3. Les énergies renouvelables La production d’énergies renouvelables est une piste d’atténuation de l’impact du changement climatique à laquelle l’agriculture peut contribuer de façon importante et efficace. Dans le cadre des réflexions déjà engagées, et au vu du contexte géopolitique actuel, tendre vers une plus grande autonomie énergétique est un enjeu partagé des exploitations agricoles et des collectivités. Il est cependant nécessaire d’avoir une stratégie globale sur le territoire du Grand Auxerrois, comme sur le département, afin de concilier les intérêts individuels des divers porteurs de projets, avec l’intérêt collectif du territoire. Cette stratégie doit prendre en compte l’ensemble des enjeux abordés dans ce document et surtout faire l’objet d’un consensus acceptable. L’investissement dans les énergies renouvelables par le monde agricole permet d’atteindre les objectifs de transition énergétique fixés par la France. L’agriculture du territoire, grâce à ses bâtiments et à sa production, a un fort potentiel de production d’énergie renouvelable. L’enjeu est d’accompagner les agriculteurs dans la mise en œuvre de ces énergies. Quatre types d’énergies renouvelables sont possibles pour les agriculteurs du territoire du Grand Auxerrois : -
Le photovoltaïque de toit Le photovoltaïque au sol La méthanisation L’éolien
Le photovoltaïque de toit est l’option la plus simple et la plus répandue. Les bâtiments agricoles représentent un potentiel important pour l’installation de panneaux photovoltaïques et leur installation est facile à réaliser et appuyée par des subventions publiques. Les différentes subventions et solutions de financement permettent aux agriculteurs d’investir en minimisant le risque financier. Cette installation présente également l’avantage de n’apporter aucune nuisance visuelle ou sonore et bénéficie donc d’une très bonne acceptabilité sociétale. 500 m² de panneaux photovoltaïques de toit permettent d’alimenter la consommation électrique de 25 foyers pour 1 an (hors chauffage). Le photovoltaïque au sol est un autre moyen pour les agriculteurs d’exploiter l’énergie solaire. Cependant, cette solution très rémunératrice aussi pour les collectivités, est très consommatrice de terres agricoles. Les objectifs fixés par la France en termes de transition énergétiques incitent au développement d’énergies de ce type. Afin d’éviter un développement inadapté et anarchique dans le département de l’Yonne, la Chambre d’agriculture de l’Yonne a fait se positionner l’ensemble de la profession agricole du département (syndicats agricoles représentatifs) pour définir une doctrine soumise au Préfet. Le premier point de cette doctrine précise que le développement de la production d’électricité d’origine photovoltaïque dans le département de l’Yonne doit être réalisé en priorité sur des surfaces qui ne sont pas dédiées à la production agricole. Elle ne reconnaît pas actuellement le principe de l’agrivoltaïsme car les références économiques ne permettent pas pour l’instant une activité agricole autonome. La plupart des projets se présentent avec une approche type « agrivoltaïsme », proposant l’installation de moutons en pâturage sous les panneaux. Si la notion d’entretien de la parcelle est actée, la rentabilité de l’activité agricole n’est pas à ce jour avérée. Actuellement, la notion d’agrivoltaïsme n’est pas définie officiellement et très peu d’études existent sur la productivité d’une parcelle sous les panneaux. La doctrine limite les projets de photovoltaïque au sol sur les terres agricoles à faible potentiel agronomique, afin de maintenir le potentiel de production agricole. Ces terres se retrouvent principalement dans le sud du territoire du Grand Auxerrois (cf la carte des potentiels agronomiques du diagnostic agricole). Cette doctrine pourra évoluer avec les progrès technologiques annoncés sur l’impact au sol des panneaux et en accord avec le Préfet. Les éoliennes sont le plus souvent installées sur des parcelles agricoles. Ce sont des investissements conséquents qui ne sont pas supportés par l’agriculteur mais par des porteurs de projets spécifiques. Le promoteur loue une partie de la parcelle et assure donc un revenu mensuel à l’agriculteur ainsi qu’au propriétaire. 146 SCoT du Grand Auxerrois / diagnostic agricole / version projet mars 2022