166 L’industrialisation en Afrique subsaharienne
des tarifs douaniers dans certains de ces pays, par la hausse des obstacles aux marchés d’exportation, ainsi que par une pénurie de compétences venant freiner les investissements directs étrangers (IDE) entrants au sein des CVM. Ainsi, la participation aux CVM dépend fortement de dispositifs politiques nationaux permettant de renforcer la compétitivité du secteur manufacturier, notamment les stratégies visant à renforcer les capacités de production, à améliorer les infrastructures et les services, ainsi qu’à encourager les échanges commerciaux et les investissements. Ce chapitre analyse les problématiques stratégiques relatives à la facilitation de l’insertion dans les CVM, en vue d’améliorer les perspectives d’industrialisation des pays d’Afrique subsaharienne. Il s’intéresse au rôle que peuvent jouer les politiques dans la promotion d’une transformation structurelle et détaille les priorités stratégiques pour optimiser la création d’emplois et faciliter l’industrialisation ainsi que la croissance de la productivité dans la région.
Politique commerciale Étendre l’accès aux marchés des économies avancées et émergentes par le biais d’accords commerciaux préférentiels
L’évolution des politiques de commerce extérieur, notamment l’accès préférentiel aux marchés d’exportation des économies développées, essentiellement en Asie de l’Est, dans l’Union européenne et aux États-Unis, présente des répercussions sur la participation aux CVM du secteur manufacturier. L’accès aux marchés d’exportation est particulièrement crucial pour les exportations de textiles et de vêtements, la transformation agroalimentaire et la transformation de ressources naturelles avant exportation. Les industries légères, en particulier la production de produits textiles et de vêtements, laquelle exige une forte main-d’œuvre, constituent un parfait exemple d’industries dans lesquelles les pays en développement disposent d’un avantage comparatif qu’elles peuvent tout particulièrement mettre à profit (encadré 6.1). Parmi les types d’accompagnement politique que les pays développés peuvent fournir, faciliter l’accès à leurs marchés des marchandises exportées par les pays en développement constitue l’une des solutions les plus faciles à mettre en œuvre (Van Biesebroeck et Zaurino, 2019). Bien qu’ils bénéficient d’un accès préférentiel aux marchés, les pays d’Afrique subsaharienne n’utilisent pas dans leur pleine mesure leurs opportunités d’accès aux marchés de l’Union européenne (UE) et de l’Amérique du Nord. L’existence de BNT extrêmement restrictives peut expliquer cette situation. Par exemple, lorsque l’UE a mis en œuvre sa politique visant à privilégier l’utilisation de biocarburants dans le secteur des transports, la majorité des pays en développement s’attendaient à bénéficier de cette stratégie. Il était ainsi prévu