a C ULT U RE — P ORTRAIT Véronique Leblanc
Alban Hefti
ENTRE MUSIQUE ET PEINTURE LES FULGURANCES DE BRICE BAUER Violoncelliste, Brice Bauer est l’âme du parvis de la cathédrale, sa voix. Il nous a tous capturés un jour ou l’autre dans les filets de sa musique, aussi pressés que nous ayons pu l’être. Mais la musique est loin d’être la seule corde à son arc…
usicien compositeur, Brice Bauer est aussi plasticien, peintre dans l’âme. Et peut-être « peintre avant tout », dit-il en regrettant que « la France cartésienne ait du mal à envisager la polyvalence ». Lui se veut « voué au monde » depuis l’enfance, se reconnaît saisi de « fulgurances », « de choses qui frappent comme une évidence, comme en amour ». Tant en musique qu’en peinture, « un son peut s’imposer tout comme un geste ou une couleur, les remettre en cause fait souvent perdre du temps car on finit par y revenir ». Ses gestes de peintre transcrivent l’urgence et le mouvement, mais « n’empêchent pas l’approfondissement », dit-il en passant en revue la pile d’œuvres sur papier qu’il a préparée en prévision de l’interview. Le but est de « pousser les choses jusqu’au bout », de questionner, de tendre vers un horizon pour transmettre une émotion aussi partageable que possible. Cet horizon qui habite ses innombrables paysages tous jaillis de ses souvenirs ou de ses rêves, mais souvent « reconnus » par ceux qui les découvrent. « Il y a une mémoire universelle » estime
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№43 — Décembre 2021 — Splendeurs