URBAN REDEVELOPMENT FOR SUSTAINABLE ARCHITECTURE IN FLOOD AREAS

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DÉDICACE À ma famille, mes chers parents, mes frères et sœurs à qui je ne saurais exprimer toute ma gratitude, votre affection et soutien sont ma source du courage, inspiration et le secret de ma réussite. À tous et à toutes mes ami(e)s, pour votre précieuse amitié et confiance, et à qui je dois ma gratitude et mon attachement.

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PRÉAMBULE

“Chacun de nous doit être le changement qu’il voudrait voir se réaliser dans le monde… ” Gandhi

Après six ans de formation pour devenir un architecte, ce projet de fin d’études est une occasion pour moi, d’extérioriser et de manifester mes convictions concernant l’urbanisme et l’architecture dans le but de véhiculer le concept de durabilité, en remédiant au dysfonctionnement d’un territoire urbain par son réaménagement écoresponsable. Inspiré et motivé par les objectifs de développement durable (ODD), qui visent l’amélioration de la qualité de vie, notamment dans les villes et les communautés1, le choix du sujet est lié à l’intérêt particulier que je porte pour le développement de mon pays, le Rwanda.

“Le réaménagement urbain” C’est un thème qui met la lumière sur une situation insatisfaisante au niveau d’un espace urbain en marge souffrant de différents dysfonctionnements. Le Rwanda a connu un développement rapide durant ces dernières années qui se traduit par le développement économique, social, et environnemental, malheureusement ce développement n’est pas réparti de manière équilibrée sur l’ensemble du territoire. Cette mauvaise répartition et gestion spatiale rendent certains territoires de plus en plus vulnérables face au risque des catastrophes qui impacte négativement leurs usagers. Cette dernière a mis dans une situation critique, une grande partie des zones urbaines, que leur situation s'aggrave par des risques auxquels elles sont exposées, notamment, à cause du changement climatique. C’est là où mon désir de contribuer est né, à travers la volonté de rendre la ville plus adaptée et plus attractive en orientant mon projet de recherche sur le réaménagement du quartier de la gare routière de Nyabugogo, dans la ville de Kigali, qui est exposé aux risques d’inondation. On aspire à une ville plus équitable qui offre des chances et des opportunités à tout le monde et dans des meilleures conditions. En effet, réaménager des zones vulnérables et mal exploitées de la ville renforcera leur capacité à se développer durablement.

Sophie Farigoul, « Les Objectifs de développement durable », Développement durable (blog), consulté le 9 janvier 2021, https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/.

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REMERCIEMENTS Ce travail est le résultant des efforts fournis par plusieurs personnes dont je suis très reconnaissant. Au premier lieu, je tiens à exprimer mes profonds remerciements à mon encadrant Mr. EL HOUDA Rachid d’avoir accepté de m’accompagner durant l’élaboration de ce travail. Au-delà de ses compétences intellectuelles, professionnelles et pédagogiques, c’est un homme riche de qualités humaines. Je le remercie pour le temps qu’il m’a consacré, pour sa générosité dans le partage des idées et le travail méthodologique qu’il m’a inculqué ainsi que les conseils qu’il m’a prodigués. Veuillez, Monsieur, trouver ici le témoignage de ma haute considération et l’expression de ma sincère gratitude. J’adresse mes remerciements à Mme Dominique GAUZIN-MÜLLER pour ses précieuses orientations et sa disponibilité. Ses conseils avisés m’ont énormément aidé à faire évoluer ce travail. Mes remerciements vont également à Mme Fatima Zahra OUFARA, Mr. Issam SOBHY, Mme Rim AFA et Mr. Nasr-Eddine NJIMA qui m’ont fait un grand honneur en acceptant de siéger dans les membres de mon jury. De même, j’adresse ma profonde gratitude aux personnes qui ont contribué de près ou de loin pour que la réalisation de ce projet soit possible, architecte NDAYAMBAJE Albert, les architectes et les ingénieurs personnels de la ville de Kigali, Mr NDUWAYEZU Gilbert géographe urbain et enseignant à l’université du Rwanda, l’Ambassade du Rwanda ainsi que la communauté rwandaise au Maroc. Enfin, je remercie infiniment ma famille, pour leur amour et leur soutien indéfectible qui m’a façonné depuis toujours.

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RÉSUMÉ À l’image des autres villes, Kigali est et sera considérablement affecté par le changement climatique. Et cela aurait de graves conséquences sur la santé, les moyens de subsistance et les biens matériaux, en particulier pour les populations urbaines vivant dans des quartiers informels et vulnérables. Avec l'accélération de la croissance démographique, les agglomérations urbaines deviennent incapables d'intégrer les flux importants de personnes qui souhaitent s'installer en ville, d'où la prolifération et la densification des quartiers non-réglementaires qui sont à la base de multiples dysfonctionnements urbains. Ajouté à cela, Kigali connait une multiplication d’épisodes de précipitation intenses. Ces deux phénomènes ont fait de la présence d'eau en ville un danger. Par contre, à l’occasion de cette étude focalisée sur le quartier de Nyabugogo, placer la problématique des risques d'inondation au cœur du projet de réaménagement urbain permettra d’améliorer efficacement la condition environnementale, économique et sociale aussi bien que l’attractivité et la compétitivité de la ville en apportant des solutions écoresponsables dans le but de :    

Réduire et contrôler le débit d’eau pour une meilleure gestion du bassin hydrographique Maitriser le ruissellement des eaux dans cette zone qui est densément urbanisé et augmenter la capacité de rétention des eaux pluviales Désenclaver ce territoire urbain marginalisé et trouver des connexions vivantes avec les autres espaces urbains Dynamiser le quartier avec la mise en œuvre d'un projet architectural intégrant la mixité sociale et fonctionnelle.

Mots clés : le réaménagement urbain, l’aménagement urbain, le développement durable,

l’architecture durable, construction écoresponsable, la ville compacte, la vulnérabilité, le risque, la résilience urbaine, l’urbanisation spontanée, l’architecture à l’usage mixte.

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ABSTRACT Like other cities, Kigali is and will be significantly affected by climate change. And this would have serious consequences for health, livelihoods and material assets, especially for urban populations living in informal and vulnerable neighborhoods. With the acceleration of demographic growth, urban agglomerations are becoming incapable of integrating the large flows of populations wishing to settle in cities, hence the proliferation and densification of non-regulatory neighborhoods, which are the basis of multiple urban dysfunctions. In addition, Kigali is experiencing an increase in episodes of intense precipitation. These two phenomena have made the presence of water in the city a danger. However, during this study focused on the Nyabugogo neighborhood, placing the problem of flood risks at the heart of the urban redevelopment project will effectively improve the environmental, economic and social condition as well as the attractiveness and the city's competitiveness by providing eco-responsible solutions in order to: • Reduce and control the water flow for better management of the hydrographic basin • Control the runoff of water in this area which is densely urbanized and increase the rainwater retention capacity • Open up this marginalized urban territory and find living connections with other urban spaces • Boost the neighborhood with the implementation of an architectural project integrating social and functional diversity.

Keywords: urban redevelopment, urban planning, sustainable development, sustainable

architecture, eco-responsible construction, compact city, vulnerability, risk, urban resilience, spontaneous urbanization, mixed use architecture.

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Table des matières DÉDICACE ........................................................................................................................................................................ 1 PRÉAMBULE..................................................................................................................................................................... 2 REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................................ 4 RÉSUMÉ ........................................................................................................................................................................... 5 ABSTRACT ........................................................................................................................................................................ 6 SIGLES ET ABREVIATION .................................................................................................................................................. 9 LISTES DES TABLEAUX .................................................................................................................................................... 10 LISTES DES FIGURES ....................................................................................................................................................... 10

I. CHAPITRE METHODOLOGIQUE

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I.1 I.2

INTRODUCTION ............................................................................................................................................... 16 PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ................................................................................... 31 I.2.1 Problématique de recherché ................................................................................................................... 31 I.2.2 Méthodologie et stratégie de recherche ................................................................................................. 33 I.2.3 Corps d’hypothèse................................................................................................................................... 34 I.2.4 Objectifs & questions de recherche ......................................................................................................... 36 I.2.5 Les difficultés de la recherche ................................................................................................................. 37 I.3 CONCLUSION ................................................................................................................................................... 38

II. II.1

L'URBANISATION SPONTANÉE

40

INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 40

LA GENÈSE DES QUARTIERS NON- STRUCTURÉS ET VULNÉRABLES ............................................................................... 40

II.2 LA VULNÉRABILITÉ DES QUARTIERS NON STRUCTURÉS .............................................................................. 47 II.2.1 Quartiers non-structurés ......................................................................................................................... 47 II.2.2 Prévenir, minimiser, et canaliser les risques d’aléas pour pouvoir réaliser un projet durable ................ 49 II.2.3 La capacité d'anticiper et d'endurer les dangers .................................................................................... 50 II.3 CONCLUSION ............................................................................................................................................... 51

III.

LE RÉAMÉNAGEMENT ET LA DURABILITE

53

III.1 LE REAMENAGEMENT URBAIN .................................................................................................................... 53 III.1.1 Introduction ............................................................................................................................................ 53 III.2 L’ AMÉNAGEMENT URBAIN ......................................................................................................................... 53 III.2.1 Définition ................................................................................................................................................ 53 III.2.2 Les principales composantes d'un aménagement urbain ....................................................................... 54 III.3 LE RÉAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE URBAIN ........................................................................................... 58 I.1.1 Un scénario d’un projet de réaménagement urbain au Japon................................................................ 61 III.3.1 Etude de cas sur la ville de Marrakech au Maroc ................................................................................... 62 III.4 RECONSTRUIRE DURABLEMENT .................................................................................................................. 67 III.4.1 La conception durable ............................................................................................................................. 67 III.4.2 Principes de conception durable ............................................................................................................. 69 III.4.3 La communauté durable ......................................................................................................................... 70 III.4.4 Exploration des modèles développés ...................................................................................................... 71 III.4.5 Objectifs de la communauté durable ...................................................................................................... 74 III.4.6 Eco Quartier : Une approche pour le développement durable................................................................ 75 III.4.6.1

Etude de cas, Eco-quartier : Vauban, comme modèle pour une communauté durable ................................. 76

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III.4.7 Architecture frugale ................................................................................................................................ 80 III.5 BENCHMARK : EXEMPLES DES PROJETS DURABLE ADAPTEE AU CLIMAT TROPICALE ...................................................... 88 III.5.1 Architecture vernaculaire/ climat tropical .............................................................................................. 88 III.6 LA DURABILITE ET LA RESILIENCE URBAINE ................................................................................................. 90 III.6.1 Origine du concept de résilience ............................................................................................................. 91 III.7 CONCLUSION ............................................................................................................................................. 102

IV. VIVRE AVEC LE RISQUE D’INONDATION

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IV.1 RISQUE D’INONDATION ............................................................................................................................. 105 IV.1.1 Cas de la ville de Kigali, Rwanda ........................................................................................................... 107 IV.2 BATIR EN ZONE INONDABLE CONSTRUCTIBLE ........................................................................................... 109 IV.2.1 Reconquérir l'eau pour un projet de réaménagement urbain / Benchmaking ..................................... 109

IV.3

V.

IV.2.1.1 IV.2.1.2 IV.2.1.3 IV.2.1.4

Copenhagen Strategic Flood Masterplan by Ramboll Studio Dreiseitl .......................................................... 109 Conception urbaine sensible à l'eau, Arkadien Winnenden en Allemagne ................................................... 111 Le réaménagement urbain, Projet Seine Gare Vitry ..................................................................................... 112 L’école flottante Makoko, Lagos Nigeria, Kunlé Adeyemi ............................................................................. 116

CONCLUSION ............................................................................................................................................. 118

ANALYSE DU SITE ET PROJET

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V.1 ANALYSE DU SITE ....................................................................................................................................... 120 V.1.1 Présentation du Site .............................................................................................................................. 120 V.1.2 Profil socio-économique ........................................................................................................................ 124 V.1.3 Le climat ................................................................................................................................................ 125 V.1.3.1

Analyse bioclimatique ................................................................................................................................... 125

V.1.4.1 V.1.4.2

Les causes d’inondation ................................................................................................................................ 128 Analyse hydrologique du bassin versant ....................................................................................................... 128

V.1.5.1 V.1.5.2

Solutions proposées à l’échelle du bassin versant ........................................................................................ 136 Solutions proposées à l’échelle de la zone d’intervention ............................................................................ 137

V.2.1.1 V.2.1.2 V.2.1.3 V.2.1.4 V.2.1.5

Le plan de situation ....................................................................................................................................... 139 Plan de masse ............................................................................................................................................... 141 Coupe longitudinale ...................................................................................................................................... 141 Composition de l’espace ............................................................................................................................... 141 Zoom sur le projet de l’habitation ................................................................................................................ 144

V.1.4 V.1.5

Analyse : Evènement d’inondation ....................................................................................................... 127 La synthèse ........................................................................................................................................... 136

V.2 PROJET....................................................................................................................................................... 138 V.2.1 Le projet urbain : Le réaménagement du quartier de la gare routière Nyabugogo .............................. 138

V.2.2

Le projet architectural : BÂTIMENT À USAGE MIXTE (MIXED-USE BUILDING) ...................................... 150

V.2.2.1 KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER (KMUC) ................................................................................................ 150 CONCLUSION ............................................................................................................................................................... 161 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................ 163 ANNEXES....................................................................................................................................................................... 171

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SIGLES ET ABREVIATION CoK: City of Kigali COP: Conference of the Parties CPS: Cahier de prescription spéciale EDPRS: Economic Development and Poverty Reduction Strategy KCMP : Kigali conceptual master Plan MATNUHPV : Ministère de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme, d’habitat et de la politique de la ville, (Maroc) MIDIMAR: Ministry of disaster management and refugee affairs, (Rwanda) MINECOFIN: Ministry of finance and economic planning, (Rwanda) MINIFRA: Ministry of infrastructure, (Rwanda) MINIPLAN : Ministère du plan, (Rwanda) MINITRAPE : Ministère des travaux publics et de l'énergie, (Rwanda) NST: National strategy for transformation, (Rwanda) ODD : Objectifs de développement durable PIB : Produit intérieur brut PNUD : Programme des nations unies pour le développement PVK : Province de la ville de Kigali RUDP II: Second Rwanda urban development Project SDAU : Schéma directeur d’aménagement urbain UNSDIR: United Nations office for disaster risk reduction

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LISTES DES TABLEAUX TABLEAU 1: CLASSIFICATION DES ZONES URBAINES SELON LA LOI .................................................................................. 22 TABLEAU 2: OBJECTIFS DE RECHERCHE & QUESTION DE RECHERCHE .............................................................................. 36 TABLEAU 3: DIFFERENTS PROBLEMES DUS AU MANQUE DE LOGEMENT ............................................................................ 55 TABLEAU 4: MISSIONS ET OBJECTIFS MODIFIE D’ASSOCIATION HQE ............................................................................... 71 TABLEAU 5: CHARTE DE DEVELOPPEMENT DURABLE, OBJECTIFS ..................................................................................... 72 TABLEAU 6: ECO DISTRICT, OBJECTIFS ............................................................................................................................. 73 TABLEAU 7: ECO-TOWN, OBJECTIFS ................................................................................................................................. 73 TABLEAU 8: NEW URBANISM, OBJECTIFS ......................................................................................................................... 73 TABLEAU 9: SMART GROWTH, OBJECTIFS ........................................................................................................................ 74 TABLEAU 10: OBJECTIFS DE LA COMMUNAUTE DURABLE ................................................................................................. 75 TABLEAU 11: POPULATION IDENTIFIEE COMME PAUVRE ET EXTREMEMENT PAUVRE POUR LE BASSIN VERSANT DE NYABUGOGO (EICV5)........................................................................................................................................ 125 TABLEAU 12: ANALYSE DU SITE DU PROJET, DES RECOMMANDATIONS, ANALYSE BIOCLIMATIQUE, CONFORT THERMIQUE......................................................................................................................................................... 126 TABLEAU 13: DECHARGE DE LA RIVIERE NYABUGOGO ............................................................................................... 130

LISTES DES FIGURES

FIGURE 1: SCHEMA DU DEVELOPPEMENT DURABLE, SOURCE : DELPHINE RAMON, 2017 .............................................. 16 FIGURE 2: LE RATIO GLOBAL DE CITADINS, SOURCE :WORLDBANK.ORG, ADAPTEE PAR L’AUTEUR .............................. 16 FIGURE 3: AFRIQUE, LA POPULATION URBAINE, 1995-2050 ,SOURCE : WUP 2009 ....................................................... 18 FIGURE 4:LA LOCALISATION DU RWANDA ET SA VILLE CAPITALE KIGALI, PAR AUTEUR .............................................. 20 FIGURE 5:REPARTITION DE LA POPULATION RESIDENTE PAR AGE / SEXE ....................................................................... 20 FIGURE 6:RWANDA, EVOLUTION DU PIB DEPUIS 2000, SOURCE : RWANDA, 4TH PHC & NLUDMP ............................. 21 FIGURE 7: % DE LA POPULATION VIVANT DANS LES ZONES URBAINES / RURALES.......................................................... 22 FIGURE 8: REPARTITION DES ZONES URBAINES ET LA POPULATION URBAINE .................................................................. 23 FIGURE 9: CARTE NATIONALE DES RISQUES D'INONDATION DU RWANDA, SOURCE: MIDIMAR, 2014 ........................... 24 FIGURE 10: EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DANS LA VILLE DE KIGALI ............................................................................ 28 FIGURE 11: LE BILAN D’URBANISATION DE LA VILLE DE KIGALI , SOURCE : (MANIRAKIZA, 2015), ................................ 30 FIGURE 12: ORGANIGRAMME DE LA METHODOLOGIE ...................................................................................................... 34 FIGURE 13: SCHEMA CONCEPTUEL .................................................................................................................................. 35 FIGURE 14: TAUX DE CROISSANCE DE LA POPULATION ET PROPORTIONS DE PERSONNES VIVANT DANS DES QUARTIERS INFORMELS : MOYENNES REGIONALES POUR LES PLUS GRANDES VILLES. ............................................................. 42 FIGURE 15: EVOLUTION URBAINE DE LA VILLE DE KIGALI .............................................................................................. 43 FIGURE 16: PLAN DE ZONAGE DE KIGALI, 2020 ............................................................................................................... 44 FIGURE 17: UN SCHEMA EXPLICATIF DES ETAPES ET FACTEURS DE L’URBANISATION SPONTANEE A KIGALI ................... 46 FIGURE 18: KIGALI, PAYSAGE VALLONNÉ ....................................................................................................................... 47 FIGURE 19: ILLUSTRATION DE QUARTIER NON STRUCTURE ............................................................................................. 47 FIGURE 20: COUPE LONGITUDINALE, VALLE DE NYABUGOGO, LE PAYSAGE DE LA VILLE DE KIGALI PAR L’AUTEUR ...... 48 FIGURE 21: COUPE TRANSVERSALE, VALLE DE NYABUGOGO, LE PAYSAGE DE LA VILLE DE KIGALI PAR L’AUTEUR ........ 48

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FIGURE 22: L’IMPLICATION DES FUTURS USAGERS DANS LA CONCEPTION DE LEURS ESPACES. ....................................... 49 FIGURE 23: LIEUX D’ENTREVUE, QUARTIER DE NYABUGOGO-KIGALI ............................................................................. 50 FIGURE 24: LA MAQUETTE DE LA VILLE DE KIGALI, PHOTO : PANOS/SVEN TORFINN ...................................................... 52 FIGURE 25: VENEMA CREEK NATURAL DRAINAGE PROJECT .......................................................................................... 57 FIGURE 26: LE DISTRICT FLUVIAL PORTLAND, OREGON .................................................................................................. 60 FIGURE 27: ILLUSTRATION D’UN EXEMPLE D'UN PROJET DE REAMENAGEMENT URBAIN AU JAPON ................................. 61 FIGURE 28: LE REAMENAGEMENT DE L’HABITAT INFORMEL, MARRAKECH..................................................................... 62 FIGURE 29: LA CARTE DE MARRAKECH, ACTIVITES ........................................................................................................ 63 FIGURE 30: PLANS DE LA VILLE NOUVELLE DE TAMANSOURT ......................................................................................... 65 FIGURE 31: LES PILIERS DU DEVELOPPEMENT DURABLE .................................................................................................. 67 FIGURE 32: TYPE HABITATION VAUBAN © TYPE ECOCARTIERS.JIMDO.COM .................................................................... 77 FIGURE 33: MOBILITE VAUBAN ....................................................................................................................................... 79 FIGURE 34: LA PLACE PUBLIQUE DU MARCHE DE L’ECOQUARTIER VAUBAN ................................................................... 80 FIGURE 35: LA CARTE DE REPARTITION DES CONSTRUCTIONS EN TERRE CRUE ............................................................... 82 FIGURE 36: LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN PISE ................................................................................................... 83 FIGURE 37: MAISON EN PISE RAUCH A SCHLINS.............................................................................................................. 84 FIGURE 38: LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN ADOBE ............................................................................................... 85 FIGURE 39: UNE MAISON EN ADOBE ©CARL PURCELL .................................................................................................... 85 FIGURE 40: LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN TORCHIS ............................................................................................ 86 FIGURE 41: UNE MAISON EN TORCHIS ©HUGO QUINTON ................................................................................................ 86 FIGURE 42: LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN BAUGE .............................................................................................. 87 FIGURE 43: LA TECHNIQUE DE CONSTRUCTION EN BLOCS DE TERRE COMPRIMEE (BTC) ................................................ 87 FIGURE 44: ARCHITECTURE VERNACULAIRE, CLIMAT TROPICAL, ORIENTATION DU BATIMENT....................................... 89 FIGURE 45: TONGKONAN MAISONS TRADITIONNELLES DANS LE VILLAGE DE PALAVA. TANA TORAJA, SULAWESI. INDONESIE ............................................................................................................................................................ 89 FIGURE 46: COUPE ET PLAN DE L’HABITAT YANOAMA A LA FRONTIERE DU BRESIL ET DU VENEZUELLA ........................ 90 FIGURE 47: LA RESILIENCE D’UN TERRITOIRE URBAIN EXPOSE A UNE PERTURBATION .................................................... 93 FIGURE 48: INONDATION A DOUALA, CAMEROUN SEPT 2020 .......................................................................................... 95 FIGURE 49: EVENEMENT D’INONDATION ....................................................................................................................... 106 FIGURE 50: REPARTITION DES RISQUES D’INONDATION A KIGALI, TRADUIT PAR L’AUTEUR .......................................... 107 FIGURE 51: PLAN DIRECTEUR STRATEGIQUE DE COPENHAGUE CONTRE LES INONDATIONS © ATELIER DREISEITL ....... 109 FIGURE 52: COPENHAGUE, EVENEMENT D’INONDATION, © ATELIER DREISEITL © ATELIER DREISEITL ....................... 110 FIGURE 53: CONCEPTION URBAINE SENSIBLE A L’EAU, © ATELIER DREISEITL .............................................................. 111 FIGURE 54: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, VUE D’ENSEMBLE DU PROJET ................................... 112 FIGURE 55: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, CONSTRUIRE DANS L’INONDABLE ............................ 113 FIGURE 56: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, INSERTION URBAINE ................................................ 114 FIGURE 57: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, VUE D’UN JARDIN .................................................... 115 FIGURE 58: L’ECOLE FLOTTANTE DE MAKOKO, LAGOS NIGERIA, VUE D’ENSEMBLE .................................................... 116 FIGURE 59: L’ECOLE FLOTTANTE DE MAKOKO, LAGOS NIGERIA, DETAILS ................................................................... 117 FIGURE 60: ANALYSE DU SITE DU PROJET, SITUATION GEOGRAPHIQUE ......................................................................... 120 FIGURE 61: ANALYSE DU SITE DU PROJET, LE SITE PAR RAPPORT A LA VILLE (DECOUPAGE ADMINISTRATIF) ............... 120 FIGURE 62: ANALYSE DU SITE DU PROJET, LE SITE PAR RAPPORT AUX ROUTES PRINCIPALES ............................................................. 121 FIGURE 63: ANALYSE DU SITE DU PROJET, ENVIRONNEMENT ........................................................................................ 122 FIGURE 64: ANALYSE DU SITE DU PROJET, UTILITE DE LA ZONE .................................................................................... 123 FIGURE 65: ANALYSE DU SITE DU PROJET, DEPLACEMENT ET HIERARCHISATION DE LA VOIRIE .................................... 124 FIGURE 66: ANALYSE DU SITE DU PROJET, DRAINAGE DE MPAZI .................................................................................. 127 FIGURE 67: ANALYSE DU SITE DU PROJET, BASSIN VERSANT DE NYABUGOGO .............................................................. 129 FIGURE 68: ANALYSE DU SITE DU PROJET, AFFLUENT DE LA RIVIERE NYABU-GOGO ..................................................... 131 FIGURE 69: ANALYSE DU SITE DU PROJET, DES PONTS EXISTANT .................................................................................. 132

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FIGURE 70: ANALYSE DU SITE DU PROJET, BASSIN VERSANT DE NYABUGOGO / ZONE URBAINE ........................................................ 134 FIGURE 71: ACTIVITES ECONOMIQUES EXPOSEES AUX INONDATIONS DANS LA VALLEE DE NYABUGOGO, .................... 135 FIGURE 72: INTERVENTION A L'ECHELLE DU BASSIN VERSANT .................................................................................................... 137 FIGURE 73: PLAN DE SITUATION DU PROJET .......................................................................................................................... 139 FIGURE 74: INSERTION DU PROJET DANS L’ENVIRONNEMENT URBAIN ........................................................................... 140 FIGURE 75: PLAN DE MASSE ET LA COUPE LONGITUDINALE ........................................................................................... 141 FIGURE 76: DETAILS DU PLAN DE MASSE: COMPOSITION DE L’ESPACE .......................................................................... 142 FIGURE 77: DETAILS DU PLAN DE MASSE : AMENAGEMENT PAYSAGERE ....................................................................... 143 FIGURE 78: PROJET D’HABITATION, VUE D’EN HAUT............................................................................................................... 144 FIGURE 79: PROJET D’HABITATION, DES PLANS ............................................................................................................. 146 FIGURE 80: PROJET D’HABITATION COUPES & FAÇADES ............................................................................................... 148 FIGURE 81: PROJET D’HABITATION, IMAGES 3D ............................................................................................................ 149 FIGURE 82: DIAGRAMME CONCEPTUELLE ............................................................................................................................. 150 FIGURE 83: PLAN MASSE DU PROJET, KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER (KMUC) .................................................... 151 FIGURE 84: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KCMU, VUE 3D ECLATÉE .............................................................. 152 FIGURE 85: KIGALI MIXED-USE URBAN CLUSTER, KMUC, PLANS ............................................................................... 155 FIGURE 86: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KMUC : COUPE & FAÇADE ............................................................ 156 FIGURE 87: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KMUC, LE RAPPORT DE VERTICALITE ............................................ 157 FIGURE 88: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KMUC, IMAGES D’AMBIANCE ........................................................ 160

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Annexe 1:

Analyse bioclimatique

Liste des annexes

Figures

Numéro Titre A Analyse du site du projet, Température B Analyse du site du projet, Ensoleillement C D E F G

Analyse du site du projet, Humidité D1 : Analyse du site du projet, La précipitation D2 : Analyse du site du projet, La précipitation E1 : Analyse du site du projet, La vitesse du Vent E2 : Analyse du site du projet, La vitesse du Vent Analyse du site du projet, La diagramme de rose du vent Analyse du site du projet, La diagramme psychrométrique

Tableaux

Annexe 2 Annexe 3 Annexe 4

Numéro Titre 1 Les températures moyennes mensuelles maximales et minimales 2 Humidité, Pluie, Vent 3 Un diagnostic du climat en fonction de la valeur de TAM et du groupe d’humidité 4 Les différents remèdes à apporter dépendront des indices d’humidité ou d’aridité attribués pour chaque mois Titre Le guide d’entretien La fiche d’observation Le plan de travail

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

“ Urban growth has caused

climate change, but that growth is also what’s going to get us out of

it.

Matthew Kahn La croissance urbaine a causé le changement climatique, mais cette croissance est aussi ce qui va nous en sortir. Traduit par l’auteur

TPFE Aimé Patrick T.

01

CHAPITRE METHODOLOGIQUE

©Christian, Kigali 2021

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

DÉFINITION DES CONCEPTS Le réaménagement urbain Le réaménagement urbain est une action d’aménager d’une autre façon en apportant des modifications sur une zone urbaine mal exploité et confronté aux dysfonctionnements qui empêche son évolution enfin, de faire un projet de mise à niveau et permettre le développement durable de la zone. D’une manière particulière à ce projet, nous avons étudié une zone vulnérable aux risques d’inondation dotée d'une urbanisation spontanée horizontalement en forte densité caractérisée par des activités commerciales et l’habitation unifamiliale. Nous voulons proposer un projet innovant et adapté à son environnement qui donne la possibilité à une densité plus élevée verticalement à usage mixte. Il s'accompagne également d'une mise à disposition et améliorations des infrastructures urbaines, des conditions de travail, tout en créant un environnement propice pour une vie meilleure en ville et en soutenant le développement économique, social comme environnemental. L’aménagement urbain L'aménagement urbain désigne l'action publique qui permet d'orienter, d'influer sur la répartition des infrastructures et les équipements dans un espace donné, en tenant compte de choix politiques globaux. L’aménagement urbain à pour l'objectif, la protection de l'environnement et l'instauration du développement durable notamment par l'organisation de l'affectation du sol et de l'implantation des infrastructures2. Le développement durable Expliqué en tant que la notion qui définit le besoin de transition et de changement dont a besoin notre planète et ses habitants pour vivre dans un monde plus équitable, en bonne santé et en respectant l’environnement, le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins en s’appuyant sur trois piliers, l’économie, le social et l’environnement3.

Uchendu Chigbu, « Urban planning for dummies », Community Development 49 (7 février 2018): 1Ǧ 2, https://doi.org/10.1080/15575330.2018.1434393. 3 « Vous avez dit “développement durable” ? - Plateforme 21 pour le développement durable », consulté le 27 mai 2021, https://www.plate-forme21.fr/le-developpement-durable/article/vous-avez-dit-developpement. 2

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Figure 1: Schéma du développement durable, Source : Delphine Ramon, 2017

La résilience urbaine À l'échelle de la ville, et plus particulièrement des systèmes urbains, la résilience urbaine est un concept utilisé dans le domaine de la gestion des risques, se définit comme la capacité à absorber une perturbation majeure, une catastrophe naturelle, en permettant un fonctionnement en mode dégradé et un retour à un état acceptable4.

I.1 INTRODUCTION Partout dans le monde, nous nous déplaçons pour aller en ville. Il y a soixante-dix ans, seules 3 personnes sur 10 sur la planète vivaient en milieu urbain. Aujourd'hui, plus de la moitié le fait, et les Nations unies prévoient que d'ici 2050, près de 7 personnes sur 10 vivront dans les villes Figure 2: Le ratio global de citadins, (banque mondiale).

Source :Worldbank.org, adaptée par l’auteur

Ce déplacement urbain rapide se produit alors que la population mondiale est en plein essor. Les villes du monde devraient passer de 3,6 milliards d'habitants aujourd’hui à 6 milliards, d'ici le milieu du siècle. Autrefois, nous habitions principalement la nature près de nos terres agricoles, troupeaux ainsi que des autres activités qui nous permettaient de vivre. Désormais collectivement, nous sommes conduits vers les villes pour chercher du travail ou nous sommes tout simplement séduits par l'attrait de la vie urbaine.

Marie Toubin et al., « La Résilience urbaine : un nouveau concept opérationnel vecteur de durabilité urbaine ? », Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, no Vol. 3, n° 1 (13 juin 2012), https://doi.org/10.4000/developpementdurable.9208. Delphine Ramon, 2017 « Le développement durable en schéma

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En effet, 95% de l'expansion urbaine au cours des prochaines décennies aura lieu dans les pays en développement plus particulièrement en Afrique subsaharienne5. Aujourd’hui, les zones urbaines sont confrontées à des défis majeurs : la croissance démographique, le manque d’emplois, le manque de services d'infrastructure, la pollution, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles ainsi que le changement climatique. En raison de notre consommation et production de façon indifférenciée de bon ou de mauvais pour l’environnement, des nombreux rapports et études scientifiques montrent que les villes contribuent localement à l’aggravation des changements climatiques globaux et sont en outre vulnérables à ces changements6. Les villes du monde n'occupent que 3% de surface de la terre, mais représentent 60 à 80% de la consommation d'énergie et 75% des émissions gaz à effet de serre7. Dès son apparition au néolithique, lorsque les gens ont cessé d’être des nomades chasseurscueilleurs et s’installer dans un endroit pour développer l’agriculture et l’élevage, puis des autres activités d’échange de services au sein d’une communauté, la ville a mis en place des institutions de pouvoir civil, militaire et religieux pour devenir un lieu sûr qui rassemble cette communauté d’intérêts8. Ces villes, qui se sont positionnées stratégiquement pour pouvoir se développer, au fil du temps, ont grandi et deviennent aujourd'hui gigantesques, avec un développement continu 9 . Et cette tendance se partage d'un pays à l'autre pour inciter tout le monde à venir s'y installer et pouvoir profiter des opportunités que la ville offre. En Afrique, la population urbaine comptait 395 millions soit quelque 40 pour cent en 2009 selon le rapport de l’ONU-HABITAT daté de 2010 sur l’État des villes Africaines : Gouvernance, inégalité et marchés fonciers. Selon le même rapport, cette population urbaine va elle-même atteindre un milliard d’habitants en 2040 et 1,23 milliard en 2050, date à laquelle 60 pourcents des Africains vivront en ville10 (ONU-HABITAT, 2010).

