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182. Prah Kô, fausse porte.
180. Prah Kô, lion crachant des rinceaux, stuc, pilastre, angle sud-est de la tour-sanctuaire sud (alignement est).
183. Prah Kô, devatâ.
181. Prah Kô, Surya, linteau, façade est, tour-sanctuaire nord-est (alignement est).
grâce à l’épaisseur considérable de ses murs : ouvrant à l’ouest par un porche, il est aéré par des rangées de trous et orné en haut de figures d’ascètes dégrossies dans la brique, tandis qu’en bas était ménagée toute une série de niches abritant d’autres personnages sculptés dans le mortier de revêtement. Du côté occidental, la cour, très étroite, était occupée par deux longues galeries nord-sud symétriques par rapport à l’axe du monument, marqué par un gopura en partie démoli. Le mur de première enceinte, de 58 m sur 56, était en brique, comme ses deux gopuras, simples bâtiments carrés à salle unique, avec colonnettes cylindriques et beaux linteaux ayant pour motif central Vishnou sur Garuda : le gopura oriental, plus important que l’autre et formant cella de 3,60 m de côté, abrite la stèle de fondation. Trois « Nandin » (taureaux sacrés), montures de Çiva, sont couchés face aux sanctuaires de l’est où le soubassement en grès mouluré, formant plateforme commune, est coupé par trois perrons dont les socles d’échiffre ornés de dvârapâlas et de devatâs sont garnis de lions trapus : un seul emmarchement axial existe sur la face ouest. Les tours sanctuaires en brique, disposées sur deux rangs, sont au nombre de six et d’importance inégale ; sur le front est, la tour médiane, en léger retrait, est prédominante ; tandis qu’en arrière, les trois prasats sont semblables mais moins développés que celui de l’angle nord-ouest de la plateforme qui est désaxé par rapport au sanctuaire correspondant de la première rangée, sans qu’on puisse en deviner la raison. Les six tours, ouvrant à l’est, sont à quatre étages fictifs en retrait devenus assez informes, et étaient revêtues d’un enduit en mortier à base de chaux, remarquablement sculpté et conservé par endroits – principalement à la tour d’angle nord-est – après onze siècles d’existence. Sur la face orientale, les encadrements de baies et motifs de fausses portes sont en grès, avec de splendides colonnettes octogonales qui sont incontestablement les plus belles de l’art khmer, et les mêmes panneaux à mascarons qu’à Bakong. Les cadres sont en quatre parties, assemblées d’onglet comme des pièces de bois, ce qui était encore préférable au système barbare de Bakong, où la porte était percée dans un monolithe. Les linteaux, également en grès, sont de même valeur qu’à Bakong et traités dans le même esprit, mais peut-être avec moins de variété. On remarquera plus spécialement ceux qui surmontent les portes des trois tours, avec leur décor rehaussé de petits cavaliers et de figurines montées sur nâgas,
et ceux, plus sobres mais à l’état de neuf, des fausses portes de la tour médiane, à garuda central tenant la branche, surmontés d’une charmante frise de petites têtes alignées. Les cellas carrées, de 3,40 m de côté et 3,70 m au sanctuaire principal, étaient réservées aux divinités masculines ; aussi les piles d’angle sont-elles ornées de robustes dvârapâlas sous arcature qui, contrairement à ce qui se passe à Bakong, sont en grès et encastrés dans le briquetage ; ils sont d’un style très particulier : celui de l’angle nord-est, face nord, de la tour médiane, a l’air particulièrement imbu de sa puissance, et l’on se sent très loin des graciles gardiens de Bantéay Srei. Les trois tours arrière, réservées aux divinités féminines et de 2,50 m seulement dans œuvre, ont été moins bien traitées : de proportions plus réduites, elles sont entièrement en brique, à l’exception des encadrements des portes et des devatâs des piles d’angle, remplaçant les dvârapâlas, et qui déjà annoncent celles du style Bakheng. Le décor est partout ailleurs ciselé dans l’enduit, même pour les colonnettes, fausses portes – dépourvues de mascarons – et linteaux : pour ces derniers, les motifs étaient d’abord ébauchés dans la brique. Comme à Bakong, plusieurs sculptures de qualité, tant du IXe siècle que du style du Bayon, ont été découvertes au cours des travaux : n’ont été laissés en place qu’un Çiva dans la tour d’angle sud-est et une divinité féminine sans tête dans la tour médiane arrière ; ces statues sont toutes deux de l’époque du monument. LOLEI Date : fin du IXe siècle (893) Roi constructeur : Yaçovarman (nom posthume : Paramaçivaloka) Culte : brahmanique (çivaïte) Le temple de Lolei se trouve implanté dans le prolongement de la piste de Bakong, à 500 mètres au nord de la route Nationale n° 6 : son chemin d’accès, se dirigeant vers le nord-ouest, prend donc sur la gauche de celle-ci en venant de Siemréap, peu après la borne kilométrique 13 et 400 m plus loin que la piste de Bakong. Le croisement est marqué par un panneau indicateur, et la distance à parcourir est de 600 m au travers des rizières, sur une digue généralement praticable aux autos mais dont les passerelles en bois sont souvent en mauvais état.
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