NOVO N°63

Page 128

sons

PINEGROVE 11:11 / Rough Trade Records Ce groupe de country alternative en provenance du New Jersey reste fasciné par la symétrie et la géométrie, comme en atteste ce titre énigmatique de 11:11. Toujours porté par un élan progressiste, Evan Stephens Hall s’attaque ici aux problématiques environnementales. Loin de crier à propos de ce qui va de travers, il s’attache à éveiller les consciences sur l’importance de l’unité face à l’inaction des gouvernements. Un album d’une extrême sensibilité pour lequel ils se sont offert les services de Chris Walla (Death Cab For Cutie). Souvent étiqueté d’“emo”, Pinegrove, qui distribue une majeure partie de ses ventes à des associations, est définitivement tourné vers l’extérieur. (C.J.) NATION OF LANGUAGE A Way Award / Play It Again Sam S’inspirant de la musique qu’écoutaient leurs parents, ces vingtenaires branchés de Brooklyn n’ont pas fini de faire parler d’eux. Passée la déception de l’arrêt forcé des tournées, le trio a mis le temps libre qui leur était imposé à profit pour enchaîner avec la production d’un second album. Avec A Way Forward ils lancent un gros pavé dans la mare de la new wave. Un condensé de tubes qui ravira les fans de synthés de la première heure grâce à l’aura vocale de Ian qui n’est pas sans rappeler celle d’Andy McCluskey (Orchestral Manœuvres in the Dark). Les plus jeunes générations s’y retrouveront aussi certainement tant leurs rythmes entraînants s’attachent aux codes de l’électro-pop moderne. (C.J.) 128

ALDOUS HARDING Warm Chris / 4AD Produite par John Parish, Aldous Harding multiplie les explorations audacieuses d’un folk gracieux et joyeusement fragile. Avec un titre introductif comme Ennui, nous aurions pu craindre les mélos cristallins – guitare sèchepiano-voix nue – qui donnaient la tonalité dominante à ses précédents albums. Pourtant, le chemin ne semble pas aussi monochrome qu’attendu tant l’artiste néo-zélandaise nous surprend avec ses riffs, grelots et aspérités de voix tour à tour enjouée, rocailleuse ou chuchotée. Lawn, premier morceau issu de l’album, annonce la couleur d’un opus coloré b-side pour des journées printanières easy listening aux petits accents psyché. (V.B.) GUN CLUB Preaching the Blues / The Flood Gallery Au début des années 80, le Gun Club était pure déflagration. Jeffrey Lee Pierce avait su faire la jonction du blues psychédélique et des aspirations terriennes de certains groupes country-rock soniques américains, aboutissant à une forme comme nulle autre pareille. Un coffret de 45T retrace les fulgurances d’un parcours impeccable, avec en prime deux inédits de l’album Miami, produit en son temps par Chris Stein de Blondie – JLP n’était autre que le président du fan-club du groupe new yorkais, d’où sa blondeur légendaire. Comme le chante si bien cette voix trop tôt éteinte, « We can fuck forever but you will never get my soul. » Pour l’éternité, donc. (E.A.)


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.