ELLE Belgique - Mars 2023

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GUEST EDITOR

BRANDON WEN LE FUTUR DE LA MODE EST EN BELGIQUE AVEC MICHÈLE LAMY CHRISTIAN LOUBOUTIN BALOJI FLORENTINA LEITNER EDOUARD VERMEULEN

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En 2003, on écoutait « Crazy in Love » sur Radio 21, le moteur de recherche le plus populaire, c’était Yahoo, on distribuait à qui le voulait notre adresse Caramail, c’était l’invention de Tesla, Linkedin et des cupcakes. On regardait « Friends », « Nemo » et « Le Seigneur des anneaux ». On mettait du gloss, on lisait le premier volet d’« Harry Potter », on téléchargeait des films sur eMule ou Kazaa et, plus importants encore, les femmes belges se promenaient avec la première édition du ELLE Belgique sous le bras. À l’époque, j’avais des Buffalo (la version baskets avec les flammes), je portais un jean taille basse et des mitaines pour faire grunge, je trimballais mes cours dans un sac Pimkie rose en plastique, mais je rêvais déjà de la Baguette Fendi, repérée dans « Sex and the City ». J’étais bien loin de m’imaginer que venait de naître le magazine qui me passionnerait tellement et auquel j’ai déjà consacré 12 ans. « Lancer un ELLE belge en 2003, ça faisait doublement sens », explique Béa Ercolini, sa fondatrice. « De nombreuses femmes adoraient et adorent, l’oeil du ELLE, le ton du ELLE, le style du ELLE… français. Un peu frustrant de devoir prendre le Thalys pour acheter ce qu’on y avait repéré, ou pour rencontrer les artistes cités… La Belgique possède un nombre de talents et d’entrepreneur.es anormalement élevé. (Il doit y avoir quelque chose dans l’eau du robinet !) Les mettre en lumière, ça a toujours été la mission du titre. » Je suis entrée au ELLE Belgique quand j’avais 23 ans, Béa m’a donné ma chance. Elle pensait que le web avait de l’avenir et qu’il fallait tout miser dessus. J’y ai rencontré ma soeur de labeur, Maryno, avec qui j’ai grandi. Nous étions les petites, les bébés. Puis tout s’est emballé. Voyages incroyables, rencontres improbables, fashion weeks mémorables, événements inratables, articles iconiques et lectrices fantastiques… nous voilà assises l’une à côté de l’autre, étonnées d’être les plus anciennes de l’open space. J’ai hâte de savoir ce que me réservent les prochaines années. Et pour m’aider à me projeter, j’ai fait appel à Brandon Wen. Le tout nouveau directeur de la mode de l’Académie d’Anvers a un grand défi à relever : incarner l’avenir. J’ai laissé sa passion et sa créativité s’insuffler dans ce numéro. On y découvre sa mode, son art, ses amis, ses inspirations qui ouvrent la voie à une nouvelle génération. Je dédie donc ce numéro à mes collègues, mes soeurs de coeur, journalistes, graphistes, commerciales, tous les départements, de la réception à l’administration. Et puis à vous, nos lectrices téméraires et motivées, aujourd’hui acheter un magazine, le lire, toucher son papier, c’est un acte engagé. Continuez !

TANGUY PELS

LECTRICES, VOS PAPIERS !

Marie Guérin, rédactrice en chef _marieguerin

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HICHAM RIAD, JUSTIN PAQUAY, CELIA CROFT, IMAXTREE, PRESSE

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74 84 MODE 28 Frontrow : quelles sont les tendances printemps-été ? 44 Christian Louboutin : « Si on ne s’amuse pas, il vaut mieux faire autre chose. Le plaisir est plus créatif pour moi que la souffrance ou le manque de plaisir ». 62 Notre guest editor : qui es-tu Brandon Wen ? 97 Psycho rigolo Comment s'approprier les nouveaux codes de la mode ? 99 The director's cut L'édito mode de Brandon Wen 120 ELLE Party : comment porter le dresscode années 2000 ? 126 La mode illustrée Les nouvelles tendances et les dessins des étudiants de l'Académie d'Anvers

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REPORTAGE

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56 Joyeux Anniversaire ! 20 ans de covers belges 68 La bande à Brandon : Michèle Lamy, Baloji, Benjamin Abel Meirhaeghe, Kati Heck 74 Florentina Leitner Portrait de la créatrice qui a séduit Lady Gaga 84 Natan La nouvelle génération 90 ELLE Start-up award Rencontre avec les fondatrices de Stream'Her 94 Faut-il embrasser le Gobelin qui est en nous ?

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133 Quelle est la routine idéale ? Nos conseils étape par étape. 138 Son visage est un tableau On adore le make-up de Brandon ! 140 La discrétion dans un flacon On a testé le nouveau Miss Dior Blooming Bouquet. 142 Beauty focus Comment prendre soin de soi en mars ?

LIFESTYLE 149 Métiers d'art Un fait main nommé désir. 156 Escapade de luxe à Ibiza.

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EN COVER Carmen @Dominique Models porte une robe en tulle et mousseline rose de Brandon Wen, un collier de microperles Sézane, un pendentif perle Mass Lee, une corde noire et pendentif argenté de Brandon Wen. Stylisme : Brandon Wen et Delphine Dumoulin Make-up et coiffure : Kim Theylaert pour Dior Beauty et Bumble and Bumble

HICHAM RIAD, PRESSE

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BEAUTÉ

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RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @_marieguerin

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

DIRECTRICE ARTISTIQUE Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Noemi Dell’Aira, nda@elle.be

@noemidellaira

EDITING

Juliette Debruxelles, jdb@elle.be

@juliettedebxl

MODE

Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss

BEAUTÉ

COORDINATRICE ELLE.BE Jessica Fine, jfi@editionventures.be

CEO Bernard de Wasseige @jessicafine1

DIGITAL ART DIRECTOR Rosalie Bartolotti, rba@elle.be

@rosaalieeb

PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Tanguy Pels, tpe@editionventures.be @tanguypelsphotographie

CELLULE WEB

Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be

SALES DIRECTOR

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be

Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be

LIFESTYLE

CREATIVE SALES MANAGERS

Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be

CULTURE

Grégory Escouflaire, ges@elle.be

GRAPHISTES

Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard

TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be

@walt_wings

Johanna Webb, jwe@editionventures.be Kelly Gielis, kgi@editionventures.be Alexia Neefs, alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne, vdc@editionventures.be Nathalie Fisse, nfi@editionventures.be Elodie Andriveau; ean@editionventures.be

PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be

CREATIVE SOLUTIONS LAB

Geoffrey Favier

Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@editionventures.be Carla Circiello (Junior Campaign Coordinator) cci@editionventures.be Laura Collu (Junior Campaign Coordinator) lco@editionventures.be

TRADUCTION

MATÉRIEL PUBLICITAIRE

PHOTOGRAPHIE

Justin Paquay, jpa@elle.be

@paqju

CORRECTEUR

Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl

Valérie De Jonghe, vdj@editionventures

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

EVENT

Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Juliette Maes, Ohana Nkulufa, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Eveline Janssens, Ringo Gomez-Jorge, Tanguy Pels, Manon @ Touché Models, Marleen Daniels, Francis Boesmans, Kim Theylaert, Noëmie Peeters, Arthur Mayadoux, Arno Lam, Brandon Wen, Hicham Riad, Delphine Dumoulin, Carmen @ Dominique Models, Amir Torres, Zhou Yuchao

EDITION VENTURES

Charlotte Villers cvi@editionventures.be

PRODUCTION

Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys

IT-MANAGER Dominique Remy (alpha-chrome)

DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet COO Florian de Wasseige fdw@editionventures.be

EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige

IMPRIMERIE Quad/Graphics DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT

Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

TRADEMARK NOTICE

ELLE® is used under license from the trademark owner, Hachette Filipacchi Presse, a subsidiary of Lagardère SCA.

LAGARDÈRE NEWS

CEO - Constance Benqué CEO ELLE International Licenses - François Coruzzi SVP/International Director of ELLE - Valeria Bessolo Llopiz Fashion Editor - Charlotte Deffe Beauty & Celebrity Editor - Virginie Dolata Syndication Director - Séverine Laporte Syndication Coordinator - Sylvia Pelc Copyrights Manager - Kenza Allal Database Manager - Pascal Iacono Digital & Graphic Design Manager - Marine Le Bris Marketing Director - Morgane Rohée www.elleinternational.com

INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel jdaniel@lagarderenews.com ELLE Belgique est publié 9 fois l’an par Edition Ventures Woman

RÉDACTION ELLE BELGIQUE 431 D CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 1380 LASNE - E-MAIL : INFO@ELLE.BE

Ligne info lectrices : Vous avez des questions concernant nos reportages, actions ou concours ? Contactez-nous entre 9 h et 12 h au 02 379 29 90

La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.

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mood

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FLOU ARTISTIQUE

HICHAM RIAD

Bienvenue dans notre numéro anniversaire. Cette édition collector vous ouvre les portes de la mode de demain : poétique, sensible et bordélique. Pour que la créativité nous guide dans ce monde onirique, nous avons appelé en renfort Brandon Wen, directeur de la mode de l'Académie d'Anvers. Merci à notre guest editor !

Mini-jupe avec pâquerettes en latex vert pomme, Florentina Leitner. Sac en forme de fleur, cuir et strass, Shuting Qiu. Top bustier corseté et volanté en organza et fils lurex, Cormio. MicroJupe satin, jeans, perles et perruque Emiliano Alvarez. Sac à main imprimé 3D en forme de cerises, Sofia Rodriguez. Collier de microperles sauvages, Sezane.

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MODE EN ÉQUILIBRE

IMAXTREE

PRADA

SPORTMAX

ERDEM

CHRISTIAN DIOR

CHANEL

La tête dans les nuages, les pieds sur le catwalk. La nouvelle mode d'été se situe à la frontière entre les sentiments et la raison, entre le frivole et le classique. Quels sont les looks qui vous font décoller ?

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LOUIS VUITTON

PACO RABANNE

ROCHAS

VALENTINO

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L E D É TA I L

BLITZ KIDS

ALEXANDER MCQUEEN

JUNYA WATANABE

La légendaire boîte de nuit de Londres a toujours des répercussions sur nos coiffures 40 ans plus tard. Bientôt un retour de la crête ?

L E FA C T E U R W O W

LOGO LOCO Cette logomania peut aller très loin, nous l’avons vu chez Valentino, où le tout nouveau monogramme Toile Iconographe pouvait littéralement se lire sur le visage des mannequins.

LA LONGUEUR

LOEWE

ISABEL MARANT

Le confort avant tout ! La minijupe un peu guindée de la saison dernière fait place à un short plus pratique (mais presque aussi invisible).

TOM FORD

MAX MARA

CHANEL

COPERNI

MINI-SHORTS

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CELINE

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LE MOOD

LIFE IS A BEACH Sandales waterproof, imprimés palmiers et jouets gonflables : notre maxi sac de plage est déjà prêt !

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LE LOOK

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DARK SAINT-TROPEZ Le style indie dark ultra cool fait son retour, mais si cela dépend d’Hedi Slimane chez Céline, nous l’opterons façon Riviera. Imaginez : bottes de motard, pantalons sexy et blazers avec une touche de luxe. Un chic solide, en d’autres termes.

1 Salvatore Ferragamo 2 Zimmerman 3 Moschino 4 JW Anderson 5 Coach

LA TENDANCE

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VICTORIA BECKHAM

SACAI

VERSACE

BOTTEGA VENETA

Oubliez les connotations rétro : les franges de cette saison sont aussi modernes que possible et constituent la touche finale parfaite de votre tenue si vous vous essayez aux pirouettes en public.

ETRO

SPORTMAX

MICHAEL KORS

EN PLEIN VOL

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JW ANDERSON

PRADA

CAROLINA HERRERA

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CHRISTOPHER KANE

ZIMMERMANN

PAUL COSTELLOE

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L’ I M P R I M É

JARDIN BOTANIQUE

IMAXTREE

PAUL & JOE

DRIES VAN NOTEN

Des douces marguerites aux roses piquantes, ne laissez pas la tendance se flétrir et offrez-vous des bouquets baroques, des couleurs audacieuses et des imprimés éclatants, en les portant de préférence de la tête aux pieds.

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ISABEL MARANT

COUPÉ NET

MIU MIU

ACT N°1

LA NUANCE

FENDI

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L’éternelle « naked dress » est toujours d’actualité cet été, mais l’accent est mis sur le chic plutôt que sur le trash, avec de la dentelle délicate, du crochet élégant et des découpes au laser.

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L’ E S S E N T I E L

C'EST DANS LA POCHE

1 Gabriela Hearst 2 Chloé 3 Burberry 4 Giambatsta Valli

On laisse le pantalon cargo vert kaki dans les années 2000. Cette saison, la tendance est aux versions fluides, satinées et légèrement transparentes pour un look épuré. Les mains dans les poches et c’est parti !

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LA FORME

HIPS DON’T LIE

IMAXTREE

SIMONE ROCHA

SPORTMAX

DIOR

LOEWE

JW ANDERSON

ROKSANDA

Jupes à cerceaux, robes bombées avec un ourlet mousseux ou un surplus de volume au niveau des fesses... Une coupe qui vous met vraiment à la page.

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e ll e billet d 'humeur

ELLEs ONT 20 ANS Automne 2009, je montais au premier étage de la rédaction à reculons. venu à l’idée de personne de nous contrarier. Les gens pouvaient venir s’y cacher pour respirer, pour échanger, pour challenger leurs papiers. Céline, la première fois que je l’ai vue, j’ai eu envie de la prendre sur mes genoux, de lui voler les yeux, les cheveux et la curiosité. Elle ne le savait pas, mais elle parlait déjà d’intersectionnalité. Le monde d’alors était en train de changer. La prise de conscience du harcèlement de rue – en 2012 – allait nous bousculer. Le féminisme – jusque-là galvaudé, oublié, maltraité – se redéfinissait et allait guider nos angles. On menait des combats en tous sens, on était maladroites, engagées, contradictoires et bravaches, mais on était là. On sortait d’une posture purement prescriptrice pour reprendre contact avec les réalités des personnes qui nous lisaient et qui nous lisent encore. On s’assouplissait à force de faire le grand écart entre inspiration, remise en question et vérité. On ouvrait enfin nos pages à davantage de diversité. On prônait haut, fort et avec sincérité notre engagement pour l’inclusivité. À la rédaction, nous sommes multiples, complémentaires, vives et vivantes. Au fil du temps, les caricatures que nous étions se sont libérées des carcans. Les talents se sont révélés, les relais se sont tendus, la transmission s’est faite. Et de voir Maryno qui s’adoucit, et de fondre devant Marie qui se recrée et se marie, et de nager dans le sirop de bienveillance avec cette perle de Noemi… Elles sont dans le monde, le vrai, même si le leur est parfois auréolé d’un joli voile pailleté. Elles tricotent leurs vies, mêlant amour de leur métier et chemin brodé à tracer. Certaines qui ont été des nôtres sont ailleurs aujourd’hui, mais qu’il soit ténu ou tendu, il restera toujours ce lien de papier. Toutes, nous étions, sommes et serons « Les filles du ELLE ». Et nous avons 20 ans.

« À LA RÉDACTION, NOUS SOMMES MULTIPLES, COMPLÉMENTAIRES, VIVES ET VIVANTES »

PRESSE

Je craignais de manquer d’air punk dans cet aquarium-là. Si j’y étais quand même, c’est parce que j’étais impressionnée par le charisme de Béa. « Le ELLE Belgique, y être, c’est en être » allait me souffler une collègue. Nous étions alors bien avant #Metoo, le #bodypositive et l’effondrement des injonctions patriarcales dont on se faisait trop souvent l’écho. On n’était pas déconstruites et on contribuait, de fait, à véhiculer certains clichés. Le reconnaître, c’est déjà se le pardonner. 2009 donc, j’arrivais dans les bureaux pour la première fois et j’allais aboyer pour me faire adopter ( je fais ça quand ça caquette, et ça caquetait). Je devenais en une matinée la fille mal coiffée qui parle trop fort, qui n’aime pas les stagiaires trop brillantes et qui a les coutures de la veste assez solides pour pouvoir la retourner dans son propre intérêt. Pas la meilleure version de moi-même, nous dirons. J’étais aussi celle qui aimait les gens, mais qui ne le montrait pas. Sauf à Elsa qui semblait toujours classe même quand elle débarquait en claquettes-pyjama. À cette époque, on cultivait le potin comme un art de vivre : curieuses, fouineuses et médisantes, encouragées par nos propres biais inconscients eux-mêmes alimentés par la fiction. Même que, parfois, nous aussi on s’habillait en Prada. En réunion de rédaction, hier comme aujourd’hui, on voulait savoir, on voulait voir, on voulait partager, on voulait inspirer. On voulait que chaque page soit arrachée et collée sur le frigo, tellement ce qu’on fait est fort, tellement ce qu’on fait est beau. C’est l’époque des longues tablées, des pauses clopes à répétition et du présentiel full time. Alors, on cohabitait, on se fightait pour une page et parfois ça volait bas. Même qu’avec Eli, ça ne passait pas. Elle est petite et précieuse, elle a la mode et le verbe haut dans le sang. À ses côtés, je me sentais comme un loup en mitaines et je montrais les dents. Elle mettra des années à m’apprivoiser. Aujourd’hui, je l’aime comme j’aime les bonbons, avec boulimie et attention. Mon autre crush, c’est Céline. C’est avec elle qu’un jour, on a construit un bunker au milieu du « plateau » (le grand espace bureau ouvert). On a rassemblé tout ce qu’on a pu trouver comme étagère et on en a fait des murs à escalader. Et durant l’année qui a suivi, il n’est 36 ELLE magazine

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ACT N°1

Marie Guérin I Jolien Vanhoof I Elisabeth Clauss

ACTE FINAL

IMAXTREE

Partir en beauté. Ou avec un costume de tulle aux couleurs vives. Galib Gassanoff, la moitié du duo de designers derrière Act N°1, explore aujourd'hui de nouveaux horizons. Sa dernière collection avec son camarade Luca Lin, qui poursuivra le label italien en solo, est une collection de denims effilochés, de pantalons cargo transparents et de blousons bombardiers, de kimonos aux imprimés traditionnels chinois et de sculptures théâtrales.

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e ll e radar DONNE-MOI LA LUNE

PIEDS NUS Politique de pleine transparence, pour les orteils qui n’ont rien à cacher.

Le nouveau sac Prada Moon revisite un modèle iconique des années 2000, plus moderne que jamais. On adore son design tellement typique de ces années-là : sa grande boucle, le logo en triangle au centre, l’oeillet, et bien sûr sa ligne incurvée qui le rend pratique et compact. Il existe également en bleu, jaune, rose et vert. En 2002, on en avait rêvé ? Plus question de s’en priver.

Sandales en PVC, Christian Louboutin, 1.095 €

Prada Moon en cuir nappa, 1.950 € sur Prada.com

AMERICANA Pour sa collection printemps/été 2023, Woolrich nous emmène au grand air au gré d’une exploration de ses archives maison. On a flashé sur la veste Aleutian, ici réinventée dans un nylon taslan écologique associé à un matelassage en duvet dans des tons bleurose printaniers. Cette pièce matelassée à effet patchwork sera incontournable pour les fraîches soirées d’été. 600 € sur Woolrich.com

UN BIJOU DE STUDIO Lorsqu’une créatrice de bijoux avec dix ans d’expérience en tant qu’architecte d’intérieur ouvre une nouvelle boutique, les attentes sont élevées. Mais Karolin Van Loon les rencontre sans peine ! La créatrice anversoise a aménagé elle-même l’intérieur de son studio-salle d’exposition avec un mélange de trouvailles vintage et de design contemporain – et a créé un lieu de rencontre chaleureux où vous pouvez découvrir en toute tranquillité ses bijoux spéciaux en pierres d’agate. Bisschoppenhoflei 26, Brasschaat. Sur rendez-vous via karolinvanloon.be

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PENELOPE festival

C’est le nom du dernier rejeton de Chloé. D’une beauté éblouissante et facile à manier pour aller d’un club à l’autre. Clutch en cuir métallique, 2.500 € sur chloe.com

L'ANNÉE ART NOUVEAU En 1893, c’est l’inauguration de l’Hôtel Tassel à Bruxelles, construction iconique de Victor Horta et premier bâtiment « Art nouveau ». 130 années plus tard, la capitale rend hommage à ce courant majeur de l’architecture belge et lui dédie une série d’événements durant l’année. Pour se nourrir de ces oeuvres remarquables et s’en mettre plein la vue, rendez-vous au BANAD festival qui se décline sur trois week-ends, du 11 au 26 mars avec, au programme, une cinquantaine de visites d’intérieurs Art nouveau et Art déco, habituellement fermés au public (dont certains inédits pour cette année anniversaire !). En clôture, on ne manquera pas la soirée cabaret en hommage aux années folles. Plus d’infos sur Banad.brussels

SENSUELLE Y’a-t-il une meilleure façon de décrire cette collection toute en féminité imaginée par

SEPT OEILLETS La créatrice Katerin Theys ne suit pas les saisons mais préfère créer en fonction des humeurs. Sa récente collection capsule – avec Élodie Ouédraogo comme égérie de la campagne – est de nature joyeuse, avec des œillets et des gazanias peints à la main par l’artiste textile Juraj Straka. Quelqu’un a déjà eu envie de se promener un soir d’été parmi les prairies fleuries ? katerintheys.com

Elisabetta Franchi, cet été ? En désirant combler nos envies d’ailleurs, elle nous emmène dans un univers délicat de transparences, de silhouettes ajustées et de robes de mille et une nuits. À découvrir sur Elisabettafranchi.com magazine ELLE 39

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e ll e radar BIEN VU Il n’y a rien de mal à être un peu exhibitionniste. Les plus pudiques peuvent toujours se couvrir la poitrine et les jambes

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avec un bouquet de fleurs complet.

