Industrialiser par le biais des chaînes de valeur mondiales 103
Chaînes de valeur mondiales : définition et mesures L’expression chaîne de valeur désigne la fragmentation du processus de production en différentes étapes, qu’il s’agisse d’activités ou de tâches purement productives ou bien de création de valeur ajoutée, depuis la conception et le design jusqu’aux étapes intermédiaires du plan de production et de son exécution, pour aboutir à la livraison du produit en tant que bien ou service final. Ce concept est associé à la technique de l’analyse de la chaîne de valeur, qui représente une méthode permettant d’identifier les opportunités de réduction des coûts et de différenciation des produits à différentes étapes du processus de production et de livraison d’un bien ou d’un service. Une chaîne de valeur est considérée comme une CVM lorsque les relations contractuelles relatives aux processus et aux tâches sont établies entre des entreprises situées dans différents pays n’appartenant pas forcément à la même région. Dans une CVM, les entreprises de divers pays sont associées au sein d’un même système de production (ou une chaîne d’approvisionnement) de biens et de services à intégration verticale ; elles sont reliées entre elles à chaque maillon où une entreprise participante importe des intrants afin de produire des articles à exporter vers un autre participant de la chaîne situé dans une autre région ou un autre pays. Ce système consistant à « importer pour exporter » ne se limite pas à de simples transactions commerciales entre les entreprises participantes. Cela inclut le partage de plans d’action et de pratiques de gestion, à travers lequel de nouvelles idées et de nouvelles compétences sont continuellement transférées d’une région à l’autre ou d’un pays à l’autre. Les liens avec une CVM du secteur manufacturier peuvent s’établir dans deux directions, à savoir les liaisons en amont et les liaisons en aval. L’indicateur utilisé pour mesurer les liaisons en amont d’une CVM est la part relative de contenu importé, soit la valeur ajoutée étrangère (FVA) contenue dans les exportations brutes du pays. En déduisant la part de FVA contenue dans les exportations brutes, on obtient la valeur ajoutée domestique (DVA) contenue dans les exportations du pays. L’indicateur permettant de mesurer les liaisons en aval au sein d’une CVM est le contenu domestique des importations étrangères : on calcule la part de valeur ajoutée domestique exportée qui sera utilisée par un pays étranger sous la forme de bien intermédiaire dans le cadre de ses exportations vers un pays tiers (DVX). Pour obtenir le taux de participation d’un pays aux CVM, soit le niveau d’intégration général aux CVM, on additionne la part relative de FVA dans les exportations brutes à la part relative de DVX dans les exportations brutes.