S ACT UA L I T É — F RAGRA NCES Véronique Leblanc
Alban Hefti
Parfums Serena Galini, au bonheur des fragrances Le nom de la maison de parfums Serena Galini intrigue… « Il nous arrive d’avoir des coups de fil où l’on nous demande de parler à Séréna », s’amuse David Weiss qui gère avec sa sœur Nina la boutique installée rue de la Krutenau. Mais nulle dame énigmatique ne se cache derrière ces deux mots qui signifient « sérénité » en grec et en latin… eux mots pour une ambiance qui correspond bien au lieu, entre cabinet de curiosité et boudoir, sur le fil d’un suranné teinté de modernité. On oublie tout en y entrant et l’on s’immerge instantanément dans un univers d’odeurs délicates. « Je suis le couteau suisse de la maison », s’amuse Nina qui accueille clientes et clients avec une attention tout en finesse. Choisir un parfum, le composer à partir des essences présentées dans le bar à fragrances n’a rien d’anodin. Il faut prendre le temps de l’échange, découvrir « qui on est vraiment sans céder aux codes éphémères de la mode », « sentir et ne pas mentaliser ». Des ateliers olfactifs sont d’ailleurs organisés pour que chacun puisse créer son propre parfum, que ce soit pour lui-même ou pour son intérieur. Une odeur à nulle autre pareille. David, lui, œuvre au laboratoire et conçoit bougies et parfums d’ambiance accompagnés de courts récits.
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S ACT UA LI T É
À chaque fois se raconte un quartier de Strasbourg : la Krutenau, les Contades, la Petite France, la Cathédrale, l’Orangerie… jusqu’au quartier gare évoqué par des notes piquantes de poivre et de bergamote adoucies par un bouquet de feuilles de menthe, de basilic et de tomates. Souvenirs du marché des maraîchers qui autrefois y plantaient leurs étals. Chacune de ces odeurs est le fruit de recherches aux archives municipales, à l’affut de secrets et de légendes, du mythe du diable prisonnier de NotreDame aux sulfureuses maisons closes du Quai des Pêcheurs… Toutes les bougies sont faites de cire de tournesol, de mèches en bois recyclés et de fragrances naturelles. « Notre démarche est aussi éthique », précise David. « Rien de ce que nous utilisons n’a été testé sur les animaux, nous veillons à avoir le moins d’impact possible sur l’environnement et nous réutilisons verres et flacons. » №43 — Décembre 2021 — Splendeurs