DE L'IMAGE AU TRICOT La designer textile Janne Landuyt ne reste pas immobile. Entre les saisons, la Limbourgeoise prend le temps d’expérimenter, non seulement avec les tricots, mais aussi avec la photographie. Quelques photos de la vue depuis son studio – un ciel orange vif, des nuages spectaculaires – sont ainsi devenues la base d’une nouvelle collection duo de deux tricots créatifs, un pour lui, un pour elle ou les deux. Collection duo ‘Uitzicht’, dès 240 € sur jannelanduyt.be

MEILLEURS DES DEUX MONDES La mode workwear

LE TEMPS DU PAON

et pragmatique de Carhartt

Dans le bestiaire fantastique de Chopard, on découvre le paon en gardien du temps. Dans cette montre joaillière, l’oiseau déroule sa queue autour du cadran en nacre. Le sertissage est composé de 2.230 pierres gemmes – allant des diamants aux tourmalines Paraïba, saphirs, tsavorites et lazulites, c’est 340 heures de travail. Un amour inaccessible, on le sait, mais rien ne nous empêche de le rêver, vissé au poignet.

ludique de Marni, c’est l’italie versus les États-Unis et c’est plus que réussi ! Bomber, Carhartt Wip x Marni, 589 € sur Carharttwip.com

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VUE SUR LES CHAMPS

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Près de Nassonge, au cœur de l’Ardenne belge, il est possible, depuis peu, de séjourner chez ICI aux écuries, le digne successeur d’ICI dans les arbres. Cette fois, les propriétaires Tim Goes et Toon Haverals ne nous laissent pas dormir en haut des arbres, mais dans de luxueuses « écuries » dont le design ressemble à celui des porcheries de la propriété. Les écolodges aux allures VIP ont tout pour un week-end en pleine nature en famille ou entre amis. Salon avec poêle à bois, cuisine entièrement équipée, barbecue extérieur et terrasse avec jacuzzi et vue sur les champs. En outre, la durabilité est ici une priorité absolue. Les six cabanes sont toutes finies avec du bois récupéré d’écuries précédemment démolies et l’élevage de porcs de la famille Magerotte sur place assure une production en circuit court. Dès 180 €/nuit sur Stay-ici.be

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e ll e radar Texte Elisabeth Clauss

CHANEL

LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R

VICHY SALÉ Colorblocks néons, uniformes de cuir noir, total looks de baroudeuses, débauche de fashion tech et codes de bikers : parmi les tendances du printemps qui séduisent en force, le retour du vichy détonne. Doux et romantique, presque innocent, rétro, le motif à carreaux quadrille nos émotions.

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Ses lignes droites fonctionnent bien sur les courbes. Ses couleurs souvent pastel contrastent gentiment avec le blanc (du beige quand il est rebelle). Le vichy sent bon l’ambre solaire et les années 60, les nappes de pique-nique et les doublures graphiques. C’est un imprimé sexy aux ambitions resserrées, il ne crie pas ses messages de lycra mais chuchote ses contrastes en tissages pas tout à fait sages. Le motif file le parfait amour avec le tweed, grands carrés du grand soir chez Chanel, élégant et juvénile, tout comme il peut s’interpréter rock en trompe-l’œil façon M.C Escher : le damier lui sied en noir et blanc, à l’envers des transparences pailletées qui marqueront cet été. Son histoire balnéaire lui colle à la peau, on en trouve pourtant les premières traces dès le XIVe siècle, avec un usage utilitaire. Originaire de Malaisie ou de Bretagne – les spécialistes argumentent encore –, plébiscité en Angleterre et aux Pays-Bas, le vichy a séduit l’Impératrice Eugénie bien avant Brigitte Bardot, et n’a jamais vraiment été évincé, même par le punk tissu écossais. Tous les effets d’optique sont permis à cette trame sans drame, qui revient décalée dans un paysage de mode en quête d’innovation, un rappel de classique sans prétention, page blanche qui ne s’exprime que sur un autre ton.

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e ll e radar Texte Marie Guérin

Q&A

LA FAMILLE LOUBOUTIN S’AGRANDIT Retour en enfance. Avec son nouveau projet LoubiFamily, Christian Louboutin chausse chaque membre de la famille : les adultes, les enfants et… les animaux ! Il nous dévoile la genèse de ce projet.

Vous avez eu l’idée de ce projet pendant le confinement. Pourquoi ?

Comment imaginez-vous la LoubiFamily ? Il existe une multitude de familles et elles sont toutes à leur manière la LoubiFamily. Chacun·e vit le concept et sa vie de famille de manière personnelle, comme il le souhaite, que ce soit avec des enfants, des animaux, à la campagne, seul ou à deux…

Est-ce que vos filles ont donné leur avis sur les designs ? Et le chien ? Pour le chien, c’est plutôt Rui, mon compagnon, qui a guidé les prototypes. Mais Bingo et Zenobi s’en sont donnés à cœur joie pour faire les essayages. Pour les souliers, mes filles ont surtout commenté les couleurs. Elles ont deux caractères très différents, donc c’était assez animé pour arriver aux modèles finaux !

Que revêt la notion de famille pour vous ? C’est l’idée de la communauté la plus intime, un endroit d’amour et de confiance.

Personnages de BD, aventures imaginaires... On sent que vous vous êtes amusé pour cette collection. Si on ne s’amuse pas, il vaut mieux faire autre chose. Le plaisir est plus créatif pour moi que la souffrance ou le manque de plaisir.

Est-ce important pour un créatif de se reconnecter à son enfant intérieur ? Il ne faut jamais quitter son enfant intérieur, ni ses racines, et si possible ni sa famille. Mais ça, chaque personne ayant un pathos familial différent, je suis seulement apte à parler de la mienne et je n’aurais aucune leçon ni conseil pour les autres. Pour nous, c’est une nouvelle façon d’aborder la marque, de façon ludique avec une touche régressive pour en faire profiter tous les pieds de la famille.

PRESSE

Tout à fait, j’ai passé près de huit mois au Portugal, à Melides, entouré de mes amis, mes filles et les chiens. Ça a été un moment à part pour moi. Pour la première fois depuis des décennies, j’ai dormi plus d’une semaine dans le même lit, j’ai pu voir les fleurs éclore au printemps et passer du temps avec celles et ceux que j’aime. Je suis très chanceux.

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e ll e livres

BELGIQUE CHÉRIE OÙ EST SIMON

LA TÊTE HAUTE

LA PLUME OU LE STYLO

Lize Spit, autrice flamande et bruxelloise, avait créé l’événement en 2018 avec son premier livre, « Débâcle ». Elle revient aujourd’hui avec « Je ne suis pas là », qui met en scène un jeune couple confronté à la maladie mentale. Léo, la narratrice, est réveillée une nuit par son compagnon, exagérément enthousiaste à propos d’un nouveau tatouage et d’une idée supposée changer leur vie. Là, leur quotidien bascule : le comportement de Simon devient imprévisible et Léo peine à reconnaître celui qui partage sa vie depuis dix ans, dont la personnalité est désormais camouflée par des projets délirants. De la montée de la manie au diagnostic de bipolarité, jusqu’à l’hospitalisation, on accompagne Léo qui tente de préserver Simon tandis que tout déraille. Lize Spit a un talent fou pour décrire l’intimité d’un couple. Elle nous tient en haleine du début à la fin, tandis qu’on avance inéluctablement vers un événement qui sera lourd de conséquences.

Lors d’une froide journée de décembre en 2020, Myriam Leroy se promène avec une amie dans un cimetière bruxellois, et s’arrête par hasard devant la tombe d’une femme nommée Marina Chafroff. D’elle, la journaliste ne sait rien, mais un mot, sous son nom, suffit à attiser sa curiosité : « Décapitée ». Par les nazis, en 1942, pour avoir poignardé un fonctionnaire allemand durant l’Occupation. D’elle, presque rien ne subsiste, les sources sont muettes. Elle était russe, mariée, avait deux enfants en bas âge. Elle est aussi tombée dans l’oubli. Mais l’autrice imagine pour elle un quotidien et des pensées, lui donne de la substance et une personnalité. En écrivant sur Marina Chafroff et son sacrifice (elle s’est livrée pour empêcher l’exécution de soixante otages), Myriam Leroy aborde le sujet des actes de résistance des femmes et sort des oubliettes de l’Histoire une héroïne qui gagne à être connue.

Parmi les scientifiques qui font rayonner notre petit pays à l’étranger, il y a Vinciane Despret, philosophe et éthologue. Professeure d’université, autrice de nombreux ouvrages, ses sujets de prédilection sont les sciences, le comportement des animaux et notre rapport à la mort et aux défunts. Avec humour et intelligence, elle rend son domaine d’expertise accessible à tous et toutes, preuve en est cet essai publié chez un éditeur jeunesse. Au cours de cette « petite conférence », donnée devant des enfants de 10 ans et plus, Vinciane Despret évoque la communication animale et s’interroge : et si nous considérions les traces laissées par les animaux comme de l’écriture ? Danse des abeilles, chant et vol des oiseaux, marques de griffes, empreintes, éléments déplacés dans la nature et même chiens poètes sont convoqués dans cet ouvrage qui fera réfléchir aussi bien les adultes que les enfants curieux !

« Le mystère de la femme sans tête », Myriam Leroy, Seuil, 19,50 €

« Et si les animaux écrivaient ? », Vinciane Despret, Bayard, 12,90 €

« Je ne suis pas là» , Lize Spit, Actes Sud, 24€

PRESSE

Ce mois-ci, mettons à l’honneur les autrices belges, et découvrons deux romans et un essai parus cet hiver.

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JUDITH KIDDO

e ll e musique

JUDITH KIDDO OBERBAUM

« La joie, l’espoir, ne se cultivent pas dans le noir », chante la Bruxelloise Judith Kiddo sur son premier album, « Ready to Heal », et elle a bien raison : ses chansons chamarrées donnent envie de danser, mais sans jamais tomber dans la facilité. En mélangeant synth pop et rock indé, Jeanne Mas et U.S. Girls, la musicienne Judith Kiddo met ses maux en musique pour mieux les surmonter. Disquecicatrice dont chaque extrait est un tube en puissance (il est produit par son ex, Lucien Fraipont, d’Aksak Maboul et de Robbing Millions), « Ready to Heal » est la bande-son d’une renaissance : « Like a Virgin », ouais… La BX vibe en plus.

LES CHANSONS DU PRINTEMPS RETROUVÉ Tu sens la vie reprendre haleine ? C’est presque le printemps, l’heure du renouveau, des guérisons et des prémices. L’heure aussi d’écouter Judith, Olympia et Lucie : trois musiciennes au talent fou qui sortent enfin du bois, avec un disque sous le bras. Joie joie joie !

LA MAJA Moitié de (feu) Faon Faon, Olympia Boyle a baptisé son premier disque solo « Insulaire ». Normal : elle vient de Majorque, et son nouveau pseudo rend hommage à la première femme « réelle » de l’histoire de l’art (bref ni une nymphe ni une déesse), peinte par Goya 70 ans avant « L’Origine du Monde ». De ces « toutes premières fois » (encore Jeanne Mas, tiens) l’album tire sa sève joliment french pop (entre Adé et Claire Laffut), avec ce semblant d’insouciance où pointe l’âge adulte. Disque solaire enregistré à la maison avec Thibaud Demey (Mustii), « Insulaire » a vraiment tout pour plaire : une île de beauté. En concert au Bota le 2 mars - @lamajamusique

OBERBAUM « I’m here to make you feel good » : voilà les premiers mots susurrés par Lucie Rezsöhazy (alias Oberbaum) sur son premier album, « The Absence of Misery », et vous savez quoi : c’est vrai qu’on se sent bien chez elle. C’est dans sa chambre qu’elle l’a d’ailleurs composé, au piano, alors que jusqu’ici on l’avait aperçue choriste ou claviériste dans des groupes d’ami·e·s (Fabiola, Condore, Les Juliens). Fan d’indie depuis l’adolescence (des Cardigans à Sparklehorse), Lucie distille dans ses chansons la (bedroom) pop qu’elle aime, feutrée mais pas pour autant casanière : il y a du Jessie Ware, du Weyes Blood, dans ses chansons au naturel doux-amer. De l’über-baume au cœur. En concert le 10 mars au Hangar (Liège) - @oberbaummusic

DIEGO MITRUGNO, GUILLAUME KAYACAN, PRESSE

LA MAJA

@judith_kiddo

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e ll e films

B a r b a ra

ET L’AMOUR DANS TOUT ÇA ?

LE BLEU DU CAFTAN Halim et sa femme Mina tiennent une boutique

de

caftans

traditionnels

Maroc.

Leur

mariage

est

au

affectueux

mais asexué. Ce fragile équilibre est bousculé lorsque Mina tombe malade et

Les réalisateurs de « Love Actually » et « Bridget Jones » proposent une nouvelle œuvre (de feu) ! Lorsque Zoe (Lily James), réalisatrice de documentaires, apprend que son ami d’enfance Kazim va faire un mariage arrangé, elle demande à filmer l’événement. Alors que la fête approche, le doute s’empare des trentenaires londoniens. Comment savoir si c’est la bonne personne ? Peuton avoir un avenir prometteur sans un passé commun ? Une comédie romantique britannique de premier ordre avec une pincée de Pakistan et – comment pourrait-il en être autrement ? – un joli second rôle pour Emma Thompson. À partir du 8 mars au cinéma.

INSIDE Un penthouse new-yorkais surdimensionné rempli d’œuvres d’art inestimables : voilà qui change de la traditionnelle « cage dorée », pour une fois. Pourtant, le voleur Nemo (rôle principal pour Willem Dafoe) aimerait bien s’en échapper. Après une tentative de vol qui a échoué, il est enfermé hermétiquement, tandis que le temps s’écoule impitoyablement. Pour l’instant, le grand art ne peut être ni mangé ni bu. Comment Nemo va-t-il sortir vivant du loft ? De l’horreur psychologique de premier ordre. À partir du 15 mars au cinéma.

qu’Halim développe des sentiments pour Youssef, leur nouvel apprenti couturier. La réalisatrice marocaine Maryam Touzani rend hommage à l’amour dans toutes ses manifestations dans ce film chaleureux et sensuel. La Belge Lubna Azabal (« Rebel ») a été désignée meilleure actrice au Festival du film de Valladolid. À Cannes, le film a même reçu une standing ovation. À partir du 29 mars au cinéma. Et l’amour dans tout ça ?

THE WHALE Le nouveau Darren Aronofsky fait une impression fracassante. Et ce n’est pas une faible allusion au poids du personnage principal. Charlie est un homme malheureux et obèse qui se précipite tout droit vers une crise cardiaque. In extremis, il reçoit la visite d’un prédicateur faisant du porte-à-porte, de sa fille adolescente dont il s’est séparé et de l’ami proche avec lequel il partage une grande tristesse. C’est du lourd, filmé dans un appartement sombre sous une pluie battante. Et pourtant, ce film est un plaidoyer élogieux pour la sincérité. Avec plus qu’un clin d’œil au classique de Melville, l’histoire de la baleine « Moby Dick ».

PRESSE

À partir du 8 mars au cinéma.

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RADO CENTRIX

L’HEURE ENTRE RÊVES ET DÉSERT

Savoir l’heure qu’il est constitue l’un des repères les plus immuables de l’humanité. L’être humain est fait pour avancer, pour créer, pour rêver. Rado Centrix conjugue ces statements en une collection de montres d’exception. La simplicité est la clé de l’élégance.

Des lignes évocatrices et sensuelles, une évocation du désert balayé par les vents : toute la puissance des minéraux et du sable sculptés par le temps révélant des tonalités d’or, d’ocre et de brun inspire Rado Centrix. L’horloger réunit la céramique haute technologie, le verre saphir et les mouvements de précision pour des montres en constante mutation. Depuis son introduction en 2010, la montre Centrix a évolué pour atteindre une élégance, une résistance et une précision d’une fiabilité inégalées. Ses courbes légèrement arrondies et la céramique haute technologie dont elle est composée lui permettent de revêtir des styles différents tout en conservant un effet incomparable au contact de la peau. Elle se décline en différentes tailles, avec un cadran largement ouvert surmonté d’un verre recouvrant les bords du boîtier. Un traitement antireflet garantit une clarté exceptionnelle du cadran à l’élégante finition, foncée ou argentée, avec une surface « soleillée » qui attire particulièrement le regard. Les côtés du boîtier ne sont plus cylindriques, mais magnifiquement bombés et tous les modèles automatiques sont dotés d’un fond de boîtier en verre saphir qui laisse entrevoir le mouvement de haute qualité. L’harmonie visuelle revisitée avec finesse à chaque étape de la conception confère aux montres Rado Centrix des allures de must have.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC RADO. WWW.RADO.COM

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e ll e portrait Texte et photo Ringo Gomez-Jorge

REBEL REBEL

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À chaque génération ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd'hui ? Rencontre avec Camila Tola Alvarez (31 ans), skateuse et cinéaste qui combine sans complexes vêtements masculins et jupes plissées.

on style vestimentaire se décline de deux façons. D’une part, je porte des pièces féminines classiques, comme des jupes et des robes. Par ailleurs, j’enfile des vêtements pour homme. En fait, si je suis attirée par un gars, j’ai envie de lui piquer ses fringues. Il s’agit souvent de chemises fines, en coton, dans un style plutôt asiatique. D’où me vient ce penchant ? Aucune idée. Je trouve ça bizarre aussi (rires). » « Je mets une robe pour aller au ciné ou au musée. Les vêtements de garçon, je les garde plutôt pour le travail ou le skate. Je ne pratique ce sport que depuis l’âge de 26 ans. Adolescente, je n’osais pas m’y mettre car j’étais convaincue que les mecs trouveraient ça trop garçon manqué. À seize ans, je voulais surtout être féminine et attirante. » « Ma passion pour le skate est apparue à l’âge de 12 ans, lorsque j’ai quitté mon Équateur natal pour la Belgique. J’ai débarqué dans un pays étranger dont je ne parlais pas la langue. Ici, à Malines, je me suis vite liée d’amitié avec les garçons et les filles du skate park, et j’ai beaucoup traîné dans les parages. Pendant et après mes études de cinéma, ce même skate park a servi de décor à mes photos et mes vidéos. Sans lui, je ne sais pas si je vivrais encore à Malines. L’endroit rassemble toute une communauté. »

« Quand je vais faire du skate, je m’habille comme aujourd’hui : un tee-shirt au-dessus d’un short, un legging ou une jupe. Le tee-shirt que je porte, je l’ai créé avec une amie, Pitou Schutz. Elle a fait l’illustration, j’ai ajouté un poème d’amour au dos. Quand je pratique le skate, je porte toujours des chaussettes hautes parce qu’elles me procurent un certain sentiment de sécurité. Non pas qu’elles soient d’une grande utilité : elles m’évitent tout au plus quelques éraflures lorsque la planche heurte mes tibias. J’enfile toujours un tee-shirt à manches longues pour la même raison. La jupe plissée présente l’avantage d’être à la fois classique et sportive. Finalement, les joueuses de tennis en portent. Maintenant que j’y pense, cette jupe pourrait être un clin d’oeil à mon enfance en Équateur. Là-bas, l’uniforme est de mise à l’école. Les chaussettes hautes en font également partie. » « Je ne mélange pas vêtements masculins et féminins. Mais pour être honnête, je n’y pense pas. Je n’essaie pas non plus de briser le carcan du genre. Je me sens femme, je tombe amoureuse de garçons et je me conforme généralement à ce que la société attend d’une femme. Mais tout un pan de ma personnalité échappe à ces attentes. Je travaille dans le monde de la télévision, comme monteuse à la VRT et comme shader pour les matchs de football : j’ajuste la lumière et la couleur de l’image de la caméra. Ces deux métiers sont des univers typiquement masculins. » « Je réalise également des courts-métrages. Pendant mes études, il s’agissait de films très politiques et un peu naïfs. Je pensais que je pouvais changer le monde. Aujourd’hui, je réalise des films à travers lesquels je cherche essentiellement à me comprendre. Sur Instagram, je poste des vidéos très directes qui reflètent mes émotions, dans lesquelles je chante et joue de la guitare, sans être vraiment très douée pour cet exercice. Vous trouvez ça audacieux ? Je ne pense pas, non. Mes émotions prennent tellement de place que je ne peux m’empêcher de les partager avec le plus grand nombre. » @camilatolaalvarez

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« SI JE SUIS ATTIRÉE PAR UN GARS, J'AI ENVIE DE LUI PIQUER SES FRINGUES » CAMILA TOLA ALVAREZ

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e ll e skechers

L'AMOUR À NOS PIEDS

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La créatrice belge Diane Von Furstenberg s’associe à la marque de baskets Skechers pour une collection féminine aux influences 90’s qui a tout pour nous plaire.

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skechers

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Diane von Furstenberg

DES BISOUS DE DIANE « C’est une collaboration qui m’a tout de suite séduite ! » nous confie Diane. La créatrice, très active, a toujours attaché une grande importance à l’idée d’accompagner les femmes en mouvement. « Tout d’abord, il s’agit de pièces accessibles, qui s’adressent à tout le monde. » La collection propose en effet trois paires de baskets, une paire de claquettes (qu’on ne manquera pas de porter avec une paire de chaussettes DVF) et une série de vêtements confortables (t-shirts, legging, brassières…) « Ça me tenait vraiment à coeur de proposer des pièces techniques qui peuvent également être portées toute la journée, car très esthétiques. Personnellement, je fais énormément de randonnée. » Mais pas besoin d’être une sportive pour se faire plaisir avec cette collection, généreuse en bisous. Le motif Endless Kisses est aussi emblématique que la wrap dress ! « C’est ma petite fille qui a choisi ce motif, il est très identifiant de la marque. Le legging avec les lèvres sur le côté est une de mes pièces préférées. C’est féminin, c’est ludique. Je voulais que toute la collaboration soit un clin d’oeil aux produits DVF ». Quand la mode de luxe rencontre l’activewear, le succès n’est plus à espérer. Tout ce que l’on souhaite, c’est être les premières à mettre cette collection à nos pieds !