5 « Objectif 11: Villes et communautés durables | PNUD », UNDP, consulté le 6 août 2020, https://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals/goal-11-sustainable-cities-andcommunities.html. 6 Beatrice Quenault et al., Vulnérabilité et résilience aux changements climatiques en milieu urbain : vers de nouvelles stratégies de développement urbain durable ?, 2011. 7 « De nouvelles normes mondiales pour un développement urbain durable », Actu-Environnement (Actuenvironnement), consulté le 21 septembre 2020, https://www.actu-environnement.com/ae/news/nouvelles-normesmondiales-developpement-urbain-durable-habitat3-27750.php4. 8 « Choisy, Auguste (1841-1909),Vitruve (0090?-0020? av. J.-C.). Vitruve / Auguste Choisy. 1909. », s. d., 421. 9 « World Urbanization Prospects - Population Division - United Nations », consulté le 2 mars 2020, https://population.un.org/wup/Country-Profiles/. 10 « L’état des Villes Africaines 2010 , Gouvernance, inégalité et marchés fonciers urbains | UN-Habitat », consulté le 8 janvier 2021, https://unhabitat.org/fr/node/92365.

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, Figure 3: Afrique, la population urbaine, 1995-2050 ,Source : WUP 2009

Cette rapide transition urbaine à travers le continent avec une croissance démographique en ville, a permis un accroissement exponentiel de la demande d'habitat et de services urbaine. Aujourd’hui, beaucoup de populations se trouvent dans des quartiers informels spontanés et ou des bidonvilles. En Afrique de l’Est, urbanisation est récente et rapide11. Les zones urbaines ne sont pas capables de satisfaire les besoins de ses habitants. Par le fait de leur croissance démographique très rapide, les villes de l’Afrique de l’Est connaissent une urbanisation désordonnée, l’expansion spontanée et non maitrisée parfois qui est à origine des bidonvilles et des établissements informels, le taux de chômage élevé, le surpeuplement de l’habitat, la dégradation d’infrastructure et de services déjà surchargés, une pénurie aiguë de logement et la détérioration de l’environnement. Ses pays qui n’ont pas malheureusement des moyens suffisants pour répondre aux besoins dus à l’explosion démographique, se trouvent parfois avec des initiatives politiques qui restent des théories sans être mises en œuvre. L’urbanisation spontanée favorise la croissance urbaine horizontale et souvent anarchique. Elle est contre l’idée de mieux exploiter les ressources naturelles que nous avons et de les préserver aux futures générations. Le besoin d’habiter est fondamental, mais les manières dont nous construisons ne sont pas bien adaptées si nous voulons habiter ensemble la ville et partager ses biens de manière durable et équitable. Ce développement spontané et incontrôlé dans des villes africaines a évolué au fil des années et présente aujourd’hui, des phénomènes urbains divers qui contribuent énormément à l’aggravation de la vulnérabilité des territoires urbains, tels que :  L’étalement urbain, la répartition de la population dans l’espace urbain et le degré de de sa fragmentation.

Dominique Harre, Hervé Gazel, et François Moriconi-Ébrard, « Les nouveaux territoires urbains d’Afrique de l’Est », Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement. Territory in movement Journal of geography and planning, no 27‑28 (3 décembre 2015), https://doi.org/10.4000/tem.3100. 11

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 La fragmentation spatiale, un processus qui conduit à la création de discontinuités, de perte de cohérence entre les différentes parties de la ville, qui peut notamment passer par un manque de liens de communication entre elles12.  La ségrégation sociale, qui désigne tout phénomène évolutif ou tout état de séparation de groupes ethniques ou sociaux, à l’échelle infra urbaine, régionale ou nationale13.  La gentrification, qui est un processus essentiellement urbain par lequel la population d’un quartier, ou d’une ville dans son ensemble, se modifie au profit de classes sociales favorisées dont l’installation se fait au détriment des classes plus modestes qui l’occupaient auparavant. Il en résulte une transformation plus ou moins rapide du statut social et économique du quartier ou de la ville concernée14.  La décentralisation, qui est l’éparpillement des hommes, des biens, des services et des équipements dans la ville.  La paupérisation urbaine, qui est l’appauvrissement continu d’une population ou d’une couche social dans une zone urbaine15.  La pollution de l’environnement, du fait des déchets rejetée dans la nature et du gaz carbonique produit. Pour réussir un développement durable, les villes du monde, d’Afrique et en particulier d’Afrique subsaharienne ont aujourd’hui besoin d’être mieux pensées et organisées, en favorisant la mixité sociale, la mixité des services et des équipements, pas seulement pour répondre aux besoins actuels des habitants, mais pour développer leur capacité à s’adapter et à rebondir, malgré tous les aléas du futur. Cette pensé de résilience, n’est pas d’opter pour des solutions de planification ou d’aménagement très sophistiquées, parfois importées d’ailleurs, qui ne sont pas forcément cohérentes aux contextes locaux. Par contre, c’est pour la prise de conscience, d’opter pour une architecture innovante et durable tout en s’inspirant par la nature pour trouver des solutions simples et efficaces. Dans cet esprit, plusieurs concepts ont été développés : la ville compacte, la mise à niveau de quartier spontané via la restructuration ou le réaménagement, la ville verte, écoquartier, etc. Tout en pensant comment offrir une vie meilleure en ville, et comment surmonter les défis de l’urbanisation spontanée.

Vurnélabilité : Au sens originel du terme (du latin « vulnus », blessure), la vulnérabilité exprime le caractère de ce qui peut être blessé, frappé par un mal . Il est synonyme de fragilité face à une menace. 12 « Fragmentation urbaine », in Wikipédia, 8 décembre 2020, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fragmentation_urbaine&oldid=177403176. 13 « Ségrégation sociale », in Wikipédia, 17 octobre 2020, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=S%C3%A9gr%C3%A9gation_sociale&oldid=175667855. 14 « Gentrification », in Wikipédia, 7 janvier 2021, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gentrification&oldid=178540970. 15 « Paupérisation », in Wikipédia, 11 février 2020, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Paup%C3%A9risation&oldid=167321714.

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Figure 4:La localisation du Rwanda et sa ville capitale Kigali, Par auteur

Le Rwanda, un Pays d’Afrique de l’Est, enclavé qui se situe entre Ouganda au Nord, Burundi au Sud, Tanzanie à l’Est et République démocratique du Congo (RDC) à l’Ouest, densément peuple avec plus de 12 millions d’habitants (dont la majorité est jeune), sur la superficie de 26 338 km2, ose se reconstruire sur une bonne urbanisation. Selon le quatrième recensement de la population de 2012, 50% avaient moins de 20 ans et les personnes âgées plus de 65 ans ne représentaient que 3%. La densité de population a beaucoup monté de 183hab/km2 seulement en 1978, 321hab/km2 en 2002 et en 2012 était de 415hab/km2. Par rapport aux pays voisins (par exemple, Burundi (333), Ouganda (173) ou Kenya (73), le Rwanda est le pays le plus peuplé de la région.

Figure 5:Répartition de la population résidente par âge / sexe Source: Rwanda 4th PHC, 2012 (NISR)

Selon les projections, la population du Rwanda est amenée à augmenter plus de 50% pour devenir 17.6 millions d’habitants en 2035 et environ 22.1 million d’habitants en 2050 et les données de la Bank mondiale montrent que le pays enregistre la croissance démographique de 2.6%/ans, ce qui aura pour conséquence une augmentation de la population dans les villes et dans les centres urbains16.

« RPHC4: Population Projections | National Institute of Statistics Rwanda », consulté le 2 novembre 2020, http://www.statistics.gov.rw/publication/rphc4-population-projections.

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Figure 6:Rwanda, Evolution du PIB depuis 2000, Source : Rwanda, 4th PHC & NLUDMP

Ces dernières années, le Rwanda a connu une forte croissance économique avec une Généralement, l’économie du pays est basée sur l’agriculture qui représente 29% du PIB et environ 80% des revenus étrangers provenant des exportations du café et du thé. Le secteur industriel qui est fortement lié à la transformation des produits agricoles primaires présente 16.2% du PIB et 9% de l’emploi. Le secteur tertiaire contribue environ 47.8% du PIB et 25 % de l’emploie de la main d’œuvre totale. En outre, pour une croissance économique inclusive, le Rwanda cherche à :  Accélérer l'urbanisation durable de 18,4% (2016/17) à 35% d'ici 2024.

amélioration significative des conditions de vie où par exemple, l’objectif d’éducation primaire universelle est presque atteint à l’échelle nationale. Le pays a beaucoup progressé, la pauvreté a considérablement diminué de 60,4% en 2000 à 38,2% en 2016/2017 et l’extrême pauvreté réduite de 40% à 16% sur la même période et aujourd'hui le Rwanda a une aspiration à avoir un niveau de vie élevé ainsi que des moyens de subsistance de haute qualité pour toute la population d'ici 2050 (Rwanda vision 2050 & NST 1).  Promouvoir l'industrialisation et parvenir à un changement structurel de la base d'exportation vers biens et services de grande valeur dans le but d'accroître les exportations de 17% par an.  Augmenter l'épargne intérieure et positionner le Rwanda comme plaque tournante des services financiers pour promouvoir les investissements.  Moderniser et augmenter la productivité de l'agriculture et de l'élevage.  Promouvoir une gestion durable de l'environnement et des ressources naturelles et faire la transition du Rwanda vers une économie verte (NST1, 2017-2024)

L’urbanisation au Rwanda est assez récente. Depuis la période coloniale et postindépendance le gouvernement a soutenu la politique de ruralisation où les habitants restent majoritairement dans des zones rurales. Cette situation a conduit à une faible croissance démographique urbaine, l’occupation spatiale incontrôlée avec le manque des infrastructures de base dans des agglomérations urbaines. Entre 1960 et 2012, le taux d’urbanisation est passé de 2% à 16.5%, multiplié par 8.3 tandis que le produit intérieur brut (PIB) est multiplié par 4.2, passant de 1,68 milliard USD à 7 milliards USD. Malgré le petit nombre de la population urbaine, au Rwanda l’urbanisation n’est pas maitrisée.

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Figure 7: % de la population vivant dans les zones urbaines / rurales Source : Rwanda, 4th PHC & NLUDMP

Le Rwanda, comme d'autres pays d'Afrique de l'Est, n'échappe pas au défi de la croissance démographique et économique qui ne corresponde pas. Dans ce pays, nommée le pays de mille collines où les quatre cinquièmes de la population vivent de l’agriculture, l’accroissement rapide de la population peut mener à la surpopulation, un facteur de conflits dans plusieurs pays africains 17. En 1970, au Rwanda seulement, deux villes : Kigali au centre et Musanze au Nord du pays, comptaient plus de 10,000 habitants. Ces villes ont progressivement augmenté au fil des années : 5 en 1978, 7 en 1991, 14 en 2002, 17 en 2012 et 21 en 2014. Compte tenu des caractéristiques et la typologie de classement des zones urbaines prévue par la loi, No 10/2012 du 02/5/2012 portant code de l’urbanisme et la construction au Rwanda (art.3 et 4), la hiérarchie urbaine au Rwanda peut être catégorisée par le tableau suivant. Zones urbaines Grande Ville Municipalité Agglomération

Définition Ville > 200 000 habitants 30 000 < ville < 200 000 habitants 10 000 < Ville < 30 000 habitants

Tableau 1: Classification des zones urbaines selon la loi

Nombres(2012) Nombres(2032) 1 3 10 12 10

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Source : Adapté des données du quatrième recensement national, 2012. Anastase Ntezilyayo, « L’agriculture à l’horizon 2000 ou comment doubler la production vivrière au Rwanda ? », Revue Tiers Monde n° 220, no 4 (2014): 177‑97. NST1: Rwanda national strategy for transformation/minecofin.gov.rw 17

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La population de la ville de Kigali a toujours été très significative18. Urbanisation au Rwanda a été dominée par la ville de Kigali avec 9% de taux de la croissance urbaine. Pour fournir un système urbain plus équilibré, le gouvernement du Rwanda a annoncé à travers son programme nommé les stratégies pour le développement économique et la réduction de la pauvreté (EDPRS 2), la création de six villes secondaires (Rubavu, Musanze, Muhanga, Nyagatare, Rusizi, et Huye) qui seront des pôles de croissance économique tout en gardant le rôle de leader de la ville de Kigali19.

Figure 8: Répartition

des zones urbaines et la population urbaine

Source : Rwanda, 4th PHC & NLUDMP

Dans le projet du Ministère d’infrastructure(MINIFRA) pour le développement urbain au Rwanda, RUDP II (Second Rwanda Urban Development Project) la volonté de maitriser et orienter l’urbanisation à l’échelle du pays est mise en avant avec l’objectif d’améliorer l’accès aux services de base, renforcer la résilience et renforcer la gestion urbaine dans la ville de Kigali et dans les autres villes secondaires 20 . Avec cette politique de décentralisation, certaines agglomérations « Fourth Population and Housing Census - 2012 | National Institute of Statistics Rwanda », consulté le 2 novembre 2020, http://www.statistics.gov.rw/datasource/42. 19 « Rwanda Secondary Cities Master Plans », Surbana Jurong Private Limited (blog), consulté le 8 janvier 2021, https://surbanajurong.com/sector/rwanda-secondary-cities-master-plans/. 20 « RUDP II », consulté le 8 janvier 2021, https://kigalicity.gov.rw/index.php?id=138. 18

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s’urbanisent non seulement à cause de l’exode rural, mais aussi de la rurbanisation et si ce phénomène n’est pas bien maitrisé, il conduit à l’augmentation des quartiers spontanés et informels, même dans les zones à risque qui ne sont pas autorisées à l'urbanisation. (Tels que, des zones en forte pente, des zones humides, etc.) Le Rwanda a connu un nombre croissant de catastrophes au cours des dernières décennies, causant des dommages et des pertes physiques, sociaux et économiques. Sur la base de leur impact économique et social négatif sur le développement du pays, MIDIMAR (2015) a sélectionné cinq (5) risques principaux affectant principalement le Rwanda, les sécheresses, les inondations, les glissements de terrain, les tremblements de terre et les tempêtes de vent. Des données historiques sur les événements d'inondation, indiquent que les risques d'inondation sont susceptibles de se reproduire dans de nombreux endroits différents dans le pays.

Selon la figure 9 ci-contre, pendant des évènements d’inondation, le niveau d’eau peut monter jusqu’à deux (2) mètres et cette tendance varie entre région à l’autre.

Figure 9: Carte nationale des risques d'inondation du Rwanda, Source: MIDIMAR, 2014

A cause du profil géographique et climatique du pays, où le relief à altitude varie (900 m dans le Sud-Ouest, 1500 à 2000 m dans le Sud et le centre du pays, 1800 à 3000 m dans les hautes montagnes du Nord et de l’Ouest, et 3000 à 4507 m dans les régions de la crête Congo-Nil et la chaîne des volcans), le Rwanda est généralement vulnérable aux risques d’inondation. La croissance démographique accompagnée de la rareté des terres poussent les gens à s’installer sur des zones inondables21.

MIDIMAR,2015: The National Risk Atlas of Rwanda, 2015, Ministry of Disaster Management and Refugee Affairs 21 Jean Baptiste Nsengiyumva, « DISASTER HIGH RISK ZONES ON FLOODS AND LANDSLIDES », s. d., 33.

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Urbanisation de la Ville de Kigali ‘Le nom « Kigali » C’était au 14 e siècle quand le roi du Rwanda Cyilima Rugwe prononça « burya iki gihugu ni kigali » ‘en Kinyarwanda : première langue officielle du Rwanda’ ce qui veut dire « ce pays(Ki) est vaste(Gali) » au sommet d’une colline qui prendra Kigali comme son nom propre22. A l’origine, l’Allemand Richad Kandt, le premier résident impérial du Rwanda a choisi le site initial de la ville sur la colline de « Nyarugenge » sur laquelle, a attribué le nom de « Kigali » d’une autre colline proche de Nyarugenge, pour pérenniser la valeur historique mythique et la primauté culturelle et politique du mont Kigali dans l’histoire précoloniale du Rwanda (City of Kigali)23. Fondé en 1907 pour devenir la ville capitale en 1962 après l’indépendance, le nouveau statut en tant que capitale a attiré beaucoup des migrants venant de différentes régions du pays. Cette croissance démographique a fortement influencé le processus d’occupation spatiale de la capitale du Rwanda de façon spontané et aujourd’hui plus de 70% de ses quartiers sont irréguliers/spontanées. Urbanisation de la ville de Kigali, s’est fait suivant trois étapes principales, selon des évènements politiques qui ont marqué l’histoire du Rwanda. 1907-1962 : Durant cette période colonial la ville a été marquée par une faible croissance urbaine 1962-1990 : De l'indépendance à la guerre de 1990, la ville a connu ces premiers moments de croissance démographique et spatiale qui ont conduit à son urbanisation rapide. 1990- A nos jours : Cette période est caractérisée par un boom urbain. Première phase d’urbanisation 1907-1962 Kigali a été créée au centre du pays où convergeaient les routes nationales. Cette centralité politique et administrative a fait de Kigali un lieu de transit commercial à Bukoba en Tanzanie, à Kisangani en RDC, à Kigoma en Tanzanie via Bujumbura au Burundi et à Kampala en Ouganda. Pendant la colonisation allemande de 1907 jusqu'au 16 mai 1916 lorsque les troupes belges s'emparèrent de Kigali, la ville était limitée à 8 ha avec une population de 357 personnes composée majoritairement de commerçants24. Iamfromrwanda, « Learn Kigali-“Burya Iki Gihugu Ni Kigali” Cyirima Rugwe », We Are from Rwanda (blog), 31 mars 2015, https://wearefromrwanda.wordpress.com/2015/03/31/learn-kigali-burya-iki-gihugu-ni-kigali-cyirimarugwe/. 23 « About City of Kigali », consulté le 8 janvier 2021, https://kigalicity.gov.rw/index.php?id=11. 24 Vincent Manirakiza, « Processus d’urbanisation de la ville de Kigali, Rwanda : relation entre la dynamique spatiale et démographique », consulté le 23 novembre 2020, https://docplayer.fr/33742934-Processus-d-urbanisation-de-laville-de-kigali-rwanda-relation-entre-la-dynamique-spatiale-et-demographique.html. 22

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La croissance urbaine fut également lente sous l’administration belge de 1916 à 1962. Durant les 30 premières années, l’occupation spatiale est devenue 43ha. De 1945 à 1958 la superficie de Kigali était estimée à 200ha pour devenir 250 ha avec 6 000 habitants en 196225.  Dans leur plan d’aménagement, les belges ont densifié le plateau de Nyarugenge avec des maisons de résidences pendant la décennie 1930-1940  En 1934, une piste d’atterrissage à kanombe (10 km du centre-ville) qui deviendra l’actuel Kigali International Airport et des travaux de construction des premières routes asphaltés  En 1944, ils ont également procédé à la création du quartier résidentiel dit « camp belge » sur le versant Est de Nyarugenge, attribué aux fonctionnaires européens ; et plus tard le quartier de Kiyovu qui devait abriter les hauts fonctionnaires et les cadres rwandais après l'indépendance. Les résidences des fonctionnaires locaux étaient situées à Nyamirambo26. La structuration des quartiers témoigne une ségrégation sociale et spatiale voulue par les collons entre eux et la population locale qui a lourdement impacté le processus d’urbanisation de la ville. La période coloniale a laissé Kigali fragmenté avec une ville planifiée installé sur le plateau résidentiel et administratif de Nyarugenge pour le personnel européen, les quartiers de Kiyovu et Nyamirambo pour l’élite politique et administrative locale, le quartier Biryogo pour les commerçants qui était séparé du quartier européen par un camp militaire et aussi les quartiers précaires pour les indigènes. Deuxième phase d’urbanisation, 1962 à 1990 Pendant cette période, au cours de laquelle deux gouvernements se sont succédé, l'urbanisation de la ville de Kigali a été influencée par une croissance démographique et spatiale rapide. En considération de nouveaux emplois du secteur tertiaire qui ont exercé un pouvoir attractif des migrants et la création du parc industriel de Gikondo qui nécessitait un grand nombre de maind’œuvre27, la population de la ville est passée de 57 400 habitants en 1970 à 115 990 habitants au recensement de 1978 pour devenir 235 664 habitants au recensement de 1991. En termes d'expansion spatiale, les nouvelles zones à savoir Gikondo, Kimihurura et Kacyiru ont été créées et de 1962 à 1973, la ville est passée de 2,5 à 70 km2. Par ailleurs, la création de la préfecture de la ville de Kigali (PVK) en 1990 avec la délimitation sur 112 km2 (PVK, 1990 et MINIPLAN, 1991). Le premier plan d’occupation du sol a eu lieu en 1964, et l’arrêté ministériel no 04/09 du 1er octobre 1967 interdit d’ériger de nouvelles constructions à l’intérieur du périmètre de la capitale sans autorisation préalable du ministère concerné. Mais la ville s’agrandissait et déborda largement ses délimitations prévues.

Florent Piton, « I / Le Rwanda colonial (1894-1959) », Reperes, 4 décembre 2018, 13‑32. Manirakiza, « Processus d urbanisation de la ville de Kigali, Rwanda ». 27 Louis Papy, « Un manuel de géographie sur le Rwanda, d’après l’ouvrage de J.-F. Gotanègre, C. Prioul et P. Sirven », Les Cahiers d’Outre-Mer 28, no 112 (1975): 388‑91, https://doi.org/10.3406/caoum.1975.2757. 25 26

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Pendant cette période, la non-maîtrise du système urbain et la méconnaissance des documents d'urbanisme ont fait que, l'occupation de l'espace se faisait spontanément. Les schémas directeurs d’aménagement urbaine (SDAU) étaient soit ignorés, soit leur mise en œuvre étaient retardée par de manque de financement28, etc. Après le coup d’état du 5 juillet 1973, la commune urbaine de Nyarugenge a été créée pour gérer l’extension urbaine. En 1982, une étude d’un plan d’urbanisme pour le réaménagement et la restructuration de l’habitat spontané qui proliférait très rapidement et qui concernait la grande partie de la population urbaine a été approuvé, malheureusement, ses mesures défavorisaient une grande majorité de la population urbaine (pauvre) qui était d’office exclue de la ville planifiée. En effet, par contournement de la réglementation urbaine, les gens s’installaient dans la périphérie au bord de la commune urbaine et continuaient aussi à construire en clandestinité dans les quartiers spontanés déjà existants qui se surdensifiaient progressivement. En effet, de nouveaux quartiers de Kicukiro, Remera, Kagarama, Gisozi, Kaguru, Gikondo, Kanombe près de l'aéroport, Kimisange sans épargner les pentes abruptes de Gatsata sur le mont Jali et Kimisagara sur le mont Kigali sont apparus (Idem, 1924, p.527-529). Cette exclusion a ramené le dualisme de la ségrégation sociale et la fragmentation urbaine entre des quartiers pour les pauvres et celles pour les gens qui ont des moyens, qui se manifestait sous la forme d'une ville de droit dans le lotissement contre une ville de fait pour le reste. Troisième phase d’urbanisation, 1990 à nos jours : Un boom urbain Cette période qui est composé par trois décennies est caractérisée par une explosion urbaine. Durant la première décennie de 1990 à 2000, la ville a connu un période très sombre de son histoire. La guerre de 1990 et le génocide perpétué contre les Tutsis en 199429 ont impacté la ville de Kigali sur le plan démographique, économique, culturel comme spatial. Ils ont causé de pertes en vies humaines, du déplacement de centaines de milliers d’habitants vers différentes destinations et l’endommagement des infrastructures. A la fin de ces tragédies en Juillet 1994, la ville n’estimait qu’entre 30 000 et 50 000 habitants, mais, l’explosion démographique enregistrée sur une courte durée a sensiblement perturbé l’occupation spatiale de la ville. Le retour de réfugiés, l’exode rural et la croissance naturelle ont provoqué une augmentation extraordinaire de la population. Vers fin 1994, elle comptait 200 000 habitants 30 , 358 200 habitants en 1997, 608 141 habitants au recensement de 2002, 923 176 habitants en 2006 et 1 132 686 habitants au recensement de 201231.

Etienne DALMASSO, « La sous-urbanisation et les villes du Rwanda et du Burundi », éd. par Pierre Sirven, Annales de Géographie 96, no 533 (1987): 131‑33. 29 « Outreach Programme on the Rwanda Genocide and the United Nations » (United Nations), consulté le 11 janvier 2021, https://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/. 30 « Examen et évaluation des questions concernant les établissements humains et le logement par une série d’indicateurs », s. d., 85. 31 « Fourth Population and Housing Census - 2012 | National Institute of Statistics Rwanda ». 28

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Figure 10:

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Evolution démographique dans la ville de Kigali

Source : PVK, 1990 ; MINIPLAN, SNR, 1991 ; MINECOFIN, 2002b et 2012

Sur le plan spatial, une redéfinition des limites urbaines est effectuée pour contrôler l’urbanisation de la ville. Sa superficie de 112 km2 a été étendue sur 314 km2 en 2000 et finalement sur 730 km2 en 2005, la superficie que la ville a conservée jusqu’aujourd’hui. Cependant, cela à favoriser l’étalement urbain avec une extension de la ville dans des zones périphériques malgré de nombreuses zones urbaines vides et ou mal exploité. A cause de cette vaste délimitation du périmètre urbain immaîtrisable, la ville de Kigali a subi les pratiques de la construction spontanées et irrégulières qui ont proliféré partout au sein et en dehors des limites urbaines. Toute la superficie administrative de la ville de Kigali n’est pas aménagée, 84% du territoire, soit 613.2 km2 comprend les zones agricoles, les marais et les forêts, seulement 16% environ 116.8 km2 peut être urbanisé. En outre, la morphologie vallonnée de la ville de Kigali complique également son aménagement spatial. En 2001, le schéma d’aménagement de la ville qui s’inscrivait dans la vision 2020 du gouvernement rwandaise, l’objectif était de transformer Kigali en une ville plus compétitive, attractive avec un environnement sûr et propice à l’investissement (CoK, 2002). Ce schéma préconisait la restructuration / réaménagement de la ville mais, son exécution a été perturbée par le changement de la structure administrative urbaine qui a élargie et subdivisé la ville de 3 communes à 8 districts. En 2004, le bureau d’études canadien Experco International a été désigné pour le réactualiser sur 8 districts et préparer un autre pour la projection 2005-2020 (MINIFRA, 2004C). Mais après

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l’extension de la ville en 2005 et sa subdivision en 3 districts (Gasabo, Kicukiro et Nyarugenge), ce schéma était de nouveau incompatible et dépassé, d’où la nécessité d’en préparer un autre qui s’adapte à la nouvelle structure administrative, le Kigali Conceptual Master Plan (KCMP). En 2007, KCMP a été publié, conçu par une firme américaine OZ Architects avec des plans détaillés de chacun des trois districts urbains (nommé Kigali Master Plan 2013) dessiné par une autre firme singapourienne Surbana en collaboration avec OZ Architects, l’objectif principal était d’assurer le développement urbain durable en utilisant des ressources (naturelles et humaines) locales et à travers la promotion de l’environnement, de l’équité et de l’économie. Il est été projeté pour l’an 2040 en prévision d’une population urbaine de 3,7 millions d’habitants 32 . Malheureusement, couronné de cinq Prix International d’un bon plan de développement urbain, il n'a pas réussi à mettre en œuvre ses objectifs en raison du manque de financement pour des projets dispendieux qu'il avait planifiés. Beaucoup des habitants de la ville se voyaient exclu principalement à cause de manque de moyens pour construire en respectant le schéma. Aujourd’hui, le Kigali Master plan est mis à jour avec une approche facilitant un degré plus élevé d'inclusion sociale et économique, « the “new” Kigali Master Plan aims at being more inclusive by facilitating higher degree of social and economic inclusion, allowing for more social and economic mix in the City, favouring small and large investors and facilitating the creation of a large variety of affordable housing solutions, hence supporting the growth of a healthy and well balanced community» 33 . Cependant, les différentes politiques menées pour l’exécution de ce schéma directeur d’aménagement urbain, semblent interrompues par la crise qui traverse le pays à cause de la pandémie Covid-19, qui aggrave le niveau d’absence des moyens pour la majorité des habitants de la ville. De plus, il semble exiger l'expropriation des nombreuses familles34 et ni le gouvernement ni les habitants ne disposent de moyens suffisants pour s'en sortir.

Le bilan d’urbanisation de la ville de Kigali En général, la ville de Kigali s’urbanise d’une façon rapide, parallèlement à la croissance démographique, et ça se fait dans toutes les directions (nord, sud, est et ouest), en exploitant des réserves naturelles sans épargner des zones humides, et agricoles ainsi que des zones à forte pente malgré leur vulnérabilité aux catastrophes. La sur-densification du tissu urbain de la ville de Kigali augmente et des nouvelles zones s’ouvrent à l’urbanisation 35 dans les différentes communes de la ville et dans les zones périphériques, « Global Urban Design with the Kigali Master Plan », OZ Architecture, consulté le 8 janvier 2021, https://ozarch.com/portfolio/kigali-master-plan/. 33 « Kigali City Master Plan 2020 », consulté le 6 septembre 2020, https://masterplan2020.kigalicity.gov.rw/portal/apps/webappviewer/index.html?id=1565220990da46078b36ffd7c832 bcab/. 34 « Kigali: 360 Families to Be Relocated from “Bannyahe” Slum », KT PRESS (blog), 29 août 2019, https://www.ktpress.rw/2019/08/kigali-360-families-to-be-relocated-from-bannyahe-slum/. 35 Gilbert Nduwayezu, « MODELING URBAN GROWTH IN KIGALI CITY RWANDA », s. d., 88. 32

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principalement à la sortie des routes nationales Muyumbu et Nyagasambu, dans le district de Rwamagana et Karumuna, dans le district de Bugesera province de l’Est, Kajevuba, dans le district de Rulindo province du Nord et Runda, dans le district de Kamonyi Province du Sud (voir la figure 11 ci-dessous). D’autres populations se retirèrent un peu plus loin pour profiter des terrains moins chers tout en restant attachées à la ville.

Figure 11: Le

bilan d’urbanisation de la ville de Kigali , Source : (Manirakiza, 2015),

Depuis la période coloniale où la ville de Kigali a été fondée par les allemands, elle a connu une urbanisation rapide qui provoque son expansion avec la prolifération et la densification des quartiers spontanés qui ont provoqué l'étalement urbain dans les zones périurbaines. Kigali à l’image des autres villes africaines, subit son développement. Son histoire qui l’a forgé au fil du temps a influencé son urbanisation d’une manière rapide, parfois spontanée et plus souvent d’une manière exclusive, d’où la ségrégation sociale et la fragmentation spatiale qui caractérisent ses quartiers. Cela génère plusieurs problèmes tels que des quartiers insalubres et spontanés qui ne disposent pas d'infrastructures de base suffisantes, l’habitat qui se développent dans des zones vulnérables aux aléas36, ainsi qu'une mauvaise gestion du sol et d'autres ressources qui sont déjà en quantités limitées. Pour maitriser cette croissance urbaine encore très rapide, les acteurs de l’aménagement du territoire (architectes, urbanistes, et décideurs) doivent trouver et mettre en œuvre des solutions inclusives et Jean Bizimana et Michele Schilling, « Geo-Information Technology for Infrastructural Flood Risk Analysis in Unplanned Settlements: A Case Study of Informal Settlement Flood Risk in the Nyabugogo Flood Plain, Kigali City, Rwanda », 2010, 99‑124, https://doi.org/10.1007/978-90-481-2238-7_6.

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durable adaptées au contexte rwandais qui leur permettront de renforcer la capacité de la ville à évoluer, à se développer et à faire face aux risques.

I.2 PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE I.2.1

Problématique de recherché

Quelle stratégie de réaménagement faut-il adopter pour intervenir sur un territoire urbain souffrant de multiples dysfonctionnements pour le permettre à se développer durablement ? La ville d’aujourd’hui fait face à plusieurs dysfonctionnements, qui impactent, négativement, à la fois, le bien-être de sa population sur le plan social, économique et environnemental, chose qui a contribué à des mutations profondes, se traduisant par une véritable crise qui se manifeste par la dégradation des tissus urbains, l’apparition des quartiers en difficultés et vulnérable aux aléas, ainsi que l’incohérence et la nuisance dans le paysage urbain. Situé au centre du pays, Kigali, la capitale du Rwanda est l’une des villes les plus peuplés d’Afrique, avec plus d’un million d’habitants sur 730 km2 de superficie dont, 84% comprennent des vallées et des montagnes abruptes 37. Compte tenu des fonctions qu'elle concentre, elle attire tout le monde à s’y installer, des fois, de manière non-règlementaire, ce qui fait que plus de 70% de ses quartiers sont occupés spontanément « Akajagari en Kinyarwanda, la langue locale »38. La ville subit un développement urbain démesuré qui a causé un étalement urbain ainsi que la densification et la prolifération des quartiers non-structurée. Depuis la période coloniale, qui a entrainé cette prolifération des quartiers spontanée au fil des années, Kigali devient de plus en plus vulnérable aux aléas naturelles, notamment les inondations, les glissements de terrains, les tremblements de terre, les tempêtes de vent, la sécheresse etc.39 Ces quartiers vulnérables abritent parfois des équipements qui jouent un rôle important dans le fonctionnement de la ville malgré leur situation très critique. L’urbanisation rapide de la ville de Kigali a des conséquences sur la qualité de vie de ces habitants. Elle est la cause non seulement d’exclusivité sociale par la mauvaise répartition des activités, des

« Fourth Population and Housing Census - 2012 | National Institute of Statistics Rwanda ». « KIGALI, Rwanda, processus d’urbanisation : relation entre la dynamique spatiale et démographique — Portail de l’initiative de la Francophonie pour des villes durables (IFVD) », consulté le 23 novembre 2020, https://villesdurables.ifdd.francophonie.org/index.php/KIGALI,_Rwanda,_processus_d%27urbanisation_:_relation_ entre_la_dynamique_spatiale_et_d%C3%A9mographique. 39 Jan Corfee-Morlot et al., « Multilevel risk governance and urban adaptation policy », Climatic Change 104, no 1 (2011): 169‑97. 37 38

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services et des infrastructures, mais aussi de la fragmentation spatiale par le manque d’harmonie et de connectivité entre des différentes zones urbaines40. Cela a aussi entraîné l'occupation imprudente de collines à forte pente, des zones humides dans des vallées, au bord de rivière ainsi que la mauvaise gestion des déchets nuisant l’environnement. En effet, pour faire sortir ses territoires urbains de cette impasse, un projet de mise à niveau doit se faire, non seulement en tenant compte de la diversité des besoins des habitants, mais aussi de la vulnérabilité spatiale et temporelle. Le réaménagement et la durabilité sont deux concepts très lies et complémentairement efficace pour un territoire urbain qui souffre de plusieurs dysfonctionnements, en vue de le faire évoluer et de même améliorer sa connectivité à la ville de manière structurée et cohérente. Donc, les résultats de ce travail doivent présenter cette vision d'ensemble et mener à bien un projet de réaménagement qui intègre des objectifs du développement durable. 

