Les Allemands Les souvenirs de l'occupation de la France par les Allemands montrent bien que c'est une situation de guerre. Des soldats qui contrôlent et interdisent des points de passage, ils octroient ou pas des bons de carburants ou des tickets de rationnement. Des bateaux sont réquisitionnés pour être modifiés en chalands de débarquement. Les transports pour l'occupant sont prioritaires... Mais dans l'ensemble, les relations avec la troupe sont plutôt courtoises et sans hostilités tant de la part des mariniers, mais auraient-ils pu faire autrement ? que la part des soldats de la Wehrmacht. Paradoxalement, les mariniers racontent surtout la crainte et la peur vis à vis des Alliés et des Libérateurs avec les bombardements et les mitraillages. Les réquisitions des bateaux Seelöwe ou les « Nez Coupés » L'opération Otarie ou Seelöwe en allemand est le plan d'invasion de l'Angleterre par le Reich organisé avant même la fin de la Bataille de France en juin 1940. Dès le 02 juin, alors la victoire semble évidente sur le continent, Hitler avait fait rechercher les conditions indispensables pour rendre possible un débarquement de l'autre côté de la Manche. Le 16 juin il signe les directives pour les préparatifs de l'opération. Le franchissement devant se faire, en principe, par surprise avec neutralisation de l'aviation britannique et le déploiement de barrages de mines de part et d'autre de la zone de la traversée afin d’éloigner la Royale Navy. C'est aussi la création d'une flotte de débarquement qui n'existe pas. Les délais étant très courts, la conversion d'une partie des automoteurs fluviaux et des canaux de France, de Belgique, de Hollande et d'Allemagne est organisée. Prévu d'abord le 15 août l'opération fut repoussée au 15 septembre 1940. Au 1er septembre, la Kriegsmarine rassemble en quelques semaines à Cherbourg, au Havre, à Boulogne, Calais, Dunkerque, Ostende et Wilhelmshaven 164 cargos, 300 caboteurs, 1.800 chalutiers et remorqueurs, 2400 « péniches » provenant d'Allemagne et des pays nouvellement occupés : 860 du Reich, 1.200 des Pays Bas et de Belgique et 350 de France selon les sources. Mais, il n'y a que 800 automoteurs. Les autres devant être remorqués. Ces bateaux fluviaux vont devenir des « péniches de débarquement » après plusieurs modifications. Ces travaux sont principalement le découpage d'une porte à l'avant après avoir tronçonner le nez du bateau et couler une chape en ciment pour le lester et servir de plancher aux véhicules à roues ou à chenilles. La barge de Type A : C'est une « péniche » avec une ouverture au niveau de la proue et une rampe afin de permettre le débarquement des véhicules et de la troupe. Les A1, les plus petites, emportent trois engins et les A2 quatre. La Type AF : Afin de motoriser 200 « péniches », un bricolage permet de fixer à l'arrière deux moteurs BMW de 600 cv à hélice d’avion. La Type B : Modèle identique à la précédente avec toutefois une rampe plus longue destinée à mettre à l'eau un tank adapté à l'immersion. 131