« ÇA ME TENAIT VRAIMENT À COEUR DE PROPOSER DES PIÈCES TECHNIQUES QUI PEUVENT ÉGALEMENT ÊTRE PORTÉES TOUTE LA JOURNÉE »

Disponible sur skechers.be

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SKECHERS. WWW.SKECHERS.BE

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e ll e 20 ans Texte Elisabeth Clauss

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ANS DE BELGITUDE EN COUVERTURE, ET AU CŒUR Sur nos covers et au fil des pages, des stars montantes, des mannequins qui incarnent l’époque, des actrices, des esprits rebelles, et même un chanteur – il faut le souligner parce qu’il n’y a pas tant d’hommes qui ont décroché le rôle. Des personnalités fortes ont incarné les valeurs du magazine, ont prêté leur visage aux accroches de société. Pas toujours littéralement « belges », mais souvent, et de toute façon attachées à ce que ça représente d’assemblages d’expériences, de recul, de philosophie de vie et pour faire tenir toutes ces pages ensemble, de glamour sans solvant, juste un authentique engagement. Parfois des années après nous avoir consacré du temps pour une séance de shooting/interview, ils évoquent aujourd’hui et avec un peu de recul leurs souvenirs chauds de notre rencontre de papier glacé.

MARIE WIJNANTS, LUC PRAET

C’est sa raison d’être : accompagner et décoder les évolutions du monde avec la passion liée à l’histoire du titre, et le décalage irremplaçable d’un regard bELLEge.

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20 ans

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STROMAE & CORALIE BARBIER NOVEMBRE 2013 Stromae : « Je me souviens très bien de cette cover parce que c’était ma toute première pour un magazine féminin. Ça n’arrive pas souvent, je pense, de voir un homme en couverture du ELLE Belgique, donc ça reste évidemment un moment très particulier. » Coralie : « On avait créé une petite robe pour la mannequin, dans le même tissu en velours que Paul porte dans le clip de « Tous les mêmes ». J’ai gardé cette robe. Le shooting m’a beaucoup marquée, parce que l’album “Racine Carrée” venait de sortir, nous étions dans l’euphorie du lancement, et c’est aussi le moment où notre collaboration ensemble est devenue publique. L’interview que j’ai donnée au ELLE Belgique était l’une de mes toutes premières. Paul était très heureux de faire la couverture d’un magazine féminin, déjà parce que c’est rare et parce que pour lui, c’était l’une des premières covers liées à “Racine Carrée”. C’est aussi la première fois que nous montrions nos pièces pour Mosaert, collection qui n’était même pas encore sortie. Par rapport à la presse que nous faisions à cette époque-là, c’était un gros shooting. Nous étions très heureux de cette visibilité pour Mosaert, avec des pièces présentées dans un contexte mode. Cette couverture pour nous, c’est l’émotion des premières fois. »

ANGÈLE DÉCEMBRE 2021 -JANVIER 2022 « Même si j’adore le second degré et jouer avec mon image, je crois que plus jeune j’avais peur de ne pas être au bon endroit... Parce que quand on est une femme et qu’on est féminine, on est moins prise au sérieux. J’avais peur de ça. Après le succès du premier album, je me suis dit que c’était le moment d’affirmer la féminité telle que je la vois, qui n’est en rien liée au fait d’être vulnérable. En fait, il s’agit juste de s’affirmer tout court. »

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AXELLE RED FÉVRIER 2013 « Quand j’étais petite, pour savoir si un garçon était fait pour soi, on comparait les lettres qu’il y avait en commun dans nos prénoms. Or dans Axelle, il y a ELLE (rires) ! Cette couverture et le reportage dans le magazine avaient été réalisés dans le cadre de l’exposition qui m’était consacrée au Mode Museum d’Hasselt, avec 30 ans d’archives de ma collection de mode (belge principalement), qui est une autre forme de langage. C’était aussi le moment de la sortie de mon 8e album, “Rouge Ardent”. J’étais habillée sur la photo de mes propres vêtements, une robe Véronique Leroy et un chapeau Elvis Pompilio, notamment parce que depuis toujours, même si on me propose souvent de porter des marques françaises par exemple, je préfère CARLA BRUNI représenter nos talents belges. J’avais mis dans cette expérience avec ELLE DÉCEMBRE 2003 toutes les dimensions de ma personnalité, même s’il y a une dizaine d’années, revendiquer des facettes à la fois féministes et mode, ça n’allait pas forcément « Me retrouver dans une position de soi. J’aime la création, les vêtements, montrer parfois un côté frivole, ce qui peut sembler contradictoire avec des propos sociologiques, mais c’est imporde mannequin n’était plus trop tant pour moi d’être tout ça, et ça l’était de le montrer sur cette couverture. mon truc mais, avec Gilles Le reportage lié était aussi travaillé dans ce sens : si je figurais en couverture, Bensimon, je pourrais faire ça tous à l’intérieur du magazine, c’est une autre femme les jours. Il est non seulement un qui me représentait, et qui portait mes propres vêtements. Habiller quelqu’un comme moi, avec immense photographe mais l’une une perruque de la couleur de mes cheveux que des personnes que j’aime le plus j’avais d’ailleurs créée, c’était une introspection au monde. Nous sommes amis singulière, que je compare à une forme de transdepuis très longtemps, et quand mission, un exercice de style un peu surréaliste. » j’étais mannequin, il m’a toujours photographiée avec naturel et intimité. Avec lui, je me laisse totalement guider. Raison de plus

ELLE Belgique N°1

ALEX SALINAS, MARIA GIL, ROBIN LEMPIRE, DIRK ALEXANDER

si c’est pour le ELLE ! »

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20 ans

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LOUS & THE YAKUZA NOVEMBRE 2020

CLAIRE LAFFUT

« Je veux représenter une femme noire

DÉCEMBRE 2013

tout. Je suis l’antithèse de la meuf qu’on

ayant réussi seule, envers et contre

mettrait dans une pub sur l’entrepreneuriat

alors que je suis aujourd’hui à la tête de « Je suis en train d’écrire mon deuxième album, mais, à l’époque, j’étais encore étudiante, je ne savais même pas encore que je ferais trois entreprises. Quelle boîte de com’ de la musique. Je dessinais beaucoup, et la rédactrice en chef m’avait engagerait une femme noire pour jouer proposé de faire des portraits de Bruxellois créatifs, illustrés par mes le rôle d’un patron ? On va plutôt mettre soins. J’avais 19 ans, et je voulais absolument faire la couverture du encore et toujours un homme blanc avec magazine. Un portrait de moi a été réalisé pendant le shooting de groupe, mais elle n’était pas très convaincante, alors j’ai refait une une belle chemise et une cravate. C’est séance photo de mon côté. C’était un tour de force, mais j’étais très pour ça aussi que j’accepte de faire des déterminée. Avec une amie styliste, nous sommes parties à Lille pour campagnes de mode. Pour prouver aux rejoindre un autre ami photographe dans un vieux studio un peu inpetites filles que c’est possible. » solite. Et ça a marché ! Par la suite, j’ai eu beaucoup d’articles dans d’autres magazines, mais rarement dans des titres aussi prestigieux. Cette couverture dans mon book, je sais qu’elle a eu du poids. J’étais très fière d’avoir pu dessiner des fleurs sur la cover, parce que les illustrations graphiques sur une couverture de magazine, ça n’arrive pas souvent. Comme par ailleurs c’était le numéro des 10 ans, l’expérience était assez surréaliste pour moi. L’accroche surtout : “Claire Laffut, la Belge qui n’attendra pas 10 ans pour être une star.” C’était hallucinant, parce que je débutais et que je ne faisais pas encore grand-chose. C’est devenu une blague récurrente avec mon père, qui chaque année, tenait le décompte : “Il te reste cinq ans, quatre ans…” » magazine ELLE 59

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SELAH SUE FÉVRIER 2011 « Mon nom de scène vient de la chanson “Selah”, où Lauryn Hill

VIRGINIE EFIRA DÉCEMBRE 2016

parle de prière et de méditation.

« J’ai le souvenir assez joyeux de différentes rencontres avec des créateurs aux styles très différents. La possibilité, un peu comme quand on travaille avec un metteur en scène, d’essayer d’incarner un message en adéquation avec leur coupe depuis que j’ai 15 ans. monde. Il y avait du jeu dans cette séance photo ! Elle coïncidait avec la sortie N’ayant pas trop confiance en moi, d’un film qui a changé beaucoup de choses pour moi et qui m’a transformée aussi à plusieurs niveaux : “Victoria”, de Justine Triet. Des souvenirs des réj’ai inventé cette coiffure un peu actions suscitées par la cover ? Heureusement qu’autant d’années plus tard, je extravagante, pour m’affirmer, sans ne me rappelle plus les remarques ou commentaires qu’une couverture a pu doute. Et puis c’est resté, parce créer ! Mais quand je la revois, j’ai l’impression que j’étais très jeune ou que que c’est super facile à faire, trois j’ai beaucoup vieilli depuis ! Ça devait être une de mes premières couvertures où il y avait un soin particulier à l’image, à la lumière, aux vêtements. Un peu minutes montre en main ! » moins “à la bonne franquette” que ce que j’avais l’habitude de faire avant. C’est drôlement chouette de travailler avec des équipes belges parce que sans vouloir entrer dans le cliché, il y a toujours une décontraction, un humour, une non-prise au sérieux avec lesquels je me sens plus à l’aise. Même si je vis en France, je suis toujours en rapport avec la mode belge. En travaillant avec Saint Laurent, j’ai rencontré Anthony Vaccarello qui est un trésor national. Ce qu’il crée me semble un summum d’élégance et de perfection. Rien n’est jamais guindé, il mixe des dimensions super-sophistiquées et sauvages en même temps ! Il fait preuve en plus d’une humilité sidérante. Je suis super fière qu’il soit belge ! » Ma sœur a ajouté “Sue” pour que

LUC PREAT, NATHALIE GABAY, MICHAEL FERIRE, MARINE FERAIN, CHARLOTTE ABRAMOW, LALO GONZALEZ

ça sonne mieux (...) J’ai la même

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VIVIAN HOORN NOVEMBRE 2022 « J’ai été très honorée de faire la cover du ELLE Belgique. C’était ma première couverture internationale et je remercie Marie Guérin (rédactrice en chef ) d’avoir cru en mon histoire pour inspirer d’autres femmes. Avec la collaboration de Tiffany & Co et des créations florales de Thierry Boutemy, cette séance photo est une pure œuvre d’art menée par de vrais talents et des marques fortes. Je suis heureuse d’avoir pu en faire partie. Félicitations ELLE Belgique pour vos 20 ans de création ! »

GAËLLE GARCIA DIAZ NOVEMBRE 2021 « Je viens du monde du digital. C’est là que j’ai éclos. Mais j’ai commencé ma carrière en faisant des couvertures de magazines quand j’étais toute jeune. Des “spécial maillots” comme le P-Magazine, Ché Magazine, Playboy. On a beau vivre dans un monde complètement digitalisé, la presse YUMI LAMBERT papier a toujours une belle valeur JUIN 2013 ajoutée. La couverture du ELLE, c’était une vraie consécration. « Cette couverture a été Tout ce qui a gravité autour de ce projet était génial : l’équipe shootée par Charlotte m’a fait complètement confiance Abramow que j’ai rencontrée pour la direction artistique. J’ai au concours Elite Model. J’ai eu carte blanche et c’était invu ce petit bout de femme croyable. C’est une expérience que je n’oublierai jamais ! » qui n’avait que 16 ans à l’époque fendre la foule pour se diriger vers moi et me dire “tu es trop belle, il faut qu’on fasse des photos ensemble !” Quelques années plus tard, elle devenait photographe, moi mannequin et ses mots se réalisèrent. »

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e ll e guest editor Texte Elisabeth Clauss Photos Hicham Riad & Iris Rombouts

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Q U I E S -T U

BRANDON WEN ? Il est spontané, solaire, et ponctue chaque phrase d’un éclat de rire. À 29 ans, Brandon Wen est bien plus jeune que la prestigieuse école de mode dont il vient de prendre la tête. Nouveau directeur du département stylisme de l’Académie d’Anvers, il respire la créativité du sol de ses salles de cours au plafond de son vestiaire chamarré.

La séance photo qui raconte son univers a été programmée en pleine préparation des examens de janvier de ses étudiant·e·s. Un moment chargé en émotions pour le nouveau pédagogue, très investi dans le futur de ses élèves. Il a pris ses fonctions en septembre et, lui-même diplômé en 2019, aborde pour la première fois l’étape des jurys de l’autre côté du bureau. « Je suis à la fois très enthousiaste et très stressé pour celles et ceux qui sont un peu à la traîne, parce que je sens leur potentiel, et je crains qu’ils ne soient déçus. Je vais défendre leurs projets, tout en appuyant mon point de vue. » Les contextes d’harmonisation par l’équilibrisme, il connaît : le sort de l’une des institutions créatives les plus valorisées du pays, dont l’influence est nourrie du rayonnement de sa belgitude, repose désormais – notamment – sur un Californien aux racines espagnoles et chinoises, remarquablement polyglotte. Il ponctue ses phrases en anglais de « allez » du plus charmant flamand, •••

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parle néerlandais et français comme s’il avait grandi à deux rues de l’Académie, maîtrise parfaitement deux langues de plus. À l’image de l’école, très internationale, qui forme de nombreux·ses élèves venu·e·s du monde entier, et souvent d’Asie. Proche de la « famille Rick Owens », il était avant d’intégrer les bancs d’Anvers déjà riche d’un bachelier en design à Cornell, une université newyorkaise. « C’était intéressant, mais plutôt orienté vers la technologie et pas assez axé sur la créativité. » À ce propos, on lui demande ce qu’il pense avoir déjà transmis à ses élèves depuis la rentrée. Sa voix sourit : « Je ne sais pas ce que je leur ai appris, mais je sais ce que j’essaye de leur apprendre : à utiliser au mieux leurs outils, à garder leur self-confiance – la confiance, c’est la clef – et à développer leur éveil. Quand certain·e·s ont un processus un peu chaotique, je les aide à trouver en elles et eux ce qui fait le plus de sens, puis à mettre en œuvre tous leurs atouts. » Ce que lui a appris au cours de ces quelques mois dans son nouveau costume de responsable d’atelier ? « Comment livrer des critiques sans être cassant, mais constructif, à guider sans brimer l’enthousiasme. J’ai appris à exprimer ce en quoi je crois, à pousser les évolutions que je sens importantes. C’est délicat, parce que l’on travaille en équipe pédagogique et que parfois, ça demande de la souplesse. On arrive à un tournant dans les écoles de mode, où les étudiant·e·s veulent plus

«J'AIDE LES ÉTUDIANT·E·S À TROUVER EN ELLES ET EUX CE QUI FAIT LE PLUS DE SENS, PUIS À METTRE EN OEUVRE TOUS LEURS ATOUTS »

que jamais dialoguer, ils ont souvent eu un parcours avant, et parallèlement à ces attentes, je dois m’intégrer à un système que je n’ai pas créé. J’intègre toutes les dimensions de ma mission par l’expérience. »

Ses projets pour l’Académie d’Anvers

Brandon a préparé sa rentrée en coordination avec l’ensemble des enseignant·e·s : « Le début de l’année a été très productif, l’équipe est forte, tout le monde est à bord. Mais cette prise de fonction comporte aussi des dimensions complexes, au niveau des décisions à prendre pour l’Académie, des choix pédagogiques à faire, en sachant parfois que certains ne seront pas forcément les plus populaires. » Partagé entre excitation et responsabilités, il souhaite que « les étudiant·e·s se sentent libres de trouver leur identité créative. Je les pousse, et j’apprends à être critique même quand c’est inconfortable, parce que c’est pour un mieux ». Être directeur, c’est comme il s’y attendait ? Il rit – c’est son enthousiasme signature : « Je ne savais pas à quoi m’attendre ! J’avais bien compris qu’il y aurait du jonglage, ça ne m’a donc pas surpris. J’ai parfois été un peu bousculé par la gestion des attentes et des émotions. Je comprends mieux certaines décisions de Walter maintenant ! Je mesure réellement l’importance de préserver les conditions de travail, de poser des choix avec clarté, de maintenir la concentration. Ouvrir toutes les portes à tous les vents c’est une belle idée théorique, mais en pratique, pour approfondir, il faut parfois compartimenter. C’est un art, de rester très à l’écoute et de savoir s’organiser pour cibler les bonnes énergies et les caps à tenir. » Prenant la suite de Walter Van Beirendonck qui a dirigé l’école pendant 15 ans, vu l’inévitable pression liée à sa fonction, on se demande s’il a appelé son prédécesseur depuis septembre dernier, en quête de l’un ou l’autre conseil : « Non, pas vraiment. Je sens qu’il me laisse de l’espace, il me permet de me définir dans mon nouveau rôle. Moi-même, j’ai sans doute aussi besoin de faire mes propres expériences et mes erreurs. Je suis mon intuition et je discute avec les autres professeurs. Nous sommes tous très pris par nos missions, mais les enseignant·e·s me témoignent qu’ils perçoivent une bonne énergie, que les élèves sont super motivés. »

Sa voie(x) à lui

Parmi ses nombreux projets, il parvient tout de même à se ménager un peu de temps pour peindre et sculpter, pour explorer son propre univers. « Je me laisse cette première année pour décider ce que je montrerai par la suite. C’est pour ça que j’ai adoré le shooting avec ELLE : il m’a offert l’opportunité de remettre mes créations en situation. Il y a des travaux chez moi en ce ••• 64 ELLE magazine

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«L'IDÉE N'EST PAS FORCÉMENT DE LANCER UN NOUVEAU BALENCIAGA : UNE PLUS PETITE MARQUE PLEINE DE POTENTIEL, C'EST PARFAIT AUSSI »

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«J'AI SANS DOUTE AUSSI BESOIN DE FAIRE MES PROPRES EXPÉRIENCES ET MES ERREURS »

moment, mes sculptures sont aussi en pleine élaboration. À l’école et chez moi, c’est un moment de construction. » Son temps libre se faufile pendant les week-ends, « mais ça demande de la flexibilité parce que mes amis sont aussi très occupés ». Comment trouve-t-on sa place dans la très observée – et plébiscitée - École anversoise quand on a été construit d’influences aussi variées ? « J’essaie de mixer ce qu’il y a de meilleur dans cet héritage, et d’apporter des changements là où c’est possible. De créer un équilibre entre ce dont on a besoin de la part de l’Académie, ses piliers comme le dessin, et une dimension d’innovation. Même si on peut dessiner par ordinateur par exemple, c’est important de savoir aussi tenir un crayon. » Quelques jours après cet entretien, nous l’avons revu à Paris, à l’occasion du show automne/hiver 2023 de Walter Van Beirendonck, dont il suit toujours le travail avec admiration. Serein, même si le très attendu défilé de l’Académie d’Anvers en juin prochain, c’est quasi demain. Il assistait dans la foulée à celui de Rick Owens, son autre mentor, avant de prendre le premier train vendredi matin pour enseigner à la nouvelle génération de mode « belginternationale ».

Un nouveau chapitre, une autre impulsion

Les collections qui seront présentées à la fin de l’année sont encore en cours d’élaboration, et pour l’instant, selon les observations du jeune directeur, « les étudiant·e·s sont très excités par la perspective du défilé de l’école, moins qu’ils ne sont stressés, ce qui est un bon signe. À chaque étape, ils progressent ». Bien sûr, Brandon perçoit déjà celles et ceux qui ont le potentiel de percer : « Ce sont les plus motivé·e·s, avec un travail d’une très grande qualité, mais qui communiquent aussi beaucoup, qui collaborent en équipe, qui font des propositions fortes. C’est une promotion soudée, avec une bonne représentation de la diversité. Dans mon groupe, en troisième année, les étudiant·e·s viennent de partout dans le monde. » Il ajoute, et on sent qu’il le pense : « Ils sont géniaux, je les adore. » Lui-même, qui a fait défiler sa collection diplômante il y a seulement quatre ans, qu’attend-il de cet événement ? « Plus que tout, j’espère partager un moment de super-dynamisme, où s’exprimeront des opportunités pour le futur. L’idée n’est pas forcément de lancer un nouveau Balenciaga : une plus petite marque pleine de potentiel, c’est parfait aussi. Je souhaite qu’on ressorte tous du show avec une perspective directe vers l’avenir. » Un nouvel horizon de mode, sur une palette arc-en-ciel.

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DANIELLE LEVITT

Texte Eveline Janssens

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LA BANDE À BRANDON

Brandon Wen se démarque dans la foule. Mais cette foule, ses ami·e·s, sont des personnes spéciales et d’incroyables artistes. Nous avons feuilleté l’album de Brandon pour brosser le portrait de quatre monuments inspirants.

