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grandeur Nature
© Ligue de protection des oiseaux (LPO)
OUTRE-MER
© Coral Gardeners
EN 2022, DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR LES CORAUX Ce début d’année est annonciateur de bonnes nouvelles et de belles initiatives pour la préservation des coraux de l’outre-mer français. Des scientifiques de l’Unesco et du Criobe 1, en partenariat avec le projet photographique « 1 Ocean » ont découvert au large de Tahiti, entre -30 et -65 mètres, un récif corallien profond qui pourrait bien être l’un des plus grands du monde. Ses coraux, particulièrement denses et esthétiques, en forme de roses, s’étendent à perte de vue... C’est le photographe Alexis Rosenfeld qui a mené la mission de plongée, offrant au grand public une vision d’espoir qui témoigne de la beauté du monde sous-marin. Avec cette découverte, de nouvelles perspectives de recherche s’ouvrent pour la survie des coraux, fortement menacés en surface par le réchauffement climatique. En Guadeloupe, une autre découverte fait son chemin. Jérémy Gobé, artiste plasticien, cherche depuis quelques années à mettre au point un tuteur pour les coraux... en dentelle ! Avec son équipe, il a pour cela conçu une fibre en biopolymère, qui est ensuite tissée comme de la dentelle, celle-ci ressemblant en effet étonnamment au squelette du corail. L’objectif est de mimer la nature, en aidant les larves de coraux à se fixer sur ce nouveau support. Enfin, focus sur l’association Coral Gardeners, lancée en 2017 sur l’île polynésienne de Moorea. Les jeunes à l’origine de ce projet innovant créent des nurseries de coraux sur la base de programmes de donation. Grâce à d’importantes levées de fonds, ils ont planté en quatre ans plus de 15 000 coraux ! Les collégiens mettent aussi la tête sous l’eau dans le cadre du projet collaboratif To’a Ora (« récif vivant » en Polynésien) de l’association, qui leur offre la possibilité de créer et d’entretenir leur propre nurserie.
DES JOURNÉES MONDIALES DES ZONES HUMIDES POUR « AGIR POUR L’HUMANITÉ ET LA NATURE » C’est sous cette thématique qu’ont été célébrées les Journées mondiales des zones humides du 29 janvier au 28 février. L’outre-mer français compte en effet 12 sites (sur 52) labellisés au titre de la « convention de Ramsar » pour la protection et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Portées par les différents acteurs de l’environnement – gestionnaires d’espaces naturels, associations, collectivités… – de nombreuses initiatives ont été mises en place pour faire connaître au grand public la richesse et la fragilité de ces écosystèmes. Le Parc naturel régional de la Martinique a par exemple organisé des journées de découverte de la mangrove de la baie de Génipa au travers de balades à pied, en bateau, en kayak… ou encore virtuelles, pour présenter les fonds sous-marins du site. En Nouvelle-Calédonie, l’association Hô-üt et le centre de formation Anselmo Tiahi ont proposé une journée de plantation de palétuviers. Les 23 participants ont ainsi mis en terre près de 2 500 pieds (!), dans le cadre d’un programme de protection du trait de côte sur la commune de Touho. À La Réunion, la Réserve naturelle nationale Étang de Saint-Paul a, quant à elle, porté une action de science participative avec les élèves de l’école Louise Siarane. Les poules d’eau, hérons striés et autres oiseaux d’eau indigènes nicheurs de l’étang ont été comptés par les écoliers, et les observations reportées sur des fiches terrain, ainsi que dans l’outil participatif « Naturalist ». Les nombreuses autres actions de sensibilisation menées dans les territoires ultramarins seront prochainement présentées dans le bilan « Outre-mer » du Pôle-relais zones humides tropicales. + d’info ici : https://www.pole-tropical.org/
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CRIOBE : Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement.