PULVÉRISATION
Payer un service « efficacité garantie » ou investir ?
Ce magazine contient de la réalité augmentée
DÉCRYPTAGE
Stockage de l’eau
PRÉPARATION
Faut-il encore labourer ?
FERTILITÉ DU SOL
Limiter le tassement
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1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 103 – Mars-avril 2023
Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires
Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay/Adobe Stock/ Agro-Transfert
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La technologie sauvera-t-elle la pulvérisation ?
Voici quelques années que la profession a entamé sa troisième révolution. Il suffit de jeter un œil sur la montée en puissance récente des outils pour comprendre ! La digitalisation a considérablement amélioré la précision et la qualité du travail. Capteurs, caméras, intelligence artificielle… la technologie a envahi les agroéquipements. Vous l’aurez sans doute remarqué, mais le prix aussi a flambé ! À se demander si finalement, avec un tel niveau de technicité, les agriculteurs sont encore capables d’exploiter les capacités des engins… Il ne suffit pas d’être geek ou d’avoir un goût certain pour l’innovation, surtout du côté de la pulvérisation. Les appareils sont devenus de véritables tireurs d’élite, capables de distinguer une adventice au milieu de la culture et de shooter seulement la plante à détruire. À partir de là, inutile de vous faire le dessin ! La quantité de produits épandue est en chute libre. Les constructeurs cherchent à réduire la dose jusqu’au seuil critique en dessous duquel la matière active ne sera plus efficace. C’est sans doute l’opportunité technique qui permettra à certaines molécules de subsister, voire aux firmes de renouveler leur AMM. L’argument ne devrait pas laisser les agrochimistes de marbre, tant leur modèle économique est chahuté. Entre réglementation européenne et acceptabilité sociétale, l’activité a « les fesses entre deux chaises ». Et les coopératives dans tout ça ? En tant que distributeurs des produits, elles ont aussi leur carte à jouer. Question matériel, autant dire que chaque outil demande maintenant un tel niveau d’expertise qu’il est légitime de s’interroger quant à la capacité des agriculteurs à tout maîtriser. Selon les conditions de l’année, les problématiques diffèrent et donc les réponses à apporter aussi ! D’où l’idée de développer des structures capables tant de supporter le coût financier de l’investissement que de devenir spécialiste en termes d’utilisation. En outre, ces entreprises permettront de figer le coût d’une intervention, ce qui donne davantage de visibilité économique au chef d’exploitation. Et pourquoi ne pas opter pour un service « satisfait ou remboursé » ? L’agriculteur consulte sa coopérative comme il va au supermarché, achète les couvertures nécessaires à ses cultures et bénéficie d’une garantie de résultat. La méthode aurait a minima l’avantage de faire chuter les IFT et donc de répondre au cadre réglementaire. Car ce n’est pas tout de fournir de la technologie pour de la technologie. Encore faut-il que le gain de précision ne soit pas là juste pour combler le manque de maîtrise de l’applicateur. Sans compter que dans un contexte de pénurie de maind'œuvre qualifiéé, finis les tracas liés à la bonne conduite du pulvérisateur…
Bonne lecture ! Sébastien Duquef
N° 103 Mars-avril 2023
REPÈRES
6 Bon à savoir
7 Agenda
8 Adoptez la réalité augmentée ! Mode d’emploi
10 Décryptage : pourquoi le sujet du stockage de l’eau divise-t-il ?
TENEZ-VOUS PRÊT
12 TEMPS FORT
Faut-il encore labourer ? L’éternelle question
19 Comment transmettre un maximum de puissance au sol ?
DOSSIER
22 Pulvérisation : payer un service « efficacité garantie » ou investir ?
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
32 TEMPS FORT
Améliorer le potentiel des sols en évitant les tassements
40 Softi Rover e-K18 : le robot grandes cultures biberonné par un agriculteur béarnais
BRÈVES DES CHAMPS
42 En photos : démarrage d’une nouvelle saison
44 La revue des réseaux
46 Fermeture d’usine : la France va se faire sucrer la production de sucre
47 Éclairage : face à la baisse de production, Tereos va fermer une sucrerie et une distillerie
48 Shopping
49 Vu sur le Web
Est joint à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Duraplas.
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CONFLITS DE VOISINAGE
« Faut pas qu’on emmerde » les agriculteurs
De moins en moins nombreux dans les campagnes et confrontés à l’arrivée de « néo-ruraux », les agriculteurs se plaignent de voir leur activité entravée par les plaintes de riverains qui leur reprochent de traiter leurs champs, salir les routes, moissonner la nuit ou vouloir agrandir leur exploitation. « Pardon pour la caricature, mais c’est le Parisien qui vient de s’installer près d’une ferme. C’est un rêve
bucolique qui pour lui se transforme en cauchemar quand il entend le coq chanter », a ironisé le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, lors d’une conférence sur le stand du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, au Salon de l’agriculture. Selon lui, il est prévu de donner un « coup de main » aux agriculteurs via une proposition de loi « sur la responsabilité civile » « L’idée, c’est qu’un voisin ne peut pas se plaindre de nuisances qui préexistent à son emménagement », a-t-il indiqué, avant de préciser : « On veut porter ça en septembre prochain. Le monde agricole, oui il y a du bruit, des gens qui se lèvent le matin, partent avec le tracteur, et qui interdisent à d’autres de faire une grasse matinée. [...] Je le dis sur le ton badin, mais ça génère des tas de procès ces trucs-là, et faut pas qu’on emmerde les gens qui travaillent. » Éric Dupond-Moretti a poursuivi : « Que celui qui arrive et qui veut remodeler la campagne à sa guise et à raison de réflexes [...] urbains vienne pas vous ennuyer [...], vous faire de faux procès. Si on n’aime pas la campagne, on reste en ville et si on va à la campagne, on s’adapte à la campagne qui préexiste. » Pour le garde des Sceaux, il est « surréaliste qu’on encombre la justice » avec des « litiges dont l’objet c’est le meuglement des vaches la nuit ». « Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? Qu’on les sédate ? », s’est-il interrogé.
LA CITATION
ÉCONOMIE 12 MD€ DE CA POUR L’AGROÉQUIPEMENT ALLEMAND
Outre-Rhin, record battu pour la filière agroéquipement ! En ces temps compliqués, le VDMA, l’association des constructeurs allemands, vient d’annoncer plus de 12 milliards d’euros (Md€) de chiffre d’affaires (CA) en 2022. Soit une augmentation significative de 18 % des ventes qu’a recensée l’organisme, versus l’année précédente. Le Dr Tobias Ehrhard, directeur général du VDMA, explique : « Nous avons réussi pour la première fois à réaliser un CA industriel de plus de 12 Md€. Les machines agricoles innovantes sont en demande dans le pays et à l’étranger comme rarement auparavant, car c’est un élément indispensable pour assurer la sécurité de l’approvisionnement dans le monde entier. Un facteur qui compte en ce moment. » Les bons prix à la production dans presque tous les segments agricoles, en particulier pour le lait et le blé, ont alimenté la demande de technologie des agriculteurs et des entrepreneurs. Au cours des derniers mois, les producteurs se sont rués sur les marchés mondiaux. Difficile, cependant, de prédire si cette tendance se poursuivra, compte tenu des effets spéculatifs possibles sur les marchés des matières premières. Pour l’heure, les carnets de commandes sont pleins, offrant de bonnes perspectives.
Toutefois, la situation tendue des coûts des entreprises agricoles reste à observer. Les prix exceptionnellement élevés des intrants, engrais et produits phytosanitaires, par exemple, ne facilitent pas la vie des exploitants.
On a pris de mauvaises décisions en matière nucléaire. Aujourd’hui, on fait une loi pour redresser la barre. Je veux la même chose pour l’agriculture !
COOPÉRATIVES AGRICOLES LE DÉSENGAGEMENT DES ADHÉRENTS, UNE MENACE POUR LE MODÈLE COOPÉRATIF ?
31 mai
Depuis quelques années, le modèle coopératif fait face à un désengagement progressif de ses adhérents qui menace à plus long terme l’approvisionnement des coopératives et, plus généralement, la survie d’un modèle historique riche de nombreux atouts pour les agriculteurs ainsi que la vie économique et sociale des territoires. Si des critiques ont pu être émises vis-à-vis de la gouvernance, les causes de ce désengagement sont multiples. Parmi les plus fréquemment exprimées figurent le temps disponible des coopérateurs, « notamment
quand on leur demande d’être administrateur », le niveau de compétences exigé et la question de la distance, pour les réunions, indique Rodolphe Bonsacquet, consultant en prospective stratégique après un passé d’éleveur laitier engagé en tant que coopérateur et administrateur. « On considère que ce sont à la fois de vraies causes et des signaux d’alerte pour des causes qui ne sont pas forcément exprimées », poursuit-il. Il évoque ainsi un engagement qui change de nature : « Autrefois, il était institutionnel, collectif, communautaire, motivé par de grands récits auxquels tout le monde participait. Aujourd’hui, ces grands récits n’existent plus, le récit de l’agriculture qui sauve et nourrit le monde est largement réinterrogé. » Et l’engagement qui va avec se perd aussi. Une problématique qui n’est pas propre au modèle coopératif et qui concerne d’autres formes historiques d’organisation, comme les grands partis politiques.
Une enveloppe de 400 millions d’euros (M€), financée par le plan France 2030, servira à subventionner les achats de matériels devant aider à préparer la transition environnementale et écologique de l’agriculture. Un quart de cette somme est destiné à la seule filière fruits et légumes, et figure déjà dans le plan de soutien de 200 M€ visant à faire reculer les importations. La subvention financera 20 à 40 % du coût d’achat de l’équipement. Depuis le 6 mars, et jusqu’au 31 décembre, FranceAgriMer a ouvert un guichet unique pour centraliser les demandes. Les agriculteurs peuvent choisir parmi une sélection de 23 équipements dans des domaines tels que la modernisation des serres, les systèmes d’irrigation, la robotique ou la rénovation d’un certain nombre de structures.
SYNDICALISME
Dernier salon pour Christiane Lambert à la tête de la FNSEA
L’ex-gardienne de handball sera restée au centre du jeu jusqu’au bout. Porte de Versailles, la haute silhouette du seul candidat à sa succession, Arnaud Rousseau, n’était jamais loin, mais c’était toujours elle la patronne. Parvenue début 2017, par intérim, à la tête de la FNSEA après le décès de Xavier Beulin, Christiane Lambert était devenue, peu après, la première femme élue à la tête du syndicat. L’éleveuse de 61 ans a récemment annoncé qu’elle souhaitait « lever le pied » vis-à-vis de ses engagements syndicaux, en France du moins. Elle continuera à présider le Copa, l’équivalent de la FNSEA au niveau européen.
« J’ai enterré deux de mes prédécesseurs. [...] J’ai eu une opération à cœur ouvert en 2010, j’ai 150 points de suture sur le cœur, je n’ai pas envie de forcer trop la machine », avait-elle justifié en janvier, expliquant que sa famille s’inquiétait. « Côté boulot, avait-elle ajouté, je ne sais pas faire autrement, je travaille à 250 % [...] et c’est un poste à fort stress, on est attendus, il ne faut pas décevoir. » Voix légèrement voilée et débit rapide, Christiane Lambert n’a cessé, en six ans, de croiser le fer par micros interposés avec son meilleur ennemi, Michel-Édouard Leclerc, qui écume lui aussi les médias mais pour le compte de la grande distribution. Elle
Colloque Cap protéines à Paris (75) www.terresinovia.fr/-/ colloque-cap-proteinesinnovons-pour-notresouverainete-proteique
7 et 8 juin
Salon de l’herbe et des fourrages à Poussay (88) www.salonherbe.com
Salon Expobiogaz au parc des expositions de Strasbourg (67) www.expo-biogaz.com/fr
14 et 15 juin
Les Culturales à Congerville-Thionville (91) www.lesculturales.com/ accueil.htm
5 au 7 septembre Innov-agri à Outarville (45) www.innovagri.com
20 et 21 septembre
Tech&Bio 2023 à Bourg-lès-Valence (26) www.tech-n-bio.com/fr
25 au 26 octobre Betteravenir à Berny-en-Santerre (80) www.betteravenir.com
12 au 18 novembre Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en
a largement endossé son rôle de « VRP de la ferme France », observait une éleveuse de volailles croisée au Salon de l’agriculture, « elle connaît les dossiers, elle y met du cœur ». Seul regret : que les instances dirigeantes de la FNSEA ne se soient pas davantage féminisées sous sa présidence.
24 % des agris ne se protègent pas du tout pour remplir leur pulvérisateur
Selon un sondage publié sur Terre-net entre le 7 et le 14 mars (1 519 votants), 18 % des agriculteurs s’équipent avec lunettes, gants, masque et combinaison/tablier pour remplir leur pulvérisateur en vue d’une intervention phytosanitaire. 58 % se protègent partiellement (30 %, précisément, utilisent un masque et des gants, et 28 %
uniquement des gants). Et enfin, 24 % indiquent ne pas se protéger et garder leur tenue de travail habituelle. « Confort, image vis-à-vis d’autrui, prix, réutilisation, coupe adaptée aux tâches… » constituent les principaux freins d’adhésion aux EPI. Cependant, comme le souligne Épiphyto, ces derniers ont évolué pour répondre au mieux aux attentes des agriculteurs et faciliter leur utilisation. Selon les préconisations, porter un EPI vestimentaire est recommandé tout au long du chantier phyto, auquel il faut ajouter des EPI complémentaires (gants, masque, tablier) dans les phases les plus exposantes : mélange, chargement et nettoyage. Et pour chaque phyto, vous pouvez retrouver les équipements spécifiques nécessaires sur le tableau EPI du livret de l’étiquette du produit. Attention, les EPI seuls ne suppriment pas le risque. Pour être efficaces, il faut préalablement s’informer, organiser son environnement de travail et veiller au respect des règles d’hygiène, comme se laver les mains ou prendre une douche en fin de chantier. Changer les cartouches filtrantes, organiser l’aire de préparation et adopter les systèmes de transfert sans contact est également conseillé. Autre point : ne pas introduire d’éléments souillés dans la cabine du tracteur ou à la maison. Le téléphone, notamment, est un vecteur de contamination important.