MICHÈLE LAMY

Faut-il vraiment présenter Michèle Lamy ? Créatrice de mode, égérie, mannequin, performeuse, conceptrice de meubles, artiste, musicienne… La liste est longue. L’amitié entre Michèle et Brandon est née lors du stage de celui-ci au siège parisien de Owenscorp, au Palais Bourbon. « J’ai repéré Brandon en 2019. Alors stagiaire, il coupait des mètres et des mètres de tulle. » À l’époque, elle travaille sur une performance avec Cecilia Bengolea à New York. Brandon devient l’un des danseurs principaux du spectacle « Before We Die » et collabore au stylisme des archives de Comme des Garçons. « Il est apparu comme une évidence que nous allions travailler régulièrement ensemble. »

« IL AMÈNE TOUT LE MONDE À LA DANSE »

Avec Michèle, les opportunités ne manquent pas. Après un parcours intéressant, elle est désormais la force motrice de Owenscorp aux côtés de son mari Rick Owens. Michèle étudie le droit et travaille comme avocate dans les années 60 et 70. En mai 68, elle monte aux barricades. À la fin des années 1970, elle abandonne la profession d’avocate. Elle travaille comme danseuse de cabaret avant de déménager à Los Angeles pour ouvrir deux boîtes de nuit et créer sa propre marque de mode. Rick Owens pose sa candidature et devient rapidement une valeur importante dans l’entreprise et dans la vie de Michèle. Ils s’installent à Paris et se marient en 2006. Michèle est une touche-à-tout, et c’est aussi cette polyvalence qu’elle admire chez Brandon. « Brandon peut tout faire : sculpter du bois, performer, créer. Il amène tout le monde à la danse. » Après un vernissage de David Zwirner, on lui demande dans un restaurant si elle peut nommer un grand artiste ? « Brandon, Brandylaa has it all. » Quid de l’avenir ? « Anvers est une ville qu’il a toujours chérie, d’autant plus avec sa nomination au poste de directeur artistique du département mode de l’Académie royale des Beaux-Arts. » ••• @lalamichmich

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BENJAMIN ABEL MEIRHAEGHE

Lors de notre arrivée, le metteur en scène et contre-ténor Benjamin Abel Meirhaeghe est en pleine répétition pour sa dernière production, « Ode to a Love Lost ». Au cours des prochaines années, le tout nouveau directeur artistique du Toneelhuis et Brandon partageront leurs expériences à la tête d’une importante maison culturelle. « Rendre possible l’impossible, c’est notre boulot. » Le duo s’est rencontré lors d’une exposition pour le Musée de la mode d’Anvers. Benjamin exécute une performance dans la dernière salle, le commissaire associe Benjamin à Brandon, qui lui confectionne une tenue. Ce look est à la base d’une amitié entre les deux hommes. Benjamin est immédiatement conquis : « Brandon est audacieux, dans tout ce qu’il est et fait. Il est tellement franc et radical dans ses réalisations. Dans la grisaille anversoise, ses couleurs explosent. Il estime que sa mission est d’égayer le monde, ce qui entre en totale contradiction avec mon travail, qui se produit dans les recoins sombres du théâtre. » Benjamin marque quant à lui ce théâtre de son empreinte. Il entend

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« BRANDON EST AUDACIEUX, DANS TOUT CE QU'IL FAIT »

remettre en question la manière dont le répertoire classique du ballet et de l’opéra s’inscrit dans le présent. Sans glorifier l’art ancien, il faut donner, en période de conservatisme, une nouvelle place à certaines valeurs. Plutôt que de monter un Casse-Noisette contemporain, il mélange les ressources et déplace des éléments. Juste avant la première de sa nouvelle pièce, c’est le chaos dans sa tête, ça peut encore partir dans tous les sens. « Je suis du genre à tout changer à la dernière minute. Les comédien·ne·s et l’équipe sont sur scène comme des gardien·ne·s de but, prêt·e·s à encaisser : que va-t-il faire maintenant ? Ça comporte des risques, car je peux rater le ballon, mais ça crée aussi une certaine excitation. » Pas étonnant, avec 8.000 tuyaux métalliques en guise de décor. Une histoire d’amour complexe et la rémanence de la douleur confèrent à « Ode to a Love Lost » tout son piment. Il est particulièrement conscient de la fugacité des choses. « Ce buzz autour de ma personne peut s’éteindre demain. Le public fréquente moins le théâtre, les gens optent aujourd’hui pour des choses plus sûres. » Benjamin espère une collaboration entre les deux maisons. « Brandon pourrait prendre en charge le stylisme d’une pièce. Encore faut-il que j’habille mes comédien·ne·s (rires). » (Dans « Madrigals », ils étaient nus sur scène, NDLR.) Son rêve ? « Un spectacle au pied d’un volcan en éruption. Mais dans ce cas, je devrai choisir de bons gardien·ne·s de but. »

« Ode to a Love Lost », en tournée jusqu’au 8 mars 2023 - benjamin-abelmeirhaeghe.com - toneelhuis.be -

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BLANCO BIANCO, 2022. OIL ON CANVAS, ARTIST FRAME WITH MESSING PLATE 180 X 145 CM, TIM VAN LAERE GALLERY

KATI HECK

L’artiste Kati Heck, héritière de l’expressionnisme allemand, vit en Belgique depuis 20 ans. Elle expose actuellement à Heimat, en Allemagne, au Kunstmuseum Schloss Derneburg de la Hall Art Foundation. Elle partage avec Brandon une fascination pour les mises en scène dramatiques, les coupes et les tissus. Kati Heck a étudié à l’Académie royale des Beaux-Arts. Dans son travail, elle utilise parfois des pièces issues de collections d’anciens camarades de classe. « Des matières spéciales, des coupes inhabituelles, des couleurs vives… Un vêtement peut complètement déterminer un tableau. Il peut contribuer à porter le contenu d’une œuvre. » Sa famille et ses amis sont les modèles de ses peintures surréalistes. Si elle repère une personne au look fascinant, elle lui demande de poser. Toujours avec respect, bien sûr. « Si je fais le portrait de quelqu’un en raison de son physique particulier, je le fais sérieusement. La beauté se trouve dans tout, y com-

pris dans les parties étranges ou difformes du corps. » En 2019, Brandon est le premier modèle qu’elle caste sans le voir au préalable. « Chris Gillis, une amie commune et une des professeur·e·s de l’Académie de la mode, ne tarissait pas d’éloges sur le travail et le physique de Brandon. J’ai voulu le rencontrer au plus vite. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Brandon est venu, il a apporté des pièces de sa collection et l’a conquise. « D’autres modèles portaient également certaines de ses créations, on a tout de suite accroché. » Ils se croisent principalement dans la vie nocturne anversoise, lors d’un vernissage ou chez des amis mutuels. « C’est une personne si particulière, une espèce de feu d’artifice, à la fois dans son apparence et dans son caractère. » Les œuvres de Kati Heck révèlent une forte interaction entre le modèle et la peintre. « En utilisant quelqu’un dans une peinture, on combine une partie de sa personnalité avec ses propres idées. Je suis convaincue que nous aurons ••• d’autres occasions de collaborer. » timvanlaeregallery.com - Expo « Kati Heck » Kunstmuseum Schloss Derneburg, Hall Art Foundation, jusqu’au 14 mai 2023 - hallartfoundation.org

« C'EST UNE ESPÈCE DE FEU D'ARTIFICE, DANS SON APPARENCE ET DANS SON CARACTÈRE » magazine ELLE 71

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« Always yes for Brandon ! », répond Baloji avec enthousiasme lorsqu’on lui demande s’il a un peu de temps à nous consacrer. Le rappeur/cinéaste/acteur/styliste/poète/auteur-compositeur est actuellement en pleine finition de la postproduction de son premier long-métrage, « Augure ». Dans le film, des marginaux luttent contre le système patriarcal qui les enfonce dans leur statut de laissés-pourcompte. La première en octobre coïncide avec la présentation de son livre et l’exposition éponyme au MoMu. Elke Hoste, professeure à l’Académie royale des Beaux-Arts, présente Brandon à Baloji. « Elle a un œil aiguisé pour la mode et m’avait parlé d’un étudiant spécial. » Cette rencontre a immédiatement débouché sur une collaboration : Baloji utilise quatre silhouettes de la collection éthique de Brandon dans son clip « Peau de Chagrin ». Le créateur a une approche unique de l’identité africaine, ce qui séduit immédiatement Baloji. « Il incarne lui-même différentes cultures : la pop cul-

« IL INCARNE LUI-MÊME DIFFÉRENTES CULTURES »

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ture américaine, la cérébrale belge, une pincée d’Asie… » Le duo fonctionne. L’année dernière, Baloji a organisé A/part pour Flanders DC. « Je voulais absolument travailler avec Brandon et j’ai intégré Café Costume. » Ils ont mis la marque au défi de sortir de sa zone de confort avec une collection plus inclusive, sans vouloir être tendance. Une réussite. Le processus est le plus important, pas le résultat. « Tell the story because it is important to you. Chaque projet se heurte à des problèmes, ce qui peut générer les plus belles idées. Travailler de façon axée sur les résultats ne laisse pas de place pour ça. » Le cloisonnement est une autre chose à laquelle il est allergique. « Je fais plein de trucs différents : réaliser des films et me produire sur scène, écrire des poèmes et jouer la comédie… Les gens ont parfois du mal avec ça. Mon travail me représente, il est organique et surtout pas rigide. » Le conseil de Baloji à Brandon ? Ne pas perdre son lien avec la création. « Reste concentré. Les plus grands talents ont une solide éthique de travail et s’intéressent aux personnes qui les entourent. Lesquelles ne leur disent pas constamment qu’ils sont formidables. » @baloji

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Imprevu

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IMPREVU, UN VENT RESPONSABLE BIENVENU La marque liégeoise étend ses ailes à l’international, tout en cultivant ses valeurs de production locale : des collections en séries limitées aux couleurs infinies, entièrement fabriquées en Italie et au Portugal, tissées de bon sens, pour une mode belge qui renouvelle ses influences.

Dès la saison prochaine, Imprevu confirmera son engagement authentique éthique avec toute une ligne de chemises et de robes en viscose certifiée écologique, qui rejoignent les jeans et les sweats en coton bio, et se marient avec les ensembles tailleurs nonchalants et sophistiquées en fil recyclé. Plutôt que de multiplier les modèles de collection, la créatrice Justine God propose quatre fois par saison des capsules séduisantes et faciles à mixer, pour jouer – et travailler - avec les codes d’une féminité sans clichés. Tandis que mars se profile, frais mais chaleureux avec du velours en lin et du coton écoresponsable, les pièces déclinées en coupes girly-masculines réinterprètent le chino qui se distingue sur plusieurs tableaux, vêtement de travail transposé à nos multiples réalités. Sous le crayon de Justine God le costume classique s’assouplit, il flirte avec la plage, tourne une nouvelle page. Les dos se dénudent à l’arrière de robes faussement sages à l’avant, sexy chic par la peau révélée dès les épaules. La marque harmonise les fibres naturelles, la viscose fantaisie, le velours au contact de pêche, des textures éloquentes et séduisantes. Même si on préfère toujours toucher un peu avant, sur le site comme en boutiques, la qualité impeccable est accessible à prix doux comme les lignes des T-shirts décolletés. Un équilibre inattendu, et en toute cohérence, Imprevu.

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC IMPREVU. IMPREVUBELGIUM.COM

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Texte Jolien Vanhoof

Jeune adolescente, Florentina Leitner s’imprègne de l’ambiance de la Fashion Week de Vienne. Très vite, c'est une évidence : c’est ça qu’elle veut faire plus tard. Bientôt, elle présentera un défilé à Paris pour la deuxième saison consécutive – le rêve ! – et partagera son univers rempli de couleurs, d’imprimés fleuris et de détails maximalistes. Même Lady est complètement Gaga de la créatrice autrichienne.

Entrer dans l’univers de Florentina Leitner s’apparente à une expérience kaléidoscopique, un régal pour les sens. Tout semble à la fois parfaitement en équilibre et pourtant légèrement déséquilibré. Et ça vaut aussi bien pour ses collections que pour les vidéos de campagne un peu étranges qu’elle réalise chaque saison avec son ami et scénographe Jens Burez. Imaginez : Twin Peaks meets Hitchcock meets Wes Anderson. La créatrice de 26 ans plaisante en disant qu’elle a failli étudier le cinéma, mais qu’elle a finalement choisi la mode. À l’âge de 14 ans, elle s’inscrit au Fashion Institute Hetzendorf, une école dont elle a entendu parler pour la première fois lors de la Fashion Week de Vienne. Un an avant d’obtenir son diplôme, elle passe ses examens d’entrée à l’Académie de la mode d’Anvers. « Ce qui m’a laissé suffisamment de temps pour trouver un appartement », souligne Florentina en riant. « Je me souviens de ma première fois à Anvers. Je suis descendue du train et j’ai vu des casinos défiler... ça m’a un peu refroidie. Mais ensuite j’ai découvert la beauté de la ville et rapidement fait la connaissance de personnes incroyables. » Parmi elles, il y avait Brandon Wen, avec qui Florentina a démarré en 2015. « Et maintenant, il dirige l’Académie, c’est dingue ! Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai pris un coup de vieux (rires). »

TOM CALLEMIN, CELIA CROFT, BENJAMIN MALLEK

LORISSANTE FLORENTINA

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« JE NE SUIS PAS PROGRAMMÉE POUR ABANDONNER »

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« CRÉER DES VÊTEMENTS À LA MODE ET CAPITALISER LÀ-DESSUS N'EST JAMAIS MON POINT DE DÉPART » L’audace paie toujours

« Jetez votre manteau sur le tas. » Après quelques messages échangés via Instagram, je rencontre Florentina dans l’effervescence de son studio de Berchem. La preuve qu’elle peut le faire est donc là, sous mes yeux. Des murs remplis de moodboards pour la prochaine collection hiver, des stagiaires derrière des machines à coudre ou des ciseaux à la main, des mètres de tissu sur le sol… Je m’assois et trouve tout juste une petite place sur la table pour déposer mon smartphone slash dictaphone, à côté de quelques paires de lunettes de soleil de sa collection été actuelle réalisée en collaboration avec Yuma Labs. Les Spikes pointus sont une variante du modèle qu’elle a eu l’opportunité de concevoir en exclusivité pour Komono lors de sa dernière année d’études. D’autres collaborations et récompenses ont rapidement suivi, comme le projet Dressed by Antwerp qui lui a permis d’habiller Lady Gaga d’un vertigineux manteau en fausse fourrure, et le prestigieux prix Christine Mathys, du nom de l’ancien bras droit de Dries Van Noten. « J’étais à peine diplômée et je savais que Dries cherchait du renfort. Je les ai donc contactés en leur disant : Salut, je viens de gagner votre prix et en plus je suis disponible pour travailler ! J’ai décroché un entretien – et le poste – dès le lendemain ! » Poste qu’elle a conservé pendant deux saisons, jusqu’à ce qu’elle soit prête à lancer son propre label, qui s’est d’emblée forgé une place dans la Fashion Week de New York. Elle doit, comme elle le dit elle-même, une grande partie de son succès immédiat à son caractère pragmatique. Lorsqu’elle remporte un peu plus tard

CELIA CROFT

Florentina avait beau être bien préparée en commençant ses études, la Nationalestraat n’était pas une sinécure. Avec une charge de travail élevée, des attentes tout aussi élevées et des critiques acerbes. « Heureusement, j’ai été éduquée dans la franchise. Ma mère n’y allait pas par quatre chemins : si mes dessins étaient médiocres, elle le disait sans détour. Elle m’a apporté le soutien le plus précieux, tout en estimant que je devais montrer que j’étais capable de suivre une formation en stylisme. Et je lui en suis très reconnaissante, car ça m’a poussée à redoubler d’efforts. Je voulais prouver à tout le monde que je pouvais le faire. Je ne suis pas programmée pour abandonner. »

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Variez les styles à l’infini grâce au système de bracelet interchangeable

du modèle Antarès et laissez libre court à votre inspiration pour exprimer votre personnalité avec élégance et distinction.


Florentina n’est pas du genre à se croiser les bras. À l’école de mode de Vienne, elle organisait souvent de petits shootings. Et à Anvers, c’est toujours elle qui prenait l’initiative de prendre des photos en coulisses ou de pitcher une idée d’article aux magazines. Elle aime avoir une longueur d’avance et s’entoure de personnes avec qui elle est totalement en phase. Comme l’agence londonienne Limited PR, avec qui elle

collabore depuis sa troisième année à l’Académie. Et son styliste attitré Adrien Gras, « un homme qui déborde d’idées et réfléchit en permanence ». Ils sont les seuls dont elles acceptent les critiques. « Parce qu’ils abordent mon travail avec curiosité et respect. Peu m’importe si un illustre inconnu m’insulte sur les réseaux sociaux. J’ai une fois accordé une interview à une station de radio locale en Autriche et j’ai ensuite lu sur Facebook : “Si vous portez ces vêtements en rue, on va vous en vouloir, c’est sûr.” Je ne peux pas prendre ce genre de publications au sérieux. Tellement de gens ne comprennent rien à la mode. »

Est-ce que Bella Hadid porterait ça ?

Qui se balade en rue dans une tenue Florentina Leitner ? Lady Gaga donc. Kylie Jenner et la chanteuse suédoise Zara Larsson sont également des fans autoproclamées de ses catsuits ludiques. Pour une créatrice émergente, il n’y a pas de meilleure visibilité, mais ce n’est pas la préoccupation première de Florentina. « Je ne crée pas en me demandant : est-ce que Bella Hadid porterait ça ? Elle peut le porter bien sûr, avec plaisir. Mais créer des vêtements à la mode et capitaliser là-dessus n’est jamais mon point de départ. En moins de temps qu’il n’en faut pour s’en rendre compte, on s’enferme dans une certaine recette du succès et on perd progressivement son identité créative. Je préfère créer pour moi-même, à l’instinct. Et j’ai aussi des fans qui achètent une nouvelle pièce chaque saison parce qu’ils me trouvent sympathique et veulent faire partie de mon monde, précisément parce qu’il est très personnel. »

« IL FAUT SAISIR LES OPPORTUNITÉS ET NE PAS ATTENDRE QU'ELLES TOMBENT DU CIEL »

ANTON FAYLE, CELIA CROFT

le Belgian Fashion Award du Emerging Talent of the Year, elle rassemble son courage et s’adresse à Serge Carreira de la Fédération de la haute couture et de la mode. À peine 24 heures plus tard, il est dans son studio et ensemble ils préparent sa première Fashion Week de Paris. « L’audace paie toujours », estimet-elle. « Il faut saisir les opportunités et ne pas attendre qu’elles tombent du ciel. Sinon on risque d’attendre indéfiniment. »

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« MES CAPACITÉS ONT DES LIMITES ET JE NE PEUX PAS TOUT FAIRE TOUTE SEULE, JE M'EN RENDS COMPTE »

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Work hard, play hard

Comment voit-elle l’avenir ? Son travail la stimule-t-elle suffisamment ? Ou espère-t-elle qu’une grande maison de couture vienne la chercher un jour ? « J’ai toujours voulu créer pour Prada, surtout maintenant que Raf y est. Mais pour l’instant, je veux me concentrer sur mes propres collections. Si un jour ma marque tourne toute seule, j’aurai peut-être le temps d’être directrice artistique ailleurs (rires). La combinaison des deux s’avère difficile, je pense. Raf a également abandonné son label. J’aimerais continuer à investir dans des collaborations passionnantes. Adidas x Florentina Leitner, ce serait cool ! » florentinaleitner.com

CELIA CROFT, TOM CALLEMIN

Le monde de Florentina Leitner est fait de formes étonnantes, d’imprimés psychédéliques, de détails originaux et de fleurs. Des tonnes de fleurs, à la fois imprimées et en 3D. Pas étonnant quand on s’appelle Florentina… Pour sa collection SS23 « oh, dear », elle s’est inspirée de la superbe nature qui entoure son village natal Mödling. Elle transforme des filles en cerfs sauvages, menacés d’extinction, recouverts de pâquerettes, de tee-shirts à strass et de robes de soirée délicates. L’Autrichienne renoue régulièrement avec ses racines, notamment pour le shooting de la collection. « Il a beaucoup changé, il y a beaucoup plus de maisons que dans mes souvenirs. C’est dommage, mais je m’y sens toujours chez moi. » La grande sœur de Florentina, de six ans son aînée, a également été une source constante d’inspiration pendant son enfance. « Elle avait une garde-robe incroyable avec des pièces d’archives rares, comme une paire de collants Pucci. Aucune idée d’où elle l’avait dénichée. Rien n’allait vraiment ensemble, mais le résultat était étonnant. Elle a été ma toute première icône de style. »

Le label Florentina Leitner pourrait être comparé à un one-woman show. La styliste crée, recherche constamment des tissus deadstock et durables, publie sur les réseaux sociaux et s’occupe de la vente, avec des magasins physiques en Autriche, en Italie, à Londres, à Budapest et à Ibiza. Même si elle admet que ce dernier volet n’est pas son fort. « Un assistant qui m’aiderait au niveau de la vente et de l’aspect financier serait un must, mais j’ai du mal à trouver quelqu’un en qui j’ai totale confiance. Vous savez, j’essaie de prendre progressivement du recul. Mes capacités ont des limites et je ne peux pas tout faire seule, je m’en rends compte. Je ne crois pas au travail jusqu’à l’épuisement. Personne n’en ressort gagnant. » Que fait-elle quand elle n’est pas dans son studio ? « Je voyage, je flâne dans les villes… Et l’année dernière j’ai découvert le wave surf au Portugal. Génial ! Mon seul objectif à ce moment-là, c’est de rester sur la planche. Surfer sur les vagues sans tomber dans l’eau. Pas de smartphone dans les parages, comme si le reste du monde n’existait pas pendant quelques heures. »

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LE BAISER DANS L’ART “Le Baiser” Gustav Klimt 1907 - 1908 Peinture à l’huile, Feuille d’or 180 x 180 cm

La Saint-Valentin est derrière nous et avec elle, les fraises au chocolat, les déclarations d’amour, mais aussi ma partie préférée : les baisers. Cet acte si intime, si fort qu’il donne parfois des frissons, même quand on ne fait que regarder. Le baiser est une des représentations que je préfère le plus dans le monde de l’art. De Henri de Toulouse-Lautrec à Edward Munch et Bracusi, sans oublier Magritte, Roy Liechtenstein et Orlan, le baiser permet à l’artiste de nous donner sa vision du romantisme. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, d’une vision de l’amour selon les termes régis par le temps qui passe et la société dans laquelle l’artiste évolue. Prenons l’oeuvre la plus emblématique, mais surtout la plus belle selon moi : « Le Baiser » de Gustav Klimt. Lors de la création de cette oeuvre (entre 1908 et 1909), l’artiste était en proie au doute et à la solitude. En effet, au même moment, il décidait de quitter le mouvement de la Sécession viennoise qu’il a d’ailleurs fondé en 1897. « Le Baiser » représente deux amants qui s’embrassent sur la joue. Le couple est enlacé avec l’homme debout, la femme à genoux et qui nous regarde. On peut sentir l’amour que l’homme ressent pour cette femme, qu’il enveloppe tendrement de sa robe d’or à carreaux noirs. La volupté et le bonheur se ressentent sur les traits de la femme qui a les yeux fermés et le sourire aux lèvres. L’ensemble de la composition à l’huile est parsemé d’or, donnant à l’oeuvre ce sentiment d‘éternité et de lumière. Interprété comme une représentation symbolique de l’exact moment où Apollon embrasse la nymphe Daphné, « Le Baiser » est aussi lu comme un moment intime partagé entre Gustave Klimt et sa femme adorée. La preuve que les sentiments amoureux peuvent être représentés de façon simple et élégante. Considéré comme une oeuvre de grande importance, « Le Baiser » est une représentation parfaite du mouvement Art nouveau. Son décor de parterre de fleurs et son halo d’or lumineux éblouissent le spectateur qui ne peut que contempler l’oeuvre. Tel un moment hors du temps, il nous est impossible de donner une période ou un lien précis à cet acte, ce qui nous permet de nous imaginer à la place du couple. Ils peuvent être vous et moi. On dit que l’acte d’embrasser permet de stimuler le plaisir et le désir entre deux personnes. Mais surtout, il nous envoie la dose d’ocytocine, cette hormone de l’amour qui donne cette sensation de bonheur et de légèreté. Alors, si vous passez dans la magnifique ville de Vienne, rendez-vous au palais du Belvédère, posez-vous devant cette oeuvre et ressentez cet amour.

