126 L’industrialisation en Afrique subsaharienne
est une parfaite illustration de ce processus. L’extrant devient ensuite un intrant dans le cadre du processus de production d’engrais au Nigeria, et ces engrais alimenteront ensuite le marché intérieur ou bien seront exportés vers d’autres pays de la région.
Conclusion et options stratégiques Par rapport à la Chine, à l’Europe de l’Ouest ou aux États-Unis, l’Afrique subsaharienne représente une part extrêmement faible du volume commercial total des produits manufacturés ; par conséquent les taux d’intégration de la région aux CVM du secteur manufacturier sont extrêmement faibles. Cependant, d’importantes disparités existent entre les pays d’Afrique subsaharienne au niveau de leurs taux d’intégration au sein des CVM du secteur, ce qui est la conséquence de différents facteurs, notamment les richesses variables en matière de ressources naturelles ainsi que d’autres caractéristiques nationales influant sur la participation aux CVM et sur la montée en gamme au sein de celles-ci (Kummritz, Taglioni et Winkler, 2017). Les politiques commerciales, les investissements dans les infrastructures et la connectivité, ainsi que les stratégies destinées à développer l’éducation et les compétences, sont des facteurs permettant de renforcer la compétitivité du secteur manufacturier. Les politiques commerciales peuvent jouer un rôle crucial dans l’augmentation de la participation aux CVM du secteur manufacturier, en renforçant l’accès préférentiel aux marchés extérieurs des économies développées, essentiellement en Asie, dans l’UE et aux États-Unis. L’accès à ces marchés peut avoir des répercussions sur la participation aux CVM du secteur manufacturier, tout particulièrement au niveau des exportations de textiles et de vêtements, ainsi que sur les opportunités en matière de transformation alimentaire et de transformation de ressources naturelles avant exportation. Parmi les types de soutien stratégique que peuvent fournir les pays développés, la facilitation de l’accès aux exportations pour les pays en développement constitue un procédé relativement simple (Van Biesebroeck et Zaurino, 2019). L’industrie légère, tout particulièrement la production d’articles textiles et de vêtements qui exigent une forte main-d’œuvre, est un exemple parfait de type d’industries au sein desquelles les pays en développement disposent d’un avantage comparatif naturel et sont susceptibles de générer des bénéfices importants. L’existence de droits de douane élevés a une conséquence négative sur la participation aux CVM ; par ailleurs, des droits élevés à l’importation de biens d’équipement affecteront encore plus la participation aux chaînes de valeur (Abudu et Nguimkeu, 2019 ; Slany, 2019). Par exemple, au sein des économies riches en ressources naturelles, pour permettre une montée en gamme et une création de valeur ajoutée au niveau de l’exportation de ressources naturelles, il est nécessaire que les équipements productifs et les biens intermédiaires soient importés à des coûts moindres.