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Selon le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières, « le scénario 2021 de mise en place de retenues de substitution proposé par la Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres permettrait une amélioration globale du niveau des nappes ».
MÉGABASSINES
Pourquoi le sujet du stockage de l’eau divise-t-il ?
Indispensable à l’agriculture, l’eau semble pourtant se raréfier. Les cultivateurs souhaitent la stocker en hiver pour irriguer leurs cultures l’été, quand les précipitations sont moins fréquentes. Mais certains y voient un accaparement et protestent.
L’eau se raréfie et la pression monte. En témoigne la manifestation interdite du 25 mars dernier à SainteSoline (Deux-Sèvres), qui a donné lieu à de violents affrontements entre opposants radicaux et forces de l’ordre. À la base, l’objectif était d’exprimer le désaccord de certains envers les bassines de stockage de l’eau. Le sujet avait déjà créé de violentes et tragiques oppositions en 2014 à Sivens (Tarn), où un projet visait, outre le soutien de l’étiage du Tescou (affluent du Tarn), à sécuriser l’approvisionnement des fermes voisines grâce à la création d’un barrage-réservoir d’1,5 million de mètres cubes. À l’heure où la production agricole focalise les attentions, notamment autour de la question de comment nourrir la planète, dont
la population s’accroît, le sujet du stockage de l’eau divise.
1 C’est quoi une mégabassine ?
Une « mégabassine » est une retenue d’eau à ciel ouvert dont le fond a été imperméabilisé et dont la taille peut atteindre plusieurs hectares. Contrairement aux idées reçues, ces ouvrages ne sont pas alimentés par l’eau de pluie, mais via des pompes qui puisent directement dans les nappes phréatiques superficielles, à une dizaine de mètres environ de profondeur. L’objectif est de ravitailler les réserves durant l’hiver, lorsque l’eau est plus abondante. Celle-ci pourra ensuite être utilisée pour irriguer les cultures pendant l’été, période où les précipitations sont plus rares. Des
seuils limites, au-delà desquels les remplissages des mégabassines seront interdits, doivent être fixés par les autorités afin de limiter l’impact sur la ressource en eau superficielle (rivières et zones humides) et souterraine.
2 Que reprochent les opposants ?
Dans le bassin de la Sèvre, par exemple, un projet prévoit la création de 16 mégabassines pour assurer l’alimentation de 230 exploitations. Les opposants dénoncent l’accaparement de l’eau par les agriculteurs en vue de produire des céréales généralement destinées à l’export. Alors que la ressource se raréfie, ils estiment que ces stockages en surface reviennent à vider les nappes phréatiques pour soumettre leur eau à l’évaporation en plein air.
3 L’impact sur les nappes phréatiques est-il réel ?
Selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, « les futures bassines des Deux-Sèvres devraient avoir des effets positifs sur les nappes phréatiques et les cours d’eau ». À chaque fois, le ministre s’appuie sur le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) sur l’impact du projet sur les nappes souterraines et les cours d’eau. Rapport rendu public dans le bassin de la Sèvre niortaise en juillet 2022. En résumé : les prélèvements hivernaux destinés à remplir les réserves de substitution auraient un impact négligeable sur les nappes souterraines et le débit des cours d’eau. Les bassines pourraient même améliorer le niveau des nappes au printemps et à l’été La profondeur de la surface de la nappe pourrait augmenter de plusieurs mètres là où d’importants prélèvements estivaux sont substitués. Au niveau des cours d’eau, la simulation du BRGM souligne l’effet positif au printemps et à l’été avec un gain de 6 % du débit en sortie du bassin
L’AVIS DU PRÉSIDENT
Emmanuel Macron a annoncé le jeudi 30 mars, un « plan de sobriété » sur l’eau non seulement pour tous les secteurs économiques, mais aussi pour les particuliers qui pourraient payer plus cher s’ils en consommaient trop. Le président a également révélé son objectif de réutiliser 10 % des eaux usées d’ici 2030 (et autant dire que la France a pris du retard sur le sujet !). Il redoute des situations de stress l’été prochain concernant la ressource, celle-ci étant menacée par le réchauffement climatique. Selon lui, il est nécessaire de réutiliser 300 millions de mètres cubes, soit l’équivalent de trois piscines olympiques par commune et par an. Le Président a également validé l’intérêt des mégabassines. Il précise cependant vouloir mieux répartir leurs usages et assujettir leur utilisation à certaines pratiques. « Il ne s’agit pas de privatiser l’eau ou de permettre à certains de se l’accaparer », a-t-il déclaré. Les futurs ouvrages seront conditionnés à des changements de pratiques significatifs, à commencer par les économies d’eau et la réduction de l’usage des produits phytosanitaires.
pour le mois de juillet. Selon les hydrogéologues, l’augmentation de débit pourrait atteindre 40 % par rapport au débit observé entre 2000 et 2011 Des résultats sans appel, mais le sujet de l’eau reste sous tension, et constitue même un des enjeux majeurs du xxie siècle. Par ailleurs, l’étude n’a pas été approfondie, elle n’a pas valeur d’étude d’impact des conséquences possibles des prélèvements d’eau envisagés. 4
Le réchauffement climatique videra-t-il les bassines ?
L’étude du BRGM n’a pas non plus pris en compte les risques
d’évaporation de l’eau stockée, ni les évolutions climatiques. C’est bien ce que reprochent les opposants aux mégabassines ! La mise à jour des données devrait permettre de faire de nouvelles simulations en intégrant les valeurs des années 2010 à 2020 et donc le changement climatique. Le Bureau pointe aussi le fait que les bassines ne pourront pas être remplies en hiver si le niveau des nappes phréatiques demeure trop bas. Vu la récurrence des sécheresses hivernales, il pourrait finalement s’avérer inférieur aux seuils réglementaires et ainsi compromettre le remplissage des réserves certaines années. ■
« D’ici 2030, l’objectif est de réutiliser 10 % des eaux usées »ADOBE STOCK
Faut-il encore labourer ?
L’éternelle question
Bien que le sujet ne date pas d’hier, la flambée des prix remet la question du labour au goût du jour. Outre les économies mesurables liées à la facture carburant, cesser de labourer peut s’avérer efficace agronomiquement. Cependant, la charrue offre aussi des bénéfices indéniables dans certaines situations : sols compactés, population adventice développée, conditions humides à l’automne rendant le semis difficile… Quoi qu’il en soit, décider de remiser l’outil ne s’improvise pas et nécessite de maîtriser les conséquences.
Avec la flambée du prix des carburants et des intrants, chacun tente de limiter les factures et par conséquent de minimiser l’impact sur ses coûts de production. Le labour constitue bien souvent l’un des principaux postes de dépense. L’opération est gourmande en traction, et donc en carburant. La supprimer rime souvent avec économies, dont la valeur peut s’élever jusqu’à 30 % des charges de mécanisation. Arvalis a comparé différentes pratiques : implanter une culture avec la technique faisant référence – à savoir le semis combiné derrière un labour, après deux déchaumages – et diverses techniques culturales simplifiées (TCS). Globalement, les TCS comptent moins de passages et leur débit de chantier est supérieur. Elles ont donc l’avantage. Par ailleurs, elles s’avèrent intéressantes pour les implantations d’automne, car elles permettent de réduire la puissance du tracteur de tête sur la ferme. Voire, dans certaines situations, d’en supprimer un !
Faire l’impasse sur le labour peut cependant avoir des incidences agronomiques qu’il vaut mieux maîtriser. Structure, tassement, acidité et aération du sol, faune et adventices présentes… autant de paramètres à ne pas négliger avant de décider ou non de remiser sa charrue.
Levée d’adventices retardée
En accélérant le réchauffement du sol, le labour fournit davantage de chaleur aux plantes fraîchement semées, qui se développent plus rapidement. Sans compter que le semis se trouve facilité, puisque le labour diminue la force de pénétration nécessaire au semoir. La charrue efface aussi les empreintes de pneumatiques et les ornières laissées par les engins. Côté adventice, leur levée est retardée par l’enfouissement du stock semencier. Par conséquent : moins de concurrence, et donc une meilleure croissance des plantes cultivées. Soulignons également que le
fait de retourner la terre brise le cycle de développement de certaines maladies fongiques.
En revanche, là où le bât blesse, c’est au niveau de la faune. Le nombre de vers dits « mangeurs de terre », les endogés, augmente au détriment des anéciques, dont une partie est détruite au passage de l’outil. Parmi les risques les plus importants, citons la formation d’une semelle de labour, sorte de « croûte » résultant de la compaction du sol sous la zone labourée. La matière organique tombe au fond de la raie, ce qui se répercute sur la répartition de la faune du sol. Les individus anaérobies se retrouvent en surface, où ils meurent asphyxiés, et inversement, les aérobies se retrouvent enfouis et subissent le même sort.
Attention à la vie biologique
En labourant, d’autres problèmes, plus graves, peuvent survenir : disparition de la couche d’humus superficielle, érosion des sols (particulièrement s’ils sont fragiles) ou dessèchement, baisse de la quantité de matière organique en surface (et de la qualité),
à
LE LABOUR, À QUOI ÇA SERT ?
Le terme « labour » vient du latin laborare, qui signifie « travailler ». La technique consiste à retourner la couche arable d’une parcelle cultivée et pour cela, les agriculteurs utilisent la charrue. Celle-ci ouvre la terre à une certaine profondeur – en général, pas plus de 20 cm – et la retourne, pour ensuite pouvoir l’ensemencer à nouveau. Résultat : le sol est décompacté et aéré. Par ailleurs, le labour mélange la terre et les résidus de récolte, les fumiers, la chaux ou les engrais minéraux, en y introduisant de l’oxygène. Cependant, en conditions humides, l’opération risque de compacter le sol sous la zone travaillée, et de former ce que les paysans appellent la « semelle de labour ». Autre avantage à retourner la terre : la minéralisation des éléments s’accélère et la perte d’azote par volatilisation diminue. À court terme, la quantité d’azote disponible est supérieure. L’absence de résidus à la surface des parcelles accélère l’évaporation de l’eau et réchauffe le sol.
enfouissement en profondeur des débris végétaux, amendements organiques, nématodes et micro-organismes décomposeurs. Conséquences : les champignons aérobies meurent et les sols s’acidifient, les racines se retrouvent parasitées, les nitrates sont lessivés et polluent les nappes phréatiques. Sans parler des apports d’engrais importants nécessaires pour pallier le déficit. À cela s’ajoute l’exposition des vers de terre aux produits chimiques. Moins actifs, ils ne remontent plus la nuit pour venir chercher la matière organique. En surface, le sol se retrouve moins aéré, voire asphyxié. Et avec la diminution de l’humus superficiel, il perd son pouvoir de rétention d’eau. Actuellement, les sols s’érodent d’un millimètre par an (alors qu’il en faut dix pour constituer cette épaisseur).
47 % de la SAU française non labourée
En France, en 2017, les superficies non labourées ont évolué, elles sont passées, en moyenne, à 47 % de la surface agricole, selon une enquête Agreste. Alors qu’auparavant, 46,8 % des surfaces étaient labourées une à deux fois tous les six ans (entre 2006 et 2011), et 40 % étaient encore labourées systématiquement. Bien évidemment, la rotation culturale et le type de sol jouent : la charrue est plus fréquemment abandonnée sur terrains argilo-limoneux (39 % ne sont plus labourés). La zone de production se révèle elle aussi significative. Dans les Hauts-de-France et en Alsace, les parcelles recevant du blé sont le plus régulièrement labourées.
Les individus anaérobies se retrouvent en surface, où ils meurent asphyxiés, et inversement, les aérobies se retrouvent enfouis et subissent le même sortPIXABAY Le labour améliore les conditions en aérant le sol et donc en minimisant la capacité de perforation nécessaire au semoir.
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
Semer en direct nécessite un équipement spécifique capable de travailler en conditions plus tassées et avec parfois une quantité de résidus non négligeable.
Alors qu’au sud-ouest, le non-labour est davantage répandu. À l’Est (Bourgogne, Champagne et Lorraine), les rotations de cultures d’hiver (blé-colza-orge) contribuent au développement des techniques culturales sans labour. Sur la question de l’arrêt total du labour, la décision est plus difficile à prendre. N’oublions pas que la pratique possède des inconvénients, mais aussi quelques atouts. L’agriculteur devra donc raisonner en fonction de ses convictions, de sa maîtrise de l’agronomie et des particularités pédoclimatiques de ses parcelles. Il devra aussi prendre en compte la complexité de certaines TCS.
L’engouement pour les TCSL existe-t-il ?
Autre élément à envisager : la réduction du temps de travail que permet la suppression du labour. Elle constitue une motivation forte, au même titre que les économies sur les charges de mécanisation. Deux paramètres qui pèsent lourd dans la décision de ne plus utiliser sa charrue. Particulièrement en ces temps où la surface cultivée des fermes augmente et où chacun chasse les économies. Ce n’est pas pour autant que l’outil doit être complètement délaissé, cela dit. Nombreux sont ceux qui ne s’interdisent pas de retourner leurs parcelles si les conditions l’exigent (sols tassés, graminées devenues incontrôlables…). Enfin, les techniques culturales sans labour (TCSL) sont bénéfiques pour l’environnement. D’une part, des études ont mis en évidence les économies d’énergie et une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), d’autre part, avec elles, les risques d’érosion des sols sont moindres.
