Introduction « Si l’activité commerciale n’est pas destinée à améliorer la vie des gens, ce qui est de plus en plus lié à l’amélioration de la planète, alors à quoi sert-elle? » – Tamara Vrooman, présidente et chef de la direction de l’Aéroport international de Vancouver et présidente du conseil d’administration de la Banque de l’infrastructure du Canada
Le capitalisme a beau avoir amélioré grandement la qualité de vie de milliards de personnes dans le monde, il existe une pression croissante pour qu’il soit modernisé afin que les profits, les fournisseur(-euse)s de capitaux et les propriétaires ne soient pas la priorité absolue. Les profits sont évidemment vitaux pour une entreprise. Sans profits, les entreprises ne peuvent pas réinvestir pour innover, améliorer leur productivité, accroître leurs activités, élargir et renforcer leur main-d’œuvre, fournir des dividendes aux investisseur(-euse)s ou, franchement, survivre. De plus, grâce aux profits, les entreprises peuvent payer des impôts pour aider les gouvernements à fournir des services essentiels aux citoyen-nes et à soutenir des causes importantes dans leurs communautés respectives et dans le monde. Par ailleurs, les gains des actionnaires jouent un rôle dans l’amélioration de la prospérité économique et, dans certains cas, du bien-être de la société. Par exemple, les rendements des régimes de retraite aident des millions de Canadien-nes à prendre leur retraite avec une plus grande sécurité financière. Néanmoins, une dynamique se met en place pour que la raison d’être des entreprises soit réformée afin d’atteindre un objectif plus large que les profits des actionnaires. La société attend de plus en plus des entreprises qu’elles lient le profit et la finalité, en créant et en partageant leur valeur avec les parties intéressées afin de relever les défis auxquels la société et la planète sont confrontées. Des discussions étaient déjà en cours aux quatre coins du monde, avant la pandémie de COVID-19, sur la manière de moderniser le capitalisme et de renforcer le rôle des entreprises dans la société. Puis simultanément aux efforts pour répondre aux défis posés par la pandémie, les conversations sur la modernisation du capitalisme et sur le renforcement des relations entre la société et les entreprises se sont intensifiées. Nombreuses sont les personnes qui prédisent que ces conversations et mouvements s’accéléreront après la pandémie. Un des récents efforts les plus médiatisés est la déclaration de 2019 de la U.S. Business Roundtable : « Bien que chacune de nos entreprises individuelles serve son propre objectif d’entreprise, nous partageons un engagement fondamental envers toutes nos parties intéressées. »1 Cette déclaration visait à redéfinir la raison d’être d’une entreprise aux États-Unis afin qu’elle soit plus attentive aux intérêts d’autres parties intéressées, plutôt que de perpétuer une fixation sur les gains des actionnaires. Cette déclaration de chef-fes d’entreprise est venue exactement cent ans après que la Cour suprême du Michigan a déclaré en 1919 qu’« une compagnie est organisée et exploitée principalement pour le profit des 4