La cohésion de ce texte, véritable petit « tableau » descriptif, repose notamment sur deux progressions à thèmes dérivés. – Le thème principal de la première est fourni par le quartier, les thèmes secondaires par des passants et les cochers. – Le thème principal de la seconde est fourni par la rue, les thèmes secondaires par les garçons de l’épicier, la fruitière et la tripière, Mmes Cudorge et le petit bijoutier. Le passage du quartier à la rue sert à resserrer, en un effet de « zoom », la description sur les proches voisins.
400
La combinaison des différents types
TEXTE ET DISCOURS
398 à 401
• Dans
les faits, un texte combine souvent des progressions thématiques différentes. Le commandant partit, convaincu qu’il lui restait deux lieux à faire. Néanmoins il aperçut bientôt à travers quelques arbres un premier groupe de maisons, puis enfin les toits du bourg ramassés autour d’un clocher qui s’élève en cône et dont les ardoises sont arrêtées sur les angles de la charpente par des lames de fer-blanc étincelant au soleil. Cette toiture, d’un effet original, annonce les frontières de la Savoie, où elle est en usage. Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne.
Le texte fait apparaître une progression à thème constant (Le commandant → il), puis une progression linéaire (cette toiture est un thème extrait du propos de la phrase précédente).
LES DIFFÉRENTS TYPES D’ANAPHORE 401
Qu’est-ce qu’une anaphore ? • Pour qu’un texte progresse correctement, il faut qu’il apporte régulièrement un certain nombre d’informations nouvelles. Mais cette progression repose aussi sur la reprise d’éléments déjà mentionnés, qui assurent au texte une sorte de fil conducteur. Un équilibre s’établit ainsi entre la progression de l’information, qui fait « avancer » le texte, et la répétition d’éléments connus.
Å L’anaphore L’anaphore est à l’origine une figure de style qui consiste à répéter le même mot ou groupe de mots au début de plusieurs phrases ou membres de phrases : Madame se meurt, Madame est morte (Bossuet). L’anaphore grammaticale, elle, ne répète pas (ou pas intégralement) l’expression.
• L’anaphore consiste à reprendre par un mot ou un groupe de mots (pronom, groupe nominal, etc.) un élément déjà mentionné. Manon est malade. Elle doit prendre du repos. Elle retournera au travail la semaine prochaine. Le nom propre Manon est repris par le pronom personnel elle dans les deuxième et troisième phrases. Ce pronom est anaphorique de Manon.
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