Retour sur la lutte contre les GES. L’enjeu est d’envergure mondiale, et les TCSL peuvent actionner certains mécanismes favorables au stockage du carbone dans le sol, via le CO2 contenu dedans. En ôtant la protection de la matière organique, le labour réduit la durabilité de stockage du carbone. Autrement dit : l’humification de la matière organique augmente en l’absence de labour. En France, le stockage annuel de carbone a été évalué entre 100 et 200 kg/an/ha dès lors que l’agriculteur cesse
de labourer. Ces valeurs ont été mises en évidence par Arvalis grâce à son dispositif longue durée testé sur le site de Boigneville (Essonne). L’essai souligne aussi que la différence entre les deux méthodes – labour et non-labour – s’atténue avec le temps. Excepté au niveau du stockage de carbone, qui augmente en situation de non-labour. Ceux qui ressortent la charrue exceptionnellement effacent aussitôt l’effet bénéfique sur le stockage.
Réduire sa quantité de phytos
Les TCSL visent aussi à réduire, voire à supprimer, l’utilisation de produits phytosanitaires. Pour y parvenir, les agriculteurs doivent créer une sorte de mulch à la surface de manière à couvrir le sol durant toute l’année. Cela limite la pression adventice. Quelques difficultés ont été relevées sur la culture du maïs. Les conseils sont de faire un faux-semis juste après la récolte et d’appliquer une dose de glyphosate pour détruire les graminées estivales. Mais pourquoi ne pas pailler les interrangs de manière à préserver l’humidité du sol et à limiter la levée des adventices ?
L’AVIS DE L’EXPERT
ARVALIS
« Le sol est souvent la principale motivation, car de plus en plus d’agriculteurs regardent ce qui s’y passe. En sol pierreux, travailler profondément a tendance à faire remonter les cailloux. Ensuite, il faut les ramasser ou les broyer, ce qui coûte cher et demande du temps. Mieux vaut donc opter pour un travail superficiel. En situation plus argileuse, l’agriculteur a des difficultés à travailler l’argile à la bonne humidité. Résultat : difficile de reprendre les problèmes de mottes ou de sol creux ensuite. En sol crayeux, sableux ou limoneux, la motivation est plus la réduction de la battance. Sans oublier la portance des sols, meilleure en situation de non-labour. Les TCS [techniques culturales simplifiées] nécessitent plus de technicité et de rigueur. Souvent, la charrue cache la misère et efface les erreurs (gestion des adventices, tassement du sol, répartition des pailles…). Sans labour, le fermier doit anticiper les problèmes et ne plus les gérer de manière curative. »
À noter tout de même que dans cette configuration, le maïsiculteur doit accepter de ne pas avoir des parcelles totalement exemptes de mauvaises herbes. Ici, l’idée est de se concentrer sur la marge brute plutôt que sur la taille du maïs. Faut-il travailler le sol ? Dans ses conclusions, cet ouvrage coordonné par Arvalis et AgroParisTech établit qu’au bout du compte, il existe une « multitude de combinaisons possibles entre les différentes techniques de travail du sol », et que l’enjeu n’est pas tant de les comparer que de définir les modalités appropriées pour les mettre en œuvre. La question prépondérante n’est donc plus « pour ou contre le labour ? », mais plutôt « comment optimiser la technique, avec ou sans labour ? » et « pour quel objectif ? ».
Travailler profondément peut s’imposer
Selon Jérôme Labreuche, un des coordinateurs de l’ouvrage, « le labour peut rendre service ». Il constitue une solution curative à certains problèmes. Il atténue les difficultés de désherbage en cas de forte pression graminées. Sans oublier que la pratique permet de semer quand les conditions deviennent trop humides, comme ce fut le cas au cours de l’automne 2019, durant lequel certains agriculteurs ont ressorti la charrue pour pouvoir emblaver dans de meilleures conditions. Si le sol est tassé, le labour permet également de le restructurer. Attention, toutefois, à ne pas créer de semelle de labour, notamment dans les sols limoneux.
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Nicolas FUZEAU, céréalier à Chesnay (79)
Jérôme Labreuche, ingénieur agronome chez Arvalis
« Souvent, la charrue est perçue comme un outil cache-misère »
D’après Arvalis, quand la structure est dégradée, l’action régénératrice du climat et de l’activité biologique est variable selon le type de sols. Le plus souvent, il faut plusieurs années. Alors, en fonction de l’objectif de l’exploitant, travailler le sol en profondeur peut s’imposer. « Certains préféreront ne pas déroger à la règle du non-labour, quitte par exemple à renoncer à semer un blé tardivement, observe Jérôme Labreuche. Cela peut se révéler plus compliqué, mais tout dépend de leurs priorités. »
Large gamme d’humidité pour le labour
Selon Arvalis, toute action corrective de la structure du sol (travail superficiel, décompactage, labour) doit découler d’un diagnostic évaluant l’ampleur et la profondeur du tassement. Plus celui-ci est important, moins il est facile à rattraper. La sensibilité au tassement de la culture à venir entre aussi en ligne de compte. En outre, si le labour peut se faire dans une gamme d’humidité assez large, ce n’est pas le cas du décompactage, qui a besoin d’un sol friable. « Avec la sécheresse des derniers étés, décompacter avant le semis de couverts était mission quasi impossible ! Faute d’humidité suffisante, souligne Jérôme Labreuche. Il est parfois difficile de travailler les sols au moment opportun, tout dépend de la répartition de la charge
de travail dans l’année. » Certaines cultures recréent de la porosité grâce à leurs racines, permettant de remettre le sol en état. « Pour cela, il est indispensable que la plante reste implantée au moins un an, écrivait Pascale Métais, d’Arvalis, en 2019. Ceux [les sols] qui sont en semis direct, si la situation leur est favorable, nécessitent deux années d’installation du couvert végétal avant de retrouver la porosité équivalente à celle d’un sol labouré ! »
Prudence : des contre-vérités circulent Jean-François Vian, enseignant-chercheur en agronomie des systèmes et sciences du sol à l’Isara de Lyon, a consacré sa thèse à l’effet sur les micro-organismes du sol de différentes techniques de travail en agriculture biologique. « Beaucoup de contre-vérités circulent dans le domaine de la fertilité des sols, observe-t-il. Le labour est diabolisé, accusé de les stériliser. Pourtant, nous avons observé une bonne fertilité en situation de labours bien faits. Souvent, ce sont les conditions d’application qui sont mauvaises, pas la pratique en elle-même. Il faut intervenir au bon moment, sur un sol bien ressuyé, et au maximum à 20 cm de profondeur. » Des travaux scientifiques montrent que les sols travaillés sont plutôt dominés par des espèces bactériennes, tandis que la diminution ou la suppression du travail du sol favoriserait le développement de champignons. Les communautés microbiennes sont par ailleurs influencées par l’usage du glyphosate. Côté macrofaune, des études indiquent que parmi les carabes, certaines espèces sont inhibées par le labour et d’autres plus abondantes. Tandis que la présence d’un mulch en agriculture de conservation créerait un habitat propice aux limaces. « Aucun système n’est vertueux à 100 %, résume Jean-François Vian. En agriculture biologique, se séparer de la charrue me semble risqué. Il vaut mieux détruire une prairie ou une interculture par un labour que multiplier les passages superficiels. Le labour est utile aussi pour réduire l’usage des herbicides. » ■
La question prépondérante n’est plus « pour ou contre le labour ? », mais plutôt
« comment optimiser la technique choisie, avec ou sans labour ? » et « pour quel objectif ? »
Comment transmettre un MAXIMUM de puissance au sol ?
Série des pneumatiques, technologie, construction, pression de gonflage ou encore configuration au niveau du tracteur, les paramètres permettant d’améliorer la traction sont nombreux. Voici quelques clés pour vous aider à maximiser la puissance qui passe au sol.
C’est bien beau d’avoir de la puissance sous le capot, encore faut-il pouvoir la transmettre ! En effectuant le lien entre le tracteur et le terrain, le régime du moteur se transforme en vitesse d’avancement, et le couple en force. La difficulté consiste donc à passer le maximum de puissance au sol, tout en tenant compte des forces extérieures qui s’exercent, dont certaines ne sont pas liées à la qualité de la liaison avec lui. Par exemple, la force de retenue découle de la résistance de l’air. Le poids est la force exercée par la
masse de l’engin et s’exprime en newton. Il s’ajoute à la traction, au freinage et au guidage qui influent directement sur la puissance transmise au sol.
L’énergie servant aussi à faire fonctionner les organes de la machine, ce n’est pas 100 % de la puissance qui se retrouve transmis au sol. Celle-ci est notamment consommée à hauteur de 6 à 10 % par la prise de force, à 2 à 4 % par la pompe hydraulique, à 5 à 10 % par la transmission, à 2 à 5 % par l’échappement, à 3 à 6 % par le refroidissement, à 20 à 35 % par la résistance au
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roulement et à 30 à 62 % par la traction. La résistance au roulement résulte de deux forces qui s’affrontent. Celle exercée par la masse, supportée par la roue, et celle exercée par la réaction du terrain. Maîtriser la zone d’équilibre est nécessaire pour gérer au mieux la compaction du sol et maximiser la traction. Sous l’effet de ces forces, le pneu s’écrase et sa déformation varie selon la configuration du tracteur (nombre de roues motrices, jumelage…), la dimension, la pression, la construction (radiale ou diagonale) et la technologie (standard, IF, VF). L’enjeu est la surface de contact avec le terrain.
50 % de surface au sol en plus avec une série XXL Hors charge, la forme ronde du pneu provoque l’enfoncement de la roue dans le sol. Et ce jusqu’à ce que le poids s’équilibre avec la force de réaction du terrain. La distance entre le centre de la jante et le niveau du sol s’appelle le « rayon sous charge statique ». La dimension et la série du pneumatique ont donc une influence sur la traction via la surface de contact au sol. Un pneu de la série 65 offre 35 % de surface au sol de plus qu’un modèle de la série 85. Avec la série XL, c’est carrément 50 % de plus. À souligner aussi qu’une plus grande surface de contact,
combinée à la pression adaptée, améliore la répartition de la charge et de ce fait procure une meilleure zone d’équilibrage.
Lors d’un test réalisé dans le cadre du projet « Efficient 20 », un John Deere 6910 de 135 ch a été attelé à une charrue cinq corps. Au labour, trois modalités ont mis en exergue la différence de consommation de l’engin exprimée en L/ha. Durant la première phase, le tracteur a été équipé des pneus d’origine de 520/85 R38 à l’arrière et 420/85 R28 à l’avant, en surgonflage à 1,6 bar. La deuxième modalité a utilisé les mêmes pneus, mais avec un gonflage normal de 1,2 bar. La consommation de l’engin a aussitôt diminué de 5,1 %. Lors de la troisième modalité, enfin, des pneus de 650/65 R38 et 540/65 R28 ont été installés, gonflés à 1 bar.
Le résultat parle de lui-même : 30,6 % de carburant économisé.
Élargir la surface pour limiter le tassement
Afin de limiter le tassement, élargir au maximum la surface de contact s’avère indispensable. Mais attention, tous les modèles ne permettent pas de le faire. Pour travailler avec des roues gonflées à 0,6 bar, mieux vaut être équipé de la technologie VF. La bande de roulement reste plane, même à basse pression. Ce sont les flancs qui fléchissent sans perdre en résistance. Le phénomène peut être impressionnant, mais le pneu est prévu pour travailler dans ces conditions. Le talon doit être suffisamment rigide afin de sécuriser la liaison pneu/jante.
L’aptitude de la gomme à se déformer pour absorber les irrégularités sur sol dur s’appelle l’indentation. Sur sol meuble, c’est le sol qui se déforme pour épouser la forme des barrettes. La terre emprisonnée entre ces dernières est tassée, ce phénomène se nomme le « tassement horizontal ». Quand la barrette quitte le terrain, un effet de pelle apparaît qui perturbe le sol. Son intensité varie selon le design de la barrette. Là encore, plus la surface de contact est grande, meilleur est le champ de force.
Limiter l’effet de pelle Revenons sur le design de la barrette. Les ingénieurs Bridgestone ont reproduit la forme d’une dent d’engrenage, arrondie plutôt que droite. Cela maximise la taille du bord d’attaque, et ainsi augmente la traction. Sans oublier que la forme limite également l’effet de pelle. Résultat : moins de perte de puissance.
Le patinage varie en fonction de la résistance du sol entre les barrettes. Moins il résiste, plus le pneu glisse. Pour compenser, le pneu s’enfonce pour atteindre une zone plus résistante. Cela peut aller jusqu’à l’enlisement. Même si certains agriculteurs cherchent à l’éviter au maximum, le patinage est nécessaire.
Pour travailler avec des roues gonflées à seulement 0,6 bar de pression, mieux vaut être équipé de pneumatiques de technologie VF. Ils sont conçus pour accepter autant de charge à une pression inférieure.
La dimension et la série du pneumatique ont une influence sur la traction via la surface de contact au solBRIDGESTONE
Les tracteurs sont conçus pour rouler avec un équilibre des charges de 60 % à l’arrière et 40 % à l’avant quel que soit le modèle. Une fois attelé à un outil, la répartition évolue et passe plutôt à 80 % à l’arrière et 20 % à l’avant.
