2.2 La gestion des eaux usées : La suppression du réseau non potable de la ville de Paris La ville de Paris, a hérité du XIXe siècle, un double réseau d’eau qui lui permet de satisfaire tous les besoins en eu de la métropole. Le sous-sol de la capitale abrite un réseau d’eau non potable distinct de celui d’eau potable. L’eau non potable, principalement alimentée par les eaux du canal de l’Ourcq, complétées de prélèvements en Marne et en Seine, est utilisée pour l’arrosage des parcs et jardins et des cimetières, le remplissage des rivières et des lacs artificiels, le nettoyage des rues par quelque 17.000 bouches de lavage et pour les activités industrielles… Le réseau d’eau non potable a été réhabilité et défendu à plusieurs reprises par le conseil de Paris pour plusieurs raisons écologiques et économiques, d’abord, elle demande peu d’énergie pour circuler dans le réseau parce qu'elle bénéficie d'un système gravitaire puis les couts de traitement sont moins onéreux puisque l’eau est simplement filtrée par dégrillage pour empêcher le passage des gros déchets et tamisée ensuite pour filtrer les petites particules et enfin elle permet de faire des économies en termes de consommation d’eau potable. Le début du XXIe siècle a connu une réduction remarquable dans les besoins en eau non potable et la dégradation du système dédié à sa distribution a mis la question de la suppression de ce réseau sur le devant de la scène. La ville de Paris a organisé ainsi une conférence de consensus à ce sujet en décembre 2009. Le réseau des services de santé avait avancé plusieurs arguments qui prouvent que l’eau non potable, au contact avec le sol, crée des aérosols et donc cette eau, si elle est contaminée, peut-être dangereuse pour la santé des passants et des habitants. Ces arguments n’étaient pas retenus à l’époque parce que le risque de contamination de cette eau semblait loin. Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, et après l’annonce de la mairie de Paris en avril 2020, qui affirme que le laboratoire de la régie municipale Eau de Paris a retrouvé des « traces infimes » de la Covid-19 dans le réseau d'eau non potable de la ville, ces mêmes arguments de contamination peuvent sembler plus pertinentes. 13 ans plus tard, si cette question de suppression du réseau non potable est reposée sur table, les conclusions pourraient être différentes.
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