PRESSE

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

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Mensonge de Florian Zeller

Hélène Theunissen, Patrick Ridremont, Alexis Goslain et Cécile Florin Mise en scène : Rosalia Cuevas Décor : Noémie Vanheste Costumes : Fabienne Miessen Lumières : Laurent Comiant

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Du 8 mars au 2 avril 2023 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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e ll e reportage Texte Ringo Gomez-Jorge Photos Justin Paquay

L’ÉLÉGANCE TRANSGÉNÉRATIONNELLE

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Natan fête son quarantième anniversaire sans flonflon ni trompette. Au programme ? Rajeunissement et renouveau. La beauté classique de la maison est-elle intemporelle ou un nouvel élan est-il nécessaire ? En 2023, une jeune équipe se mettra, en collaboration avec Christophe Coppens, en quête de réponses.

ruxelles, au numéro 158 de l’avenue Louise. Alors qu’un vent froid souffle à l’extérieur, le premier étage de l’imposant siège de la maison Natan est en émoi. Je suis assis à une table ronde, au beau milieu de tringles présentant la nouvelle collection hiver et des allées et venues d’une jeune équipe. « La semaine prochaine, nous avons le défilé haute couture à Paris et, en parallèle, le lancement du prêt-à-porter », entend-on en bruit de fond. Tout le monde est sur le pont.

Inutile de présenter la maison Natan, comme le prouve une vaste enquête menée en 2020 par « Knack Weekend » et les magazines féminins de Roularta. Pour les consommateurs·trices belges, lefournisseur breveté de la Cour qui propose d’élégants vêtements féminins est la marque de mode belge la plus identifiable. Le fondateur Edouard Vermeulen (65 ans) est lui-même, selon l’étude, le quatrième couturier belge le plus connu, dans le sillage de Dries Van Noten. Aujourd’hui, la marque célèbre ses 40 ans, un anniversaire prestigieux. Mais au lieu de simplement organiser une fête, Edouard Vermeulen a invité Christophe Coppens (53 ans) à bousculer les codes pendant un an. Lequel a quitté le monde de la mode il y a plus de dix ans. Aujourd’hui, il monte dans le train en marche, et c’est déjà une nouvelle en soi.

look plus casual qu’il y a 40 ans. Mais elle demeure le cœur de cible de notre clientèle. Ne vous attendez donc pas à un revirement radical. Je souhaite juste que Natan évolue. » Une évolution donc, pas une révolution. Natan se caractérise au fil des décennies par sa constance. Et par son amour du vêtement. Natan, c’est Natan. Alors que le chiffre d’affaires d’une kyrielle de maisons est surtout généré par la vente d’accessoires, Natan s’en tient principa-

Edouard Vermeulen

Expérimentations

Edouard Vermeulen himself me rejoint à la petite table ronde. « Cette année, je souhaite procéder à des expérimentations dans le but de découvrir ce que Natan pourrait être dans les dix prochaines années. Inviter Christophe était une évidence. Nous nous connaissons depuis longtemps, il a travaillé pour Natan. Non seulement il connaît la maison, mais il a aussi bâti une carrière internationale en tant que créateur de mode et artiste. Pour moi, c’était lui ou personne. » Une attention accrue pour l’étranger et surtout un léger rajeunissement, tels sont les objectifs d’Edouard Vermeulen. « L’état d’esprit de la femme de 45 ans est différent aujourd’hui. Elle privilégie un magazine ELLE 85

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e ll e reportage en toute honnêteté. « Je n’ai pas cette prétention. J’entends surtout examiner ce que représente Natan aujourd’hui et travailler sur cette base. On peut comparer cette démarche à la mise en scène d’un opéra, ou comment collaborer avec de nombreux talents et faire ressortir le meilleur de chacun d’entre eux. Parlons donc désormais de Natan : l’opéra. (rires) » lement à l’habillement. « Aujourd’hui, les boutiques de nombreuses marques consacrent seulement 10 % environ de leur surface aux vêtements », explique Edouard Vermeulen. « Le reste est occupé par les accessoires. Les vêtements sont considérés comme une accrocheregard plutôt que comme l’élément essentiel. Faut-il évoluer dans ce sens ? C’est pour répondre à ce genre de questions que nous avons embauché Christophe. »

Allegro ma non troppo

Étant donné que Christophe compte plusieurs opéras à son actif, la comparaison n’a rien de saugrenu. Cependant, ce sera un opéra d’un autre genre, car Christophe entend jouer les trouble-fêtes. Ce projet peut être comparé à ce qu’il a récemment réalisé au Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA) qui a rouvert l’automne dernier. Il y a conçu un parcours pour les jeunes enfants composé de statues à câliner ou à grimper, accrochées au mur ou posées à même le sol. Chez Natan, il veillera à transgresser de la même façon. « La plupart des gens ne connaissent de Natan que son lien avec la famille royale », explique-t-il. « Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’Edouard Vermeulen conçoit des créations très modernistes : simplicité, discrétion et précision donnent le ton. Je veux mettre l’accent là-dessus par le biais de la perturbation. » Christophe est du genre tapageur et maximaliste. Le clash s’annonce fascinant.

Quand Christophe Coppens prend place en face de moi, je lui demande de quoi la maison Natan a besoin pour devenir une marque pérenne. « Je ne peux pas et ne veux pas me prononcer », répond-il

Christophe Coppens

« J'ENTENDS EXAMINER CE QUE REPRÉSENTE NATAN AUJOURD'HUI ET TRAVAILLER SUR CETTE BASE » CHRISTOPHE COPPENS

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« IL S'AGIT DE MIEUX REFLÉTER NOTRE ADN » MARIE CHARLOTTE

Marie Charlotte

Telle grand-mère, telle petite-fille

« On pense souvent que Natan conçoit des vêtements pour les nantis alors que la maison vend du prêt-à-porter à prix compétitif en plus de la haute couture », ajoute Christophe. Pour lui, l’innovation réside dans cette donnée : faire en sorte que Natan touche toutes les personnes qu’elle peut toucher. Non seulement les plus de 40 ans, mais aussi les trentenaires, voire les personnes dans la vingtaine. La jeune équipe, dont la moyenne d’âge est de 35 ans, y contribuera : les trentenaires sont importants parce qu’ils font le lien entre la jeunesse et la clientèle existante de Natan. Beaucoup de trentenaires ont été embauchés ces dernières années. Marie Charlotte (36 ans) est l’une de ces nouvelles recrues. Elle travaille comme consultante en image depuis près de deux ans et se concentre sur la manière dont l’histoire de Natan est diffusée. Marie n’est pas une inconnue au sein de la maison. Nièce d’Edouard Vermeulen, elle a déjà travaillé pour le couturier. Elle a ensuite déménagé à Londres pour bosser pour la Condé Nast Foundation, Tank Magazine, NET-A-PORTER et Selfridges. « Je suis de retour au bercail », dit-elle en

riant. Marie a développé une vision internationale, mais elle connaît aussi très bien la maison Natan. Sa conclusion rejoint les propos de Christophe Coppens. « J’associe Natan aux vêtements que ma mère, ma grand-mère et moi-même portons. En réalité, je porte aussi les habits de ma grand-mère sans que personne ne me qualifie de vieux jeu. Natan est une marque intemporelle, qui peut être appréciée par les jeunes et les moins jeunes. » Pour Marie, c’est clair : les vêtements de Natan sont parfaitement contemporains, mais il y a du pain sur la planche en matière d’image. « Parfois, les gens s’étonnent de voir que Natan

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e ll e reportage « JE VEUX ACQUÉRIR LES CONNAISSANCES NÉCESSAIRES POUR CRÉER ICI UN STYLE FÉMININ CLASSIQUE » MILENA AVETISYAN

propose aussi des vêtements décontractés. » Beaucoup pensent encore que nous ne créons des vêtements que pour des occasions spéciales. Mais un pantalon large n’est pas vraiment destiné à une quadra qui se rend à un mariage, n’est-ce pas ? Il s’agit de mieux refléter notre ADN. » En résumé, il s’agit de rester soi-même tout en veillant à toucher tout le monde, y compris les jeunes. Les marques fidèles à elles-mêmes sont intéressantes, celles qui changent d’identité de manière schizophrène apparaissent plutôt creuses. Parmi les jeunes dans la vingtaine, il y a aussi des amateurs·trices d’une expression des formes plus classique. La preuve avec Milena Avetisyan (22 ans), la dernière recrue de Natan au sein de l’atelier de couture. L’étudiante en stylisme de la Haute École Francisco Ferrer à Bruxelles y effectue un stage pour la seconde fois. « Mon style vestimentaire est plutôt classique et dégage une certaine sérénité », souligne-t-elle. « Natan correspond tout simplement à

Milena Avetisyan

mon caractère. En outre, son savoir-faire me plaît. Combien de marques possèdent encore un atelier de couture aussi vaste sur place ? Je veux acquérir les connaissances nécessaires pour créer ici un style féminin classique. »

Eleganza anno 2023

Parfois, le monde de la mode se focalise sur les jeunes qui se pavanent sur les réseaux sociaux à coups de sneakers Balenciaga et d’accessoires Louis Vuitton clinquants. « L’élégance n’est pas une question d’âge », souligne Milena. « Je présume que l’innovation qui sera mise en œuvre n’affectera donc pas l’ADN de la marque. Pour moi, Natan n’a pas besoin de changer. Les bonnes marques, comme Dior, conservent leur nature. Et il y aura toujours de la place pour ce genre de pièces. » Être fidèle à ses propres valeurs, tout en les véhiculant mieux auprès de la cliente, tel semble être le message. Pourtant, à la fin de ma conversation avec Edouard Vermeulen, je ne peux m’empêcher de lui demander, sur un ton un peu taquin, comment il réagirait si Christophe suggérait soudainement de développer des sneakers, l’article par excellence décrié par le couturier dans presque toutes ses interviews. Mais aussi une véritable vache à lait de la mode. Il me répond avec une certaine irritation dans la voix : « Je lui dirais : mais fais donc ! » Avant de me lancer un regard de réprobation comme pour indiquer : mais veillons à ce que ça n’arrive pas, s’il vous plaît. Vermeulen restera toujours Vermeulen. natan.be

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e ll e reportage Texte Juliette Maes

STREAM’HER F É M I N I S E L E PAY S A G E D U S T R E A M I N G FRANCOPHONE

Le streaming, c’est la diffusion en direct de contenu vidéo. Initialement associée aux jeux vidéo, la pratique s’est progressivement ouverte à d’autres disciplines comme la musique, l’art ou la cuisine. Le hic ? Les leaders restent majoritairement masculins. On compte ainsi seulement trois femmes dans le top 100 des streamers·euses dans le monde et la présence des femmes sur Twitch – la plateforme de streaming la plus fréquentée – est encore très minoritaire. Inspirées par l’association Les Internettes, (collectif qui réunit, valorise et encourage les créatrices de vidéos sur le web, notamment sur YouTube), Chloé et Ilaria créent Stream’Her : une communauté similaire, active dans le monde du streaming. Une initiative aujourd’hui présente dans toute la francophonie, avec pour objectif de l’étendre aux créatrices de contenu néerlandophones et anglophones.

GEORGE DAGERO / UNSPLASH, JULIETTE MAES

Le digital est un milieu qui favorise encore largement le genre masculin et le streaming n’est pas épargné par ce phénomène. Deux entrepreneuses belges sont pourtant déterminées à prouver que les femmes ont toute leur place sur ces plateformes.

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e ll e reportage

Sur tous les réseaux, Stream’Her entend servir de tremplin pour les streameuses en devenir. Au programme : tournois de jeux vidéo, événements caritatifs, mises en avant hebdomadaires de créatrices, ainsi qu’un serveur Discord, un logiciel de messagerie instantanée utilisé en masse par les gamers et gameuses. Le chat y accueille plus d’un millier de streameuses qui s’entraident au quotidien. « Il s’agit d’un lieu où elles peuvent poser leurs questions techniques ou juridiques », développe Chloé, « le cyberharcèlement est courant dans ce milieu, donc on en parle et on trouve des solutions ensemble. » L’une d’entre elles se présente sous la forme d’Allo Modo, un canal spécifique de leur serveur Discord, sur lequel des streameuses peuvent demander l’aide d’autres utilisatrices. Dans le cas d’un stream qui touche un sujet sensible et prône au cyberharcèlement, certaines streameuses joueront ainsi le rôle de modératrices sur le direct d’une autre et s’assureront de supprimer tout commentaire haineux.

Des formations à la création de contenu vidéo

Pour lancer leur projet, Chloé et Ilaria ont participé en 2022 à l’incubateur We Are Founders pendant neuf mois. Celui-ci accompagne les personnes dans le développement de leur projet entrepreneurial. À travers un programme sérieux, elles ont pu s’investir à temps plein dans Stream’Her et acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’une entreprise. En plus de l’accompagnement personnalisé et de l’expertise d’entrepreneurs mentors, la formation donne un accès illimité aux bâtiments de BeCentral. Les futurs « founders » ont ainsi pu profiter de l’écosystème digital du campus numérique et créer des liens solides avec d’autres acteurs du monde de la Tech. À terme, la volonté des deux streameuses est de démocratiser le streaming, notamment grâce à des événements et formations. Au début de l’année dernière, Stream’Her a donc lancé une première formation en collaboration avec la Ville de Bruxelles et GIRLEEK, une plateforme d’acquisition de compétences CHLOÉ numériques dédiée aux femmes. Durant quelques semaines, elles ont accompagné 40 participants et participantes dans le développement de leur présence sur les réseaux sociaux. Il s’agissait d’un accompagnement complet et individuel pour apprendre à réaliser une vidéo qualitative, de l’idée jusqu’au partage sur les réseaux sociaux. Elles ont ensuite décliné cette formation en cinq webinars et trois Masterclass pour rendre leurs connaissances accessibles à un plus grand public.

Dans le futur, Chloé et Ilaria aimeraient continuer à mettre en place d’autres formations, concentrées sur le streaming en particulier. « On a vu qu’il y avait une demande de ce type de formations, qui est vraiment notre domaine d’expertise », explique Chloé, « on cherche donc du financement pour pouvoir les proposer. »

GEORGE DAGERO / UNSPLASH

« IL S'AGIT D'UN LIEU OÙ LES FEMMES PEUVENT POSER LEURS QUESTIONS TECHNIQUES OU JURIDIQUES »

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hub.brussels

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LA PREMIÈRE BRUSSELS HOUSE OUVRE LES PORTES DE NOTRE CAPITALE… À MILAN Fruit de la collaboration entre hub.brussels et visit.brussels, la Brussels House à Milan – inaugurée le 2 février dernier - a pour ambition de promouvoir Bruxelles, son art de vivre et le savoir-faire de ses entrepreneur·e·s au-delà de nos frontières.

Pourquoi Milan ? Car c’est le lieu de référence pour la mode, le design, l’architecture et la gastronomie. Véritable Place To Be, la Brussels House donne aux créateurs et créatrices bruxellois.es l’occasion de se montrer à une audience internationale. « Nous voulons que cette enclave bruxelloise en Italie serve de réelle rampe de lancement à l’international pour nos entreprises culturelles et créatives, en un minimum de démarches et de prise de risque. », indique Isabelle Grippa, CEO de hub.brussels.

EN PRATIQUE La Brussels House occupe une centaine de mètres carrés au rez-de-chaussée d’un immeuble de Porta Nueva, quartier du nord-ouest bien connu des Milanais·es et des touristes. Face à la Brussels House, l’un des points d’attrait majeur de la ville : le Bosco Verticale de Stefano Boeri, un gratte-ciel éco-durable recouvert de plus de 20.000 arbres. Aujourd’hui, la Brussels House fait la part belle à une cinquantaine de créateurs·trices bruxellois·es, à commencer par son aménagement conçu par l’atelier oPLA et réalisé par MCB Atelier. On y retrouve notamment les créations de Conni Kaminiski, François Tusseki, Virage, Bestellte Beute, Niyona, Norm Shoes, Saskia Shutt, Virginie Château, Roseline d’Oreye, Machao Design, The Good Beer Spa, Indigène, Odyskin, La Beer Époque, Terre de Rêves, Frédérique Ficheroulle, …

EN ÊTRE ? Vous créez à Bruxelles ? Vous souhaitez vous développer en Italie ? Il suffit de vous manifester auprès de hub.brussels pour trouver votre place dans le showroom de la Brussels House à Milan. « Be welcome. Be youself. Be a Brusseler ». Frédérique Ficheroulle

Terre de Rêves Niyona

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC HUB.BRUSSELS. WWW.HUB.BRUSSELS

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e ll e reportage

FAUT-IL EMBRASSER LE GOBELIN QUI SOMMEILLE EN NOUS ? « Goblin mode » vient d’être élu mot de l’année par le très sérieux dictionnaire d’Oxford. Vous n’en aviez jamais entendu parler auparavant ? Normal, l’expression est d’origine anglo-saxonne. Chez nous, elle peut se traduire par « mode gobelin » ou « mode lutin ». Mais qu’est-ce qu’elle signifie ?

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L

reportage

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Texte Camille Vernin

e terme, popularisé durant la pandémie, se réfère à un style de vie nonchalant, à base de training taché, de chaussettes dépareillées, de paquet de chips renversé à l’envers sur le canapé… Bref, un gros rejet des règles sociales de base. C’est la flemme incarnée sur fond de lassitude généralisée. Le personnage du gobelin mal lavé et enfermé dans sa tanière devient la mascotte parfaite pour symboliser le zeitgeist. Grande stratégie d’évitement ? Fatigue existentielle post-pandémie ? Ou ras-le-bol généralisé ? Un peu des trois sans doute. Comment le mot « gobelin » s’est-il retrouvé dans l’un des plus prestigieux dictionnaires du monde ? Pire, comment sommes-nous arrivés à ériger ce mode de vie au rang de grand adage de 2022 ? L’année dernière, les lexicographes avaient élu « vax » comme mot de l’année. Pas besoin d’explication. Cette année, la première place se disputait avec les mots « métavers » et « #IStandWith ». Mais c’est finalement le fameux mode gobelin qu’il faudra activer cette année.

« ON OBSERVE AUJOURD’HUI QUE LES JEUNES SOCIALISENT À L’EXTÉRIEUR EN MOYENNE UN TIERS DE TEMPS EN MOINS QUE LES GÉNÉRATIONS PRÉCÉDENTES »

UNSPLASH / C SHII

La flemme incarnée…

« Depuis une trentaine d’années, on est entré dans une société que j’appelle “la civilisation du cocon”, en quête de confort, de bien-être et d’entre soi », explique le sociologue et auteur Vincent Cocquebert. Mot de l’année 2022 peut-être, mais ce mouvement ne date donc pas d’hier. On en observe déjà les prémisses dans les années 80 au sein des classes populaires. C’est le début du rêve du petit pavillon de banlieue, celui du marché du jardinage et de la déco d’intérieur. Dans les années 90, c’est le grand règne du « cocooning ». Mais cet art domestique va réellement connaître son apogée avec la révolution numérique. Pourquoi aller au ciné quand on a Netflix, au resto quand on a Uber Eats et pourquoi se voir en vrai quand on peut communiquer par mèmes sur Instagram ? « On observe aujourd’hui que les jeunes socialisent à l’extérieur en moyenne un tiers de temps en moins que les générations précédentes », ajoute-t-il.

… ou révolte depuis son canapé ?

Sommes-nous devenus de gros fainéants repliés sur nous-mêmes ? Peutêtre, mais la question est sans doute un peu plus complexe que ça. D’abord parce que l’accumulation de catastrophes a rendu le monde de moins en moins désirable. « Il y a aussi une crise suite aux promesses de la modernité. On nous avait prédit que le progrès serait pour demain, et que demain serait mieux », témoigne le sociologue. « Le “mode gobelin” permet de s’emparer d’une chose dépréciative pour le détourner de façon ironique. Cette nouvelle

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e ll e reportage

philosophie de vie du “on fait venir le monde à nous, et on arrête de conquérir le monde” peut être perçue – en forçant un peu le trait – comme le mouvement punk numérique de celles et ceux qui disent “non” à la société de la vitesse, de l’accélération et de la performance. » Même s’il y a quelque chose d’étrangement satisfaisant dans le fait de rôtir dans son canapé, les cheveux gras et le même pyjama pendant trois jours, tout en slurpant des nouilles tièdes devant « Magic Mike », il faut bien admettre que se laisser anesthésier aux séries entre quatre murs, loin des autres façon hikikomoris, a de quoi poser question. Et si le gobelin mode était en fait l’expression d’une santé mentale vacillante ?