L’essentiel est de le maîtriser afin que sa valeur soit idéalement comprise entre 12 et 15 %. Pour cela, l’opérateur peut agir sur la pression, la répartition des charges et la surface de contact. Sans oublier la conception de la bande de roulement, dont la forme n’est jamais droite. Les manufacturiers multiplient les angles dans le but d’améliorer la traction et l’autonettoyage du pneu. Ce
COMMENT CALCULER LA BONNE PRESSION DES PNEUS AGRICOLES ?
Des outils existent pour calculer la bonne pression des pneus agricoles en fonction de certains paramètres (dimensions, charge, vitesse, sol…), ceci principalement afin d’optimiser leur longévité et le rendement des cultures. Si vous n’avez pas de matériel de pesée, calculer manuellement la charge pour chaque essieu afin de déterminer la pression adaptée est possible. Pour cela, il faut connaître le poids de l’engin agricole à vide (consulter les informations du constructeur, dont le poids du train avant et celui du train arrière), le poids de lestage avant M1 (ou de l’outil avant) et le poids de l’outil porté arrière M2 (cf. données du constructeur). Ensuite, il faut mesurer les distances D1 (entre le centre de l’essieu avant et le milieu du poids de lestage avant M1), D2 (entre le milieu de l’outil porté arrière M2 et celui de l’essieu arrière) et E (entre le milieu de l’essieu arrière et celui de l’essieu avant). Lorsque chaque élément a été identifié (certaines données sont fournies par les constructeurs et les manufacturiers), il suffit de suivre la formule suivante :
M1 x (d1 + E)
E Charge AVANT = + poids train AVANT
M2 x (d2 + E)
Charge ARRIÈRE = + poids train ARRIÈRE
E
dernier facilite l’évacuation de la terre emprisonnée entre les barrettes.
Surgonfler = surconsommation et plus de patinage
Avoir des pneus bien gonflés permet de réduire le taux de patinage, qui atteint facilement 30 % en cas de surgonflage. Aussitôt, la durée de vie du pneu et la consommation de carburant sont touchées. En outre, le rendement horaire de l’attelage chute dès que les roues patinent ! Autre avantage de la pression : la surface de contact. À dimension identique (710/70 R42), faire varier la pression de 1,8 à 0,7 bar augmente aussitôt la surface d’empreinte de 33,5 %. De plus, la pression au sol diminue de 16,8 %.
Au niveau de la répartition des charges, les tractoristes visent un équilibre 60 % à l’arrière/40 % à l’avant. Une fois attelé à un outil, il passe généralement à 80 % environ à l’arrière/20 % à l’avant. L’essieu avant se retrouve délesté, ce qui entraîne une surconsommation du moteur et une perte d’adhérence. L’équilibre doit être rétabli en lestant l’engin, grâce à une masse avant par exemple. Objectif : conserver la répartition de 60/40. Attention, les masses ne doivent pas être maintenues en permanence. L’agriculteur doit toujours adapter leur quantité en fonction du travail à effectuer. ■
PULVÉRISATION
PAYER UN SERVICE « EFFICACITÉ GARANTIE » OU INVESTIR ?
La technologie en matière de pulvérisation a tellement évolué que la plupart des applicateurs ne maîtrisent pas les capacités de leur monture. Former des spécialistes semble indispensable pour réellement les exploiter et ainsi faire chuter la quantité de produits phytosanitaires. Voire pour permettre aux industriels de continuer à homologuer leurs matières actives. Aussi sophistiqués que soient les équipements, la technologie seule ne sauvera pas la pulvérisation. Le triptyque matériel/produit/applicateur devient la clé ouvrant les portes du destin des intervenants...
Ces dernières années, les bureaux d’études des constructeurs de pulvérisateurs ont planché sur la montée en puissance de leurs machines en matière de précision et d’efficacité. Le développement des nouvelles technologies y a contribué également, avec l’arrivée des caméras, des capteurs et des terminaux. La numérisation et l’essor de l’intelligence artificielle ont rendu les équipements capables de distinguer, par exemple, les adventices sur sol nu, voire de faire la différence entre une mauvaise herbe et la plante cultivée pour traiter seulement là où c’est nécessaire. Horsch, Amazone, Kuhn, Exel Industries… toutes les marques proposent actuellement un système de pulvérisation ultralocalisé, avec pour principal argument la réduction des IFT. En effet, dans le cadre du plan Écophyto II+, les agriculteurs devront diminuer de moitié leur consommation de produits phytosanitaires d’ici 2025. Demain, en quelque sorte… L’essor technologique qu’a récemment connu le matériel semble constituer une réponse aux contraintes. Cependant, ces équipements high-tech ont un coût non négligeable que la plupart des exploitations ne peuvent plus absorber. La capacité d’investissement s’avère donc limitée ; sans compter que la question de la pertinence d’investir se pose.
En outre, selon François-Xavier Janin, responsable marketing automoteurs, nouvelles technologies et innovation chez France Pulvé, « à lui seul, le plus sophistiqué des matériels ne peut suffire ! » Celui-ci
%Le plan Écophyto II+ prévoit de diminuer la quantité de produits phytosanitaires utilisée en France de 50 % à l’horizon 2025. Pour y parvenir, des mutations profondes des systèmes de production et des filières, soutenues par des déterminants politiques de moyen et long terme, par une politique de formation ambitieuse et par les avancées de la science et de la technique sont nécessaires. Les certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) ont pour objectif la réduction du recours aux matières actives en imposant aux vendeurs des produits de promouvoir auprès des agriculteurs la mise en place d’actions standardisées reconnues économes.
risque de se révéler si complexe à utiliser que le niveau actuel de compétence des agriculteurs pourrait être un frein à l’exploitation de l’ensemble de ses capacités. « Il faut former les opérateurs, et nous nous y attachons », précise-t-il. Pour acquérir l’expertise suffisante, les opérateurs doivent être spécialisés, et cela prend du temps. Ce dont la profession ne bénéficie pas vraiment.
Matériel/produit/opérateur : le triptyque fondamental
Le dernier-né de la gamme d’automoteurs Berthoud a été dévoilé au Sima en 2022. Ce modèle haut de gamme bénéficie de technologies capables de faire chuter les IFT grâce à l’ultra-localisation.
Afin de bien comprendre l’enjeu, considérer le triptyque matériel/produit/opérateur demeure essentiel. « C’est le tiercé gagnant, sans quoi nous ne relèverons sans doute pas le défi », indique François-Xavier Janin. Pour se montrer efficaces, les moyens de protection chimiques doivent gagner en efficacité. Et pour y parvenir, l’application du produit doit faire preuve d’une grande précision. Le matériel actuel étant bardé de capteurs et autres technologies, il n’est donc pas le frein. Les pulvérisateurs peuvent cibler les zones où la bouillie est nécessaire et celles où elle est inutile. De quoi faire chuter les doses utilisées, et ceci jusqu’à atteindre le seuil critique en dessous duquel le produit n’aura plus d’efficacité. Certes, l’investissement est important, mais il se révèle indispensable si l’agriculture souhaite relever les défis auxquels elle se retrouve confrontée. Les contraintes liées au Green Deal, au plan Écophyto, etc. ne manquent pas. Plus récemment, certaines solutions ont bénéficié de subventions dans le cadre, notamment, du plan de relance. « Mais acheter de la technologie pour de la technologie ne suffit pas… Les agriculteurs doivent entre autres tenir compte du retour sur investissement », précise le responsable France Pulvé, avant d’ajouter : « Même si cela peut sembler aberrant, il ne faut pas se concentrer seulement sur le prix d’achat. Évidemment, c’est souvent le frein au moment de signer le bon de commande. Cependant, le fermier doit aussi – et surtout – prendre en compte le délai de retour
DÉCIDER D’UNE STRATÉGIE, CHOISIR LES OUTILS !
Le travail du sol pèse lourd dans les performances économiques des exploitations : les opérations, surtout celles de travail profond, sont coûteuses en énergie et en charges de mécanisation. Par ailleurs, le travail du sol impacte considérablement, à certaines périodes, l’organisation du travail. Enfin, il est un levier important pour mettre en œuvre de nouvelles manières de produire.
Ainsi, les choix en matière de préparation des sols sont, dans une exploitation agricole, déterminants sur les plans économique, agronomique et environnemental.
Dans une première partie, cet ouvrage présente le rôle du travail du sol pour relever les défis de la baisse des charges, de la réduction des impacts environnementaux, de la contribution à la diminution des émissions de carbone.
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On y trouvera des repères intéressant les systèmes de culture nouveaux, aussi bien que les systèmes plus conventionnels.
Il présente les e ets du travail du sol sur le fonctionnement des cultures, les états du milieu cultivé et l’environnement.
Cette première partie s’est enrichie de références aux aspects climatiques et techniques, comme les besoins en puissance par exemple.
Dans une seconde partie mise à jour, sont listées et décrites l’ensemble des machines agricoles en plus de trente types, permettant de répondre aux objectifs de gestion du sol de chaque exploitation.
LES AUTEURS
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sur investissement. C’est lui qui détermine la réelle économie et la baisse d’IFT offertes par l’équipement. »
La technologie compense
l’imprécision de l’utilisateur
La technologie apporte la précision mais, comme l’a confirmé Julien Hérault, conseiller indépendant en machinisme agricole, lors d’un atelier durant le dernier Innov-agri, « elle sert plutôt à compenser l’imprécision liée à l’utilisateur ». C’est là que la prestation de services, effectuée par des entrepreneurs voire de nouveaux acteurs dans le domaine, intervient. Elle pourrait apporter l’expertise faisant défaut aujourd’hui. Les coopératives y réfléchissent. Lors d’essais « échardonnage chimique » réalisés sur des parcelles de betteraves dans l’Oise, Berthoud s’est rendu compte que la plupart des exploitants n’avaient pas la superficie suffisante pour mettre en place sa solution « Sniper ». De là, l’idée a germé d’un modèle économique capable de contourner ce frein. Par exemple, proposer un service basé sur une technologie, mis en œuvre par des spécialistes et boosté par une coopérative. Ainsi, la méthode devient accessible au plus grand nombre, dont la plupart n’auraient pas pu investir faute d’un retour sur investissement valable. « C’est forts de ce constat que Berthoud et Corteva ont décidé de vendre le concept de “parcelle propre” à l’exploitant », témoigne François-Xavier Janin. Le défi est grand, pour les constructeurs et les distributeurs de produits phytosanitaires, en termes de modèle économique. Les
Forts d’un diagnostic commun, Berthoud et Corteva se sont associés pour rendre la tâche plus simple aux paysans. Les partenaires proposent une offre de prestation de chantier complète pour lutter contre les chardons au sein des parcelles de betteraves.
VRAI
➜ Les pulvérisateurs embarquent tellement de technologie qu’ils sont devenus « impossibles » à utiliser par les agriculteurs.
marques doivent davantage s’engager au niveau de la bonne mise en œuvre de leurs machines. Outre la formation des utilisateurs, les contrats de services et d’entretien constituent un moyen de garantir la performance des outils. Les firmes phytosanitaires doivent quant à elles valider les modèles pour descendre les IFT à leur minimum. Retour au constat qu’il faut faire évoluer le métier non plus vers la vente de matériel mais vers du service. Prenons le cas de la Bretagne. Le marché automoteur s’y développe, en vue de réaliser de la prestation. « Passer d’un modèle porté de 18 m à un automoteur full option ne s’improvise pas, alerte le spécialiste de France Pulvé. L’accompagnement des producteurs est impératif et sera sans doute déterminant dans la subsistance des marques. Sans accompagnement, le niveau technologique des engins proposés créera un gouffre avec la capacité qu’auront les opérateurs à l’utiliser. Bien que le nombre d’appareils tende à diminuer, c’est aussi ce qui permettra aux constructeurs de rester profitables. » Pour figer le coût à l’hectare des matériels, la location a tendance à croître en France. Système de management de la taille des gouttelettes indépendant de la
dispositif fonctionnant à l’aide de caméras dont les images permettent de cibler les adventices sur un sol nu, voire dans la culture développée.
VRAI
Depuis quelques années, les constructeurs ont fait un bond technologique sur leurs équipements. Coupure de tronçons, application ultra-localisée, injection directe… autant d’options qui nécessitent de l’expertise pour tirer profit de leur précision et ainsi atteindre l’objectif de diminution des IFT. D’où la nécessité de maîtriser sa monture et ses capacités.
➜ La pulvérisation ultra-localisée promet jusqu’à 85 % de réduction de la quantité de produit utilisée. Selon les chiffres communiqués par Berthoud, les mesures réalisées sur le terrain indiquent des économies de 40 à 85 %. La technologie baptisée « Sniper » est un
➜ Le dispositif CEPP limite la quantité de produits phytosanitaires vendable par une coopérative. Le dispositif prévoit l’obligation pour les distributeurs de réaliser des actions visant à favoriser la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires. Pour aider les coopératives à générer des CEPP (certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques), et ainsi répondre aux exigences de la réglementation, les agriculteurs peuvent transmettre leurs factures d’achat de matériels comme des buses à injection d’air, un système de transfert sécurisé EasyFlow, une bineuse, une herse-étrille…
« Passer d’un modèle porté de 18 m à un automoteur full option ne s’improvise pas ! »FRANÇOIS-XAVIER JANIN, responsable marketing automoteurs, nouvelles technologies et innovation chez France Pulvé BERTHOUD
pression, variation de la fréquence de pulvérisation jusqu’à 100 Hz, assistance par air… autant d’options qui ont un coût et qui poussent les agriculteurs à louer plutôt qu’à acheter. De plus, avec la location (pas le crédit-bail), le constructeur accompagne jusqu’à proposer une valeur de reprise.
L’ultra-ciblage au secours des AMM ?
