L'ORDRE ECONOMIQUE NATUREL (Silvio Gesell)

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PRÉFACE

XIX

bases, néanmoins, étaient saines. C'était le bon temps ; sauf pour les prolétaires. Les griefs de la classe laborieuse, les vices de construction de notre régime économique sont-ils donc une raison de rejeter le système lui-même et de lui substituer un ordre nouveau qui nous ravisse toute liberté et plonge dans l'esclavage le peuple tout entier ? Ne vaudrait-il pas mieux, au contraire, supprimer les erreurs de réalisation, affranchir les travailleurs mécontents, et ouvrir ainsi à tous les hommes sans exception les portes de la liberté ? Le problème n'est pas de rendre tous les hommes malheureux, mais de permettre à tous de puiser la joie de vivre à sa seule source : le franc jeu des forces humaines. Du point de vue de l'activité économique, du rendement du travail, choisir entre l'entreprise privée et celle de l'État, c'est choisir pour vaincre les difficultés inhérentes à l'accomplissement des devoirs professionnels, entre l'instinct qui veille à la conservation individuelle et celui qui veille à la conservation de l'espèce (1). Ce problème dont l'importance saute aux yeux, offrira peut-être à bien des gens plus d'intérêt que la question de la sélection ; l'action de cette dernière requérant d'immenses espaces de temps. Examinons-le brièvement. Fait curieux, le communiste, le partisan de la communauté des biens, tient généralement les autres hommes (pour autant du moins, qu'il ne les connaisse pas personnellement) pour meilleurs que lui-même. C'est ainsi qu'il se fait, que les pires égoïstes, ceux qui songent à eux-mêmes, et souvent exclusivement à eux-mêmes, sont, en théorie, les communistes les plus enthousiastes. Qui veut s'en convaincre n'a qu'à formuler dans une assemblée communiste la proposition, à coup sûr communiste, de rassembler les salaires pour les redistribuer en parts égales. Les voilà soudain muets, ceux-là mêmes qui l'instant d'avant glorifiaient sur tous les tons la communauté des biens. Ils se taisent, absorbés à se demander si la mise en commun leur serait profitable. Les leaders refusent carrément, sous les prétextes les plus futiles. En réalité, rien ne s'oppose à la mise en commun des salaires, sinon l'intérêt personnel' des communistes. Rien n'empêche les ouvriers d'une usine, d'une commune, d'un syndicat, de réunir les salaires et de partager cette somme selon les besoins de chaque famille. Ce serait pour eux l'occasion d'acquérir dès à présent l'expérience nécessaire en cette délicate matière. Et quel témoignage éclatant de leur foi communiste, à la face du monde entier ! Quel camouflet pour les sceptiques qui viennent nous dire que l'homme n'est pas né communiste ! Nul ne s'oppose à de pareilles tentatives de communisme, ni l'État, ni l'Église, ni les capitalistes. Cette expérience ne nécessite ni capitaux, ni fonctionnaires appointés ni organisations compliquées ; les communistes peuvent s'y mettre n'importe quand (1) La tendance, plus ou moins développée en chaque individu, à préserver le groupe, la communauté, le peuple, la race, l'humanité.


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5. Complément à la théorie de l'intérêt

51min
pages 317-338

8. L'intérêt net du capital, grandeur immuable

17min
pages 352-358

7. Les éléments de l'intérêt brut

9min
pages 348-351

6. Comment on a tenté jusqu'ici d'expliquer l'intérêt du capital

20min
pages 339-347

4. Le transfert de l'intérêt fondamental sur le capital dit réel

9min
pages 313-316

2. L'intérêt fondamental

27min
pages 298-311

Cinquième partie : LA THÉORIE DE L'INTÉRÊT OU DU CAPITAL FONDÉE SUR LA MONNAIE FRANCHE

