E N Q U Ê T E
Enquête : Une entreprise sur trois ne parviendra pas à convertir sa flotte en véhicules électriques d’ici 2026
D’ici 2026, seules les voitures d’entreprise entièrement électriques pourront bénéficier des avantages fiscaux à 100 %. Or près d’un tiers des entreprises déclarent aujourd’hui que toutes les adaptations nécessaires ne seront pas terminées à temps. Près de sept entreprises sur dix rencontrent des difficultés d’infrastructure ainsi qu’au niveau des risques supplémentaires de sécurité incendie suscités par l’électrification de leur flotte de véhicules de société. Mika Tuyaerts mika.tuyaerts@effectivemedia.be
Il ressort du sondage réalisé en ligne par AON et FLEET entre le 24/03 et le 29/04 auprès de 200 répondants que de nombreux gestionnaires de flotte se posent encore beaucoup de questions. Lorsqu’il leur est demandé si leur flotte sera entièrement électrifiée d’ici 2026, un bon tiers (35,7 %) répond que non. La plupart des obstacles cités sont l’infrastructure des bornes (tant au travail qu’au domicile de l’employé), les longs délais de livraison des véhicules électriques, la crainte de leurs travailleurs de ne pas avoir suffisamment d’autonomie ou la nécessité de refondre entièrement la politique en matière de voitures de société. « Nous constatons encore beaucoup d’incertitudes et d’interrogations concernant l’infrastructure (système d’extinction, plan de sécurité incendie ou assurance spéciale) du parc de voitures électriques. Sept répondants sur dix (68,9 %) indiquent qu’aucun des éléments précités n’est en ordre. Quelque 21,9 % disposent d’un plan de sécurité incendie, et seule une minorité déclare avoir souscrit une assurance spéciale pour le système de bornes de recharge. Pourtant, les entreprises
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ont tout intérêt d’un point de vue fiscal à régler le problème des bornes encore cette année : l’investissement est effectivement déductible actuellement à 200 % », explique Al Pijnacker, Managing Director Fleet chez AON. La nouvelle réglementation (portant modification de l’AR du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et l’explosion auxquelles les bâtiments doivent satisfaire) entre en vigueur le 1er juillet 2022. L’une des nouveautés concerne l’obligation, uniquement pour les nouveaux bâtiments, de prévoir à chaque étage dans les parkings d’une superficie de plus de 250 m² un des systèmes suivants de protection contre l’incendie : un système d’évacuation des fumées et de chaleur et/ou une installation de sprinklage ou une trappe de ventilation. Manque de connaissances Rien n’est par ailleurs moins sûr en ce qui concerne la responsabilité des dégâts causés par une borne de recharge. Quelque 33,7 % des répondants ont déclaré qu’ils ne savaient pas qui était responsable en cas de dégâts causés à une
borne de recharge ou d’incendie de celle-ci. « Selon les chiffres, près de neuf employés sur dix (85,2 %) conduisant une voiture électrique n’ont pas reçu d’informations sur la manière de recharger correctement leur véhicule ni sur les risques liés à la recharge via une prise électrique. Cela nous effraye un peu. AON conseille aux gestionnaires de flotte de voitures de société de faire de la prévention et de revoir chaque année la politique en matière de véhicule de société, vu que c’est une matière qui évolue régulièrement. Notre objectif est de faire baisser le coût total du risque. Grâce à nos solutions MaaS (Mobility as a Service), nous y parvenons déjà mieux », souligne Al Pijnacker, Managing Director Fleet chez AON. Des bornes de recharge onéreuses Il ressort également du sondage que les gestionnaires de flotte doivent aussi faire des efforts pour garder sous contrôle le total des coûts liés aux véhicules électriques. La facture des véhicules rechargés uniquement à des bornes de recharge rapide est souvent plus élevée que la facture de diesel