EFFETS DE LA LÉGISLATION
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des occupants du sol franc 3, par exemple sous forme d'un allégement des charges scolaires, alors sans doute, l'équilibre ne serait pas rompu entre le rapport du travail des salariés et des fermiers d'une part, et ce rapport chez le cultivateur du sol franc d'autre part. Il serait alors impossible au propriétaire foncier de se décharger de l'impôt foncier sur le fermage et les salaires. Dans l'autre cas, il déclare au fermier : «Aux autres avantages qu'offre mon champ, s'ajoute l'école gratuite pour tes enfants ; un sol argileux et fertile, un climat sain, une belle vue sur le lac, la proximité du marché, des écoles gratuites ; cela fait au total, 100 marks à me payer par hectare ». Et au salarié, le propriétaire dit : « Tu peux t'en aller si la diminution de salaire ne te plaît pas. Fais le compte : avec le salaire que je te paie, les écoles gratuites et les autres institutions sociales, n'es-tu pas aussi bien que si tu cultivais le sol franc 1, 2 ou 3 ? Avant de partir, réfléchis. » On voit que le propriétaire foncier peut se débarrasser de toute la charge de l'impôt foncier dès que le produit de cette taxe n'est pas utilisé au profit des cultivateurs du sol franc eux aussi; de ceux du sol franc 3, en particulier. D'autre part, si le produit de l'impôt est utilisé, sous quelque forme que ce soit, au bénéfice de la culture intensive, l'augmentation du produit du travail chez le cultivateur du sol franc 3, fera hausser les salaires des travailleurs affectés à la culture extensive. En ce cas, la charge de l'impôt ne sera pas seulement intransférable, mais elle frappera la rente foncière doublement : une première fois de tout le poids de l'impôt, et une seconde fois sous la forme de l'accroissement des revendications des travailleurs. Vérifions par des chiffres ce phénomène remarquable : Le propriétaire foncier A doit consacrer aux impôts la moitié de sa rente qui s'élève à 375 tonnes. Le revenu de l'impôt foncier est alloué, sous une forme quelconque, aux cultivateurs du sol franc 3, donc à la culture intensive : chez ces cultivateurs, le produit monte de 900 tonnes à 1.200. En appliquant notre méthode de calcul de la rente et des salaires, nous obtenons : Jusqu'à ce jour : Culture extensive A. 100 hectares, 12 travailleurs, 480 tonnes, 40 tonnes par homme ; Culture intensive B. 100 hectares, 60 travailleurs, 900 tonnes.. 15 tonnes par homme. D'après la méthode de calcul indiquée pp. 28-29, la rente est de 375 tonnes; le salaire, de 8,75.