Repenser la cohérence entre les différentes parties de la ville et leur connectivité en harmonie avec le contexte socio-économique, et environnemental dans un système urbaine stable, inclusif, adaptatif et évolutif capable d'améliorer les conditions de vie des habitants en intégrant des couches défavorisées. Tirer des leçons à la croissance urbaine de la ville pour proposer des solutions prévoyantes afin de garantir aux générations futures une bonne vie dans des espaces sûrs et sécurisés ainsi que des équipements et infrastructures de qualité en quantité suffisante.

Pour ce faire, nous devons comprendre l’intérêt de réaménager des espaces urbaines précaires pour leur mise à niveau avec l'objectif global de promouvoir leur développement durable.  La question qui se pose alors est de savoir : Comment, en abordant la question des dysfonctionnements territorial face aux inondations récurrentes, on pourrait répondre à la volonté d'exister, à ce que voudrait être le projet de réaménagement, pour que des solutions urbaines et architecturales pratiquement efficace aux contraintes et besoins du site soit apportées.

« Regulatory planning and affordable housing in Kigali City: policies, challenges and prospects | Rwanda Journal of Engineering, Science, Technology and Environment », consulté le 8 janvier 2021, https://www.ajol.info/index.php/rjeste/article/view/187845. 40

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I.2.2

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Méthodologie et stratégie de recherche

Pour mener à bien ce Travail Personnel de Fin d’Etudes et pour répondre à la situation insatisfaisante soulevée dans notre problématique de départ, à la lumière de l’analyse du site convergée sur notre perspectives d’intervention, une recherche bibliographique avec un diagnostic de l’état existant a été effectuée pour trouver des outils adaptés au concept de réaménagement et le développement durable dans le cadre d’une approche systématique. Une recherche empirique pluridisciplinaire a été effectuée sur les diverses thématiques concernées. Entre autres : l’aménagement et le réaménagement urbain, le développement durable, l’urbanisation spontanée, la gestion des risques d’aléas naturelles (l’inondation en particulier), la résilience urbain et l’architecture résiliente ainsi que la mise à niveau des territoires urbains. Il s’agit, tout d’abord, d’entamer une recherche de documentation et d’observation sur l’évolution spatio-temporelle en partant de constats et de descriptions de la ville de Kigali afin d’identifier les dysfonctionnements, de confirmer les hypothèses de base ou de les infirmer pour se réorienter vers d’autre perspectives. Par la suite, la classification des données recueillies ainsi que l’exploitation de la littérature ont permis de passer à la seconde partie de ce mémoire qui correspond à une recherche d’explication. Après avoir réalisé le diagnostic du site, l’évaluation de la zone a aidé à mieux cerner l’observation sur terrain. Grâce aux institutions et aux personnes ressources, des entretiens avec les diverses parties prenantes ainsi que des habitants du quartier ont été effectués pour comprendre leurs attentes et leurs intentions vis-à-vis du site ; une étape qui a été réalisée en distance d’un façon semi directif. Et par la suite, les éléments récoltés lors de la recherche documentaire relative au terrain ainsi que d’autre données fournis par différentes institutions locaux et personnes ressources furent rassemblées et triées selon leur pertinence puis synthétisées. A la fin, une recherche de solutions a été effectuée pour répondre à notre problématique en se concrétisant par l’aboutissement d’un projet urbain et paysager, puis l’articulation au projet d’architecture. De ce fait, ce travail s'est appuyé sur un raisonnement rationnel, puisque les raisons de vouloir exister d'un projet de réaménagement dans la zone d'intervention (quartier de la gare routière de Nyabugogo) ont été étudiées et décortiquées en se basant sur les besoins et les contraintes du site pour arriver à des solutions pratiques et efficaces présenté dans la dernière partie de ce mémoire.

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MEMOIRE

DEFINITION DES CONCEPTS DOCUMENTATION OBSERVATION

DESCRIPTION CLASSIFICATION EXPLOITATION

PROJET

Un projet de réaménagement durable à l’échelle urbain et architecturale

ANALYSE DU SITE

CONCEPTION Figure 12: Organigramme de la

I.2.3

méthodologie

Corps d’hypothèse

L’absence de vision d’ensemble et la mauvaise gestion urbaine provoquent l’urbanisation spontanée et la prolifération des ruptures. Maîtriser la croissance urbaine de la ville de Kigali est un enjeu majeur pour son développement durable. Son état actuel d'urbanisation spontanée et non maîtrisé face à la réalité d'une forte croissance démographique, l'augmentation des besoins de services urbains (logement, transports, emploi, espaces verts, etc.) ainsi que son exposition aux aléas de diverses sources, rendent certains quartiers urbains de plus en plus vulnérables en aggravant leur dysfonctionnement. Par conséquent, un projet de réaménagement de ces quartiers visant à améliorer leur état est nécessaire pour le

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développement durable de la ville. En effet, nous avons développé une hypothèse que nous vérifierons grâce à ce travail. Au vu de l'évolution de la population urbaine et de leur besoins, nous ferions une prédiction préalable que l’urbanisation spontanée et non contrôlé qui est à la base de dysfonctionnements des plusieurs zones dans la ville de Kigali est souvent due à une forte démographie (à cause de la croissance naturelle et l’exode rurale) associée à la pauvreté et au manque d’une vision globale de développement de la ville et/ou l’incapacité de mise en exécution des politiques de planification qui se trouvent défaillants et dépassés par le changement rapide de l’espace urbain. Ce décalage socio-économique et environnemental empêche le développement. En conséquence, un réaménagement écoresponsable est un concept pratique et efficace pour faire face au dysfonctionnement urbaine vers le développement durable réussi. Donc, l'exploitation de ce concept dans le quartier urbain précaire pourrait renforcer leur capacité à se développer, à évoluer et à s'adapter aux risques d'aléa auxquels il est exposé.

Figure 13: Schéma

conceptuel

Pour résumer, un réaménagement qui intègre les principes et les objectifs du développement durable, pourrait rendre stable, résilient et évolutif un quartier non-structuré souffrant d’une urbanisation spontanée dû à la densification démographique, au manque de la gestion urbaine et qui est en plus exposé au risque d’inondation (Le risque inondation : le choix parmi d’autres risques dont les territoires urbains sont exposés).

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I.2.4

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Objectifs & questions de recherche

L’objectif principal de cette recherche est de remédier au dysfonctionnement d’un territoire urbain par le réaménagement écoresponsable, enfin, d’assurer son développement durable et de maintenir ou recréer des équilibres fragilisés ou détruits en limitant les impacts négatifs potentiellement associés à l’urbanisation spontanée et anticiper des risques d’aléas auxquels il est exposé. Objectif spécifiques

Questions de recherche

1. Faire l’observation sur l’évolution urbaine de la ville de Kigali, le processus d’urbanisation rapide et spontané, et ses conséquences. 2. Analyser les facteurs de la résilience, les principes de l’architecture résiliente - Tirer des leçons aux projets écoresponsable existant et étudier des stratégies pour réussir un projet durable dans la ville de Kigali

-Comment le processus de l’urbanisation de la ville de Kigali s’est déroulé au fil des années depuis sa création en 1907 ? - Comment l'urbanisation rapide et spontanée a déstabilisé et a rendu les zones urbaines dysfonctionnelles.

3. Faire la conception d’un projet de réaménagement dans le site choisi (quartier de Nyabugogo)

- Comment utiliser les leçons apprises dans le contexte local ? - Quelles sont les facteurs de la résilience qui peuvent être applique au contexte local ? - Quel projet de réaménagement écoresponsable et durable adapté à la ville Kigali ?

- Quel Project de réaménagement capable d’améliorer le bien-être humain et de renforcer l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources pour un développement durable du quartier de Nyabugogo ?

Tableau 2: Objectifs

de recherche & question de recherche

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I.2.5

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Les difficultés de la recherche

Au départ nous avons bien voulu placer les gens au centre de notre projet en les donnant la possibilité de s’exprimer et surtout de participer dans la prise de décision pour le développement de leur quartier. Avec cette méthodologie participative qui est pour permettre l’association active et responsable des habitants, nous voulons dès le départ s’associer étroitement avec eux dans la conception et la gestion de projet durable à travers la prise de conscience de la problématique. Avec nos moyens très limité, des circonstances du terrain notamment le niveau insatisfaisant de la démocratisation de la prise de décision en matière d’urbanisme, etc. Nous avons dû à confronter plusieurs difficultés. Au premier lieu il fallait instaurer un dialogue permanent avec des populations sur le respect mutuel en favorisant le principe du partenariat dans l’élaboration d’un projet urbain/architecturale ainsi que sur la reconnaissance du savoir-faire local. Il fallait faire la sensibilisation pour la prise de conscience du risque d’inondation par les populations et les permettre d’identifier des problèmes et participer à la recherche de solutions durable. Malgré les tentatives d’approcher les gens à plusieurs reprises et d’essayer de comprendre leurs besoins visà-vis du site, ces contraintes rencontrées nous ont obligé à nous adapter à une réalité jusque-là sous-estimée et trouver des nouvelles directions. Par conséquent, notre enquête de terrain est devenue une enquête d’opinion sans véritablement impacter la projection purement architecturale et urbanistique du projet. En outre, avec la volonté partagé de faire un projet de réaménagement pour permettre le développement durable de notre zone d’intervention, la problématique d’inondation se plaçait au-dessus des autres. Dans un lieu où il y a une forte population en majorité démunie avec des revenues limitées, il y n’y avait pas d’autre problème d’une grande ampleur sauf celui-là. Ce qui a orienté vers un projet capable à rendre sain et sauve la zone. On a eu discuter si nous allions déplacer les gens selon la portance du projet, mais, compte tenue sur le risque d’inondation à l’échelle de la ville, il fallait déplacer beaucoup de monde. Donc, le problème d’inondation devrait être traité autrement avec la mise en place d’un système pour la rétention des eaux pluviales et développer une architecture résiliente propre au contexte. Il a fallu développer tout un travail d’ingénier pour comprendre d’abord comment les bassins versant se présente au niveau physique, le débit d’eau et son écoulement, là aussi on a été limité, nous n’avons pas pu avancer comme nous le souhaitions dans la définition du projet d’un point de vue de problème d’inondation. Malgré tous ces obstacles que nous avons rencontrés, la bonne nouvelle est que nous avons réussi à proposer des éléments de réponse au problème, qui répondent parfaitement aux besoins et qui soient vecteurs de développement durable.

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I.3 CONCLUSION Le dysfonctionnement urbain est désormais une réalité à l'échelle mondiale. Pour s'en sortir, une étude analytique pour la compréhension de chaque portion de l'espace urbain, en tant qu'entité autonome, pourrait être utilisée efficacement pour mener à bien un projet de réaménagement de ces espaces urbains vers un développement durable de nos villes. Ce travail personnel de fin d’étude, dans la première partie, porte sur la compréhension de l’évolution de la ville de Kigali en générale, puis la problématique et l’hypothèse de recherche. Dans la deuxième partie de ce travail, nous allons évoquer l’urbanisation spontanée comme l’un des facteurs de dysfonctionnement urbain et la cause inédite des quartiers non structurés et vulnérables. Pour proposer les différentes solutions possibles pour le bien-être de la ville et de ses habitants en remédiant aux problèmes de dysfonctionnement, la troisième partie développera le concept de réaménagement urbain et la durabilité. Des territoires urbains sont confrontés aux innombrables défis qui sont encore très diversifiés. Par conséquent, nous avons cadré notre travaille d’une manière particulière sur le territoire exposé aux risques d’inondation. Ainsi, dans la quatrième partie de ce travail, nous expliquerons comment vivre avec le risque d’inondation et comment reconquérir l’eau avec un projet de réaménagement urbain. Après tout, pour s’en servir de tous les concepts développés dans des chapitres précédant, nous ferons la conception d’un projet urbain et architectural qui sera présenter dans le dernier chapitre.

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“Ni les villes ni les lieux qui s'y trouvent ne sont

désordonnés, non planifiés ; la question est seulement de savoir quel ordre, quelle planification, dans quel but ?”

Peter Marcuse

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L'URBANISATION SPONTANÉE

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II.1 INTRODUCTION LA GENÈSE DES QUARTIERS NON- STRUCTURÉS ET VULNÉRABLES Aujourd'hui, plus de 50 % de la population mondiale vit en ville et est estimé à 60 % en 2030. Les villes des pays en développement ont connu une urbanisation de rattrapage et implacable alors que 90 % de la croissance de la population vont y habiter41. ONU-Habitat estime que 3 milliards de personnes, soit environ 40% de la population mondiale, auront besoin d'un logement convenable. Cela se traduit par une demande de 96 000 nouveaux logements abordables et accessibles chaque jour. En outre, des estimation montre que 100 millions de personnes dans le monde sont sans abri et une personne sur quatre vit dans des conditions néfastes à sa santé, sa sécurité et sa prospérité42. Le manque de logement conduit à un développement croissant des quartiers d'habitation dits « spontanés », c'est-à-dire des logements auto-construits sans titres ni droits, avec des conséquences sanitaires, sociales, économique et environnemental. Normalement, l’urbanisme consiste à aménager le territoire avant son occupation. Cependant, les difficultés d’accès au logement dans un cadre formel pour la majorité des citadins, contribuent à l’inapplicabilité de ce principe de l’urbanisme qui précède l'urbanisation, d’où l’urbanisation spontanée43.

La question de l'accès au logement au cœur des enjeux d'urbanisation Un logement convenable Le droit à un logement convenable : Accès à un logement convenable est l’un des droits internationaux relatifs aux droits de l’homme, pour avoir un niveau de vie suffisant. Bien que ce droit occupe une place centrale dans le système juridique international (Nations-Unies-Droit de l’homme), plus d’un milliard de personnes ne sont pas convenablement logées. Des millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions mettant en péril leur vie ou leur santé, dans des bidonvilles ou des établissements spontanés et surpeuplés, ou dans d’autres conditions qui portent atteinte à leurs droits fondamentaux et à leur dignité. Par ailleurs, des millions de personnes sont expulsées, ou menacées d’expulsion, de leur logement par la force chaque année (ONUHabitat).

« Urbanisation sauvage - IFRC », consulté le 27 octobre 2020, https://www.ifrc.org/fr/introduction/gestion-decatastrophes/catastrophes/aggravating-factors/unplanned-urbanization/. 42 « Housing | UN-Habitat », consulté le 21 novembre 2020, https://unhabitat.org/ar/node/142201. 43 Manirakiza, « La problématique de l’urbanisation spontanée face à la modernisation de la ville de Kigali ». ONU-Habitat : Le droit à un logement convenable Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme Office des Nations Unies à Genève 8-14, avenue de la Paix 1211 Genève 10 41

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Les critères d’un logement convenable Pour qu’un logement soit convenable, il doit répondre, au minimum, aux critères suivants :  La sécurité d’occupation,  L’existence de services, matériels, installations et infrastructures (eau potable, dispositif d’évacuation des ordures, installations d’assainissement suffisantes, source d’énergie, etc.),  Un logement pas cher, habitable, accessible,  L’emplacement dans un environnement sain et à proximité des possibilités d’emploi, des services de soins de santé, des écoles, des services de garde d’enfants et d’autres équipements sociaux,  Un logement qui respect l’identité culturel des occupants(Idem). Malheureusement, les politiques urbaines ont souvent échoué à fournir cette qualité de logement à tous les citadins à cause de la mauvaise gouvernance, de la corruption, d'une réglementation inappropriée, de marchés fonciers dysfonctionnels et, surtout, d'une absence de volonté politique. Ces politiques urbaines ont fréquemment mis en avant la délocalisation des résidents vers des sites de réinstallation qui étaient généralement en dehors de la ville. Mais, le déplacement des personnes ou le remplacement de leurs installations physiques n'a pas bien fonctionné. Les gouvernements ont non seulement dû consacrer des ressources à l'élimination des quartiers non structurés et à la réinstallation des habitants, mais ont également dû plus tard financer les transports publics pour faciliter l'accès à l'emploi dans le centre-ville. Ainsi, ces quartiers sont émergés près des centresvilles parce que c'étaient des endroits où les gens pouvaient trouver plus facilement du travail. La croissance démographique et la prolifération des quartiers non structurés L'urbanisation est toujours influencée par la croissance démographique en milieu urbain 44 . La densification de la population fait que les gens essaient de trouver des moyens pour se loger et cela oblige l’autorité à fournir des infrastructures nécessaires pour répondre aux besoins de la population, d’où vient l’urbanisation rapide. Avec une urbanisation rapide, si l'Etat ne dispose pas de moyens suffisants pour financer une bonne gestion urbaine, (comme c'est le cas dans plusieurs pays en développement), l'urbanisation se fait de manière spontanée ou incontrôlée sans stratégies d’ensemble pour le développement social, économique et environnemental45.

« Urbanisation sauvage - IFRC ». Catherine Coquery-Vidrovitch, « The Process of Urbanization in Africa (From the Origins to the Beginning of Independence)* », African Studies Review 34, no 1 (avril 1991): 1‑98, https://doi.org/10.2307/524256. 44 45

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Source : UNICEF - WSSCC - WHO, 2000, 90 p

Figure 14: Taux de croissance de la population et proportions de personnes vivant dans des quartiers informels : moyennes régionales pour les plus grandes villes.

Cette figure 14 montre, pour chaque région, le taux de croissance démographique moyen des villes, ainsi que la proportion de la population vivant dans des quartiers non structurés. Le taux de croissance démographique de l'Afrique (4,02 % par an) est environ le double de celui de l'Asie (2,05 %) et de l'Amérique latine et des Caraïbes (2,10 %), ce qui indique que le processus d'urbanisation en Afrique est relativement plus instable. L'Océanie a un taux de croissance intermédiaire. Les populations des villes européennes accusent de légers déclins, mais en Europe comme ailleurs la valeur moyenne cache une grande variation entre les villes (UNICEF WSSCC - WHO).

Le taux de croissance élevé de la population urbaine africaine se reflète dans la proportion relativement importante de personnes vivant dans des quartiers non structurés. Cas de la ville de Kigali Pour comprendre le défi de l’urbanisation spontanée à Kigali, on s’est basé sur le travail de Vincent MANIRAKIZA, présenté à l’Université Catholique de Louvain dans sa thèse doctorale intitulé « La problématique de l’urbanisation spontanée face à la modernisation de la ville de Kigali (Rwanda)46 » Pour lui, l’occupation spontanée ou irrégulière de l’espace, signifie le contournement des dispositifs d’urbanisation, plus précisément, la non-conformité à la réglementation de construire en ville’ La ville de Kigali s'urbanise rapidement alors que de plus en plus de personnes migrent des zones rurales et que la croissance naturelle de la population continue de se produire, l'évolution des besoins de logement est importante et ne correspond pas aux logements disponibles. Les prix des maisons, des parcelles et des loyers dépendent de la volonté du propriétaire ou selon le rapport de l'offre et la demande. Pour posséder un logement à Kigali, il existe deux moyens, soit en auto-construisant une parcelle dans un lotissement viabilisé, soit en achetant une maison selon ses moyens (plus de cinquante millions francs rwandais environs cinquante mille dollars américains). Le défi est que beaucoup des ménages n’ont pas des moyens suffisants et le crédit bancaire est exclusif. Il faut avoir un salaire 46

Manirakiza, « La problématique de l’urbanisation spontanée face à la modernisation de la ville de Kigali ».

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régulier pour accéder à un crédit sous forme d’avance sur salaire, malheureusement, ce montant est souvent insuffisant pour construire ou acheter une maison durable aux standards formels. Pour les non-salariés ou ceux qui souhaitent de gros montants, l’accès au crédit exige une hypothèque47. Or, seuls les ménages qui disposent d’un revenu mensuel d’au moins neuf cent mille franc rwandais (environ neuf cent dollars américains) ont accès au financement hypothécaire (Idem). Leur proportion est de 9 % dans la ville de Kigali et 3,8 % de la population Rwandaise (CoK, 2012). Par conséquent, toutes ces contraintes amènent de nombreuses personnes à construire leurs logements de manière informelle. Ce qui explique la prédominance des quartiers spontané (non structurée). L’arrêté ministériel no 04/09 du 1er octobre 1967 interdit d’ériger de nouvelles constructions à l’intérieur du périmètre de la ville de Kigali sans autorisation préalable du ministère concerné. L’article 13 de l’Arrêté présidentiel nº 895-11 du 27 novembre 1990, relatif aux autorisations de lotir et de bâtir précise que les maisons construites sans autorisation doivent être démolies et qu’il incombe au propriétaire de payer les travaux de démolition.

Figure 15: Evolution

urbaine de la ville de Kigali

La croissance urbaine de la ville de Kigali est caractérisée par l’urbanisation spontanée avec l’occupation spatiale non structurée. Le logement en ville reste un gros problème pour les personnes qui travaillent dans les secteurs moins rémunérés (formel ou informel). Ces gens comme les autres qui n'en ont pas les moyens suffisants sont toujours bousculés par l'expansion urbaine. Pour ne pas quitter la ville, ils s'installent dans des quartiers informels ou dans des zones périphériques. Au fil des années, ces quartiers informels deviennent de plus en plus denses et prolifèrent en périphérie, ce qui fait que les limites entre urbain et rural sont inexistantes (voir figure 15 ci-dessus).

« Memoire Online - Impact du crédit sur la population rurale au Rwanda - Jean Bosco HARELIMANA », Memoire Online, consulté le 8 janvier 2021, https://www.memoireonline.com/05/12/5823/Impact-du-credit-sur-la-populationrurale-au-Rwanda.html. CoK, 2012, (2012). Housing market demand, housing finance, and housing preferences for the city of Kigali, Final Report, Document non publié, Kigali: Planet Consortium. 47

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Les documents d’urbanisme à l’origine de l’urbanisation spontanée

Figure 16: Plan

de zonage de Kigali, 2020

Source : Surbana jurang

Le schéma directeur d’aménagement urbain qui devrait servir de feuille de route et faciliter l’urbanisation devient souvent l’origine de l’habitat informel et la cause de la fragmentation spatiale et la ségrégation sociale en rejetant plusieurs personnes dans l’illégalité urbanistique. Tous les schémas Directeurs d’Aménagements Urbains que la ville de Kigali a connus (1964, 1982, 2001, 2007) leur mise en œuvre a été toujours interrompu par l’insuffisance des moyens financiers. L’Etat est confronté au manque des ressources humaines et matérielles pour réaliser des lotissements et pour indemniser les propriétaires des terres et leurs activités affectées par l’installation des infrastructures48. En 1982 beaucoup de constructions ont eu lieu après l’expropriation de la population (MINITRAPE, 1995). En effet, la population n’a pas été indemnisée convenablement et pour cet effet, des quartiers spontanés (comme Gihogere, Kanombe, Migina, Kabeza, Kanserege, etc. voir la fig.12) sont apparus.

« Poor Planning, Lack of Flexibility behind Failure of City Master Plan – Experts », KT PRESS (blog), 27 septembre 2018, https://www.ktpress.rw/2018/09/poor-planning-lack-of-flexibility-behind-failure-of-city-masterplan-experts/. 48

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En 2001, Le schéma d’aménagement urbain n’a pas échappé à cet constant, le gouvernement n’avait pas les moyens pour financer le budget estimé à 1, 428 milliards de dollars américains. Ainsi, l’urbanisation non contrôlée a proliféré dans la ville que dans les zones périphériques rurales comme Bumbogo, Ndera, Gahanga etc. Aujourd’hui avec le nouveau plan d’aménagement urbain (Kigali Master plan 2019-2050, figure 16 ci-dessus) 49 qui est la mise à jour de celle de 2013, son exécution a commencé avec la délocalisation des gens soit pour implantation des infrastructures d’intérêt publique, permettre aux investisseurs d'accéder au foncier ou pour évacuer les habitants dans des zones exposées aux aléas50. Le problème de manque de moyen financière pour l’exécution de ce projet se manifeste encore, un grand nombre des habitants de la ville qui possèdent la terre ont des revenus limités pour réaliser des projets prévus dans la vision du schéma directeur d’aménagement. Ainsi, il est fort probable qu'on se retrouve dans les mêmes phénomènes influençant l'urbanisation spontanée comme l’expropriation de la population sans indemnisation adéquate, exclusivité et rejet de la population (pauvre) aux quartiers périphériques ou même la densification et la prolifération des quartiers insalubres. La loi N ° 10/2012 du 02/05/2012, régissant l'urbanisme et la construction au Rwanda, dans son article 19, exige de construire uniquement sur des parcelles viabilisées alors que ces parcelles sont en quantité insuffisante. En effet, ce retard de la création de lotissement au niveau national, crée l'incohérence entre les schémas directeurs d'aménagement et l'évolution du tissu urbain.

« Kigali City Master Plan 2020 ». « Climate Risk Profile: Rwanda | Global Climate Change », consulté le 8 janvier 2021, https://www.climatelinks.org/resources/climate-risk-profile-rwanda.

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Figure 17: Un

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schéma explicatif des étapes et facteurs de l’urbanisation spontanée à Kigali

Comme le montre ce schéma ci-dessus, au départ, avec le besoin élevé de logement et les conditions difficiles pour l'avoir, beaucoup des habitants de la ville de Kigali cherchent de s’approprier une maison, et surtout par voie d’auto-construction. Cela favorise la mobilité entre les quartiers en s’orientant principalement vers les quartiers non structurés, notamment ceux qui habitent dans des quartiers spontanés, sont les plus mobiles. Ils s’orientent essentiellement vers d’autres quartiers spontanés, mais aussi vers les quartiers périphériques et mixtes. La destination vers ces quartiers amplifie l'urbanisation spontanée, en raison de l'incapacité à se conformer aux exigences d'urbanisme.

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II.2 LA VULNÉRABILITÉ DES QUARTIERS NON STRUCTURÉS

Figure 18: Kigali,

Paysage vallonné

II.2.1 Quartiers non-structurés En général, ces quartiers sont fragiles face à une menace à cause d’un manque d’une structure stable, qui se caractérise par une faible capacité d’adaptation au moment d’une perturbation. Ces quartiers ne sont pas planifiés et sont mal desservis, la population qui y habitent manquent des services municipaux les plus élémentaires, tels que l'approvisionnement en eau, l'assainissement, la collecte des déchets ou les infrastructures, et sont ainsi exposées aux catastrophes naturelles.

Figure 19: Illustration

de quartier non structuré

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Le paysage urbain a été remodelé par de nouvelles façons d’aménager l’espace (voir, les coupes urbaines illustré ci-dessous). Avant, les gens vivaient au sommet des collines avec leur ferme agricole ainsi que leur bétail. Aujourd'hui, de nombreux quartiers urbains qui se sont proliféré sur des collines ont nuis le paysage naturel.

Figure 20: Coupe longitudinale,

Figure 21: Coupe transversale,

vallé de Nyabugogo, le paysage de la ville de Kigali par l’auteur

vallé de Nyabugogo, le paysage de la ville de Kigali par l’auteur

Les probabilités de dommages physiques dus à ces processus d’urbanisation rapide augmentent. Ces risques sont toujours créés et effectuées dans les systèmes sociaux, économiques et environnementaux pour les déstabiliser. Les organisations et institutions locales censées gérer et contrôler des activités à risque, ne sont pas en mesure de traiter le problème. L'ampleur des risques physiques est donc directement fonction de la qualité des relations entre des processus diversifiés. Le risque principal est donc celui d'une dépendance sociale vis-à-vis d'institutions et d'acteurs qui pourraient bien être – et sans doute sont de plus en plus – étrangers, obscurs et inaccessibles aux personnes concernées par les risques en question. En outre, le développement d’un projet durable s'accompagne systématiquement par des risques. En peu de mots, l’urbanisation spontané est apparu comme le résultant de la croissance accélérée des agglomérations urbaines incapable d’intégrer le flux important des populations qui désirent s’installer en ville donne, elle a causé la densification et la prolifération des quartiers non règlementaires qui sont à la base des multiples dysfonctionnements urbain, entre autres : -

La fragilisation du tissu urbain (avec le manque d’harmonie et de connectivité) L’urbanisation des zones à risques L’étalement urbain Le manque d’infrastructures et d’équipements socio-collectifs

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-

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La dégradation des zones à haut potentiel agricole La fragilisation de l’économie urbaine par la prédominance du secteur informel L’augmentation du sentiment d’insécurité (dans des quartier informel) L’aggravation du taux de pauvreté au sein des quartiers d’habitat spontanée II.2.2 Prévenir, minimiser, et canaliser les risques d’aléas pour pouvoir réaliser un projet durable

Pour promouvoir une architecture et un urbanisme fonctionnel tout en assurant le bien-être de la population, leur implication dans les projets qui leur sont destinés est nécessaire. C’est la raison pour laquelle nous avons effectué une enquête avec un objectif de comprendre, comment la population est impliquée dans la gestion de leur espace. Avec tous les moyens que nous disposons, nous avons voulu mettre l’usager au centre de notre projet en lui donnant la possibilité de s’exprimé et de participer au projet. Malheureusement, des mesures sanitaire prise pour éviter la propagation du virus, Covid-19 nous a poussé à travailler avec un petit échantillon de 30 personnes. Contexte politique Selon la constitution de la république du Rwanda, le peuple rwandais est garanti la liberté de pensée et de manifestation publique conformément à la loi, (art.37). Tous les Rwandais ont le droit de participer à la direction des affaires publiques (…), ainsi que le devoir de contribuer au développement du pays (art 27 et art 48). … vers une architecture participative Il ne s’agit plus d’imposer des bâtiments ou d’aménagement standardisés à la population contraints de les accepter, mais d’établir un dialogue avec le futur usager qui s’appropriera son projet depuis la phase de conception.

Figure 22: L’implication des futurs usagers dans la conception de leurs espaces.

49


Enquête qualitative

Figure 23: Lieux

Kigali

d’entrevue, quartier de Nyabugogo-

Durant cette étude, nous avons consulté différents acteurs, pour comprendre l’impact du risque d’inondation dans la zone d’intervention, ses problématiques, ses enjeux ainsi que ses possibilités de réaménagement. Cette approche a permis de solliciter l’aide de différentes parties prenantes et intervenants, de recueillir leurs avis et de les intégrer dans processus de la conception (voir chapitre 5). 33 entretiens ont été effectués auprès des habitants du quartier, différents parties prenantes et intervenants comprenant l’autorité compétente, des professionnels et des spécialistes des différents domaines. Pour avoir l’idée sur la problématique, des entretiens de type exploratoire ont été réalisé dans la phase pré-enquête auprès des spécialistes, les géographes urbains, les architectes et les ingénieurs qui connaisses parfaitement le lieu.

Parmi ces entretiens, nous avons traités les questions sur des différents perspectif du développement du quartier, gestion de l’eau, impacts environnementaux et les projections de réaménagement à l’échelle urbain et à l’échelle architecturale. Pour comprendre que pense la population locale du quartier de la gare routière de Nyabugogo, Pendant l’enquête réalisée (voir le questionnaire dans l’annexe), 30 habitants, travailleurs et visiteurs du quartier ont été interviewées dans des entretiens semi-directif par téléphone et à l’aide des personnes ressource. Leurs opinions et témoignages ont permis de comprendre la perception de la population locale vis-à-vis du quartier ainsi que leur aspiration pour un projet de réaménagement. Parmi les individus questionnés, un nombre presque égale d’homme et de femmes est relevée, avec 17 femmes et 13 hommes. Leurs âges se répartissent comme suit : 4 personnes ont de 16 à 20 ans, 8 personnes sont entre 21 et 25 ans, 12 personnes entre 25 et 30 ans et 6 personnes ont plus de 30 ans. De mêmes, ces entretiens a permis de recueillir l’opinion d’une population diversifiée avec plusieurs catégories de travaille représentées. La population questionnée se compose de 8 commerçants du quartier, 4 chauffeur de bus, 6 personnes qui fait taxi-moto, 5 personnes sans activités professionnelle, 4 visiteurs/ voyageurs et 3 ouvriers.

II.2.3 La capacité d'anticiper et d'endurer les dangers Certaines personnes sont plus touchées que d'autres par la répartition et la croissance des risques. Les interactions sociales et politiques entre les experts et les groupes sociaux sur les risques doivent être étudiées à travers les expériences (BECK, 1992).

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“What was made by people can also be changed by people.” Nature et société Avec la dégradation écologique forcé par l’urbanisation, une dynamique sociale et politique historiquement sans précédent et jusqu'à présent totalement incomprise se met en branle, qui oblige également à repenser la relation entre la nature et la société. De ce fait, le réaménagement du territoire devient de plus en plus nécessaire.

II.3 CONCLUSION L’urbanisation spontanée est beaucoup influencée par l’explosion démographique. Dans des pays en développement des villes deviennent de plus en plus saturées à cause de l’exode rurale ainsi que la croissance naturelle importante. La question d’accès au logement est à la base de cette problématique, beaucoup des personnes ne sont pas convenablement logé, ils vivent dans des conditions néfastes à leur santé, leur sécurité et leur prospérité. Par conséquent, les gens construisent clandestinement pour pouvoir se loger, d’où la prolifération et la densification des quartiers spontanés. Ces quartiers qui sont en manque d’infrastructure sanitaire, débordé par des problèmes sociaux, économiques, et environnementaux, ils contribuent énormément à la destruction du paysage urbain à cause de leur implantation dotée de l’absence d’une vision globale d’aménagement. Comme beaucoup d’autres villes de l’Afrique sub-saharienne, Kigali a connu une urbanisation très rapide. Cette ville capitale du Rwanda n’échappe pas à la pénurie du logement qui est jusqu’aujourd’hui en quantité insuffisante. A cet effet des quartiers spontané se reproduisent et se densifient de manière décousu avec le schéma directeur d’aménagement de la ville. Cette mode d’urbanisation rend plusieurs territoires urbains exposées et vulnérable aux risques d’alea. Pour faire face à cette anomalie urbaine, il faut dépasser les solutions de rattrapage souvent proposé mais qui ne résoudre pas le problème en sa totalité par contre qui le rend de plus en plus complexe dans le temps et dans l’espace. Dans le prochain chapitre nous allons développer d’une façon plus détaillé la dualité des concepts de réaménagement et de durabilité urbain pour pouvoir se projeter et anticiper le développement de l’espace urbain vers un avenir meilleur en mettant en évidence, l’intégration fonctionnelle, l’inclusion social, le cadre de vie et le bien être humain, l’économie circulaire et le respect des équilibres environnementaux.

