Chapitre IV : La Première Étape
Je venais tout juste d'avoir trois ans. À l'époque, je ne mesurais encore que 53 centimètres de haut pour un poids d'un peu moins de 6 kilos. Mes cheveux bruns mi-longs commençaient à me couvrir une partie du front. Ma Mère me faisait souvent porter un haut bleu, des bas sombres, ainsi que de petits souliers noir de jais. J'ignorais alors tout de la méthode que j'emploierais et de comment j'allais faire pour réaliser mon but. Où trouverais-je mes alliés ? Comment pourrais-je possiblement obtenir les moyens de renverser l'ordre établi ? Par quoi le remplacer ? Quels stratagèmes me permettraient de me hisser plus haut encore que les puissants de ce monde sans pour autant mettre ma Famille en danger ? Toutes ces questions demeuraient sans réponse en mon esprit. Je me laissais simplement guider par cette quête que je m'étais fixé. Je passais des nuits entières à réfléchir à ces interrogations, sans pour autant réussir à toujours y trouver des réponses. Bien souvent, ces réflexions me permettaient d'ailleurs de trouver le sommeil. Passer cet âge, il n'était plus nécessaire que mes Parents me racontent des histoires pour m'endormir. Le repos me trouvait de lui-même quand, après des heures à réfléchir à ce projet, je ne trouvais plus la force de rester éveillé. J'espérais d'ailleurs secrètement que les réponses à mes questions me soient révélées pendant mes nuits de songes. La fin recherchée était, rétrospectivement, ce qui fut le plus simple à trouver. Pourquoi et surtout pour qui serais-je prêt à faire tout ça ? Ma Famille, bien évidemment ! Mais, cette dite Famille, serait-elle forcément désireuse de porter le fardeau de "surveillants des puissants" ? Connaissant l'amour que portait mon Père et ma Mère à leur petite vie tranquille, je ne désirais pas les impliquer plus que de raison dans mes desseins. Aussi, ai-je déjà exprimé mon idée selon laquelle une Famille n'est pas une question de sang, mais de loyauté. Si je devais me battre, ce serait bien pour une Famille. Mais pour une qui désirerait la même chose que moi. Une qui me rejoindrait de son plein gré. Une qui ne me jugerait pas sur les moyens mis en œuvre, tant que la finalité est assouvie. Une Famille nouvelle et parfaite à mes yeux . En somme, je devais m'assurer de gagner plus de puissance, d'alliés et d'importance que n'importe quel être, voire que n'importe quel groupe, afin d'attribuer un statut hégémonique à cette organisation nouvelle. Or, je ne partais de rien. Je n'avais ni allié, ni argent, ni garde-fou. Par conséquent, si je voulais construire quelque chose de bien, avec des bases saines et un but noble, il me faudrait commencer par trouver une porte d'entrée vers le monde des puissants. Eux seuls détenaient tout ce dont un jeune sans-le-sou comme moi avait besoin afin d'atteindre ses objectifs. En somme, je devais retourner le pouvoir des oppresseurs contre eux et ainsi prendre leur place en instaurant
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