5min
pages 291-292

1. théorie

11min
pages 293-297

Le théoricien des salaires

6min
pages 276-278

La stabilisation des changes

4min
pages 285-286

L'entente monétaire internationale

9min
pages 287-290

Le théoricien des crises économiques

19min
pages 268-275

Le théoricien de l'intérêt

16min
pages 261-267

Le défenseur de la doctrine mutualiste

9min
pages 257-260

Le directeur du bureau d'assurance contre le chômage

9min
pages 253-256

Le débiteur

4min
pages 251-252

L'épargnant

6min
pages 243-245

Le spéculateur

9min
pages 239-242

Le coopérateur

5min
pages 246-247

L'usurier

5min
pages 236-238

Le créancier

7min
pages 248-250

Le caissier

3min
pages 227-228

L'exportateur

9min
pages 229-232

3. La gestion de la monnaie franche

2min
page 218

1. La monnaie franche

18min
pages 208-215

2. Comment l'État émet la monnaie franche

4min
pages 216-217

Introduction

2min
page 207

L'industriel

4min
pages 233-235

4. Les lois de la circulation de la monnaie franche

9min
pages 219-222

14. Les mouvements de fonds « sans numéraire »

6min
pages 195-197

15. La pierre de touche de la monnaie

14min
pages 198-204

L'argent tel qu'il pourrait et devrait être

4min
pages 205-206

13. La réforme de l'émission

21min
pages 185-194

11. Les lois de la circulation de la monnaie actuelle

34min
pages 168-182

10. L'offre de numéraire

14min
pages 162-167

12. Les crises économiques et le moyen de les supprimer

4min
pages 183-184

9. Les facteurs de l'offre et de la demande

18min
pages 155-161

6. Quel doit être le prix de la monnaie ?

4min
pages 145-146

8. Les facteurs du prix de la monnaie

11min
pages 150-154

7. La mesure précise du prix de la monnaie

7min
pages 147-149

5. La garantie et la couverture de la monnaie de papier

24min
pages 135-144

3. La prétendue valeur

15min
pages 110-115

la matière dont elle est faite importe peu au public

10min
pages 106-109

1. La notion de monnaie

9min
pages 102-105

Introduction

7min
pages 99-101

6. Ce que le sol franc ne peut faire

5min
pages 95-96

L'argent tel qu'il est

4min
pages 97-98

5. Sur quoi se base la revendication de la nationalisation du sol

27min
pages 83-94

3. Le sol franc dans la pratique

30min
pages 63-75

2. Les finances du sol franc

7min
pages 60-62

4. Les effets de la nationalisation du sol

10min
pages 76-82

1. La notion de sol franc

2min
page 59

Deuxième partie : LE SOL FRANC

4min
pages 57-58

sur la rente foncière et les salaires

6min
pages 27-29

15.Récapitulation des résultats actuels de nos recherches

2min
page 50

9. Influence du progrès technique sur la rente et les salaires

9min
pages 30-33

12.Douanes, rente et salaires 13.Jusqu'aux échelons les plus élevés, l'échelle des salaires s'appuie

10min
pages 39-43

16.La rente provenant du sol à bâtir et des matières premières

9min
pages 51-54

sur le revenu des travailleurs du sol franc

7min
pages 44-46

17.Aperçu général de la loi des salaires

4min
pages 55-56

14.Influence de l'intérêt du capital sur les salaires et sur la rente

7min
pages 47-49

5. Influence des conditions de vie sur les salaires et la rente

3min
pages 22-23

6. Définition plus précise du Sol franc

1min
pages 24-25

Pourquoi la théorie quantitative brute ne s'applique pas à la monnaie201

5min
pages 16-17

7. Le sol franc de troisième classe 8. L'influence du sol franc de troisième classe

2min
page 26

2. Qu'est-ce que le rapport intégral du travail ?

7min
pages 11-13

3. L'empiétement de la rente foncière sur le rapport du travail

4min
pages 14-15

1. La fin et les moyens

2min
pages 9-10

4. Influence du prix des transports-sur les salaires et la rente foncière

7min
pages 18-21
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