La gouvernance de l’eau s’opère à plusieurs échelles et concerne aussi bien la gestion quantitative que qualitative de l’eau ainsi que la gestion des risques (inondation, pollutions...) et la préservation des milieux aquatiques. Elle est fortement décentralisée à l’échelle des territoires et s’exerce sur diverses collectivités dont les compétences sont variables. Sur le territoire du Grand Auxerrois, 7 structures interviennent pour la gestion des cours d’eau : le Syndicat Mixte du Bassin Versant de l’Armançon, le Syndicat du Bassin du Serein, le Syndicat Mixte Yonne Médian, le Parc Naturel Régional du Morvan, le syndicat mixte Yonne Beuvron, le syndicat mixte de la Vanne et l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (EPAGE) du bassin du Loing. Les différents ouvrages d’alimentation en eau potable et leur protection sont gérés par des collectivités dont le périmètre d’intervention et les missions sont variables : communes, syndicats intercommunaux, régies des eaux, communautés de communes, communauté d’agglomération, Eau de Paris. Sur ces dernières, la restructuration devra être aboutie pour 2026. La gestion décentralisée, dans le contexte réglementaire national et l’accompagnement financier de l’agence de l’eau Seine-Normandie, vise une adaptation territoriale de plans de gestion et/ou schémas directeurs. L’arbitrage territorial doit donc se faire à plusieurs niveaux et en concertation. L’agriculture y a toute sa place : l’enjeu est de structurer la gouvernance à l’échelle des territoires avec toutes les agricultures.
2. L’enjeu quantitatif Les prélèvements d’eau pour l’agriculture dans le milieu sont globalement faibles sur le territoire du Grand Auxerrois. L’irrigation est pourtant mal perçue par le grand public car elle est très visible en période estivale où des restrictions d’usage sont appliquées. Elle est souvent synonyme pour le grand public d’une « agriculture intensive qui dégrade le milieu ». Par ailleurs, la volonté politique de développer des circuits de production de proximité va de pair avec une augmentation des surfaces de production sensibles au manque d’eau (maraîchage, fruits...) Les débats publics à tous niveaux, du Varennes agricole de l’eau et du changement climatique à la cellule sécheresse départementale animée par le Préfet de l’Yonne, abordent les notions de volumes des ressources souterraines et de débits pour les cours d’eau. Ces notions se précisent sur les zones en tension pour la répartition des usages de l’eau avec les volumes prélevables à l’étiage et les débits d’étiage.
150 SCoT du Grand Auxerrois / diagnostic agricole / version projet mars 2022