OUTRE-MER grandeur Nature n°13 _ nov.-décembre 2022

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L’E-MAG ULTRAMARIN DE L’ENVIRONNEMENT

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SAINT-PIERREET-MIQUELON Christine Follet, marraine du Congrès qui cette année a été organisé avec la Région Normandie. La Normande a décrit son parcours de scaphandrière à chef d’entreprise de culture de macro-algues.

CONGRÈS SUR LES SCIENCES AQUATIQUES : LES FEMMES ET LA MER À L’HONNEUR

La 2ème édition du Congrès international sur les sciences aquatiques s’est déroulée fin septembre à Saint-Pierre et à Miquelon. L’occasion de rencontrer sa marraine, Christine Follet, l’une des premières femmes plongeuses professionnelles de France. Un rôle qu’elle a investi avec modestie, mais non sans une certaine fierté. Rédaction : Mariane Aimar Née au Havre, Christine avait dans son enfance une peur panique de ce qui se passait sous l’eau. À l’adolescence, elle découvre la plongée sous-marine et, très vite, s’accroche à cette activité qui lui permet d’appréhender la mer sous un autre angle. Adulte, elle travaille dans un tout autre domaine, le secrétariat, mais à 30 ans, décide de faire de sa passion un métier. Elle s’inscrit en 1996 à l’Institut national de la plongée professionnelle (INPP) de Marseille, et découvre un monde très masculin. C’est là que l’on forme les futurs plongeurs scaphandriers qui sauront ensuite souder ou couler du béton par 40 mètres de fond. Dans ce milieu musclé, elle est la seule femme, mais sait vite se faire accepter. Une fois titulaire de son certificat d’hyperbarie, elle travaille sur de nombreux chantiers sous-marins, plongeant dans des eaux souvent troubles à construire des buses ou des infrastructures en mer. Avec la naissance de ses jumelles, le métier avec ses longues semaines d’absence se fait plus compliqué. Elle change alors de voie pour initier un projet de culture d’huîtres en plongée. Pour obtenir une concession sous-marine, il lui faut un diplôme. Elle retourne sans hésiter sur les bancs de l’école et obtient son brevet aquacole et maritime. En 2000, elle crée sa ferme et installe par -14 mètres des tables de culture. Durant 13 ans, elle élève et commercialise les fameuses huîtres « Belles Fermanvillaises » qui feront sa réputation. Aujourd’hui, devenue auditrice en certification hyperbare, elle s’assure que les sociétés employant des scaphandriers connaissent et respectent les nouvelles normes liées aux travaux sous-marins.

Le congrès a accueilli une trentaine de participants, des scientifiques et entrepreneurs du Canada et de France métropolitaine.

UN CONGRÈS FÉDÉRATEUR L’objectif pour l’organisateur du congrès, Archipel Développement, était de mettre en lien scientifiques, entreprises, formateurs et acteurs locaux autour de la mer et des filières marines. Une mission réussie avec, durant quatre jours, de nombreuses conférences et partages d’expériences. Les participants ont ainsi pu échanger sur les différents types d’aquaculture avec notamment des retours d’expérience en aquaponie, en pêche à l’holothurie, en algoculture et raniculture (élevage des grenouilles). En mettant les sciences au service du développement économique, l’organisateur espère, dès l’année prochaine, voir émerger des entreprises tournées vers les ressources marines. Et en parallèle, la mise en place de formations spécifiques sur le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon. Une manière d’offrir aux jeunes un avenir dans des filières marines porteuses.


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