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03 LE RÉAMÉNAGEMENT & LA DURABILITE

Figure 24: La maquette de la ville de Kigali, Photo : Panos/Sven Torfinn

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III.1 LE REAMENAGEMENT URBAIN III.1.1 Introduction Avant d’aborder le sujet du réaménagement du territoire urbain, au premier lieu il est important de faire le point sur son aménagement. Toujours, la nécessité d'organiser ou d’aménager l’espace a joué un rôle prépondérant dans l'histoire de l'existence humaine. Pendant des milliers d'années, les gens ont travaillé sans relâche pour améliorer les lieux qu’ils habitent. Auparavant, dans diffèrent civilisation (Mésopotamie, Égypte, Grèce, Rome, etc.)51, des projets d’aménagement territoriaux ont été élaborés pour satisfaire les besoins de la population, par exemple la sécurité, fournir de l'eau potable et/ou survivre à des conditions de climats difficiles, en inventant non seulement un nouveau mode de vie, mais aussi une nouvelle manière de voir le monde et de l'aménager52. Aujourd’hui, l’aménagement devient de plus en plus complexe, pour équilibrer tous les éléments qui contribuent au développement social, économique et environnemental. En général les sociétés d’aujourd’hui continuent d'évoluer, les défis socio-environnementaux et économiques actuels ne cessent pas d'assumer différents degrés de complexité, tout comme l’aménagement urbain, qui cherche à faire face à ces défis complexes.

III.2 L’ AMÉNAGEMENT URBAIN III.2.1 Définition 1. L'aménagement d’une ville désigne l'action publique qui permet d'orienter, d'influer sur la répartition des infrastructures et les équipements dans un espace donné pour répondre aux besoins évolutifs de la population et en tenant compte de choix politiques globaux. C'est grâce à cette politique d’aménagement que les sociétés agissent pour corriger les déséquilibres, orienter les développements spatiaux à partir d'un projet global et prospectif. À cet effet, l'aménagement urbain participe à l'objectif de protection de l'environnement et Danielle Stordeur, « Organisation de l’espace Construit et Organisation Sociale Dans Le Néolithique de Jerf El Ahmar (Syrie, Xe-IXe Millénaire Av. J.-C.) », 1999, 131‑49, http://pascalfrancis.inist.fr/vibad/index.php?action=getRecordDetail&idt=20840548. 52 « Villes africaines anciennes : une civilisation mercantile pré-négrière dans l’Ouest africain, XVIe et XVIIe siècle », Annales 46, no 6 (1991): 1389‑1410, https://doi.org/10.3406/ahess.1991.279016. 51

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d'instauration du développement durable notamment par l'organisation de l'affectation du sol et de l'implantation des infrastructures53. 2. L’aménagement urbain, c'est « l'action et la pratique de disposer avec ordre, à travers l'espace et dans une vision prospective, les hommes et leur activité, les équipements et les moyens de communication qu'ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégique » (Pierre Merlin et F. Choay). 3. L’aménagement est une action raisonnée de la collectivité sur son territoire. Parfois consiste à restructurer un espace donné en exploitant les atouts et en limitant les contraintes et les gaspillages par une utilisation rationnelle de l’espace et des ressources, afin d’assurer le bien-être du groupe social et l’équité territoriale. Le gaspillage est à la fois économique, spatial et humain tandis que l’équité se situe au niveau de l’homme, du citoyen, du producteur, du consommateur… 4. Urbaniste Lewis Keeble a défini l’aménagement urbain, comme l'art et la science d'ordonner l'utilisation du sol et l'emplacement des bâtiments et des voies de communication de manière à garantir le maximum d'économie, de commodité et de beauté54. Cette occupation spatiale doit refléter les trois principaux piliers du développement durable, à savoir l'Habitat, l'économie et l'environnement pour assurer une vie meilleure pour tous55. III.2.2 Les principales composantes d'un aménagement urbain L’aménagement urbain émerge des principes et des normes, y compris l'efficacité, l'esthétique, l'économie, l'harmonie et la santé. Il assure le développement socio-économique équitable et la protection de l'environnement, le désir de contrôler non seulement la localisation des activités humaines (telles que le logement, l'éducation, l'industrie, la commerce et l'agriculture etc.) mais aussi assurer l'harmonie entre elles, et façonner l'intensité, la forme, la quantité, l'espacement et les liens entre les diverses activités d'utilisation des sols56. Un aménagement doit prendre en compte de nombreux éléments tels que :

Chigbu, « Urban planning for dummies ». « Keeble, “Principles and Practice of Town and Country Planning” (Book Review) - ProQuest », consulté le 8 janvier 2021, https://search.proquest.com/openview/e7e01818fd3f19475e04d9caec3467bf/1?pqorigsite=gscholar&cbl=1818682. 55 « Rapport Brundtland », s. d., 349. 56 Uchendu Chigbu, « Urban planning for dummies ». 53 54

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Occupation du sol : Tout les choses doivent être situé quelque part, la façon qu’occupation spatiale est effectué, joue un rôle très important dans le fonctionnement de la ville. Malheureusement, dans des villes qui ont connu l’urbanisation rapide avec une explosion démographique, l'occupation du sol se fait de manière spontanée et incontrôlée et forme un tissu urbain non structuré, ce qui est à la base de leur dysfonctionnement. Logement : Comme besoin de base, la disponibilité du logement en quantité et en qualité dans une telle communauté est nécessaire, les conditions de logement actuelles sont inextricablement liées à la croissance démographique, la demande est très forte par rapport à l'offre. En conséquence, différentes zones urbaines sont confrontées à de nombreux problèmes sociaux, économiques et environnementaux en raison du manque de logements. Problèmes sociaux 1. Ségrégation sociale 2. Exclusion sociale 2. Manque de solidarité et de responsabilité 3. Milieu de vie désagréable et insalubre 4. Dégradation du patrimoine, de la culture et d'identité

Problèmes économiques 1. Développement économique inéquitable 2. Manque des infrastructures de base 3. La pauvreté 4. Chômage 5. Manque de qualité architecturale

Tableau 3: Différents problèmes dus au manqué de logement

Problèmes environnementales 1. Manque de gestion des déchets (Pollution de milieux naturels) 2. Occupation des terres agricole 3. Construction dans des zones à risque (zone humide, vallée inondable, etc.) 4. Gaspillage des ressources naturel 6. Emission des GES 7. Vulnérabilité aux risques

Le logement consomme beaucoup de ressources, des matériaux de construction à l'énergie pour le chauffage et la climatisation. En terme d’exemple en Afrique, le continent qui subit actuellement une urbanisation rapide, beaucoup des constructions se font avec le béton de ciment sans une étude préalable sur l’impact du matériau (Ciment) sur le confort du bâtiment et de l’environnement local. En Afrique, le vert disparaît, englouti sous des coulées de béton, le paysage est devenu un chantier permanent 57 . Devant l'acier et le plastique, le ciment est aussi celui qui contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, estimées entre 4 à 6% des émissions mondiales58. Le logement est plus qu’un simple agencement de volumes, c’est quelque chose qui a un impact profond à la fois sur les personnes qui y habitent et sur la communauté dans son ensemble. Le logement est un élément important pour la qualité de vie globale dans une communauté en raison de son relation étroite entre sa localisation et le besoin de services publics59. Armelle Choplin, Matière grise de l'Urbain: la vie du ciment en Afrique (MétisPresses, 2020), https://archive-ouverte.unige.ch/unige:145150. 58 « L’Association mondiale du ciment appelle le secteur à agir d’urgence en faveur du climat | CCNUCC », consulté le 8 janvier 2021, https://unfccc.int/fr/news/l-association-mondiale-du-ciment-appelle-le-secteur-a-agir-d-urgence-enfaveur-du-climat. 59 H. Dorvil et al. « Le logement comme facteur d’intégration sociale pour les personnes classées malades mentales », Deviance et Societe Vol. 26, no 4 (2002): 497Ǧ 515. 57

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Le logement contribue non seulement à la santé et au bien-être de la communauté mais aussi la plupart des communautés dépendent du logement pour leurs recettes fiscales. Aujourd’hui, nous devrions rendre le logement plus vert (écologique) avec la construction de logements éco énergétiques et la rénovation écologique des maisons existantes, en utilisant les concepts comme le bio climatisme, Eco quartier, etc. avec la promotion des matériaux de construction naturels et locaux et des éléments tels que des panneaux solaires, les éoliennes, pour la production des énergies renouvelables60. La densité de la construction à usage mixte aussi est très nécessaire61, logements multifamiliaux, y compris des appartements doit répondre à la demande des habitants, mais sans oublier la spécificité culturelle de la communauté, sinon on risque de se retrouver avec des logements inapproprié, facteur d'instabilité sociale. Mobilité: le transport doit être bien maîtrisé pour assurer une ville connectée62. Les moyens de se déplacer dans la ville doivent donc être diversifiés et accessibles à tous. Aujourd'hui, une mobilité saine et durable est un défi à relever pour mieux vivre dans nos villes, le développement des espaces piétonniers, des pistes cyclables et la promotion des transports en commun, font partie des solutions pour relever le défi de se déplacer en ville et réduire émission de gaz carbonique, pour la protection de l’environnement. Infrastructure et services publics : La ville fournit également de nombreux services essentiels à la communauté, tels que les écoles, les hôpitaux, la sécurité et la protection contre les incendies, etc. La localisation de tous ces éléments, leur accessibilité et leur qualité sont des facteurs nécessaires pour faire fonctionner la ville, tout en répondant aux besoins actuels et futurs des habitants. Les communautés urbaines sont aujourd'hui confrontées à un large éventail de défis qui ont un impact sur la qualité de vie dans la ville, ainsi que, sur l'état des conditions environnementales locales. Ces défis sont de grande envergure et incluent des éléments tels que la pollution, la croissance démographique rapide, la détresse économique et la reprise après des catastrophes naturelles. Chaque communauté est confrontée à un ensemble unique de défis. Et dans ce contexte, l’aménagement du territoire doit s'efforcer d'adapter les meilleures solutions disponibles pour la communauté. L'infrastructure verte, ce concept qui a récemment été adopté dans la planification urbaine pour décrire comment les caractéristiques de l'environnement naturel peuvent être utilisées pour compléter l'utilisation des infrastructures traditionnelles, telles que les systèmes de drainage des

Observ’ER, « Energies Renouvelables » (Observ’ER), consulté le 9 janvier 2021, http://www.energiesrenouvelables.org/. 61 « Mixed-Use Buildings | URBAN HUB », consulté le 8 janvier 2021, https://www.urbanhub.com/buildings/mixed-use-buildings-for-diversified-sustainable-sites/. 62 « Sustainable Urban Mobility SOLUTIONS - United Nations Partnerships for SDGs platform », consulté le 8 janvier 2021, https://sustainabledevelopment.un.org/partnership/?p=10753. 60

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eaux pluviales. L'utilisation d'infrastructures vertes peut aider à préserver et restaurer les systèmes écologiques et peut être une alternative rentable à certains types d'infrastructures.

Figure 25: Venema

Creek Natural Drainage Project

© 2020 Cascade Design Collaborative63

Préservation de l’environnement : dans l’aménagement urbain, la préservation et la protection des ressources environnementales conduisent à une meilleure occupation du sol et à une bonne implantation des bâtiments et des infrastructures. Préserver les éléments naturels d’une ville, créer des espaces ouverts et des zones de loisirs, et préserver les zones agricoles voisines contribue à diminuer la pollution en augmentant la qualité de l’air en ville. Il existe un lien fort entre la forme physique de la ville et son impact sur l'environnement. Un bon aménagement urbain doit façonner les schémas d'utilisation du sol de manière à permettre un nouveau développement, tout en conservant les ressources naturelles existantes. Utiliser le paysage naturel et le climat à son avantage, par exemple, la bonne orientation des bâtiments tant et si bien que doivent naturellement ventiler pour diminuer d'énergie de chauffage ou/et d’énergie pour se rafraîchir. La protection et la conservation des ressources environnementales locales, aident à fournir des services essentiels et à protéger la communauté, fournissent des services de base pour aider à gérer les risques naturels potentiels, tels que les inondations, les glissements de terrain et les incendies de forêt, en plus contribuent à la qualité de vie globale de la communauté et améliorent la santé humaine64. Un aménagement réussi est celui qui prend en considération tous ces éléments de telle sorte qu'il crée un système urbain capable d'évoluer, de se développer et de s'adapter aux changements ainsi qu'aux risques d'aléa, enfin de développer des territoires urbains et aider les communautés à s'orienter vers leur vision d'un avenir prospère et surmonter les challenges suivant :  

Développement urbain durable Revitalisation urbaine et développement communautaire

Helena Madureira et Laure Cormier, « La complexité de l’application du concept d’infrastructure verte à l’échelle locale : exemples de Paris et Porto », in Urbanités et biodiversité. Entre villes fertiles et campagnes urbaines, quelle place pour la biodiversité ?, 2014, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01597292. 64 Chigbu, « Urban planning for dummies ». 63

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  

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Étalement urbain et gestion de la croissance urbaine Planification anticipative aux risques des catastrophes Développement économique local et création d'emplois65

Pour ce faire, tous les acteurs concernés doivent comprendre la vision de la communauté et travailler ensemble pour y parvenir. Chaque élément composant de la ville évoqué ci-dessus, joue un rôle important pour contribuer à son évolution. En effet, l’état actuel de certaines zones urbaines prouve que leur réaménagement est essentiel pour leur développement futur.

III.3 LE RÉAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE URBAIN Avec près de 70% de la population mondiale qui vivra dans des communautés urbaines d’ici 205066, les villes se concentrent sur la réutilisation des terres sous-utilisées, ce qui encourage un mode de vie sain et stimule le développement sociale, économique et environnementale. D'où ce concept de réaménagement urbain. Pourquoi ce réaménagement est-il nécessaire ? Dans des pays qui ont connu une urbanisation rapide, spontanée et non maitrisé, le réaménagement en urbanisme, est pour régler les problèmes associés à cet effet et qui se traduit par : 

 

La mauvaise occupation spatiale : L'impact le plus immédiat de la croissance de la population urbaine est que les villes en expansion ont généralement besoin d'utiliser plus d’espace. Les zones urbaines en croissance envahissent souvent les forêts, les terres agricoles, les zones humides et d'autres zones écologiquement sensibles. Le manque de la qualité architecturale : Le manque de solidité dans la mise en œuvre de la construction, le manque du confort par rapport à l’usage du bâtiment et le manque d’harmonie dans les proportions et dans la relation du bâtiment à son environnement. Le manque d’interaction entre les habitants et leur environnement : Les mauvaises conditions environnementales sont souvent associées à une mauvaise santé des personnes qui y vivent. L’absence des équipements adéquats : des quartiers spontanés, souvent ne disposent pas des infrastructures nécessaires La fragmentation spatiale et la ségrégation sociale : Le manque d’harmonie entre les différentes zones urbaines et la séparation entre les habitants qu’y vivent.

Jasmina Mavrič et Vito Bobek, « Measuring Urban Development and City Performance », Perspectives on Business and Management, 14 octobre 2015, https://doi.org/10.5772/61063. 66 « World Urbanization Prospects - Population Division - United Nations ». 65

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Ces problèmes déséquilibrent les besoins immédiats avec le développement à long terme, ainsi que les demandes locales avec des impacts à l’échelle globale 67. Par exemple, un habitat insalubre occupant de manière irrégulière un territoire urbain pour loger des gens, en plus de sa précarité, devient aussi la cause d'une instabilité locale et sur le plan environnemental contribue à sa dégradation ce qui entraîne des risques diversifiés auxquels il est exposé. Tous ces constats contribuent à aggravation de la vulnérabilité territoriale et fait que le réaménagement urbain ne se stagne pas seulement à l’amélioration de la qualité du logement ou des infrastructures urbaines en générale mais de renforcer la capacité résiliente de tout le système urbain. Fréquemment, les enjeux sociodémographiques deviennent un défi lourdement payable, les gens qui sont attachés à leur quartier, leur déplacement peut déstabiliser leur tissu social ainsi que leurs économies. Le réaménagement avec la réutilisation des terres existantes et/ou de terrains vacants dans les zones urbaines aide à conserver l’espace, oriente le développement vers des zones qui sont souvent desservies par les infrastructures existantes et favorise la revitalisation de la communauté. Il existe de nombreuses approches différentes et variées, souvent interconnectées, qui ont été développées dans ce sens. Il n'existe pas de définitions précises et reconnues mais, d'un point de vue technique, elles peuvent être distinguées comme suit : La réhabilitation désigne l'action de réaliser des travaux sur le patrimoine bâti existant pour le protéger et lui remettre en bon état. Il s'agit souvent d'un retour aux normes de sécurité et de confort dans un bâtiment qui n'est plus en mesure de remplir ses fonctions, et sa valeur dans de bonnes conditions. La rénovation est l'acte de remise à neuf d’un bâtiment qui subit une détérioration. La reconstruction signifie généralement que l'on détruit un bâtiment pour le reconstruire à l'identique, car la construction d'origine est trop dégradée pour être réhabilitée ou rénovée. On profite souvent de cette opération pour apporter quelques améliorations techniques par rapport à la construction précédente68. La rénovation urbaine, régénération urbain, restructuration urbain ou réaménagement urbain est au sens large, une notion qui désigne la reconstruction de la ville à l'échelle d'une communauté ou d'une agglomération.

Alain Bourque, « Les changements climatiques et leurs impacts », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, no Volume 1 Numéro 2 (1 septembre 2000), https://doi.org/10.4000/vertigo.4042. 68 « Réhabilitation / Restauration / Rénovation urbaine — Géoconfluences », Terme, consulté le 8 janvier 2021, http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/rehabilitation-restauration-renovation-urbaine. 67

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Le district fluvial Portland, Oregon La ville de Portland aux États-Unis d’Amériques (USA) reconnaît plusieurs zones de rénovation urbaine (Urban Redevelopment Area, URA). Des plans ont été élaborés pour une gamme de parcs de quartier, de nouvelles routes et de nouvelles installations de stationnement, des logements abordables et d'autres projets novateurs au centre-ville de Portland.

Figure 26: Le

district fluvial Portland, Oregon

©Danita Delimont / Getty Image

Le réaménagement urbain est conceptuellement similaire au réaménagement des territoires, à l'exception qu'il se produit dans les zones urbaines existantes et souvent mal exploité, une zone dotée d'une faible densité (habitation unifamiliale) à une densité plus élevée (à usage mixte ou commercial). Il s'accompagne également d'une mise à disposition d'améliorations des infrastructures (équipements urbain, transports en commun, piste piétonne, piste cyclable, etc.) pouvant soutenir un tel développement. Ces territoires qui deviennent de plus en plus vulnérable à cause des changements multiples (Changement climatique, croissance démographique, urbanisation rapide, etc.) nécessitent aussi un réaménagement pour renforcer leur capacité à se développer, à s’adapter et à rebondir même pendant ou après d’un aléa perturbant qui pourra les affronter69. Les projets de réaménagement urbain réussis nécessitent une vision pour insuffler une nouvelle vie à un espace, ainsi que les connaissances et l'expérience nécessaires pour l’offrir. Aujourd’hui la réinvention des espaces urbains en mettant l'accent sur tous les éléments d'une approche durable: les systèmes naturels, la forme bâtie, le tissu social et la viabilité économique est nécessaire pour réussir un projet de réaménagement inclusive et durable70.

Quenault et al. Vulnérabilité et résilience aux changements climatiques en milieu urbain. « Housing & slum upgrading | UN-Habitat », consulté le 8 janvier 2021, https://unhabitat.org/housing-slumupgrading. 69 70

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I.1.1

Un scénario d’un projet de réaménagement urbain au Japon Il y a un quartier composé de petites parcelles de terrain appartenant à divers particuliers ou louées par des locataires. Généralement, des parcelles individuelles sont petites et le quartier est de faible hauteur, R+1 ou R+2. Dans une situation où le gouvernement souhaite d’y installer une nouvelle station de métro qui pourra créer une valeur économique considérable pour le foncier, dont une partie pourrait être utilisée pour financer le nouveau métro. Cependant, les parcelles individuelles sont trop petites pour pouvoir utiliser la valeur économique grâce à la densification, et donc, une sorte de regroupement de terres est nécessaire. Pour utiliser la valeur créée par le métro, le gouvernement modernise le site, modifie le code de zonage de résidentiel à mixte et planifie un développement plus dense en utilisant les parcelles de terrain assemblées. Le développement comprendra un grand bâtiment, une station de métro souterraine et des infrastructures publiques associées. (Routes plus larges, espaces publics et commodités).

Figure 27: Illustration

d’un exemple d'un projet de réaménagement urbain au Japon Source : adapté de Suzuki, et al 2014

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III.3.1 Etude de cas sur la ville de Marrakech au Maroc

Figure 28: Le

réaménagement de l’habitat informel, Marrakech

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Figure 29: La

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carte de Marrakech, Activités

Politique menée pour remédier à la situation de l’habitat non réglementaire  Le Maroc s’est attaqué au phénomène de l’habitat insalubre depuis les années 1950 à l’époque du protectorat ; Plusieurs opérations de recasement ou de restructuration ont été menées par le département de l’habitat; les vrais actions de lutte contre l’habitat insalubre n’ont vu le jour qu’à partir des années 80 (avec la création des établissements publics spécialisés ANHI et SNEC qui ont fusionné depuis 2004 pour former Al OMRANE puis rejoints par les 7 ERAC en 2007)71

« LE PROGRAMME NATIONAL « VILLES SANS BIDONVILLES » – Département de l’Habitat et de la Politique de la Ville », consulté le 9 janvier 2021, http://www.mhpv.gov.ma/?page_id=956. 71

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Les opérations de restructuration : Ces opérations intéressent les quartiers non équipés et insalubres. Il s’agit d’intégrer et d’équiper les logements existant en les dotant : A. Des infrastructures de base:

B. Des équipements publics d’accompagnement:

• L’eau potable • L’électricité • La voirie

• Enseignement • Santé • Culture et loisirs • Terrains de sport • Aires de verdure, etc.

Mode d’intervention pour la restructuration de l’habitat précaire : 1. Enquête parcellaire, le relevé topographique de la parcelle occupée (surface, indication des seuils, numérotation, etc.) ; 2. Apurement du foncier (acquisition, expropriation, immatriculation), 3. Recensement officiel des familles et ménages 4. Réalisation des études d’aménagement (étude de redressement, création des équipements nécessaires, établissement d’un cahier de charge, ordonnancement); 5. Réalisation des études techniques (réseaux d’assainissement, hors site, électrification, voirie) ; 6. Réalisation d’un montage financier; 7. Etablissement d’un CPS; 8. Lancement de marché; 9. Réalisation des travaux (Belkeziz, 2019), (l’habitat au Maroc, cours dispensé à Ecole nationale d'architecture de Marrakech par Mr. Belkeziz Abdelaziz).

Les opérations de recasement : Ces opérations intéressent les bidonvilles et les noyaux insalubres, étant donné que les travaux de restructuration et d’aménagement sont irréalisables au niveau de ces tissus, la résorption des habitants insalubres, se fait par recasement dans des lots équipés dans des lotissements ou dans des unités construites réalisés dans le cadre des programmes de logements sociaux (140 000 DH… Environ 15700 Dollars américains),

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 Les villes nouvelles : Initiées par le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme en 200472, ce programme se veut une alternative à l’extension des grandes villes du Maroc, avec l’objectif d’absorber le développement démographique attendu en milieu urbain.

Figure 30: Plans

de la ville nouvelle de Tamansourt

« Villes et Zones d’Urbanisation Nouvelles – Département de l’Habitat et de la Politique de la Ville », consulté le 9 janvier 2021, http://www.mhpv.gov.ma/?page_id=3465. 72

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Cette nouvelle ville à vocation multiple (résidentielle, touristique, verdoyante et universitaire) a plusieurs objectifs comme suit : -

Ville nouvelle doit constituer un élément de restructuration de l’espace en rompant avec l’ancienne pratique négative de ville « dortoir » ; Permettre d’assurer une meilleure maîtrise du développement urbain ; Répondre aux besoins et aux exigences économiques, urbanistiques et sociaux ; Accueillir une croissance démographique canalisée ; Lutter contre le développement anarchique des périphéries urbaines ; Prévenir l’urbanisation anarchique qui a tendance à se développer dans la périphérie des villes ; Répondre à la demande en logements ; Diminuer la pression urbaine exercée sur l’agglomération mère pour mieux maîtriser sa gestion et son développement ; Mettre en place des pôles d’organisation de l’expansion urbaine et des leviers de la politique de desserrement et de déconcentration des activités ; Protéger les espaces sensibles et préserver le patrimoine (forestier, historique, culturel…) Restructurer et renforcer l’armature urbaine de la région concernée ; Permettre de revoir les normes appliquées dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme dans un but d’optimisation des voiries, des réseaux d’eau potable et d’assainissement, de l’habitat, des espaces verts et d’équipements… ; Mettre en place une stratégie de valorisation globale équilibrée et durable des potentialités de la zone concernée ; Mettre en valeur le développement de l’économie en conciliant entre les politiques d’animation commerciale et celle du développement urbain ; Garantir une gestion rationnelle et une maîtrise du foncier ; Introduire le concept de la zone franche en tant que facteur d’incitation pour les investisseurs Renforcer et développer une bonne gouvernance urbaine Etc. (Selon, Le Secrétariat Général du Conseil National de l'Habitat et de l’Urbanisme)73.

« Secrétariat Général du CNH – Département de l’Habitat et de la Politique de la Ville », consulté le 9 septembre 2021, http://www.mhpv.gov.ma/?page_id=3501. 73

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III.4 RECONSTRUIRE DURABLEMENT III.4.1 La conception durable La conception durable consiste à créer les solutions qui résolvent les défis économiques, sociaux et environnementaux du projet74. Tout autour de l'énergie, dans ce monde de consommation et de production où l'énergie est essentielle dans tous les secteurs (le secteur résidentiel, le secteur commercial, le transport ainsi que le secteur industriel) pour le développement, les solutions durables sont alimentées par les énergies renouvelables75. Et, dans l'architecture, l'énergie est au centre de la conception durable, mieux comprendre le site du projet, la forme du bâtiment, les matériaux de construction écoresponsable et disponible localement, la maintenance et la durée de vie du bâtiment, font partie intégrante pour la conception. La durabilité est illustrée par trois cercles entrecroisés reliant la communauté, l'économie et l'environnement76 ( voir figure 31 ci-dessous). Ces aspects tridimensionnels de la durabilité ressemblent étroitement aux trois éléments des principes de Vitruve « utilitas, firmitas, venustas » (utilité, solidité, beauté). La conception durable a le potentiel de changer le fonctionnement des bâtiments, des communautés et des sociétés en répondant à leurs besoins et en leur apportant une valeur ajoutée. La conception durable vise à améliorer les performances du projet, réduire les impacts négatifs sur l'environnement, la santé et le confort des usagers. Les objectifs fondamentaux de la durabilité sont de réduire la consommation de ressources non renouvelables, de minimiser les déchets et de créer un environnement sain et productif pour répondre aux besoins sociétaux à long terme. Figure 31: Les piliers

du développement durable

Les principes de conception durable comprennent la capacité de : • Optimiser le potentiel du site ; • Minimiser la consommation d'énergie non renouvelable ; • Utiliser des/ matériaux produits écologiquement préférables ;

Bernard Yannou et al. « La conception durable (Partie I) : enjeux et outils », Centraliens, no 609 (mars 2011): 50‑55. 75 Observ’ER, « Energies Renouvelables ». 76 « Sustainable Development », in Wikipedia, 12 février 2021, https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Sustainable_development&oldid=1006342710. 74

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• Protéger et conserver des ressources ; • Améliorer la qualité de l'environnement intérieur ; et • Optimiser les pratiques d'exploitation et d'entretien. Contexte international Objectifs du développement durable (ODD) des Nations unies77. La construction écologique est pertinente pour plusieurs cibles des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies pour 2030, dans lesquels : -

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Objectif 3 : Bonne santé et Bien-être, Donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges est essentielle pour le développement durable : les caractéristiques des bâtiments écologiques, telles qu'un éclairage (naturel) amélioré, une meilleure qualité de l'air et une verdure, restent pertinentes pour avoir un impact positif sur la santé et le bien-être. La réduction des émissions des bâtiments, en particulier dans les villes, peut réduire la pollution et améliorer la qualité de l'air, au bénéfice de la santé des citadins. Objectif 7 : Énergie propre et d’un coût abordable, L’énergie durable est une opportunité pour transformer les vies, les économies et la planète : L’architecture verte favorise l'utilisation des énergies renouvelables, qui peuvent être moins chers que les alternatives aux combustibles fossiles. Objectif 8 : Travail décent et croissance économique, Nous devons revoir et réorganiser nos politiques économiques et sociales visant à éliminer complètement la pauvreté : progressivement que la demande de bâtiments (ou des quartiers) écologiques augmente à l'échelle mondiale, les compétences nécessaires pour les répondre à ce besoin augmentent également, et c'est un autre objectif auquel la construction écologique peut contribuer de manière significative. Objectif 9 : Industrie, innovation et infrastructure, Les investissements dans l’infrastructure sont essentiels pour parvenir au développement durable : Les projets écologiques doivent être conçus de manière à garantir leur résilience, leur capacité d'adaptation face à l'évolution du climat mondial. Ceci est d'une importance critique dans les pays en développement, dont beaucoup seront particulièrement sensibles aux effets du changement climatique. Objectif 11 : Villes et communautés durables, L’avenir que nous voulons comprend des villes qui offrent à tous de grandes possibilités : Comme dit l’architecte Rem Koolhaas

‟l'architecture contribue à transformer la ville mais elle est aussi discours sur la villeˮ

L’architecture écologique devient la clé de la durabilité urbaine à long terme. Qu'il s'agisse de maisons, de bureaux, d'écoles, de commerce ou d’espace vert, l'environnement urbain contribue à la constitution des communautés, qui doivent être durables pour assurer une qualité de vie élevée pour tous.

77

Farigoul, « Les Objectifs de développement durable ».

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Objectif 12 : Consommation et production durables, La consommation et la production durables visent à « faire plus et mieux avec moins » : L'industrie de la construction a un rôle majeur à jouer dans la prévention des déchets grâce à la réduction, au recyclage et à la réutilisation - principes de « l’économie circulaire » où les ressources ne sont pas gaspillées. Objectif 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatique, La lutte contre le réchauffement climatique est devenue un élément indissociable de la réalisation du développement durable : Les bâtiments sont responsables au moins 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et sont donc un contributeur majeur au changement climatique. Mais l’architecture avec des principes écologiques a un énorme potentiel pour le combattre, en offrant l'un des moyens les plus rentables de le faire, grâce à des mesures telles que l'efficacité énergétique, utilisation des matériaux locaux et biosourcés, etc. Objectif 15 : Vie terrestre, La déforestation et la désertification posent des défis majeurs au développement durable : Les matériaux de construction jouent un rôle essentiel pour déterminer la durabilité d’un bâtiment. Aujourd’hui nous devront panser la chaine de production pour pouvoir bien choisir les matériaux à utiliser. Les matériaux naturel et primitive comme la pierre, le bois, la terre, roseaux, la paille sont des matériaux de qualité apprécié pour une conception architecturale écologique nous ne devrons pas abandonner au profit des matériaux industrialisés qui détruit notre environnement. Par exemple, la durabilité de l’architecture en terre est connue partout depuis l'antiquité et la terre est disponible, il nous faut la prise de conscience pour trouver les solutions simple et efficace dans nos architectures vernaculaires pour protéger notre chère planète.