Les fabricants de phytos, pour leur part, savent que dans quelques années, le nombre de molécules et la quantité de produit vendables vont chuter. En cause, la réglementation qui se durcit et le respect des contraintes éco-environnementales. Les chimistes ont bien compris que l’application était une aide précieuse en termes de réhomologation. Faute de quoi, les molécules pourraient ne plus recevoir leur AMM (autorisation de mise sur le marché).
L’ultra-localisé devient une sorte de voie de secours pouvant permettre de prolonger la vie des matières actives. « Il faut donc s’impliquer autant sur le développement de nouvelles molécules que sur les conditions d’application », explique François-Xavier Janin. Le glyphosate, par exemple, profite de nombreuses expérimentations en vue de baisser l’IFT le plus possible. Pour résumer, le but est de réhomologuer le produit d’un côté en utilisation classique, et de
L’AVIS DE L’EXPERT
François-Xavier Janin, responsable marketing automoteurs, nouvelles technologies et innovation chez France Pulvé
« Selon le secteur, les spécialistes de la pulvérisation pourraient être des nouvelles structures ou des ETA là où elles sont déjà bien développées. Celles-ci pourraient s’adosser à des coopératives pour la partie application. Avec un agrément, pourquoi ne pas avoir la coop dans le rôle du gestionnaire de l’application via l’ETA. La relation avec le constructeur a pour but de former les applicateurs à sa technologie de pointe. Les trois parties travaillent ensemble pour la bonne mise en œuvre de la solution. Et dans les secteurs dépourvus d’ETA, la coopérative pourrait supporter le développement d’une structure. La solution unique n’existe sans doute pas. La deadline est fixée : d’ici 2030, les agriculteurs devront se conformer au cadre réglementaire. Reste à mettre les différents éléments en musique pour y parvenir. »
l’autre avec un dosage plus fort mais destiné à une application en spot spraying. Plus que jamais, pour maintenir leur chiffre d’affaires, les firmes doivent s’investir dans la méthode d’application de leurs à
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« De nouveaux acteurs pourraient émerger, des spécialistes de la pulvérisation »
produits de synthèse, à défaut de quoi, elles subsisteront difficilement.
Si l’ultra-ciblage était plutôt mal perçu il y a quatre ou cinq ans, ce n’est plus pareil aujourd’hui. Citons le Lontrel de Corteva. L’entreprise a compris que sa formulation risquait de perdre en efficacité avec la diminution de la dose applicable. Seule alternative : s’intéresser à l’ultra-localisé qui pourrait permettre d’appliquer une dose plus forte localement. Tenant compte de la réduction à l’hectare, les autorités pourraient distinguer l’homologation en traitement en plein de cette dernière méthode. « Finalement, la technologie n’est plus vue comme une attaque du business des industriels, mais comme une issue pour maintenir les AMM », détaille le spécialiste France Pulvé. Autre point d’intérêt pour les firmes : l’accompagnement de leur réseau de distribution, les coopératives, qui ont dû choisir entre la vente et le conseil. 98 % d’entre elles ont choisi la vente et s’en mordent les doigts. Seuls Limagrain et Euralis ont choisi le conseil. Les autres sont soumises à une sorte « d’écotaxe » si elles ne génèrent pas suffisamment de CEPP (certificats d’économie de produits phytosanitaires). Lorsqu’elles font la promotion d’une méthode innovante, elle gagne des CEPP. Mais si une coopérative met en œuvre la méthode de type Sniper, elle bénéficiera des CEPP chaque année. Ce qui garantit donc le volume annuel de produit à vendre. Le chiffre d’affaires, autrement dit. C’est pourquoi les entreprises ont tout intérêt à s’impliquer, là encore, dans la mise en œuvre de solutions économes en produits.
Impossible d’être spécialiste de chaque méthode
Retour du côté des constructeurs. Selon FrançoisXavier Janin, « suivant que la marque est long liner,
LES CEPP, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Le dispositif des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) a été mis en place dans le cadre du plan Ecophyto II+. Il vise à dynamiser la diffusion des pratiques économes en produits phytos auprès du plus grand nombre d’agriculteurs, ainsi qu’à inciter les distributeurs agréés à promouvoir et mettre en œuvre des actions pour qu’ils deviennent acteurs du changement de pratique. Initialement lancé à titre expérimental, ce dispositif a été pérennisé au printemps 2019 par l’ordonnance n° 2019-361. Il est entré en vigueur en 2016. Avec l’adoption de la loi n° 2017- 348 relative à la lutte contre l’accaparement des terres agricoles et au développement du biocontrôle, le Parlement l’a confirmé et les dispositions ont été intégrées au Code rural et de la pêche maritime, au travers des articles L. 254-10 à L. 254-10-9 et R. 254-31 à R. 254-39. Ces derniers articles, introduits par le décret n° 2017-590 du 20 avril 2017 relatif à la mise en œuvre du dispositif expérimental CEPP, précisent les conditions et les modalités de réalisation des actions tendant à la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Le décret du 20 avril 2017 a été complété par trois arrêtés les 27 avril 2017 et 9 mai 2017.
Autre technologie, autre possibilité. Grâce à une carte de préconisations, le pulvérisateur, ici un F40 Evo d’Artec, module la dose de produit appliquée pour adapter la réponse et ne plus traiter à pleine dose en systématique.
full liner ou spécialiste de la pulvérisation, la problématique n’intervient pas de la même manière. Prenons l’exemple de John Deere. Certes, la marque doit suivre la tendance, mais la pulvé n’est qu’une des cordes à son arc, ce qui lui offre d’autres atouts pour réaliser son chiffre d’affaires. Ce qui n’est pas le cas pour France Pulvé, évidemment. Cela explique pourquoi les full liners ne sont jamais aussi avancés en termes de recherche et d’innovation que les marques spécialisées ». À l’avenir, les constructeurs de pulvérisateurs devront peut-être devenir des fabricants de matériels de protection des cultures. Sous cet angle, la pulvérisation constituerait alors un des moyens qui, combiné à d’autres, permettrait de lutter efficacement et surtout, de s’adapter aux variations climatiques. En effet, chaque année est spécifique et entraîne des besoins particuliers.
Les 32 jours sans pluie qu’a enregistrés Météo France cet hiver restent dans les mémoires. Il est malheureusement admis que cette situation est amenée à se reproduire. Mais, des solutions existent pour anticiper le manque d’eau pour les cultures. Et, en plus d’améliorer la résilience des systèmes de productions agricoles à l’évolution du climat, elles lissent les aléas des coûts de production pour, finalement, sécuriser les marges.
D’ici à 2050, il ne pleuvra pas moins, mais la répartition de la pluviométrie sur l’année sera diff érente. Davantage de pluies en hiver et au printemps, moins en été et à l’automne : le tout, accompagné de sécheresses estivales plus intenses. Le maïs n’y échappera pas. Sans évolution des pratiques culturales et de l’itinéraire technique, son rendement sera, sans aucun doute, aff ecté.
Opter pour des variétés plus précoces
Les variétés précoces de maïs esquivent les périodes de sécheresse aux stades les plus sensibles. Aussi, un semis réalisé dans de bonnes conditions, dans un sol bien préparé, permet à la plante d’installer rapidement son système racinaire. Une levée rapide est primordiale à la préservation du potentiel de rendement.
Piloter l’irrigation
En situation irriguée, l’utilisation d’outils de pilotage, comme les sondes, devient incontournable pour raisonner les apports d’eau. L’enjeu : déclencher l’irrigation au meilleur moment en tenant compte de la ressource en eau réellement disponible dans le sol pour fournir la juste quantité aux cultures, au moment le plus opportun. Gagner en précision pour n’épandre que le nécessaire.
Ne pas négliger le désherbage et la gestion des résidus
La présence d’adventices dans la parcelle augmente la concurrence pour l’eau et les éléments minéraux.
Maîtriser le salissement participe donc à mettre toutes les chances du côté de sa culture en cas de stress hydrique à venir. La mise en place de techniques culturales simplifiées améliore la teneur en matière organique des sols et, ainsi, leur capacité de rétention de l’eau. La gestion des pailles et des résidus de récolte est à ce titre capitale. La réduction du travail du sol est aussi source d’économies de charge non négligeables pour l’agriculteur.
Les phytostérols, pour aider le maïs à se préparer, et sécuriser sa marge
Au rang des nouveautés, pensons aussi aux biosolutions, à l’image du BEST-a de la société Elicit Plant. Cette solution à base de phytostérols aide la plante à anticiper le manque d’eau. Comment ? Les phytostérols envoient des messages dans la plante pour qu’elle limite l’évapotranspiration, réduisant sa consommation d’eau (de 10 à 20 %), sans impact sur l’élaboration du rendement. La culture, déjà adaptée, retarde le moment où elle va subir un stress hydrique lorsque l’eau vient à manquer, maintenant ainsi ses performances. Par rapport à un maïs non préparé, le BEST-a procure un gain de 5,7 q/ha de rendement ! Il est nécessaire de l’appliquer en préventif, en une seule fois, avant que la sécheresse ne survienne. En cas de défi cit hydrique, la plante sera prête à l’aff ronter.
Contre le stress hydrique, des solutions préservent les rendements et la rentabilité de l’agriculteur
La pulvérisation pourrait être la réponse une année et le désherbage mécanique, par exemple, constituer la solution l’année suivante. Ce qui ajoute de l’eau au moulin de l’idée de la spécialisation. L’agriculteur ne pourra pas être spécialiste de chaque méthode et encore moins avoir la panoplie d’outils dans sa cour pour s’adapter aux conditions de l’année N. D’où, une fois de plus, la nécessité de développer des intervenants spécialistes de leurs activités.
BASF, Bosch et Amazone, grâce à leur solution commune baptisée « Xarvio », ont également entamé la réflexion, mais semblent pour l’heure
L’AVIS DE L’EXPERT Clément Rousset, responsable des ventes Artec Pulvérisation
« Moins de volume, mais des équipements de pointe »
« Les agriculteurs restent attachés à être propriétaires de leur automoteur de pulvérisation. C’est la raison pour laquelle Artec proposera un accompagnement complet sur l’utilisation de ses machines, incluant l’extension de garantie, le contrat d’entretien ainsi que le financement adapté à la demande du client. Nos machines sont de plus en plus équipées d’options, ce qui implique évidemment la hausse du prix d’achat, sans parler des hausses dues à l’inflation. Les options choisies par les producteurs permettent d’améliorer la qualité et la précision des applications, mais aussi le confort de l’opérateur et le débit de chantier de l’engin. Ceci, naturellement, en vue de rendre l’agriculture toujours plus durable. Pour le moment, le marché global reste stable. Cependant, nous nous attendons à une légère perte de vitesse liée à la professionnalisation de la pulvérisation. Les constructeurs vendront moins d’équipements mais ceux-ci seront plus haut de gamme. Principale raison : le regroupement des exploitations et le développement d’entreprises spécialisées dans l’application. Vu le coût important, les structures devraient investir dans du matériel de pointe pour prendre en charge davantage de superficie.
À l’image du système ISpray ou Spot Spraying (pulvérisation localisée), qui sont le parfait exemple. Ces équipements sont d’ores et déjà disponibles au catalogue Artec et devraient faire chuter la quantité de produit consommée jusqu’à 85 %. De plus, la productivité des outils va s’accroître. »
Chez Agrifac, les automoteurs peuvent accéder à un lot de technologies qui font aussitôt grimper le prix. D’où un développement de la location, rendant accessible les appareils high-tech tout en figeant le coût hectare de l’équipement.
Amazone, Bosch et BASF ont une démarche similaire à celle de Berthoud et Corteva. Les spécialistes associent leurs expertises en pulvérisation pour proposer une solution prenant en compte le matériel, le produit et l’application.
moins avancés que le groupe Exel Industries. La branche coopérative, en tant que relai terrain, n’a pas encore été intégrée au triptyque matériel/produit/opérateur. Quoi qu’il en soit, ce modèle « servicisation » de la pulvérisation est bien connu aux États-Unis depuis un peu plus de vingt ans. « Outre-Atlantique, les customer applicators vendent le produit ou le fertilisant et l’appliquent », explique François-Xavier Janin.
À l’avenir, pourquoi ne pas ajouter les assureurs au triptyque de manière à garantir le résultat du service vendu ? La question semble cohérente et pourrait permettre une sorte de slogan type « efficace ou remboursé ». En 2021, lorsque la solution de Berthoud et Corteva a été présentée, un passage de drone a été effectué avant et après intervention. Objectif : fournir un rapport à l’exploitant de l’efficacité de cette dernière. Seul bémol, la complexité de mise en œuvre. Néanmoins, dans l’idée, ce système permet de prouver que le travail a été fait et répond à un niveau d’exigence défini préalablement. Les caméras déjà embarquées sur certains équipements pourraient aussi permettre ce contrôle, à une échelle plus fine que le drone. Les deux sont complémentaires. « Il faut désormais mailler ces éléments. Celui qui maîtrisera cela maîtrisera aussi son destin », conclut l’expert en innovation de France Pulvé. ■
« Outre-Atlantique, les customer applicators vendent le produit ou le fertilisant et l’appliquent »
FRANÇOIS-XAVIER JANIN, responsable marketing automoteurs, nouvelles technologies et innovation chez France Pulvé
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FERTILITÉ PHYSIQUE
Améliorer le potentiel des sols en évitant les tassements
Quand le sol est compacté, sa capacité d’infiltration et de stockage de l’eau est amoindrie, de même que sa colonisation par les racines des cultures. Le rendement peut être impacté jusqu’à 30 %.