Se foutre la paix

étape : se rappeler qu’il faut faire une pause, et s’autoriser le rien », postulet-elle. « Mais cet équilibre s’acquiert par la répétition de petits moments de break, plutôt qu’une fuite à l’étranger durant deux mois. » Bref, se foutre un peu la paix au quotidien ne doit pas forcément passer par un « gobelin mode » hardcore. « C’est authentique, rafraîchissant et profondément cathartique », s’extasie pourtant une journaliste britannique. C’est comme si nous avions toujours rêvé de nous transformer en troll tout à coup, à condition que notre enveloppe de monstre reste chez nous. En mode gobelin, nous pouvons enfin laisser s’exprimer le « moi sauvage », négligé, bizarre et triomphalement invisible aux yeux des autres. Mais faisons-le lors d’instants fugaces, évitons de prendre le pli. Si la mode est à la polarisation et aux antagonistes, inutile de tomber dans le tout ou rien. Embrasser pleinement le mode gobelin, c’est aussi prendre le risque de s’installer dans la facilité, quitte à tomber parfois dans une forme d’autovictimisation.

« ARRÊTONS D’INTÉGRER LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION DANS TOUS LES CHAMPS DE NOTRE EXISTENCE, ET ADOPTONS PLUTÔT UNE DÉMARCHE D’AVENTURE ET DE CONQUÊTE »

« Avec le gobelin mode, on entre dans un self-care à outrance qui peut aussi être utilisé pour se déculpabiliser, ce qui peut être préjudiciable à long terme », explique Rianne Cabanier, psychothérapeute et coordinatrice de CentrEmergences. « Je veux dire : est-ce que prendre soin de soi doit forcément passer par un repli et une consommation de médias et de malbouffe indigeste ? » Et si on profitait plutôt de cette pause pour se demander ce qui nous ferait réellement du bien, suggère-t-elle ? Une démarche qui ne se construit pas en un seul essai, mais qui nécessite de s’autoriser à explorer ses besoins au quotidien, même cinq minutes dans une vie qui file à cent à l’heure. « Est-ce que je peux me permettre de m’arrêter, pour m’observer, et constater si mon corps m’envoie des messages ? Comment ma fatigue s’exprime-t-elle ? Est-ce que j’ai mal ? Est-ce que j’ai faim ? C’est la première

« Les plus grandes satisfactions de la vie arrivent quand on est dans l’action, quand on réalise des choses dont on ne se sentait pas capable », ajoute Vincent Cocquebert. « Ça booste l’estime de soi, ça crée aussi davantage de cohésion. » Car le repli sur soi augmente la méfiance interpersonnelle. La peur des étrangers a d’ailleurs augmenté pendant la Covid, alors que les individus n’avaient probablement jamais vu aussi peu d’étrangers. « Arrêtons d’intégrer le principe de précaution dans tous les champs de notre existence, et adoptons plutôt une démarche d’aventure et de conquête. C’est le seul moyen pour notre société de s’emparer des défis qui se dresseront devant elle dans le futur. » Alors, on ôte les miettes de chips de ses cheveux et on s’habille ?

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psycho-rigolo

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Texte Elisabeth Clauss

S’APPROPRIER LES NOUVEAUX CODES DE LA MODE Elle est le reflet des évolutions de la société, et la cantonner à des tendances saisonnières serait passer à côté de la grande histoire des effets de miroir. Pour comprendre les mouvements du monde, jetons un œil aux dessous d’été de la mode.

LES MATIÈRES À RÉFLÉCHIR

IMAXTREE, PRESSE

ALEXANDRE VAUTHIER

On l’a dit, répété et constaté, les tailleurs et les costumes-cravates d’avant la Covid ont pris un vent pendant le confinement. Mais le formalisme n’a pas disparu : il s’est adapté aux nouveaux modes d’interactions – et on ne parle même pas là des vidéoconférences la chemise boutonnée jusqu’au menton en haut, pyjama et Charentaises en bas. Les codes du « sérieux » ont évolué, on ne voit plus comme inapproprié d’arriver en rendez-vous en veste souple et pantalon confortable. En revanche pour les « occasions spéciales », on sort le grand jeu. Les locations de pièces spectaculaires sont en augmentation – ce qui évite de se ruiner pour une pièce qu’on ne portera qu’une ou deux fois, et dix ans plus tard si on rentre encore dedans – et le marché des vêtements de cérémonie serait en augmentation de 40 %. C’est la danse de la couture avec la nonchalance, autre forme de mixité des expressions de l’époque.

FENDI

LE FORMEL RÉINVENTÉ

Dentelle, tulle et crochet, cet été on harmonise mouvements du corps et textiles. Plus qu’un phénomène de tendance, on soulève ici le voile sur la philosophie qui s’exprime sous toutes ces transparences. L’époque invite déjà à se montrer, à se mettre en scène. Parallèlement, tandis que pas mal d’interactions ont continué à se faire par écrans interposés même une fois les confinements levés, la peau cultive ses contacts – même si uniquement visuels – de plus en plus recherchés. On sent l’air à travers la matière, chaque geste s’en retrouve sensualisé. Avec un côté hippie pour le crochet, luxueux pour la guipure, théâtrale pour le tulle, les p’tits trous donnent à voir toutes les subtilités du toucher. Dans un contexte où l’on filtre tout ce que l’on montre, la dentelle, c’est rebelle.

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e ll e psycho-rigolo L A FLUIDITÉ

L’ÉCO - QUASI- OBLIGATION

On en parle beaucoup depuis quelques saisons, même si la perméabilité des armoires, dandies en kimonos de soie et séductrices libérées en smokings, ça ne date pas vraiment du dernier printemps. Mais aujourd’hui, plus qu’une tendance ou un moyen d’exprimer sa différence, la transversalité des collections est devenue une réalité. Selon l’étude sur l’état de la mode publiée par Business Of Fashion, en 2022, au moins un·e consommateur·trice issu de la génération Z sur deux a acheté des vêtements « hors de son identité de genre ». Ne vous posez plus la question : si ça vous plaît, si ça vous parle, portez-le. Les lignes bougent et dans les tiroirs de la sociologie, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’habits.

Entre les bonnes intentions et se donner bonne conscience, il n’y a parfois qu’une question de nuances. Les greenwashers qui lavent plus gris que vert doivent se tenir sur leurs gardes : les consommateurs sont à la fois de plus en plus renseignés, et plus vigilants. Ce qui semble respectueux de l’environnement au premier abord cache parfois des travers cachés dans ses revers tâchés : des mélanges de matières pas toujours recyclables, des boutons, tirettes et rivets qui survivront (très) longtemps aux tissus auxquels on les avait attachés, des collections qui jouent sur l’up-cycling, mais parfois à un prix énergétique qui craque aux coutures. Le meilleur moyen de limiter son impact ? Shopper moins, mais mieux. Craquer pour des tonnes d’inutilités et se dédouaner moralement en revendant sur une appli n’ouvre pas les portes magiques de l’écoresponsabilité. Autant on est ce qu’on mange, on est aussi ce qu’on achète (pas).

BOTTER

RABBIH KAYROUZ

L A RATIONALISATION VESTIMENTAIRE Évitons de sauter aux conclusions à l’emporte-pièce (de cachemire) : ne plus rien s’offrir, ce serait quand même dommage, comme se taire pour économiser les phrases. Mais on sait que les mots les plus touchants sont aussi les mieux choisis. La génération Z qui revendique à juste titre la préservation de cette planète dont elle va bientôt hériter du bail à long terme est par ailleurs la plus grosse acheteuse pendant les Black Fridays. Clearpay, l’un des leaders mondiaux du paiement en ligne, a révélé via une étude menée par l’institut OpinionWay que plus de 90 % des 15-25 ans profitent de ces ultra-soldes, pour un montant moyen de 95€ alloués aux vêtements. Même si on est un vieux millénial quasi croulant, on peut donner l’exemple (puisqu’on ne donne déjà plus le change) et inspirer : si on a envie d’un nouveau manteau comme si notre vie en dépendait, on laisse reposer quelques jours. Si on en a encore envie et qu’il est toujours là, c’est qu’on était destinés.

« RE-MÉTAVERS À L’ENDROIT » Il existe des valeurs impalpables qui n’en sont pas moins réelles, à défaut d’être sensuelles. Les paiements dématérialisés, les rencontres en ligne, ce genre de choses qui se font du bout du doigt mais qu’on ne tient plus à pleines mains. Il serait donc temps d’en finir avec les « je n’y comprends rien » et de demander « à quoi ça sert ». Parce que c’est déjà là. La mode virtuelle, ça n’est pas que des NFT’s pour habiller

au vol). Ce sont des millions d’e-shops, des options d’achats via les réseaux sociaux, souvent du marketing intuitif qu’il ne faudrait pas confondre avec de l’information, et parfois, c’est même la grâce de la création digitalisée. Pas pressé.e d’investir dans un pull numérique à payer en cryptomonnaie ? C’est compréhensible, surtout quand on préfère l’écologique lyocell aux pixels. Physique ou virtuel, il n’y a pas de monde idéal ? De mode parfaite non plus. Le futur est bien de rester connecté, à soi.

IMAXTREE, PRESSE

des avatars (arrêtons-nous un instant pour imaginer nos (arrières)- grands-mères qui reprisaient leurs bas collants prenant la conversation

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f a s h ion

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HICHAM RIAD

Collier-fraise matelassé rouge, confectionné par la styliste. Rubans de satin, Veritas.

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THE DI REC TOR'S CU T Stylisme & Illustrations Brandon Wen

Assistante stylisme Delphine Dumoulin Photos Hicham Riad

Bienvenue dans l’univers onirique de Brandon Wen. Le créateur a imaginé des silhouettes qui mélangent habilement les pièces de grandes maisons et les collections des étudiant·e·s de l’Académie d’Anvers. Une succession de couches colorées qui, juxtaposées à ses propres illustrations, donnent simplement envie de rêver !

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Robe bustier drapée en soie peinte et rebrodée à la main, Alise Dzirniece. Large short en jean et robe tube en jersey menthe pastel et franges noires, Christian Wijnants. Bottes en jean, Jimmy Choo. Bague anneaux doubles en or brossé (à la main gauche), Ole Lynggaard. Bagues de la main droite, Louis Vuitton. Collier-fraise en matelassé rouge, confectionné par la styliste. Rubans de satin, Veritas.

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Boucle dans l’oreille en or jaune et diamants et bagues, Messika. Deux boucles d’oreilles géantes, dorées avec perle noir & argenté avec perle blanche accrochées dans les cheveux, Espèces. Collier cerceau en métal rigide, vintage. Bague double en cercle pavée de strass, portée dans la queue de cheval, Billion Avenue. Pinces à cheveux argentées, Pro-duo. Robe en volume, drapée, frangée et rebrodée de pierres, Amir Torres. Babydoll en soie imprimée, robe tube en lycra imprimé et cuissardes en latex et cuir jaune, Rick Owens. Bustier frangé en macramé noir, Mes Demoiselles. Bague portée sur l’index, Louis Vuitton.

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Marcel imprimé et brodé, sac raquette de tennis et collier fantaisie « ying & yang », Chanel. Boléro ouatiné slip ouatiné et épaulettes ouatinées Jinny Song, Couronne en papier, Brandon Wen. Chaussettes en mesh, Doré Doré. Mocassins à plateau, Jimmy Choo. Bague anneaux doubles en or brossé, Ole Lynggaard.

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Créoles en métal frangées de raphia, Akra.

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Jupe crinoline en tulles colorées et ourlet-boudin en éponge, Laura Meier Hagested. Kimono rose, Brandon Wen. Manteau d’organza brodé sur une base de trench-coat et sac en cuir chiffonné rose pâle, Prada. Chaussures à strass « Degraginzbar » Christian Louboutin.

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Chemise en popeline blanche, robe tube et cagoule formée d’un réseau de cercles élastiques et pompons en fibres plastiques, jupe plissée soleil, le tout Noir Kei Ninomiya. Bottes en caoutchouc cloutées, Hunter collab’ avec Noir Kei Ninomiya. Sculpturestructure en bois, Brandon Wen.

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Robe de tulle et mousseline roses, drapée et rehaussée de rubans, Brandon Wen. Collier de microperles sauvages, Sezane. Pendentif perle sauvage, Mass Lee. Corde noire et pendentif argenté, par Brandon Wen.

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Robe en jersey baby blue drapée et escarpins couverts de Ballons rouges, Loewe. Deux mini-paniers en raphia, portés en chapeaux, Akra. Boucle d’oreille en or jaune et diamants, Messika. Bolero épaulé, Jinny Song. Chaussettes, Falke. Bague anneaux doubles en or brossé (à la main gauche), Ole Lynggaard.

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Robe de tulle et mousseline rose, drapée et rehaussée de rubans et bottes géantes en caoutchouc blanc, Brandon Wen. Chaussettes, Doré Doré. Robe turquoise brodée et frangée de fausse fourrure, portée en cape, Shuting Qiu. Foulard noir, Florentina Leitner. Chemise de popeline blanche, Dior. Maxi lunettes de vue, Jimmy fairly. Bague anneaux doubles en or brossé, Ole lynggaard. ÉQUIPE DE PRODUCTION : Direction artistique : Iris Rombouts Éditrice : Marie Guérin Mannequin : Carmen @Dominique Models Make-up et coiffure : Kim Theylaert pour Dior Beauty & Bumble and Bumble Set designer : Amir Torres Assistant photo : Zhou Yuchao

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LA DAN SE NOIRE Réalisation Arthur Mayadoux Photos Arno Lam

Ode à la mode et au mouvement, nos pièces préférées de la saison s’offrent dans un ballet vibrant.

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À droite : Veste de costume en coton portée en mini-robe sur une culotte taille haute GG, ceinture en cuir amovible et mocassins en cuir noir, le tout Gucci. À gauche : Ensemble blazer et pantalon en organdi noir, Olivier Theyskens. Modestie en organza, Dries Van Noten.

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Robe-gilet bimatière, Louis Vuitton. Manchette “Bone” en cuivre noir, Elsa Peretti Tiffany&Co.

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Maxi trench en coton, Gucci.

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Robe en cuir noir à lacets, Ann Demeuleester. Maquillage avec Teint fétiche La Poudre 10N Ivory Nude, Palette blush & enlumineur « So chick » et lipstick Velvet Matte teinte « rococotte » - le tout par Christian Louboutin beauty.

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Robe-blazer à volant et sandales vernies à talons en plexiglas, Maison Alaïa. Collants avec double couture, Mugler x Wolford. Bracelet en résine noire, Luc Kieffer.

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Chemise en soie et pantalon denim en coton, Gucci. Sac Jackie 1961 en cuir noir, Gucci. Vernis à ongles teinte “khôl”, Kure Bazaar.

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Robe col halter noire avec brillants et rubans, Chanel. Mitaines longues en cuir noir, Causse. Cuissardes en cuir vernis, Piferi. Bracelets en acetate transparent, Luc Kieffer. ÉQUIPE DE PRODUCTION : Direction du mouvement : Karim KH Maquillage : Ruby Mazuel Coiffure : Taan Doan Manucure : Sylvie Vacca Assistants stylisme : Cristina Medina et Maxime Rodrigues Da Costa Mannequin : Meng Ji @Makers Production : Studio AM

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e ll e celebration Texte Marie Guérin Stylisme Francis Boesmans Photos Marleen Daniels

Nous fêtons les 20 ans du ELLE Belgique au Bloody Louis le 23 mars. Vous êtes tous·tes invités·es ! Mais qu'est-ce que vous allez porter ? Le dresscode, c'est... Y2K !

IRIS ROMBOUTS

READY TO PARTY

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« LES ANNÉES 2000 SONT REVISITÉES : DU DENIM, DU FLUO, DU SEXY AVEC UNE TOUCHE EDGY » MARIE GUÉRIN

Page de gauche, Noemi : top, pantalon cargo satiné, chaussures compensées, et sac à main, le tout Fendi. Jessica : top à sequins argenté et pantalon taille haute assorti en dégradé doré, Paco Rabanne @ SN3. Boucles d'oreilles “Menottes” en or, Dihn Van. Escarpins à strass, Steve Madden. Lore : top côtelé vert, Vince. Minijupe avec plumes et paillettes, Natan Couture. Boucles d'oreilles, Essentiel. Sac baguette à paillettes, Fendi. Sandales lilas à strass, Steve Madden. Page de droite en haut, Marie : robe et veste en cuir, Louis Vuitton. En bas, Marie : bralette en jean et mini-jupe assortie, Edited. Gilet en cuir turquoise et veste assortie, Filles A Papa. Bob en denim, Prada chez Verso. Sac à main en cuir bleu, Charlotte Beaude. Bottes à plateforme en jean, Steve Madden. Iris : blazer noir oversize avec jupe longue assortie, débardeur en jersey et talons en cuir noir, le tout Ann Demeulemeester. Lore : robe longue verte avec découpe à la taille et sac à main en cuir verni, Fendi. Blazer satiné, Philip Plein chez Verso. Créoles “Move Romane” en or blanc, Messika. Baskets “Tower” blanches, Buffalo.

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« CE DRESSCODE EST UN PLAISIR COUPABLE, MAIS ÇA FAIT TELLEMENT DE BIEN ! » JOLIEN

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Jolien : blazer en satin gris clair oversize, Débardeur noir pour ceinturer la taille et cuissardes fuchsia, le tout MM6 Maison Margiela. Sac à main en jean rose, Façon Jacmin. Marine : top vert, Alexander McQueen chez Smets. Veste bomber en cuir, Stand Studio. Pantalon oversize, Christian Wijnants. Casquette, Tommy Hilfiger. Escarpins en cuir verni écru à plateforme, Steve Madden. Sac matelassé, BSB. Carla : bralette en jean, Levi’s. Jupe longue avec imprimé denim, Ermanno Scervino chez Verso. Veste bomber en jean, Dondup. Bottes à plateforme en jean, Steve Madden. Laura : robe ajustée violette avec pantalon assorti et chaussure à talon en cuir à lacets, Versace. Soutien-gorge, Etam. Sac à main en cuir violet, Pinko. Lunettes de soleil, Tom Ford.

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« POUR LA SOIRÉE, J'ADORE L'IDÉE DE MIXER STREETWEAR ET FLEURS ROMANTIQUES. JEANS ET TRANSPARENCE » MARIE-NOËLLE

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« ROSE BÉBÉ OU FUCHSIA : SI LA ROBE VOUS VA, METTEZ-LA ! »

MAKE-UP ET COIFFURE : KIM THEYLAERT POUR DIOR BEAUTY ET BUMBLE AND BUMBLE, ASSISTANTE MAKE-UP : NOËMIE PEETERS

LEEN

Page de gauche, Charlotte : top transparent à imprimé floral, broche florale avec franges, pantalon en soie et jupe asymétrique avec patchwork d'imprimés floraux, Dries Van Noten. Soutien-gorge lilas, Etam. Sac à main en cuir orange, BSB. Escarpins à strass arc-enciel, Steve Madden. Marie-Noëlle : top à imprimé floral, Parosh chez SN3. Short en coton, Drykorn. Pantalon large en jean, appartient au styliste. Soutien-gorge, Etam. Escarpins violets à lacets, Versace. Rosalie : robe à fleurs, Asos. Bottes à plateforme orange, vintage. Sac à main en raphia fuchsia, Akra. Page de droite, Leen : robe dos nu fuchsia avec fente, Michael Kors Collection. Escarpins en PVC à strass, Steve Madden. Estelle : robe à volants asymétriques rose tendre en satin et escarpins assortis avec tibias matelassés en satin, le tout Acne Studios.

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LA MODE ILLUSTRÉE Nous avons déniché parmi les travaux des étudiants d'Anvers les dessins qui illustrent les tendances du moment.

IRIS ROMBOUTS

GABRIELLE SZWARCENBERG

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Coordination Marie Guérin & Iris Rombouts

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BURBERRY

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BLUMARINE

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Notre dressing se décline en 50 nuances de bleu, ce printemps. On adore mélanger ce camaïeu en une seule silhouette, du plus clair au plus foncé et on garde pour l’accessoire le bleu le plus azuré ! Notre ton préféré ? On cite Miranda Priestly: « Il n’est pas juste bleu, il n’est ni turquoise, on l’appelle céruléen... »

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1 Body à épaulettes, H&M Studio, 49,99 € 2 Veste en jean, C&A, 29,99 € 3 Bague Lucky Move en or, diamants et turquoise, Messika, prix sur demande 4 Robe caftan à imprimés psychédéliques, & Other Stories, 149 € 5 Boucle d'oreille en diamants, lapis lazuli, Onyx, et turquoise, Ole Lynggaard, 7.800 € 6 Foulard à rayures, C&A, 9,99 € 7 Bague en or et aquamarine, Slaets, prix sur demande 8 Boucles d'oreilles créoles en forme de fleur, Anna + Nina, 109,95 € 9 Ceinture en simili cuir, C&A, 12,99 € 10 Pantalon droit, C&A, 29,99 € 11 Mules ajourées en cuir, Caroline Biss, 235 € 12 Haut de maillot de bain, H&M Studio, 34,99 € 13 Veste de blazer, C&A, 29,99 €.

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e ll e shopping PLUS DE VOLUME ! Le vêtement sculpture descend dans la rue. Il s’agit de maximiser la forme, accentuer le volume, souligner les textures et... s’amuser. Pour ce faire, on privilégie les volants, les franges et les matières à haute potentialité 3D comme le tulle et l’organza. Se déguiser est aussi un synonyme de s’habiller. 4

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MOLLY GODDARD

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VIVETTA

MOLLY GODDARD

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1 Robe midi en moire et taffetas, Christopher John Roger, 2.520 € 2 Sac en cuir jaune, The Kooples, 345 € sur debijenkorf.be 3 Jupe asymétrique bouffante noire, H&M Studio, 249 € 4 T-shirt à volants, e5 Mode, 39,99 € 5 Broche XXL en strass, Essentiel, 75 € 6 Bracelet de cristaux et métal doré, Swarovski, 155 € 7 Portejarretelle, Hunkenmöller, 29,99 € 8 Sandales en cuir, Dries Van Noten, 565 € 9 Pantalon large taille haute, L'Agence, 520,70 € 10 Pull tricoté, Other Stories, 89 €.

