SPÉCIAL L’AFRIQUE AU FRONT
Des ouvrières emballent des masques dans une usine de Casablanca, le 10 avril 2020.
Au Maroc, le miracle des masques
« B
usiness as usual. » Avec une rapidité rare, plusieurs entreprises marocaines du textile se sont reconverties ou diversifiées dans la fabrication de masques de protection, obligatoires pour les 36 millions d’habitants du pays depuis le 7 avril 2020. Un coup de collier indispensable pour combler la pénurie qui frappait le royaume au début de la pandémie, comme de nombreux autres pays dans le monde, et handicapait les autorités sanitaires dans leur lutte contre le Covid-19. « Dans les prochains jours, il n’y aura plus de déficit. La capacité de production nationale passera bientôt à 5 mil70
lions d’unités par jour, contre près de 3 millions aujourd’hui », annonçait, dès le 7 avril, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy. « À partir du 14 avril, nous dépasserons les 5 millions produits. Et vers la fin du mois, nous passerons à 10 millions quotidiennement. » Au cœur de cette contre-offensive, Abderrahim Taïbi, le très actif directeur de l’Institut marocain de normalisation (Imanor). Cet ingénieur en génie chimique, diplômé de l’École Mohammadia d’ingénieurs de Rabat en 1988, dirige l’organisme public de certification depuis sa création, en 2013. AFRIQUE MAGAZINE
I
404 – MAI 2020
FADEL SENNA/AFP
En quelques semaines, le royaume s’est organisé pour produire des millions d’exemplaires certifiés. Pour les besoins intérieurs, urgents, mais aussi pour l’exportation. par Jean-Michel Meyer