Histoire des éditions du recueil
éditorial, les cartonnages de luxe, lutte contre la contrefaçon. » 522 Il prend soin des livres qu’il propose à la vente et organise avec l’aide de Tony Johannot une mise en page étudiée qui met en relief l’image comme le texte, en jouant entre ces deux éléments par l’insertion d’images dans le texte. Il privilégie la simplicité, comme il l’explique dans la préface du recueil des Contes de Charles Nodier, illustrés par Tony Johannot : « ce qu’il faut pour qu’un livre convienne à la jeunesse, c’est d’abord qu’il soit simple : la simplicité, cette première condition des belles œuvres, est précisément ce qui convient à l’enfance ; c’est ensuite que dans ce livre il n’y ait point de confusion entre le bien et le mal, et que l’un y soit assez séparé de l’autre pour qu’un méchant esprit n’y puisse trouver sa justification. Or, pour faire un tel livre, il faut être à la fois et un grand esprit et surtout un très honnête homme, et c’est précisément parce que la réunion de ces deux conditions est essentielle que les livres qui peuvent instruire tous les âges et plaire à tous les âges sans en blesser aucun, que les bons livres sont extrêmement rares » 523. Hetzel ne publie pas que des auteurs français : il adapte des romans et des contes russes ou anglais pour la jeunesse, comme Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll autour de 1870. Le génie des livres décède en 1886 et laisse l’entreprise à son fils qui y intègre la polychromie. Ce dernier vend cependant la maison d’édition à Hachette en 1914.
Les trois grands éditeurs qui ont perduré Hachette Louis Hachette vient au monde le 5 mai 1800 dans une pauvre famille paysanne émigrée à Paris. Scolarisé au lycée Louis le Grand grâce au travail de lingère de sa mère, il se montre excellent élève. Souhaitant faire carrière dans l’enseignement, il suit les cours de François Guizot, ministre (des affaires étrangères, de l’intérieur et de l’instruction publique) à l’origine de la loi Guizot de 1833 concernant la scolarité des défavorisés. Cependant, le ministre de l’intérieur de l’époque, Jacques-Joseph Corbière, farouchement opposé au libéral Guizot, décide de fermer en 1822 ce qui est Figure 34 : Portrait de Louis alors l’ancêtre de l’École Normale Supérieure. Louis Hachette à 62 ans. change donc de voie au profit du droit. En 1842, il devient précepteur des enfants d’un notaire parisien, Mr. Foucault de Pavant, qui l’aide à obtenir son brevet d’imprimeur-libraire en 1826. La maison Hachette 524 est alors créée, avec pour devise Sic quoque docebo, traduite du latin par “Ainsi, moi aussi j’enseignerai”. La librairie classique se développe vers les sciences et les périodiques avec les succès de la Revue de l’Instruction publique et le Manuel Général de l’instruction primaire. Alors qu’à ses débuts, le catalogue ne propose que cinquante quatre titres, ils augmentent progressivement, passant de soixante et 522 523 524
Idem, p. 7.
CONNAN-PINTADO, et alii, La littérature de jeunesse, Itinéraires d’hier à aujourd’hui, op. cit., p. 111. Site de l’entreprise Hachette : www.hachette.com.
BERCEGEAY Marie-Sophie | Diplôme national de master | Mémoire de M1 | juin 2015 Droits d’auteur réservés.
- 126 -