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ROCHAS

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RICHARD QUINN

IRIS ROMBOUTS

LUNA MENOT

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LOEWE

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1 Robe longue à imprimé psychédélique, Edited, 59,90 € 2 Foulard à imprimé fleuri, Caroline Biss, 70 € 3 Escarpins en satin avec boucle en strass, Steve Madden, 119,99 € 4 Blouse, Mayerline, 109 € 5 Blouse à longues manches, Guess Marciano, 200 € 6 Collier avec pendentif fleur en strass, Swarovski, 450 € 7 Pendentif effet camée, Anna + Nina, 69,95 € 8 Bustier floral rose, &Other Stories, 99 € 9 Lanière en cuir, Dior, 1.100 €.

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ROCHAS

CÔTÉ JARDIN Vous n’en avez toujours pas assez de l’imprimé fleuri ? Ça tombe bien, il ne cesse de se réinventer. Au printemps, on le préfère dans ses couleurs acidulées : du lilas, du vert, du rose poudré. Et pour souligner son caractère évanescent, on opte pour des tissus transparents.

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GUCCI

IRIS ROMBOUTS, IMAXTREE

IRINA TSOY

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SOUPE AUX POIS

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1 Chemise en soie, Sergio Hudson, 745 € 2 Bandeau en soie, Louis Vuitton x Yayoi Kusama, 215 € 3 Robe bandeau à manches bouffantes, Caroline Constas, 715 € 4 Bottines à plateaux avec clous, Steve Madden, 219,99 € 5 Sac en cuir Alma BB, Louis Vuitton x Yayoi Kusama, 2.110 € 6 Mules en cristaux et PVC, Christian Louboutin, 895 €.

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SAINT LAURENT

L’imprimé de la saison est rond. On apprécie le porter dans toutes ses déclinaisons : petits pois, cercles, coups de pinceau, clous et strass, tous les prétextes sont bons ! On prend soin, tout de même, de ne pas avoir plus de deux couleurs sur le look complet. Sinon, gare aux migraines !

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TANGUY PELS

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e ll e beauty Texte Marie-Noëlle Vekemans Photos Tanguy Pels

QUELLE EST LA ROUTINE IDÉALE ?

Prendre soin de sa peau n’est pas si compliqué. En six étapes (dont l’ordre est à respecter !), il est possible d’améliorer la santé et donc la beauté de la peau tout au long de l’année.

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ÉTAPE 1 LE DÉMAQUILLANT Un produit indispensable, pas de discussion possible. On se démaquille tous les soirs même si on ne se maquille pas, car pendant la journée, tout un tas de particules présentes dans l’air (pollution, pollen, poussière, et autres saletés dont on préférerait ignorer l’existence) viennent se coller sur l’épiderme. Sans oublier les résidus de produits de maquillage et de soins solaires. Il est donc nécessaire de les déloger à l’aide d’un corps gras (huile, baume, lait, crème) qui va les faire « fondre », les ramollir et les décoller pour faciliter ensuite leur élimination. Le choix des textures (plus ou moins riches) des soins à utiliser dépend du type de peau (plus ou moins sèche) et de son état actuel (changement de saison ou hormonal). Une routine beauté doit être adaptée en fonction des signes que la peau envoie.

Baume démaquillant fondant Bye Bye Makeup, It Cosmetics, 100 g, 45,96 €.

ÉTAPES 2 & 3

Mousse nettoyante visage aux extraits de calendula, Kiehl's, 230 ml, 35 €. Tonique visage sans alcool aux extraits de calendula, Kiehl's, 250 ml, 43 €.

LE NETTOYANT L’un ne va pas sans l’autre ; c’est tout simplement la base. Pour avoir une belle peau, il faut la nettoyer, tous les jours, idéalement matin et soir, sans exception, jamais, aucune. Une fois les impuretés décollées de la peau grâce au démaquillage, il faut ensuite les éliminer à l’aide d’un produit nettoyant (mousse, gel). L’hygiène est encore plus importante lorsqu’il s’agit de traiter les peaux grasses à tendance acnéique. Si on bâcle l’étape du nettoyage, cela ne sert à rien d’investir dans un produit de soin de qualité. Si la peau n’est pas propre, les actifs ne pourront pas bien pénétrer et leur action sera fortement réduite. La gestuelle a également toute son importance, peu importe le soin utilisé. On applique les soins avec douceur, sans aller trop vite et sans y mettre trop de pression. Rien ne sert d’agresser la peau.

LA LOTION Ce produit est bien souvent mal utilisé voire carrément absent de la plupart des routines beauté. Et pourtant, il a toute son importance. Une lotion s’applique uniquement sur peau propre. Elle n’est pas suffisante pour nettoyer en profondeur la peau. Les étapes préalables du démaquillage et du nettoyage sont incontournables. En revanche, l’application d’une lotion permet de s’assurer que plus aucun résidu de produits ne traîne sur la peau. Elle termine le nettoyage et permet aussi de maximiser la pénétration des produits de soins. En effet, une peau légèrement humide augmente son pouvoir d’absorption. C’est le test de l’éponge : une éponge sèche emprisonne moins de liquide qu’une éponge humide. CQFD, la science a parlé. ••• magazine ELLE 135

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Crème pour les yeux Life Plankton, Biotherm, 15 ml, 45 €.

« LA PEAU DU CONTOUR DE L'ŒIL EST EN MOYENNE CINQ FOIS PLUS FINE QUE CELLE DU RESTE DU VISAGE »

ÉTAPE 4 LE SOIN CONTOUR DE L’OEIL Cette zone est la plus fragile de tout le corps humain. Aucune autre n’est touchée aussi rapidement et durablement par le temps qui passe, le soleil, la pollution, mais aussi les écrans et la fatigue. Les textures des soins dédiés au contour de l’œil sont donc tout à fait spécifiques ; plus légères, elles sont spécialement étudiées pour pénétrer rapidement et éviter un stockage excédentaire dans les poches. Il ne faut donc pas utiliser trop de produit (la taille d’un petit pois est suffisante en général) et ne pas l’appliquer plus haut que les os zygomatiques et les maxillaires (les os arrondis situés sous l’œil et qui délimitent l’orbite). Il est important ne pas oublier la partie supérieure de l’œil également, toujours en suivant les os des orbites. Pour l’application, rien de plus simple : le soin se tapote délicatement avec la pulpe des doigts. Ce geste de drainage active la circulation des fluides (sang, lymphe) autour des yeux et favorise la décongestion de la zone. Et surtout, on évite d’ attendre que les premières rides soient visibles pour s’en soucier. Mieux vaut prévenir que guérir. 136 ELLE magazine

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ÉTAPE 5 LE SÉRUM Souvent méconnu, ce soin est pourtant un véritable essentiel. Il faut le choisir en fonction du besoin principal de la peau : diminuer les imperfections, lisser les rides, apaiser les rougeurs, booster l’éclat, etc. Il en existe pour chaque problématique. Ils peuvent en général se superposer si les focus sont multiples. Les super-pouvoirs du sérum sont qu’il possède une formule puissante hautement concentrée en actifs et que sa texture légère pénètre rapidement pour un maximum d’efficacité. Il est destiné à agir en complémentarité avec les autres soins. Bien que très agréable, il est rare que la texture légère du sérum soit suffisante pour garantir l’hydratation nécessaire à la peau. Il est donc important de protéger la peau davantage en renforcement sa barrière cutanée à l’aide d’un soin plus riche.

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MANNEQUIN : MANON @ TOUCHÉ MODELS

LE SOIN HYDRATANT

Sérum Advanced Génifique, Lancôme, 50 ml, 115,50 €. Crème de jour protectrice et réparatrice Re-Plasty, Helena Rubinstein, 50 ml, 260 €.

Faut-il encore le rappeler ? L’hydratation est le besoin numéro 1 de toutes les peaux, à tous les âges, matin et soir. Ne pas confondre l’hydratation, un besoin universel, avec la nutrition, nécessaire aux peaux sèches et matures qui perdent en densité. Le choix de la texture du soin hydratant est vraiment primordial. Le produit doit pénétrer entièrement après quelques mouvements de massages doux et circulaires et offrir un confort cutané immédiat et de plusieurs heures. Si la peau luit, le soin est trop riche, si la peau tire, le soin est trop léger. Et enfin, été comme hiver, on applique une protection UV (30 à 50+) tous les matins avant de sortir. Et ce, peu importe l’ensoleillement quotidien et le temps d’exposition, car les rayons du soleil passent à travers les nuages et attaquent les cellules de la peau, provoquant un vieillissement cutané prématuré et irréversible. Vous savez tout, à vous de jouer maintenant ! magazine ELLE 137

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e ll e beauty Texte Marie Guérin Photo Hicham Riad

SON VISAGE EST UN TABLEAU En tant qu'artiste polymorphe, Brandon Wen laisse éclater les couleurs à travers les lignes instinctives de ses dessins, les volumes enveloppants des vêtements qu'il stylise, les juxtapositions organiques de ses installations. C'est ainsi qu'il s'exprime. Son art, c'est lui. Son énergie positive, il la transmet à travers son rire généreux, son maquillage – ultime toile de fond de son expression – et son look, dans une sorte de collage aux textures improbables et curieusement harmonieuses. Il y a toujours de la couleur sur ce visage. Souvent, c’est un blush rose accompagné de petits pois noirs. « Je commence toujours par le fard à joues, que je choisis rose ou rouge. Ensuite, je le fais remonter sur mes yeux. C’est important pour moi de voir le maquillage comme une forme d’art. Les points sont inspirés par une amie à moi. On peut également y déceler une influence asiatique. » Nous, on y voit aussi une référence à l’art du Kabuki et à ses acteurs dont les expressions sont accentuées BEAUTY TIPS par les couleurs. Pour le shooting de ce numéTEINT : ro, Brandon a fait équipe avec la make-up Dior Backstage Face & Body Primer artist Kim Theylaert pour imaginer le beauty Dior Forever Foundation look de notre cover girl : « Pour Carmen, je Dior Forever Skin Correct voulais qu’on ajoute des couleurs qui donnent SOURCILS : l’impression d’un dessin. Les petits points Diorshow Kabuki Brow Styler sont un clin d’œil à mon propre look (rires). » Diorshow All-day Brow Ink Une sorte de caméo en version make-up !

YEUX : 5 Couleurs Designer 708 Amber Design, Dior Miss Dior Palette Limited Edition Mascara : Diorshow Pump ‘n’ Volume JOUES : Rouge Blush 277 Osée, Diorshow on Stage Liner, 551 Pearly Bronz, 181 Satin Indigo, 771 Matte Burgundy 841 Pearly Rose, Pinceau n° 21, Pinceau n° 16, le tout Dior. LÈVRES : Dior Addict Lip Maximizer 001 Pink ONGLES : Dior Vernis 108 Muguet

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e ll e beauty Texte Marie-Noëlle Vekemans

LA DISCRÉTION

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DANS UN FLACON

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Dévoilée en 1947, Christian Dior avait rêvé sa toute première fragrance comme un antidote à la grisaille, un cri de joie après les temps sombres. Pour lui trouver un nom, il s’inspire d’un des grands amours de sa vie : sa sœur cadette Catherine Dior, à qui il vouait une affection fusionnelle.

C COLLECTION CHRISTIAN DIOR PARFUMS, PARIS

atherine Dior était une femme discrète, peu connue du grand public, mais une femme de caractère, résolument moderne, courageuse et déterminée à conquérir son bonheur. Au cours de sa vie, elle n’hésitera pas à bousculer les conventions de l’époque, qu’elles soient morales ou politiques. Elle vivra une histoire d’amour avec un homme marié qui deviendra l’homme de sa vie, elle rejoindra la Résistance pendant la guerre, survivra à la déportation et reprendra goût à la vie en s’adonnant à l’une de ses plus grandes passions : la culture des fleurs. Une passion partagée avec l’égérie actuelle, Natalie Portman, qui elle aussi incarne les valeurs de courage, de liberté et d’amour.

Un flacon bijoux

Toujours plus luxueux, le flacon s’allège en réduisant son poids de verre et s’orne désormais d’un nouveau nœud couture fait d’un ruban jacquard élaboré dans le secret des ateliers de la Maison Faure, un des plus grands rubaniers français.

Un luxe personnalisé

Miss Dior Blooming Bouquet peut désormais s’offrir comme un cadeau personnalisé grâce à l’ajout d’une épingle en métal argenté inspiré par la Couture que l’on pique dans son nœud. Deux pampilles délicates que l’on choisit parmi les lettres de l’alphabet et les motifs fétiches de Christian Dior : l’étoile, le cœur et l’abeille.

Un parfum iconique

Blooming Bouquet est comparable à une brassée de fleurs sauvages. Plaisir visuel et olfactif, dont le sillage contrasté surprend instantanément avec une note vive de Pois de senteur fruité, relevée d’un soupçon de bergamote zestée. Pour compléter la formule, une Rose Damascena, fleur reine, qui offre douceur et générosité à la création. Elle s’allie à une Pivoine ronde et charnue relevée d’une pointe imperceptible de Patchouli. Sans oublier la douceur d’un voile de muscs légers.

Miss Dior Blooming Bouquet eau de toilette, 50 ml, 105 €.

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e ll e beauty focus Texte Marie-Noëlle Vekemans

L’avancée technologique la plus cool de ce début d’année est signée Lancôme. Il s’agit du lancement de son premier applicateur de maquillage portable et informatisé conçu pour les personnes dont la mobilité des mains ou des bras est limitée. Baptisé Hapta, l’appareil facilite l’application du mascara ou du rouge à lèvres. Grâce à sa sangle ajustable et à sa technologie « autonivelante », l’utilisatrice bénéficie de plus de précision et de stabilité ainsi que d’une meilleure sensorialité. Une innovation essentielle à une beauté plus inclusive quand on sait qu’environ 50 millions de personnes dans le monde vivent avec une dextérité limitée.

nouveau

MADE IN BELGIUM Pour fêter son premier anniversaire, la marque de cosmétiques et parfums Maison Éole dévoile un tout nouveau jus baptisé Liberté. Une eau de parfum mixte développée à partir de l’odeur suave du raisin, d’herbacées fleuries et de musc poivré élaborée par Charles Kaisin, directeur artistique de la marque, en collaboration avec des maîtres parfumeurs·euses. Elle est marquée par des accords de fleur d’oranger, de freesia, de jasmin avec des notes de bois ambrées et de musc. Un délice ! 50 ml, 75 €.

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ON A TESTÉ

3 ingrédients anti-âge qui font vraiment la différence

Cette création exclusive de Rose Ikebana, au flacon calligraphié et au fourreau peint à la main, est un hommage à un héritage culturel et ancestral : l’art de l’ikebana ou l’art de « donner vie aux fleurs ». Une collaboration exclusive avec l’artiste Shinsuke Kawahara, illustrateur, designer et scénographe, dont la grandmère était elle-même maître ikebana. En édition limitée dans une sélection de points de vente Hermès à travers le monde et sur hermes.com. Prix sur demande.

A comme AHA. Plus connus sous le nom d’acides de fruits, ils sont souvent utilisés pour leur puissant effet peeling. Ils permettent littéralement de faire peau neuve en lissant le grain de peau, en illuminant le teint, en atténuant les taches pigmentaires et en estompant les rides. 1 Notre produit chouchou : Peeling visage peau neuve, My Blend, 60 ml, 130 €. B comme Bakuchiol. Il est l’alternative naturelle au rétinol, autre ingrédient anti-âge très connu. Extrait du Babchi, une plante utilisée traditionnellement dans les médecines chinoise et indienne, il est tout aussi efficace, mais bien mieux toléré par la peau. Il possède des propriétés antioxydantes, et antibactériennes qui permettent d’atténuer les cernes et les rides et de prévenir l’acné. 2 Notre produit chouchou : Bakuchiol natural booster, The Ritual of Namaste, Rituals, 20 ml, 19,90 €. C comme vitamine C. L'acide ascorbique fait partie des ingrédients emblématiques du cosmétique. Hautement concentré, il procure un effet bonne mine, réduit l’apparence des pores, stimule la production de collagène, diminue les rides, atténue les rougeurs et prévient les dommages causés par les rayons ultraviolets et les radicaux libres. 3 Notre produit chouchou : Sérum Revitalift Clinical Derm-Grade 12% Vitamin C, L'Oréal Paris, 30 ml, 25,99 €.

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innovation

Ce collectif d’un nouveau genre s’enrichira au fil du temps, de nouveaux et nouvelle artistes, de nouvelles expertises, de nouveaux regards, tous unis par la conviction que la beauté vient avant tout de la liberté d’être et de devenir soi.

LES COMÈTES DE CHANEL Depuis toujours, l’art et la beauté sont intimement liés. Couleurs, textures, émotions... Ces deux univers ont tant en commun. De cette évidence est née Cometes Collective. Un concept imaginé par le studio de création maquillage de Chanel qui souhaite accélérer son élan créatif en invitant en son sein une communauté d’artistes pour imaginer la beauté du futur.

L’une des clés du succès de Gabrielle Chanel est sans conteste son esprit visionnaire, mais aussi son don pour les belles rencontres, qu’elle a cultivées tout au long de sa vie. Et quand on y pense, la beauté aussi est histoire de rencontres : celle entre une forme et une couleur, entre l’ombre et la lumière, ou encore entre la transparence et la matière.

La beauté autrement

Avec Cometes Collective, Chanel mise sur l’innovation. Ce collectif d’étoiles montantes entre en action, œuvrant chacune à sa façon pour étoffer la palette des couleurs et des nuances, rejouer avec les iconiques, réinventer et enrichir l’art de créer et de se maquiller. Toutes choisies pour leur vision singulière de la beauté, chaque artiste contribuera à ce nouvel élan sous la forme de collections complètes et de produits participant à l’écriture d’un thème commun. PRESSE

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Trois femmes visionnaires Inspirées par leurs trajectoires personnelles et animées par l’amour du partage d’expériences et d’inspirations, Ammy Drammeh, Cécile Paravina et Valentina Li sont les premières artistes à rejoindre Cometes Collective. Reconnues à l’international pour leur créativité et leur vision libre et authentique de la beauté, elles seront accompagnées dans le développement des collections et la création de contenus pour la communauté des fans de maquillage Chanel.

Un passage par la Belgique

Parisienne d’adoption, Cécile Paravina décide de dédier sa carrière à la beauté après des études de design à la prestigieuse Royal Academy of Fine Arts d’Anvers. Esprit libre affranchi des diktats de la beauté conventionnelle, Cécile se fait rapidement connaître pour ses créations signatures sans demi-mesure. Exploration des volumes, pureté du trait, originalité des formes, le travail de Cécile se distingue par son approche technique innovante. En 2020, elle est élue par le British Council au palmarès des 50 talents les plus inspirants et innovants dans le monde. Son conseil maquillage ? « Portez ce que vous aimeriez voir dans la rue. » Les premières collections seront révélées à partir de janvier 2024. chanel.com

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e ll e beauty focus Texte Marie-Noëlle Vekemans

HUNTER SCHAFER

« L’OPTIMISME EST UN BON ÉTAT D’ESPRIT »

L’année dernière, le « Time » vous a élue sur sa liste des « 100 leaders émergent·e·s qui façonnent l’avenir ». Êtes-vous optimiste quant à l’avenir ?

Trente ans après la naissance de l’iconique eau de parfum Angel, une nouvelle création voit le jour : Angel Elixir. Avec comme égérie, l’envoûtante Hunter Schafer qui se confie sur son travail d’actrice, sa vision de la beauté et son état d’esprit quant à l’avenir.

Comment avez-vous su que vous vouliez être une actrice ? J’ai été mannequin à New York peu après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires. J’avais l’intention de faire une école de mode, mais mon agence m’a envoyée à une audition et c’était pour « Euphoria ». Jouer la comédie était vraiment terrifiant au début. Ce n’était pas quelque chose que j’avais prévu de faire, mais j’ai fini par y prendre goût.

J’essaie de l’être ! Je pense que beaucoup de gens ont une relation compliquée avec l’avenir. Mais en fin de compte, l’espoir est vraiment un moteur puissant. C’est amusant de rêver à ce que l’avenir peut être. L’optimisme est un bon état d’esprit.

À votre avis, comment les gens vous voient-ils ? Je suis dans l’œil du public en tant que personne transgenre parce que je joue dans une série télévisée très populaire. Je pense que la génération Z évolue dans un espace sociopolitique où nous sommes prêts pour cela. Je suis vraiment reconnaissante de vivre à une époque où quelqu’un comme moi peut avoir ce parcours professionnel et où je peux contribuer à créer un espace pour que d’autres puissent prendre la relève.

Que signifie la beauté pour vous ? C’est une question vaste et difficile. En fin de compte, la beauté est une vérité. Vous ne pouvez pas la cacher et vous ne pouvez pas la recréer. On ne peut pas en détourner le regard. Elle est simplement là.

Qu’est-ce qui vous plaît dans Angel Elixir ? J’aime sa vision unique de la féminité. Il reconnaît sa dualité, sa complexité. Le parfum se compose d’ingrédients sucrés qui vont de pair avec des éléments floraux et boisés, plus intenses. Cela correspond davantage à ce que je ressens à propos de ma propre féminité, à ce que je pense être cool et puissant. Associer la douceur à la dureté et à la puissance, c’est ce que fait magnifiquement ce parfum.

Angel Elixir, Mugler, 50 ml, 67,82 €

Oui. Je pense que ça reflète ce que je cherche à être chaque jour. J’essaie de me mettre à table. C’est aussi une exigence dans mon travail, ou du moins une exigence pour faire du bon travail. J’ai besoin d’apporter de l’honnêteté et la vérité, mon moi sans retenue, dans mon travail, tout le temps. Mugler va totalement dans ce sens.

