i ndustri e 4.0
Rémy JEANNIN, président de la Division Savoye; groupe Legris Industries
«Ce monde qui s’ouvre à nous est rempli d’opportunités mais aussi de risques» Interviewé par Said Zinnid
Le 4.0 c’est la possibilité pour un industriel d’interconnecter son outil avec l’amont et l’aval de sa chaîne de valeur, mais aussi d’ouvrir différents process à des tiers.
tank » collaboratifs qui existent sur nos territoires ; nous développons également la R&D collaborative, qui est aussi de l’industrie 4.0., et proposons des solutions opérationnelles comme la digitalisation de l’entrepôt, des algorithmes d’optimisation des flux, des systèmes mécaniques synchronisés, télé-maintenus, interconnectés, mettant à disposition des informations dans des « Clouds » et donc directement accessibles et interfaçables avec l’amont et l’aval de la Supply Chain. Chaque nouveau produit de notre groupe est au service du 4.0.
Quel regard porte votre groupe sur la révolution industrielle qui est en train de voir le jour, avec l’industrie 4.0 ? Le métier de Savoye, à savoir l’automatisation et la digitalisation des flux physiques, la place au cœur du mouvement et des réflexions de l’industrie 4.0. C’est donc en tant que contributeur et co-acteur de cette révolution que nous avançons et apprenons, aux côtés de nos clients. Quelles sont les grandes orientations stratégiques de Savoye pour participer fortement à l’émergence des usines intelligentes dans le monde ? Forts de nos compétences déjà opérationnelles en informatique de pilotage, et de gestion, en automatisation et robotique notamment, nous participons activement aux groupes de réflexion et différents « think
88 N° 19 Novembre 2016
INDUSTRIE DU MAROC
Depuis l’introduction du projet industriel, en 2010 à Hanovre lors du salon de la technologie industrielle (« CeBIT »), peu de pays ont établi une stratégie nationale pour aller de l’avant dans cette révolution industrielle 4.0. Or, chaque pays a sa propre vision. En tant qu’architecte de solutions et services logistiques à dimension internationales, quels sont, selon Savoye, les éléments clés qui doivent être pris en compte dans n’importe quelle stratégie nationale pour une industrie 4.0, afin de réussir cette transition industrielle majeure ? Le 4.0 c’est la possibilité pour un industriel d’interconnecter son outil avec l’amont et l’aval de sa chaîne de valeur, mais aussi d’ouvrir différents process à des tiers. La notion de frontière vise à disparaître : par exemple vous pouvez grâce à des imprimantes 3D « fabriquer » des pièces de l’autre côté de la planète en gardant la propriété intellectuelle. Dès lors vous remettez en question tout le système douanier et fiscal de votre pays, cependant que celui-ci doit s’assurer que vos politiques visant à sécuriser vos données sont bien actives. Ce monde qui s’ouvre à nous est rempli d’opportunités mais aussi de risques : c’est à chaque pays d’éclairer et d’accompagner par sa propre mutation les opportunités détectées par les industriels. Regardez par exemple le temps qu’il aura fallu pour régler en Europe le dossier Uber, or 4.0 facilite l’ubérisation de l’industrie.
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