« On avait accroché à un volet un linge blanc comme c'était l'usage ce qui signifiait que l'habitant était rentré chez lui. »92 Les destructions en 1940 Les destructions et les pertes, matérielles sont considérables. Le bilan qu’en dresse, en 1942, le secrétaire d’État aux Communications, Jean Berthelot, montre l’ampleur du désastre : « La quasi-totalité des grandes lignes de chemins de fer étaient coupées : 450 ponts sous rails, 27 tunnels, 70 passages supérieurs étaient détruits ou très endommagés. [...] Plus de 2 500 ouvrages routiers étaient partiellement ou totalement détruits. » La circulation est interrompue sur les 9 700 km du réseau de voies navigables, essentiellement concentré dans le Nord et l’Est, où ont eu lieu les combats. Les aérodromes sont également paralysés.93 A la fin des opérations militaires le 22 juin 1940, la navigation était devenue impossible sur 5.200 km de voies. Près de 1 351 ouvrages étaient détruits ou fortement abîmés : 1.052 ponts routiers, 181 ponts ferroviaires, 114 ouvrages de navigation comme des écluses, des barrages ou des passerelles ainsi que 4 ponts-canaux étaient des obstacles à la navigation. En raison de la localisation de cette première phase de la guerre dans le quart Nord-Est du pays, dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, 370 ponts sur 410 étaient détruits. De même, le canal de Saint-Quentin et l'Oise, sur la Seine entre Montereau et Rouen et sur les canaux de la Marne au Rhin et du Rhône au Rhin les dégâts sont très importants. Les mémoires d’Alphonse Guiniard donnent des précisions sur les destructions faites par les services du génie français en retraite. « En amont de Paris, on rencontrait ici ou là, quelques ponts, dont une arche ou une travée avait été détruite. Ce pouvait être le fait de quelques détachements français, de l'arme du génie en retraite dispersés. Il en fut ainsi jusqu'au port de Corbeil, où le vieux pont de pierre avait été presque totalement détruit lors de la première guerre mondiale. Reconstruit en pierre on n'avait cette fois, en 1940 détruit qu'une seule arche ce qui permettait une navigation normale, sauf en période de crue de la Seine. »94 Après de rapides réparations, dès le 15 octobre 1940, la navigation est rétablie entre la région parisienne et le bassin minier du Nord ainsi qu'entre Paris, Lyon et Marseille. Au 1er janvier 1942, à l'exception du canal de la Deûle dans la région de Dunkerque 92
Alphonse Guignard – archives MBVN Berthelot (J.), Sur les rails du pouvoir, 1938-1942, Robert Laffont. 1968. p. 228. 94 Alphonse Guignard – archives MBVN 93
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