Sur les sols à potentiels très faibles et faibles, certaines productions peuvent être très adaptées et avoir un bon niveau de rémunération économique. C’est le cas de la viticulture, majoritairement implantée sur les sols à très faible potentiel. La géologie marque fortement le « terroir » qui est un gage de saveurs et un support de promotion très important pour le vin. Par contre, en cas de problème sur cette production (sanitaire, marchés ou politique commerciale), la possibilité de diversification culturale est très faible. Sur les secteurs à très faibles et faibles potentiels agronomiques, l’équilibre économique des exploitations de polyculture est fragile car le choix des cultures et des systèmes de production est limité. Les difficultés culturales du colza, culture phare de ces secteurs car bien adaptée aux types de sol, en est l’illustration. La faible diversité historique dans les rotations culturales, accompagnée d’aléas* climatiques défavorables a fait exploser la pression sanitaire de cette culture, d’où les fortes diminutions précédemment présentées dans le zoom sur les grandes cultures. Ces sols à très faibles et faibles potentiels agronomiques appartiennent à une « assiette géologique » du bassin parisien et font l’objet de réflexions plus larges au niveau national (étude du CGAAER*) et de la région Bourgogne-FrancheComté (étude prospective DRAAF-CRA BFC*) car ils font partie de la « zone intermédiaire », qui « correspond à une bande diagonale sur le territoire hexagonal allant de l’ancienne région Lorraine, jusqu’aux Charentes. En BourgogneFranche-Comté, la zone intermédiaire est caractérisée d’un point de vue pédologique par des sols avec une faible profondeur moyenne (inférieure à 50 cm voire 30 cm), avec une forte teneur en éléments grossiers et une composition du sous-sol principalement calcaire. Ces caractéristiques expliquent la faible réserve en eau utile du sol. Cette zone est sensible aux aléas* liés aux gels printaniers et surtout aux manques d’eau (sécheresse) » (source étude prospective DRAAF-CRA BFC* 2019). Les faibles rendements, l’augmentation du coût des intrants* et la plus grande volatilité des marchés a fragilisé les exploitations agricoles de ces zones, avec un décrochage financier important pour certaines. L’avenir de l’agriculture sur ce secteur pose question, ce qui motive les réflexions engagées par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et la DRAAF-CRA BFC* depuis 2015 afin d’identifier des scénarii d’évolution des systèmes de production.
c) La typologie des espaces agricoles et du milieu naturel A partir de six zones choisies pour leurs caractéristiques, il est démontré la diversité de la typologie des espaces agricoles du Grand Auxerrois. Le territoire du Grand Auxerrois est riche d’une agriculture plurielle qui façonne les paysages. Ont été choisis les secteurs suivants : • autour de Chablis ; • autour de Beugnon et Soumaintrain ; • autour de Nitry ; • Aillantais : o entre Senan et Valravillon (Neuilly) ; o autour de La Ferté-Loupière ; • les ceriseraies du sud d’Auxerre. Secteur du Chablisien L’activité viticole est évidemment très marquée dans le secteur du Chablisien. Pour autant, la production céréalière y est également présente ainsi que les parcelles dédiées à l’élevage le long de la vallée du Serein.
SCoT du Grand Auxerrois / diagnostic agricole / version projet mars 2022 43