NEWS SOCIÉTÉ
MARIA PIETRANGELI
N°215
Télétravail, où en est-on ?
Le Luxembourg moins compétitif ? Le Luxembourg vient de perdre trois places dans le classement de l’IMD World Competitiveness Yearbook. Avec une 15ème place, le pays perd ainsi l’espoir de se classer rapidement dans le top 10. L'institut suisse IMD (International Institute for Management Development) publie chaque année, depuis 1989, ce classement. Le WCY a pour ambition de mesurer et de classer "la capacité des nations à créer et entretenir un environnement qui soutient la compétitivité des entreprises", en intégrant, audelà des indicateurs statistiques de type PIB, les dimensions politique, sociale et culturelle. L'étude repose sur une analyse et une notation : d'une centaine de critères quantitatifs et d'une centaine de critères qualitatifs. L’analyse repose autant sur des indicateurs statistiques que sur l’opinion des décideurs économiques et des dirigeants d’entreprise. Au Luxembourg, l’enquête auprès des entreprises est coordonnée par la Chambre de Commerce. Pour info, en 2020, les pays les plus compétitifs sont Singapour, le Danemark et la Suisse, devant les Pays-Bas et Hong Kong.
62 | JUILLET-AOÛT 2020
La crise du Covid-19 a obligé les entreprises à s’adapter très rapidement. Le télétravail a été mis en place pour bon nombre de salariés et la plupart des employeurs se sont rendu compte qu’il a permis la continuité de l’activité. Les atouts pour les salariés sont légion. La gestion du temps de travail, la suppression du trajet domicile-travail en termes de gain de temps et de diminution de la fatigue et l’absence d’embouteillage. Circuler à Luxembourg n’a jamais été aussi agréable. En revanche, le télétravail n’a pas été de tout repos pour tout le monde. Pour les télétravailleurs qui cohabitaient avec leurs enfants en bas âge, la période a été moins idyllique. Les personnes seules, elles, ont eu parfois un sentiment de solitude
et, pour les petites structures, la cohésion de l’équipe faisait quelque peu défaut, tout comme la culture d’entreprise. Quoi qu’il en soit, l’alternative d’une journée de télétravail par semaine, pourrait grandement améliorer l’efficacité des travailleurs et/ou l’attractivité de notre pays. Mais tout n’est pas aussi simple qu’il n'y parait. Les salariés qui viennent de France, de Belgique et d'Allemagne n'ont droit qu'à un nombre de jours limité de télétravail. 19 jours par an pour les Allemands, 24 jours pour les Belges, et 29 jours pour les Français. Au-delà il faut payer une partie de ses impôts dans son pays de résidence. Le législateur veut légiférer et poser un cadre à cette pratique du travail mais il y a fort à parier qu’il ne pourra le faire que pour les résidents.