Innovation
PROTYPAGE Le modèle universitaire est à repenser C’est grâce à un budget conséquent qu’un inventeur peut donner naissance à son concept. Or, la phase où le financement est davantage crucial, c’est lorsqu’il s’agit de produire un prototype digne des standards internationaux. Détour sur la problématique des prototypes et des sous ! Par SZ & ABA Un prototype permet de tester les différentes hypothèses pré étudiées du projet. Le processus de prototypage est une manifestation physique de l'état d'esprit de croissance qui caractérise la pensée de conception. Le modèle de l'université marocaine adopte une approche didactique. Les ateliers mécaniques installés au sein des établissements d’enseignement ont nécessité de gros investissement et qui restent loin des attentes des industriels. Le produit conçu et fabriqué par les étudiants et les professeurs ne répondra pas aux normes et spécifications techniques attendues par le marché. Pourquoi ? Parce que le prototype réalisé n’a pas bénéficié d’un budget digne du nom pour qu’il réponde aux normes et standards internationaux et que pour les industriels prennent leur décision d’y investir ou pas en toute connaissance de cause. Comment résoudre cette problématique ? En fait, et pour être objectif, la responsabilité ne revient pas qu’aux établissements d’enseignement supérieur. Elle est aussi partagée avec les industriels. Ces derniers, doivent mettre la main dans la poche pour pouvoir bénéficier des talents des établissements supérieurs. Mieux encore, il ne suffit pas de financer, il faut aussi établir une stratégie d’accompagnement tout au long du processus jusqu’à la réalisation du prototype final. C’est pour cette raison, qu’il est nécessaire de développer une synergie entre l'enseignement supérieur et les industriels. C’est là une composante essentielle des systèmes
20 N° 19 Novembre 2016
INDUSTRIE DU MAROC
d'innovation efficaces permettant le co-développement des produits innovants à forte valeur ajoutée (sous forme de prototype ou du produit pré industriel). Il est à rappeler que ces jours-ci, les financeurs attendent d'être en mesure de gérer un prototype raffiné. Les normes pour les prototypes ont augmenté au cours des dernières années en raison de prototypage rapide. Aussi, les objectifs devraient être quantifiables afin de mettre en place des lignes de temps, car le temps et un facteur important. Ces objectifs doivent être dirigés de sorte qu'ils se rapportent au succès des prototypes, consécutifs afin qu'ils aient un impact, et soient réalisables de sorte qu'ils ne soient pas audelà des limites de la réalisation effective. Dans ce sens, c’est tout le modèle de l’université qui doit être repensé. Il faudrait installer une autre culture au sein de nos établissements d’enseignement supérieur : celui de l’entrepreneuriat. En effet, le model entrepreneurial de l’université marocaine permettrait de gérer l’innovation dès son stade avale pour pouvoir la vendre en amont, ceci ne pourra réussir rapidement qu’avec une forte collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises. Par ailleurs, il est nécessaire que les établissements d’enseignement supérieur se dotent de départements et ressources humaines comme financières capables d’accompagner l’inventeur dans tout le porcess, surtout celui de la mise dans le marché de son invention. A cet égard, il serait important que bien des enseignants ou étudiants chercheurs ont été contactés par des industriels étrangers, pour l’acquisition de leur invention ; or il leur été impossible de le faire parce que leurs établissements ne disposaient pas de ressources nécessaires pour mener les négociations (service juridique par exemple). Toutefois, et dans l’esprit de rendre à César ce qui lui appartient, il faut noter que certains établissements, comme l’Université International de Rabat, ont mis en place ce type de processus et n’ont aucun problème pour aller de l’idée jusqu’à la commercialisation d’un produit innovant.
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