.1 KALEIDOSCOPE CRÉOLE
Texte : Christine Morel Photos : Simax Communication
Un circuit pour réconcilier histoire et mémoire
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Si notre archipel se place parmi les destinations les plus prisées grâce à ses richesses naturelles, sa biodiversité, sa culture ou encore sa gastronomie, la valorisation de son patrimoine historique constitue un autre volet à explorer tant pour les visiteurs que pour la population locale.
e par son histoire, les paysages de l’archipel guadeloupéen sont jalonnés de lieux, pour certains méconnus, et pourtant témoins matériels de son passé. L’itinéraire « La Route de l’esclave - Tracesmémoires en Guadeloupe » permet de découvrir ces lieux intimement liés à l’esclavage. Il permet d’œuvrer pour une meilleure compréhension et une transmission auprès du grand public mais également de mieux appréhender le contexte douloureux.
« La Route de l’esclave » est un concept porté par l’Unesco en vue de présenter la diversité des patrimoines issus de l’esclavage et de la traite négrière. La première initiative, un itinéraire de trois kilomètres situé à Ouidha au Bénin, date de 1994. Il retrace le chemin emprunté par les esclaves, qui après avoir été vendus, étaient envoyés jusqu’aux bateaux négriers. D’autres initiatives sont à saluer dont les « Sites de mémoire de la route de l’esclave dans les Caraïbes latines » (un inventaire autour de Cuba, Haïti, Aruba, la République Dominicaine) ou encore la « Route des abolitions » située dans l’Est de la France qui réunit quelques sites dont le château de Joux où est mort, en exil, Toussaint Louverture en 1803.
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Le Conseil départemental est à l’origine du projet guadeloupéen. 18 sites représentatifs ont été retenus parmi 60 propositions. Un choix déterminé, en premier lieu, par la pertinence de leur lien avec l’histoire de l’esclavage et selon leur état de conservation et leur accessibilité au public. Ce circuit ne se conçoit pas comme une simple visite mais comme une invitation à prendre conscience de ces empreintes indélébiles au travers d’édifices ou de vestiges desquels le passé semble encore pouvoir émerger. Au-delà des lieux de production industrielle, il a été décidé de révéler d’autres sites à l’image des vestiges d’indigoteries (Marie-Galante et Vieux-Habitants*), d’habitations caféières (habitations Grivelière et Vanibel), de moulins à vent, une poterie
Magazine MAISONS CRÉOLES GUADELOUPE n°142