Cette année encore, le phénomène de sécheresse renforce la tension relative à la question de l’irrigation des cultures. Les usages agricoles sont remis en cause, et le rôle des sols comme premier réservoir pour le stockage de l’eau revient sur le devant de la scène. « Le volume d’un sol bien structuré est formé à 50 % environ de pores occupés par de l’air ou de l’eau », rappelle dès la première page le guide Tassements des sols, prévenir et corriger leurs effets réalisé à l’issue du projet Sol-D’Phy (2012-2018)* et coordonné par Agro-Transfert Ressources et Territoires dans les Hauts-de-France. La compaction des sols correspond à une dégradation de leur porosité ayant pour effet de réduire la capacité d’infiltration et de stockage de l’eau, ainsi que de perturber leur fonctionnement global (aération, activité biologique).
Les Hauts-de-France s’avèrent particulièrement exposés au risque de tassement des sols en raison des récoltes réalisées avec des machines lourdes et souvent en conditions humides pour les cultures traditionnelles de la pomme de terre et de la betterave sucrière. D’où l’émergence dans cette région du projet Sol-D’Phy dont l’enjeu est la préservation, voire la restauration de la qualité physique des sols cultivés, pour une meilleure durabilité des systèmes agricoles. Toutefois, avec l’augmentation générale du dimensionnement des matériels, toutes les régions se retrouvent concernées par la problématique.
Jusqu’à 30 % de perte de rendement
Au-delà de la préoccupation montante autour des ressources en eau accessibles pour les cultures, le tassement des sols se répercute sur les rendements en pénalisant l’enracinement des
D’après les spécialistes du fonctionnement des sols cultivés, la préservation voire la restauration de leur fertilité physique constitue un enjeu majeur pour réduire la dépendance aux intrants, et notamment aux fertilisants chimiques et à l’eau d’irrigation. Les risques de compaction doivent être évités au maximum.
plantes et donc leur développement (en particulier pour les racines pivot et les tubercules). Dans les suivis du projet SolD’Phy, Agro-Transfert observe par exemple jusqu’à 15 % de chute de rendement en blé lorsqu’il y a eu dégradation de la structure lors de la récolte du précédent betterave ; jusqu’à 15 % également de perte de rendement commercialisable en pomme de terre dans le cas de zones tassées à l’implantation. De son côté, Arvalis a mis en évidence, au cours de ses expérimentations, des pertes de rendement systématiques, comprises entre 5 et 30 % selon les cultures.
Le tassement des sols résulte de l’application d’une pression supérieure à leur résistance mécanique, exercée via les roues des engins, surtout lors des chantiers de récolte, de transport et d’épandage. Au niveau des machines, les facteurs à
Agro-Transfert observe jusqu’à 15 % de chute de rendement en blé lorsqu’il y a eu dégradation de la structure lors de la récolte du précédent betterave
PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures
Pour les chantiers lourds, tous les leviers doivent être mis en œuvre afin d’alléger la charge par essieu. Cette arracheuse à pommes de terre décomposée (traînée et dépourvue de trémie) est plus légère qu’une automotrice. Reste à veiller au poids par essieu et à la pression de gonflage des pneus de la benne.
déterminants, détaillés dans l’étude Sol-D’Phy, sont : la charge par essieu, la dimension et le gonflage des pneumatiques, et le nombre de passages. Côté sols, les facteurs de risque sont : l’humidité, la texture, le type de porosité et la stabilité structurale.
Priorité à la charge par essieu et à l’humidité du sol
Dans un essai d’octobre 2015 sur sol limoneux humide, le tassement engendré par une arracheuse automotrice à pommes de terre vide (17 t/essieu) atteint 25 à 30 cm de profondeur, et jusqu’à 40 cm lorsque la trémie est pleine (24 t/essieu). Les
résultats de Sol-D’Phy montrent par ailleurs que pour une même charge par essieu (environ 20 t), la profondeur de tassement passe de 25 cm avec 20 % d’humidité en profondeur, à 35 cm avec 22,5 %, et jusqu’à 55 cm avec 37 % d’humidité. Ainsi, la charge par essieu et l’humidité du sol se révèlent être les principaux facteurs du tassement en profondeur, c’est-à-dire sous l’horizon habituellement travaillé.
Concernant le tassement en surface (10, voire 20 premiers centimètres), outre la charge et l’humidité, il est influencé par les pneumatiques et le nombre de passages. Les pneumatiques constituent l’interface répartissant la pression exercée par le poids de l’engin. L’augmentation de cette surface de contact
Avec une charge à l’essieu de 5 t, l’utilisation de pneumatiques larges permet de réduire le tassement en surface. En montant à 10 t, les pneumatiques larges ne suffisent plus à l’éviter, ni celui en profondeur.
Avant toute action corrective, plusieurs méthodes existent pour évaluer l’intensité d’un tassement du sol, notamment le mini-profil 3D réalisé au chargeur télescopique.
Un essai Sol-D’Phy d’octobre 2015 sur sol limoneux humide a permis de comparer cinq passages de roues successifs (2 t/roue pour le tracteur + 5 t/roue pour la benne) à un passage d’arracheuse automotrice (12 t/roue). La répétition des passages tracteur-benne génère un tassement supérieur jusqu’à 15 cm de profondeur. Mais dans les horizons plus profonds, la charge à la roue de l’automotrice devient plus pénalisante. Pour Agro-Transfert, « les tassements de surface se régénérant plus facilement, il faut ici privilégier plusieurs passages légers pour limiter le tassement en profondeur ».
(pneu large, faible gonflage, chenilles) se traduit par une baisse de la pression et donc une diminution du risque de tassement en surface (0-25 cm).
« Pas de moyen mécanique d’intervention »
La résistance mécanique des sols est naturellement meilleure en terrains argileux qu’en terrains limoneux, et peut être améliorée par la teneur en matière organique. Par ailleurs, la porosité résultant du travail du sol est plus sensible au tassement (en particulier si elle est récente) que celle issue de la biologie (galeries de vers de terre, racines) ou de l’alternance humectation/dessiccation.
Dans un article de décembre 2019, Pascale Métais, spécialiste de la fertilité physique des sols chez Arvalis, indique que la régénération naturelle des horizons tassés, superficiels ou profonds, est lente. D’où la nécessité de prévenir à tout prix les risques de compaction en prenant en compte les facteurs évoqués ci-dessus. Lorsqu’un tassement est suspecté, il faut commencer par observer le sol afin d’évaluer son intensité, avant toute action corrective (plusieurs méthodes complémentaires existent : mini-profil 3D au chargeur télescopique, test bêche, tige pénétrométrique). Les tassements de surface peuvent être corrigés avec un travail superficiel (0-10 cm), voire un labour ou un décompactage (15-20 cm). Pour ceux plus profonds (30-50 cm), « il n’y a pas de moyen mécanique d’intervention, d’après Pascale Métais. Il faut compter uniquement sur l’activité biologique du sol, et cette régénération naturelle demande plusieurs années » Ces tassements sont donc, dans certains cas, plus difficilement réversibles.
Le décompactage doit rester ponctuel
Certaines cultures peuvent recréer de la porosité grâce à leurs racines, à condition d’être présentes suffisamment longtemps, c’est-à-dire au moins un an. Arvalis et Agro-Transfert recommandent que le décompactage demeure une opération ponctuelle, et qu’il soit suivi de l’implantation d’un couvert végétal à
La porosité résultant du travail du sol est plus sensible au tassement que celle issue de la biologie (galeries de vers de terre, racines…) ou de l’alternance humectation/dessiccationAGRO-TRANSFERT AGRO-TRANSFERT
L’AVIS DE L’EXPERT
Bertrand Deloste, chef de projet Sol-D’Phy 2 chez Agro-Transfert
« La clé avant toute intervention est le diagnostic »
« Parmi les travaux de Sol-D’Phy 2, lancé jusqu’en 2024, en conditions réelles de parcelles ayant subi un tassement, nous comparons une régénération assistée mécaniquement et une régénération plus naturelle. La sensibilité au tassement augmente avec l’intensité et la fréquence du travail du sol, en particulier à proximité d’un chantier à venir. Nous voulons voir jusqu’où il est possible d’aller dans la réduction du travail du sol dans les systèmes avec pommes de terre, betteraves et légumes d’industrie. En cas de tassement important, un couvert ne suffit pas à décompacter et les vers de terre peinent à circuler. Intervenir mécaniquement s’avère utile pour recréer de la porosité, donc des échanges avec l’air et l’eau, et relancer l’action de restructuration par le climat et les vers de terre, à condition de nourrir ces derniers. Un couvert de longue durée aidera ensuite à maintenir la structure en état. La clé, avant toute intervention, est le diagnostic. Dans le cas d’un tassement à la récolte de betteraves, suivi d’un labour pour semer un blé, refaire un diagnostic en fin d’été est utile pour décider, par exemple, s’il est nécessaire de décompacter et si les conditions sont réunies. Dans Sol-D’Phy 2, nous voulons aussi créer une méthode rapide et consensuelle permettant aux agriculteurs d’évaluer l’humidité de leur sol afin d’estimer la possibilité de circulation et de travail. Car l’humidité est le principal facteur de sensibilité au tassement. L’outil Terranimo permet de modéliser le risque, mais il s’adresse davantage aux conseillers. Nous travaillons aussi avec Arvalis sur l’outil d’aide à la décision J-Distas, visant à calculer les jours disponibles pour intervenir en bonnes conditions de traficabilité et de travaillibilité. »
Le pulvérisateur UX redéfinit les notions de performance et de confort. Les solutions AMAZONE vous permettent d’accéder à l’ultra-précision. Avec des finitions à la carte, il s’adapte à votre exploitation.
PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures
Les tassements de surface peuvent être corrigés avec un travail superficiel du sol (0-10 cm), un labour ou un décompactage (15-20 cm).
L’implantation d’un couvert végétal favorise la colonisation racinaire après un décompactage, maintient la structure nouvellement créée et accélère le ressuyage.
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Armand Frassaint, agriculteur à Curchy (Somme)
NATHALIE TIERS
pour favoriser une colonisation racinaire de la fissuration obtenue. Ceci afin de maintenir la structure nouvellement créée et d’éviter une reprise en masse hivernale. Les couverts contribuent de plus à accélérer le ressuyage. Le décompactage doit être réalisé dans des conditions favorables d’humidité du sol, par exemple après un blé ou un colza, et avant un couvert d’interculture. Il doit être évité avant un chantier lourd à venir sur la culture suivante.
En l’absence de travail du sol (semis direct), les risques de tassement sont moindres, estime Arvalis. Car la plus grande continuité des horizons améliore la résistance à la compaction. Toutefois, après destruction du couvert associé à cette technique, les résidus favorisent le maintien de l’humidité, avec un risque plus élevé de tassement superficiel. Or un tassement s’avère plus pénalisant dans ce système en raison des possibilités réduites de régénération mécanique. ■
Armand Frassaint cultive 140 ha de limons profonds (12 à 17 % d’argile) en alternant cultures de printemps (betterave, pomme de terre, légumes d’industrie) et blé d’hiver. « Mes sols sont assez faciles à restructurer, notamment avec des périodes de sécheresse, explique-t-il. Mais j’évite les interventions en conditions humides. La récolte des plants de pomme de terre et des légumes se fait en fin d’été, souvent en bonnes conditions. La date de récolte des légumes est choisie par l’industriel selon la maturité, donc le risque de récolter en conditions humides existe. En betterave, on a davantage la possibilité de retarder ou anticiper un enlèvement. L’arracheuse à pommes de terre traînée avec trémie est équipée de roues jumelées à basse pression et le remplissage se fait en bout de champ. L’arracheuse à betterave est une intégrale à trois essieux avec déplacement en crabe. À la suite, nous implantons en général le blé sans labour, après déchaumage, puis un attelage ameublisseur – herse rotative – semoir. Après betterave, il faut parfois labourer, sachant que la fenêtre d’intervention peut être meilleure en décembre voire en janvier qu’en novembre. Après blé, nous faisons deux déchaumages, en semant un couvert moutarde/phacélie au deuxième passage. Il est broyé avant le labour d’hiver. Je commence à tester le non-labour avec Agro-Transfert, car je souhaite augmenter la matière organique dans mes sols pour les rendre plus résilients vis-à-vis de la sécheresse et de la battance. Suite à un arrachage de betteraves, nous avons observé que le labour a accéléré la régénération de la structure grâce à la vie du sol. Je conserve des bandes non labourées dans mes parcelles afin d’observer les effets à plus long terme sur la portance. »
« Je teste le non-labour pour rendre mes sols plus résilients »
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L’aménagement foncier agricole, forestier et environnemental (anciennement, remembrement rural) a su évoluer et s’est modernisé, pour répondre toujours à un besoin d’intérêt général :
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Le robot grandes cultures biberonné par un agriculteur béarnais
Quand Jean-Luc Picourlat, agriculteur béarnais passionné d’informatique, s’est mis à la robotique, il a cherché en premier lieu à répondre aux besoins « terrain ».
C’est ainsi qu’est né son tracteur autonome, riche en promesses pour la conduite des grandes cultures.
Sur les zones d’exposition et de démonstration de la 7e édition du Fira, qui s’est tenue en février à Toulouse, les robots destinés aux grandes cultures n’étaient pas les plus nombreux. Plusieurs nouveaux venus avaient toutefois de quoi fasciner technophiles et simples curieux, à l’instar du Rover e-K18 de la société béarnaise Softivert. Fait rare, cette dernière n’a rien d’une nouvelle start-up, puisqu’elle officie depuis une vingtaine d’années dans l’agriculture de précision. Ce n’est toutefois qu’en 2018 qu’elle s’est lancée sur les pas de Naïo Technologies et Agrointelli, avec une différence notable : son fondateur, Jean-Luc Picourlat, n’est pas ingénieur mais agriculteur. Épris des « -iques », selon son expression – informatique, électronique, mécanique et, bien sûr, robotique – ce dernier témoigne d’un parcours peu commun !