L’Accord de Paris Adopté lors de la COP 21, son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel. La réduction de température ne peut être possible que par une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre78. L’architecture écologique contribue en utilisant l’énergie renouvelable et en favorisant des stratégies passives (stockage d’énergie solaire dans une masse thermique, ventilation naturelle, éclairage naturel, géothermique passive, contrôle d’humidité par des matériaux, etc.)79

“Think globally, act locally,” Patrick Geddes III.4.2 Principes de conception durable 

Conception à taille humaine : des communautés compactes et adaptées aux piétons où les résidents peuvent marcher jusqu'aux commerces, aux services publics, aux ressources

« The Paris Agreement | UNFCCC », consulté le 9 janvier 2021, https://unfccc.int/process-and-meetings/the-parisagreement/the-paris-agreement. 79 Dominique Gauzin-Müller, Sustainable Architecture and Urbanism: Concepts, Technologies, Examples (Springer Science & Business Media, 2002). 78

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culturelles, et les emplois réduisent les embouteillages, améliorent la santé des gens et offrent une sens de la communauté. Offrir des choix : les gens veulent de la variété en matière de logement, de magasinage, de loisirs, le transport et l'emploi. La variété crée des quartiers animés et accueille des résidents sans aucune discrimination. Encourager le développement à usage mixte : intégrer différentes utilisations des terres et divers types de bâtiments créent des bâtiments diversifiés, dynamiques et accessible. Préserver les centres urbains : la restauration, la revitalisation et le remplissage des centres urbains tirent parti des rues, des services et des bâtiments existants et évitent le besoin de nouvelles infrastructures. Cela aide à freiner l'étalement et favorise la stabilité pour les quartiers de la ville. Varier les options de transport : donner aux gens la possibilité de marcher, de faire du vélo et d'utiliser le transport en commun, en plus de la conduite, réduit la congestion routière, protège l'environnement et encourage l'activité physique. Construire des espaces publics dynamiques : les citoyens ont besoin de lieux publics accueillants et bien définis pour stimuler l'interaction face à face, admirer l'art public et se rassembler pour les événements publics. Créer une identité de quartier : un sentiment d'appartenance donne aux quartiers un caractère unique, améliore l'environnement de marche et crée la fierté de la communauté. Protéger les ressources environnementales : un équilibre bien conçu entre la nature et le développement préserve les systèmes naturels, protège les cours d'eau, des rivières de la pollution, réduit la pollution atmosphérique et protège la valeur des propriétés. Conserver les paysages : les espaces ouverts, les fermes et les habitats fauniques sont essentiels pour des raisons environnementales, récréatives et culturelles. La conception durable est essentielle: l'excellence conception est le fondement de communautés prospères et saines80. III.4.3 La communauté durable

Une communauté durable est une communauté planifiée, construite et qui évolue pour promouvoir un mode de vie durable. Ce concept de durabilité perd tout son sens quand il est immaitrisable ou incomplet. Pour notre étude, le quartier représente une échelle d’intervention réaliste et prometteuse faisant partie intégrante de la solution pour une communauté durable81. Appliquer le concept de la durabilité à l’échelle du quartier est d’ailleurs privilégié comme un écoquartier pour mieux intégrer les trois piliers du développement durable au concept En se basant notamment sur l’étude de modèles existants, le quartier durable est pour assurer le bien-être de ses habitants et la qualité de son environnement. Au niveau du quartier comme à celui de la ville, le concept est concerné par les mêmes enjeux (vulnérabilité aux aléas, gestion des eaux, Daniel Edward Williams, Sustainable Design: Ecology, Architecture, and Planning, A Wiley Book on Sustainable Design (Hoboken: Wiley, 2007). 81 Hugh Barton, Sustainable Communities: The Potential for Eco-Neighbourhoods (Earthscan, 2000). 80

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qualité de l’air, transport, emploi, gestion des déchets etc.) mais à l’échelle du quartier ne sont pas abordées de la même manière, par contre touchent plutôt des aspects spécifiques aux quartiers. En terme d’exemple prenons la gestion des risques et d’aménagement résilient face aux aléas. Ils sont traités par les mesures propres au quartier, sa vulnérabilité et sa capacité d’adaptation. Des diverses solutions peuvent donc être développées, mais il ne s’agira pas d’une stratégie globale de développement de toute la ville même si la stabilité du quartier contribue autant pour la stabilité du système urbaine. C’est pourquoi une vision holistique à l'échelle du quartier est très nécessaire. III.4.4 Exploration des modèles développés Il existe beaucoup de modèles de formes de développement urbain durable qui sont développé ailleurs dans le monde entier (New urbanism de Calfornie, Smart growth de l’Agence de protection environnementale des États-Unis (EPA), Eco-Town & One planet du Royaume unis, Ecoquartier d’Allemagne, Ecodistrict de Portland, HQE de France, etc.) tous pour trouver l’essence de la communauté durable. Ci-dessous nous avons choisi de ne parler que de certains d'entre eux, non pas parce qu'ils sont les plus performants, mais de les explorer pour étudier et s'inspirer de leurs paramètres et comprendre leur adaptabilité dans un autre contexte différent afin de les utiliser pour identifier les objectifs d’une communauté durable. 1. HQE (Haute qualité environnementale) Développé en France par l’Association HQE, la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) est utilisée comme un cadre de référence pour les opérations d’aménagement durable. Il s’agit d’un outil de gestion de projet en trois grands objectifs et 17 sous-thèmes. La démarche promeut une vision à long terme d’aménagement intégré du territoire favorisant la bonne gouvernance. Elle est applicable à toute échelle de projet, rénovation ou nouveau développement en milieux urbain ou rural82. 1. Intégration du quartier avec 2. Préservation des ressources le tissu urbain naturelles et qualité environnementale - Connectivité et contexte - Eau local - Énergie et climat - Densité - Matériaux et équipement - Mobilité et accessibilité - Déchets - Qualité architecturale, - Écosystèmes et biodiversité participation et identité - Risques naturels et - Adaptabilité et évolutivité technologies - Santé

3. Vie sociale de proximité et dynamiques économiques - Économie et compétitivité - Diversité et mixités - Qualité de vie et architecture - Collectivité et formation - Attractivité, dynamiques économiques et filières locales

Tableau 4: Missions et objectifs modifié d’Association HQE « Missions et objectifs – Alliance HQE-GBC », consulté le 9 janvier 2021, http://www.hqegbc.org/association/missions-et-objectifs/. 82

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Source : http://www.hqegbc.org/association/missions-et-objectifs) 2. Charte de développement durable La Charte de développement durable est une proposition formulée par deux chercheurs français, Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, publiée dans l’ouvrage « Écoquartier Mode d’emploi » en 2009. Basés sur plus de 10 ans de travaux sur la question de la relation entre la ville et le développement durable, les auteurs définissent les considérations à intégrer au développement de projets d’écoquartiers ou de quartiers durables en quatre axes, selon différentes échelles83. Axe 1 : Prise en compte locale des grands enjeux globaux - Changement climatique et effet de serre (conception et aménagement, bâtiments, déplacements) -Préservation des ressources (espace, biodiversité, eau, matériaux, etc.) - Pauvreté et exclusion

Tableau 5: Charte

Axe 2 : Réponse cohérente aux enjeux locaux - Densité et qualité de vie - Accessibilité aux services et équipements - Qualité architecturale - Espaces publics - Réduction des nuisances

Axe 3 : Contribution à la durabilité de la ville - Participation et intégration - Mixité fonctionnelle Solidarité et diversité - Éduction et formation

Axe 4 : Principes pour concevoir un écoquartier - Manière de penser et d’agir - Stratégie politique - Gouvernance - Évaluation

de développement durable, objectifs

3. EcoDISTRICT EcoDistrict est une stratégie de développement de quartier de l’Institut de développement durable de Portland (Portland Sustainable Institute) en vue d’obtenir l’impact le plus faible possible sur l’environnement et le plus fort possible sur les retours à la communauté et l’économie à long terme. En collaboration avec la Ville et l’institut de développement durable d’Oregon, des objectifs ont été développés pour arriver à de meilleures pratiques de développement et d’infrastructures civiques84. 1. Développement équitable 2. Qualité du milieu, adaptabilité et appartenance 3. Gouvernance et participation 4. Qualité de l’air et réduction des polluants 5. Énergie net-zéro

6. Gestion des ressources et déchets 7. Santé des milieux naturels 8. Gestion de l’eau potable et de l’eau de pluie 9. Mobilité durable priorisant les transports actifs

Écoquartier mode d’emploi - Catherine Charlot-Valdieu , Philippe... - Librairie Eyrolles, consulté le 9 janvier 2021, https://www.eyrolles.com/BTP/Livre/ecoquartier-mode-d-emploi-9782212126013/. 84 « Sustainability Institute », s. d. 33. 83

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Tableau 6: Eco District, objectifs

4. Eco-Town Eco-town est une initiative gouvernementale du Royaume-Uni lancée pour favoriser l’innovation des promoteurs en vue de mener des projets de haute qualité s’inscrivant dans la durabilité et maximisant l’accessibilité financière aux résidents. En collaboration avec des acteurs du milieu, BioRegional et Commission for Architecture and the BuiltEnvironment, 7 axes d’interventions prioritaires ont été identifiés dans le rapport « What makes an eco-town? ». Deux grands objectifs englobent le tout : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réduction de l’empreinte écologique85. 1. Constructions et matériaux durables 2.Énergie 3. Gestion des déchets 4. Transport (densité, proximité, diversité, mobilité durable)

5. Alimentation locale 6. Consommation responsable 7. Empreinte écologique

Tableau 7: Eco-Town, objectifs

5. New Urbanism Le « Nouvel urbanisme », originaire de Californie, fait la promotion de dix principes pour pallier les problèmes d’aménagement actuels de nos villes. Ceux-ci peuvent s’appliquer à des projets de toutes échelles, aussi bien pour des bâtiments, des quartiers, le tout pour la promotion des communautés viables et en santé86. 1. Proximité et développement planifié à l’échelle piétonne 2. Connectivité 3. Diversité culturelle et mixité fonctionnelle 4. Mixité de typologie des habitations 5. Qualité de l’architecture et de l’urbanisme

6. Présence d’un centre-ville (espace public central) 7. Densité 8. Mobilité durable 9. Énergie 10. Qualité de vie

Tableau 8: New Urbanism, objectifs

6. Smart Growth

Selon la stratégie Smart Growth de l’Association internationale de gestion municipale (ICMA) et de l’Agence de protection environnementale des États-Unis (EPA), le respect des 10 principes cidessous pour la création ou le maintien de quartier existant les rend attirants, pratiques, sécuritaires et sains. Ils favorisent les activités sociales, civiques et physiques ainsi que la protection de l’environnement. Tout ceci stimule autant l’économie locale que les interactions dans la collectivité87.

« ECOTOWN SITES », consulté le 9 janvier 2021, http://ecotowns.org/en/page4/page12/index.html. « New Urbanism », consulté le 9 janvier 2021, http://www.newurbanism.org/. 87 « US EPA », US EPA, consulté le 9 janvier 2021, https://www.epa.gov/. 85 86

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1. Mixité 2. Compacité 3. Diversité des habitations 4. Proximité et développement planifié à l’échelle piétonne 5. Qualité du milieu et sentiment d’appartenance 6. Préservation de milieux naturels Tableau 9:

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7. Insertion du projet au milieu d’accueil et consolidation des communautés 8. Variété d’options de transport 9. Choix équitables de développement économique 10. Participation citoyenne au processus de prise de décisions

Smart Growth, objectifs

III.4.5 Objectifs de la communauté durable En s'appuyant sur les objectifs de développement durable et les différents modèles de formes de développement urbain durable, une communauté durable s'inscrit dans une stratégie qui doit non seulement les concilier, mais considère qu'il existe une synergie entre ces objectifs. Ici, nous avons la stratégie 3 E: Equité, Environnement, Economique, auxquels il faut ajouter la gouvernance. Ils ont été formulés pour s'appliquer aux territoires habités, et en particulier aux territoires urbains. Ils ont aussi la caractéristique commune de placer les personnes ainsi que les relations entre eux au centre des préoccupations de développement territoriale, dans un cadre global. C'est-à-dire atteindre simultanément l'équité sociale (considérations et égalité des droits entre citoyens), développement territorial (autonomie, etc.) préservation et amélioration de l'environnement (naturel et artificiel)88. Suite à l'exploration de modèles déjà développés, pour un projet de réaménagement d’un territoire urbain, nous avons un bagage des principes suffisant à suivre, parfois avec beaucoup des similitudes. La répétition de plusieurs aspects rend évidente leur importance pour mener un bon projet. Nous avons listé 21 paramètres pour mesurer la qualité durable d’une communauté mais aussi pour servir en tant que les objectifs visés pour un projet de réaménagement d’un territoire urbain vers une communauté inclusive, sûre, résiliente et durable.

Cadre de vie et usages

Développement territorial

1. Mixité sociale et typologique 2. Solidarité et responsabilité 3. Cadre de vie agréable et sain 4. Patrimoine, culture et identité 5. Compacité et densité 6. Participation citoyenne au processus de prise de décisions

1. Mixité fonctionnelle / Diversité 2. Proximité et place aux piétons 3. Mobilité durable 4. Économie locale (attractivité, filières locales et pérennité) 5. Favoriser la notion de circuit court (agriculture

88

Performances environmental 1. Réduction des GES 2. Efficacité énergétique 3. Préservation de milieux naturels 4. Gestion des ressources et des déchets 5. Espaces naturels et biodiversité 6. Utilisation des matériaux de construction renouvelables, recyclables ou réutilisables

Barton, Sustainable Communities.

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7. Qualité de vie et sentiment d’appartenance

urbaine ou locale, matériaux locaux) 6. Qualité architecturale et urbanistique 7. Choix équitables de développement économique

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7. Gestion des risques et nuisances

Tableau 10: Objectifs de la communauté durable

III.4.6 Eco Quartier : Une approche pour le développement durable Un Eco Quartier est un projet de développement urbain qui respecte les principes du développement durable tout en s'adaptant aux caractéristiques de son territoire89 Les territoires urbains d'aujourd'hui sont confrontés à des défis sans précédent, et de nombreuses nouvelles approches sont utilisées pour aider à faire face à un large éventail de problèmes difficiles, notamment, l’urbanisation rapide et non maitrisée, la dégradation de l'environnement, l'étalement urbain, les catastrophes naturelles et même la croissance démographique90. Les communautés du monde entier prennent des mesures pour réduire leur impact sur l'environnement et créer des endroits plus sains pour les gens. En planifiant le développement durable, les communautés utilisent de nouvelles approches qui équilibrent les préoccupations écologiques avec les besoins sociaux et économiques des communautés. Les communautés reconnaissent de plus en plus les risques auxquels elles sont confrontées et prennent des mesures pour à la fois éviter les pires conséquences des catastrophes et s'assurer qu'elles sont préparées en cas de catastrophe91. Le changement climatique est un problème à multiples facettes pour les territoires urbains92. D'une part, ils contribuent au changement climatique mondial en vertu des activités qui sont situées dans leurs zones, y compris tout, de la pollution automobile à l'exploitation des usines d'énergie, d’autre part elles sont également les destinataires des conséquences potentielles du climat. Un territoire peut être vulnérable même si elle pollue moins93.

« Ville durable », Ministère de la Transition écologique, consulté le 9 janvier 2021, https://www.ecologie.gouv.fr/ville-durable. 90 Quinault et al. Vulnérabilité et résilience aux changements climatiques en milieu urbain. 91 « United Nations plan of action on disaster risk reduction for resilience | PreventionWeb.net », consulté le 5 novembre 2020, https://www.preventionweb.net/publications/view/49076. 92 Bourque, « Les changements climatiques et leurs impacts ». 93 « Cities at Risk - CDP », consulté le 15 février 2021, https://www.cdp.net/en/research/global-reports/cities-atrisk. 89

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III.4.6.1 Etude de cas, Eco-quartier : Vauban, comme modèle pour une communauté durable Les nouvelles pratiques d'urbanisme durable dont témoignent déjà les éco quartiers sont connues: densification qualifiée, recherche de mixité morphologique, fonctionnelle et sociale, aménagement de l'espace public, choix en faveur des transports publics et de la mobilité douce, restructuration de l'habitat, gestion écologique des ressources matérielles, participation des acteurs concernés à la conception, la mise en œuvre et la gestion du cadre de vie94. Cette étude du quartier Vauban à Fribourg – Brisgau en Allemagne, est pour analyser le développement de ce célèbre quartier qui est connu comme un modelé d’un Eco quartier. Notre but principal est d’y tirer une leçon pour pouvoir se baser sur son histoire, son évolution ainsi que les démarches développées pour réussir ce projet ambitieux. La prise en compte du contexte reste très importante pour pouvoir mieux s’inspirer par Vauban, c’est pour cette raison que notre analyse est exclusivement basée sur des spécificités en termes d’innovation et des techniques que présente le quartier sur aspect social, environnemental et économique. Pour commencer, nous allons introduire l’histoire du quartier95 pour se situer dans le temps et dans l’espace enfin de comprendre les enjeux du quartier. De la base, ce site de près de trente-sept hectares était une caserne militaire française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1992, les militaires ont quitté l'endroit avant qu'il ne devienne la propriété de la ville de Fribourg. En décembre 1993, le conseil municipal de Fribourg décide de profiter de ce terrain pour y créer un nouveau quartier d'habitation pouvant accueillir près de cinq mille habitants, planifié dans le respect de l'environnement. En 1994, une consultation internationale a été lancée pour produire des idées de planification. Le premier prix a été remporté par le groupe d'architectes KOHLHOFF & KOHLHOFF de Stuttgart. Ses propositions ont ensuite été retravaillées en collaboration avec la municipalité. A partir de 1995, un long processus de concertation publique a été mis en place, avec la création d'une large participation civile. La municipalité a investi près de 20 000 euros par an, sur quatre ans, pour accompagner ce processus de réflexion. Une association a été rapidement reconnue comme porteuse de cette participation : le forum Vauban eV. Les associations étudiantes ainsi qu'une initiative de coopération auto-organisée (SUSI) sont les premières à commencer les travaux. Près de quinze bâtiments datant de la période militaire sont conservés et réhabilités selon des critères écologiques et sociaux déterminés. Des zones d'habitation pour 600 étudiants, principalement en collocation, dans six bâtiments réhabilités (plus trois nouvelles constructions) sont mises en place. Quatre bâtiments ont été aménagés par l'association SUSI, qui a créé quarante-cinq appartements pour en moyenne 5 personnes par logement. L’urbanisme durable - Concevoir un écoquartier - Catherine... - Librairie Eyrolles, consulté le 15 février 2021, https://www.eyrolles.com/BTP/Livre/l-urbanisme-durable-9782281195019/. 95 « quartier vauban historique », consulté le 8 décembre 2020, https://archicaro.pagespersoorange.fr/vauban%20premiere%20pierre.htm. 94

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L'année 1996 fût la plus décisive pour le projet. En effet les concertations les plus importantes ont eu lieu durant cette période. Des campagnes publicitaires (Wohnfrühling : le printemps des habitations) sont lancées pour attirer et mobiliser les futurs habitants. A cette période, les premières communautés de construction et un projet d'habitation social en coopérative GENOVA se mettent en place. Les investissements sont de plusieurs origines : entrepreneurs, investisseurs privés regroupés ou non en associations. Les caractéristiques durables du quartier Aujourd’hui, le quartier sert de laboratoire du développement durable, avec ces caractéristiques sociales, économiques et écologiques96. Occupation du sol et typologie d’habitation

Ce

quartier

de

5,500

Ce quartier de 5,500 habithabitants concentre ants concentre d’innomd’innombrables innovations brables innovations écologiques.Il abrite Il abrite écologiques. beaucoup de de maisons à à basse beaucoup maisons basse consommation consommation d’énergie. De d’énergie. De plus, près de plus, deprèsl’électricité de 65% de 65% l'électricité utilisée par le utilisée quartier par le Vauban de quartier provient Vauban provient de l’ensemble de ces l'ensemble de ces panneaux panneaux solaires ainsi solaires que de la ainsi centraleque de de la centrale de cogénération. c o g é n é r a t i o n .

Figure 32: Type habitation

Vauban © type ecocartiers.jimdo.com

Vauban est une réussite écologique en matière énergétique mais aussi pour sa qualité de vie.

« Quartier vauban caracteres ecologiques », consulté le 9 janvier 2021, https://archicaro.pagespersoorange.fr/vauban%20ecologie.htm. 96

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Architecture Un cahier des charges accompagne chaque parcelle et indique les mesures écologiques à respecter sur chacune d'elles. L'installation solaire est encouragée, ainsi que la récupération des eaux de pluie ou encore l'usage de matériaux de construction sains97. Par l'observation, l'architecture peut être qualifiée de sa simplicité, appropriée, qualitative, variée et généreuse. Aucune innovation sophistiquée dans la conception de façade et les matériaux de construction utilisés. Les rues sont colorées, chaleureuses, chacune a sa propre identité. Aspet architecturale des bâtiments du quartier Vauban est relativement homogène en matière de gabarits (R+2 à R+4) mais une grande diverité dans les façades. Les typologies d’habitat cohabitent et s’enchainent pour dessiner la façade urbaine : des logements collectifs au bout, un logement individuel accolé, puis deux logements dans la même unité. Un au RDC et l’autre à l’étage. Vivre en symbiose avec la nature La présence d'espaces verts est un élément important dans un éco-quartier. A Vauban : La présence de végétaux contribue grandement à l'identité du quartier. Il est partout : des deux côtés des voies, sur les façades, les balcons, les toits, dans les parties communes etc. Il abonde, et chacun semble s'approprier et façonner sa part de verdure. Les espaces privés devant les appartements contribuent largement à l'ambiance des rues. Le rapport intérieur/ extérieur semble facile et décomplexé. Les habitants s’approprient les balcons et jardinets sans se barricader. Les espaces publics, pourtant relativement restreints, développent de nombreux usages : les rues se transforment en terrain de foot, les enfants se rendent seuls aux aires de jeux ou au poulailler. Il se dégage une ambiance de sérénité et de bon vivre Les toits plats sont couverts de végétaux et de terreau qui absorbent la pluie lors de forts orages afin de ne pas surcharger le système de drainage et permettre l’absorption de la pluie par le sol. Des fossés de rétention sont aménagés partout à titre de collecteurs d’eau de pluie. Collectée dans des citernes, l’eau de pluie peut être utilisée pour le lave-linge, les toilettes ou l’arrosage des jardins. En réduisant les surfaces asphaltées le quartier favorise l’infiltration des eaux de pluie dans le sol sur 80% de la zone résidentielle. Pour le traitement des eaux usées, un projet pilote fonctionne avec un système de bio-épuration : les eaux noires sont aspirées par un système sous vide vers un puits de biogaz où les matières solides fermentent en milieu anaérobie avec les déchets organiques ménagers, générant du biogaz qui est utilisé pour les cuisinières. Les eaux grises restantes sont nettoyées par des plantes filtrantes et réinjectées dans le cycle de l’eau. La mobilité La mobilité peut se faire de différentes manières dans le quartier et pour se connecter à la ville. Les modes de transport doux sont mis en avant (Transport public, Vélos, Marche, Roller, etc.). Le « Quartier vauban observations tyoplogique morphologique », consulté le 9 janvier 2021, https://archicaro.pagesperso-orange.fr/vauban%20urbain%201.htm.

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quartier privilégie les courtes distances, c'est-à-dire les distances facilement praticables à pied entre les habitations, les commerces et les services de proximité. Le quartier s'adapte au rythme de l'homme. -

A l’échelle du quartier il existe des voies piétonnes, cyclables et automobiles A l’échelle de la ville, il y a une ligne de tramway ainsi qu’une ligne de train

Figure 33: Mobilité

Vauban

© archicaro.pagesperso-orange.fr

Les routes secondaires, accessibles aux voitures, sont de plus petite taille et peu interconnectées, afin de limiter le trafic. Ils se terminent soit par des impasses, soit par des boucles. Le stationnement y est interdit. Ces routes sont de véritables cours urbaines, où les enfants sont libres de jouer sans danger. Ils complètent les nombreux espaces publics du site, déjà fortement présents98.

« Quartier vauban gestion des transports », consulté le 9 janvier 2021, https://archicaro.pagespersoorange.fr/vauban%20trasnport.htm. 98

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Une participation citoyenne exemplaire Le quartier Vauban fut réalisé grâce à une forte participation des citoyens dans le cadre d’un forum stimulant la communication, l’interaction et l’intégration des participants. Cette implication citoyenne a fortement influencé l’urbanisme de la ville, ses infrastructures et même son architecture. Le travail social fait partie du processus de développement, aide à stabiliser la communauté et à structurer les relations de Figure 34: La place publique du marché de voisinage. l’écoquartier Vauban

III.4.7 Architecture frugale ‟Réussir un meilleur projet de réaménagement à moindre coût ” Dans la même philosophie de l’architecture frugale « comment faire mieux avec moins »99, un développement que nous voulons c’est celui qui répond à nos besoins avec la simplicité accompagné par une qualité nécessaire, c’est-à-dire répondre aux besoins des usagers de manière efficace, inclusive, sans sophistication ni superflue, sans compromis sur la qualité du service rendu et dans le respect de l'environnement. L’observation et l’étude de l’environnement immédiat ont toujours été la source d’inspiration pour la civilisation humaine et reste aujourd’hui un point important pour réussir un projet à l’échelle urbaine comme architecturale. Un projet s'appuie sur la nature déjà existante, donc le choix du site doit influencer le choix de l'orientation principale du bâti, pour rentabiliser au maximum les apports solaires ou pour se protéger des vents et favoriser une meilleure intégration du projet dans ce site pour le plus de confort. Les matériaux de construction doit être bien choisi aussi en prenant en compte le confort qu’il soit, thermique, hygrométrique (humidité de l’air), olfactif, lumineux, phonique, pollution électromagnétique, en général l’impact sur la santé de l’usager100. Soutenir l'économie locale De nombreuses communautés notamment dans de pays en voie de développement ont des problèmes liés à la pauvreté et ça s’aggravent par le manque d'emplois ou des ressources de revenues insuffisantes101. Le réaménagement d’un territoire urbain contribue à renforcer l'économie « Manifesto for a Happy Frugality », consulté le 6 janvier 2021, https://www.frugalite.org/en/manifesto.html. Lou Chesné, « Vers une nouvelle méthodologie de conception des bâtiments, basée sur leurs performances bioclimatiques », s. d. 218. 101 « La répartition de la richesse et de la pauvreté dans le monde - 5e - Cours Géographie - Kartable », consulté le 24 juillet 2020, https://www.kartable.fr/ressources/geographie/cours/la-repartition-de-la-richesse-et-de-lapauvrete-dans-le-monde/37971. 99

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locale en recherchant des moyens de créer davantage de bons emplois dans des entreprises et des industries stables et à stimuler la créativité et l’innovation en développant de nouveaux produits et services et en préparant les gens à travailler grâce à un aménagement du territoire qui offre de bons endroits propices pour les entreprises102. Le réaménagement d’un territoire urbain contribue également à renforcer les économies locales en attirant de nouvelles entreprises. Par exemple, la mixité d’usage de bâtiments aide à trouver de bons endroits pour les nouvelles entreprises et des incitations financières ou fiscales qui peuvent rendre un nouvel emplacement plus attrayant pour les investisseurs potentiels103.

‘Construisez votre architecture à partir de ce qui se trouve sous vos pieds’ Hassan Fathy Soutenir l'économie locale De nombreuses communautés notamment dans de pays en voie de développement ont des problèmes liés à la pauvreté et ça s’aggravent par le manque d'emplois ou des ressources de revenues insuffisantes104. Le réaménagement d’un territoire urbain contribue à renforcer l'économie locale en recherchant des moyens de créer davantage de bons emplois dans des entreprises et des industries stables et à stimuler la créativité et l’innovation en développant de nouveaux produits et services et en préparant les gens à travailler grâce à un aménagement du territoire qui offre de bons endroits propices pour les entreprises105. Le réaménagement d’un territoire urbain contribue également de renforcer les économies locales en attirant de nouvelles entreprises. Par exemple avec la mixité d’usage de bâtiments aide à trouver de bons endroits pour les nouvelles entreprises et des incitations financières ou fiscales qui peuvent rendre un nouvel emplacement plus attrayant pour les investisseurs potentiels106. ‘Il faut reculer pour mieux sauter’107, c’est très important de faire un pas en arrière et prendre un moment pour bien comprendre le rôle de chacun dans ce projet participatif.

Christophe Demazière, « Compétitivité et attractivité : “même combat” au niveau national et local ? », in Aménagement du territoire : Changement de temps, changement d’espace, éd. par Sylvain Allemand, Armand Frémont, et Édith Heurgon, Colloques de Cerisy (Caen: Presses universitaires de Caen, 2017), 113Ǧ 17, http://books.openedition.org/puc/10385. 103 Jacques Poirot et Hubert Gérardin, « L’attractivité des territoires : un concept multidimensionnel », Mondes en developpement n° 149, no 1 (20 avril 2010): 27Ǧ 41. 104 « La répartition de la richesse et de la pauvreté dans le monde - 5e - Cours Géographie - Kartable ». 105 Demazière, « Compétitivité et attractivité ». 106 Poirot et Gérardin, « L’attractivité des territoires ». 107 « Citations Reculer pour mieux sauter », Citation Célèbre, consulté le 15 février 2021, https://citationcelebre.leparisien.fr/citation/reculer-pour-mieux-sauter. 102

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Le développement durable ne peut être atteint sans une transformation significative de la manière dont nous construisons et habitons nos espaces 108. Les solutions simples, sont souvent les plus efficace.

Architecture en terre crue : Une solution simple et efficace pour un projet durable L’histoire de l’architecture en terre crue a environ 10 millénaires 109 . Elle a émergé pendant la révolution néolithique, quand les hommes ont commencé à se sédentariser et à construire leur maison. Aujourd’hui, environ 30% de la population mondiale vit dans des bâtiments en terre, 15% des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO sont en terre crue110.

Figure 35: La

carte de Répartition des constructions en terre crue

En orange, les régions de répartition des constructions en terre crue. Les points indiquent les principaux sites architecturaux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Craterre

« Développement Durable : les 17 objectifs prioritaires selon l’ONU ! », Konenga (blog), 25 juin 2018, https://blog.konenga.com/2018/06/developpement-durable-17-objectifs-prioritaires-selon-lonu/. 109 « La construction en terre crue – Faire ensemble et autrement », consulté le 15 février 2021, https://faireensemble-et-autrement.eu/2020/04/28/la-construction-en-terre-crue/. 110 Abdelhak Maachi et Rodolphe Sonnier, « Le plus Vieux Matériau de Construction Au Monde Est Aussi Le plus Écoresponsable », The Conversation, consulté le 9 janvier 2021, http://theconversation.com/le-plus-vieuxmateriau-de-construction-au-monde-est-aussi-le-plus-ecoresponsable-133587. 108

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Ce matériau disponible localement en quantité et omniprésent offre un certain nombre d’avantages111 : - Matières premières locales - Faible consommation d’énergie de fabrication - Comportement hygrothermique intéressant - Ils sont respectueux de l’environnement - Hautes propriétés d’isolation thermique, la masse thermique aide à maintenir la température intérieure stable - Haute isolation acoustique - Aucun déchet généré lors de la construction - Ils sont biodégradables ou réutilisables. - La construction est peu couteuse et simple, avec une grande maniabilité et flexibilité. - L’architecture en terre offre une esthétique agréable. - Ils sont très résistants au feu - Inerte, ne contient pas de substances toxiques, etc. Il existe différents modes de mise en œuvre de la terre crue112. Les cinq techniques de construction les plus répandues sont les suivantes : le pisé, l’adobe, le torchis, la bauge et les briques de terre comprimée (BTC) sur cette liste on peut ajouter la terre coulée qui est tous récent. Chaque technique a ses spécificités et utilise une terre bien précise. En effet, chacune d’elle demande une courbe granulométrique différente ainsi que des états hydriques et hygrométriques différents. Le Pisé

Figure 36: La

technique de construction en Pisé

Patrice Doat et al. Construire En Terre (Ed. Alternative et Parallèles, 1979), http://archive.org/details/ConstruireEnTerre. 112 Maachi et Sonnier, « Le plus Vieux Matériau de Construction Au Monde Est Aussi Le plus Écoresponsable ». 111

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La terre peu humide est compactée à l’aide d’une dame (pisoir) dans des coffrages en bois (banches). Arnaud Misse

Le pisé est un matériau de construction monolithique relativement simple à mettre en place. Il s’agit de compacter de la terre crue et battue, légèrement humidifiée, dans un système de coffrage. Une fois compactée, la terre forme un mélange homogène et solide qui n’a besoin d’aucun soutien et permet ainsi de créer des murs porteurs. La terre utilisée pour le pisé est généralement locale, récupérée sur les lieux du chantier ou à proximité. Néanmoins, toutes les terres ne conviennent pas pour cette technique. En effet, la terre utilisée pour fabriquer des murs en pisé doit avoir une granulométrie variée autrement dit elle doit contenir des gravillons, de l’argile, du limon et sable. Si la terre est trop fine, elle peut alors être amendée avec de la chaux ou du ciment. À savoir que la terre qui constitue le pisé se trouve généralement dans la seconde strate du sol, en dessous de la terre végétale. Par ailleurs, une fois installé, le pisé est généralement recouvert d’un crépi ou enduit fabriqué à base de chaux. Attention, les enduits en plâtre ou en ciment ainsi que la peinture sont à proscrire, car ils altèrent les qualités du pisé. Cette maison aux murs porteurs en pisé est un exemple parfaitement réussi de construction contemporaine respectueuse des ressources naturelles.

La terre est un matériau érodé qui est disponible partout. On peut la prendre, la mélanger avec de l’eau, la façonner. Et à la fin, on peut la rendre à la nature. Figure 37: Maison

en Pisé Rauch à Schlins

Arch. Martin Rauch, Royer Boltshauuser (Suisse)

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L’adobe

Figure 38: La

technique de construction en adobe

: la terre est moulée à l’état plastique et séchée à l’air libre. Arnaud Misse

L’adobe est une technique ancestrale de brique en terre crue auparavant moulée à la main, elles peuvent être très décoratives. Mélange de terre argileuse, de paille et d’eau, malaxée et moulée dans un cadre en bois pour former des briques ensuite séchées au soleil. La figure 39 ci-dessous montre un regroupement de maisons aux terrasses dégradées construites en brique d'Adobe avec enduit de terre pour la finition.

Figure 39: Une

maison en adobe ©Carl Purcell

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Le torchis

Figure 40: La

technique de construction en Torchis

: la terre, mélangée à de la paille, recouvre une ossature en bois. Arnaud Misse

Le torchis est un mélange de terre fine, de matières fibreuses et de chaux. On l’utilise pour combler les intervalles des murs en pans de bois.

Figure 41: Une

maison en torchis ©Hugo Quinton

Cette maison (figure 41) en torchis est un exemple d’une architecture d’une beauté exceptionnelle avec l’impact négligeable sur l’environnement en matière de ressources employées et de pollution générée et également intéressante sur le plan économique, il est en plus facile à mettre en œuvre. Grâce à la bonne inertie thermique du torchis, la maison reste chaude en hiver et fraiche en été. Il protège le bois des structures en absorbant et en ventilant l’éventuelle humidité, permettant de prolonger la durée de vie de la maison.

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La bauge

Figure 42: La

technique de construction en Bauge

La terre malléable est empilée pour former un mur. Arnaud Misse

La bauge est une technique ancienne de construction qui consiste à façonner des petits tas de terre argileuse que l’on empile pour former un mur (figure 42)

La BTC (Brique en terre comprimée)

Figure 43: La

technique de construction en Blocs de terre comprimée (BTC)

La terre peu humide est comprimée dans des moules à l’aide d’une presse. Arnaud Misse

La terre coulée La Terre coulée est une technique assez proche du béton de ciment. La terre est coulée dans un coffrage, dans un état visqueux puis elle est vibrée pour chasser l’air et densifier le matériau113. Les produits mis en œuvre dans le béton de ciment et la terre coulée sont similaires. Ce qui les différencie, ce sont les proportions de ces matériaux de base et la provenance de certains d’entre eux, deux facteurs qui vont influencer leur empreinte écologique. Rendre les villes durables signifie créer des opportunités de carrière et d'affaires, des logements sûrs et abordables, et bâtir des sociétés et des économies résilientes. Cela implique des

Martin Pointet, Bernard Schmitt, et Cécile Plumier, « Terre coulée armée : du béton de ciment au béton de terre », s. d. 9. 113

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investissements dans les transports publics, la création d'espaces publics verts et l'amélioration de la planification et de la gestion urbaine de manière participative et inclusive114.

