineté alimentaire. Dans ce contexte, la Coordination rurale a demandé à l’État des exonérations fiscales. ➜ Biogaz : lever les verrous pour accélérer le développement La guerre en Ukraine remet en avant la question cruciale de la dépendance énergétique de la France. Plusieurs organisations œuvrant dans le secteur des énergies renouvelables, dont la FNSEA et les chambres d’agriculture, demandent une plus grande mise à contribution de la filière biogaz dans le mix énergétique et se tiennent prêtes à lever les verrous réglementaires et techniques pour accélérer le développement de la filière. MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 43
Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs
Prêts à donner la clef de vos champs aux coopératives agricoles ? Selon le baromètre du cabinet ADquation, paru il y a quelques semaines sur terre-net.fr, 80 % des associés coopérateurs ont confiance dans leur coopérative. Pourtant, l’intervention de celles-ci dans le foncier agricole, en faveur de l’installation, fait débat. Parmi les lecteurs aussi, depuis la publication d’une série d’articles sur le sujet. Guillaume :
Tintin :
« En Normandie, nous avons une coop avec 30 000 salariés et plein de filiales, comment voulez-vous qu’elle prenne en considération les attentes des agriculteurs ? Mais si elle peut faire main basse sur vos terres agricoles, elle ne va pas se gêner ! Elle en possède déjà au Kenya pour sa production de haricots… »
« Je n'ai pas dit que les banques ne sont pas mafieuses !! »
Roxane : « [...] Si on leur donne la clef des terres, c’est fini pour la profession ! »
Maxens : « Il y a longtemps que le propriétaire ne décide plus qui il va mettre dans ses terres ! Safer, CDOA, etc. y veillent ! »
Basta : « Et ça ne va pas s'arranger avec la loi Sempastous !!! [...] »
Tintin : « C'est déjà fait !! Nous avons des coopératives mafieuses qui s’approprient les terres de leurs coopérateurs au travers de garanties hypothécaires. [...] Chacun a sa place et surtout ne jamais faire confiance aux coops !!! »
Popeye : « Les coops ont créé l'intégration. [...] elles mettent la main sur les jeunes installés en leur fournissant semences, engrais, phytos en “morte-saison” [...], et pour le règlement, “on verra à la moisson” ! Et quand celle-ci arrive, les jeunes adhérents ne leur livrent pas leurs récoltes. En réalité, ils leur donnent au prix d’acompte! [...] »
BIBICHE
Marius :
« [...] Les garanties hypothécaires, les banques les ont mises en place avant les coops. Y a pas une coopérative qui a une garantie de premier rang sur le foncier. »
« À leur création, il y a 50 ans, [...] d’après mes parents et grands-parents, leur rôle était louable. Maintenant, les coopératives se sont éloignées de leurs adhérents et ne pensent qu’à leurs profits. [...] Que
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
Cleom51 : « Certains coopérateurs vont retrouver des vertus aux coopératives au moment de faire le plein en azote pour leurs cultures ! »
Tracteur4 :
« Pour favoriser l'installation des jeunes agriculteurs !? Les administrateurs de coop sont des gros, qui veulent être encore plus gros… alors pas question d’installer un jeune, sauf si c’est le fiston… »
Jpg :
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viennent faire des coops dans la vente de matériels agricoles, la jardinerie (dont 90 % des produits viennent de l’étranger) et maintenant le foncier ? Il y en a même qui achètent des céréales à l’étranger! »
« Les coops, comme les négociants, il y en a de bonnes et de mauvaises.Tout dépend de leurs statuts, de comment tu travailles avec elles, de ta capacité de financement, de tes possibilités de stockage et tes besoins en appro… la discussion ne sera pas la même [...] Cela a toujours été ainsi [...], alors il ne faut jamais cracher dans la soupe. [...] »
Jpg :
« Faut pas prendre vos expériences personnelles pour des généralités ! [...] quand on a créé les coopératives, c’était pour en finir avec la maltraitance des privés. [...] Vous préférez sans doute louer vos terres à des fonds spéculatifs ou demain peut-être à Leclerc ou Auchan parce que, eux aussi, lorgnent le foncier agricole ?! Ils ont déjà des flottes de bateaux de pêche… [...] Les terres seront l’étape suivante. » ■ Consultez le baromètre ADquation sur terre-net.fr
Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Éclairage RÉGULATION DU FONCIER
La loi Sempastous est urgente pour orienter les terres vers les jeunes aucune régulation possible, et donc sans possibilité de l’orienter vers l’installation des jeunes », poursuit Emmanuel Hyest. En valeur, ces transferts représentent le double de leur poids en équivalent foncier. « Celui qui transfère des parts de société est prêt à payer beaucoup plus cher, car c’est un moyen d’éviter la régulation », indique le président de la FNSafer.
