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PASSÉ / FUTUR

Une Renault 5 en quête de racines Luca de Meo, le nouveau CEO du groupe Renault, est d’abord un as du marketing. La preuve avec cette R5 Prototype attirant tous les regards. L’occasion de replonger dans le passé avec Eric Ferreux, star des années 80 au volant de son inoubliable R5 Turbo. Par Pierre Thaulaz une voiture vivante, délicate à rouler. Il fallait se battre… D’ailleurs, j’avoue qu’aujourd’hui j’adore les traction avant. La R5 Turbo, peut-être aurais-je de la peine à en reconduire une. Parfois je me dis: mais comment je faisais pour aller vite, tellement ça apparaît anachronique comme bagnole!»

L

es plus jeunes d’entre nous tomberaient sans doute des nues en découvrant les pages entières consacrées aux épreuves de rallye dans la Tribune de Lausanne, l’ancêtre du Matin. Une époque bénie des dieux de la mécanique où Eric Ferreux et son navigateur Serge Audemars planaient sur le championnat suisse (4 fois couronnés, en 1983, 84, 85 et 87), tout en s’octroyant quelques titres de gloire sur les routes de France (3es du Rallye du Var 85) et d’ailleurs. Difficile, on le comprend, d’oublier ces moments de

Une R11 Turbo aux couleurs de l’époque

pure magie. «Avec Serge, on a racheté il y a quelques années une R11 Turbo avec laquelle on roule en «Slowly», une catégorie réservée à des voitures qui ont au minimum 30 ans», raconte le Combier. «On est casqué en spéciale, mais il n’y a pas de chronos. Cette R11 Turbo, une petite groupe A, on l’a mise aux couleurs de l’époque.» «J’EN RÊVE LA NUIT» Même s’il a remis son garage du Brassus (rebaptisé ValCars) en mai 2020, Eric Ferreux continue de travailler en binôme au côté du nouveau patron: «Je reste encore avec lui jusqu’à la fin 2021 et puis j’arrête. Mais je conserverai la station d’essence», poursuit l’ancien pilote, lequel n’a pas oublié les sensations procurées par sa R5 Turbo: «Ça reste de loin ma voiture préférée. D’ailleurs, j’en rêve la nuit. J’ai toujours dit à ma femme: si on gagnait à l’Euromillions, la première chose que je ferais, c’est de racheter ma voiture, et à n’importe quel prix.» Une propulsion qui ne permettait pas la moindre erreur: «C’est vrai que c’était

Un bolide d’autant plus anachronique dès lors qu’il était décliné en version «Tour de Corse», ce qui était le cas de la monture de Ferreux-Audemars: «Elle avait tout de différent. Déjà, ça ne freine pas beaucoup, car il ne faut pas oublier que cette voiture a 40 ans. Par rapport à la R5 Turbo «normale», la «Tour de Corse» affichait une plus grande puissance, soit 300 ch. Elle n’avait pas les mêmes trains, pas les mêmes suspensions, pas la même boîte, des portes en plastique. Et tu étais quand même assis sur de l’essence! Elle a marqué son époque, au même titre que la Lancia 037 ou toutes ces voitures de la génération des groupe B. Je n’ai jamais réessayé une «Tour de Corse», mais pour moi c’est la plus belle. On a eu un plaisir fou avec Serge dans cette voiture. Invité par Renault, je me suis assis pour l’occasion à côté de Ragnotti, mais c’est Jeannot qui conduisait.» L’AVIS D’ERIC… Au final, deux titres de champion suisse, en 1984 et 85, aux commandes de cette


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