Rangs de maïs et lignes de codes
Jean-Luc Picourlat a grandi sur une exploitation agricole « traditionnelle » du Béarn : 80 ha, des vaches laitières et du maïs ensilage. Son avenir était tout tracé, à un détail près : il se découvre rapidement une passion pour l’informatique. Autodidacte, il fait ses premières armes sur un Oric Atmos, un micro-ordinateur de jeu tombé dans l’oubli, tout en travaillant sur la ferme familiale. En 1989, le jeune agriculteur parvient à coder ses propres logiciels pour la gestion des
parcelles et de l’élevage de l’exploitation. Mais c’est lors de l’achat d’un distributeur automatique de concentré que sa passion prend un tournant : le fabricant lui promet un partenariat s’il réussit à connecter l’équipement à l’Oric Atmos. Pari tenu : premier DAC informatisé vendu en 1990 et création de la société Softivert en 2003. Aujourd’hui, celle-ci compte sept salariés, dont Clément, le fils de Jean-Luc, formé en Communication et Réseaux, et
L’AVIS DE L’EXPERT
produit à la fois des logiciels et l’électronique associée.
La genèse du Rover e-K18
Grâce aux capteurs et systèmes de guidage qu’il a mis au point, Jean-Luc Picourlat constate bientôt que, sur son tracteur, l’essentiel du travail se résume au demi-tour en bout de champs. Si cette manœuvre était automatisée, plus besoin de monter dessus, gain de temps
Roland Lenain, dir. de recherche et responsable de l’équipe Robotique et mobilité pour l’environnement et l’agriculture (Romea) à l’Inrae
Une longueur d’avance pour l’élevage
En France, le développement de la robotique agricole devient réalité. C’en est même déjà une en élevage. « Aujourd’hui, le robot de traite s’est largement démocratisé, indique Roland Lenain, directeur de recherche et responsable de l’équipe Robotique et mobilité pour l’environnement et l’agriculture (Romea) à l’Inrae, on trouve aussi les robots d’affourragement, d’alimentation… La technologie est en plein essor, pour une raison simple : l’environnement est structuré, les robots s’y sentent bien. La robotique se développe plus facilement quand on maîtrise l’environnement, les conditions de localisation, quand on la déploie dans un site fermé, propre, balisé. » C’est la principale explication quant à la différence de développement entre la robotique d’élevage et la robotique dans les champs. Pour que les robots soient efficaces en terrain ouvert, il reste à lever des verrous. Les engins doivent agir en fonction de leur environnement et des tâches qui leur sont confiées. Ils doivent être capables de distinguer les situations dangereuses et d’adapter leur comportement en conséquence. Ici résident les complications : le robot doit reconnaître l’obstacle. Des capteurs adéquats sont nécessaires, capables d’avoir les couleurs, la géométrie, et de fonctionner quel que soit l’éclairage – y compris la nuit…
important assuré. De là naît l’idée d’un engin autonome, pour lequel l’agriculteur part en quête d’un partenaire pour la partie traction, afin « de se concentrer sur la géolocalisation, l’automatisme et la création d’une gamme d’outils », explique-t-il. Le prototype sera finalement conçu entièrement en interne et sur fonds propres.
Le couteau suisse de la grande culture ?
Avec son châssis articulé lui offrant une « taille de guêpe », ses lignes épurées et ses deux petits phares avant, l’e-K18 a des allures d’hyménoptère métallique. C’est que son créateur l’a voulu avant tout transportable et adaptable : 1,5 t, peu large, sur roues et équipé de deux batteries électriques lui conférant une puissance de 18 kW (équivalent à 24 ch). Le robot devrait ainsi pouvoir assurer une large gamme de travaux de grandes cultures, de la préparation des terres au binage en passant par le semis, la fertilisation et les traitements phytosanitaires. Équipé d’un semoir, « son autonomie lui
permettrait d’ensemencer 3 ha », estime Jean-Luc Picourlat.
Un chantier clôturé
Sur le modèle de ce qui se fait avec les tondeuses automatisées – c’est d’ailleurs dans son jardin que l’agriculteur a trouvé l’inspiration –, la parcelle dans laquelle intervient le robot doit être délimitée par un fil périphérique. « Si le robot le pousse, la tension est répertoriée sur un émetteur radio et aussitôt, l’engin s’arrête et alerte
l’agriculteur qui reçoit un SMS. Même chose si quelqu’un pénètre dans le champ », explique Jean-Luc Picourlat. Et qu’on ne lui dise pas qu’il y a entrave à la liberté de circuler : « C’est un chantier automatisé
interdit au public », objecte-t-il, dressant le parallèle avec la sécurisation d’un ouvrage dans le BTP. Reste à voir si le plus avantageux serait de poser une clôture pérenne ou mobile, à l’image de ce qui se pratique au niveau des pâturages. Se pose également la question du prix : pour le Rover, « l’objectif est de rester autour de 100 000 €, voire en dessous », précise-t-il. Après le Sima, en novembre 2022, puis le World Fira en février dernier, le robot devrait à nouveau faire parler de lui en juin. Dans la ferme où il a vu le jour, il aura pour mission de semer 5 ha de maïs. Et Jean-Luc Picourlat espère bien multiplier les essais par la suite, jusqu’au jour où il sera nécessaire de se faire épauler par un constructeur pour entamer la production à une échelle industrielle. Mais l’agriculteur n’est pas pressé : « Nous allons conserver le bébé un maximum de temps pour le faire grandir. Après, seulement, viendra le temps du sevrage ! » plaisante-t-il. Confiant en son produit, il l’est aussi quant au futur de la robotique agricole : « Transition il y a, transition il y aura », conclut-il. ■
Qu’on ne lui dise pas qu’il y a entrave à la liberté de circuler : c’est un chantier automatisé interdit au public
Valtra : limiter ses émissions grâce au carburant renouvelable
Depuis cinq ans, Valtra réduit ses émissions de gaz à effet de serre grâce à l’utilisation d’un carburant 100 % renouvelable. À cette fin, il a noué une collaboration avec Neste MY, produisant l’énergie à partir de déchets et de résidus. Le site finlandais a aussi lui-même recours aux énergies issues de l’éolien, l’hydraulique, la biomasse et le photovoltaïque.
Le printemps marque le démarrage d’une nouvelle saison
Qu’il soit question d’aménagement des sites de fabrication, de lancement de nouveaux modèles, d’évènements marketing ou encore d’énergies alternatives, les constructeurs sentent eux aussi le printemps qui pointe le bout de son nez. Chacun en profite donc pour se donner l’occasion de communiquer et retrouver le terrain.
CNH Industrial : acquisition de la start-up Augmenta
CNH Industrial vient d’annoncer le rachat d’Augmenta, spécialiste de l’agriculture de précision installé en Grèce et aux États-Unis. Cette acquisition vise à accélérer sa croissance en matière de technologies innovantes, d’autant que la start-up appartenait déjà en partie au groupe italo-américain.
John Deere : 2 millions de tracteurs produits à Mannheim
L’usine John Deere de Mannheim, en Allemagne, a célébré le deux millionième tracteur sorti de ses chaînes le 22 mars. Pour l’occasion, le constructeur a offert une robe particulière à son bébé, ornée du portrait de plus de 300 salariés. Après un passage au forum de la marque, cet exemplaire unique rejoindra son petit frère l’un millionième, un JD 6400, au musée du constructeur.
Fendt : des tracteurs qui carburent à l’hydrogène
Le constructeur bavarois a dévoilé son prototype de tracteur agricole à l’hydrogène à l’occasion du sommet allemand dédié à cette énergie. Fin février, à Straubing (Allemagne), les potentiels technologiques et les utilisations pratiques de l’hydrogène en agriculture ont été discutés avec différents milieux, notamment scientifique, politique, associatif et pratique.
Deutz-Fahr : neuf étapes pour le DeutzFahrmer Festival 2023
Le tractoriste part à la rencontre des agriculteurs grâce à son roadshow « DeutzFahrmer Festival 2023 ». Déjà huit ans qu’il sillonne les routes de l’Hexagone. Après des milliers de kilomètres parcourus et en raison du succès de l’édition passée, il a décidé de donner de l’ampleur à son évènement avec cette fois-ci neuf étapes au lieu de six en France, du 18 avril au 12 mai.
Case IH : Aprilia sponsorisé pour la deuxième année au MotoGP
Le constructeur américain l’a annoncé à son réseau de concessionnaires : la marque renouvelle son partenariat avec l’équipe Aprilia Racing au championnat du monde MotoGP 2023. L’occasion de montrer aux distributeurs l’importance de travailler en équipe.
Somat : distribution des tracteurs McCormick
Xavier Beaufort, directeur des concessions Somat, a signé un accord de distribution avec Argo Tractors France, la filiale commerciale du constructeur des tracteurs McCormick. L’accord s’applique sur cinq bases Somat et couvre la Somme, l’Aisne et l’Oise, en coopération avec le réseau actuel de la marque. Objectif : se positionner en partenariat avec les établissements Ducastel dans le périmètre global du territoire du groupe coopératif Noriap.
Claas : l’Arion 470 réussit le test PowerMix de la DLG
C’est le vainqueur dans sa catégorie en termes de sobriété ! Avec une consommation de carburant moyenne de 270 g/kWh (plus 25 g/kWh d’AdBlue) lors du test DLG PowerMix et de 351 g/kWh (plus 32 g/kWh d’AdBlue) mesurée au cours des cycles de transport PowerMix, le Claas Arion 470 Hexashift établit un record en matière d’efficience. Par rapport aux modèles concurrents mesurés, le tracteur enregistre entre 3 et 16,1 % d’écart de consommation.
LA REVUE DES RÉSEAUX
Branle-bas de combat !
« Printemps » rimant avec « nouvelle saison », sur les réseaux sociaux, les posts témoignant des préparatifs fusent. Qu’il s’agisse de s’occuper du matériel, des terres ou de semis, les agriculteurs trépignent d’impatience à l’idée de ressortir les engins. Pois, orge, betterave ou encore pois chiche, les parcelles se remplissent ! La révision des outils n’est pas en reste, et certains constructeurs dévoilent même les derniers montages de semoirs sur leur chaîne.
FAITES L’EXPÉRIENCE
DÉCOUVREZ
LES FORMULES ABONNEMENT
Maxens :
« Pour l’instant, il n’a pas frappé le puceron !” a déclaré le ministre de l’Économie ?? [...] S’il frappe, c’est l’agriculteur qui paiera encore la note, parce que les indemnisations, on sait ce que cela vaut. Le ministre ferait mieux de reconnaître que les politiques se sont gourés et corriger, ou alors annoncer clairement combien toucheront les agris qui devront être indemnisés… »
Rutabaga :
« Que connaît-il de la betterave sucrière − culture dans les champs et extraction du sucre en usine − pour donner des leçons ? »
Nico :
« Dire que Napoléon avait obligé les agriculteurs français, par deux décrets en 1811 et 1812, à cultiver des betteraves sucrières […] afin de contrer le blocus organisé par les Anglais et assurer la souveraineté sucrière de la France… »
Terminé :
« On s’alarme pour une usine qui ferme. C’est la suite logique de la politique qui a désindustrialisé la France et qui lui fait perdre chaque jour de sa souveraineté alimentaire. Comme le reste, les produits agricoles viendront de l’étranger. […] C’est avant qu’il faut agir, pas quand le désastre est là. L’exécutif est hors sol dans
Fermeture d’usine La France va se faire sucrer la production de sucre
Les réactions vont bon train depuis l’annonce de Téréos de fermer une de ses usines. Certains ont cassé du sucre sur le gouvernement, qui a interdit les néonicotinoïdes, et sur les écologistes qui sont à l’origine, selon eux, de cette décision. Beaucoup craignent que la filière française soit bientôt remplacée par des importations provenant de l’autre bout du monde, voire de chez nos voisins européens.
une Europe désunie qui ne fait qu’appauvrir la France. »
Ludovic :
« Faut juste dire merci aux écolos !! »
du Gaucho imprègne les colliers antipuces des chiens et chats […]. »
Momo :
« L’usine de Cagny fut fermée par choix du groupe auquel elle appartenait (et ce n’était pas Tereos). Or, des producteurs, il y en avait, certains se sont retrouvés avec des arracheuses quasiment neuves impossibles à amortir. La production diminue plus à cause des usines qui ferment et contraignent les producteurs à arrêter les betteraves que l’inverse. »
Maxens :
GILLES
Landry :
« L’année dernière, c’est surtout la sécheresse qui a planté les planteurs. »
Rutabaga :
« […] nos politiques ont interdit le seul insecticide efficace contre les pucerons vecteurs du virus de la jaunisse. Dès l’interdiction du Gaucho, la France a perdu le quart de sa récolte de betteraves. C’est hypocrite de faire les surpris aujourd’hui devant une conséquence annoncée. Personnellement, je n’ai jamais vu une abeille dans un champ de betteraves puisqu’elles fleuriraient en deuxième année de végétation et sont arrachées en fin de première année. [...] Alors que la matière active
« Les salariés récoltent ce que les écolos ont semé et ce n’est peutêtre qu’un début. Mais pas sûr qu’ils accusent les bonnes personnes… La baisse de production de betteraves était prévisible : aucun agri n’a intérêt à faire une culture aussi onéreuse pour perdre de l’argent. »
Grégory :
« 149 [emplois en moins] ?? C’est trois fois plus si l’on compte toutes les entreprises impactées à côté. »
Céréalier :
« Merci les écolos intégristes [...], vous ne voulez pas des néonicotinoïdes, vous aurez du sucre de betteraves américaines OGM traitées au Roundup ! Merci les députés européens déconnectés de la réalité et grassement payés [...] » ■
« Les fautifs sont la jaunisse de la betterave ++ les écolos ++ les normes françaises toujours plus strictes.