ADOBE STOCK
600 000 ha sont transmis chaque année dans le cadre des transferts de société, alors que le marché du foncier agricole ne représente que 420 000 ha.
Promulguée en décembre 2021, la loi portée par le député Jean-Bernard Sempastous doit permettre de réguler l’accès au foncier au travers de structures sociétaires. Alors qu’une part importante des terres agricoles va changer de main dans les prochaines années, cette loi vise à orienter davantage les terres vers l’installation de jeunes agriculteurs, en mettant fin au contournement des Safer que permettait la cession de parts de société.
E
nviron 7 000 déclarations d’intention d’aliéner sont transmises aux Safer chaque année depuis 2016 et l’obligation instaurée par la loi d’avenir. « 35 % des exploitations transmises dans ce cadre le sont vis-à-vis de tiers. Les deux autres tiers sont transmis dans le cadre familial ou auprès d’agriculteurs qui ont des surfaces modestes », a rappelé Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, à l’occasion d’une rencontre autour de la loi « portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires », le 2 mars. Une loi était effectivement urgente, compte tenu des enjeux. « On a un fort
renouvellement des générations, qui va s’amplifier, car 45 % des agriculteurs auront l’âge de la retraite d’ici cinq à dix ans, soit un quart de la surface agricole utile française », explique Pierre Meyer, membre du conseil d’administration de Jeunes agriculteurs. Face à ces mouvements importants à venir, « faciliter l’installation et la transmission sans ce trou dans la raquette que constituent les cessions de parts sociales est important », ajoute-t-il. « 600 000 ha sont transférés chaque année dans le cadre des transferts de société, alors que le marché du foncier agricole ne représente que 420 000 ha. Si cela continue, la grosse partie du foncier sera transférée sans
Une concentration excessive Les transferts sociétaires ont engendré des concentrations excessives ne permettant plus aux candidats à l’installation d’accéder au foncier, regrette Bertrand Lapalus, membre du conseil d’administration de la FNSEA et président de la section nationale des fermiers et métayers. « Tout doit être entrepris pour que les terres libérées par les futurs retraités le soient au profit de l’installation et de la consolidation », insiste-t-il. Il s’agit bien de réguler pour maintenir un modèle d’agriculture familiale où le chef d’exploitation reste maître des décisions et de la gestion sur la ferme, en limitant aussi le travail à façon intégral, qui a des conséquences sur l’environnement, la biodiversité et la richesse des territoires ruraux, précise-t-il. Logiquement, pour que cela fonctionne, il faudra que le cédant choisisse un acheteur qui entre dans le cadre. « Le délai prévu est celui des autorisations tacites, soit deux mois », détaille Bertrand L apalus, pour couper court à des craintes d’allongement des délais. Par ailleurs, si les Safer endossent le rôle d’instructeur des dossiers, la décision revient au préfet. Les dossiers refusés pourraient proposer de remettre sur le marché une partie à orienter vers un jeune agriculteur. « Et on proposera un agrément, ajoute Emmanuel Hyest. C’est ça l’enjeu majeur, remettre vers les jeunes agriculteurs une partie des 30 % d’exploitations qui, aujourd’hui, bougent. » Le décret d’application de la loi doit être pris avant le 1er juillet, pour une mise en œuvre à partir du 1er novembre. ■ MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 45
Par ÉLOÏSE BOONE eboone@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? SÉCURITÉ
93,8 %
des conducteurs d’engins agricoles ne bouclent pas leur ceinture D’après un sondage réalisé sur terre-net.fr, parmi plus de 1 400 réponses, près de 94 % des répondants avouent ne pas boucler leur ceinture de sécurité à bord des engins agricoles. Le point sur ce que dit la loi.
«S
Pour le chauffeur, mais pas que ! D’après l’article R412-1 du Code de la route, « en circulation, tout conducteur ou passager d’un véhicule à moteur doit porter une ceinture de sécurité homologuée dès lors que le siège qu’il occupe en est
ADOBESTOCK
i j'ai un accident de la route avec mon tracteur et que je ne porte pas de ceinture de sécurité à ce moment-là, qu’est-ce que je risque ? » « Que dit la loi sur le sujet ? » …autant d’interrogations qui mériteraient
équipé ». Le port de la ceinture est donc obligatoire dans les engins agricoles, exception faite des modèles anciens qui n’en bénéficient pas. En cas de non-port de la ceinture de sécurité, le conducteur risque une contravention de quatrième classe, soit 135 € d’amende (majorée ou minorée selon délai de paiement). Idem pour le passager. Cependant, d’après la circulaire 2004-2 relative au régime général du permis de conduire à points, « il ne peut y avoir de retrait de points que pour les infractions commises avec un véhicule pour la conduite duquel un permis de conduire est exigé ». Une infraction au Code de la route commise à bicyclette, avec une voiturette ou au volant d’un tracteur agricole, sanctionnée à ce titre, ne donne donc pas lieu à un retrait de points.
