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Une pente au relief tourmenté, des tremplins dont il faut s’envoler en toute légèreté et 2 fois 20 secondes pour montrer l’étendue de ses capacités : le ski de bosses est rapide, exigeant et impressionnant à regarder. Ça tombe bien, le Haut-savoyard Ben Cavet, N°3 mondial de la discipline, l’est tout autant. PAR MÉLANIE MARULLAZ
DES CREUX
n 1994, quand il fait ses premiers pas à Tunbridge Wells, petite ville du sudest de Londres, Ben Cavet a plus de chance de devenir champion de cricket ou de foot que de ski de bosses. Sauf que l’un de ses oncles était membre de l’équipe anglaise de ski acrobatique et qu’il a participé aux J.O. d’Albertville. Sauf que son père,
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accro aux sports outdoor, enseigne le ski sur la piste synthétique du coin. Et sauf que ce paternel a décidé, après plusieurs hivers en tant que moniteur en Haute-Savoie, d’installer toute sa famille dans les Portes du Soleil. Voilà comment Benjamin n’est pas devenu champion de foot ni de cricket. Il a dix ans quand il débarque dans le Chablais et même si son patronyme
sonne tout à fait local, il ne parle pas un mot de français. “C’était très dur. Ça ou du chinois, c’était pareil, on ne distingue pas les mots. Je me souviens d’être super fatigué, parce qu’hyper concentré en cours et hyper concentré à la récré aussi pour comprendre les potes, mais je me suis intégré grâce au ski-club, grâce au sport où la langue est moins une barrière.”
©Agence Zoom
&E UN BOSS