L’évaluation du risque Covid-19 chez le personnel hospitalier ? FERNANE Malika, HADDAR Mustapha, OUAAZ Meriem, FRAGA Seid, KORICHI Saied.
Réponse Contexte Le personnel hospitalier, dans toutes ses catégories professionnelles, est particulièrement exposé dans son activité à la contamination par le virus SARS-CoV-2 et au risque de développer la Covid-19, dénomination retenue par l’OMS, pour nommer la maladie induite par ce virus. Ce risque est lié, d’une part aux caractéristiques du virus et d’autre part aux mesures de prévention qui ne sont pas encore parfaitement maitrisées par les travailleurs de la santé. L’évaluation « à priori » des risques est le premier volet d’évaluation du risque de contamination par le SARS-CoV-2. Le retrait des professionnels vulnérables, dans le cadre de la visite médicale d’aptitude, par le médecin du travail, est aussi une étape incontournable pour la protection de leur santé (1). L’évaluation « à postériori » du risque de contamination des professionnels de la santé, c’està-dire après un contact avec un patient Covid-19, est aussi importante pour limiter la dissémination du virus parmi les soignants et la contamination des malades non Covid-19 déjà fragilisés par d’autres comorbidités.
Synthèse des principales recommandations internationales L’OMS a publié des protocoles d’évaluation du risque de contamination du personnel de la santé dès le début de l’apparition de cas de maladies de Covid-19 dans cette population (2,3). Le protocole de l’OMS du 4 mars 2020 (2) distingue la contamination communautaire du soignant de la contamination professionnelle en se basant sur la réponse à une série de questions. Quand il s’agit d’une contamination professionnelle, des scénarios de contamination sont définis. Pour chaque circonstance de contamination professionnelle, le type d’EPI porté ainsi que sa fréquence d’utilisation sur une échelle de 100 est spécifiée afin de pouvoir graduer le risque de contamination. À la fin du questionnaire d’évaluation, on distingue deux niveaux de risque de contamination « haut risque » et « faible risque ». Une stratégie de gestion du risque est proposée selon le niveau de gradation et le confinement pendant 14 jours est préconisé pour le « haut risque » ainsi qu’un certain nombre de mesures pour protéger le soignant concerné, ses collègues et les soignés. Le CDC (Centers for Disease Control and Prévention) aux Etats — Unis (4), propose une gradation du risque de contamination en se basant sur la nature du geste de soin et le type d’EPI utilisé. Cette gradation est faite selon trois niveaux de risque « haut », « intermédiaire » et « faible ». Le confinement pendant 14 jours est indiqué pour le risque « haut » et « intermédiaire ». Au Québec, la direction des risques biologiques et de la santé au travail de l’institut national de santé publique (5) a publié, le 29 avril 2020, la version 4.0 de la matrice d’évaluation du niveau de risque d’exposition des travailleurs de la santé lors de soins à un cas confirmé COVID-19. Cette évaluation individuelle du risque de l’exposition du travailleur de la santé prend en considération, la durée de l’exposition, le port du masque par la personne malade (contrôle à la source) ainsi que les pièces d’équipement de protection individuelle
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