être formulées, d’après les résultats du sondage mené sur terre-net.fr récemment. La question de départ était la suivante : « Lorsque vous prenez les commandes d’une de vos machines automotrices, bouclezvous votre ceinture de sécurité ? » Sur 1 461 répondants, 1 370 ont répondu que non, contre 91 qui déclarent boucler leur ceinture à bord de leurs engins agricoles.
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Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
Les obligations de mise à disposition Conformément à la note ministérielle de campagne d’information sur les risques d’accidents du travail dus au renversement d’un tracteur agricole ou forestier, « l’employeur doit mettre à disposition de ses employés une ceinture de sécurité adaptée au tracteur utilisé lorsque ce dernier est équipé de points d’ancrage permettant l’installation ». C’est le cas des modèles bénéficiant de la réception CE depuis le 1er janvier 2006 et de certains, plus anciens, qui étaient en avance sur les règles communautaires. C’est cette combinaison avec les dispositifs anti-retournement qui permettra de s’assurer que les engins mis à disposition des travailleurs sont « convenablement adaptés au travail à réaliser en vue de préserver leur sécurité » en cas de renversement (articles R. 4321-1 du Code du travail). ■
Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr
À VOIR SUR YOUTUBE ➜ PORTE-OUTIL AUTOMOTEUR NEXAT : RÉVOLUTION OU INNOVATION SANS LENDEMAIN ? Unique médaille d’or aux Agritechnica Innovation Awards, le porte-outil Nexat a été filmé en plein chantier de récolte en Ukraine. Le résultat est plutôt impressionnant, la vidéo en témoigne. Le constructeur envisage le début de la commercialisation en Europe de l’Est et outre-Atlantique dès cette année. Ce nouveau concept pourrait révolutionner la traction agricole. Coût, impacts sur le sol et adaptabilité aux parcelles de moindre surface… des questions restent cependant en suspens. Découvrez le porte-outil Nexat à l’ouvrage.
À VOIR SUR YOUTUBE ➜ DES FERMES POLONAISES ORIENTÉES VERS LE NON-LABOUR Découvrez la ferme de Cédric, installé depuis plus de vingt ans en Pologne. Il confie les soucis rencontrés au niveau financier, mais également culturel… Aujourd’hui, il cultive 450 ha en grandes cultures (betteraves sucrières, pommes de terre, colza, maïs grain, tournesol…). Il a laissé de côté la charrue pour ne plus retourner la terre caillouteuse. Une transition fut nécessaire, et des couverts végétaux. Comme en France, Cédric note l’importance de semer juste derrière la moissonneusebatteuse pour optimiser la levée du couvert et bénéficier de l’effet escompté. Parcourez avec Cédric sa ferme polonaise.
FARMING TOGETHER
FARMING TOGETHER
À VOIR SUR YOUTUBE ➜ VISITEZ L’USINE DE DISTRIBUTEURS D’ENGRAIS SULKY La chaîne YouTube « Farming Together » de Sulky-Burel vous propose de visiter l’usine de distributeurs d’engrais. À l’aube de la reprise des épandages, découvrez comment sont fabriqués les équipements. La chaîne entend communiquer positivement sur les initiatives du monde agricole. En partant à la rencontre d’exploitants et de professionnels du secteur, elle allie contenus techniques et retours terrain. Dès février, la marque démarre la pleine période de construction, avec plus de 120 machines sorties de chaîne la semaine précédant le tournage. Voir la vidéo en réalité augmentée.
NEXAT
BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le Web
28/08/2018
Découvrez la seule appli d’actualités agricoles qui vous donne l’info du jour en moins de 3 minutes Chaque soir, faites votre sélection gratuitement
À TÉLÉCHARGER DÈS MAINTENANT MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 47
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Machinisme
FARM MACHINE 2022
Innovations, productivité, confort… même par temps de pandémie, elles en ont sous le pied ! Le concours Machine de l’année a changé de nom. Désormais, ce sont les « Farm Machines » qui sont désignés par les journalistes spécialisés dans le matériel agricole. Le principe est simple : récompenser l’innovation et le réel bénéfice pour les agriculteurs à travers les principales catégories d’engins. Sans oublier de laisser la parole aux utilisateurs eux-mêmes via le prix du public. CATÉGORIE TRACTEUR
Visibilité hors pair pour le Massey Ferguson MF 8S MASSEY FERGUSON
Parmi les grandes nouveautés tracteur, le Massey Ferguson MF8S remporte le prix face au 7250 TTV de Deutz-Fahr et au 6R de John Deere. Et autant dire que le modèle isarien n’a pas fait débat : cabine, design, moteur, transmission, électronique… tout a été repensé par la marque au profit de l’opérateur.
