Abrégé 19
complémentarités afin de favoriser la production, les processus de transformation et les exportations à forte valeur ajoutée dans la région ; cela faciliterait également l’industrialisation par le biais des CVM. En outre, ces accords devront être conçus de façon à promouvoir, produire et exporter des produits manufacturés spécifiques au sein du marché régional, en se basant sur les avantages comparatifs spécifiques à chaque pays (Odijie, 2018). À cet égard, les pays de la région présentent des disparités et disposent de différents avantages comparatifs à exploiter afin de développer les chaînes de valeur régionales dans le secteur manufacturier.
Un cadre politique pour industrialiser via les chaînes de valeur mondiales : intégrer, concurrencer, monter en gamme, habiliter Les perspectives d’industrialisation des pays africains dépendent de leur capacité à participer aux CVM du secteur manufacturier et à monter en gamme au sein de celles-ci. Elles varient forcément entre les pays selon leurs richesses naturelles, leur géographie et leur niveau de développement. Pour renforcer cette capacité, cependant, il faut disposer d’une panoplie adéquate de mesures industrielles associant politiques « douces » et politiques « dures ». Les politiques industrielles dites « douces » visent à renforcer la croissance et la productivité de l’ensemble des secteurs de l’économie, tandis que les politiques dites « dures » se concentrent sur le développement de l’industrie manufacturière traditionnelle, en renforçant les secteurs liés d’une façon ou d’une autre à l’industrie manufacturière et en favorisant l’entrepreneuriat locale dans l’industrie manufacturière de petite envergure. La conception de ces dispositifs politiques doit prendre en compte les caractéristiques propres au pays et s’y conformer, en raison des grandes disparités existant entre les pays d’Afrique subsaharienne en matière de ressources, de revenus, de superficie et de niveau d’industrialisation. Ainsi, les politiques et les stratégies industrielles des pays d’Afrique subsaharienne doivent tirer profit de leurs avantages comparatifs actuels, tout en développant des compétences afin de devenir compétitifs dans le cadre d’industries spécialisées exigeant de plus en plus de connaissances. En clair, les avantages comparatifs dynamiques doivent être au cœur des panoplies de politiques visant à industrialiser via les CVM. Par ailleurs, certaines tendances de fond, telles que les bouleversements technologiques, les nouvelles formes que revêt la mondialisation, le changement climatique, ainsi que les pandémies, doivent être prises en compte dans la conception des politiques visant à promouvoir l’industrialisation8. Les stratégies politiques découlant de cette analyse devraient suivre des lignes directrices que l’on peut résumer en quatre piliers : Intégrer, Concurrencer,