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GWYNETH PALTROW
“JE SUIS HEUREUSE D’AVOIR 50 ANS” Elle était l’invitée du cinquantième Bold Woman Award de la maison Veuve Cliquot en décembre à l’Olympia, où elle n’a pas manqué d’évoquer les difficultés qu’elle a eues pour s’imposer dans le monde des affaires en tant qu’actrice. Et c’est avec la même franchise qu’elle évoque pour nous les tabous qui, de la ménopause à la sexualité, stigmatisent encore les femmes autour de la cinquantaine. Propos recueillis par Catherine Durand
Pour vos 50 ans, vous avez posté sur Instagram une photo de vous nue. Pourquoi est-ce si réjouissant pour vous d’avoir 50 ans ?
RYAN PFLUGER/AUGUST.
Parce que j’ai beaucoup appris. Je me connais très bien, je suis en bonne santé, au bon endroit et au bon moment de ma vie. J’apprécie vraiment mon travail, mon mariage, mes amitiés. Je suis heureuse d’avoir 50 ans. La ménopause a longtemps été un sujet tabou, comment vivez-vous cette période de votre vie ?
Le fait de stigmatiser la ménopause a été longtemps préjudiciable aux femmes. Nous avons donc commencé à en parler via mon entreprise, Goop.
Nous faisons des interviews afin de briser le silence et normaliser ce qui est tout simplement naturel. Faire croire aux femmes qu’elles sont vieilles et devraient avoir honte de ne plus être en âge de procréer est réducteur. Nous sommes tellement plus intéressantes en prenant de l’âge. Toutes celles à qui j’en parle me disent que leur vie est riche, que la ménopause ne les empêche nullement de se sentir romantiques, sexuelles, fortes. Il faut briser cette stigmatisation. Vous êtes appréciée pour votre francparler. Quels tabous restent puissants ?
Il en existe encore beaucoup autour de la sexualité féminine. L’idée même que les femmes puissent avoir une sexualité, n’importe quel type de sexualité, et puissent exprimer leurs désirs, est encore très mal vue, perçue comme inconvenante. Quel regard portez-vous sur la génération de votre fille, Apple, qui a 18 ans ?
D’après ce que j’observe, elle et ses amies ont beaucoup plus de confiance en elles, se sentent plus libres et plus autonomes
que moi à leur âge. Les femmes de notre génération ont beaucoup fait pour leur ouvrir la voie, pour qu’elles soient fortes et affirmées. Mais ceci dit, elles doivent aussi gérer les réseaux sociaux. Chaque génération marque des progrès mais affronte aussi de nouveaux enjeux qui exigent de la prudence. Actrice célèbre, femme d’affaires accomplie, quelle est votre prochaine mission ?
J’attends avec impatience cette partie de ma vie où je ralentirai, où je serai une grand-mère qui préparera le dîner pour tout le monde. Vous êtes un modèle pour beaucoup de femmes. Quels sont les vôtres ?
J’en ai beaucoup. Des femmes qui ne sont pas nécessairement connues, comme ma mère et certaines de ses amies que j’admire. Je pense à une collectionneuse d’art qui était d’une élégance folle. Nous avons eu des conversations très profondes durant toute mon adolescence. Elle m’a toujours beaucoup apporté, elle n’est plus là hélas ! J’ai tendance, c’est vrai, à aimer les femmes qui s’expriment par le style.