Manzoni/NordicFocus
13-14 JANVIER 2021
BOE VS LÆGREID, LE DUEL DE L'HIVER
C
’est le grand duel de l’hiver. Alors que le Jurassien Quentin Fillon-Maillet avait été annoncé comme le principal rival de Johannes Thingnes Boe pour l’obtention du gros globe, c’était finalement le compatriote du numéro un mondial Sturla Holm Lægreid qui se battait avec lui pour le dossard jaune. Inconnu en tout début de saison, celui-ci impressionnait les observa-
teurs course après course grâce à sa capacité à faire tomber les cibles de façon quasiment automatique. Lors du sprint ouvrant la seconde semaine d’Oberhof (Allemagne), il était le premier des favoris à s’élancer. Et, comme attendu, et malgré quelques rafales de vent, il signait le 10/10, tuant quasiment la course d’entrée avec son dossard 22. Un seul homme, son compatriote Johannes Thingnes
SIEGFRIED MAZET, ÉLEVEUR DE CHAMPIONS
« C’est un gars qui m’a bousculé mentalement », confiera Johannes Thingnes Boe à propos de Lægreid.
56 | BIATHLON MAGAZINE • N°3
Le Français Siegfried Mazet.
Manzoni/NordicFocus
« Il y aura de l’émulation dans notre équipe, mais il va falloir qu’elle reste saine. Ce sera clairement le défi de l’hiver prochain. » Le Français Siegfried Mazet est l’entraîneur de tir des Norvégiens. Il s’occupe donc des meilleurs biathlètes du monde, dont Johannes Thingnes Boe et Sturla Holm Lægreid. Jusqu’à la dernière course qu’il allait remporter, conservant son statut de numéro un mondial, le premier n’a cessé de subir les assauts de son coéquipier. « Le globe n’était pas la propriété de Johannes avant la dernière course, tout le monde est concurrent et a le droit à sa chance. Sturla, cette saison, a amené sa pierre à l’édifice. Quand on l’a pris l’année dernière avec nous, on savait que c’était un très bon tireur qui pouvait donner un haut niveau de tir à l’intérieur de l’équipe. Avec le recul, on voit que notre stratégie a été la bonne », analyse le coach au printemps pour Nordic Magazine. Quand il arrivait que l’un boive la tasse et doute (pour preuve, ses hésitations quant à sa carabine qu’il
a modifiée à plusieurs reprises, à s’en prendre la tête), l’autre surfait sur la vague. « Avec deux-trois courses un peu moins bonnes, son moral n’aurait pas été le même. C’est plein de petites choses mises bout à bout qui ont fait qu’il a tenu », indique Siegfried Mazet. Nul doute que Lægreid commencera la saison 2021-2022, avec des Jeux olympiques de Pékin en février, avec un statut bien différent qu’un an auparavant.