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OUTRE-MER
grandeur Nature
GUADELOUPE
Rédaction : Lucie Labbouz
LA COGESTION ORIGINALE DE LA RÉSERVE NATURELLE DES ÎLES DE PETITE TERRE CÉLÈBRE SES 20 ANS !
Créée en 1998, la Réserve naturelle nationale des îles de Petite Terre est cogérée, depuis 2002, par l’O ffice national des forêts (ONF) et l’association locale Titè. C ette gestion partagée entre un établissement public et une association de la société civile dresse aujourd’hui un bilan positif, à l’occasion de son vingtième anniversaire. Situés à 12 kilomètres au sud de l’île de la Désirade, les îlets de Petite Terre ont été habités de l’époque amérindienne jusqu’en 1972, lorsque la famille du dernier gardien du phare quitte les lieux. Les deux îlets, séparés par un chenal d’environ 150 mètres, forment un lagon, et représentent un ensemble écologique d’habitats terrestres et marins remarquables. La diversité des milieux de Petite Terre, et la présence d’espèces emblématiques telles que l’iguane des Petites Antilles, le gaïac 1 ou encore les tortues marines font de ce territoire un site aux enjeux majeurs en termes de conservation de la biodiversité de l’archipel guadeloupéen. Dans les années 1990, les démarches de création d’un espace protégé sont donc initiées par l’ONF, et les dernières
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parcelles privées sont acquises en 1994 par le Conservatoire du littoral. Mylène Musquet, actuelle directrice de l’ONF, qui était présente aux origines de la création de la Réserve, se rappelle : « Une grande phase de concertation préalable a été réalisée à l’époque, d’une part avec les Désiradiens et les Désiradiennes, et d’autre part avec les instances nationales – notamment avec le Conseil national de protection de la nature 2. L’enjeu de cette concertation était de pouvoir établir une protection suffisante des îlets, tout en garantissant à la population que leurs usages perdureraient et qu’elle serait partie prenante dans la gestion de la Réserve ». L’association désiradienne Titè est alors créée en 2002, et une convention de gestion est établie avec l’ONF pour définir les modalités de cogestion de cet espace naturel.
Petit arbre originaire des Caraïbes et du nord de l’Amérique du Sud, classé en danger par l’UICN, car surexploité pour son bois et sa résine. Institution rattachée au ministère de la Transition écologique, qui donne notamment un avis sur les projets de création de réserves naturelles.