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DE LA SOMACA AUX ÉCOSYSTÈMES Avec la filière automobile, le Maroc a vite compris que l’industrie marocaine doit être organisée en écosystème regroupant tous les opérateurs d’une filière donnée. Avant d’en arriver là, la production est passée par plusieurs phases, la première ayant débuté en 1960. Rétrospective historique sur un secteur qui conduit l’économie marocaine à garande vitesse. Par S. Z.
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ujourd’hui, le secteur automobile est la véritable locomotive de l’industrie marocaine. Avec 5 milliards d’euros ne termes de chiffres d’affaires en 2015 et 90 000 emplois, en plus d’un leadership africain, ce secteur est bien parti pour encore mieux positionner le Maroc à l’échelon mondial. L’arrivée de PSA ne ferait que donner du punch à cette locomotive industrielle du royaume. Toutefois, l’Histoire de l’industrie automobile n’a pas toujours été rose. Elle a connu des hauts et des bas, tout au long de son histoire. Mais, ces dernières années, c’est-à-dire depuis l’adoption de la politique des écosystèmes et une fois que les pouvoirs publics ont compris qu’il ne fallait pas s’enfermer dans l’écosystème Renault, les résultats ont suivi. D’une société à 5 écosystèmes en 56 ans La première vitesse du secteur automobile a été déclenchée avec la naissance de la Somaca en 1960. Son activité était centrée sur l’assemblage des pièces et ensembles mécaniques et de carrosseries de véhicules de tourisme et utilitaires au profit des marques Fiat, Citroën et Renault. La phase Somaca va durer 35 ans. Durant cette période, les faits majeurs concernent la loi de valorisation qui a vu le jour en 1970 et Adoption de la loi d’intégration / compensation en 1985. En 1995, le Maroc signe la convention sur les VE avec Fiat. Cette convention portait sur le projet de voiture économique avec 50% de taux d’intégration. En 1996 c’est l’année de la signature de deux conventions avec PSA Peugeot-Citroën et Renault pour le montage de véhicules utilitaires légers économiques à un taux d’intégration/
104 N° 19 Novembre 2016
INDUSTRIE DU MAROC
compensation de 100% (25% Intégration, 75% Compensation). L’ère des multinationales a commencé. C’est avec ces dernières et la demande locale en composant automobiles qu’une nouvelle phase de l’industrie automobile marocaine a connu un virage important : la naissance de la sous-traitance automobile au Maroc et l’implantation de nouveaux équipementiers mondiaux. L’année 2003, quant à elle, amorcera une autre phase : la libéralisation du secteur suite à la privatisation de la Somaca et la signature, avec la marque au Losange, d’une convention portant sur le projet Dacia. Dès lors, la nouvelle voiture économique envahit le marché local et s’exporte en dehors des frontières du pays. Avec la demande qui a augmenté, Renault a procédé à l’extension de la Somaca pour augmenter sa capacité de production afin d’approvisionner quelques pays de l’Europe de l’Ouest. Quelques années plus tard (2012), le complexe industriel de Renault à Tanger marque un autre tournant décisif dans l’Histoire du secteur qui s’oriente dès lors vers le segment de la construction automobile favorisant ainsi l’émergence d’une base automobile marocaine de rang mondial. Lors de cette phase de nouveaux équipementiers et sous- traitants ont fait le choix de s’implanter au Maroc. Avec le Plan de l’Accélération 2014-2020, c’est la phase du renforcement des acquis qui voit le jour. Un renforcement qui se concrétise avec la naissance des écosystèmes automobiles initié en octobre 2014. Cette phase confère davantage de vigueur au secteur et favorise une intégration plus forte et une meilleure coordination de ses secteurs.
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