III.5 BENCHMARK : Exemples des projets durable adaptée au climat tropicale III.5.1 Architecture vernaculaire/ climat tropical

῞Chaque architecture vernaculaire est un langage unique. Il s’agit de l’art de vivre dans sa totalité, art d’aimer, de rêver, de souffrir, de mourir, qui rend unique chaque mode de vie.῝ Pierre Frey La plupart des zones sous les tropiques restent relativement chaudes toute l'année (plus de 18° C) en raison de l'effet des petits changements d'angle du soleil qui provoquent un ensoleillement intense qui provoquent également de fortes pluies. Dans les climats tropicaux, les variations des différentes saisons sont dominées par les précipitations et il n'y a souvent que deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche. Les principales contraintes de ce climat sont les niveaux d'humidité, les températures, le rayonnement solaire et le vent. L'humidité réduit le refroidissement par évaporation car l'air est déjà saturé, donc en ventilant l'espace, l'air saturé est éliminé, augmentant le taux d'évaporation et de convection qui dissipe la chaleur du corps et de la structure du bâtiment. Pour ce faire, les structures des zones tropicales humides sont construites avec un échafaudage, un mur léger avec de larges ouvertures et un toit pointu. La protection solaire est une autre technique de refroidissement et de réduction des gains solaires. Pour cela, les maisons vernaculaires tropicales étaient situées dans des zones de végétation dense avec des arbres en surplomb qui pourraient ombrager le bâtiment tout en créant un microclimat plus frais.

114

« Objectif 11 ». Objectifs de développement durable

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Figure 44: Architecture vernaculaire, climat tropical,

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Orientation du bâtiment

Des ombrages profonds de véranda sont également utilisés pour éliminer le rayonnement solaire à faible angle. Les gains solaires ont été réduits par le grand surplomb du toit et les vérandas utilisées. Les deux techniques permettaient aux fenêtres de rester ouvertes afin que la ventilation puisse toujours s'infiltrer dans le bâtiment pendant les périodes de pluie. Un plafond haut, typique de la langue vernaculaire tropicale, montre une compréhension de l'effet d'empilement. L'air chaud monte et s'infiltre via les joints de toiture de ventilation. Sur le plan d'étage, des cloisons internes minimales ont créé un passage facile pour la ventilation transversale en réduisant le frottement. Cette technique est répétée sous la maison en la soulevant sur des échasses pour gagner également le flux à la hauteur inferieur. Ce n'est pas seulement pour attraper des vents de plus grande vitesse, mais aussi en ombrageant le sol, l'air en dessous a été refroidi et aspiré à travers les lames de plancher. L'idée initiale d'élever le bâtiment du sol est d'éviter les inondations. Dans tous les cas, des matériaux locaux ont été utilisés, ce qui était le plus à portée de main et facilement disponible. C'était généralement une minuterie et des paumes. Le bois, un matériau léger, était généralement utilisé pour les murs et les planchers et le chaume était utilisé sur le toit, les deux, offrant une bonne isolation contre les gains solaires, étant des matériaux de faible capacité thermique.

Figure 45: Tongkonan maisons traditionnelles dans le village de Palava. Tana Toraja, Sulawesi. Indonésie

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Le peuple Yanoama, situé à la frontière du Brésil et du Venezuela, ils constuisent leurs campement semi permanents autour d’une place centrale ovoide. Chaque habitat est un grand toiture à un deul pan ouvert vers la place. Celuici procure donc un effet de parasol, la toiture protège du rayonnement solaire ainsi que des pluies omniprésentes. Dans ce cas, l’implantation du village est sujette à la pluie et la direction des vents dominants.

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Figure 46: Coupe et plan de l’habitat Yanoama à la frontière du Brésil et du Venezuella

III.6 LA DURABILITE ET LA RESILIENCE URBAINE Aujourd'hui, les zones urbaines sont confrontées à des défis majeurs à cause de multiples changements, qu’elles contribuent localement à leur aggravation, et sont en outre vulnérables à ces changements115. Dans la ville où de personnes et de biens sont concentrés, la complexité des évènements qui s’y développent peuvent influencer négativement ou positivement sa capacité à s’adapter et continuer à fonctionner suite à une perturbation. Si, les pays développés se sont, en général, urbanisés progressivement, sur une centaine d’années ou plus, à mesure que les emplois migraient de l’agriculture vers l’industrie. Ce rythme leur a laissé le loisir de tâtonner, essayer et se tromper dans les modèles et les politiques de croissance qu’ils ont appliqués et mis en œuvre. Donc, leur réaménagement pour se préparer aux risques n’est pas aussi compliqué comme dans des pays en développement qui sont confrontés aux enjeux multiples: modernisation, extrême pauvreté, mauvaises conditions de vie, manque de services d'infrastructure, vulnérabilité aux catastrophes naturelles/artificiels ainsi que le changement climatique116. En effet, pour se préparer aux imprévus de demain, le concept de résilience est de nous accompagner dans chaque planification pour le développement durable.

« AR5 Climate Change 2014: Impacts, Adaptation, and Vulnerability — IPCC », consulté le 19 octobre 2020, https://www.ipcc.ch/report/ar5/wg2/. 116 « Les enjeux de l’urbanisation rapide pour les élus et responsables », Text/HTML, World Bank, consulté le 9 janvier 2021, https://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2013/01/22/what-city-leaders-need-to-know-ascountries-urbanize. 115

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III.6.1 Origine du concept de résilience Introduction La résilience est un terme très utilisé ces jours-ci, non seulement dans la recherche scientifique mais aussi dans diverses décisions politiques. Depuis son origine en physique, le concept de résilience a été utilisé en science sociale, en particulier en psychologie et en économie, avant d'être adopté en écologie et pour la lutte contre le changement climatique 117 et aujourd’hui on parle aussi la résilience urbaine118. Une fois adopté, le concept se diversifie et devient plus en plus polysémique.

La signification du concept, ‘Résilience’ Pour comprendre la signification du mot ‫״‬Résilience‫ ״‬il ne suffit pas de chercher dans le dictionnaire et de consulter des autres ouvrages qui ont développé ce concept, mais aussi de prendre une position, sinon on risque de désappointé. La définition de la résilience persiste à diverger selon les domaines et les opinions. La résilience est définie par la capacité de résister119, qui tourne vers les ouvrages de protection. Par ailleurs, la fréquente menace globale que représentent les catastrophes liées à la vulnérabilité croissante aux aléas multiples a poussé les chercheurs à définir un système résilient par sa capacité de rebondir120. Le terme de résilience vient du latin ‘Resilio’ qui signifie rebondir. En physique la résilience mesure la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue (Mathieu, 1991), qui est de fait considéré comme la signification primitive de résilience avant son application et son inspiration dans des travaux innombrables en psychologie, écologie, urbanisme etc. cependant, à l’échelle systémique la résilience est la capacité à absorber une perturbation, à se réorganiser, et à continuer de fonctionner de la même manière qu’avant. Initialement introduit par C.S Holling en tant qu’un concept pour aider à comprendre la capacité des écosystèmes dotés d’attracteurs alternatifs à persister sans changement qualitatif de la structure de l’état d’origine soumis à des perturbations 121 , la résilience tout comme son contraire, la vulnérabilité, est fortement liée à un aléa spécifique, dans un contexte donné. On peut parler de la résilience d’une personne qui se remet d’un choc émotionnel, comme on peut parler de la résilience d’un écosystème qui survit après un feu de forêt, prenons l’exemple du papaver californicum, c’est Manfred Bölter et Felix Müller, « Resilience in Polar Ecosystems - from drivers to impacts and change », Polar Science 10 (1 septembre 2015): 2015, https://doi.org/10.1016/j.polar.2015.09.002. 118 Toubin et al., « La Résilience urbaine ». 119 Eric Rigaud, « La `` pensée résilience ’ ’: une opportunité pour une approche intégrée de la gestion de la sécurité des organisations et des territoires », 2016, 8. 120 Scott Jackson, Architecting Resilient Systems: Accident Avoidance and Survival and Recovery from Disruptions (John Wiley & Sons, 2009). 121 C S Holling, « Resilience and Stability of Ecological Systems », Annual Review of Ecology and Systematics 4, no 1 (1973): 1‑23, https://doi.org/10.1146/annurev.es.04.110173.000245. 117

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après l’incendie de forêt que ses fleur puissent pousser, la chaleur d’un incendie de forêt va servir à écarter le tégument qui entoure les graines et permettre la fleur de jouer son rôle et commencer une nouvelle forêt.122. En s’adaptant sur la définition de l’ONU/Secrétariat inter institutions de la stratégie internationale de prévention des catastrophes, (Genève,2004), la résilience est l’aptitude d’un système, d’une collectivité ou d’une société potentiellement exposé à des aléas, à s’adapter en opposant une résistance ou en se modifiant, afin de parvenir ou de continuer à fonctionner convenablement avec des structures acceptables. Dans le cadre de Sendai l’importance est reconnue de l’implication des communautés dans la réduction du risque de catastrophes et il est souligné que les connaissances traditionnelles peuvent être un complément aux connaissances scientifiques dans la gestion de ce risque123. Finalement, pour assurer la réussite d’un projet résilient à l’échelle de la ville, durant notre étude nous partons à l’échelle plus réduite pour saisir au plus près la spécificité du lieu, sa situation, sa demande, son comportement ainsi que ses problèmes d’une manière générale.

La résilience urbaine La résilience urbaine garde donc son sens physique primitif, cela dépend de l'intensité de la perturbation. Elle est peut être défini comme la capacité d’un système urbain à absorber une telle perturbation et à retrouver ses fonctions suite à cette perturbation124. Du point de vue technique et fonctionnel, l’objectif de ce positionnement n’est pas pour l’interpréter le concept de la résilience mais plutôt d’apprendre de l’objet d’étude auquel il est appliqué. Sous cette forme, le concept de la résilience s’inscrit dans un paradigme de mono-équilibre, où chaque système à une échelle réduite possède un seul état d’équilibre dont il s’éloigne plus ou moins. On dit que l’état est équilibré quand sa variable reste constante. A cet état d’équilibre, généralisable à un système comportant plusieurs variables, correspond à une valeur nulle de la dérivée et d'un attracteur. Cet état d’équilibre, obtenu avec des entrées et des sorties très variables, est stable ou instable comme l’enseigne l’étude des systèmes dynamiques. Cependant, toute catastrophe est assimilable à un système dynamique. Toujours dans le paradigme d’un équilibre unique, le système met un certain temps pour retourner à son état d’équilibre après avoir été perturbé125. La résilience urbaine est donc aussi assimilable au temps de retour à l’état d’équilibre, ou à la vitesse mise pour revenir à cet état antérieur. La résilience se distingue cependant de la persistance

Nick Winder, « Innovation and Metastability: a Systems Model », Ecology and Society 12, no 2 (2007), https://www.jstor.org/stable/26267886. 123 « Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015 - 2030 », s. d. 40. 124 Toubin et al. « La Résilience urbaine ». 125 Philippe Woloszyn, « Les structures évolutionnaires de la résilience. Modélisation systémique de la durabilité des systèmes territoriaux, l’exemple de la sécheresse de 2012 aux États-Unis », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, no Hors-série 30 (15 mai 2018), https://doi.org/10.4000/vertigo.19252. 122

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temporelle. La persistance ce mesure en effet la seule constance d’un état par rapport à un état de référence126. En revanche, la résilience urbaine correspond à l’aptitude d’un système urbain à revenir à l’état d’équilibre après une perturbation

Figure 47: La

résilience d’un territoire urbain exposé à une perturbation

Par rapport au niveau de fonctionnement d’un système urbain dans le temps donné, le dégrée de perturbation est en fonction du temps de récupération. i.e. Si la perturbation est forte, le temps de récupération aussi sera long ( voir la figure 47 ci-dessus).

André Dauphiné et Damienne Provitolo, « La résilience : un concept pour la gestion des risques », Annales de geographie n° 654, no 2 (2007): 115Ǧ 25.

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De l’architecture résiliente vers une résilience urbaine Aujourd’hui la contribution des architectes est plus particulièrement indispensable pour maintenir ou recréer des équilibres fragilisés ou détruits par des changements multiples, les enjeux sociétaux actuels, dès la conception des projets jusqu’à leurs exécutions. Le concept de la résilience appliqué à l’architecture devient un vecteur d’innovation et de la créativité, par conséquent, peut révéler les défis de demain de bien-être de la population dans une communauté durable. Mais pour ce faire, nous avons besoin de la participation et de la sensibilisation de tous les acteurs concernés par ce type de projets de développement durable. Si tout le monde pouvait penser d’une manière intuitive, comment pouvons-nous consommer et produire pour satisfaire nos besoins, mais en pensant aux générations futures pour réserver suffisamment de ressources pour leur assurer un niveau de bien-être127 Certaines notions d’actions comme l’utilisation des matériaux locaux pour la construction, le développement des réseaux sociaux économiques locaux et la dynamique des circuits courts nous semble des outils sur lesquels l’architecte peut s’appuyer pour influer sur l’autonomie de la société de demain et préserver les ressources de la planète pour les générations futures. L’architecture est plus que jamais une discipline dynamique, pour la construction d’un système urbain résilient. L’innovation et la créativité architecturale sont de nos jours à l’heure de se mettre en action pour construire un monde meilleur. Pierre Joliot-Curie « Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement ». Nous ne satisferons jamais les besoins de la population avec l’exploitation de ressources naturelles nos renouvelable. Si nous prenons d’avantage la théorie des besoins de l’homme selon un psychologue américain Abraham Maslow, définit l’homme comme un tout présentant des aspects physiologiques (organisation du corps physiologique et biologique), psychologique, sociologiques

« Objectif 12: Consommation et production responsables | PNUD », UNDP, consulté le 21 novembre 2020, https://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals/goal-12-responsible-consumption-andproduction.html. 127

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(sécurité, appartenance, reconnaissance) et spirituels (dépassement)128, nous se rendons compte que, avec nos petits gestes, nous pouvons contribuer beaucoup contre le changement. Aujourd’hui, il y a toujours des personnes qui ne peuvent pas satisfaire leur besoins fondamentaux tels qu’habiter et manger129. Les catastrophes aussi continuent de nous affecter, par exemple les inondations qui figurent parmi les principaux risques climatiques, des sécheresses, des températures élevées ou d'autres catastrophes naturelles comme les cyclones. Le système urbain souffre et en général est déstabilisé130. L’usage du concept de résilience en matière de prévention des inondations se traduit par un basculement vers une recherche d’adaptation, essentiellement concrétisée dans certaines formes urbaines en zone inondable.

Figure 48: Inondation à

2020131

Douala, Cameroun sept

Les inondations sont un phénomène récurrent à Douala (figure 48), comme dans certaines autres grandes villes en Afrique

Un système urbain stable et résilient De la prise de conscience des vulnérabilités sociétales à une résilience réussie La prise de conscience est une étape préliminaire dans une société en transition (dans laquelle nous vivons) vers le développement durable. Nous devrions faire face aux conséquences de la modernisation en s’appuyant sur les ressources respectueuses de l’environnement. Les phases de la résilience Basé sur des études menées par différentes chercheurs 132 , 133 et 134 , il existe trois phases de la résilience énumérée ici d’une façon chronologique: la résilience proactive, la résilience réactive et la résilience post-active. Au premier lieu, la résilience proactive est définie comme la capacité d’apprentissage et d’anticipation face à un risque. Cette phase qui consiste à évaluer la vulnérabilité du territoire et Abraham H Maslow, L’accomplissement de soi: de la motivation à la plénitude (Paris: Eyrolles, 2008). « Poverty », Text/HTML, World Bank, consulté le 9 janvier 2021, https://www.worldbank.org/en/topic/poverty. 130 « Urban Disaster Management », consulté le 9 janvier 2021, https://www.wvi.org/disaster-management/urbandisaster-management. 131 « Douala: le réveil sous l’eau – Blog sur l’urbanisation », consulté le 9 janvier 2021, https://kenajanou.com/douala-le-reveil-sous-leau/. 132 Scott Jackson et Timothy Ferris, « Proactive and Reactive Resilience: A Comparison of Perspectives », INCOSE Insight 18 (1 avril 2015): 7. 133 D Provitolo et Sophia Antipolis, « Vulnérabilité et résilience: géométrie variable des deux concepts », 2009, 42. 134 Richard Laganier, « Améliorer les conditions de la résilience urbaine dans un monde pluriel : des défis et une stratégie sous contrainte », Annales des Mines - Responsabilite et environnement N° 72, no 4 (25 octobre 2013): 65‑71. 128 129

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évoluer sa capacité adaptative, se déroule par la prévision de l’aléa, ensuite, la prévention et à la fin la préparation des individus face à un risque. Au cours de cette phase très importante que nous avons choisie pour centrer notre étude plus particulièrement, c’est là où naissent des réflexions nouvelles et innovantes de la part des architectes, des urbanistes, des autorités publiques, des chercheurs et des autres organisations concernées, sur la meilleure planification résiliente. Deuxièmement, la résilience réactive qui est la plus dangereuse, fait référence à la capacité de répondre à un aléa qui traverse le territoire. Si la première phase n’est pas bien réussie, celui-ci risque de causer beaucoup des dégâts et rendre difficile la troisième phase qui est la résilience postactive. La résilience post-active est la capacité à rebondir. Selon l’ampleur de l’impact psychologique sur les individus et selon l’ampleur des dégâts matériels, structurels et fonctionnels, le temps de cette phase devient de plus ou moins long. (Le temps de la reconstruction)135. Les facteurs de la résilience Les facteurs de la résilience varient en fonction du contexte et la contextualisation comprend : • Identifier les risques et les tendances qui s’appliquent, • L'identification précise des questions spécifiques de genre qui s'appliquent, • La détermination des seuils et des caractéristiques applicables aux forces et aux écarts de résilience, • L'adaptation des questions directrices, • L'adaptation de la pondération appliquée aux indicateurs et / ou caractéristiques et / ou domaines. Les aléas comprennent également les changements à long terme qui affectent les conditions de vie à savoir :  Le changement climatique, le déclin de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles, des inondations ainsi que des autres catastrophes naturelles,  La croissance démographique, la migration, l’urbanisation rapide, la mondialisation économique, la dépendance énergétiques,  Les pandémies, les épidémies, l’instabilité sociale/économique, l’insécurité alimentaire, les guerres civiles, les inégalités sociales. En fonction de vulnérabilité et des capacités résiliente d’un système concerné, la probabilité de conséquences néfastes ou de pertes potentielles varient.

Annabelle Moatty, « Pour une Géographie des reconstructions post-catastrophe: risques, sociétés et territoires », s. d. 491. 135

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La résilience proactive La résilience proactive, fait référence à deux notions, celles de l’apprentissage et de l’anticipation d’aménagement territoriale face aux aléas. Pour augmenter la résilience d’un territoire urbain, il faut s'attaquer aux facteurs qui sous-tendent sa vulnérabilité et renforcer sa capacité d'adaptation / de rebond. La résistance aux chocs était auparavant une qualité majeure d'un système résilient ; d'où l'importance des actions et recherches menées dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe. Cependant, dans un monde en constante évolution, l'adaptation au changement est une qualité qui est aujourd'hui considérée comme aussi importante que le soutien de la résilience. De plus, la pauvreté étant antithétique à la résilience d’une communauté, la réduction de la pauvreté et des inégalités est considérée comme une condition essentielle pour renforcer la résilience. Dans le contexte globale, le Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 a été adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies en tant qu'instrument qui succède au Cadre d'action de Hyogo pour 2005-2015136. Il vise le résultat suivant : ‘La réduction substantielle des pertes et des risques associés aux catastrophes en termes de vies humaines, de dommages aux moyens de subsistance et de santé des personnes, et de dommages aux biens économiques, physiques et sociaux, aux problèmes culturels et environnementaux des personnes, entreprises, communautés et pays’. Elle reconnaît que l'État joue un rôle clé dans la réduction des risques de catastrophe, mais cette responsabilité doit être partagée avec d'autres parties prenantes, notamment les communautés locales, le secteur privé et d'autres parties prenantes. Le cadre de Sendai comprend sept objectifs mondiaux et quatre actions prioritaires : • Priorité 1 : comprendre les risques de catastrophe. • Priorité 2 : renforcer la gouvernance des risques de catastrophe pour mieux les gérer. • Priorité 3 : Investir dans la réduction des risques de catastrophe pour la résilience. • Priorité 4 : Renforcer la préparation aux catastrophes pour réagir efficacement et « mieux reconstruire » pendant la phase de relèvement, de réhabilitation et de reconstruction. La priorité 3&4 établit le lien entre la réduction des risques de catastrophe et le réaménagement efficace. Les investissements dans des projets de réaménagement des territoires vulnérable pour la réduction et la prévention des risques de catastrophe est le seul moyen sûr pour le développement sociale, économique, et la préservation de l'environnement. Les principes de l’architecture résiliente En tirant les leçons des tristes circonstances qui ont affecté de nombreuses parties du globe au cours des dernières décennies, le cas de North Adams, Massachusetts (USA), qui a été très touché par la tempête de vent et les inondations, a été utile pour comprendre les principes de la conception résiliente dans le but de créer un développement écoresponsable.

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« Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015 - 2030 ».

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La résilience se décline à toutes les échelles Les stratégies pour aborder la résilience s'appliquent à l'échelle des bâtiments individuels, des communautés et de plus grandes échelles régionales et écosystémiques ; ils s'appliquent également à différentes échelles de temps (de l'immédiat au long terme).

Les systèmes résilients répondent aux besoins humains fondamentaux Il s'agit notamment de l'eau potable, de l'assainissement, de l'énergie, des conditions de vie (température et humidité), de l'éclairage, de la qualité de l'air, de la santé des occupants et de la nourriture ; (ceux-ci devraient être équitablement répartis).

Les systèmes diversifiés et redondants sont intrinsèquement plus résilients Des communautés, des écosystèmes, des économies et des systèmes sociaux plus diversifiés sont mieux à même de répondre aux interruptions ou aux changements, ce qui les rend intrinsèquement plus résilients. Bien que parfois en conflit avec les priorités d'efficacité et de construction écologique, les systèmes redondants pour des besoins tels que l'électricité, l'eau et les transports, améliorent la résilience.

Les systèmes simples, passifs et flexibles Les systèmes passifs ou manuels sont plus résistants que les solutions complexes qui peuvent tomber en panne et nécessitent une maintenance continue. Les solutions flexibles sont capables de s'adapter aux conditions changeantes à la fois à court et à long terme.

La durabilité renforce la résilience Les stratégies qui augmentent la durabilité améliorent la résilience. La durabilité implique non seulement les pratiques de construction, mais aussi la conception des bâtiments (les beaux bâtiments seront entretenus et dureront plus longtemps), les infrastructures et les écosystèmes.

Utilisation des ressources disponibles localement, renouvelables ou récupérables La dépendance à des ressources locales abondantes, telles que les matériaux de construction locaux, l'énergie solaire, les eaux souterraines reconstituées chaque année et la nourriture locale offre une plus grande résilience que la dépendance à des ressources non renouvelables ou à des ressources de loin.

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La résilience anticipe les interruptions et un avenir dynamique L'adaptation à un climat changeant avec des températures plus élevées, des tempêtes plus intenses, une élévation du niveau de la mer, des inondations, des sécheresses et des incendies de forêt est une nécessité croissante, tandis que les catastrophes naturelles non liées au climat, telles que les tremblements de terre et les éruptions solaires, et les actions anthropiques comme le terrorisme et les cyber terrorisme, appelle également à une conception résiliente. Répondre au changement est une opportunité pour un large éventail d'améliorations du système.

Trouver et favoriser la résilience dans la nature Les systèmes naturels ont évolué pour atteindre la résilience ; nous pouvons améliorer la résilience en nous appuyant sur et en appliquant les leçons de la nature. Les stratégies qui protègent l'environnement naturel renforcent la résilience de tous les systèmes vivants.

L'équité sociale et la communauté contribuent à la résilience Des communautés fortes et culturellement diverses dans lesquelles les gens se connaissent, se respectent et se soucient les uns des autres s'en sortiront mieux en période de stress ou de trouble. Les aspects sociaux de la résilience peuvent être aussi importants que réponses physiques et techniques.

La résilience n'est pas absolue Des mesures progressives peuvent être prises et qu'une résilience totale face à toutes les situations n'est pas possible. Mettre en œuvre ce qui est faisable à court terme et travailler pour atteindre une plus grande résilience par étapes.

Des stratégies pour réussir une conception résiliente La résilience n'est pas une solution, un concept ou une perspective unique. La résilience est une lentille à multiples facettes qui équilibre la proactivité, la réactivité et la post-activité pour apporter des solutions aux perturbations. La conception résiliente prend cet objectif et l'utilise pour repenser l'environnement bâti. Atteindre la résilience à l'échelle du bâtiment 

Concevoir et construire (ou rénover) des bâtiments pour faire face aux tempêtes de vent, aux inondations, aux incendies de forêt et à d'autres impacts qui devraient résulter d'un réchauffement climatique. Localiser les systèmes critiques pour résister aux inondations et aux événements météorologiques extrêmes.

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Modéliser des solutions de conception basées sur les conditions climatiques futures autant que possible, plutôt que sur des données passées. Créer des bâtiments qui maintiendront des conditions de vie en cas de perte prolongée d'électricité ou de combustible de chauffage grâce à des réductions de la charge énergétique et au recours à des stratégies passives de chauffage et de refroidissement (capacité de survie passive). Créer des bâtiments durables en utilisant des caractéristiques telles que les détails de l'écran pare-pluie, les fenêtres qui peuvent résister aux vents d'ouragan et les matériaux de finition intérieure qui peuvent sécher s'ils sont mouillés et ne nécessitent pas de remplacement. Créer de beaux bâtiments qui seront aimés et entretenus. Réduction de la dépendance vis-à-vis des commandes et des systèmes complexes du bâtiment. Fournir des commandes manuelles en cas de dysfonctionnement ou de coupures de courant temporaires. Optimiser l'utilisation des énergies renouvelables sur site. Mettre en œuvre des pratiques de conservation de l'eau et compter sur des ressources en eau reconstituées chaque année, y compris, potentiellement, l'eau de pluie récoltée, comme approvisionnement en eau primaire ou d'appoint. Fournir des approvisionnements en eau redondants ou un stockage d'eau à utiliser en cas d'urgence. Pour les pompes pour puits profonds, fournissez, si possible, de l'électricité solaire autonome ou des options de pompage manuel. Lorsqu'il n'y a pas d'option pour l'eau sur place, envisagez un stockage d'eau qui peut alimenter par gravité le bâtiment. Envisager une option pour l'élimination des déchets humains en cas de système d'eaux usées municipal non opérationnel. Cela pourrait inclure des toilettes à compost et des urinoirs sans eau. Utiliser des produits et des compétences disponibles localement. Spécifiez les produits et matériaux qui ne dégagent pas de gaz ou ne lixivient pas les substances dangereuses en cas d'inondation ou d'incendie. Utiliser des pratiques de conception vernaculaires qui prévalaient avant l'avènement de la climatisation et du chauffage central.

Atteindre la résilience à l'échelle communautaire 

Construire ou faciliter des structures sociales qui renforcent le tissu communautaire. Cela pourrait inclure des lieux de rassemblement communautaires, des parcs où les résidents apprennent à connaître leurs voisins, des cuisines communautaires, l’«Umuganda» travaux communs d’intérêt général pour le développement des citoyens, ce modèle rwandais peut fournir un lien utile entre les habitants d'une communauté. Concevoir des communautés pour minimiser la dépendance aux carburants de transport provenant de loin ; fournir des options de transport à propulsion humaine pour accéder aux services clés.

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Assurer la sécurité alimentaire en s'appuyant sur des systèmes alimentaires locaux ou régionaux et des stratégies pour le stockage des aliments à long terme et à faible consommation d'énergie. Concevoir des toits végétalisés pour réduire l'effet d'îlot de chaleur urbain et gérer les eaux pluviales. Concevoir et construire (ou reconstruire) des infrastructures physiques, telles que des égouts pluviaux, des routes et des ponts, pour gérer l'augmentation des flux d'eaux pluviales. Avoir confiance à des solutions naturelles de lutte contre l'érosion qui deviendra plus fortes avec le temps. Créer des installations communautaires (centres de résilience) qui peuvent servir de lieux de rassemblement pendant les urgences et les interruptions de services, et doter ces installations d'un accès aux services clés, y compris l'eau, l'électricité, etc. Ces capacités pourraient être intégrées dans des installations communautaires existantes. Tenir en compte des événements météorologiques extrêmes potentiels et du changement climatique pour déterminer l'emplacement des projets. Favoriser des programmes d'éducation communautaire solides qui permettront de mieux comprendre l'énergie, l'eau et les autres systèmes de ressources naturelles ainsi que le fonctionnement des bâtiments et des infrastructures communautaires. Construire une telle capacité dans les systèmes d'éducation publique.

Atteindre la résilience à l'échelle de la ville 

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Adopter des politiques qui reconnaissent et valorisent les services écosystémiques et protègent ou rétablissent la capacité de s'appuyer sur ces services (par exemple, filtration de l'eau, contrôle naturel de l'érosion le long des cours d'eau et des rivières, forêts saines qui purifient et reconstituent l'air). Développer ou renforcer les réseaux de transport urbain qui peuvent servir à transporter non seulement des personnes, mais aussi de la nourriture et d'autres besoins critiques et qui peuvent fonctionner en cas d'urgence. Développer des systèmes de production d'énergie renouvelable pour assurer un réseau électrique distribué et plus stable. Travailler pour parvenir à une économie régionale plus diversifiée. Favoriser une plus grande dépendance vis-à-vis des produits manufacturés au niveau local137.

Ed Latson says, « North Adams, Massachusetts and the Need for Resilience », Resilient Design Institute (blog), 1 avril 2014, https://www.resilientdesign.org/north-adams-massachusetts-and-the-need-for-resilience/. 137

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III.7 CONCLUSION Dans l’histoire de civilisation humaine, l’aménagement territoriale a été défini et utilisé comme une action publique destiné à orienter et organiser l’utilisation du sol pour limiter les contraintes ainsi que les gaspillages par une utilisation rationnelle de l’espace et des ressources. Avec les principales composant de l’aménagement urbain à savoir : -

L’occupation du sol Le logement La mobilité L’infrastructure et les services publics

L’aménagement urbain est pour le bien être sociale, le développement économique et la protection environnemental.

Le réaménagement urbain Après s’être projeté dans l'avenir, pour comprendre comment la ville fonctionnera (où les gens vivront, quels types d'emplois ils auront, comment la pollution sera gérée, ou quels types de transport déplaceront les gens d'une partie de la ville à une autre, etc.), Nous avons évoqué le concept de réaménagement urbain. Ce concept qui est beaucoup employé dans diffèrent pays du globe qui ont connu un développement rapide durant ces dernières années (par exemple le Singapour, la chine, la Corée du sud, le japon, …), il consiste à réutiliser des terres sous-exploitées comme une solution durable pour offrir l’espace nécessaire à la population que vivra en ville dans des prochaines décennies. Le réaménagement urbain est un concept qui a prouvé sa force face aux enjeux d’urbanisation comme suit : -

La mauvaise occupation spatiale Le manque de la qualité architecturale Le manque d’interaction entre les habitants et leur environnement L’absence des équipements urbain adéquats et La ségrégation sociale

Une bonne compréhension du fonctionnement de l’espace et de la manière dont elle veut changer contribuent à son meilleur réaménagement pour le meilleur développement à l’avenir.

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La durabilité Aujourd’hui nous vivons une crise environnementale qui a affecté des centaines des millions de personnes à l’échelle du globe. La reconstruction de notre planète, de façon durable est notre priorité parmi d’autres urgences que l’humanité confronte au quotidien. Ce concept de durabilité qui nous invite à trouver un équilibre entre ses trois principes, le social, l’économie et l’environnement dans chaque projet que nous entreprenons, montre que le réaménagement en terme de planification urbaine est indispensable pour : -

Optimiser le potentiel des zones urbaines Sauvegarder des ressources Améliorer les performances du projet Minimiser la consommation d’énergie non renouvelable Réduire les impacts négatifs sur l’environnement, la santé et le confort des usagers Optimiser les pratiques d’exploitation et d’entretien, etc.

Comme ce concept de durabilité perd son sens quand il est immaitrisable ou incomplet, il faut être conscient et travailler sans relâche. La question qui se poser reste de savoir, comment planifier l'avenir dans ce monde qui change très vite et qui nous surprend à chaque instant avec de multiples catastrophes sans fin ? Personne n'a de réponse exacte à cette question, mais nous devons tous contribuer à y faire face car nous sommes tous touchés par ces changements et leurs conséquences sans exception. Dans le chapitre suivant, nous allons parler du risque d’inondation dans la vie urbaine et comment vivre avec, sans autant être perturbé par ses conséquences.

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04 VIVRE AVEC LE RISQUE D’INONDATION

© National Geographic

“Une inondation ne signifie pas un excès de pluie; c'est juste le manque de couvert arboré qui a rendu le sol incapable de retenir et de diriger l'eau vers les aquifers” Sadhguru

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IV.1 RISQUE D’INONDATION Accentuées par l'augmentation des événements extrêmes liés au réchauffement climatique, les inondations urbaines poussent néanmoins les villes à se positionner dans un développement durable qui n'augmenterait pas le risque 138 . Le contexte d’augmentation du niveau de la mer et de multiplication d’épisodes de précipitations intenses, transforme potentiellement la présence de l’eau en ville en danger139. Cela questionne, d’une part, la réaction du système urbain aux inondations et, d’autre part, la capacité des territoires urbains a s’adapté aux épisodes de crue pour anticiper les effets du dérèglement climatique. Au cours de la dernière décennie, 83% des catastrophes causées par des risques naturels ont été causées par des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des inondations, des glissements de terres, des tempêtes et des vagues de chaleur (le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNSDIR)). Le monde devient de plus en plus vulnérable, le réchauffement climatique tue et détruit les moyens de subsistance chaque année, et ses conséquences ne manqueront pas de s'aggraver si nous ne réagissons pas immédiatement.