»
Face à la baisse de production, Tereos va fermer une sucrerie et une distillerie
Actant « une baisse des volumes de betteraves », s’expliquant majoritairement par des difficultés agronomiques sans solution alternative depuis l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes, le groupe Tereos a annoncé le 8 mars la fermeture d’une partie de la sucrerie d’Escaudœuvres, dans le Nord, et de la distillerie de Morains, dans la Marne, menaçant 149 emplois.
Le 8 février, les betteraviers défilaient avec 500 tracteurs à Paris afin de protester contre l’interdiction totale des néonicotinoïdes, insecticides nocifs pour les abeilles utilisés par dérogation en France pour protéger les semences de betteraves contre le virus de la jaunisse. Un mois plus tard, et malgré la forte hausse du prix du sucre, de l’alcool et de l’éthanol qui a fait bondir ses ventes au dernier trimestre 2022 (+ 34 %), Tereos, deuxième producteur mondial de sucre à base de betterave (Béghin Say), justifie sa décision de fermer deux sites par la réduction durable de la production des racines en 2023-2024. Face aux difficultés et aux enjeux de décarbonation et de modernisation des infrastructures, le groupe a décidé de stopper l’activité sucrière du site d’Escaudœuvres, dans le Nord (123 postes), et de sa distillerie de Morains, dans la Marne (26 postes). Tereos, qui a traversé ces dernières années une grave crise de gouvernance, avait prévenu fin février qu’il
s’attendait à une augmentation de sa dette nette du fait de la hausse du prix des matières premières et de l’énergie.
La direction de Tereos France affirme vouloir privilégier un reclassement des salariés via la mobilité interne, en proposant différents emplois au sein des autres sites du groupe dans la région. Les annonces pourraient conduire à la suppression de 149 postes ainsi qu’à la vente d’une amidonnerie.
Un « cataclysme pour nos territoires »
Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR), et des élus locaux ont immédiatement réclamé l’organisation d’une réunion sous l’autorité du préfet pour évoquer les vraies motivations de la fermeture du site. Pour les élus locaux et les salariés, la décision de Tereos est un choc. Nicolas Siegler, président de la Communauté d’agglomération de Cambrai, est très remonté contre le groupe sucrier. Chez nos confrères de L’Observateur,
il estime que l’annonce de Tereos est un « cataclysme pour nos territoires ».
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a également réagi après son entretien avec Gérard Clay : « Tereos doit assumer ses choix économiques en transparence, et les expliquer, alors que des engagements ont été pris en 2020 et 2021 sur la pérennité des outils industriels. Ces décisions ne devront laisser aucun agriculteur et aucun salarié sans solution. Des garanties ont été données pour les planteurs. S’agissant d’une zone de production de betteraves moins touchée que beaucoup d’autres par la jaunisse en 2020, cette décision de restructuration industrielle à Escaudœuvres apparaît d’autant plus étonnante. »
Une filière en danger des planteurs jusqu’aux sucreries « Il se produit exactement ce que l’on craignait : les surfaces [de culture de la betterave] ont diminué d’environ 7 % en France et c’est maintenant toute la filière qui est en danger, des producteurs jusqu’aux sucreries », a indiqué à l’AFP Franck Sander, le président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Après la mobilisation des betteraviers dans la rue et pour les inciter à planter, le gouvernement leur avait promis une indemnisation totale de leurs pertes en cas d’épisode de jaunisse en 2023. « Le prix de la betterave n’a jamais été aussi élevé, c’était l’année ou jamais pour planter, a martelé M. Sander. Le principal facteur expliquant la baisse des surfaces est l’interdiction des néonicotinoïdes, parce qu’on n’a toujours pas de solution alternative pour protéger nos cultures. » ■
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HORSCH
?
Horsch propose un semoir monograine à interrang indexable équipé d’éléments semeurs imposants. L’outil, baptisé « Maestro TX », s’utilise quelle que soit la saison, et qu’importe la culture dès lors qu’elle nécessite un semis graine à graine. Il permet
de travailler en 2,6 à 4,8 m grâce à son châssis télescopique, sur lequel sont fixés six ou sept éléments semeurs. L’interrang varie hydrauliquement de 37,5 à 65 cm sur le Maestro 7 TX (sept rangs), et de 45 à 80 cm sur le Maestro 6 TX (six rangs).
BINNOVE
UNE NOUVELLE INTERFACE DE GUIDAGE POUR LES BINEUSES
Le Français Binnove lance son interface d’autoguidage par caméra colorimétrique. De série, l’outil bénéficie d’un attelage arrière de catégorie 2 ou 3 pour accueillir tout type de bineuse. Il offre un réel confort de travail à l’opérateur, qui gagne ainsi en débit de chantier et surtout, en précision.
Textos
➜ Haies : du 16 mars au 15 août, la taille est à proscrire L’Office français de la biodiversité (OFB) préconise de ne pas tailler les haies ni couper les arbres entre le 16 mars et le 15 août. La nouvelle Pac l’interdit d’ailleurs à cette période-là (BCAE 8), allongée d’un mois par rapport aux demandes de la précédente Pac.
➜ Traitement : les CMR2 interdits à moins de 10 m des habitations L’arrêté ministériel du 14 février 2023 (publié au journal officiel le 21 mars) impose la distance incompressible de 10 m autour des habitations pour les applications phytosanitaires de substances classées CMR2. Ce durcissement de la réglementation concerne les traitements comportant une substance suspectée d’être cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction. Ce principe s’appliquera si l’autorisation de mise sur le marché du produit
PIÈCES DÉTACHÉES KRAMP
16 M€ POUR AGRANDIR LE SITE POITEVIN DE LA FILIALE FRANÇAISE
Après plusieurs mois de travaux et 16 M€ investis, Kramp France a inauguré l’extension de son centre logistique installé à Poitiers (Vienne). Une cellule de 6 200 m² est venue s’ajouter aux 24 000 m² de l’entrepôt existant. Les capacités de stockage augmentent considérablement. Environ 150 000 produits pourront être entreposés, et 5 000 à 6 000 pourront être expédiés chaque jour en livraison J+1.
ne fixe pas déjà une distance de sécurité pour l’épandage.
➜ Soja : la souche Semia 5079 de Liquifix compétitive et non invasive Pour que le soja puisse fixer l’azote atmosphérique, la bactérie Bradyrhizobium, naturellement absente des sols français, doit être apportée au moins une fois par inoculation. L’entreprise Catelin-LogiFert distribue l’inoculant Liquifix de Legume Technology depuis 2020. Les souches Semia 5079 et 5080 sont déconseillées par Terres Inovia, car si ce dernier a constaté l’amélioration des rendements (+ 3,3 q/ha selon trois essais réalisés en 2016 et 2017), il s’interroge sur la survie des bactéries dans le sol. Le rapport qualité/prix intéressant du produit est cependant mis en avant par les utilisateurs.
➜ Exploitations en difficulté : les désaccords internes, première raison d’adhésion à l’Atex L’Atex, association qui apporte un appui
technique aux exploitations agricoles en difficulté de l’Eure et de la SeineMaritime, dresse un bilan de son action. Les trois premières raisons d’adhésion en 2022 étaient : les désaccords sur l’exploitation, les mauvais choix stratégiques et les dettes fournisseurs. Autre information : 40 % des adhérents suivis ont plus de 51 ans.
➜ Gestion de l’eau : réutiliser les eaux usées pour anticiper les sécheresses Depuis 2007, Mont-de-Marsan (Landes) a récupéré la gestion d’un réseau géothermique pour chauffer une partie des bâtiments publics et de la base militaire locale. Ces eaux pures atteignant naturellement 40 °C étaient ensuite rejetées à la rivière. La pratique ayant été interdite depuis, car dangereuse pour la vie aquatique, il a fallu trouver une autre solution. Depuis 2017, l’agglomération réutilise l’eau pour irriguer les cultures.
Et si le semis monograine était aussi simple qu’un jeu d’enfant
➜ À VOIR SUR YOUTUBE #OMG, la web-série anti-clichés agricoles ! Depuis neuf mois, les JA du Bas-Rhin diffusent leur web-série baptisée OMG (Oh mon grain). Scénario, décor et montage sont réalisés par le syndicat, et les acteurs sont agriculteurs ou enfants d’exploitants. Sur leur canapé, en 2’30’’ à 3’30’’, trois colocataires ayant emménagé récemment veulent « clarifier les choses » sur l’agriculture et communiquer sur le métier. Avec un ton décalé, Lisa, « la voix de la sagesse », Élise, « qui pense tout savoir » et Hugo, « le naïf », entendent attirer l’attention du grand public et changer son regard sur le monde agricole. Découvrir la série grâce à la réalité augmentée.
➜ À VOIR SUR YOUTUBE
Gilles VK a reçu son déchaumeur Köckerling. L’agriculteur loirétain connu sous le nom de « Gilles VK » cherchait un outil pour faire de la fissuration. Il a enfin trouvé le déchaumeur à dents Köckerling Quadro sur le marché de l’occasion. À peine le poids lourd transportant l’engin arrivé sur le site de sa Cuma, il attelle la bête derrière le John Deere. Direction l’atelier pour une phase de démontage et de remise en état de l’outil. Au programme, notamment, percer le trou des dents au diamètre supérieur en vue de compenser grâce à des bagues. De quoi rattraper le jeu dû à l’ovalisation des trous de support. Voir la vidéo en réalité augmentée.
➜ À VOIR SUR YOUTUBE
Alexandre teste la différence entre un ammonitrate 33,5 et de l’urée 46. La transformation de l’ammonitrate est différente au niveau du sol et donc de l’absorption des plantes. En produisant ses engrais en France, Yara limite la manutention et les granulés sont moins éclatés dans le big bag. La densité volumétrique est supérieure à celle de l’urée, ce qui permet une meilleure répartition. Au contact de la pale d’épandage, l’urée éclate facilement et se transforme en poussière alors incapable d’atteindre la zone extérieure de chaque passage. Apprenez-en davantage en regardant la vidéo.
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AIDE À L’INVESTISSEMENT
400 M€ et 23 matériels pour entamer la 3e révolution agricole
Le ministre de l’Agriculture a annoncé le 1er mars un soutien de l’État pour l’achat de nouveaux équipements agricoles innovants, allant du tracteur aux systèmes d’irrigation, via un guichet dédié ouvert à compter du 6 mars. La liste des équipements éligibles compte 23 matériels.
Une enveloppe de 400 M€, financée par le plan France 2030, va permettre de subventionner les achats aidant à préparer la transition environnementale et écologique de l’agriculture. L’aide prévoit de financer « 20 à 40 % » du prix d’achat de l’équipement. Depuis le 6 mars, et jusqu’au 31 décembre, FranceAgriMer a ouvert un guichet unique pour centraliser les demandes de subvention. Les agriculteurs peuvent choisir parmi 23 équipements dits « innovants », dans des domaines tels que les systèmes d’irrigation, la robotique ou la rénovation d’un certain nombre de structures.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a rappelé que cette opération s’inscrivait dans le déploiement de la troisième révolution agricole, qui doit notamment aider les exploitants à faire face au changement climatique.
Un dispositif qui fait des vagues
Ce dispositif de soutien n’est pas sans susciter des vagues dans le secteur des agroéquipements. Selon nos sources, certains constructeurs s’estiment lésés parce que leur matériel n’a pas été retenu dans la liste de ceux subventionnables, créant ainsi, selon eux, une concurrence déloyale. Entre deux machines répondant au même besoin, un agriculteur aura effectivement tendance à se tourner vers celle pour laquelle il pourrait bénéficier de 20 à 40 % de subvention. ■
Depuis le 6 mars 2023, FranceAgriMer a ouvert un guichet unique pour recenser les demandes de subventions en vue de financer l’un des 23 équipements éligibles à l’enveloppe de 400 M€.
LISTE DES 23 ÉQUIPEMENTS ÉLIGIBLES
Matériels subventionnés à hauteur de 20 %
- Le semoir à trois trémies e-drill maxi plus de Kverneland
- Le dispositif Demet’Air FreeCooling d’AirGaïa
- Le tracteur à méthane New Holland T6 Methane Power
- Le système de pulvérisation Cruis’air de Berthoud
Matériels subventionnés à hauteur de 30 %
- Le système de traitement viticole par ultraviolets Hélios Vigne d’UV Boosting
- La solution Irricrop de Sencrop
- L’enrouleur Optima d’Irrifrance
- L’offre Sencrop Plus de Sencrop
- La sonde Météus d’Isagri
- La station météo Météus d’Isagri
- Le robot d’alimentation Aura de Kuhn
- Le robot d’alimentation AF R4D4 de Jeantil
- L’épareuse électrique EKA de Rousseau
- Les descentes de pulvérisation Bliss EcoViti de Bliss Ecospray
Matériels subventionnés à hauteur de 40 %
- Le robot Trektor mini de Sitia
- Le robot Trektor midi de Sitia
- Le robot Trektor maxi de Sitia
- Le tracteur électrique Alpo de Sabi Agri
- Le dispositif LeafCrop de Sencrop
- Le pilotage du stockage des grains Datagrain de Javelot
- Le système de traitement de l’air par déshumidification active Démét’air d’AirGaïa
- Le robot Bakus et ses outils de Vitibot
- L’outil d’éclaircissage Éclairvale de La Canne Vale
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