STRATÉGIE
QUALITÉ ET ENVIRONNEMENT Les défis de la Champagne
Attentes sociétales, enjeux climatiques, notoriété… La filière champenoise se situe à un tournant. Avec un chiffre d’affaires à 5 milliards d’euros, elle supplante de loin toutes les autres régions viticoles.
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ace à ses concurrents étrangers, la Champagne doit soigner son image et poursuivre sa transition environnementale. Pour y arriver, le Comité Champagne et ses techniciens œuvrent à l’émergence de nouvelles pratiques pour proposer une stratégie adaptée à l’urgence climatique.
1. PÉRENNISER LE VIGNOBLE Les facteurs de dépérissement de la vigne sont multiples : maladies, ravageurs, carences nutritionnelles… Avec le réchauffement climatique, les chercheurs craignent que ces derniers ne s’accentuent. Aussi une réflexion en profondeur est menée sur le matériel végétal utilisé. « Concrètement, nous fonctionnions sur un modèle d’hybridation, en croisant entre elles différentes variétés de cépages pour obtenir des accessions, explique Arnaud Descôtes, directeur technique du Comité Champagne. Nous gardons dans un conservatoire dédié près de 800 accessions différentes issues du pinot noir, du pinot meunier, du chardonnay, mais aussi du pinot blanc, de l’arbane, du petit meslier et du pinot gris. Nous les faisons se reproduire entre elles, pour arriver à des variétés plus résistantes aux maladies, au réchauffement climatique etc. Nous espérons pouvoir les généraliser à partir de 2030. » Pour accélérer cette démarche, la Champagne est entrée dans un programme de partenariat avec les vignobles du quart Nord-Est de la France, afin d’aménager une serre commune inter-région. Différents sites candidats sont pour l’heure à l’étude, avec un projet d’implantation en 2022 ou 2023.