Béatrice Quenault, « La résurgence/convergence du triptyque « catastrophe-résilience-adaptation » pour (re)penser la « fabrique urbaine » face aux risques climatiques », Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, no Vol. 5, n°3 (5 décembre 2014), https://doi.org/10.4000/developpementdurable.10683. 139 « Un nouveau rapport annonce qu’avec le réchauffement climatique de la planète, des millions de personnes seront prises au piège de la pauvreté », Text/HTML, World Bank, consulté le 28 janvier 2021, https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/06/19/warmer-world-will-keep-millions-of-peopletrapped-in-poverty-says-new-report. © 2013 International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank 1818 H Street NW Washington DC 20433 Telephone: 202-473-1000 Internet: www.worldbank.org 138

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L’inondation est parmi les catastrophes les plus meurtrières. Sa fréquence et son intensité augmentent considérablement. Définie comme une couverture temporaire des terres par l'eau en dehors de limites normales, il se produit partout, notamment dans les petits et grands bassins fluviaux, dans les estuaires, sur les côtes, etc. Figure 49: Evènement

d’inondation

Il existe différents types d'inondations, « inondations des rivières, de crues éclair et d'inondations côtières ». Inondations des rivières : les inondations des rivières se produisent lorsque les rivières et les ruisseaux ne peuvent pas emporter toute l'eau supplémentaire provient de la pluie ou de la fonte des neiges. Le niveau de l’eau monte et déborde sur des terres normalement arides. Les inondations détruisent les terres agricoles, noient les gens et les animaux et affect considérablement le tissu urbain. Crues éclair : Une crue éclair est une crue rapide causée par une explosion soudaine de nuages ou un coup de tonnerre. D'énormes quantités d'eau tombent en peu de temps, les égouts débordent et les routes sont inondées. Dans les régions montagneuses, où les pentes abruptes déplacent l'eau à grande vitesse, les eaux tumultueuses érodent le sol, le balayant sur les pentes. Les crues éclair se produisent souvent rapidement et sans prévenir. Inondations côtières : peuvent être causées par des vents forts qui soufflent des vagues vers des zones côtières. Les ouragans et les tempêtes majeures sont à l'origine de la plupart des inondations côtières. Les marées très hautes et les tsunamis inondent également les côtes. Dans de nombreux pays du monde, des nombreuses villes se trouvent le long de la côte, beaucoup de personnes y habitent et pour eux, les inondations côtières peuvent être très dangereuses. Selon des rapports de la Banque mondiale, des milliers de personnes et leurs biens ont été noyées dans les inondations côtières dans de nombreuses régions du monde140. Définition préalable La vulnérabilité : Conditions déterminées par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui augmentent la sensibilité d'une communauté aux conséquences des dangers (ONU / Secrétariat inter institutions de la Stratégie internationale pour prévention des catastrophes, Genève, 2004).

« Un nouveau rapport examine les catastrophes du passé pour préparer l’avenir », World Bank, consulté le 4 janvier 2021, https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/05/08/new-report-looks-at-past-disastersto-prepare-for-the-future. 140

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L’aléa : Manifestation physique probable, phénomène ou activité humaine qui peut causer la mort ou des blessures corporelles, des dommages matériels, perturbations sociales et économiques ou dégradation de l’environnement. Le risque d’inondation n'existe que lorsqu'un aléa hydrologique s'applique sur un territoire vulnérable, c'est-à-dire un territoire comportant des enjeux qui peuvent être altérés par une inondation. L'aléa représente la composante hydraulique du risque, la vulnérabilité étant la sensibilité des enjeux soumis à l’aléa. L’inondation étant une interaction entre l’aléa et la vulnérabilité territoriale influencée par la présence humaine, sa fréquence comme son intensité augmente en fonction de la croissance et de la densité urbaine. À cause de densification et d’étalement urbain pour accueillir toujours plus d’habitants, l’expansion se fait d’une manière anarchique dans des plaines inondables, au bord des rivières, ainsi que sur des pentes abruptes. La vulnérabilité sociale dépend de la capacité à anticiper l’aléa, de la capacité à faire face à l’urgence, du comportement en temps de crise et de la capacité de reconstruction141. IV.1.1 Cas de la ville de Kigali, Rwanda

Figure 50: Répartition

des risques d’inondation à Kigali142, traduit par l’auteur

Ben Wisner et al., At Risk: Natural Hazards, People’s Vulnerability and Disasters (Psychology Press, 2004). « Figure 50. Flood Hazard Distribution in Kigali City. », ResearchGate, consulté le 13 septembre 2021, https://www.researchgate.net/figure/Flood-hazard-distribution-in-Kigali-city_fig3_346504084. 141 142

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Les inondations deviennent un problème croissant dans la ville de Kigali. Au cours des dernières années, des inondations majeures ont entraîné des dommages aux infrastructures, des glissements de terrain, l'érosion des sols, la dégradation de l'environnement, des blessures et des décès. De plus, le problème des inondations dans la ville de Kigali est aggravé par la croissance urbaine non planifiée croissante, l'occupation des plaines inondables et les mauvais systèmes de drainage caractérisant la ville. Les inondations dans la ville de Kigali (voir figure 50) sont spécifiquement causées par le manque de drainage adéquat. En outre, elles sont à l'origine de grandes perturbations dans la vie quotidienne de la ville143. Les inondations ne constituent pas seulement un frein majeur pour le développement de la ville mais aussi elles mettent les populations en danger.

Elles causent :    

La perte de vie et perte de biens La perte économique Les dommages des installations et des équipements publics, Les problèmes de santé cause par le déversement de déchets

   

L’augmentation des glissements des terres Les impacts sur les conditions de vie et la biodiversité Les dommages à l'environnement et La perturbation des transports urbains, etc.

Aime Tsinda et al., « Estimating damage costs of flooding on small- and medium-sized enterprises in Kigali, Rwanda », Jàmbá: Journal of Disaster Risk Studies 11, no 1 (2019): 1‑11, https://doi.org/10.4102/jamba.v11i1.755. 143

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IV.2 BATIR EN ZONE INONDABLE CONSTRUCTIBLE IV.2.1 Reconquérir l'eau pour un projet de réaménagement urbain / Benchmaking L'eau est universelle, elle est plus qu'une simple substance physique. Cela peut être compris comme un lien direct avec l'idée de vie. L'eau détient le pouvoir de détruire, mais aussi de créer ; et en même temps, il sert à stabiliser notre monde. Si nous observons notre climat, nous pouvons voir ses pouvoirs : L'eau dans ses extrêmes peut produire des inondations et anéantir tout ce qui croise son chemin ; mais sans eau, la vie devient impossible. En effet, c'est aussi l'eau qui stabilise notre climat et rend la vie possible144. Le risque d'inondation est depuis longtemps considéré comme une menace pour le développement urbain. Mais les enjeux liés au développement durable intègrent le réaménagement des territoires urbains face à ce risque d’inondation. Ci-dessous, nous avons choisi d’évoquer des projets qui sont adaptés au risque d’inondation et au changement climatique, en outre conçu pour des objectifs du développement durable. IV.2.1.1 Copenhagen Strategic Flood Masterplan by Ramboll Studio Dreiseitl

Figure 51: Plan

directeur stratégique de Copenhague contre les inondations © Atelier Dreiseitl

La ville de Copenhague a connu des inondations dans ses vastes zones. Cette ville qui est en première ligne du changement climatique, subit des pluies de plus en plus fortes, car elle est également à la pointe de l'innovation urbaine avec une vision de transformer sa ville en une ville durable et neutre en C02 d'ici 2025.

« Philosophy », DREISEITLconsulting, consulté le 27 janvier 2021, https://www.dreiseitlconsulting.com/philosophy. 144

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Figure 52: Copenhague, évènement

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d’inondation, © Atelier Dreiseitl © Atelier Dreiseitl

À partir du lac existant (première image figure 52 ci-dessus), des espaces verts ont été créé pour augmenter la capacité de rétention des eaux pluviales durant l’évènement d’inondation. Ces eaux sont ainsi canalisées de telle façon l’espace hors l’eau reste intacte pour pouvoir permettre le déplacement durant et après la pluie. Ce projet de Ramboll Studio Dreiseitl couvrant une superficie totale de 34 km² aborde les questions clés de la gestion des inondations et de la qualité de l'eau, tout en cherchant à créer la plus grande synergie possible avec l'environnement urbain. Cette nouvelle génération d'infrastructures bleu-vert aborde les services essentiels de la ville telle que la mobilité, les loisirs, la santé et la biodiversité, créant une approche stratégique et faisable pour assurer la résilience à long terme et la vigueur économique145. La présence de l’eau en ville devient une opportunité pour renouveler les quartiers exposés à l’inondation, souvent dégradés et délaissés. La reconversion de ces quartiers devient subitement

« Copenhagen Strategic Flood Masterplan by Ramboll Studio Dreiseitl « Landscape Architecture Platform | Landezine », consulté le 27 janvier 2021, http://landezine.com/index.php/2015/05/copenhagen-strategic-floodmasterplan-by-atelier-dreiseitl/. 145

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une opportunité de valorisation foncière, récupèrent les espaces sous-utilisés pour le renouvellement urbain. IV.2.1.2 Conception urbaine sensible à l'eau, Arkadien Winnenden en Allemagne

Plan masse

habitants en générant des espaces publics avec un aménagement ouvert sur l'environnement. Les surfaces imperméabilisées sont réduites au minimum, l'eau est captée via un réseau de vallées puis acheminée vers des bassins de rétention végétalisés qui contribuent à la qualité paysagère du site.

Construit en 2011 sur une superficie de 34000 m², il présente un projet de haute qualité dans le domaine de l'architecture de paysage, de la conception urbaine et de l'hydrologie urbaine qui permettent l'habitabilité tout en créant une ville adaptable au climat et résilientes146. Cet aménagement paysager, caractérisé par le tissu bleu-vert, joue un rôle très important non Figure 53: Conception urbaine sensible à l’eau, © seulement dans la gestion de l'eau mais aussi Atelier Dreiseitl dans la création d'espaces conviviaux pour les

146

« Portfolio - Ramboll Studio Dreiseitl », consulté le 5 mars 2021, http://www.dreiseitl.com/en/portfolio.

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IV.2.1.3 Le réaménagement urbain, Projet Seine Gare Vitry

Figure 54: Le

réaménagement urbaine, Seine Gare Vitry, vue d’ensemble du projet

Ce projet, la ZAC Vitry Gare propose un développement urbain ambitieux entre la gare RER et la Seine, affirmant la valeur métropolitaine du site et du fleuve. Le projet qui s’étend sur 37 ha entre les voies ferrées et les berges de la Seine a pour ambitions : - Un urbanisme du fleuve, qui met la problématique des risques d’inondation au cœur du projet d’aménagement – infrastructure, espace public et définition des tissus urbains – interrogeant résilience, transparence hydraulique, protection et accessibilité du site. - Un urbanisme de la mixité fonctionnelle qui ambitionne de maintenir l’emploi productif au cœur des quartiers urbains denses et fixe les conditions de la cohabitation des programmes résidentiels, - Un urbanisme « Ouvert », du découpage, du temps court et du temps long pour substituer graduellement et souplement, adapter le renouvellement aux différentes échelles d’opération et aux aléas des conjonctures, sans remettre en cause les logiques d’ensemble du tissu urbain.

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Figure 55: Le

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réaménagement urbaine, Seine Gare Vitry, Construire dans l’inondable

Le projet intériorise la géographie urbaine du contexte en proposant le raccordement et un développement différencié de ses différentes aires urbaines : -

Le front de Seine/fond de Seine : Urbanisme vertical de la densité qualifiant la valeur urbaine du fleuve comme façade métropolitaine et épaisseur paysagère. Le secteur Albretch/Allende : Tissu mixte horizontal et mitoyen au cœur du site, prolongeant et réinterprétant les qualités faubouriennes du quartier existant du Port à L’Anglais, et assurant leur rabattement sur l’avenue Salvador Allende ; La gare et le bord du train : Nouvelle façade ferroviaire, bande active d’immeubles d’activité et boucliers acoustiques, ordonnée autour du Cour de la Gare qui offre accessibilité, visibilité et urbanité au site du transport lourd.

Cette opération de réaménagement en bord de Seine se caractérise par la création d’un double niveau. Si le rez-de-chaussée « bas » est inondable, il existe un rez-de-chaussée surélevé non inondable. Ainsi en temps de crue, les logements et les commerces restent accessibles : les habitants peuvent vivre normalement. Lors de la montée des eaux, les déplacements à l’intérieur du quartier sont rendus possibles par une double armature. En plus des axes principaux conçus pour résister aux crues, des levées temporaires permettent aux routes secondaires de rester accessible.

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Ce réaménagement apporte des réponses à la fois en matière d’usage, de modes de vie, de réduction de la vulnérabilité et de résilience du territoire. L’innovation de ce projet réside essentiellement dans le maintien d’une circulation « hors d’eau » et donc de modes de vie en période d’inondation147

Figure 56: Le

réaménagement urbaine, Seine Gare Vitry, Insertion urbaine

« Vitry-sur-Seine - Projet urbain, Seine Gare », germe&JAM (blog), 31 décembre 2012, http://www.germeetjam.com/zac-seine-gare-vitry-sur-seine-463. 147

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Figure 57: Le

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réaménagement urbaine, Seine Gare Vitry, Vue d’un jardin

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IV.2.1.4 L’école flottante Makoko, Lagos Nigeria, Kunlé Adeyemi

Figure 58: L’école flottante de Makoko, Lagos Nigeria, Vue d’ensemble

L’école primaire, construite sur un terrain accidenté, entouré d'eaux en constante évolution. Comme de nombreuses maisons à Makoko, cela a rendu le bâtiment de l'école primaire structurellement précaire et vulnérable aux inondations récurrentes. Malheureusement, l'incapacité du bâtiment à résister efficacement à l'impact de l'augmentation des précipitations et des inondations a souvent menacé l'accès des enfants de la région à leur besoin fondamental qui est l'opportunité de l'éducation. Son approche de l'architecture et de l'eau va bien au-delà de la construction de structures flottantes. Architecte Adeyemi s'intéresse à la relation humaine avec l'eau et à son intégration dans l'architecture.

Comment nous pouvons penser différemment à la construction avec et sur l'eau ?

Le cadre triangulaire en A où pyramide mesure 10 m de haut avec une base de 10 m x 10 m. C'est une forme idéale pour un objet flottant sur l'eau en raison de son centre de gravité relativement bas, qui offre stabilité et équilibre même par vent fort. Il a également une capacité totale pour soutenir en toute sécurité une centaine d'adultes, même dans des conditions météorologiques extrêmes

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Matériaux de construction : bambou et bois locale Figure 59: L’école

flottante de Makoko, Lagos Nigeria, Détails

Le bâtiment a trois niveaux. Le 1er niveau est une aire de jeux ouverte pour récréation scolaire pendant la pause et le rassemblement, qui sert également d'espace communautaire après les heures de travail. Le 2ème niveau est un espace clos pour deux à quatre salles de classe, offrant suffisamment d'espace pour soixante à cent élèves. Un escalier sur le côté relie l'aire de jeux ouverte, les salles de classe et un espace atelier semi-fermé au 3e niveau148.

148

« Makoko Floating School », 17 août 2016, https://urbannext.net/makoko-floating-school/.

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IV.3 CONCLUSION Parmi les autres risques de catastrophes causées par le changement climatique, l'augmentation des événements d'inondation dans la ville ont des plusieurs dommages humains, aussi bien que matériels qui interrompent le développement de la ville. Désormais, la prise de conscience du risque devrait nous permettre de comprendre comment construire durablement dans les zones inondables constructibles, des projets qui adaptent et qui intègrent de mesures de réduction de la vulnérabilité pour rendre les zones urbaines plus résilientes. C'est dans la même démarche que dans le chapitre suivant, après avoir effectué une analyse spécifique de la zone d'intervention, où nous allons concevoir le projet, nous ferons la proposition de projet qui illustre les solutions de réaménagement écoresponsable en utilisant tous les concepts qui ont été développés précédemment.

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04

ANALYSE DU SITE ET PROJET

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V.1 ANALYSE DU SITE V.1.1 Présentation du Site

Figure 60: Analyse du

site du projet, Situation géographique

Coordonnée : Latitude -1.94059, Longitude 30.04451, Altitude : 1623,87 mètres Le site du projet, est le quartier des affaires commercial qui est dans la vallée de rivière Nyabugogo, au pied de la colline Nyarugenge le site primitif de la ville de Kigali, la capitale du Rwanda (voir la figure 61 ci-dessous).

Figure 61: Analyse du

site du projet, Le site par rapport à la ville (Découpage administratif)

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Proche du centre-ville, le site se situe dans le district de Nyarugenge entre deux secteurs, Gitega et Muhima. Choix du site du projet

Le choix du site a été influencé par sa situation géographique. Situé à l'entrée de la ville de Kigali, elle joue un rôle très important en tant que l'une des principales portes de la ville. Abrité la grande gare routière du pays, ce site est un lieu d’accueil et d’échange où la plupart des routes qui amènent dans divers endroits du pays et de la région se croisent, (Kigali-Gicumbi-Gatuna vers Kampala en Ouganda, Kigali-Muhanga-Huye vers Bujumbura au Burundi, Kigali-Musanze-Rubavu vers Goma en RDC ainsi que Kigali-Rwamagana vers Tanzanie). Voir la figure 62 ci-dessous.

Figure 62: Analyse du site du projet, Le site par rapport aux routes principales

Le choix du site également a été influencé par sa vulnérabilité face aux risques d’inondation. A cause d’urbanisation rapide et non maitrisé de la ville de Kigali et la densification de la population, la zone a connu une occupation spatiale anarchique dans la vallée inondable et sur des collines qui sont tout autour du site.

121


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

Figure 63: Analyse du

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site du projet, Environnement

Avec une superficie d’environ 20 ha le site est situé dans les sous-bassins versants des collines environnantes au bord de la rivière Nyabugogo. Le changement climatique a causé la modification de régime pluviométrique local qui fait que l’intensification des crues éclair et le débordement de la rivière sont plus fréquent. Par conséquent, l'urbanisation rapide a donné naissance à des quartiers spontanés qui se sont développés sur des collines, avec le manque de la gestion des eaux pluviales

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

et

sanitaires,

elles

Figure 64: Analyse du

affluent

dans

la

zone

et

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la

rendent

plus

vulnérable.

site du projet, Utilité de la zone

Etant donné la présence de la gare routière, le site est très fréquenté par les personnes très diversifiés venant de tous les provinces du pays. Il est fréquenté aussi par des véhicules pour le transport public comme personnel sans oublié de poids lourd qui traverse route KN7 pour aller et retour vers le quartier industriel de Gikondo. Considéré comme un centre urbain grâce aux nombreuses activités économiques qu’il abrite, il existe plusieurs moyens de transports (voir la figure 62 ci-dessous) soit aller-retour vers différente régions du pays et ou vers d’autres zone urbaine à l’échelle de la ville, ici on peut citer des bus urbains, des taxi voiture, des taxi moto, des vélos, etc…

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Figure 65: Analyse du

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site du projet, Déplacement et hiérarchisation de la voirie

V.1.2 Profil socio-économique Pour le diagnostic du profil socio-économique de la zone d’intervention, nous avons utilisé les données fournies par l’institut national de la statistique du Rwanda dans le rapport EICV5 de 2017, la cinquième enquête intégrée sur la vie des ménages sur le district de Nyarugenge. Avec des causes souvent liée à une forte croissance démographique, la pauvreté reste un défi pour le développement. Les niveaux de pauvreté ont tendance à être élevés. Dans le rapport EICV5 sur la base de la consommation, la pauvreté définie comme un niveau de consommation d'un panier de produits alimentaires et non alimentaires évalué à 159 375 RWF (environ 160 dollars américain) par habitant et par an et l'extrême pauvreté 105 064 RWF (environ 105 dollars américain) par habitant et par an.

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% pauvre (population du district) 11.8%

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% extrêmement pauvres (population du district) 4.6%

Tableau 11: Population identifiée comme pauvre et extrêmement pauvre pour le bassin versant de Nyabugogo (EICV5)

Distribution de la population par groupes d’âge -

-

% De la population jeune de 16 à 20 ans : ͳͳǤ͸ % De la population jeune de 21 à 25 ans : 11.7 % De la population jeune de 26 à 30 ans : 11.9 % Non-jeunes : 64.8

Taux d'alphabétisation de la population âgée de 15 ans est plus 87.7% Population âgée de 16 à 30 ans ayant fréquenté l'enseignement supérieur est de 5.7% V.1.3 Le climat Kigali, la capitale du Rwanda (le pays de mille collines) est située dans le centre du pays, à plus de 1500 mètres au-dessus du niveau de la mer. V.1.3.1 Analyse bioclimatique Pour l’interprétation des données climatiques nous avons utilisé les tables de Mahoney, une série de tableaux qui permet de déboucher assez rapidement sur des recommandations concernant les éléments architecturaux d’un projet. Cette méthode fait intervenir en plus de la température et l’humidité, la notion de confort diurne et nocturne (voir dans l’annexe 01). TABLES DE MAHONEY : RECOMMANDATIONS H1

H2

H3

1. Plan masse

A1

A2

A3

0-10 11 ou 12 11 ou 12 2-10 0 ou 1 3-12

5-12 0-4

Bâtiments orientés suivant un axe longitudinal est-ouest afin de diminuer l’exposition au soleil Plans compacts avec cours intérieures

2. Espacements entre bâtiments

Grands espacements pour favoriser la pénétration du vent Protection contre vent chaud/froid Plans compacts

3. Circulation d’air

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1 ou 2

2-12

0-5

Bâtiments à simple orientation. Dispositions permettant une circulation d’air permanente Bâtiments à double orientation permettant une circulation d’air intermittente Circulation d’air inutile

6-12 0

0 ou 1

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4. Dimensions des ouvertures

0 ou 1

0

1-12

2-5 6-10 11 ou 12

0-3 4-12

Grandes, 40 à 80 % des surfaces nord et sud Moyennes, 25 à 40 % de la surface des murs Intermédiaires, 20 à 35% de la surface des murs Petites, 15 à 25 % de la surface des murs Moyennes, 25 à 40 % de la surface des murs

5. Position des ouvertures

3-12 1 ou 2

2-12

0

0 ou 1

Ouvertures dans les murs nord et sud, à hauteur d’homme du coté exposé au vent. Comme ci-dessus, mais y compris ouvertures pratiquées dans les murs intérieurs.

0-5 6-12

6. Protection des ouvertures 0-2

2-12 0-2

7. Murs et planchers

3-12 10-12

0-2

0-9

3-12 0-5 6-12

Se protéger de l’ensoleillement direct Prévoir une protection contre la pluie

8. Toiture

Constructions légères, faible inertie thermique Construction massive, décalage horaire supérieur à 08 heures Construction légères, couvertures à revêtements réfléchissants et vide d’air Bien isolée Construction massive, décalage horaire supérieur à 08 heures

Tableau 12: Analyse du site du projet, des recommandations, analyse bioclimatique, confort thermique

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V.1.4 Analyse : Evènement d’inondation L’inondation dans le quartier de la gare routière est dû au ruissellement qui est caractérisé par des précipitations intenses ainsi que des réseaux hydrographiques qui se concentre dans le sous versant du bassin de Nyabugogo. La particularité d’une brusque rapidité d’évolution du ruissellement du début de la pluie à la fin de l’inondation rend très difficile la mise en œuvre toute sorte de disposition permettant d’avertir, de protéger et d’évacuer les biens et la population. Lorsqu’une crue vient perturber le fonctionnement normal de la rivière Nyabugogo et Mpazi (voir la figure 66 ci-dessous), ceux-ci sortent de leurs lits. Nous avons identifié des zones menacées, car elles sont généralement faciles à repérer, d’autant que l’histoire a souvent gardé le souvenir des crues antérieures.

Figure 66: Analyse du

site du projet, Drainage de Mpazi

Photo prise le 23 avril 2021, par L.Yanick sous la direction d’auteur

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V.1.4.1 Les causes d’inondation Pour pouvoir mieux cerner les informations trouvées des différentes réponses d’entretiens ainsi que notre propre observation, nous avons été inspirés par un texte de Michel Desbordes) au moment où nous avons répertorié les causes ci-dessous149 1. L’augmentation des volumes ruisselés et la diminution des temps d’écoulement dus à l’urbanisation (…). L’imperméabilisation des sols, la couverture par l’asphalte, du béton, d’autres matériaux qui ne laissent pas l’eau s’infiltrer dans le sol entraine une augmentation des volumes ruisselés 2. La construction d’obstacles à l’écoulement en canalisant les débits ou en s’opposant à leur passage cause l’accroissement des vitesses d’écoulement superficiel dû au remplacement des réseaux hydrographique naturel 3. Les facteurs lies aux modes de vie urbains, l’occupation spatiale en utilisant des réseaux d’assainissement sous-dimensionné. V.1.4.2 Analyse hydrologique du bassin versant De la gouttière à la rivière -

Où tombe la goutte d’eau ? Où va -t- elle, et comment ?

Localisation du bassin de Nyabugogo sur la carte administrative du Rwanda

Michel Desbordes, « La gestion urbaine du risque d’inondation : problématique et enjeux », La Houille Blanche 83, no 7 (1 octobre 1997): 20Ǧ 24, https://doi.org/10.1051/lhb/1997058.

149

128


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Figure 67: Analyse du

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site du projet, Bassin versant de Nyabugogo

Niveau d'eau dans la rivière Nyabugogo Des études montrent qu'en 2011 le pic de crue éclair dans la région a lieu en octobre et cela coïncide avec le débit fluvial maximal enregistré de 10,65 m3/s, et un niveau d'eau de 2,01 m dans la rivière Nyabugogo. La zone humide draine une superficie totale de 1 647 km2. Nyabugogo est situé dans le Nyabugogo bassin versant et il couvre à la fois les zones rurales et urbaines.

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La zone humide de Nyabugogo est une plaine plate à une altitude d'environ 1370 m d'altitude et c'est la zone la plus basse du district de Nyarugege à Kigali. Mesure du débit de la rivière Le débit a été mesuré par la méthode vitesse-surface. La vitesse a été mesurée en utilisant le courant compteur, tandis que la section transversale de l'écoulement a été mesurée manuellement à l'aide d'un ruban adhésif et de tiges de mesure. Le débit (Q) en m3/s a été calculé avec l'équation ci-dessous. Q=V*A Où : V est la vitesse moyenne du cours d'eau en m/s et A est une section transversale en m2.

Décharge de la rivière Nyabugogo Décharge(m3/s) Mois Janvier 5.97 Février 4.03 Mars 6.01 Avril 6.40 Mai 6.89 Juin 5.44 Juillet 5.13 Aout 4.59 Septembre 8.34 Octobre 10.65 Novembre 9.54 Décembre 10.10 Moyenne 6.92 annuelle

Tableau 13: Décharge de la rivière Nyabugogo

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Figure 68: Analyse du site du projet, Affluent de la rivière Nyabu-gogo

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Source : (Umaru G , 2013)

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Le débit moyen annuel de la rivière Nyabugogo pour les données enregistrées de 2011 est de 6,92m3/s. Le débit variait mensuellement dans la rivière Nyabugogo, où le maximum décharge a été trouvée en octobre 10,65 m3/s, le débit minimum a été observé en février 4,03 m3/s. Dans cette zone, les inondations pourraient être dues à deux phénomènes différents :  Lorsque les pluies frappent tout le bassin versant de Nyabugogo, le débit d’eau provenant des sous-bassins en amont provoque un débit élevé à l’entrée de la plaine inondable de Nyabugogo. Puis Mpazi aggrave encore la criticité hydraulique  Si de fortes pluies ne touchent que les sous-bassins plus proches de la zone d'étude, des inondations pourraient être causées par des crues éclair. Ces zones sont densément urbanisées, la rétention du sol est négligeable conduisant à un ruissellement des précipitations très rapide et constant. Le canal de drainage de Mpazi est un cas extrême car sa pente qui s'affaiblit au niveau de la plaine inondable de Nyabugogo pourrait provoquer des phénomènes de crues éclair.

Figure 69: Analyse du

site du projet, Des ponts existant

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Mpazi Au cours des dernières décennies et de plus en plus ces dernières années, le canal de Mpazi a provoqué de graves inondations, avec des pertes humaines et de graves dommages aux infrastructures et aux activités économiques. Mpazi est un affluent de la rivière Nyabugogo dans la région de Kigali. Son bassin versant couvre une petite surface (environ 8,45 km²) mais se caractérise par un taux d'urbanisation élevé. Des ouvrages de drainage urbain ont été développés, mais ils ne couvrent pas l'ensemble du bassin versant et n'ont pas été conçus avec une approche globale : certains fossés et canaux de drainage ont une capacité hydraulique suffisante (principalement à l'extrémité amont du bassin versant), alors que d'autres le sont sous-conçus. Le canal de Mpazi subit de fortes crues soudaines, qui provoquent régulièrement le débordement du pont de l'avenue de Nyabugogo (route KN1) et des inondations dans la partie basse de la zone de Nyabugogo-Muhima, en aval du bassin versant. Des inondations se produisent également régulièrement au pont routier KN7 (Avenue des Poids Lourds), où le chenal Mpazi rejoint la rivière Nyabugogo (voir figure 65 ci-dessus). Fondamentalement, les problèmes d'inondation peuvent être expliqués par :  Des débits élevés résultant de précipitations intenses sur une zone escarpée et urbanisée,  Capacité de transport limitée du chenal et des structures de franchissement (ponts routiers KN1 et routiers KN7),  Disposition inadéquate du canal dans un endroit où la pente diminue. Les ponceaux actuels sous le chemin KN1 (avenue de Nyabugogo) et le chemin KN7 (avenue des poids Lourds) sont sous-conçus et ne peuvent pas assurer un passage sûr de l'écoulement en cas de crue sur le bassin versant de Mpazi. Par conséquent, afin de faire face aux problèmes de débordement causés ou aggravés par la capacité hydraulique limitée de ces ouvrages, il est prévu de les faire remplacer par de nouveaux ponts routiers, avec un transport adéquat. Mpazi réduit considérablement leur pente entrant dans la zone humide, et cela rend la plaine périodiquement inondée par les crues des rivières.

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Figure 70: Analyse du site du projet, bassin versant de Nyabugogo / Zone urbaine

Les conséquences Plusieurs bâtiments sont directement exposés aux risques d’inondation -

Logements individuels Bâtiments publics Locaux d’entreprises Commerces, etc.

La grande majorité d’entre eux présente des modes constructifs largement inadaptés au risque d’inondation. Des dégâts humains L’atteinte à la sécurité des personnes, l’agression que les bâtiments sont susceptible de subir en cas d’inondation peut entrainer la mise en péril de vies humaines Des dégâts matériels Plusieurs activités économiques sont exposées aux inondations dans la vallée de Nyabugogo (Voir la figure 71), -

Habitations peuvent totalement ou partiellement être détruites Infrastructures (bâtiments et routes, etc.) peuvent être gravement détériorées Dysfonctionnement du quartier, en terme de circulation, activités, etc.

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Figure 71: Activités

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économiques exposées aux inondations dans la vallée de Nyabugogo,

Source :(B.j. Pierre, 2010), modifié par l’auteur

Des dégâts environnementaux L’inondation des bâtiments peuvent entrainer des perturbations sur l’environnement comme : -

La pollution Le déséquilibre des écosystèmes, etc.

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V.1.5

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La synthèse

En général, cette zone de Nyabugogo est vulnérable aux risques d'inondation, mais la solution pour réduire la vulnérabilité des biens et des personnes qui y habitent, qui y travaillent et qui fréquentent la zone ne doit pas être systématiquement la non-constructibilité. La délocalisation du hub de transit, des habitants et de toutes les activités commerciales semble être la plus exigeante en matière de coût et changera complètement la vocation de la zone, en effet cette solution peut affecter la vie de nombreuses personnes. En revanche, l’enjeu consiste à maitriser l’urbanisation dans cette zone exposée à l’inondation, tout en permettant le développement urbain sur le plan économique, social comme environnemental. Une réponse originale permettant d’intégrer le risque inondation lors du réaménagement de cet espace en réorganisant spatialement des activités en fonction de leur vulnérabilité au risque et dans les intérêts socio-économiques et environnementaux locaux. Le diagnostic a notamment permis de déterminer les choix d’aménagement qui doivent prendre en compte le renforcement de la compétitivité et de l’attractivité de la ville à travers l’organisation de l’utilisation et de l’exploitation de ses composantes spatiales. En effet, la ville de Kigali (Comme le quartier de Nyabugogo) dispose de plusieurs atouts et potentialités mal exploités. Aujourd’hui elle souffre de plusieurs dysfonctionnements d’où la nécessité d’un projet de réaménagement pour donner un nouveau souffle à la ville. V.1.5.1 Solutions proposées à l’échelle du bassin versant « Un bassin bien géré qui abrite des communautés prospères vivant en harmonie avec leur l'environnement tire des avantages sociaux et économiques de services écosystémiques durables. »150 Le ruissellement dans cette zone qui est densément urbanisée est élevé. La capacité de rétention est quasi négligeable. Dans cette optique, les solutions proposées pour réduire et contrôler le débit à l’entrée de la plaine inondable de Nyabugogo devraient être coordonnées à l’échelle du bassin versant dans le cadre d’un plan de gestion du bassin hydrographique. Au premier lieu, pour réduire le débit qui atteint l'entrée de la plaine inondable, des interventions pourraient être planifiées à l'échelle du bassin versant. En ce sens, les interventions potentielles devraient répondre à :  L’augmentation de la capacité de stockage du lac Muhazi situé au nord à l’entrée du bassin versant  La création de zones de stockage le long des affluents du Nyabugogo (en aval du lac Muhazi) ou création de zones de stockage le long de la rivière Nyabugogo Georges Serpantié, Philippe Méral, et Cécile Bidaud, « Des bienfaits de la nature aux services écosystémiques. Éléments pour l’histoire et l’interprétation d’une idée écologique », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, no Volume 12 numéro 3 (15 décembre 2012), https://doi.org/10.4000/vertigo.12924. 150

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 L’augmentation de la capacité de rétention des eaux pluviales

Figure 72: Intervention à l'échelle du bassin versant

Ces interventions peuvent réduire le débit sortant du lac et peuvent également faciliter la gestion de l'irrigation pendant la saison sèche. Ce type d'intervention permet de libérer l'eau lentement ainsi que d'augmenter le taux d'évaporation et d'infiltration mais, elles doivent être étudiées de manière approfondie et avec le plus grand soin car elles peuvent affecter la production agricole de saison sèche dans la plaine inondable de Nyabugogo. V.1.5.2 Solutions proposées à l’échelle de la zone d’intervention Le quartier, à l’image de l’ensemble de la ville subit plusieurs difficultés notamment dues à la mauvaise gestion urbaine. Le manque de connectivité à son environnement et l’absence d’identité architecturale fait que cette zone qui est massivement fréquenté reste méconnu ou négligé malgré de grandes opportunités qu’elle présente. Un projet de réaménagement dans cette zone doit d’être bien réfléchi dans son ensemble pour désenclaver le quartier, trouver la connexion vivante avec son environnement et renforcer la capacité de la zone à s’adapter aux évènements d’inondation les plus fréquents. Sur le plan économique -

Création d’une zone d’intégration économique Prévoir des activités rentables pour assurer la péréquation du projet

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Sur le plan social -

Atténuer la ségrégation sociale à travers la création de lieux susceptibles d’améliorer la cohésion sociale, (places publiques, espace vert, lieux de loisirs et culture)

Sur le plan environnemental -

Prévoir un circuit de promenade paysagère connecté à la zone humide Création de nouveaux espaces verts, jardins thématiques, parc, etc. Ces espaces seront un véritable poumon du centre-ville doté des installations nécessaire pour assurer la collecte des eaux pluviales et Augmenter le taux d’infiltration. Renforcer le transport en commun et favoriser des modes de transport doux (Pistes cyclables, piétonne) Favoriser l’utilisation d’énergies renouvelables

Dans la partie suivante, nous développerons l'ensemble de ses solutions qui ont été proposées au niveau de la zone d'intervention.