PRESSE

Historiquement, Angel parle d’une expression de soi sans compromis. Est-ce que ça reflète votre envie d’être authentique ?

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el le Voyage Hotels

V OYA G E T O R B A & P R I VAT E

LES VACANCES ET BIEN PLUS PRESSE

Architecture élégante, verdure environnante, restaurants répondant à toutes vos envies, plages de rêve et services de très haute qualité : Voyage Torba & Private innove en permanence pour satisfaire les vacancier·e·s les plus exigeant·e·s.

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Voyage Hotels

À quelques heures de vol de Bruxelles s’ouvrent les portes d’un lieu idyllique où la lumière régénère les corps et les cœurs. Contempler l’horizon, faire le plein d’énergie en nageant dans la mer, laisser les rires ponctuer les soirées après des journées dédiées au repos, aux plaisirs et à la découverte : c’est le programme de Voyage Torba & Private. Un endroit de villégiature pensé pour réjouir celles et ceux qui souhaitent profiter de mémorables moments. Voyage Torba, situé sur une plaine de la région de Bodrum en Turquie, propose des vacances adaptées tant aux familles qu’aux couples venus là pour se retrouver.

SERVICES ET ENVIRONNEMENT PRIVILÉGIÉS Au sein du complexe hôtelier et tout le long de la plage de 300 mètres récompensée par le Blue Flag (une récompense environnementale internationale décernée aux plages sûres et propres du monde entier) s’affairent des équipes professionnelles, disponibles et dynamiques. L’endroit est réputé pour ses services raffinés, privilégiés et pour l’attention portée à sa clientèle. Rénové en 2021, il dispose de piscines repensées, de chambres design, élégantes et spacieuses, d’un aquaparc avec 6 toboggans dont 3 pour enfants, d’un centre de spa très haut de gamme, d’un coiffeur et d’une zone de shopping. Parmi les services exclusifs : l’assistant de vacances « Voyage Assistant » qui vous accompagne

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tout au long du séjour, depuis votre réservation jusqu’à la fin de votre voyage et votre décollage depuis l’aéroport de Bodrum situé à 30 km. Des services en chambre sur mesure, des produits d’accueil L’Occitane, une offre gastronomique exceptionnelle sont salués par les voyageurs et voyageuses ayant découvert les lieux. Les options de restauration incluent un restaurant avec service 24/7, des restaurants à la carte, des bars, une pâtisserie et un buffet pour enfants. Parce que les plaisirs de la bouche font partie intégrante d’une expérience de voyage inoubliable. Situé à 6 km du centre-ville de Bodrum, il est proche de toutes les facilités tout en conservant son concept d’exclusivité. Une bulle ouverte sur la nature et les richesses culturelles où plaisir et ressourcement sont les maitres mots.

CHAMBRES RÊVÉES Voyage Torba propose des chambres conçues pour votre confort. Executive Garden Family, Executive Sea View, Olive Garden, Olive Garden Family, Olive Superior, Olive Family et les Deluxe Lagoon (avec accès direct à la piscine) comptent parmi les catégories de chambres révélant chacune ses spécificités. Les chambres Private Swim-up du Torba private, constituent quant à elles le must de la déconnexion en toute discrétion avec une piscine commune, un bar et un restaurant privés.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC VOYAGE HOTELS. VOYAGEHOTELS.COM

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e ll e Detrem merie

LA SALLE DE BAIN DE VOS RÊVES

Detremmerie, la référence dans le domaine des meubles et accessoires de salle de bains de luxe fabriqués en Belgique, élargit sa collection No Limit avec No Limit Wood, un bel exemple de savoir-faire. Qui dit Detremmerie dit mobilier au design moderne réalisé en matériaux de qualité supérieure. La collection No Limit de la marque doit son nom aux différents modules combinables à l’infini et sur mesure. En effet, chaque article est disponible en différentes dimensions et finitions, du classique au plus audacieux. De quoi mélanger et assortir les matériaux et les couleurs jusqu’à ce que le résultat soit totalement à votre goût. Et c’est désormais possible en ligne, grâce à l’outil de configuration pratique de la marque. Bathroomconfigurator.be permet de créer la salle de bain rêvée en quelques clics et de comparer différentes configurations les unes avec les autres. Fini le stress du choix !

LE SOUCI DU DÉTAIL Le dernier ajout à la collection - No Limit Wood - se compose de meubles de salle de bain avec une face avant en lattes de bois verticales. Cette tendance minimaliste s’impose depuis un certain temps déjà dans les hôtels et restaurants raffinés et grâce à Detremmerie, elle s’immisce désormais dans la maison. Avec la certitude de disposer d’une salle de bain à la pointe de la technologie, finie dans les moindres détails et selon les règles de l’art.

INSPIRATION SANS LIMITE Par où commencer ? Un accueil personnalisé au sein du show-room de Detremmerie à Waregem permet de découvrir les dernières tendances en matière de salle de bain. Enfin, avec une cinquantaine de configurations différentes, les sources d’inspiration ne manquent pas.

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC DETREMMERIE. DETREMMERIE.BE

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lif e s t yle

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lifestyle

HAPPY FACTORY

JUSTIN PAQUAY

Sous les conseils de Brandon Wen, qui y a lui-même travaillé, nous avons poussé la porte des ateliers Maison Lemarié à Paris pour découvrir les coulisses de la mode avec un grand M.

Lieu de transmission, de recherches et de découvertes, ce bâtiment abrite 600 collaborateurs·trices et artisan·e·s, mais aussi une galerie d’expositions ouverte au public ainsi qu’un café où le Tout-Paris de la mode veut voir et être vu.

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e ll e lifestyle Texte Céline Pécheux Photos Justin Paquay

M É T I E R S D ’A R T

UN FAIT-MAIN NOMMÉ DÉSIR Ici, des artisan·e·s confectionnent des créations textiles uniques au monde… Dignes héritier·ère·s de savoir-faire ancestraux qui attirent chaque jour de nouvelles vocations.

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B

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roderies spectaculaires, cascades de plumes, plissés sophistiqués, fleurs en tweed… La haute couture est un luxe, fruit de techniques uniques, fièrement préservées par les ateliers qui les détiennent. On appelle ces artisanats d’exception «Métiers d’art» et, depuis quelques années, les maisons de couture comme Chanel les mettent sous le feu des projecteurs avec, en filigrane, la volonté d’augmenter la désirabilité de leurs savoir-faire.

« C’est surprenant à quel point l’artisanat est en phase avec notre époque. Des créateurs atypiques comme Brandon Wen l’ont compris et grâce à leur implication contribuent à moderniser son image et à perpétuer les savoir-faire. » Christelle Kocher.

PRESSE

19M

Sur le catwalk du dernier défilé Métiers d’art organisé par Chanel à Dakar, des tweeds texturés de Lesage, des broderies géométriques de l’atelier Montex, une jupe façonnée par le plisseur Lognon, des embellissements de plumes signées Lemarié… Une collection marquée par l’esprit des années 70 et à travers laquelle chaque métier de mode et de bijouterie est valorisé, de l’apprêteur au tisserand, du brodeur au plisseur, en passant par l’émailleur ou le plumassier, afin de rendre compte de toutes les étapes nécessaires à la conception d’une collection haute couture. On devine alors les dizaines de mains qui ont plissé du tulle, brodé des C entrelacés et boulé des centaines de pétales de camélia en tissu pour arriver à ce fabuleux résultat. Loin des flashs, ces artisan·e·s travaillent dans un sublime espace de 25.000 m2 imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti, le tout au nord de Paris. Baptisée le 19M - en référence à la date de naissance de Gabrielle Chanel, à l’arrondissement où il se trouve et en clin d’œil aux termes mode, mains, manufacture et métiers -, cette ruche multidisciplinaire ultra moderne compte 11 Maisons d’art résidentes qui travaillent pour Chanel, mais aussi pour d’autres marques de haute couture et de prêt-à-porter haut de gamme. On retrouve ainsi le chapelier Maison Michel, le chausseur Massaro ou bien encore le bijoutier et orfèvre Goossens. Un lieu dédié au « fait main » et qui

Christelle Kocher

a pour mission de créer des ponts entre les pratiques, les gens, les artistes d’aujourd’hui et ceux de demain, mais aussi, comme le dit si bien Christelle Kocher : « Une façon de moderniser et d’emmener les métiers d’art dans le futur pour qu’ils ne disparaissent pas. »

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e ll e lifestyle

venir la directrice artistique des ateliers du plumassier Lemarié avec pour mission de redynamiser la Maison et d’y injecter une vision plus contemporaine. Gardienne d’un temple où l’apprentissage frôle le perfectionnisme et où la fidélité se mesure facilement en dizaines d’années, celle qui a créé son propre label Koché en 2015 transmet avec panache une vision de la haute couture définie par l’expérience, celle qui distingue l’homme de la machine. « Le travail dans le temps aiguise le savoir-faire, mais aussi cette part d’intuition dans la réalisation, ce coup d’œil qui vient guider la main… Un supplément d’âme en somme. » Car il faut voir à l’œuvre la passion qui anime ces artisan·e·s, leur savoir-faire précieux au bout des doigts… Christelle Kocher qui nous guide dans les couloirs des ateliers ce jour-là ajoute avec enthousiasme : « Mon challenge aujourd’hui c’est de faire dialoguer les nouvelles technologies et les savoir-faire ancestraux pour créer des choses inédites. C’est indispensable pour répondre aux demandes toujours plus exigeantes des studios de création. »

Job alert !

À quelques jours des défilés haute couture à Paris, c’est un ballet silencieux et précis que l’on observe au siège de la Maison Lemarié. Installé au 4e étage du 19M, à l’origine spécialisé dans les colifichets en plume, le plumassier dont la Dans les ateliers calmes et lumineux du 19M, on maison a été créée en 1880 devient « Métier d’art » en 1996. fabrique du rêve dans une ambiance très terre à terre. « Il y a dix ans, la société comptait une vingtaine de salariés, aujourd’hui, nous sommes une centaine, voire plus en période de rush ! », s’enthousiasme Christelle Kocher. « Ce sont des Christelle Kocher, métiers d’hier, mais aussi, et surtout, d’avenir ! La moyenne d’âge dans nos cheffe d’orchestre ateliers est de seulement 39 ans et de plus en plus de vingtenaires rejoignent nos rangs soit par vocation, soit par envie de se reconvertir dans un métier qui Comme à l’Opéra, chaque maison orinscrit son action dans la durée. » ganise ici son propre ballet avec une hiérarchie bien établie dans le corps de l’atelier. Chacune des divisions comVisite guidée VIP prend donc une « première », deux Dans le showroom baigné de lumière naturelle, des milliers de plumes sont triés « secondes », un.e modéliste… Et un·e et rangés par catégories et couleurs, de la queue de faisan à la frange d’autruche directeur·trice artistique pour coorteintée… « Uniquement des oiseaux comestibles ! », précise Christelle Kocher. Ici, pas le moindre courant d’air, une température frisant les 17°C et des phérodonner le tout. Chez Maison Lemarié, spécialiste des plumes, fleurs, plis mones sous forme d’huiles essentielles pour éviter la reproduction des mites… et broderies, c’est Christelle Kocher qui À disposition du regard, des échantillons de plumes accrochés sur des portants, a cette mission de cheffe d’orchestre des tiroirs contenant des fleurs en soie, en raphia, en carton… Et quelques depuis plus de treize ans… Élevée en banlieue strasbourgeoise, cette passionnée de mode développe dès l’adolescence un amour du vêtement de sport, ainsi que du tricot et de l’artisanat. Après des études à la Central Saint Martins, elle travaille comme styliste chez Chloé et Dries Van Noten entre autres, puis CHRISTELLE KOCHER chez Bottega Veneta pendant cinq ans. C’est en 2010 que Karl Lagerfeld et Virginie Viard la choisissent pour de-

« L’ARTISANAT, C'EST DE L'ÉMOTION PURE. SA MAGIE ME DONNE SOUVENT LES LARMES AUX YEUX. ON NE PEUT PAS S'EN LASSER »

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exemples de créations textiles encadrées comme des œuvres. « Nous devons avoir du choix pour répondre rapidement aux demandes car nos délais sont très courts », lance la directrice artistique avant d’ajouter : « C’est dans cette pièce que nous recevons les clients pour affiner leurs demandes. Le brief est parfois précis, parfois très vague… Mon travail consiste à traduire, puis réaliser le plus fidèlement possible les idées des Maisons de couture. Avec Virginie Viard, les collaborations sont toujours très inspirantes. En plus, c’est une femme, ce qui est rare dans le milieu de la haute couture. »

PRESSE

Un peu plus loin, Lina, plumassière (8 ans de maison) trie une par une des brassées de plumes d’oie et de collets de canard peints, les peigne, les frise ou les lisse, les coupe à la bonne taille, leur applique minutieusement de la colle puis les positionne sur un motif. « C’est un travail qui demande énormément de patience car il peut être très répétitif », explique la jeune femme. « J’aime le contact avec la matière. La plume c’est très délicat et fragile… Il faut être passionné·e sinon c’est compliqué de garder son calme ! » Dans la pièce attenante, dévolue au travail de la fleur (une autre des spécialités de Lemarié), Erlande (17 ans de maison) confectionne des pétales en cuir qui deviendront des camélias – depuis 1960, Lemarié réalise et assemble à la main, pétale par pétale, toutes les versions de cette fleur emblématique de Chanel. « J’ai mis cinq ans à réaliser de A à Z mon premier camélia. Depuis, je fais des camélias tous les jours et ce ne sont jamais les mêmes ! », explique avec fierté la seconde d’atelier. On découvre ensuite le ballet des brodeuses, chargées de coudre et d’appliquer au millimètre près les étoffes, incrustations, volants, smocks et plissés sur les tops et les jupes qui créeront l’événement lors du prochain défilé. Aux murs s’alignent les étagères pour les outils : certains sont sans âge comme les emporte-pièce qui servent à découper les fleurs, d’autres sont issus des dernières technologies. « Aujourd’hui, grâce aux logiciels et à nos travaux de recherche sur la création textile, même les demandes qui semblent impossibles peuvent être réalisées », précise Christelle Kocher. Comme ce plissé soleil sur une jupe en toile, hissé au rang d’œuvre d’art et réalisé à l’aide de moules en carton par les artisan·e·s de la Maison Lognon. Entre leurs mains, n’importe quel tissu plat – soie, crêpe, tulle, mousseline, organza, velours, cuir – ­ prend quantité de formes différentes alliant techniques artisanales et digitales.

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est intense jusqu’à la dernière minute, mais sans l’hystérie que l’on associe volontiers à la mode », confie Christelle Kocher. Ce vendredi de janvier, les ateliers resteront donc ouverts au finish pour terminer dans les temps toutes les commandes. Au siège de Lemarié, pas de vêtement fini, puisque tout est assemblé directement chez les clients. Aussi, Christelle aime faire circuler les photos des looks et des accessoires des défilés auxquels les ateliers ont participé : « Nous sommes toujours très fiers de voir défiler une robe sur laquelle on a travaillé parfois plus de 1.200 heures ! », conclut celle qui, même après 13 ans de maison, parle toujours avec passion de son métier. Et d’ajouter : « L’artisanat, c’est de l’émotion pure. Sa magie me donne souvent les larmes aux yeux. On ne peut pas s’en lasser. »

Mais c’est déjà le moment de quitter les lieux. Au détour d’un couloir, on croise quatre ouvrières qui procèdent aux derniers ajustements de la robe de mariée, clou du prochain défilé orchestré par Virginie Viard. « C’est toujours une consécration pour nous de participer à la réalisation de la robe de mariée ! C’est le climax d’un défilé haute couture ! Du coup, la tension est palpable car le travail magazine ELLE 153

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e ll e lifestyle Texte Jolien Vanhoof

Une vue imprenable sur la baie de Talamanca, des chambres qui laissent pénétrer la mer et des délices japonais dans l’assiette : aller au Nobu Hotel Ibiza Bay, c’est séjourner dans un feed Instagram idyllique. Bienvenue dans un hôtel où tout est beau, inspirant et apaisant.

La marque Nobu vous dit forcément quelque chose. En 1994, le chef Nobu Matsuhisa s’associe au producteur de films Meir Teper et à Robert « Taxi Driver » De Niro pour ouvrir le tout premier restaurant Nobu à New York. Aujourd’hui, Nobu Hospitality compte pas moins de 50 restaurants et 27 hôtels dans le monde entier, de Manille à Miami Beach en passant par Shoreditch à Londres et the island to be, Ibiza. Un sujet tout trouvé pour le ELLE ! Après un court trajet en taxi depuis l’aéroport d’Eivissa, nous arrivons au village de Talamanca, prisé à la fois par les locaux et les amoureux de l’île blanche. Idéalement situé sur les rives de la baie de Talamanca, le complexe cinq étoiles Nobu Hotel Ibiza Bay propose deux restaurants et autant de piscines d’eau salée, une boutique boho-branchée, une salle de sport, un institut de beauté et des massages relaxants. Bref, plus de facilités qu’il n’est possible d’en consommer en 48 heures. Nous laissons nos bagages à la réception, attirés comme des aimants par la piscine número uno. Pas toujours évident d’anticiper en vacances, mais il est indispensable de réserver un jour à l’avance pour y faire bronzette en haute saison. À la clé ? Chaises longues ornées de jolis coussins, crème solaire offerte et accès aisé au bar de la piscine où siroter la meilleure sangria d’Espagne. La seconde piscine, familiale et implantée un peu plus loin, est tout aussi agréable. Les voyageurs et voyageuses avec enfants auront un œil depuis leur transat sur le Kids Club primé, où sont organisés des séances de bricolage, des cours de cuisine et même des ateliers de DJ. Cette fois, nous profitons d’un séjour sans enfant, ce qui nous permet notamment de dîner

Carrer de Ses Feixes 52, 07800 Ibiza. nobuhotelibizabay.com

PRESSE

MOMENT SUSPENDU AU NOBU

au restaurant japonais Nobu. Un conseil ? Lâchez prise et optez pour le menu découverte « Omakase » : des plats signés Matsuhisa, savoureux et si légers que nous terminons la soirée sur une salsa improvisée par le groupe live. Le lendemain matin, nous nous réveillons avec le parfum du jasmin sauvage et le clapotis des vagues. La vue sur mer s’intègre parfaitement dans l’environnement avoisinant. Le blanc, le bleu et l’or donnent les tons d’une palette de couleurs tout en fraîcheur. Le mélange de bois naturel et de céramiques artisanales reflète l’esthétique de l’île, mais c’est la salle de bains en marbre persan qui me retient en otage presque toute la matinée. Seul le buffet du petit déjeuner servi au Chambao, cabane de plage ultrachic, parvient à me libérer et me transporter au rez-de-chaussée. Après quoi nous mettons le cap sur la ville d’Ibiza, à deux kilomètres environ, avant de savourer à nouveau un moment suspendu au bord de la piscine. Notre réservation commence à 16 heures…

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23 MARS @BLOODY LOUIS AVENUE LOUISE 32 - 1050 BRUXELLES

Chaque année, le ELLE organise la soirée la plus glamour de l’année : la ELLE PARTY. Ce 23 mars, ce sera aussi l’occasion de fêter les 20 ans du magazine féminin le plus iconique de l’histoire. Au programme de la soirée sur le thème “années 2000” : de la danse, du chic et des bulles. Alors, habillez-vous comme il y a 20 ans et venez vous défouler sur notre piste de danse. Entrée dès 23h au Bloody Louis à l’Avenue Louise 32, 1050 Bruxelles.

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UN FAIT-MAIN NOMMÉ DÉSIR

11min
pages 150-158, 161

LA SALLE DE BAIN DE VOS RÊVES

1min
pages 148-149

LES VACANCES ET BIEN PLUS

1min
pages 146-147

HUNTER SCHAFER « L’OPTIMISME EST UN BON ÉTAT D’ESPRIT »

2min
page 144

LES COMÈTES DE CHANEL

1min
pages 143-144

LA DISCRÉTION DANS UN FLACON

3min
pages 140-143

SON VISAGE EST UN TABLEAU

1min
pages 138-139

QUELLE EST LA ROUTINE IDÉALE ?

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pages 134-138

LA MODE ILLUSTRÉE

1min
pages 126-132

READY TO PARTY

1min
pages 120-125

LA DA N SE NOIR E

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pages 112-119

THE DI REC TOR'S CU T

1min
pages 100-101, 103-111

S’APPROPRIER LES NOUVEAUX CODES DE LA MODE

4min
pages 97-100

FAUT-IL EMBRASSER LE GOBELIN

4min
pages 94-96

À MILAN

1min
page 93

L’ÉLÉGANCE TRANSGÉNÉRATIONNELLE

8min
pages 84-92

LE BAISER DANS L’ART

1min
pages 82-83

LORISSANTEF FLORENTINA

6min
pages 74-80

IMPREVU, UN VENT RESPONSABLE BIENVENU

1min
pages 73-74

LA BANDE À BRANDON

6min
pages 69-72

BRANDON WEN ?

5min
pages 63-66

VIVIAN HOORN

1min
page 61

AXELLE RED

4min
pages 58-60

STROMAE & CORALIE BARBIER

1min
pages 57-58

20ANS DE BELGITUDE EN COUVERTURE, ET AU CŒUR

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page 56

L'AMOUR À NOS PIEDS

1min
pages 54-55

REBEL REBEL

2min
pages 52-53

L’HEURE ENTRE RÊVES ET DÉSERT

1min
pages 51-52

LE BLEU DU CAFTAN

1min
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BELGIQUE CHÉRIE

4min
pages 46-48

LA FAMILLE LOUBOUTIN S’AGRANDIT

1min
page 44

VICHY SALÉ LA PIÈCE

1min
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UN BIJOU DE STUDIO

3min
pages 38-42

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pages 37-38

JARDIN BOTANIQUE

3min
pages 32, 34-37

FLOU ARTISTIQUE

1min
pages 26-32

VOS PAPIERS ! LECTRICES,

1min
pages 12-13
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