Durant la première partie du XXe siècle, l’urbanisme hygiéniste était encore d’actualité ; les villes vivaient toujours avec les cicatrices urbaines, économiques et sociales des pandémies et continuaient à développer les innovations urbanistiques en intégrant le volet hygiéniste non seulement en Europe, mais aussi dans les grandes villes américaines avec le développement d’un nouveau modèle concept utopique d'urbanisation par Frank Loyd Wright Broadacre City, ville-paysage étalée dans l’espace où la voiture individuelle est le moyen de déplacement principal dans l’optique d’éviter les conséquences sanitaires néfastes de la ville dense et compacte. L’histoire de la relation urbanisme/médecine a été marquée par une grande phase de silence dans la deuxième partie du XXe siècle pour plusieurs raisons, d’abord le grand progrès de la médecine en termes de vaccination, d’antibiotiques au cours des années 1960, des Imageries médicales dans les années 1970 et de 1980-2010 et l’essor de la médecine moléculaire. Tous ces progrès ont fait que l’urbanisme et la forme de la ville n’étaient plus dans le centre de réflexion de lutte contre les maladies. D’un autre côté, l’urbanisme, avec la métropolisation, évoluait plus dans le sens de développement des flux et de mobilité mettant la question hygiéniste de côté. La concurrence productive des métropoles et la négligence de l’hygiénisme pendant ce temps a engendré une crise écologique et climatique qui s’est reflétée sur la santé physique et morale. Plus que jamais le XXIe siècle a été marqué par la propagation des maladies chroniques que la médecine n’a pas pu soigner. Accompagnée de la crise du covid 19 que nous vivons aujourd’hui, la question sanitaire est de nouveau d’actualité. C’est aussi une occasion pour nous de requestionner la ville actuelle, sa forme, sa production et son fonctionnement.
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