V.2 PROJET V.2.1 Le projet urbain : Le réaménagement du quartier de la gare routière Nyabugogo "Comment mieux construire dans une zone inondable mais constructible ?" « Laissons repousser l’herbe sur le sol, augmentons la capacité de canalisation et d’absorption de l’eau de pluie avec des réseaux et un recalibrage des canaux et des « ruisseaux urbains » pour une meilleure gestion des eaux pluviales pour enfin habiter, circuler sans fragiliser la nature. Mettons notre intelligence au service d’un aménagement plus harmonieux avec la nature et donnons les moyens d’adapter nos réflexes pour développer une nouvelle ère »151 Le risque d’inondation doit être un moteur d’une transformation urbaine durable en proposant de nouvelles façons d’habiter, de développer la nécessité de s’installer en intelligence économe avec la nature, de favoriser la réduction de la dépendance, c’est-à-dire la nécessité de produire le plus localement possible ce que l’on consomme et intégrer les services socio-écologiques de la nature tels que les îlots de fraîcheur, limitation de l’imperméabilisation des sols et la biodiversité en ville.

« Comment construire en zones inondables?- AMC Architecture », AMC Archi, consulté le 28 janvier 2021, https://www.amc-archi.com/article/comment-construire-en-zones-inondables,5148. 151

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‟What a project Wants to Be?”

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Louis Khan

Qu'est-ce qu'un projet veut être ? Traduit par auteur Le projet doit être une solution au problème réel relatif au contexte, afin de corriger le mal du passé, le dysfonctionnement du présent et répondre au besoin du futur. V.2.1.1 Le plan de situation

Figure 73: Plan de situation du projet

Première en son genre dans la ville de Kigali, à l’échelle urbaine, ce projet vise à accueillir les habitants et les visiteurs de la ville. Développé à l'entrée de la ville et situé entre deux quartiers populaires et la zone humide, ce projet crée la connexion entre eux, à travers le réaménagement du quartier de la gare routière. Avec son rôle initial comme l'une des principales portes d'entrée de la ville, le projet renforcera le dynamisme, la créativité et l'innovation, l'attractivité pour rendre la ville plus inclusive et plus autonome pour son développement durable.

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Le projet représente un territoire interactif pour un public large et diversifié, ce qui le permet de supporter les aspirations de la ville de Kigali de devenir un centre urbain de l’excellence en Afrique, comme le défini son nouveau schéma directeur d’aménagement urbain 2019-2050152. Ce projet, qui se présente comme un pont, est un lieu de transit et de travail, de résidence et de production, ainsi que de rencontre et de loisirs pour la promotion du tourisme.

Figure 74: Insertion

du projet dans l’environnement urbain

Ce projet n’est pas isolé, par contre il représente un équipement structurant dans le tissu urbain de la ville de Kigali, son emplacement à proximité du centre-ville, joue un rôle important dans sa connectivité avec les autres territoires urbains pour le fonctionnement de la ville. De ce fait, au premier lieu la mise en valeur du quartier, crée un point de convergence économique et culturel qui joue un rôle de catalyseur pour le développement de la ville.

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« Kigali City Master Plan 2020 ».

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V.2.1.2 Plan de masse

V.2.1.3 Coupe longitudinale

Figure 75: Plan

de masse et la coupe longitudinale

V.2.1.4

Composition de l’espace Pour garantir un large impact de ce projet, la modalité entre les espaces ainsi que la fluidité dans le fonctionnement des différents flux potentiels accueillis, le projet abrite les différents composants spatiaux qui se caractérisent par une architecture à usage mixte. Avec la nécessité du projet est sa volonté de répondre aux besoins des habitants du quartier, le projet est composé par plusieurs espaces tel que :

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Kigali Mixed-use Urban Cluster (KMUC) : Un bâtiment polyvalent à l’usage commercial, résidentiel, hôtelier, restauration, transport, stationnement et divertissement. L’habitation : Pour contribuer au développement durable de la collectivité au sein du quartier, nous avons proposé un modelé d’habitat écoresponsable, plus sain, respectueux de l’environnement et capable de s’adapter aux risques d’inondation. Le marché : Espace pour abriter des différentes activités commerciales déjà existant dans le quartier et créer l’opportunité pour les habitants en les offrant des meilleures conditions de travail, un espace qui accueil du publique pour faire avancer l’économie locale basée sur l’échange de biens et de services. L’espace vert (parc, jardins, esplanade) : Espaces pour améliorer la qualité de vie des habitants, rendre le quartier plus attractif et le protéger contre des risques d’inondation. Ces espaces sont équipés d'un terrain multisports, d'un circuit piéton ainsi que de bassins de rétention d'eau.

Figure 76: Détails

du plan de masse: Composition de l’espace

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Figure 77: Détails

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du plan de masse : Aménagement paysagère

L’aménagement paysager des espaces extérieurs est la partie très intéressante du projet pas seulement pour réduire la surface de ruissellement en favorisant l’infiltration des eaux dans le sol, mais aussi pour connecter le projet à son environnement avec l’amélioration de l’existant vis-à-vis de la faune, Plantations d’arbres, Le réaménagement des espaces publiques en favorisant l’interaction entre l’architecture et le paysage. Ces espaces sont également un lieu de production, de créativité, et des espaces de méditation, de promenade et de repos pour le grand public.

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V.2.1.5 Zoom sur le projet de l’habitation

Figure 78: Projet d’habitation, Vue d’en haut

V.2.1.5.1 Plan RDC

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V.2.1.5.2 Plan R+1

V.2.1.5.3 Plan R+2

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V.2.1.5.4 Plan R+3

V.2.1.5.5 Plan R+4

Figure 79: Projet

d’habitation, des plans

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V.2.1.5.6 Coupe A-A & Coupe B-B

COUPE B-B

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V.2.1.5.7 Façades

Figure 80: Projet

d’habitation Coupes & Façades

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Une architecture qui valorise le savoir-faire local en terme des matériaux et des techniques de construction est un moyen pour véhiculer le concept du développement durable et dans ce contexte de notre projet, elle devient un secret pour réussir un développement de modelé architecturale qui répond parfaitement au demande en logement qui est aujourd’hui exponentiel parallèlement avec la croissance démographique. Cette combinaison des matériaux pierre et brique en terre comprimé, montre comment en utilisant les pierres provenant dans des carrières locaux nous pouvons bâtir durablement en zone inondable et l’utilisation des briques en terre comprimé est une solution innovant pour donne la valeur au matériau terre qui est omniprésent enfin de profiter son avantager (voir architecture frugale, troisième chapitre). V.2.1.5.8 Rendu/ Image 3D

Figure 81: Projet

d’habitation, Images 3D

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V.2.2 Le projet architectural : BÂTIMENT À USAGE MIXTE (MIXEDUSE BUILDING) V.2.2.1 KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER (KMUC) V.2.2.1.1 Concept

V.2.2.1.2 Diagramme conceptuelle

Figure 82: Diagramme conceptuelle

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V.2.2.1.3 Plan de masse

Figure 83: Plan

masse du projet, Kigali Mixed use urban cluster (KMUC)

Alors que la population urbaine explose, la pression pour que les bâtiments se « fassent » davantage avec moins de moyens augmente. Ce concept architecturale de la mixité fonctionnelle permet de procurer aux citadins, un quartier durable, intégrant le travail, le domicile, des boutiques/magasins, transport et des espaces verts.

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V.2.2.1.4 3D éclatée

Figure 84: Kigali Mixed use Urban

Cluster, KCMU, Vue 3D Eclatée

Les courbes s'étendent d'Est en Ouest pour encadrer les meilleures vues sur la vallée tout en créant également un système d'ombrage optimal pour le climat tropical chaud et humide de Kigali. A cet effet, la lumière Nord-Sud favorable est autorisée d’entrer à l’intérieur des locaux. Les matériaux de construction ainsi que les toits verts atténuent davantage le gain de chaleur et, contribue à faible consommation d'énergie. Harmonieusement adapté à son contexte, Kigali mixed use cluster a plusieurs avantages : -

La meilleure intégration des services tels que des magasins, des logements, des restaurants, stationnement et le transport public. La flexibilité pour s’adapter aux besoins changeants, ce qui améliore le cycle de vie du bâtiment à long terme Une plus grande densité et variété pour l’inclusion sociale et fonctionnelle. La meilleure efficacité énergétique et la durabilité

Avec toutes les activités que le projet rassemble, le quartier est dynamique et animé à toute heure. Il peut rassembler des personnes qui ne se rencontreraient pas autrement, le nombre de voitures dans la rues est réduit et de même des espaces de nature indispensables sont fournis.

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V.2.2.1.5 Plan RDC

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V.2.2.1.6 Plan de structure & S-sol

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V.2.2.1.7 Plans étages

Figure 85: Kigali Mixed-use Urban

Cluster, KMUC, Plans

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V.2.2.1.8 Coupe longitudinale

V.2.2.1.9 Façade Sud

Figure 86: Kigali

Mixed use Urban Cluster, KMUC : Coupe & Façade

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Figure 87: Kigali Mixed use Urban

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Cluster, KMUC, Le rapport de verticalité

La verticalité Pour pouvoir confronter la réalité actuelle de l’état d’urbanisation dans notre zone d’étude, la verticalité en tant qu’une des solutions pour le réaménagement urbain est réinventer pour être un concept d’une ville innovante, moderne et durable qui intègre diffèrents enjeux liés à la ville de demain.

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V.2.2.1.10 Rendu/ Images

La lumière du jour L'ouverture vers le ciel, a été conçue avec délicatesse structurelle pour permettre une pénétration maximale de la lumière du jour dans les espaces intérieures pour l’éclairage naturelle. Pour limiter la quantité de lumière directe du soleil à l’intérieur, les coques vitrées utilisent des unités à double vitrage avec un revêtement à faible émissivité sur la face intérieure de la vitre extérieure minimisant le gain de chaleur solaire, permettant la quantité nécessaire de la lumière du jour incidente à l'intérieur, mais seulement le minimum de la chaleur solaire.

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Figure 88: Kigali Mixed use Urban

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Cluster, KMUC, Images d’ambiance

Le rôle symbolique La porte de la ville, conçue de manière à avoir une dimension emblématique et identitaire, elle est dotée d’une grande qualité d’aménagement urbain et architectural. L’impact de ce projet sur la ville est de créer un symbole fort et remarquable pour : Renforcer la résilience de la ville face aux risques d’inondation. Affirmer la connectivité des espaces structurante à l’échelle urbaine, la connectivité de la ville avec les autres provinces du pays et avec les pays de la communauté de l’Afrique de l’Est à une échelle régionale. - Façonner une communauté durable plus équitable, plus inclusive et qui offre des opportunités à ses habitants pour un meilleur avenir. En termes d’ambiance, ce projet exprime les caractères suivants : Accueillant, inspiration, partage, évolution et adaptation. Dès la conception de ce projet, son fonctionnement est pris en considération. Sa capacité évolutive et sa capacité à s’adapter aux aléas, notamment des inondations très fréquentes dans la zone.

-

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CONCLUSION L’urbanisation rapide et la croissance démographique en ville sont les causes de plusieurs dysfonctionnements, surtout dans des pays en développement. La réalité de la crise que nous vivons aujourd’hui nous alerte. Nous devons trouver des solutions durables pour maintenir ou recréer des équilibres fragilisés ou détruits, et renforcer la capacité adaptative de nos villes face aux risques d’aléas. À ce sens, ce projet de fin d’études cherchait à faire le réaménagement d’un territoire urbain sousexploité pour son développement durable. La thèse défendue est que la mauvaise gestion urbaine est la source de la prolifération des ruptures qui caractérisent les territoires urbains et la source des multiples dysfonctionnements auxquels ces territoires sont confrontés et qui ont des effets négatifs sur le plan socio-économique et environnemental. Cette étude a porté sur la ville de Kigali et le quartier de Nyabugogo qui a connu des évènements d’inondation très fréquents d’une façon particulière. Pour étayer ce travail de recherche, nous l’avons divisé en cinq parties, La première partie a été consacrée à la compréhension d’évolution de la ville de Kigali en général, puis la problématique et l’hypothèse de recherche, de même des objectifs et des questionnements de recherche. Cela a permis de contextualiser et identifier des techniques aussi bien que des méthodes efficaces pour mener à bien ce projet. La deuxième partie a développé la question d’urbanisation spontanée qui est le résultat de la croissance accélérée des agglomérations urbaines incapables d’intégrer le flux important des populations qui désirent s’installer en ville. Elle a causé la densification et la prolifération des quartiers non règlementaires qui sont à la base des multiples dysfonctionnements urbains. La troisième partie, proposait les différentes solutions possibles pour le bien-être de la ville et de ses habitants en remédiant aux problèmes urbains, avec deux concepts « le réaménagement urbain et la durabilité ». Le réaménagement des terres urbaines sous-exploité est une solution durable pour satisfaire les besoins de la population qui vivra en ville dans des prochaines décennies. La bonne compréhension du fonctionnement de l’espace et de la manière dont il veut changer, contribue à son meilleur réaménagement pour le meilleur développement socio-économique et environnemental dans l’avenir. Dans la quatrième partie de ce travail, nous avons expliqué comment vivre avec le risque d’inondation et comment reconquérir l’eau pour en faire un projet de réaménagement urbain dans un territoire vulnérable. Cinquième partie, exploitant les données de terrain, a été consacrée à l’analyse de la zone d’intervention, le quartier de Nyabugogo, à ses enjeux et aux différentes perspectives pour son développement durable et inclusif.

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Considérée comme une solution urbaine durable, le concept de la mixité fonctionnelle a été exploité pour pouvoir,  

Regréer le mal du passé, le dysfonctionnement du présent et répondre aux besoins de la ville de demain. Repenser la cohérence entre les différentes parties de la ville et leur connectivité en harmonie avec le contexte socio-économique, et environnemental dans un système urbaine stable, inclusif, adaptatif et évolutif capable d'améliorer les conditions de vie des habitants en intégrant des couches défavorisées. Tirer des leçons à la croissance urbaine de la ville pour proposer des solutions prévoyantes afin de garantir aux générations futures une bonne vie dans des espaces sûrs et sécurisés ainsi que des équipements et infrastructures de qualité en quantité suffisante.

Kigali, aujourd’hui, est une ville internationalement connue, qui vise à se faire un carrefour incontournable sur le continent africain. Cela, grâce à la volonté politique du gouvernement de faire du Rwanda un model international en terme de gouvernance et d’aménagement territorial. Pour que ce projet aboutisse, plusieurs facteurs doivent être pris en compte dont les risques de catastrophes naturelles auxquels est exposé le Pays. Ce présent travail qui traite le risque de l’inondation a le privilège d’être pionnier en terme de gestion des risques au Rwanda et plus précisément à Kigali. Il ouvre ainsi la voies à de possibles sujets d’étude tels que :    

Quel réaménagement pour une zone vulnérable au glissement de terrain ? Quel réaménagement pour une zone d’activité volcanique Quel réaménagement résilient pour le Rwanda d’Aujourd’hui et de demain ? Quel politique d’aménagement territorial pour remédier à l’habitat insalubre au Rwanda.

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ANNEXE 1

Analyse bioclimatique Les tables de Mahoney Diagnostic Dans les cases de droite reporter la plus grande valeur des maximas et la plus petite valeur des minimas enregistrés dans l’année. En additionnant ces deux valeurs et en divisant par deux, on obtient la température moyenne annuelle TAM. La différence des deux valeurs extrêmes représente l’écart moyen annuel de température EAT. J Temp.Moy.Max 25 Temp.Moy.Min 16 E.D.T 9

La + haute 27 15 La + base

F 26 16 10

M 26 15 11

A 24 15 9

M 24 15 9

J 25 15 10

J 26 16 10

A 27 17 10

S 27 17 10

O 26 16 10

N 25 15 10

D 25 15 10

TAM 21 12 EAT

1 : Les températures moyennes mensuelles maximales et minimales TEMPERATURE ET L’ENSOLEILLEMENT

Nyabugogo. Kigali. Température (oc) 25 20 15 10 5 0

A.

JAN

FEB

MAR

APR

MAY

JUN

AUG

SEP

OCT

NOV

DEC

ANN

JUL

Analyse du site du projet, Température

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L’ensoleillement L’ensoleillement n’est pas toujours bon à Kigali, car le ciel est souvent nuageux, bien que dans les mois les plus secs. Les heures d’ensoleillement varies de 4 à 6 durant toute l’année153.

B: Analyse

du site du projet, Ensoleillement

Selon les critères indiqués sur le tableau, nous avons déterminé le groupe des humidités auquel correspond chacun des mois. Et le tableau est complété en inscrivant le niveau des précipitations ainsi que les deux directions les plus fréquentes du vent.

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Nyabugogo. Kigali. Humidité spécifique à 2 m (g/kg) 16 14 12 10 8 6 4

2 0 1975

1980 JAN

1985 FEB

MAR

1990 APR

1995 MAY

2000 JUN

JUL

2005

2010

AUG

SEP

OCT

2015 NOV

2020 DEC

2025

ANN

Nyabugogo. Kigali. Humidité Relative à 2m (%) 100 90 80

70 60 50 40 30 20 10 0 1975

1980 JAN

C: Analyse

1985 FEB

MAR

1990 APR

1995 MAY

2000

2005

JUN

JUL

AUG

M 74 4

A 79 4

M 72 4

2010 SEP

OCT

2015 NOV

2020 DEC

2025

ANN

du site du projet, Humidité

Humidité Rel. Moy Group(G.H)

J 71 4

F 68 3

J 59 3

J A 48 51 2 3

S 62 3

O 70 4

N 77 4

D 75 4

173


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

Pluie (mm) Vent dominant (directions)

84 O

87 O

113 146 92 O E E

15 E

TPFE Aimé Patrick T.

5 S

26 S

60 S

124 137 102 S S N

GH ≤ 30% 1 30-50 2 50-70 3 ≥70 4

Total annuel pluies

991 mm 2 : Humidité, Pluie, Vent

La pluviométrie

Nyabugogo. Kigali. Précipitations annuelles (mm/an) 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 JAN D1: Analyse

FEB

MAR

APR

MAY

JUN

JUL

AUG

SEP

OCT

NOV

DEC

ANN

du site du projet, La précipitation

174


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Nyabugogo. Kigali. Précipitations annuelles (mm/an) 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 JAN

D2: Analyse

FEB

MAR

APR

MAY

JUN

JUL

AUG

SEP

OCT

NOV

DEC

ANN

du site du projet, La précipitation

La répartition des précipitations dans l’année permet de distinguer quatre saisons : La grande saison sèche, s’étend de Juin à mi-Septembre sur l’ensemble du pays. La sécheresse n’y est cependant jamais excessive car dans beaucoup de cas les mois secs reçoivent encore entre 25 et 50 mm de pluie. Les apports hydriques de cette saison sont évalués à plus ou moins 10% de la moyenne annuelle. La petite ou courte saison des pluies s’étend de mi-Septembre à décembre. Le mois de novembre est le plus arrosé, avec en moyenne plus de 20 jours de pluie. La saison reçoit en moyenne 25 à 30 % des pluies annuelles. La petite saison sèche s’étend de mi-décembre à fin Janvier. Cette saison a un apport de précipitation allant jusqu’à 20-22% de la moyenne annuelle. La grande saison des pluies : elle s’étend de Février à mi-Mai et reçoit entre 40 et 60% des précipitations annuelles Avril est généralement le mois le plus arrosé de l’année. Précipitation annuelles moyennes Selon les données historiques disponibles à la station météorologique de l'aéroport de Kigali, considérant la période de 1993 à 2012, le minimum et le maximum précipitation mensuelle est de 98.6mm et 173,1 mm respectivement. L’équation suivant est utilisé pour estimer le volume des précipitations (en milliers de m3). Précipitations (volume) = P * A

175


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Où : le volume de précipitation est exprimé en milliers de m3, P est la précipitation en mm, et A est la surface en km2. Pour trouver les précipitations moyennes mensuelles et annuelles, la méthode de la moyenne arithmétique a été utilisé comme indiqué dans l'équation ci-dessous

Où : -

P : Moyenne spatiale des précipitations i : nombre de pluviomètre, et n : nombre total de pluviomètres

Le vent À Kigali, les vents dominants vont du nord au sud et sont généralement d'environ 1 à 3 m / s. Donc, les bâtiments conçus avec des ouvertures orientées nord et sud ont l'avantage des conditions de vent dominantes qui amélioreraient le confort thermique et olfactif intérieur.

Nyabugogo. Kigali. Vitesse du vent à 10 m (m/s) 3,5 3 2,5 2 1,5 1

0,5 0

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019

E1 : Analyse

JAN

FEB

MAR

APR

MAY

JUN

AUG

SEP

OCT

NOV

DEC

ANN

JUL

du site du projet, La vitesse du Vent (Source NASA POWER)

176


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Nyabugogo. Kigali. Vitesse du vent à 50 m (m/s) 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839

E2 : Analyse

JAN

FEB

MAR

APR

MAY

JUN

AUG

SEP

OCT

NOV

DEC

ANN

JUL

du site du projet, La vitesse du Vent, (Source NASA POWER)

Rose de vent Heures calmes de l'année : 2132, 25%

F : Analyse du

site du projet, La diagramme de rose du vent

177


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Trajectoire solaire basée sur la vitesse du vent, la direction du vent Température de bulbe sec,

température du point de rosée

N.B : La direction de vent dépend fortement de la topographie locale. La période la plus venteuse de l'année dure 5,7 mois, du 22 mai au 12 novembre, avec des vitesses de vent moyennes supérieures à 2,25 mètres par second. Le jour le plus venteux de l'année est le 9 septembre, avec une vitesse moyenne du vent de 2.4 mètres par second. La période la plus calme de l'année dure 6,3 mois, du 12 novembre au 22 mai. Le jour le plus calme de l'année est le 22 février, avec une vitesse moyenne horaire du vent de 2 mètres par second. J GroupeHygro(G.H) 4 Temperature Moy.Mens.Max Confort Max Diurne Min Moy.Mens.Mini Confort Max nocturne Mini Stress thermique Jour Nuit

F 3

M 4

A 4

M 4

J 3

J 2

A 3

S 3

O 4

N 4

D 4

25

26

26

24

24

25

26

27

27

26

25

25

16

16

15

15

15

15

16

17

17

16

15

15

J

F

M

A

M

J

J

A

O

N

D

I F

I F

I F

I F

I F

I F

I F

I I

S I I

I F

I F

I F

C: Trop chaud I: Confort F : Trop froid

Limites de confort (à partir de TAM) G.H TAM ≥20 15≥TAM≤20 TAM≤15 Humidité Groupe Jour Nuit Jour Nuit Jour Nuit 0 30 1 26 34 17 25 23 32 14 23 21 30 21 30 30 50 2 25 31 17 24 22 30 14 22 20 27 20 27 30 70 3 23 29 17 23 21 28 14 21 19 26 19 26 >70 4 22 27 17 21 20 25 14 20 18 24 18 24 3 : Un diagnostic du climat en fonction de la valeur de TAM et du groupe d’humidité

GH Groupe 12 21 12 20 12 19 12 18

Ce tableau nous aide à déterminer la zone de confort diurne et nocturne pour chacun des douze mois.

178


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

En reproduisant les températures extrêmes de confort diurne ainsi que les températures mensuelles maximales dans les trois premières lignes du tableau, nous avons recopié les températures minimales mensuelles dans les trois lignes suivantes, ainsi que les bornes de la zone de confort nocturne. Ensuite nous avons comparé les températures ambiantes avec les températures de confort durant la journée et durant la nuit. Et pour finir nous avons indiqué dans les deux dernières lignes du tableau si la température ambiante (diurne ou nocturne) est supérieure ou inférieure aux températures de confort par les indices F (froid) pour les températures ambiantes inferieurs aux températures de confort, par C (chaud), les valeurs supérieures aux températures ambiantes qui sont dans les limites des températures de confort. Diagramme psychrométrique

G: Analyse du

site du projet, La diagramme psychrométrique,

(Source auteur, simulation Honeybee) Confort 62.35% Pour analyser l’humidité nous avons utilisé des données météo enregistré au format standard EnergyPlus (epw), utilisé par le logiciel de simulation énergétique EnergyPlus, développé par le département américain de l'Énergie (DoE) ; contient des données météorologiques utilisées pour exécuter des simulations de consommation d'énergie.

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

Le rapport psychrométrique relie l'humidité absolue et l'humidité maximale avec la différence entre la température de bulbe humide et celle de saturation adiabatique. Dans le cas du mélange vapeur d'eau et air, le rapport est de l'ordre de l'unité ce qui simplifie les calculs pour les problèmes de séchage et de refroidissement.  

Vitesse de vent : La moyenne 2,22m/s MET 3, pour la valeur d’équivalent métabolique nous avons utilisé 3 calories brûlées au cours d'une activité physique léger/modéré selon des activités proposées sur le programme du projet.

INDICATEURS H1Ventilation essentielle H2 Ventilation désirable H3 Protection pluie A1 Inertie Thermique A2 Dormir dehors A3 Prob.Saison froide

J

V

x

A

M

x

x

x

x x

x

Stress Thermique H1 C.diurne C.diurne

G.H

EDT

4 2-3

-10o

H2 I.diurne H3 A1 A2 C.nocturne C.diurne C.nocturne A3 F.diurne F.nocturne

4 1-2-3 1-2 1-2

M

o

+10

x

x

x

J

J

x

x

x

x

A

x

S

O

N

D

x

x

x

Total 0 7 0 5

x

x

x

10

x

Pluie

+200

+10o

4 : Les différents remèdes à apporter dépendront des indices d’humidité ou d’aridité attribués pour chaque mois

180


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

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ANNEXE 2

Le guide d’entretien

181


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

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ANNEXE 3

La fiche d’observation Cette fiche est une aide à l’observation sur l’occupation spatio-temporelle et a pour objectif d’être utilisé comme un outil d’analyse du site et de réflexion No de fiche : Point d’observation/ Adresse :

Fonctionnement du site Aménager

Gestion spatiale Usage spatiale

Date: Heure : Non aménager

Entretenu Non entretenu

Vulnérable Non Description vulnérable

Commerciale Habitation Transport Agriculture Tourisme

Fréquentation Peu Piétons Vélos Motto Voitures Bus Chariot Autres

Moyenne

Autre

Très

182


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

ANNEXE 4

183


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

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Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

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185


Réaménagement urbain pour une architecture durable en zone inondable

TPFE Aimé Patrick T.

186


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FIGURE 87: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KMUC, LE RAPPORT DE VERTICALITE

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pages 159-161

FIGURE 84: KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER, KCMU, VUE 3D ECLATÉE

1min
pages 154-156

FIGURE 83: PLAN MASSE DU PROJET, KIGALI MIXED USE URBAN CLUSTER (KMUC

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page 153

FIGURE 76: DETAILS DU PLAN DE MASSE: COMPOSITION DE L’ESPACE

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page 144

FIGURE 77: DETAILS DU PLAN DE MASSE : AMENAGEMENT PAYSAGERE

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page 145

FIGURE 73: PLAN DE SITUATION DU PROJET

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page 141

FIGURE 72: INTERVENTION A L'ECHELLE DU BASSIN VERSANT

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page 139

FIGURE 75: PLAN DE MASSE ET LA COUPE LONGITUDINALE

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page 143

V.1.5 La synthèse

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page 138

FIGURE 74: INSERTION DU PROJET DANS L’ENVIRONNEMENT URBAIN

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page 142

FIGURE 70: ANALYSE DU SITE DU PROJET, BASSIN VERSANT DE NYABUGOGO / ZONE URBAINE

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page 136

FIGURE 69: ANALYSE DU SITE DU PROJET, DES PONTS EXISTANT

2min
pages 134-135

TABLEAU 13: DECHARGE DE LA RIVIERE NYABUGOGO

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page 132

FIGURE 63: ANALYSE DU SITE DU PROJET, ENVIRONNEMENT

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page 124

FIGURE 67: ANALYSE DU SITE DU PROJET, BASSIN VERSANT DE NYABUGOGO

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page 131

FIGURE 62: ANALYSE DU SITE DU PROJET, LE SITE PAR RAPPORT AUX ROUTES PRINCIPALES

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page 123

FIGURE 64: ANALYSE DU SITE DU PROJET, UTILITE DE LA ZONE

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page 125

FIGURE 58: L’ECOLE FLOTTANTE DE MAKOKO, LAGOS NIGERIA, VUE D’ENSEMBLE

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page 118

IV.3 CONCLUSION

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pages 120-121

FIGURE 55: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, CONSTRUIRE DANS L’INONDABLE

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page 115

FIGURE 56: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, INSERTION URBAINE

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page 116

FIGURE 54: LE REAMENAGEMENT URBAINE, SEINE GARE VITRY, VUE D’ENSEMBLE DU PROJET

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page 114

FIGURE 52: COPENHAGUE, EVENEMENT D’INONDATION, © ATELIER DREISEITL © ATELIER DREISEITL

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page 112

FIGURE 49: EVENEMENT D’INONDATION

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page 108

FIGURE 53: CONCEPTION URBAINE SENSIBLE A L’EAU, © ATELIER DREISEITL

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page 113

III.7 CONCLUSION

2min
pages 104-106

IV.1 RISQUE D’INONDATION

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page 107

FIGURE 48: INONDATION A DOUALA, CAMEROUN SEPT 2020

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pages 97-103

FIGURE 47: LA RESILIENCE D’UN TERRITOIRE URBAIN EXPOSE A UNE PERTURBATION

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pages 95-96

III.6.1 Origine du concept de résilience

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pages 93-94

FIGURE 35: LA CARTE DE REPARTITION DES CONSTRUCTIONS EN TERRE CRUE

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FIGURE 33: MOBILITE VAUBAN

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FIGURE 37: MAISON EN PISE RAUCH A SCHLINS

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page 86

FIGURE 32: TYPE HABITATION VAUBAN © TYPE ECOCARTIERS.JIMDO.COM

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pages 79-80

TABLEAU 5: CHARTE DE DEVELOPPEMENT DURABLE, OBJECTIFS

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III.4.3 La communauté durable

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page 72

III.4.2 Principes de conception durable

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page 71

III.3 LE RÉAMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE URBAIN

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pages 60-61

FIGURE 30: PLANS DE LA VILLE NOUVELLE DE TAMANSOURT

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pages 67-68

FIGURE 26: LE DISTRICT FLUVIAL PORTLAND, OREGON

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page 62

FIGURE 25: VENEMA CREEK NATURAL DRAINAGE PROJECT

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page 59

TABLEAU 3: DIFFERENTS PROBLEMES DUS AU MANQUE DE LOGEMENT

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pages 57-58

III.2.2 Les principales composantes d'un aménagement urbain

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page 56

FIGURE 17: UN SCHEMA EXPLICATIF DES ETAPES ET FACTEURS DE L’URBANISATION SPONTANEE A KIGALI

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II.3 CONCLUSION

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page 53

FIGURE 16: PLAN DE ZONAGE DE KIGALI, 2020

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pages 46-47

INFORMELS : MOYENNES REGIONALES POUR LES PLUS GRANDES VILLES

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page 44

FIGURE 15: EVOLUTION URBAINE DE LA VILLE DE KIGALI

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page 45

II.1 INTRODUCTION

3min
pages 42-43

I.3 CONCLUSION

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pages 40-41

I.2.5 Les difficultés de la recherche

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page 39

I.2.2 Méthodologie et stratégie de recherche

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page 35

FIGURE 9: CARTE NATIONALE DES RISQUES D'INONDATION DU RWANDA, SOURCE: MIDIMAR, 2014

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pages 26-29

FIGURE 8: REPARTITION DES ZONES URBAINES ET LA POPULATION URBAINE

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page 25

FIGURE 3: AFRIQUE, LA POPULATION URBAINE, 1995-2050,SOURCE :WUP 2009

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pages 20-21

FIGURE 13: SCHEMA CONCEPTUEL

1min
page 37

FIGURE 11: LE BILAN D’URBANISATION DE LA VILLE DE KIGALI , SOURCE : (MANIRAKIZA, 2015

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page 32

FIGURE 6:RWANDA, EVOLUTION DU PIB DEPUIS 2000, SOURCE : RWANDA, 4TH PHC &NLUDMP

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page 23

FIGURE 10: EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DANS LA VILLE DE KIGALI

3min
pages 30-31
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