PRIX DES LECTEURS
Fendt 1100 Vario MT : quand autonomie rime avec travail précis
FENDT
Les lecteurs ont voté en leur âme et conscience pour élire leur machine préférée parmi les 36 nominées. Plus de 10 000 agriculteurs se sont exprimés et la majorité a choisi le tracteur Fendt 1100 Vario MT comme étant sa Farm Machine 2022. Ses demi-tours automatisés semblent avoir fait la différence. Ils rehaussent le confort de travail tout en permettant à l’opérateur de se concentrer sur son outil. Une belle reconnaissance pour les équipes de recherche-développement de Marktoberdorf, en Allemagne, et de Jackson, aux États-Unis !
CATÉGORIE DÉSHERBAGE MÉCANIQUE
Chez Steketee, même artificielle, l’intelligence des outils ne laisse plus place au doute LEMKEN/STEKETEE
Qui aurait misé sur une bineuse pour embarquer de l’intelligence artificielle ? Steketee l’a fait sur son modèle IC-Weeder AI afin de permettre à l’outil d’apprendre sans cesse à reconnaître les adventices au milieu des plantes cultivées. Et le pari paie, puisque l’outil rafle un prix avec une réelle longueur d’avance. 95 % : c’est le pourcentage de bonnes décisions prises par l’équipement quand il s’agit de trier les végétaux à détruire. Qui dit mieux ? 48 /
Le Magazine / MARS-AVRIL 2022
CATÉGORIE SEMOIR
La précision du Proceed fait mouche chez Väderstad
VÄDERSTAD
Céréales, colza, betteraves sucrières, pois, maïs… le semoir Proceed de Väderstad sème tout (ou presque) avec une précision remarquable en termes de profondeur et de régularité. Le Suédois promet de diminuer la densité par deux sans entamer le potentiel de rendement. Le pré-rouleau nivelle le sol pour placer la semence en conditions optimales
CATÉGORIE PULVÉRISATION
Du produit pur injecté directement pour du tir ciblé chez Amazone AMAZONE
Traiter spécifiquement en plus de la bouillie standard… la méthode n’est pas nouvelle. Mais Amazone est le premier constructeur à la rendre disponible de série sur ses pulvérisateurs. Son DirectInject ajoute un second circuit, contenant la bouillie mélangée au produit supplémentaire, qui prend le relais aussitôt que la fonction est activée par l’opérateur en cabine. Les économies s’annoncent importantes en ne pulvérisant plus systématiquement.
CATÉGORIE MOISSONNEUSE-BATTEUSE
Trion : la machine hybride au catalogue de Claas
CLAAS
La gamme Trion de Claas, des moissonneuses-batteuses hybrides à double rotor ou à secoueurs, compte trois séries de 258 à 435 ch de puissance. Sur la série 700, place à l’APS Hybrid en 1 420 mm de largeur sur les versions Roto Plus, associé au simple rotor de la 710 à la 730 et au double sur la plus imposante, la 750. Les chenilles Terra Trac sont disponibles au tarif sur six modèles.
CATÉGORIE TRAVAIL DU SOL
KUHN
Kuhn a retourné la tête du jury avec sa Multi-Leader XT La charrue monoroue de Kuhn répond aux besoins des grandes exploitations nécessitant un débit de chantier important. De sept à neuf corps, l’outil requiert des tracteurs ayant entre 200 et 500 ch sous le capot. En plus de disposer de la correction de dévers, la Multi-Leader XT laboure hors raie pour faciliter la tâche des engins jumelés ou à chenilles. Sa polyvalence a sans doute convaincu le jury.
CATÉGORIE TRACTEUR XXL
JOHN DEERE
La série 9 de John Deere arrache la victoire chez les poids lourds Connectivité, automatismes, confort en cabine, look impressionnant… les nombreux arguments de la série 9 de John Deere ont fait la différence, face à ses rivaux, le Fendt Vario 1100 MT et le RSM 3000 du Russe Rostselmash. Son moteur Cummins développe 691 ch et reçoit la transmission Powershift e18 pour absorber la puissance. MARS-AVRIL 2022 /
Le Magazine / 49
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